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samedi 3 janvier 2015

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui Samuel Pepys 39 ( journal Angleterre )


attelage.org

                                                                                                           16 janvier 1661

            J'allai ce matin de bonne heure chez le contrôleur de la Marine puis nous nous rendîmes ensemble à Whitehall pour voir Mr Coventry et lui rendre compte de ce que nous avons fait. Je me rendis ensuite chez milady lui présenter mes hommages. Mais arrivé là j'appris qu'elle était partie en voiture pour Chattam, pensant m'y trouver, ce qui m'embarrassa fort, car je n'avais guère envie de la suivre. Je ne voyais pas, néanmoins ce qu'elle pourrait faire quand elle constaterait mon absence. Dans l'embarras j'allai faire un tour dans la Grand-Salle de Westminster où je tombai sur Mr Child parti avec milady ce matin, mais, ayant un mauvais cheval avait rebroussé chemin. Mon embarras grandissant je résolus de la rejoindre. Retour donc en bateau chez moi. Je mets mes bottes, traverse le fleuve pour me rendre au relais de poste de Southwark où je louai un cheval et un guide pour Dartford. De là à Rochester. Comme j'avais de bons chevaux, une bonne route, j'arrivai une demi-heure environ avant la tombée de la nuit, soit avant 6 heures ( j'étais parti après 2 heures. Je retrouvai milady, sa fille Jemima, Mrs Browne et cinq domestiques, tous bien embarrassés de m'avoir point trouvé. Mais à mon arrivée, elle fut folle de joie. On s'amusa fort qu'elle eût formé le projet de ne pas se faire connaître et que le commandant du " Charles ", qu'elle avait fait venir, lui avait fait force politesses, bien qu'il la reconnût parfaitement et elle aussi. Bref, nous soupâmes dans la joie. Au lit. Plusieurs hommes du " Charles " vinrent me voir avant de me coucher. Le petit page partagea mon lit.


                                                                                                                    17 janvier
                                                                                                                 
            Lever, déjeuner avec milady, puis visite des capitaines Cuttance et Blake, pour la conduire à bord en canot. Traversée de Ham Creed, joli spectacle pendant toute la traversée, splendides vaisseaux, pour aller d'abord jusqu'au " Sovereign ", bâtiment magnifique que je n'avais encore jamais vu, milady Sandwich, milady Jemima, Mrs Browne, Mrs Grace, Mary et le page domestique de milady, ainsi que moi, entrâmes tous ensemble dans le fanal de poupe. Allés ensuite sur le " Charles ", où milady prit grand plaisir à visiter toutes les cabines et à m'entendre lui raconter comment les choses se passent lorsque milord est à bord. Après avoir tout visité les officiers du vaisseau offrirent à milady un bon déjeuner et, alors qu'elle buvait à la santé de milord, ils la saluèrent de cinq coups de canon. Nous nous partîmes ensuite, ils tirèrent encore treize coups de canon en notre honneur. Je dois avouer que c'est pour moi un grand plaisir de voir le vaisseau sur lequel a débuté et heureusement ma carrière. Montés ensuite à bord du " Newcastle ", montré à milady la différence entre un grand et un petit vaisseau. J'ai distribué sept livres au cours de la visite de ces bâtiments. Retour à l'arsenal de Chatham où j'avais commandé la voiture. J'appris là que sir William Batten et sa femme
( je les savais présents mais voulais à tout prix les éviter ) étaient partis pour Londres ce matin. . En voiture, traversée de la ville sans arrêt à notre auberge, laissant toutefois Goods derrière nous pour régler les dépenses. Je voyageai donc avec milady en voiture tandis que le page, à sa demande, prenait le cheval qui m'était destiné. La nuit tombait avant d'arriver à Dartford et à pleuvoir dru, les chevaux se fatiguaient, ce que nous avions grand souci d'éviter, par crainte de déplaire à milord. Nous fîmes donc halte pour la nuit. Nous parlâmes jusqu'au souper. Au souper milady et moi entrâmes dans une vive discussion sur la meilleure façon de disposer de ses biens : les léguer à son fils aîné, la meilleure pour milady contre mon avis, ou les distribuer en parts égales. Nous en discutâmes jusqu'à l'heure du coucher. Mais comme nous étions d'humeur joyeuse nous dîmes bonsoir à milady avec l'intention d'aller au relais de poste écouter une jolie fille jouer du cistre. Trop tard malheureusement, retour à notre auberge, tous les hommes dans la même chambre, où nous fîmes des gorges chaudes de notre abominable logement.


