vendredi 30 décembre 2011

Muse Joseph O'Connor ( roman Irlande )


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                                                     Muse                                                                       

                         - C'était en 1907 à Dublin, un poète irlandais lui aussi, Yeats, présente une jeune comédienne Marie O'Neill au poète dramaturge John Millington Synge. Elle joue au théâtre Abbey de Dublin. Elle a 19 ans est catholique, sa famille est modeste, il est riche, protestant et a 37 ans, devient le pygmalion de la jeune fille Molly Allgood, son nom de famille. Leur relation dure deux ans ( il meurt en 1909 ). Quelle Fut-elle ? Secrète, discrète, absolument refusée par les comédiens comme par les familles. Malade, vivement critiqué pour les idées qu'il impose dans sa célèbre pièce Le Balladin du Monde Occidental, ils se séparent. Joseph O'Connor décrit ici 24 heures de la vie d'une comédienne déchue et alcoolique un demi-siècle plus tard, dans un Londres d'après-guerre, immeubles en ruines aux fenêtres murées. Ce matin d'octobre 1952 " la nuit dernière une tornade a frappé Londres ". Un rêve éveille des souvenirs éloignés et Molly à 6h 43 ce matin-là remonte le fil de sa rencontre, de sa liaison avec Synge. Il écrivit 400 lettres à celle qu'il appelait " Mon enchanteresse ". Il lui en reste une qu'elle vendra peut-être au vieux libraire, pour se nourrir ou pour du cognac. Et elle interpelle, croyant apercevoir la silhouette de son " cher vagabond ". Ont-ils parcouru le Connemara ou les falaises des bords de mer, O'Connor précise qu'il s'agit d'une oeuvre d'imagination, mais il vécut à quelque cent mètres de la maison de la mère de Synge si dure. L' amour, le petit monde théâtral, les landes, le livre et son histoire nous enrobent. La langue propre à la famille de Molly puis celle policée et poétique de la famille Synge sont parfaitement retransmises. Suivre l'histoire douloureuse de ces deux êtres, ne pas oublier les petites supperstitions " quand un théâtre est fermé il faudrait toujours laisser une lampe allumée sur scène afin que les fantômes puissent jouer leurs propres pièces." Elle a 65 ans, est affamée, un peu ivre et sort pour un ultime enregistrement à la BBC, " on n'annule jamais une représentation ". Un très beau roman.

mardi 27 décembre 2011

La République et les lois Platon ( extrait )

La Démocratie

- Sous la plume de Platon 4 è sc avant notre ère. Lecture au XXI è sc.

          Dès qu'un État devenu démocratique, brûlant de la soif de liberté, a trouvé dans ses magistrats des échansons imprudents, qui lui ont versé toute pure la liqueur fatale dont il s'est enivré alors, s'ils ne sont pas toujours faibles, s'ils n'offrent pas au peuple la pleine coupe, le peuple les accuse et les châtie comme des traîtres qui aspirent à la gouverner. Ose-t-on leur obéir encore, on est méprisé comme un ami de la servitude dont le sort est de ramper sous un maître. Il faut s'assimiler partout à des inférieurs, rivaliser avec des supérieurs pour être loué, pour être honoré. Est-il possible qu'une telle république ne se précipite pas dans toutes les folies de l'indépendance ? Je vois déjà l'intérieur des familles en proie à cette insolente égalité. Tout jusqu'aux animaux semble respirer l'anarchie. Déjà le père s'accoutume à regarder et à respecter son fils comme un égal ; le fils à ne plus l'honorer ni le craindre pour dire : "Je suis libre ", les anciens et les nouveaux venus à confondre tous les droits ; les étrangers même à s'égaler aux citoyens. Mais descendons jusqu'aux moindres rapports de la société : voilà le précepteur qui craint et flatte son disciple et le disciple qui méprise son gouverneur et son maître ; voilà les jeunes gens qui marchent de pair avec les vieillards, qui agissent, qui parlent comme eux, et les vieillards qui redevenus jeunes affectent les grâces et la frivolité toujours en garde contre un air morose et despotique. Enfin ce qui me semble le dernier excès de la liberté dans tous les rangs, les esclaves des deux sexes ne sont pas moins libres que celui qui les achète, car les femmes aussi veulent être libres ; l'égalité est aussi pour les femmes. Je l'avais presque oublié.

dimanche 25 décembre 2011

Le vilain ânier ( fabelet )

          Le vilain ânier

          Il arriva à Montpellier qu'un vilain avait l'habitude de ramasser, avec deux ânes, du fumier pour fumer sa terre. Un jour, ayant chargé ses bêtes, il entre bientôt dans la ville, poussant devant lui les deux ânes, souvent contraint de crier : " Hue ! " Il arrive enfin dans la rue où sont les marchands épiciers : les garçons battent les mortiers. Mais sitôt qu'il sent les épices, lui donnât-on cent marcs d'argent qu'il n'avancerait plus d'un pas. Il tombe aussitôt évanoui, si bien qu'on peut le croire mort. A cette vue, on se désole ; des gens disent : " Mon Dieu, pitié ! Voyez ici cet homme mort. " Mais aucun n'en sait le pourquoi. Les ânes restent arrêtés bien tranquillement dans la rue ; car l'âne n'a guère coutume d'avancer qu'on ne l'y invite. Un brave homme du voisinage, s'étant trouvé là par hasard, vient et demande aux gens qu'il voit : " Qui veut faire guérir cet homme  ? Je m'en chargerais pour pas cher. " Alors un bourgeois lui répond : " Guérissez-le-moi tout de suite ; vous aurez vingt sous de ma poche " ; et l'autre dit : " Bien volontiers ! " Avec la fourche que portait le vilain en poussant ses ânes, il prend un paquet de fumier et va le lui porter au nez . Humant le parfum du fumier, l'homme oublie l'odeur des épices : il ouvre les yeux et se dit tout à fait guéri ; et, bien content, de déclarer : " Je n'irai plus jamais par là, si j'arrive à passer ailleurs. "
Je veux montrer par cet exemple que n'a ni bon sens ni mesure qui veut renier sa nature ; chacun doit rester ce qu'il est.


                       MR



jeudi 22 décembre 2011

L'Etranger Charles Baudelaire extrait du Spleen de Paris Petits Poèmes en prose

  1. En 1862 Charles Baudelaire a déjà publié la 2è édition des Fleurs du mal, par ailleurs il a lu Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand , qui lui plaît énormément. Il décide alors une autre approche de l'écritu-
re et écrit à Arsène Houssaye "...qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime..." L'Etranger paraît donc parmi 14 autres Petits Poèmes en prose dans la Presse, les 26 et 27 août. Mis en musique, Léo Ferré chante ce merveilleux texte.


          L'Etranger

          - Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?

          - Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.

          - Tes amis ?

          - Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.

          - Ta patrie ?

          - J'ignore sous quelle latitude elle est située.

          - La beauté ?

          - Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.

          - L'or ?

          - Je le hais comme vous haïssez Dieu.

