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samedi 15 novembre 2014

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui journal 36 Samuel Pepys ( Angleterre )


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                                                                                                                      1er Décembre 1660                                                                                                                            Samedi
            Ce matin, m'avisant que certains objets n'avaient pas été mis à leur place par la jeune domestique, je pris un balai et lui donnai la bastonnade jusqu'à ce qu'elle pleurât à chaudes larmes, ce qui me contraria, mais elle se calma avant que je ne partisse. Ensuite à Whitehall où je retrouvai Mr Moore qui m'attendait au Sceau. Mais rien à y faire aujourd'hui.
            Je me rendis ensuite au domicile de milord St Albans et le trouvai au lit parlant à un prêtre, ou à quelqu'un qui en avait l'aspect, penché sur le lit. Je lui demandai s'il fallait faire attendre le ketch que j'avais réservé pour lui l'autre jour. Il semble être un gentilhomme agréable et courtois.
            Chez milord où je rendis l'état des comptes que j'avais vérifiés et sur lesquels je travaille depuis deux jours. Il les accepta. Je dînai avec milord et milady d'un pâté de gibier. Mr Shipley et moi nous rendîmes à Londres. Nous passâmes chez Mr Pinkney, l'orfèvre qui nous emmena à la taverne et nous offrit une pinte de vin. Nous retrouvâmes là le vieux Mr Flower et un autre gentilhomme qui nous raconta qu'un chevalier écossais avait été tué lâchement l'autre jour à la taverne de la Toison à Covent Garden, où de nombreuses personnes ont déjà été tuées. Ensuite à l'enclos de Saint-Paul. De là j'emmenai le petit homme de chez Mr Kirton et Mr Shipley chez Ringstead à la taverne de l'Etoile. Après une pinte de vin je rentrai à la maison, l'esprit quelque peu dérangé d'avoir bu tant de vin. Après avoir envoyé une ou deux lettres par la poste j'allai me coucher.


                                                                                                                       2 Décembre
                                                                                                        Jour du Seigneur
            Pas en forme et la tête qui tournait par suite de ma beuverie hier soir, ce qui est une grande sottise de ma part. A l'église où Mr Milles fit un bon sermon, puis à la maison pour dîner. Ma femme et moi avions pour nous deux un gigot de mouton, mais comme la sauce était sucrée cela ne me plut pas et je n'en mangeai pas, me contentai pour dîner de l'os à moelle que nous avions en plus.
            A l'église l'après-midi. Après le sermon je pris " l'Histoire Ecclésiastique " de Thomas Fuller et y lus toute la vie d'Henri VIII. Ensuite souper, et au lit.


                                                                                                         

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            Ce matin j'ai pris la résolution de me lever tôt le matin, je me levai donc à la chandelle, chose que je n'ai pas faite au cours de l'hiver. Je passai ma matinée à jouer du violon jusqu'à l'heure d'aller au bureau. Là sir George Carteret recommença à discuter de la proposition de Mr Holland que le roi prend très mal. De sorte que sir George propose à la place que les marins reçoivent la moitié de leur solde en argent comptant et des billets de solde pour l'autre moitié qui leur serait payée trois mois plus tard. Nous estimons cela parfaitement faisable. Après le bureau à la maison pour dîner. Mon cousin Snow vint par hasard et nous mangeâmes un très bon chapon. Ensuite de nouveau au bureau jusqu'au soir, puis à la maison. Vint alors Mr Davis de Deptford, sa première visite chez moi, et après lui Monsieur l'Impertinent qui part demain en Irlande et venait donc me dire au revoir.Ils me trouvèrent tous deux entre les mains du barbier, mais j'avais une bouteille de bon xéres à la maison et je leur fis très bon accueil.
            Mr Davis resta avec moi un grand moment après le départ de l'autre, il me raconta les mauvais traitements qu'il avait subis et les tentatives pour lui retirer sa charge du temps des anciens commissaires, et critiqua ouvertement leur corruption.
            Après son départ je lus Cornelianum Dolium jusqu'à 11 heures du soir, avec grand plaisir. Ensuite de quoi, au lit.


