Affichage des articles dont le libellé est Anecdotes et réflexions d' hier pour aujourd'hui journal Samuel Pepys 67 ( Angleterre ). Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Anecdotes et réflexions d' hier pour aujourd'hui journal Samuel Pepys 67 ( Angleterre ). Afficher tous les articles

mercredi 28 décembre 2016

Anecdotes et réflexions d'hier pour aujourd'hui 67 Samuel Pepys ( journal Angleterre )

Afficher l'image d'origine
lemondedesarts.com


                                                                                                                         1er avril 1662

            A l'intérieur toute la matinée et au bureau. A midi, après avoir payé la totalité de ses gages à notre servante Nell restée six mois chez nous et maintenant s'en va définitivement, ma femme et moi à la Garde-Robe où milady et la compagnie avaient presque fini de dîner. Nous prîmes place et dînâmes. Se trouvaient là Mr Harbord fils de sir Charles Harbord, arrivé il y a peu, porteur de lettres de milord Sandwich pour le roi. Après quelque conversation nous nous fîmes souvenir l'un à l'autre que nous nous étions rencontrés à la taverne lorsque Mr Fanshaw me fit ses adieux en partant pour le Portugal avec sir Richard.
            Après dîner, lui et moi, les deux jeunes demoiselles et ma femme allâmes au théâtre, à l'Opéra, vîmes La fille au moulin, assez bonne pièce. Au milieu de la pièce, milady Paulina, qui avait pris une purge le matin, fut obligée de sortir. Aussi je l'accompagnai et l'amenai à la Grange, où je lui envoyai la servante de la maison dans une chambre, et elle fit ce qu'elle désirait. Et retour à la comédie. A la fin je les accompagnai dans leur voiture à Islington, et là, après nous être promenés dans les champs, je les conduisis à la grande maison des gâteaux aux fromages ( cheesecake ) et je les régalai, puis à la maison. Après être resté une heure avec milady, leur voiture nous ramena chez nous, et puis, fatigué, au lit.


                                                                                                                        2 avril

            Mr Moore est venu et nous allâmes à pied à l'Hôpital, une heure ou deux avant l'arrivée du lord-maire et des enfants en manteau bleu. C'est vraiment un beau spectacle que cette charité.. Nous trouvâmes des places et restâmes écouter le sermon. Mais comme c'était un sermon presbytérien, il était si long qu'après plus d'une heure nous partîmes, et je rentrai dîner. Puis ma femme et moi allâmes par le fleuve à l'Opéra où nous vîmes l'Esclave, pièce jouée d'une façon tout à fait excellente, et nous avons beau l'avoir vue très souvent, jamais elle ne m'a tant plu qu'aujourd'hui.......  Nous sommes décidés à ne plus aller au théâtre jusqu'à la Pentecôte, ayant vu trois pièces d'affilée. J'ai rencontré Mr Sankey, Smythes, Gale et Edith à la comédie mais, peu désireux de faire des dépenses, je les y ai laissés. Rentrai et souper, puis je me suis occupé de quelques affaires, et au lit.


                                                                                                                         3 avril

            A la maison et au bureau toute la journée. Le soir au lit.


                                                                                                                           4 avril
jpvest.fr
Buffet            Par le canot major, sir George, les deux sirs William et moi allâmes à Deptford où nous payâmes la solde de l'équipage du " Drake et du Hampshire " au désarmement. Puis dîner. Sir George est allé chez sa femme et sir William Penn à Woolwich, sir William Batten et moi à la taverne où beaucoup de monde est venu nous voir, et notre dîner fut un peu court, parce qu'ils en emportèrent une partie. Puis retournés finir de payer l'équipage du " Hampshire  et du Paradox ", ce qui dura jusqu'à neuf heures du soir. Retour à la maison la nuit, par le canot major sans incident. Et je me suis fait accompagner de Tom Hayter porteur d'une certaine somme que les employés devaient rapporter avec nous dans le canot, les autres demeurant pour régler les billets de solde. Mais ils sont rentrés après nous ce même soir. Rentré, au lit.
            J'ai été fort troublé aujourd'hui en voyant un mort flotter sur l'eau, et cela fait quatre jours, dit-on, sans que personne le retire pour l'enterrer, ce qui est fort barbare.