          - Eh ! qu'aimes-tu donc , extraordinaire étranger ?

          - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... les merveilleux nuages !


          CB


http://www.youtube.com/watch?v=g5DwhD3ZOu4

dimanche 18 décembre 2011

Brunain la vache au prêtre de Jean Bodel ( France )

Les contes appelés fabelets, fableaux enfin fabliaux apparaissent aux environs du 12è siècle. Petites
scènes, comédies en vers et en prose. Voici l'un d'eux extrait d'un recueil de fabliaux.

          C'est d'un vilain et de sa femme que je veux vous conter l'histoire. Pour la fête de Notre-Dame, ils allaient prier à l'église. Avant de commencer l'office, le curé vint faire son prône ; il dit qu'il était profitable de donner pour l'amour de Dieu et que Dieu au double rendait à qui le faisait de bon coeur.
" Entends-tu ce que dit le prêtre ? fait à sa femme le vilain. Qui pour Dieu donne de bon coeur recevra
de Dieu deux fois plus. Nous ne pourrions mieux employer notre vache, si bon te semble, que de la donner au curé. Elle a d'ailleurs si peu de lait. - Oui, sire, je veux bien qu'il l'ait, dit-elle, de cette façon." Ils regagnent donc leur maison, et sans en dire davantage. Le vilain va dans son étable ; prenant
la vache par la corde, il la présente à son curé. Le prêtre était fin et madré : " Beau sire, dit l'autre,
mains jointes, pour Dieu je vous donne Blérain. " Il lui a mis la corde au poing, et jure qu'elle n'est plus
sienne. " Ami, tu viens d'agir en sage, répond le curé dom Constant qui toujours est d'humeur à prendre ;
si tous mes paroissiens étaient aussi avisés que tu l'es, j'aurais du bétail à plenté. " Le vilain prend congé du prêtre qui commande, sans plus tarder, qu'on fasse, pour l'accoutumer, lier la bête du vilain
avec Brunain, sa propre vache. Le curé les mène en son clos, les laisse attachées l'une à l'autre. La vache du prêtre se baisse, car elle voulait pâturer. Mais Blérain ne veut l'endurer et tire la corde si fort qu'elle entraîne l'autre dehors et la mène tant par maisons, par chenevières et par prés qu'elle revient enfin chez elle, avec la vache du curé. Le vilain regarde, la voit ; il en a grande joie au coeur. " Ah !
dit-il alors, chère soeur, il est vrai que Dieu donne au double. Blérain revient avec une autre : c'est
une belle vache brune. Nous en avons donc deux pour une. Notre étable sera petite ! "
          Ce fabliau veut nous montrer que fol est qui ne se résigne. Le bien est à qui Dieu le donne et
non à celui qui l'enfouit. Nul ne doublera son avoir sans grande chance, pour le moins. C'est par chance que le vilain eut deux vaches, et le prêtre aucune. Tel croit avancer qui recule.

          Jean Bodel

samedi 26 novembre 2011

Jirô Taniguchi - Masayuki Kusumi - Le gourmet solitaire.


Le traducteur conseille : " faites yoyû " en lisant. De fait cette histoire pour solitaire amateur de dégustation silencieuse et aux papilles en alerte se lit au même rythme que certains romans de Duras, avec lenteur

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Jirô Taniguchi - Quartier lointain



400x564 - Quartier lointain 1.  Tome 1Voyage à l’envers. Rêve. Cauchemar. Réalité. Problème de résilience ? Peut-être. Et toujours les traits tout raides, tout droits, même plats du dessinateur. Troublant

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vendredi 25 novembre 2011

L'appartement de Kang Do-Young



AppartementA l'inverse de La bicyclette rouge dont je vous parle plus haut, L'appartement vous apporte stress, angoisse. Et pourtant, avare de texte, dessins simplifiés mais tout à fait expressifs nous enferment dans l'atmosphère des appartements des grands immeubles - barres de banlieue. Cette effroyable aventure aurait pu aussi bien être dépeinte dans le cadre de Paris, Londres, New-York ou autres mais c'est Séoul. Sanglant, angoissant, ajouter les problèmes de solitude, tout est bon dans cette manhwa aux couleurs gris, jaunes, rouges. " Ne me regardez pas dans les yeux " dit le héros, oui vraiment.

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La bicyclette rouge de Kim Dong - hwa.


 
En ces temps de stress, de course contre la montre plongez dans cette manhwa délicieuse. La campagne coréenne, est-ce réaliste peu importe l'auteur l'a vue ainsi, les dessins simples et doux, de jolies couleurs, et nous suivons la vie d'un couple de paysans éloignés de Séoul. Le facteur est là un lien précieux le amis sont des "potes " malgré leur âge. La culture du concombre, la jalousie drôlement amenée entre ces personnes âgées, et leur petite fille, adulte, venue en visite apporte la vie de la capitale. ( 3 volumes )

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AYA Conseillère culinaire, ISHIKAWA SABURÔ, scénario Aouchi Akio supervision Kobayakawa Yôsei


Cette jolie manga conte l'histoire tokyoïte de transmission du goût dans les familles de grands chefs, de repreneurs des restaurants. Aya, jolie calculatrice recherche les bons sentiments, les valeurs avec peut-être une arrière-pensée. Dessins propres aux mangas, mais les histoires assez fortes retiennent bien l'attention. Avec quelques recettes.

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mercredi 23 novembre 2011

Un loup à ma table Auguten Burrougs


Augusten Burroughs fils de la poétesse Margaret Robison se penche à nouveau sur son passé.

Un loup à ma tablePeu scolarisé, les crises de colère du père professeur de philosophie, obligeaient la mère à les éloigner de leur maison. Tout petit il essaie vainement d'attirer quelque marque de tendresse, repoussé violemment il se confectionne un papa à l'aide de vêtements bourrés de vêtements qui portent l'odeur paternelle.

L'adulte est à la recherche de chaque senteur, de goût, très sensible il détaille ses premiers pas de bébé, et revient à ce père assis à la table de la cuisine apparemment inactif, le regard fixé sur la télévision éteinte. Pourquoi ne répond-il pas à ses questions d'enfant ? Parce qu'il est occupé ne le voit-il pas.

Puis voici la réalité de l'homme souriant et affable hors du foyer, haineux, cruel avec le cochon d'inde, ses fils, sa femme. Atteint de psoriasis, sur le corps, les mains déformées, la bouche, les dents, pervers, psycopathe. La mère, fume, fume, tape à la machine des textes poétiques, se rend 4 fois par semaine chez son psychiatre à qui elle finira par confier Augusten. Habile, elle coud ses robes, dessine, peint.

Burrougs dépeint avec minutie les affres que vit le couple, joli enfant blond aux cheveux longs troublant.

Tout le livre est une interrogation, son père pourrait-il tuer, et lui possède-t-il les gênes qui le pousseraient à assassiner cet homme destructeur ? Il aime désespérément un homme qu'il voudrait tuer ou appeler papa sans crainte. Après Déboire et Courir avec les oiseaux cruel parcours d'un homme qui a malgré tout une réussite professionnelle.