                                                                                                                           4 Décembre

            A Whitehall au bureau de sir George Carteret où il y avait réunion de tous les officiers, puis nous nous rendîmes chez le duc d'York qui nous emmena dans son cabinet et nous lui découvrîmes notre projet pour arrêter la dette croissante de la flotte, en payant la moitié des soldes maintenant et l'autre moitié dans quatre mois. Le projet lui plut. Il nous ordonna de retourner au bureau de sir George Carteret où nous rédigeâmes le projet afin de le présenter devant le Parlement. De là me rendis chez milord, dînai avec lui et lui racontai ce que nous avions fait aujourd'hui.
            Sir Thomas Crew dînait avec milord et nous nous amusâmes beaucoup de Mrs Borfett qui continue à dîner là, comme elle le fait tous les jours depuis quelque temps. Après dîner sir Thomas et milady se rendirent au théâtre pour voir La Femme silencieuse. Moi à la maison par le fleuve. Avec Mr Hunter tous seuls dans ma chambre, avons couché par écrit le projet de ce matin. Cela fait je le portai chez sir William Batten, je le trouvai en compagnie de quelques gentilshommes , dont sir William Penn que la boisson rendait fort joyeux, en train de jouer aux cartes. Je restai à les regarder jouer jusqu'à 1 heure du matin, puis sir William Penn et moi partîmes, et moi au lit.
            Aujourd'hui le Parlement a voté : les corps d'Olivier Cromwell, d'Ireton, de Bradshaw et de.. ( Pride ?.. ) doivent être exhumés dans l'abbaye de Westminster et transportés sur une claie jusqu'au gibet pour y être pendus et ensuite enterrés sous la potence. Cela ( je crois ) me contrarie qu'un homme d'un si grand courage que lui doive subir ce déshonneur, bien que par ailleurs il soit possible qu'il le mérite.


                                                                                                                            5 Décembre

            Ce matin j'ai montré la proposition que j'ai rédigé hier soir aux officiers et elle a été bien reçue. Je l'ai recopiée au propre pour que sir George Carteret la montre au roi. Elle doit ensuite aller devant le Parlement.
            Dîner à la maison, je me rendis ensuite au nouveau Théâtre et y vis une représentation des Joyeuses Commères de Windsor. Les états d'âme du gentilhomme campagnard et du docteur français étaient bien interprétés, mais le reste était fort médiocre et sir John Falstaff bien mal joué.
            De là au bureau de Mr William Montagu pour faire apposer le sceau ce soir sur certains documents entre sir Robert Pankhurst et moi relatifs aux 2 000 livres sterlings de milord, mais comme il ne venait pas j'allai chez mon père. J'y trouvai ma mère toujours malade de la pierre. Elle venait d'en évacuer une qu'elle a laissée tomber dans la cheminée et elle ne put la retrouver pour me la montrer. De là à la maison, et au lit.


culture.ulg.ac.be                                                                                                    6 décembre