                                                                                                                           5 avril

            Au bureau jusqu'à près de midi, puis nous nous sommes quittés. Arriva alors sir George Carteret. Nous allâmes nous promener seuls dans le jardin, fîmes des observations sur certaines défaillances du bureau, particulièrement celles de sir William Batten. Et il semblait fort content de moi, ce qui, je l'espère, me promet quelque protection pour l'avenir, ce dont je serai aise. Puis sortis avec ma femme, elle pour aller à la Garde-Robe et y dîner, mais ils avaient dîné. Après ma femme et les deux dames allèrent voir ma tante Wight, puis me retrouvèrent à la maison. De là ( après que sir William Batten et moi eûmes inspectés nos maison avec un ouvrier pour faire surélever nos toits afin d'agrandir nos maisons ) j'allai avec elles en voiture, d'abord à Moorfields où nous nous promenâmes, puis à Islington où nous fîmes une belle promenade dans les champs, et après avoir mangé et bu, je revins avec elles, et retour par le fleuve avec ma femme. Et après souper, au lit.


                                                                                                                        6 avril
                                                                                                  Jour du Seigneur
            Par le fleuve à Whitehall voir sir George Carteret pour lui exposer les raisons du retard des navires que nous avons affrétés pour le Portugal.
            Cela le tracasse beaucoup. Puis à la Chapelle et là, bien qu'elle fut comble, j'entendis un fort honnête sermon prononcé devant le roi par un chanoine de Christ Church, sur ces mots  : " Ayant une apparence de piété mais renonçant... ", etc. Il insista particulièrement sur le péché d'adultère, ce qui, me sembla-t-il, pouvait bien concerner le roi, d'autant plus que cela était introduit de façon forcée dans son sermon, sans rapport avec le texte, me sembla-t-il.
            Puis montai et vis le dîner du roi. Avec sir George Carteret pour dîner avec lui et sa femme, que j'embrassai, et fus fort bien reçu par elle comme nouveau venu, elle semble femme de bien. Et toute leur conversation, fort nourrie, porta sur leurs souffrances et leur service pour le roi. Mais non sans être un peu chagrinés de voir que certains, qui leur ont de grandes obligations, maintenant les négligent, et que d'autres sont fort attentifs alors qu'ils n'ont pas reçu grand-chose d'eux.
            Et je crois que c'est quelqu'un qui a bien servi le roi.
            De là promenade dans le parc où le roi et le Duc faisaient un tour de promenade. Quand je me trouvai fatigué j'allai prendre le canot pour Milford Stairs. Puis dans les allées de Gray's Inn, la première fois que je m'y suis rendu cette année, et c'est fort agréable et plein d'excellente compagnie. Quand je fus fatigué l'allai à la Garde-Robe et demeurai là un moment avec milady, puis à l'appontement de Saint-Paul où mon canot m'attendait pour rentrer par le fleuve. Et souper avec ma femme et sir William Penn. Et à la maison et au lit.


                                                                                                              7 avril 1662
                                                                                                                   aparences.net 
Afficher l'image d'origine            Par le fleuve à Whitehall et de là à Westminster où j'attendis longtemps à la porte du Parlement pour parler avec Mr Coventry, ce qui me contraria. De là aux Lords où je restai dans la Chambre tandis que les évêques et les lords attendaient l'arrivée du chancelier. On nous fit alors sortir et eux allèrent à la prière.
            Puis arrive un évêque et tout en s'habillant il dit à son laquais d'écouter à la porte pour savoir où en était l'office. Mais cet homme lui dit quelque chose sans pouvoir lui dire où ils en étaient. L'évêque se contenta de rire, et ils entrèrent. Mais, Dieu me pardonne ! j'ai bientôt raconté cela à d'autres, leur disant que cet homme avait dit qu'il s'agissait de sauver leurs âmes, mais qu'il ne savait pas où dans l'office cela se trouvait.
            J'envoyai un billet à milord du Sceau privé, et il sortit me trouver et je le priai de me donner un autre suppléant à cause de la grande besogne que me donne la Marine ce mois-ci. Mais il me dit qu'il ne pouvait rien faire sans le consentement du roi, ce qui me contraria. Puis chez le Dr Castle où j'eus promesse de son commis que son maître prendrait ma place le lendemain.
            De là par le fleuve chez Tom et là, avec ma femme prîmes une voiture et allâmes à l'ancienne Bourse où, après avoir acheté six grandes cravates de toile, je l'envoyai à la maison. Moi-même allai rejoindre mon oncle Wight et Mr Rawlinson, et en leur compagnie allai dîner chez ce dernier. Eûmes un bon dîner de mets froids et de bon vin. Mais j'eus la cervelle troublée après le peu de vin que j'avais bu. Retour au bureau je me promis de ne plus prendre qu'un seul verre de vin par repas jusqu'à Pentecôte, quoi qu'il arrive.
            Mrs Bowyer et ses filles étant chez moi, je m'abstins d'aller les trouver ayant du travail et la cervelle troublée, et je restai dans mon bureau jusqu'au soir. Je me promenai alors sur la terrasse avec ma femme, puis allai dans mon cabinet, et au lit.
            La grande rumeur c'est que les Espagnols et les Hollandais projettent d'attaquer le Portugal par la mer à Lisbonne dès que notre flotte sera partie. Ce qui veut dire que notre flotte ne reviendra sans doute pas avant deux ou trois mois, ce qui, je l'espère, est faux.


