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lundi 13 février 2017

Anecdotes et Réfflexions d'hier pour aujourd'hui 70 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )

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                                                                                                                       18 mai 1662
                                                                                                                 Pentecôte
            Par le fleuve jusqu'à Whitehall et là à la chapelle à mon banc qui me revient comme clerc du Sceau privé. J'entendis un excellent sermon du Dr Hacket, évêque de Lichfield et de Coventry sur ces mots " Celui qui boira de cette eau n'aura jamais soif " et un excellent motet chanté par le capitaine Cooke et un autre ainsi que de la belle musique. Puis le roi descendit et donna, prit le sacrement à genoux, spectacle qui méritait bien d'être vu.  Puis avec George Carteret à son logis pour dîner, avec milady et un certain Mr Brevint, ecclésiastique français. Nous fûmes très gais et causâmes longuement avec milord, après le dîner. Puis de nouveau à la chapelle et entendîmes un autre bon motet. De là à la Chambre du Conseil. Le roi et le Conseil ont siégé jusqu'à 11 heures du soir et je fus obligé de marcher de long en large dans les galeries jusqu'à cette heure-là. Il examinait tous les projets de loi qu'on doit présenter à la Chambre demain, avant que le roi quitte Londres et proroge la Chambre.
            Enfin le Conseil leva sa séance et sir George Carteret m'informa des décisions du Conseil, sa décision pour les navires qui devaient transporter de la cavalerie d'Irlande au Portugal. Cette décision est maintenant changée. Je pris une voiture et rentrai, renvoyant le canot sans moi. A la maison je trouvai ma femme fâchée de ce que j'étais sorti, mais je la contentai. Elle avait son costume neuf de taffetas noir et son jupon jaune, très jolis. Et au lit.


                                                                                                                               19 mai

            Restai longtemps au lit, tantôt me querellant avec ma femme, et puis de nouveau content. Je me levai enfin et mis mon costume en drap de cavalerie et mon manteau en camelot neuf, qui me satisfait assez. Allai au Temple à propos de ma réplique, puis chez mon frère Tom où j'apprends que mon père sera à Londres cette semaine. Rentrai, certaines boutiques étant fermées, d'autres ouvertes. On me dit que la Chambre de communes croit fort qu'elle sera forcée de précipiter son travail ce matin, afin que cet après-midi le roi approuve leurs lois pour pouvoir quitter Londres. Mais il fut, m'a-t-on dit depuis, forcé de rester jusqu'à près de 9 heures du soir. Et il les a prorogées et est allé à Guilford pour dormir. A la maison, et Mr Hunt a dîné avec moi et nous avons été très gais. Après dîner sir William Penn, sa fille, moi et ma femme allâmes en voiture au Théâtre. Étions dans une loge et vîmes Le petit filou, bien jouée. De là à Moorflields où nous nous sommes promenés et avons mangé des gâteaux au fromage et du jambon. Mais de retour à la maison je fus malade et forcé de vomir. Puis avec ma femme, marcher et chanter sur la terrasse jusqu'à fort tard, la nuit étant très agréable avec un clair de lune, et au lit.


                                                                                                                        20 mai

            Travail au bureau avec sir William Penn, puis retour à la maison. Puis arrive le doyen Fuller après notre dîner, mais je lui fis servir quelque chose, et nous fûmes très gais une heure ou deux, et je suis très satisfait de sa compagnie et de sa bonté. Enfin nous nous quittâmes, ma femme et moi allâmes à l'Opéra où nous vîmes la deuxième partie du Siège de Rhodes, mais ce n'est pas aussi bien joué que lorsque Roxalana y était, laquelle, dit-on, est maintenant la propriété de milord d'Oxford. Puis à l'appontement de la Tour où nous avons pris un canot, et nous avons tous été à pied à la Demi-Étape où nous mangeâmes et bûmes, et ce fut fort agréable. Et enfin retour, dans la soirée, et bonsoir. Nous menons une vie fort agréable en ce moment, et depuis longtemps. Dieu en soit loué et nous fasse lui en rendre grâce ! Bien que je sois fort hostile aux dépenses excessives, je crois qu'il vaut pourtant mieux prendre quelque plaisir maintenant que nous avons la santé, l'argent et l'occasion, plutôt que de différer les plaisirs jusqu'à la vieillesse ou la pauvreté, quand nous ne pourrons si bien en jouir.