            Ce matin certains commissaires du Parlement et sir William Batten se sont rendus au bureau de sir George Carteret ici, en ville, et ont payé la solde des marins du " Chesnut ". J'emmenai ma femme jusqu'à Whitefriars et l'y débarquai, moi-même jusqu'à Whitehall au Sceau privé où il y avait maints pardons sur lesquels je devais apposer  le sceau. Mais j'étais fort contrarié du fait que cela ne me rapportait aucun honoraire. De là Mr Moore et moi, tout seuls, à la taverne.de la Jambe dans King Street où nous dînâmes ensemble d'une langue de boeuf et d'un pis de vache.
            De là en voiture chez Mr Crew pour voir milord qui m'apprit qu'il quitterait Londres demain pour organiser la milice dans le comté d'Huntington. Il me demanda de mettre de côté un coffret contenant des bijoux et autres objets de grande valeur. Je promis de le faire. Après une longue conversation à bâtons rompus avec milord qui me confia son projet d'agrandir sa famille, etc., et me demanda de lui trouver un maître d'équipage et d'autres domestiques, nous nous quittâmes. De là, à pied chez Greatorex. Il n'était pas chez lui., mais je rencontrai Mr Jonas Moore que j'emmenai à la taverne des Cinq Cloches boire un verre de vin. Après l'avoir quitté, au Temple où sir Robert Parkhurst, comme prévu hier soir, scella nos écrits. Il doit recevoir les 2 000  livres promises demain.
            De là par voie d'eau jusqu'au débarcadère du Parlement et là dans une taverne pour voir Doling qui a soudain décidé de partir en Irlande pour tenter d'y faire fortune, Symons qui pâtit de ne pas avoir 200 livres sterling en espèces que j'ai refusé de lui donner. Je pourrais le faire maintenant et j'ai de l'affection pour lui et le crois honnête et solvable, néanmoins ma répugnance à me séparer de mon argent m'a empêché de le faire, Llewellyn qui avait encore la tête qui lui tournait d'avoir trop bu hier soir, Mr Mount et entre autres, un certain Mr Pierce, ancien militaire qui nous amusa avec des chansons et des histoires racontées avec l'accent écossais qu'il imite très bien, comme je n'en ai entendu de pareilles. Autant que je me souvienne je ne me souviens pas avoir jamais rencontré un aussi joyeux compagnon.
            De là jusqu'au pont par le fleuve. Il y avait un très agréable clair de lune, le batelier nous raconta toute une série d'histoires grivoises, qu'une fois il transporta une dame depuis Putney par une nuit comme celle-ci et elle lui demanda de se coucher près d'elle, ce qu'il fit, et, il lui donna son plaisir et lui fit bien d'autres coquineries.
            A la maison. Je trouvai la petite domestique en train de cogner à la porte, il était onze heures du soir, car sa maîtresse l'avait envoyée dehors pour quelque menue affaire, ce qui me fâcha lorsque je fus de retour. Je saisis l'occasion pour monter me coucher dans un accès de mauvaise humeur.
            Ce matin, avant de sortir, quelqu'un vint me voir pour m'informer que les juges de paix du Middlesex se réuniraient demain à Hickes Hall et qu'en ma qualité de juge de paix je devrais m'y rendre, mais malgré mon désir de m'y rendre je crains de ne le pouvoir.


                                                                                                                             7 décembre 1660

            Ce matin le juge rapporteur Fowler vint me voir, nous restâmes à parler jusqu'à l'heure de nous rendre au bureau. Je restai là jusqu'à midi passé, je quittai ensuite le contrôleur de la Marine et le surintendant et me rendis chez milord à Whitehall, mais il était parti ce matin pour Huntingdon, comme il me l'avait dit hier. Je restai dîner avec milady. Il y avait là la mère de Loud, le page. Elle avait dû être une très jolie femme et sa conversation est agréable.
            Avant le dîner j'interrogeai Loud en latin. Il se trouve être un très beau garçon qui a fait de très grands progrès en latin.
            Après dîner j'emportai un coffret contenant des objets de valeur que milord a laissés pour moi afin que je les porte à l'Echiquier. Ce que je fis, les déposai auprès de mon ami Spicer, qui a également payé ce matin 1 000 livres sterling, comme convenu, à sir Robert Parkhurst. Ensuite au Sceau privé où je signai un nombre inimaginable de pardons. Je suis contrarié que cela ne me rapporte rien. A la maison par le fleuve, et fus très heureux de constater que ma petite pièce a des chances d'être bientôt finie.
            Me mis à lire " l'Histoire des Abbayes " de Fuller, cependant que ma femme lisait " le Grand Cyrus " jusqu'à minuit. Ensuite, au lit.