                                                                                                                   18 janvier 1661

            Les capitaines m'accompagnèrent au relais de poste vers 9 heures, et après avoir pris ma boisson du matin, je louai un cheval et un guide pour Londres, où j'arrivai à 11 heures, malgré une pluie légère et un fort vent de face. Trouvé tout en ordre à la maison, à l'exception de la guenon lâchée, ce qui me fâcha. Je la battis jusqu'à la laisser presque morte, pour leur permettre de la rattacher, ce qui me chagrina davantage. L'après-midi au bureau, réunion jusqu'au soir. J'allai ensuite chez mon père que je trouvai en bonne santé et l'emmenai chez Standing pour boire une chope de bière. Il me dit que ma tante était toujours en vie à Brompton, que ma mère s'y trouvait en bonne santé. Arrive William Joyce, ivre et d'humeur bavarde et hâbleuse, nous entretient de sa fortune et de je ne sais quoi, ce qui me contraria fort. Après lui Mr Hollier à qui j'avais donné rendez-vous. Il me donna quelque chose à prendre à titre préventif. Comme Joyce ne nous laissait pas parler comme je l'entendais, je le laissai avec mon père et conduisis Mr Hollier au Lévrier, où il me conseilla surtout, pour la pierre et les pertes de mémoire, dont je me plains, d'éviter de boire souvent, Conseil que je veux suivre si je puis.
            Retour chez moi. Je prends chez le libraire l'"Esope " d'"Ogilvy " qu'il a relié à ma demande, et suis vraiment très content de ce livre.
            Chez moi, et au lit.


                                                                                                                           19 janvier

            Allé chez le contrôleur de la Marine, puis ensemble en voiture à Whitehall.Vu en chemin sur une claie Venner et Prittchard, ils ont été pendus aujourd'hui avec deux autres hommes de la Cinquième Monarchie, les deux premiers de surcroît écartelés puis coupés en quartiers. Arrivés nous fîmes les cent pas et finîmes par trouver sir George Carteret que je n'avais pas vu depuis longtemps. Nous discutâmes de l'aide que nous pourrions apporter aux commissaires pour le désarmement et le paiement de la flotte. Nous avons l'intention de la leur refuser.A ce propos le trésorier général me dit qu'il soupçonnait Thomas Hayter de leur fournir des renseignements à cette fin, ce que nous considérons comme un amoindrissement de notre autorité. Ceci me préoccupe et j'entends bien tirer l'affaire au clair.                                                      
            Ensuite chez milady qui m'apprend que Mr Hetley est mort de la petite vérole sur le chemin de Portsmouth où il se rendait avec milord. Milady partit dîner chez son père. J'allai à la taverne de la Jambe
dans King Street, où je dînai d'un lapin, avec mon valet Will. Je le renvoyai ensuite à la maison, tandis que j'allai au théâtre où je vis  " La Dame perdue ", qui ne me plut guère. Gêné d'y être vu par quatre de nos commis qui occupaient une loge à une demi-couronne tandis que j'étais dans les travée à 1 shilling 6 pence.
            Pris un flambeau et allai acheter deux souricières chez Thomas Pepys, le tourneur. Je m'en fus boire une chope de bière avec lui, puis retour chez moi. J'écrivis une lettre à milord que j'expédiai par la poste à Portsmouth, et au lit.
                                                                                                                           

                                                                                                              20 janvier
                                                                                              Jour du Seigneur
            A l'église le matin. Dîner chez moi. Ma femme et moi à l'église l'après-midi. Cela fait, chez mon oncle et ma tante White. J'y laissai ma femme, revins en m'arrêtant chez sir William Penn, qui n'est pas encore remis. Puis retour auprès de ma femme, y soupai. Nous étions de bonne humeur. Retour chez nous et, après la prière, je m'occupai à rédiger mon journal des cinq derniers jours. Ensuite, au lit.