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mardi 22 novembre 2011

Paradise Kiss ( 1er vol.) de Aï Yazawa


Voici une jolie manga pour jeunes teenagers peu attirés par certains sujets assez brutaux de cette collection. Dessins ravissants, des personnages troubles. Etudiants à l'université, d'autres déjà prêts à entrer dans le milieu de la mode. 

Les scènes se passent dans le quartier Shibuya mais pourquoi pas à Londres. Aï (Amour) mangaka très douée nous offre là une histoire simple ( 4 volumes suivent ) de gracieux dessins, une shöjo manga.

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dimanche 20 novembre 2011

Bienvenue dans le Marais de Hugues Barthe


Bande dessinée pour Adultes - Si vous avez aimé "le petit Lulu" vous retrouverez la même simplicité dans ce dernier opus: cases peu chargées, dessin simplissime, sujet et images ne sont donc pas indigestes. Les personnages, notamment Hugo admis aux Arts Déco qui quitte St Romain le Duc se rend à Paris où il est hébergé par son cousin Manu, vivent plaisamment leurs vies de garçons. Entraîné par son cousin, Hugo découvre le Marais, quartier chic devenu repaire des homosexuels. Loin d'afficher la même liberté que Manu pour entrer en contact avec l'un ou l'autre des garçons Hugo se défie puis se défoule. Découverte des bars, saunas et autres backrooms. Son goût pour l'homme à petit bedon étonne. L'inquiétante maladie est effleurée. Mais tous veulent retrouver la nature, et en définitive vivre entourés de poules, de dindons.

"Bienvenue n'est pas la 1è bande dessinée de Barthe sur le sujet. Son style et son dessin bien personnels, affirmés, cette BD est réussie.

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Une sacrée mamie


Saburo Ishikawa ( Japon manga ) 

L'autobiographie de Yoshichi Shimada a trouvé son public, le manga mis en dessin par Saburo Ishikawa renouvelle le livre et trouve un public sous le charme d'un petit garçon et de sa délicieuse grand'mère.

Une jubilation, pourtant : Tokunaga habite Hiroshima avec sa mère et son frère. Son père est mort des suites nucléaires qui ont touchées la ville. Le travail et les charges trop lourdes obligent la maman à se séparer de l'un des deux enfants. Ce sera le cadet. Direction Saga, la maison la plus petite et la plus pauvre du village. Voir les dessins. Pleurs, tristesse des premiers moments mais, les copains, le maître d'école les jeux, Tokunaga s'habitue vite à la philosophie souriante d'une sacrée mamie. Si les dieux ont leur place, il arrive que le garde-manger soit complètement vide. Surtout en hiver lorsque la rivière est gelée car le garde-manger se trouve être la rivière. Un peu en amont les marchands jettent à l'eau les légumes tâchés, cabossés, biscornus. Il y en a parfois en abondance. Et alors délices, radis au vinaigre ou jours exceptionnels du riz à l'oeuf. La poule refuse de pondre bon ce sera du riz à l'oeuf sans oeuf.
Vie rurale. Vie et moeurs du Japon et d'ailleurs. Les 10 volumes se lisent avec un grand plaisir, comme parfois lorsque les auteurs content une vie quotidienne vécue au plus près.

Pour tous dès sept ans et sans limite d'âge.

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Gainsbourg Hors Champ de Joann Sfar


(roman-conte dessiné France)
Ce grand et fort volume peut se feuilleter comme le story-board du film que l'auteur du Chat du Rabbin a réalisé. A chacun son rêve : l'époque, les chansons, les humeurs, les musiques de Gainsbourg. A partir des dessins, aquarelles, feutres, encre de chine, des conversations de Serge perplexe avec le rat, la Gueule qui le suit, le poursuit, son fantôme. Gainsbourg, Vie Héroïque, qui enfant alors que les rafles des années 40 décimaient la population juive prit l'étoile jaune " - Tu es pressé de la porter ton étoile ? - Ce n'est pas mon étoile, c'est la vôtre "
Le père est pianiste, l'argent manque souvent à la maison. Serge aime la  peinture mais c'est en musique, en chansons qu'il poursuivra une vie accompagnée de jolies femmes, de Bardot à Birkin, d'alcool et de cigarettes. Papa de Charlotte et de Lucien ( le vrai prénom de Serge ), il pleure, il aime.

Le texte, les dessins décrivent les hésitations, les reculs avant les prises de vue
et aussi l'admiration d'un créateur pour un autre et qui ont les mêmes affinités, origines, slaves, juives et un père musicien. Besoin d'amour ?

Sfar perdit sa mère très jeune, Gainsbourg fut le fils chargé des tendresses de ses parents. Gainsbourg citoyen tapageur réécrit la Marseillaise sur un rythmes reggaë. Alcool et cigarettes ont eu raison du foie du poinçonneur des lilas.

Un volume épais où chaque planche nous ramène à nos souvenirs.

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"La Ficelle" de Guy de Maupassant

Conte. 1è parution dans Gil Blas le 25 nov. 1883 puis dans le recueil  " Miss Harriet " en 1884.
Maupassant né en Seine Maritime élevé ainsi que son frère à Etretat par sa mère après la séparation de ses parents dépeint ici le monde rural qu'il connait.

     Sur toutes les routes autour de Goderville, les paysans et leurs femmes s'en venaient vers le bourg ; car c'était le jour de marché. Les mâles allaient, à pas tranquilles, tout le corps en avant à chaque mouvement de leurs longues jambes torses, déformées par les rudes travaux, par la pesée sur  la charrue qui fait en même temps monter l'épaule gauche et dévier la taille, par le fauchage des blés qui fait écarter les genoux pour prendre un aplomb solide, par toutes les besognes lentes et pénibles de la campagne. Leur blouse bleue, empesée, brillante, comme vernie, ornée au col et aux poignées  d'un petit dessin de fil blanc, gonflée autour de leur torse osseux, semblait un ballon prêt à s'envoler, d'où sortaient une tête, deux bras et deux pied.
    Les uns tiraient au bout d'une corde une vache, un veau. Et leurs femmes, derrière l'animal, lui fouettaient les reins d'une branche encore garnie de feuilles, pour hâter sa marche. Elles portaient au bras de larges paniers d'où sortaient des têtes de poulets par-ci, des têtes de canards par-là. Et elles marchaient d'un pas plus court et plus vif que leurs hommes, la taille sèche, droite et drapée dans un petit châle étriqué, épinglé sur leur poitrine plate, la tête enveloppée d'un linge blanc collé sur les cheveux et surmonté d'un bonnet.
    Puis, un char à bancs passait, au trot saccadé d'un bidet, secouant étrangement deux hommes assis côte à côte et une femme dans le fond du véhicule, dont elle tenait le bord pour atténuer les durs cahots.
    Sur la place de Goderville, c'était une foule, une cohue d'humains et de bêtes mélangés. Les cornes de boeufs, les hauts chapeaux à longs poils des paysans riches et les coiffes des paysannes émergeaient à la surface de l'assemblée. Et les voix criardes, aigues, glapissantes, formaient une clameur continue et sauvage que dominait parfois un grand éclat poussé par la robuste poitrine d'un campagnard en gaieté, ou le long meuglement d'une vache attachée au mur d'une maison.
    Tout cela sentait l'étable, le lait lait et le fumier, le foin et la sueur, dégageait cette saveur aigre, affreuse, humaine et bestiale, particulière aux gens des champs.