                                                                                                            8 avril

            Levé très tôt et au bureau jusqu'à midi. Puis dîner, et arrivent l'oncle Fenner et les deux Joyce. Je fis chercher une bourriche d'huîtres et une poitrine de veau farcie, et nous fûmes fort gais. Mais je ne puis avaler leur sotte et impertinente compagnie. Après dîner de nouveau au bureau, puis le soir en voiture à Whitehall et, Mr Coventry étant absent, je lui mis par écrit mon affaire du bureau, car il faisait presque nuit, et je repartis. Pris ma femme en passant pour la ramener. Et à Ludgate Hill, comme on s'arrêtait, j'achetai deux gâteaux qui firent notre souper à la maison, et au lit.


                                                                                                          9 avril

            Sir George Carteret, les deux sirs William et moi-même au bureau toute la matinée à apurer les comptes de l'entrepreneur des subsistances. Et à midi, pour dîner, au Dauphin où il y avait une bonne échine de boeuf et autre bonne chère.
            Pendant le dîner sir George me montra un récit en français de la grande famine qui est extrême dans certaines parties de la France en ce moment, ce qui est fort étrange.
            Puis j'allai à la Bourse voir Mrs Turner, que je trouvai malade, au lit. Et en plusieurs autres endroits pour affaires. Et retour, souper et au lit.


                                                                                                          10 avril
art.rmngp.fr
Afficher l'image d'origine            A Westminster par le fleuve avec les deux sirs William, et nous traitâmes plusieurs affaires. Puis à la Garde-Robe dîner avec Mr Moore. Hier est arrivé le colonel Talbot avec des lettres du Portugal, disant que la reine est décidée à s'embarquer pour l'Angleterre cette semaine.
            Puis au bureau tout l'après-midi. Milord Windsor vint s'entretenir de ses affaires et prendre congé de nous, puisqu'il doit partir comme gouverneur de la Jamaïque avec la flotte qui est sur le départ.
            Resté tard au bureau. A la maison, tout préoccupé des affaires, et au lit.


                                                                                                              11 avril

            Levé de bonne heure pour jouer du luth et chanter. Puis, vers six heure, allai avec sir William Penn par le fleuve à Deptford dans le groupe de navires sur le point de partir pour le Portugal avec des hommes et des chevaux, pour veiller à la mise en route. Puis à Greenwich et belle marche agréable jusqu'à Woolwich en compagnie du commandant Myngs, dont je goûtai fort la conversation, en langage choisi mais assez agréable pourtant. Entre autres, lui et les autres capitaines me disent que les nègres noyés sont blancs et perdent leur couleur noire, ce qu'on ne m'avait jamais dit.
            A Woolwich allées et retours pour la même affaire. Puis à Greenwich par le fleuve, et là, tandis qu'on nous préparait quelque dîner, sir William et moi sommes allés marcher dans le parc où le roi a planté des arbres et taillé dans la colline un escalier qui monte au château-fort, ce qui est fort splendide. Puis parcourûmes le palais où l'on répare les appartements de la reine.
            Puis dîner au Globe et le commandant Lambert, du bateau de plaisance du Duc, vint nous trouver pour le dîner. Et nous avons été fort gais, et sommes revenus à la maison. Je me rendis à la Bourse dans la soirée et je parlai à l'oncle Wight. Puis à la maison et me promenai avec ma femme sur la terrasse jusque tard. Et au lit très fatigué, ce que je suis rarement.