                                                                                                              21 janvier

            Ce matin, sir William Batten, le contrôleur de la Marine et moi à la Grand-Salle de Westminster, chez les commissaires chargés du paiement des soldes de départ de l'armée et de la marine. S'y trouvait le duc d'Albermarle. Nous siégeâmes sans ôter notre chapeau et discutâmes du désarmement des bâtiments? Nous constatons qu'ils ont l'intention de s'en occuper sans notre aide, et nous nous en félicitons, car c'est une affaire qui va déplaire fort aux malheureux marins et nous sommes heureux de ne pas y être mêlés.
            De là à l'Echiquier où je pris 200 livres que j'emportai chez moi. Puis retour au bureau jusqu'au soir. Allai voir ensuite sir William Penn. Il reçut la visite de lady Batten et de sa fille. J'envoyai chercher ma femme et nous restâmes à deviser jusque tard. Souper à la maison. Puis au lit, sans avoir dîné aujourd'hui.
            Drôle de temps cet hiver, pas le moindre froid, mais les chemins sont poussiéreux, des mouches partout et les rosiers couverts de feuilles. Un temps comme il ne s'en était jamais vu en ce monde pour cette
saison. Aujourd'hui pendaison de beaucoup d'autres hautes personnalités  de la Cinquième Monarchie.


                                                                                                                 22 janvier

            Allé chez le contrôleur de la Marine où j'ai lu ses propositions au lord amiral pour la réorganisation du corps des officiers de la marine. Il les as lus avec le plus grand sérieux. L"ennui est qu'il en semble trop satisfait. Ensuite à la chapelle des merciers, dans son carrosse. Monté dans la Grand-Salle, où nous tînmes conseil avec le Conseil royal du commerce pour discuter de certaines de leurs propositions en vue d'organiser des convois pour tout le commerce anglais. A cet effet nous fîmes affecter par le roi 33 navires, 4 du quatrième rang, 19 du cinquième, 10 du sixième. Propositions discutées par de nombreuses personnes de condition et des négociants qui se trouvaient présents. J'appréciai fort d'être ici en cette qualité, moi qui m'y étais autrefois rendu pour présenter ma demande de bourse pour le collège Saint-Paul. De plus sir George Downing, que je servis naguère, y siégeait comme président, ce qui me toucha également.
            Retour chez moi, et après un dîner léger, ma femme et moi nous rendons en voiture à Londres pour acheter des verres, puis à Whitehall pour voir Mrs Fox, mais comme elle était sortie ma femme se rendit chez maman Bowyer et je rencontrai le Dr Thomas Fuller que j'emmenai au Chien où il me parla de son dernier ouvrage qui paraît en ce moment. Il S'agit de son histoire de toutes les familles d'Angleterre; Il put m'en dire davantage sur ma propre famille que je n'en savais. Il me raconta que dernièrement il a dicté simultanément des textes en latin à quatre éminents érudits sur des sujets différents choisis par eux, plus vite qu'ils ne pouvaient les prendre jusqu'à ce qu'ils fussent fatigués.
            Il me dit incidemment que la meilleure façon de commencer une phrase dans un exposé, si l'on est pris de court et que l'on ne se souvienne plus de sa dernière phrase, ce qui ne lui est jamais arrivé, est, en dernier recours, de commencer par Utcunque ( cependant  ).
            Allai ensuite chez Mr Bowyer où je restai quelque temps. Puis chez Mr Fox où je restai un moment. Puis retour chez moi en voiture. Ensuite visite à sir William Penn chez qui je trouve Mrs Batten et deux autres jolies femmes. Nous restâmes pour le souper qui fut fort gai. Retour chez moi pour me coucher.


                                                                                                                 23 janvier

            Au bureau toute la matinée. Mes gens et ma femme s'affairent à la maison pour préparer le dîner de demain. A midi sans dîner, me rends dans la Cité. Y rencontrai Greatorex et nous allâmes boire une chope de bière. Il me dit avoir le projet d'aller faire des expériences à Ténériffe. Avec lui à Gresham Collège, je n'y étais jamais allé. Je prends l'air de la maison et trouve force personne du plus haut rang.
            Après quoi chez mon libraire pour y chercher des livres. Chez Stephens l'orfèvre pour faire nettoyer l'argenterie pour demain. Retour chez moi en acquittant en chemin nombre de petites dettes concernant l'achat de vin, de gravures, etc, ce à quoi je prends grand plaisir.
            Chez moi, trouve un grand remue-ménage. Slater notre messager venu comme cuisinier jusque très tard le soir.
            Dans mon cabinet de travail toute la soirée à feuilleter les oeuvres d'Osborne et ma nouvelle édition des " Patriarchae " d'Emmanuele Tesauro.
            Au lit tard, n'ayant rien mangé d'autre aujourd'hui qu'un morceau de pain et de fromage à la taverne, avec Greatorex, et une tartine de beurre chez moi.