    Maître Hauchecorne, de Bréauté, venait d'arriver à Goderville, et il se dirigeait vers la place, quand il aperçut par terre un petit bout de ficelle. Maître Hauchecorne, économe en vrai normand, pensa que tout était bon à ramasser qui peut servir ; et il se baissa péniblement, car il souffrait de rhumatismes. Il prit, par terre, le morceau de corde mince, et il se disposait à le rouler avec soin, quand il remarqua, sur le seuil de sa porte, maître Malandain, le bourrelier, qui le regardait. Ils avaient eu des affaires ensemble au sujet d'un licol, autrefois, et ils étaient restaient fâchés, étant rancuniers tous deux. Maître Hauchecorne fut pris d 'une sorte de honte d'être vu ainsi, par son ennemi, cherchant dans la crotte un bout de ficelle. Il cacha brusquement sa trouvaille sous sa blouse, puis dans la poche de sa culotte ; puis il fit semblant de chercher encore par terre quelque chose qu'il ne trouvait point, et il s'en alla vers le marché, la tête en avant, courbé en deux par ses douleurs.
    Il se perdit aussitôt dans la foule criarde et lente, agitée par les interminables marchandages. Les paysans tâtaient les vaches, s'en allaient, revenaient, perplexes, toujours dans la crainte d'être mis dedans, n'osant jamais se décider, épiant l'oeil du vendeur, cherchant sans fin à découvrir la ruse de l'homme et le défaut de la bête.
    Les femmes, ayant posé à leurs pieds leurs grands paniers, en avaient tiré leurs volailles qui gisaient par terre, liées par les pattes, l'oeil effaré, la crête écarlate.
    Elles écoutaient les propositions, maintenaient leurs prix, l'air sec, le visage impassible, ou bien tout à coup, se décidant au rabais proposé, criaient au client qui s'éloignait lentement :
    - C'est dit, maît' Anthime. J'vous l'donne.
    Puis, peu à peu, la place se dépeupla, et l'Angélus sonnant midi, ceux qui demeuraient trop loin se répandirent dans les auberges.
    Chez Jourdain, la grande salle était pleine de mangeurs, comme la vaste cour était pleine de véhicules de toute race, charrettes, cabriolets, chars à bancs, tilburys, carrioles innommables, jaunes de crotte, déformées, rapiécées, levant au ciel, comme deux bras, leurs brancards, ou bien le nez par terre et le derrière en l'air.
    Tout contre les dîneurs attablés, l'immense cheminée, pleine de flamme claire, jetait une chaleur vive dans le dos de la rangée de droite. Trois broches tournaient, chargées de poulets, de pigeons et de gigots ; et une délectable odeur de viande rôtie et de jus ruisselant sur la peau rissolée, s'envolait de l'âtre, allumait les gaietés, mouillait les bouches.
    Toute l'aristocratie de la charue mangeait là, chez maît' Jourdain aubergiste et maquignon, un malin qui avait des écus.
    Les plats passaient, se vidaient comme les brocs de cidre jaune. Chacun racontait ses affaires, ses achats et ses ventes. On prenait des nouvelles des récoltes. Le temps était bon pour les verts, mais un peu mucre pour les blés.
    Tout à coup, le tambour roula, dans la cour, devant la maison. Tout le monde aussitôt fut debout, sauf quelques indifférents, et on courut à la porte, aux fenêtres, la bouche encore pleine et la serviette à la main.
    Après qu'il eut terminé son roulement, le crieur public lança d'une voix saccadée, scandant ses phrases à contretemps :
    - Il est fait assavoir aux habitants de Godervlle, et en général à toutes - les personnes présentes au marché qu'il a été perdu ce matin, sur la route de Beuzeville, entre - neuf heures et dix heures, un portefeuille en cuir noir, contenant cinq cents francs et des papiers d'affaires. On est prié de le rapporter - à la mairie incontinent, ou chez maître Fortuné Houlebrèque, de Mannerville. Il y aura vingt francs de récompense.
    Puis l'homme s'en alla. On entendit encore une fois au loin les battements sourds de l'instrument et la voix affaiblie du crieur.
    Alors on se mit à parler de cet évènement en énumérant les chances qu'avait maître Houlbrèque de retrouver ou de ne pas retrouver son portefeuille.
    Et le repas s'acheva.
    On finissait le café, quand le brigadier de gendarmerie parut sur le seuil.
    Il demanda
 - Maître Hauchecorne, de Bréauté, est-il ici ?
Maître Hauchecorne, assis à l'autre bout de la table, répondit :
- Me v'là.
    Et le brigadier reprit :
    - Maître Hauchecorne, voulez-vous avoir la complaisance de m'accompagner à la mairie. M. le maire voudrait vous parler.
    Le paysan surpris, inquiet, avala d'un coup son petit verre, se leva et, plus courbé encore que le matin, car les premiers pas après chaque repos étaient particulièrement difficiles, et il se mit en route en répétant :
    - Me v'là, me v'là.
 Et il suivit le brigadier.
    Le maire l'attendait, assis dans un fauteuil. C'était le notaire de l'endroit, homme gros, grave, à phrases pompeuses.   
    - Maître Hauchecorne, dit-il, on vous a vu ce matin ramasser, sur la route de Beuzeville, le portefeuille perdu par maître Houlbrèque, de Manneville.
    Le campagnard, interdit, regardait le maire, apeuré déjà par ce soupçon qui pesait sur lui, sans qu'il comprit pourquoi.
    - Mé, mé, j'ai ramassé çu portefeuille ?
    - Oui, vous-même.
    - Parole d'honneur, je n'en ai point eu connaissance.
    - On vous a vu.
    - On m'a vu, mé ? Qui ça qui m'a vu ?
    - M. Malandain, le bourrelier.
    Alors le vieux se rappela, comprit et, rougissant de colère :
    - Ah ! I m'a vu, çu manan ! Im'a vu ramasser c'te ficelle-là, tenez, m'sieur le maire.
    Et, fouillant au fonde de sa poche, il en retira le petit bout de corde.
    Mais le maire, incrédule, remuait la tête.
    - Vous ne me ferez pas accroire, maître Hauchecorne que M. Malandain, qui est un homme digne de foi, a pris ce fil pour un portefeuille.
    Le paysan, furieux, leva la main, cracha de côté pour attester son honneur, répétant :
    - C'est pourtant la vérité du bon Dieu, la sainte vérité, m'sieur le maire. Là, sur mon âme et mon salut, j'le répète.
    Le maire reprit :
    Après avoir ramassé l'objet, vous avez même encore chercher longtemps dans la boue, si quelque pièce de monnaie ne s'en était pas échappée.
    Le bonhomme suffoquait d'indignation et de peur.
    - Si on peut dire !... Si on peut dire... des menteries comme ça pour dénaturer un honnête homme ! Si on peut dire !...
    Il eut beau protester, on ne le crut pas.
    Il fut confronté avec M. Malandain, qui répéta et soutint son affirmation. Ils s'injurièrent une heure durant.
    On fouilla, sur sa demande, maître Hauchecorne. On ne trouva rien sur lui.
    Enfin, le maire, fort perplexe, le renvoya en le prévenant qu'il allait aviser le parquet et demander des ordres.