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            Avec ma femme par le fleuve à Westminster, et après qu'elle eut vu son père ( je n'ai rien su depuis quelque temps de ce qu'il faisait, ni ce que faisait sa mère ) elle me retrouva au logis de milord. Nous restâmes et allâmes nous promener dans le jardin de Whitehall et dans le jardin privé avons vu les chemises et les jupons de fil de milady Castlemaine, ornés de riche dentelle au bas, les plus élégants que j'aie jamais vus. Et les voir m'a fait chaud au coeur. Puis chez Wilkinson, elle, moi et Sarah  pour dîner. On m'a servi un beau quartier d'agneau et une salade. Sarah m'a raconté que le roi a dîné et soupé tous les jours et tous les soirs de la semaine dernière chez milady Castlemaine. Le roi était là également le soir où on a fait des feux de joie en signe de réjouissance pour l'arrivée de la reine. Mais il n'y avait pas de feu devant chez elle, bien qu'il y en ait eu devant presque toutes les maisons de la rue, ce qui fut fort remarqué. Et qu'ils envoyèrent chercher une balance pour se peser l''un et l'autre, et qu'elle étant grosse d'enfant était, dit-on la plus lourde. Mais elle est maintenant la plus triste des créatures et ne sort pas de chez elle depuis le départ du roi.
            Nous sommes allés au Théâtre voir Le maître de danse  français avec un vif plaisir. Mais nous sommes tristes de la voir abattue et déjà traitée sans égards. La pièce nous a bien plu, mais le rôle de Lacy, le maître de danse, est le meilleur du monde.
            De là chez mon frère Tom pensant trouver mon père arrivé de la campagne. Nous ne trouvons que mon Fenner et sa vieille femme que je n'aie pas vue depuis le dîner de mariage et n'ai nulle envie de la voir. Après leur départ, avec ma femme chez Mrs Turner que nous trouvâmes assez mal en point, et ses deux garçons, Charles et Will, revenus de la campagne et devenus très communs après trois ans  dans le Yorkshire à la garde de leur père. De là de nouveau chez Tom où j'ai bien soupé, ma cousine Scott était présente, et mon père n'étant pas arrivé nous sommes rentrés à pied. Et au lit.


                                                                                                                 22 mai

            Ce matin arrive un ordre du secrétaire d'Etat Nicholas pour que je laisse un certain Mr Lee, conseiller, examiner les papiers que je peux avoir, concernant des événements passés et où se trouve l'écriture de sir Henry Vane, afin de dresser l'acte d'accusation. Ce que je fis. Et à midi en compagnie de sir William Penn et de sa fille, il a dîné avec moi, et est retourné à son travail tandis que nous allions en voiture au Théâtre voir Les Dédales de l'amour. Il n'y a pas grand-chose dans cette pièce, hors le rôle d'un campagnard interprété par Lacy, et qu'il a admirablement joué. Retour et dîner avec sir William Penn, sir William Batten et le capitaine Cocke.... Ce soir chacun de nous à reçu une lettre du commandant Teddeman provenant de la Méditerranée, indiquant un traité de paix conclu à des conditions avantageuses par sir John Lawson avec les gens d'Alger, ce qui est une fort excellente nouvelle. Il au aussi envoyé des anchois à chacun de nous, des olives et du muscat. Mais je ne sais pas encore ce que c'est, et je n'ose pas le demander.
            Après le souper, à la maison et au lit. Résolu à consacrer cette semaine à la comédie et aux plaisirs, et à me remettre au travail la semaine prochaine pour longtemps.


                                                                                                                  23 mai 1662
                                                                                                                 utpictura18.univ-montp3.fr
Résultat de recherche d'images pour "le caravage"            Au bureau une bonne partie de la matinée. Et puis vers midi, à pied avec ma femme à la Garde-Robe. Ma femme monta à la salle à manger trouver milady Paulina et je restai en bas à causer avec Mr Moore, au salon, et à lire les récents discours du roi et du chancelier à l'occasion de la prorogation des Chambres du Parlement. Et pendant que je lisais on m'annonça que milord Sandwich était arrivé et était monté chez Milady, ce qui me mit dans l'attente d'une grande joie. Je montai donc pour attendre que milord sorte de la chambre de milady. Il arriva au bout d'un moment, et a l'air en très bonne santé et mon âme se réjouit de le voir. Il fut très gai. Et a laissé le roi et la reine à Portsmouth. Il est venu loger ici jusqu'à mercredi prochain, il retrouvera alors le roi et la reine à Hampton Court.
            Puis dîner, Mr Brown ( secrétaire de la Chambre des lords, sa femme et sa mère également présentes ) et milord très gais, disant, entre autres, que la reine est une personne fort plaisante et qui se peint encore. Après dîner je lui ai montré la lettre que j'ai reçue de Teddeman donnant les nouvelles d'Alger, dont il est extrêmement satisfait, et il en a écrit une au duc d'York sur ce sujet et l'a envoyée par un exprès.
            Une grande compagnie arrivant après dîner pour voir milord, ma femme et moi nous esquivâmes pour aller à l'Opéra où nous vîmes L'Esprit du sergent de ville joué pour la première fois, mais pièce plus sotte, je crois, que je n'en ai jamais vue. Après la pièce sommes rendus à Covent Garden au théâtre de marionnettes que nous avons vu l'autre jour, et en vérité c'est fort agréable. J'ai vu là pour la première fois parmi les violonistes jouer du tympanon avec des baguettes dont on bat les cordes, et c'est fort joli. Puis retour par le fleuve et souper très gaiement avec sir William Penn. Et au lit.