                                                                                                                   24 janvier

            Chez moi toute la journée. Dîner avec sir William Batten, sa femme et sa fille, sir William Penn, Mr Fox, sa femme malade ne put venir, et le capitaine Cuttance.                    
            Premier dîner que j'offre depuis que je suis ici. Il me coûte plus de 5 livres. Et nous étions pleins d'entrain, mais ma cheminée fume.
            L'après-midi Mr Hayter m'apporte mon dernier terme de salaire. J'ai maintenant en main l'argent de Mr Barlow.
            Tous mes convives s'en vont. Mais très vite les deux sirs William ainsi que lady Batten et sa fille revinrent, soupèrent avec moi, et restèrent parler tard. Au lit, heureux d'en avoir terminé avec ces tracas.
                                                                                                               
                                                                                                                  25 janvier 1661

            Toute la matinée au bureau. Dîné à la maison avec Mr Hayter. J'ai réglé mes comptes avec lui pour le dernier terme. Après dîner, commençons à examiner les instructions de Northumberland, mais sommes interrompus par l'arrivée de Mr Salsbury, venu me montrer une miniature qu'il a faite de milord. Il est vraiment étrange de voir à quel point de perfection il est parvenu en l'espace d'une année. Allé ensuite chercher des livres à l'enclos de Saint-Paul. Puis retour chez moi. Cette nuit les deux cages que j'ai achetées ce soir pour les canaris, que le capitaine Rooth m'a envoyés aujourd'hui, me sont livrées. Au lit.


                                                                                                                   26 janvier

            Pas sorti de la matinée. Vers midi vient quelqu'un qui me connut autrefois et que je connus aussi, mais dont je ne sais pas le nom, pour m'emprunter 5 livres. Mais j'ai la présence d'esprit de refuser.
            Ont dîné avec moi aujourd'hui les deux Pearse et leurs femmes, le capitaine Cuttance et le lieutenant Lambert, dont nous nous sommes bien divertis en lui ôtant ses rubans et ses jarretières, après avoir tiré de lui qu'il vient de se marier.
            Mes invités partis, je me mis à mon luth jusqu'à la nuit, et au lit.


                                                                                                                   27 janvier
                                                                                                 Jour du Seigneur
            Avant mon lever des lettres me parviennent de Portsmouth m'apprenant que la princesse est maintenant rétablie et que lord Sandwich a pris la mer hier avec elle et la reine pour la France. A l'église, sans ma femme souffrant de ses menses. Sermon médiocre et ennuyeux d'un inconnu. Retour chez moi, et au dîner furieux que mes gens aient mangé un bon pudding, fait jeudi dernier par Slater, le cuisinier, sans la permission de ma femme.
            Retour à l'église. Bon sermon de Mr Mills. Passé ensuite une heure avec William Penn à discuter dans le jardin. Il répondit à beaucoup de mes questions en me rapportant l'opinion de Mr Coventry sur moi et celle de sir William Batten sur lord Sandwich, qui me satisfont l'une et l'autre. Ensuite chez sir William Batten où régnait la bonne humeur. Rencontrai le contrôleur de la Marine, sa femme et sa fille, première fois que je les voyais, ainsi que Mrs Turner, qui dîna avec son mari en notre compagnie, j'avais fait venir ma femme. Après le repas nous nous mîmes à manger des huîtres puis Mr Turner alla chercher de l'eau de vie. Tous de fort bonne humeur, nous nous séparâmes. Retour à la maison, et au lit.
            Aujourd'hui le pasteur lut à l'église une proclamation du roi pour la célébration de mercredi prochain, 30 janvier, jour de jeûne pour commémorer l'assassinat du feu roi.


                                                                                                                    28 janvier

            Toute la matinée au bureau. Dîner à la maison. Parti ensuite à Fleet Street avec mon épée que je porte affiler à Mr Brigden, récemment nommé dans les troupes militaires. Ensemble dans une taverne où je rencontrai Mr Damport. Après avoir un peu parlé de l'exhumation des corps de Cromwell, Ireton et Bradshaw aujourd'hui, j'allai chez Mr Crew puis au Théâtre où je vis une nouvelle fois " La Dame perdue ", qui me plaît davantage. Alors que j'étais assis derrière , dans l'ombre, une dame se retournant, cracha sur moi par mégarde, sans me voir. Mais voyant qu'elle était fort jolie, je ne m'en offusquai pas le moins du monde. Ensuite chez Mr Crew où je rencontrai Mr Moore qui, arrivé récemment en ville, m'accompagna chez mon père et avec lui chez Standing où le Dr Fairbrother nous rejoignit. Je l'emmenai avec mon père à l'Ours où j'offris une pinte xérès et une autre de bordeaux. Il continue à me manifester respect et affection, et me dit que mon frère John sera un excellent étudiant.
            Suivis ensuite le docteur à son logement chez Mr Holden, où j'achetai un chapeau qui me coûta 35 shillings. Retour chez moi au clair de lune et, rattrapé en chemin par le carrosse du contrôleur, raccompagné chez lui. Puis chez moi, et au lit. Ce midi ai fait installer mon armoire dans mon cabinet de travail pour y ranger des papiers.