                                                                                                                                                                                                                                                                                           8 décembre

            A Whitehall au Sceau privé, puis chez Mr Pearse, le chirurgien, pour leur dire que je passerai les chercher un peu plus tard pour les emmener dîner. Mais en me rendant au palais de Westminster je rencontrai sir George Carteret et sir William Penn. Ils craignaient que nous n'ayons fait une erreur de 100 000 livres sterling dans les derniers comptes rendus au Parlement, en donnant un chiffre trop bas, de sorte que je dus faire prévenir Mr Pearse de venir chez moi et également de laisser à Mr Spicer la clé du coffre qui contient l'argent de milord. Accompagnai donc sir William Penn au bureau par le fleuve. Là, avec Mr Hutchinson nous pûmes vérifier que nous n'avions pas fait d'erreur. J'allai donc dîner avec ma femme, Mr Pearse, le chirurgien, et sa femme chez Mr Pearse le commissaire de marine, c'est ma première visite chez lui. Il vit dans l'abondance et l'élégance. On nous servit une délicieuse échine de boeuf et d'autres bonnes choses, un repas très abondant avec une grande quantité de vin.. Après dîner sa fille joua du clavecin. Le soir retour à la maison à la lanterne. Mr Pearse et sa femme rentrèrent chez eux, et moi j'allai au lit, car j'avais bu tellement de vin que la tête me tournait. Ai été indisposé toute la nuit. Hier soir, avant de me coucher je remarquai que le vent s'était levé et soufflait très fort.


                                                                                                                                9 décembre
                                                                                                               Jour du Seigneur 
            Sir William Batten m'ayant appelé tôt je me levai et me rendis à son domicile. Il m'apprit la mauvaise nouvelle qu'il a reçue ce matin de Woolwich : " l Assurance ", l'ancien vaisseau du capitaine Holland et maintenant celui du capitaine Stoakes, en partance pour la Guinée, tout appareillé et avitaillé, a coulé par le fond à la suite d'une rafale. Vingt hommes se sont noyés. Les deux sirs William se rendirent su place en bateau pour voir ce qu'il en était, et on me dépêcha chez le duc d'York pour l'avertir. Je me rendis donc chez le duc en bateau avec d'autres gens qui allaient du Vieux Cygne à Whitehall. Je passai d'abord voir Mr Coventry à son bureau puis au chevet du duc, qui avait veillé la nuit dernière et resta tard au lit ce matin. Il en fut très surpris.
            Après cela je me rendis à la chapelle, m'assis sur le banc de Mr Blagrave et là, chantai ma partie en même temps qu'un autre, devant le roi, avec grande aisance.
            Me rendant ensuite chez milady je trouvai une lettre de milord, qu'Andrew avait porté jusque chez moi mais il m'avait manqué, m'ordonnant de me rendre chez Mr Denham et de m'arranger pour trouver quelqu'un qui aille le voir à Hinchingbrooke demain afin de discuter de certains travaux pour sa maison. Je le fis et pris Mr Kinward.
            Dîner avec milady, restai tout l'après-midi avec elle, discutâmes longuement de divers sujets, en particuliers de la beauté des hommes et des femmes. Il semble que ce soit un sujet dont elle aime beaucoup parler.
            De là, dans la soirée, chez Mr Kennard que j'emmenai chez Mr Denham, l'intendant, où, pendant que nous ne pouvions parler avec lui, son homme de confiance, Mr Cooper, nous offrit un verre de bon xéres. Puis avec Mr Kennard chez milady qui approuva ce chois, après un autre verre de xéres chez milord nous nous quittâmes après que j'eusse ordonné qu'on préparât un ou deux chevaux pour lui et son domestique, en vue de leur départ demain.
            Ensuite chez mon père où je m'assis avec eux tandis qu'ils soupaient. Je trouvai ma mère en bas et assez bien.
            De là à la maison où j'apprends que le contrôleur a quelque affaire à voir avec moi. J'allai donc le voir, avec la lanterne de Griffith. Nous discutâmes une heure, jusqu'à ce qu'il fût tard. Il me montra un projet qu'il a, selon lequel le roi créerait un ordre des chevaliers de la Mer, afin d'encourager les hommes d'honneur à s'engager dans la Marine. C'est un projet préparé avec grand soin et fort ingénieux.
            Ensuite à la maison, prières, et au lit.                                                                                                                                                             lefripi.wordpress.com
                                                                                                                       10 décembre