    La nouvelle s'était répandue. A sa sortie de la mairie, le vieux fut entouré, interrogé avec une curiosité sérieuse ou goguenarde, mais où n'entrait aucune indignation.
    Et il se mit à raconter l'histoire de la ficelle. On ne le crut pas. On riait.
    Il allait, arrêté par tous, arrêtant ses connaissances, recommençant sans fin son récit et ses protestations, montrant ses poches retournées, pour prouver qu'il n'avait rien.
    On lui disait :
    - Vieux malin, va !
    Et il se fâchait, s'exaspérant, enfiévré, désolé de n'être pas cru, ne sachant que faire, et contant toujours son histoire.
    La nuit vint. Il fallait partir. Il se mit en route avec trois voisins à qui il montra la place où il avait ramassé le bout de corde ; et tout le long du chemin il parla de son aventure.
    Le soir, il fit une tournée dans le village de Bréauté, afin de la dire à tout le monde. Il ne rencontra que des incrédules.
    Il en fut malade toute la nuit.
    Le lendemain, vers une heure de l'après-midi, Marius Paumelle, valet de ferme de maître Breton, cultivateur à Ymauville, rendait le portefeuille et son contenu à maître Houlbrèque, de Manneville.
    Cet homme prétendait avoir, en effet, trouvé l'objet sur la route ; mais, ne sachant pas lire, il l'avait rapporté à la maison et donné à son patron.
    La nouvelle se répandit aux environs. Maître Hauchecorne en fut informé. Il se mit aussitôt en tournée et commença à narrer son histoire complète du dénouement. Il triomphait.
    - C'qui m'faisait deuil, disait-il, c'est point tant la chose, comprenez-vous ; mais c'est la menterie. Y a rien qui vous nuit comme d'être en réprobation pour une menterie.
    Tout le jour il parlait de son aventure, il la contait sur les routes aux gens qui passaient, au cabaret aux gens qui buvaient, à la sortie de l'église le dimanche suivant. Il arrêtait des inconnus pour la leur dire. Maintenant, il était tranquille, et pourtant quelque chose le gênait sans qu'il sût au juste ce que c'était. On avait l'air de plaisanter en l'écoutant. On ne paraissait pas convaincu. Il lui semblait sentir des propos derrière son dos.

    Le mardi de l'autre semaine, il se rendit au marché de Goderville, uniquement poussé par le besoin de raconter son cas.
    Malandain, debout sur sa porte, se mit à rire en le voyant passer. Pourquoi ?
    Il aborda un fermier de Cliquetot, qui ne le laissa pas achever et, lui jetant une tape dans le creux de son ventre, lui cria par la figure ; " Gros malin, va ! " Puis il tourna les talons.
    Maître Hauchecorne demeura interdit et de plus en plus inquiet. Pourquoi l'avait-on appelé "gros malin" ?
    Quand il fut assis à table, dans l'auberge de Jourdain, il se remit à expliquer l'affaire.
    Un maquignon de Montivilliers lui cria :
    - Allons, allons, vieille pratique, je la connais ta ficelle !
    Hauchecorne balbutia :
    - Puisqu'on l'a retrouvé,çu portefeuille !
    Mais l'autre reprit :
    - Tais-té, mon pé, y en a un qui trouve et y en a un qui r'porte. Ni vu ni connu, je t'embrouille.
    Le paysan resta suffoqué. Il comprenait enfin. On l'accusait d'avoir fait reporter le portefeuille par un compère, par un complice.
    Il voulut protester. Toute la table se mit à rire.
    Il ne put achever son dîner et s'en alla, au milieu des moqueries.
    Il rentra chez lui, honteux et indigné, étranglé par la colère, par la confusion, d'autant plus atterré qu'il était capable, avec sa finauderie de Normand, de faire ce dont on l'accusait, et même de s'en vanter comme d'un bon tour. Son innocence lui apparaissait confusément comme impossible à prouver, sa malice étant connue. Et il se sentait frappé au coeur par l'injustice du soupçon.
    Alors il recommença à conter l'aventure, en allongeant chaque jour son récit, ajoutant chaque fois des raisons nouvelles, des protestations plus énergiques, des serments plus solennels qu'il imaginait, qu'il préparait dans ses heures de solitude, l'esprit uniquement occupé de l'histoire de la ficelle. On le croyait d'autant moins que sa défense était plus compliquée et son argumentation plus subtile.
    - Ca, c'est des raisons d'menteux, disait-on derrière son dos.
    Il le sentait, se rongeant les sangs, s'épuisait en efforts inutiles.
    Il dépérissait à vue d'oeil.
    Les plaisants maintenant lui faisaient conter " la Ficelle " pour s'amuser, comme on fait conter sa bataille au soldat qui a fait campagne. Son esprit, atteint à fond, s'affaiblissait.
    Vers la fin de décembre, il s'alita.
    Il mourut dans les premiers jours de janvier, et, dans le délire de l'agonie, il attestait son innocence, répétant :
    - Une 'tite ficelle... une 'tite ficelle... t'nez, là voilà, m'sieur le maire.

lundi 14 novembre 2011

William Faulkner de Michel Mohrt pour le texte et l'iconographie ( Album Pléiade Gallimard France )


Falkner William devenu *Faulkner* nait un 25 septembre 1897 aux Etats-Unis dans le Deep South qu'il dépeindra dans tous ses livres et où il vivra et mourra. Le Mississipi est le décor des Sartoris et autres Lumière d'août.

Aîné des trois frères, il passera à 20 ans pour le bon à rien de la famille. Poète il écrit des textes, accumule les petits jobs, déçu de ne mesurer que 1m68, "... il regrettera toute sa vie de n'être pas aussi grand que son aïeul... " le Colonel aux multiples activités et auteur d'un roman. L'homme au sourire rare, bouche close, lèvres serrées surmonte des déceptions amoureuses, mais rêve de piloter un avion. Lors de la 1ère guerre mondiale et par un subterfuge, éloigné de Jackson il racontera avoir été abattu avec son engin et blessé, stick à l'appui. Son mensonge fut si bien accepté qu'il lui fallut beaucoup d'énergie pour effacer cet épisode d'une biographie qui lui était consacrée.