                                                                                                          12 avril

            Au bureau toute la matinée. Ou entre autres, exaspéré par quelque impertinence de sir William Batten, je l'ai appelé " déraisonnable ", ce qui le mit en colère, comme moi, mais je ne crois pas que nous serons vraiment fâchés.
            Après dîner allai en différents lieux pour affaires et à la maison où j'ai écrit des lettres dans mon bureau et une à Mr Coventry, et terminai en m'excusant de ne pas aller lui rendre mes devoirs aussi souvent que d'autres, faute de temps. A la maison, et au lit.


                                                                                                              13 avril
                                                                                         Jour du Seigneur            
            Le matin à Saint-Paul où j'ai entendu un assez bon sermon, puis dînai avec milady à la Garde-Robe, et après une longue conversation avec elle j'allai à l'église au Temple où j'en entendis un autre
et alors, un jeune garçon en s'endormant tomba à terre du haut d'un siège élevé, manquant de se rompre le cou, mais sans se faire de mal.
            De là au jardin de Gray's Inn où je rencontrai Mr Pickering et me promenai avec lui deux heures, jusqu'à 8 heures, jusqu'à être tout à fait fatigué. Son entretien portait surtout sur l'orgueil de la duchesse d'York et comment toutes les dames sont jalouses de Mrs Castlemaine. Il doit se rendre à Portsmouth à la rencontre de la reine cette semaine, ce qui est à l'heure actuelle le grand sujet de conversation et d'attente de la ville.                                                           jpvest.fr
Afficher l'image d'origine            Retour à la maison et, à peine arrivé, sir William Batte, vient me trouver, m'apporte un papier qui vient de Field, qui nous a déjà causé beaucoup de tracas au bureau, C'est une violente pétition adressée au roi contre notre bureau pour n'avoir pas fait justice à sa dénonciation d'un détournement au préjudice des magasins du roi commis par un certain Turpin. J'amenai sir William chez sir William Penn arrivé depuis peu de Walthamstow, et nous discutâmes ce papier. Mais nous n'avons guère de crainte, le roi le renvoyant au duc d'York. Nous avons pris quelques verres de vin et retour à la maison et au lit, ma femme étant déjà couchée.              


                                                                                                            14 avril

            Comme j'étais fatigué hier soir je suis resté très longtemps au lit ce matin, à parler avec ma femme et à la convaincre d'aller à Brampton et d'emmener Sarah la semaine prochaine pour guérir sa fièvre par le changement d'air. Nous sommes tombés d'accord en tous points là-dessus.
            Nous nous levâmes et dînâmes à midi, et puis nous sommes allés chez le peintre où je posai pour la dernière fois pour mon portrait qui, je l'espère, me satisfera. Puis à Paternoster Row pour faire des emplettes en vue du départ de ma femme.
            A la maison et promené sur la terrasse avec ma femme. Et je ne sais si c'est qu'elle soupçonne quelque chose, mais elle ne veut plus du tout aller à Brampton. Ce qui me tracasse quelque peu, et pourtant toute mon intention était d'être plus libre d'aller à Portsmouth quand les autres iront verser la paie des arsenaux, ce qui sera bientôt. Mais je partirai si je le puis.
            Souper et au lit.


                                                                                                           15 avril 1662

            Au bureau toute la matinée. Dînai à la maison. De nouveau au bureau l'après-midi pour envoyer des lettres et à la maison et en voiture avec ma femme à la nouvelle Bourse pour faire des emplettes pour elle. Nous avons vu des jupes de taffetas dernier cri, avec une large dentelle noire appliquée sur le bord et sur le devant, fort élégantes, et ma femme désire en acheter une. Mais nous n'en avons pas acheté à ce moment. Mais de là chez Mrs Bowyer avec l'idée de lui parler d'emmener notre Sarah à Huntsmoore un certain temps pour lui ôter sa fièvre. Mais nous n'en eûmes pas l'occasion, et nous sommes rentrés, et au lit.



                                                                               à suivre
                                                                                            16 avril...........
            Levé de.........