            Debout extrêmement tôt pour me rendre chez le contrôleur, pensant aller à Whitehall avec lui. Mais, comme il n'était pas levé et que c'était un beau matin avec un joli clair de lune, j'allai me promener seul et fis vingt fois le tour de Cornhill, de l'angle de Gracious Street au marché du pilori et retour, de 6 heures à 7 heures passées, une telle distance que j'étais las. Retournant chez le contrôleur et pensant le trouver prêt, je découvris qu'il était parti. Ce qui me contraria, et comme j'étais fatigué retournai à la maison. De là, avec ma femme, à Westminster par le fleuve. Je l'accompagnai chez Mr Bowyer, tous juste de retour de la campagne
mais je ne pus rester et me contentai de l'y laisser. Allai au palais où je rencontrai le colonel Slingsby. Apprenant que le duc d'York est parti ce matin voir le vaisseau qui a coulé hier à Woolwich, lui et moi retournâmes à son bureau dans sa voiture. Ensuite, dîner. Après dîner il revint me voir et resta bavarder chez moi. Entre autres propos il m'a dit qu'on s'attendait à ce que le duc épouse enfin la fille du lord chancelier. Cela risque d'entraîner la disgrâce de Mr Davis et de milord Berkeley qui se sont montrés si insolents envers le chancelier. Sir Charles Berkley a même juré que lui et d'autres ont souvent couché avec elle, ce que tout le monde pense être un mensonge.
            Lui et moi dans la soirée au café de Cornhill, c'est la première fois que j'y vais. J'y pris beaucoup de plaisir, à cause de la diversité de la compagnie et de la conversation.              patrimoine-histoire.fr
            A la maison. Ma femme était partie chez milady Batten. Elles sont convenues d'aller voir le vaisseau qui a coulé à Woolwich où se trouvent depuis hier les deux sirs William. Je décidai de les accompagner. Retour à la maison, et au lit après être d'abord passé dans mon cabinet de travail. Pour me rassurer je calculai combien j'ai en espèces. Il apparaît, d'après mes comptes les plus justes, que j'ai devant moi 240 livres sterling net. Dieu en soit loué !    
            Cet après-midi deux hommes vinrent me voir, avec un registre dans chaque main, et me demandèrent de l'argent pour la capitation. Je parcoururs rapidement le registre et vis que j'étais inscrit sous le nom de Samuel Pepys, gentleman. 10 shillings pour l'homme et 2 pour ses domestiques. Je payai sur le champ et sans aucune discussion, mais je crains de ne pas m'en tirer à si bon compte, c'est pourquoi j'ai depuis longtemps mis 10 livres sterling de côté à leur intention. Mais je crois ne pas être tenu de me découvrir.