Premiers textes parus dans la presse, premiers livres. Faulkner part à Hollywood, une prison, où il écrit des scénarios, des dialogues parfois repris pour des films moyens et mal rémunérés. Toujours imaginatif il invente le Yoknapatawpha au Sud et la Tallahatchie, copies collées des comtés de Lafayette d'Oxford, du Mississipi. Des cartes et les lieux où vivent les familles, nombreuses photos d'Oxford, de la cueillette du coton, des habitants des années 20-40. Puis le succès arrive, devant ses textes rassemblés il s'étonne de la plénitude de l'oeuvre accomplie.

En 1950 il reçoit le prix Nobel et se rend avec sa fille unique en Suède. Il voyage. Salué en France par Malraux, Sartre, Camus qui fit l'adaptation et mit en scène Requiem pour une nonne, Gaston Gallimard son éditeur. De passage à Oxford, (EU) il donne des conférences dans les Universités.

Ethylique depuis son jeune âge, victime de malaises il meurt d'une thrombose coronaire en juillet 1962, reconnu comme l'un des plus grands écrivains américains qui a dépeint la société qu'il connaissait le mieux, le sud profond, comme le fit Balzac qu'il avait lu, avec la Comédie humaine.

Plus de 300 photos dans ce passionnant ouvrage.
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation

dimanche 13 novembre 2011

La Confession John Grisham


(Roman Thriller USA) - Un lundi 5 novembre Keith Schroeder pasteur luthérien à Topéka Kansas reçoit à l'église St Mark la visite de Travis Boyette. La semaine sera rude pour l'ecclésiastique et sa famille. L'homme visiblement très affaibli souhaite se confesser du meurtre de Nicole jeune étudiante et pom-pom girl à Slone petite ville pas très éloignée de Dallas au Texas et perpétré neuf ans plus tôt.

Le corps jamais retrouvé n'empêcha pas les policiers, juges, procureur et autres membres d'un jury blanc de condamner à mort Donté Drumm membre de l'équipe de football de l'université. Son avocat très attaché à sa cause, sûr de son innocence tant l'enquête est incohérente, se bat farouchement pour ce cas désespéré. Le jeudi 8 novembre Donté Dumm sera exécuté à 18 heures précises à la prison de Huntsville.

L'avocat acceptera-t-il de rencontrer Boyette accompagné du pasteur qui, lui, serait en effraction, légère sans doute avec son ministère, 800 kilomètres séparent le Kansas du Texas. Il faut traverser l'Oklahoma, et Boyette est en liberté conditionnelle, condamné dans plusieurs états pour agressions sexuelles. A Slone " Il restait peu de travail juridique à faire... "

Travis parait profondément atteint, en phase terminale dit-il, d'une tumeur au cerveau qu'il décrit grosse comme un oeuf. Mais l'équipe de Robbie Flak sait que "... plus le dossier est vide, plus il faut brailler... " Le pasteur interroge Robbie l'avocat " Comment condamne-t-on un homme pour meurtre quand il n'y a pas de cadavre ? " L'auteur né et élevé dans le Mississipi décrit la société, des blancs, des noirs, des croyants des diverses églises, baptiste, luthérienne, de la rage de la jeune population. Des flash backs nous reportent aux différents stades de la procédure, aux discussions qui mènent à des accusations sans preuve pour se débarasser d'un procès encombrant.

Le Texas est toujours favorable à la peine de mort. La politique et la justice sont toujours étroitement liées. Le roman lent dans la 1ère partie ne se lâche plus à partir du moment où commencent les recherches du corps dans le Missouri. Livre pour tout public.

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Underground Julian Assange Suellette Dreyfus


(Australie Document) - En 1997 Swellette Dreyfus journaliste croise la route de Julian Assange à Melbourne. Ce dernier a 22 ans et déjà une vie derrière lui. Enfant de parents séparés, inscrits dans de multiples écoles, à 16 ans jeune mari d'une jeune fille également surdouée, père divorcé 5 ans plus tard, arrêté, inculpé, relâché avec mise à l'épreuve il raconte dans un livre écrit avec la journaliste et paru sans succès il y a une quinzaine d'années et réactualisé aujourd'hui la vie des trois premiers hackers, jeunes adolescents asociaux australiens, géniaux informaticiens de 14 à 19 ans.

Wikileaks va prendre naissance et le livre raconte " ... cette fascinante contre-culture du hacking... revendications identitaires, candeur anarchiste et maîtrise redoutable et redoutée des outils..."

Dans les années 80 les connexions téléphoniques étaient très longues et onéreuses, les jeunes gens réussirent à capter les lignes téléphoniques d'inconnus, puis ils entrèrent dans les comptes de la Nasa, de banques et tirèrent quelque argent à partir de cartes bleues piratées appartenant à des clients suffisamment riches pour ne pas être embarrassés, ils visitent des universités. Amitiés virtuelles internationales, du Texas au Canada à la Suisse, ils n'éprouvent qu'une immense curiosité drogués par leur facilité à entrer toujours plus avant dans des univers dangereux. Dotés de surnom Mandax (serait Julian Assange), Pad, Anthrax, Electron. Ce dernier arrêté "... le juge lui accorde la liberté sous caution. Consigné à la maison... accepter qu'il doit définitivement abandonner le hacking... il tombe dans la drogue." Prime Suspect rare utilisateur de drogues par manque de temps "... a eu son lot de problèmes... Danser sur de la musique techno lui fait du bien... la techno est un nihilisme musical... rapide, répétitive avec des rythmes informatiques... "

Si le ver nommé Wake est dépassé "... Ver d'attaque extrêmement sophistiqué, Stuxnet... est programmé pour surveiller, contrôler et reprogrammer des procédés industriels très particuliers... "

Certains hackers ont disparu, d'autres travaillent dans des services secrets civils, autres.

Le livre fascine le béotien et tous les accros aux petites machines électroniques ravageuses, devenues indispensables, indiscrètes. Passionnant.

Ma vie dans la CIA de Harry Mathews

(France roman traduit de l'anglais par l'auteur avec la complicité de Marie Chaix éd. P.O.L)

New Yorkais diplômé d'art musical à Harvard, Harry Mathews est en France membre de l'Oulipo, auteur de romans et de Perverbes ( Le Savoir des Rois ), on le crut riche, mais il avait travaillé sur deux films et hérité d'une jolie somme de son grand-père, puis il voyagea au Laos, puis un jour de retour à Paris installé rue de Varenne, séparé de son épouse Niki de Saint-Phalle, il apprend qu'à la suite d'un quiproquo il est admis même parmi ses amis qu'il est un espion de la CIA. 

" Vous êtes bien américain ?... " Il dément vigoureusement, ses interlocuteurs sourient. Alors il va jouer le jeu " ... un agent officieux doit fournir une couverture plausible." S'il revient fréquemment sur la vie politique mondiale des années 60 c'est en 1973, année de la guerre du Vietnam, du Watergate, de la mort d'Allende et de l'arrivée de Pinochet , qu'il crée son agence de voyages, qui lui permet d'organiser des circuits qui pense-t-il seront la marque de son esprit tortueux d'espion. La Sibérie. 