                                                                                                                   29 janvier
                                                                                                                             
            Mr Moore occupé avec moi toute la matinée à faire des comptes, jusqu'à l'arrivée du lieutenant Lambert. Nous traversâmes ensemble le fleuve jusqu'à Southwark puis à travers champs jusqu'à Lambeth où nous nous arrêtâmes pour boire, car il fait un temps chaud, tout à fait superbe, c'en est même étonnant pour la saison. Ensuite chez milord où ne nous trouvâmes point milady partie à Hampton Court avec des gens. Nous nous rendîmes donc tous les trois à Blackfriars, c'est la première fois que je m'y trouve depuis qu'on y donne des pièces, et avec beaucoup de patience, sans me faire trop d'illusions à cause de bien médiocres débuts, je vis trois actes de La Dame au moulin, à ma grande satisfaction et retournai chez moi par le fleuve, en passant le Pont. Puis chez Mr Turner, y trouve le contrôleur, sir William Batten, Mr Davis et leurs femmes. Nous faisons là un dîner des plus élégants, léger mais coûteux, et du meilleur ton. Après cela force plaisanteries déplacées de Mr Davis et quelques chansons, puis nous nous séparons. Au moment du départ, le fils aîné de Mr Davis prit la vieille lady Slingsby dans ses bras et la porta jusqu'à sa voiture. Il est, dit-on, capable de porter trois des hommes les plus lourds de notre compagnie, ce qui m'étonne. A la maison, et au lit.


                                                                                                                  30 janvier
                                                                                                     Jour de jeûne
            Première fois que l'on commémore ce jour. Mr Mills fit un excellent sermon sur le thème de " Seigneur, pardonne-nous nos iniquités ". Parla excellemment de la justice de Dieu, qui punit l'homme pour les péchés de ses ancêtres.
            Retour chez moi. Visite de John Goods et, après le dîner,je lui remis 30 livres pour milady. Ensuite accompagné de sir William Penn allons à  Moorfields et faisons une promenade magnifique, la journée était des plus agréables. Longue conversation et, de surcroît, nous prîmes plaisir à voir les jeunes Davis et Whitton, deux de nos commis, qui passaient près de nous dans le pré. Nous constatons qu'ils se plaisent beaucoup en compagnie l'un de l'autre, et je les ai très souvent vus ensemble au théâtre.
            Retour à la taverne du vieux Jacques de Bishopsgate, où sir William Batten et sir William Rider le rencontrèrent pour discuter des affaires de Trinity House. Pour ma par, retour chez moi. J'apprends que ma mère est de retour, en bonne santé, de Brampton. Reçu une lettre de mon frère John, lettre fort habile, me demande la permission de venir à Londres pour le couronnement.
            Ensuite chez lady Batten. Accompagnée de ma femme rentre chez elle. Sont allées à Tyburn voir pendre et enterrer Cromwell, Ireton et Bradshaw. Retour chez moi.


libraires_fin_XVI                                                                                                                                                                                31 janvier

            Ce matin avec Mr Coventry à Whitehall afin de trouver un bateau pour transporter les planches de milord à Lynn. Nous avons choisi le " Gift " A midi chez milord où nous trouvons milady en mauvaise santé. Je dîne d'une bouchée et vais au Théâtre. Je m'installe au parterre, au milieu d'un groupe de jolies femmes, etc. La salle était archi-comble pour voir " Argalus et Parthenia ", c'était la première représentation. C'est assurément une bonne pièce, quoique gâchées par mes espérances excessives, comme pour tout. Ensuite chez mon père pour voir ma mère qui se porte assez bien depuis son retour de Brampton. Elle me dit que ma tante se porte aussi assez bien, mais ne saurait vivre longtemps. Mon oncle est également en assez bonne santé et elle pense qu'il se remarierait si ma tante venait à mourir, ce qu'à Dieu ne plaise. Retour chez moi.


                                                                                 .........../ à suivre
                                                                                                         ......../  1er février
             Le bureau..............