                                                                                                           
                                                                                                                   11 Décembre

            Ma femme et moi debout très tôt aujourd'hui. Et, bien que le temps fut maussade et que le vent soufflât très fort, milady Batten et sa suivante, ainsi que nous deux, nous rendîmes par notre bateau à Woolwich. Milady avait très peur. Nous retrouvâmes les deux sirs William et maintes autres personnes qui espéraient que le temps s'améliorerait et qu'ils pourraient remettre à flot. l'Assurance, pauvre vaisseau à bord duquel je m'étais à deux reprises bien amusé du temps du capitaine Holland, qui gît là, par le fond. On ne peut voir que le pont supérieur et les mâts. Le capitaine Stoakes est très abattu, il lui manque des vêtements et de l'argent, il dit qu'on les lui a pris dans sa cabine. Je remplis donc mes premières fonctions de juge de paix et interrogeai un homme de l'équipage à ce sujet. Mais je ne pus trouver aucun motif pour l'inculper.
            A la dernière marée également, le Kingsale a été abordé par un autre vaisseau et a perdu un mât. Cela nous semble un mauvais présage pour l'expédition en Guinée de perdre deux vaisseaux avant même de faire voile.
            Après dîner, comme milady avait très peur, elle resta et garda ma femme avec elle. Moi et un autre gentilhomme ami de sir William Penn revînmes en bateau. Nous nous amusâmes beaucoup pendant le trajet. Je me fis ramener en bateau jusqu'à Whitehall. Au Sceau privé où je signai de nombreux pardons et quelques autres documents. De là, Mr Moore et moi à Londres dans une taverne près de ma maison. Nous bûmes et discutâmes des possibilités d'investir au mieux un peu d'argent. Pour le moment il m'a convaincu de placer 250 livres sterling contre remboursement de 50 livres par an pendant huit ans. Je crois que je vais le faire.
            De là, à la maison, où je trouvai la servante occupée à la lessive. Je montai dans mon cabinet de travail et fis là un rouleau de 100 livres sterling exactement, que je mis de côté après l'avoir scellé. Après quoi, au lit.


                                                                                                                             12 Décembre

            Contrarié de l'absence de ma femme. Ce matin, après avoir siégé une heure avec le contrôleur, je me rendis à Whitehall pour dîner avec milady. Après dîner, au Sceau privé où j'apposai le sceau sur un grand nombre de pardons, et pas grand chose d'autre. De là à l'Echiquier. Rendis visite à maman Bowyer et à ses filles. C'est la première fois que je les revois depuis mon dernier voyage en mer. De là montai avec Jack Spicer à son bureau et y pris 100 livres que j'emmenai en voiture jusque chez mon père, que je passai voir. Mon père m'offrit six pièces d'or au lieu de six livres qu'il m'avait empruntées l'autre jour, mais je ne voulus pas tirer profit de lui et refusai, quoi qu'après je fusse un peu ennuyé de ne pas l'avoir fait.
            De là à la maison où je comptai les 100 livres et les scellai avec celles d'hier soir. Ce sont les premières 200 livres que j'ai jamais réunies. Dieu en soit loué !
            Ensuite chez milady Batten où je restai une heure ou deux à bavarder avec sa fille et ses gens, en l'absence de son père, de sa mère et de ma femme, pour passer le temps. Ensuite, à la maison et au lit. Je lus pour m'endormir tandis que la domestique restait assise à mon chevet et raccommodait mes hauts-de-chausses.


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            Toute la journée à surveiller mes ouvriers qui, aujourd'hui ont commencé à peindre mon salon. Milady Batten et ma femme sont rentrées seulement à midi. J'allai donc chez milady où se trouvaient sir John Lawson et le capitaine Holmes. Nous dînâmes et on nous servit du très bon vin rouge fait en Angleterre par milady elle-même.


                                                                                                                          14 décembre

            Toute la journée d'aujourd'hui également à surveiller mes ouvriers. Je restai cependant au bureau avec le contrôleur un moment le matin et l'après-midi. Dans la soirée, ensemble un moment au café où nous nous trouvâmes en excellente compagnie et échangeâmes des propos fort intéressants sur les insectes et leur capacité à se reproduire comme les autres créatures.
            Ce soir, dans la conversation, le contrôleur m'apprit que, parmi les autres personnes qui ont été jusqu'ici offucuers supérieurs de la marine il y eut un certain Peter Buck, secrétaire du Conseil de la marine. J'en conçus en moi-même une certaine fierté.


                                                                                                                                15 décembre

            Toute la journée à la maison à surveiller mes ouvriers. Seul travail, à midi Mr Moore m'apporta certains documents à signer pour le Sceau privé et dîna avec moi. Nous mangeâmes, trois anguilles que ma femme et moi avions achetées ce matin à un homme qui les vendait dans la rue. C'est tout ce que j'ai fait aujourd'hui.


                                                                                               .../  à suivre.../      16 décembre

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