Rencontres de personnages mystérieux, d'une femme et de l'amour tantrique, qui lui fait monter les larmes aux yeux, Georges Pérec dont il a traduit un roman en anglais abandonne son scepticisme et l'accompagne dans son mensonge sans y participer, il monte son film et use des lieux telle la place Saint Sulpice . Mélange étrange de poésie et d'espions venus du froid. Vrai ou faux l'auteur voyage et de jolies descriptions de la faune et de la flore. Il possède une maison isolée au-dessus de Villars-de-Lans "Il n'y avait pas de jardin... un climat montagnard... des heures de travail... forcer les pissenlits... poursuivre l'ansérine... extraire les réseaux sournois de vesce de dessous les ancholies et les digitales... 

Mélancholie, les enfants sont partis " Ma maison est un mausolée ".  Marcheur à la cîme du Moucherotte, bien au-dessus de Grenoble à 2000m "... des fleurs tardives... mille-feuilles, casse-lunettes... " .

Toutefois des espions ? hommes malintentionnés le poursuivent il doit abandonner sa maison aux loirs habitués de son grenier qui jouent au ballon avec des noix, et part sur les routes en compagnie d'un berger, de ses 400 moutons, de Madeleine, le cheval, aide-soignant, dormant sous les étoiles. Transhumance et routes de Provence. 

Mais qui est vraiment Mathews Oulipien américain ? La question se pose encore à la dernière ligne de ce faux-vrai roman d'espionnage par un auteur de l'Ouvroir de littérature potentielle. Sourirs, souvenirs, plaisirs, agréable lecture.

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dimanche 30 octobre 2011

En cuisine avec Alain Passard


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                                                           En Cuisine
                                                                                 avec Alain Passard

( BD France Gallimard ) - " La poire faut lui faire affronter la tomate... Faut conjuguer sans trop en rajouter..." Ainsi parle Alain Passard cuisinier trois fois étoilé, et silhouetté avec finesse par Christophe Blain. 
 Peintre-Cuisinier, le client goûte, le palais étonné, l'auteur lui aussi autocroqué avec humour, coincé dans un coin de la petite et ancienne cuisine dit-il de l'Arpège, note pour la cuisson des petits pois " ... Feu très doux... même pas un frémissement je travaille simplement à la fumée... " Pour une recette simple telle La paillasse de pomme de terre à la sauge ( dénervée ) et ail nouveau  il faut sentir "... Prends le nez..." Puriste, Alain Passard cuisinier aux trois jardins cultive ses fruits et légumes dans une terre labourée par un cheval quand il peut, recherche la meilleure pour chacun, de la Sarthe, de Normandie ou du Mont Saint Michel, ainsi du navet. " Je juge la couleur, l'esthétique, le parfum, le toucher...".
En cuisine On s'appelle Madame, Monsieur et Chef bien sûr " Quand le Chef est au piano... il ne crie jamais. Il te fait juste une petite remarque..." Cuisinier ganté il commence par choisir ses ingrédients s'extasie et compose son assiette ' à cru ' d'abord pour assurer le plaisir des yeux. L'huile, l'huile extraite des légumes, carottes et autres. Peu de gestes " gomme ton geste... " Christophe Blain a travaillé près de trois ans sur ces planches réussies, n'entre jamais dans le domaine privé du cuisinier. Quelques titres de recettes : - Saint-Pierre aux feuilles de laurier "sous la peau"- Sushis légumiers - Dragées de pigeonneau à l'hydromel -. Il faudrait tous les citer et peut-être les expérimenter... Au piano et à table  

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mercredi 26 octobre 2011

Tuer le père d'Amélie Nothomb

Tuer le père Amélie Nothomb ( roman France ) - Amélie Nothomb habite la Belgique et publie son 20è roman en France comme les précédents, et comme les précédents il est court. Elle a pourtant fait le tour de ses sujets. Joe a 14 ans, sa mère fait commerce de vélos, pas de père. Doué d'un talent exceptionnel pour la magie il se révèle aussi manipulateur. Le hasard d'une rencontre le propulse auprès du plus grand magicien du monde. Norman et Christina n'ont pas d'enfants, charmés ils l'adoptent et l'adolescent se perfectionne durant deux ans, tombe amoureux de l'épouse de son protecteur. Ils sont quelque part aux EtatsUnis, dans le Névada, à Réno.  Bientôt ils iront à Las Végas, connue pour ses jeux, ses casinos, elle est aussi la capitale mondiale de la magie. Christina jongle avec le feu, a autant de talent que son magicien d'époux. Chaque année ils se rendent à Burning Man, ville de tentes installées pendant 7 jours et démontées aussitôt. Si l'argent ne circule pas la drogue ne manque pas, et chacun laisse libre cours à ses fantaisies. A Black Rock City " Derrière le Man il y avait le Temple... que l'on brûlerait le dernier jour... Pas l'ombre d'une vie ou d'une construction en-dehors de l'immense campement... " Joe voulut tricher. Norman se fâcha. Quelle est donc la différence entre la tricherie et la magie ? Le jongleur de feu ne triche pas, il met sa vie danger " il doit avoir la tête aussi rapide que les mains... quant au danseur de feu c'est le fou absolu... " Et si à l'issue de cette semaine où tous ont la tête plus près des étoiles et vivent en transe Joe obtient l'abandon de Christina il aura tuer ce père de substitution. Ce n'est pas romantique, c'est court, abrupt, il faut aussi lire entre les lignes. Amélie Nothomb outre ses chapeaux est intelligente, elle conduit son lecteur. Si tôt terminé il attend le prochain espère trouver...

dimanche 16 octobre 2011

Le Roman de Saint-Tropez Nicolas Charbonneau ( Roman France )


Le roman de Saint-TropezLe Roman de Saint-Tropez Nicolas Charbonneau ( Roman France ) - Au début, vers 1887, il y a Marius et Clément, d'autres et Maupassant. Et déjà "... La maladie qui rongeait Maupassant l'épuisait. Quelque rétabli l'écrivain se promène " au coeur des Maures ". Il écrira de jolies lignes sur la station devenue célébrissime. Et Nicolas Charbonneau se fait l'interprète de Maupassant contant la naissance de Saint-Tropez. Nom venu d'un certain Caius Silvius Torpes, au temps où règne Néron. Une barque dépose sur la côte une barque, avec un décapité, un coq qui donnera son nom à la jolie cité de Cogolin et un chien échappé vers Grimaud. Torpes devenu saint, Saint-Tropez deviendra le lieu de villégiature de toutes les célébrités. Mais avant, le premier film tourné dans la cité amènent Arletty, Raimu. Au café Kiki de Montparnasse chante un peu chancelante, et Colette arrive. Il reste à lire les textes que la bourgade d'alors lui a inspirée. Elle l'habitera une dizaine d'années jusqu'au jour où elle ressent le besoin d'une mer plus forte, avec des marées conséquentes. Saint-Tropez connaît la guerre, les bombardements. Le débarquement à Toulon, l'arrivée des Américains, les Tropéziens reconstruisent. L'auteur raconte joliment l'épopée de la station méditerranéenne. Et Dieu créa la femme ! Et Brigitte Bardot tourne sous la coupe de Vadim le film assez mal accueilli. Puis arrive la tarte tropézienne créée par un pâtissier venu de l'est avec la recette de sa grand-mère. Le Livre est court, il commence un samedi 12 avril 1887 et s'achève un dimanche 24 mai 2009. Ainsi 120 années ont structuré la petite station où les vrais tropéziens peinent à se loger, mais à l'ancre les plus beaux bâteaux, les stars. Non Saint-Tropez reste une station privilégiée, là-bas au bout de la persqu'île. Quelques photots, un livre agréable.

Alimentaire mon cher Watson ! Anne Martinetti Philippe Asset

Alimentaire mon cher Watson !
  ( France Recettes de cuisine ) - Un merveilleux livre à lire dans sa bibliothèque au milieu de la collection Doyle ou dans sa cuisine entre légumes, rognons et autres. Conan Doyle né et élevé dans une famille écossaise très pauvre ne connut l'aisance qu'étudiant en médecine, puis médecin sur des bateaux, il fit de son héros créé à Londres à son retour un voyageur et un fin gourmet. Atmosphère, atmosphère parfaitement recréée. Photos prises au musée Sherlock Holmes, couvertures de livres populaires, extraits de textes. Au 221 Baker Street vivaient outre Holmes et Watson la gouvernante Madame Hudson. Elle s'approvisionnait chez " ... L'épicier est d'ailleurs une figure emblématique du petit peuple londonien... " Quatre parties : " L'Affaire des recettes du 221 Baker Street " où l'on trouve la recette de la brioche et du boeuf froid, " l'Affaire des gourmets de Londres " plat confortable - la pintade au chou et à la confiture d'oignons - Une société de savants se réunit... fit même l'admiration de Voltaire "... indépendante a été composée de sujet qui ont trouvé le calcul de l'infini... le microscope solaire... " Le frère de Holmes Mycroft proche du pouvoir apparait dans " l'Interprète grec... " Recette : Londonner Strew ' joue de boeuf, bière brune, légumes - Etouffée de lotte Claridge - ' " L'Affaire des voyages de Sherlock Homes et du docteur Watson... de fait ils arpentent l'Angleterre... " voir Le chien des Baskerville. - Tarte verte du Peak District -. Né dans une famille où la mère peinait à nourrir ses enfants, Sir Conan Doyle sera ennobli, reçu par la reine à Buckingham. " L'Affaire des péchés mignons de Sir Arthur Conan Doyle " clôt le voyage à travers les recettes retrouvées dans une oeuvre créée dans les années 1880 et qui perdure. Anne Martinetti a recherché les plats d'époque et les a adaptés. Livre d'images, belle mise en pages. L'auteur veut prouver la qualité de la cuisine anglaise.
Le lecteur appréciera.
Beau livre sur papier glacé.  

"Juste une dernière chose..." les mémoires de Columbo Peter Falk


Juste une dernière chose

(souvenirs Etats Unis) -


... la vie est aussi pleine de surprises... JE VIENS D'ECRIRE UN BOUQUIN..." L'Homme qui aimait dessiner, Peter Falk né à Ossining ( Etat de New York ) mit dix ans avant d'accepter un avenir de comédien "... de faire le mariole..." dit son père. A partir de ce moment, à lire ce livre de souvenirs, d'anecdotes sa carrière se construit assez facilement. Très bon comédien et malgré la perte d'un oeil à 3 ans à la suite d'un cancer, il joue tout naturellement beaucoup de seconds rôles qui le mènent aux oscars et des personnages plus importants pour la télévision où il obtient quelques Emmy Awards. Il joue sous la coupe de Capra, six films de Cassavetes, de nombreuses pièces de théâtre, Molière qui valut une critique glaciale à la troupe. Il débuta en fait simplement en interprète d'auteurs d'avant-garde, se contentant de dix dollars pendant les répétitions et trente durant les représentations. Mais Hollywood en visite à NewYork le remarqua et ce fut le début de ses rencontres avec le cinéma et les terrains de golf les temps morts au cinéma étant nombreux. Quel que soit le film Peter Falk choisit sa garde-robe, n'apprécie pas les directives des metteurs en scène, maître de ses tics, ainsi de sa main sur le front retrouvé dans chaque épisode de Columbo, qui le fit connaître des Andes à l'Alaska. Comédien il écrivit certains scénari, mit, avec difficultés, un épisode en scène. Le livre est drôle. L'homme est visiblement un joyeux compagnon, "... vous rirez beaucoup... ", et le sourire est là. Mais Columbo direz-vous " ... Un type futé comme Einstein avec la dégaine d'un employé de supermarché... Vu que ... Peter Falk parle comme un plouc." Livre charmant , des photos et surtout des reproductions de dessins signés Peter Falk. Il avait bien du talent.  

dimanche 9 octobre 2011


Le détective de Freud Olivier Barde-Cabuçon ( Policier France )


Vérités et mensonges, politique et psychanalyse au début du XXè siècle. Max Engel détective, marxiste lecteur du Capital, Engel peut-être, est engagé par Du Barrail, jeune psychanalyste freudien, victime du vol de la valise  contenant les documents prouvant l'assassinat d'un patient du Docteur Freud. Ce dernier quitte Vienne pour Paris, tenter d'éclairer l'enquête, rencontre Carl Jung qui s'amuse et quitte le chemin de celui qui fut son maître et le considérait comme son successeur. Mais Jung aime les fées, les fantômes, l'esprit, Freud base toute sa réflexion sur la sexualité. Ce qui permet à l'auteur d'insérer certaines analyses devenues célèbres, à ce moment La Dame aux Loups. Mais c'est la Belle Epoque et les messieurs visitent les dames corsetées, juponnées, portant bas et bottillons lacés. A Lyon les canuts luttent désespérément pour gagner quelques sous. Sans nul doute le couturier Paul Poirier prêt à ôter baleines et gaines est la copie de Poiret, célébrité du monde de la mode, quant à la Dame en Vert et son parfum, chacun fait le rapprochement avec l'Eternel Parfum de la Dame en Noir. "... des livres posés sur un guéridon il y avait là des Gaston Leroux... " Du Barrail avoue " J'aime quand les personnages incarnant le mal triomphent au départ et sont punis à la fin... " 1911 Le député Mirepoix à la Chambre, la tribune de l'Assemblée "... le baquet du prêcheur comme on l'appelait... " s'indigne "... L'école gratuite, obligatoire et laïque est le fondement de la République..." Les psychanalystes observent " ... elle n'a pas pris par hasard ce nom... ni même par jeu? - Même le jeu n'est pas innocent. L'acte manqué... - Freud pense que tout acte manqué est un discours réussi..." Aborder l'analyse à travers un roman policier tel ce joli roman plein d'idées.