                                                                                                           24 mai

            A la Garde-Robe où j'ai de nouveau parlé avec milord et où j'ai vu William Howe devenu quelqu'un de fort élégant et sérieux. Puis sorti avec Mr Creed qui me donna tous les renseignements que je désirais. Entre autres les grandes difficultés où milord s'est trouvé tout l'été faute d'ordres précis et complets du roi. Je crains que messeigneurs du Conseil aient moins souci des affaires que les anciens gouvernants, et davantage de leurs plaisirs et de leurs profits. Appris que le Hego de Toros est un divertissement simple mais le plus connu en Espagne. Que la reine n'a donné aucune gratification à aucun des commandants ou des officiers, sauf à milord Sandwich, et c'était une bourse d'or, ce qui n'est pas un présent honorable, d'environ 1 400 livres sterling. A quel point la reine a toujours vécu retirée et que de toute la traversée elle n'est jamais allée sur le pont ou sortie de sa cabine, mais qu'elle aimait beaucoup la musique de milord et qu'elle la faisait venir dans son salon et qu'elle s'installait dans sa cabine assez près pour l'entendre. Que milord fut obligé de faire un éclat avec le Conseil du Portugal au sujet du paiement de la dot, pour l'obtenir, qui consistait, outre Tanger et la liberté de commerce avec les Indes, en deux millions de couronnes, la moitié maintenant et l'autre dans un an. Mais ils n'ont apporté que peu d'argent, le reste est en sucre et autres marchandises et en traites. Que le roi du Portugal est presque simple d'esprit et que c'est sa mère qui fait tout, et que c'est un prince très médiocre.
            Après une boisson du matin à l'Etoile dans Cheapside je l'emmenai à la Bourse puis chez moi, mais comme ma femme avait déjà dîné je l'emmenai chez Fish Street où nous prîmes deux homards en conversant. Puis allai au bureau. Cela fait avec sir William Penn à Deptford par le fleuve chez le commandant Rooth car il est très malade et retour à la maison par terre nous arrêtant à la Demi-Étape pour manger et boire. Puis à la maison, et au lit.


                                                                                                                 25 mai
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Résultat de recherche d'images pour "le caravage"            Me rasai comme tous les jours cette semaine, avec une pierre ponce, procédé que j'ai appris de Mr Marsh lorsque j'étais récemment à Portsmouth, et je le trouve très facile, rapide et propre et je continuerai à en user. A l'office où j'entendis un bon sermon de Mr Woodwock dans notre église. Seulement en priant à la fin pour une femme en couches, il pria que Dieu la délivrât de la malédiction héréditaire de l'enfantement, ce qui me parut une assez étrange expression. Dînai à la maison avec Mr Creed. Aujourd'hui j'ai mangé le premier plat de petits pois. Après nous être entretenus nous sommes sortis et allâmes de droite, de gauche, entrant dans de nombreuses églises, parmi lesquelles celle de Mr Baxter à Blackfriars. Puis à la Garde-Robe où je trouve que milord prend une purge, de sorte que je ne le vis pas. Mais avec le capitaine Ferrer ( dans le carrosse de Mr Montagu ) j'allai à Charing Cross et là à la taverne du Triomphe il me montra quelques dames portugaises arrivées à Londres avant la reine. Elles ne sont pas belles et leurs vertugadins sont un vêtement étrange. Beaucoup de dames et de personnes de qualité viennent les voir. Je ne leur trouve rien d'agréable. Et je constate qu'elles ont déjà appris à baiser et à lever les yeux sans crainte, et je crois bien qu'elles ne vont pas tarder à oublier la vie retirée de leur pays. Elles se plaignent fort du manque de bonne eau à boire. Puis je revins à pied à la Garde-Robe et soupai avec milady, puis retour à la maison et après une promenade sur la terrasse avec ma femme, la prière et au lit.
            Les gardes du Roi et des milices de la Cité sillonnent la ville depuis cinq ou six jours, ce qui me fait penser, et c'est ce qu'on dit, qu'il se trame des complots. Dieu nous protège !


                                                                                                                       26 mai

            Levé avant 4 heures du matin pour préparer certains comptes pour milord de Sandwich. Au bout d'un moment arrive par arrangement Mr Moore. A ce qu'il nous paraît à présent nous constatons que milord a plus de 7 000 livres de dettes et qu'il attend des rentrées d'argent qui régleront tout. Nous le croyons donc solvable, mais avec très peu d'argent liquide. Puis chez milord, et nous avons passé une heure avec lui quand il fut prêt, à lui exposer cela. Et comme il lui reste quelque 6 000 livres de ce qu'il a reçu du roi, il est décidé à en faire usage et à se libérer de son mieux, ce que j'approuve, car autrement il n'aura pas d'avance avant bien longtemps. Puis à la maison et à Trinity House où les Frères, qui étaient à Deptford aujourd'hui élire un nouveau Maître, sir John Mennes, bien que sir William Batten lui ait vivement disputé cet honneur. Ce dont je ne suis pas peu satisfait à cause de la vanité de sa femme, sont arrivés vers 3 heures et dîner. Je me mis à côté de Mr Prynne qui, dans la conversation commença à parler des documents qu'il possède sur la luxure et la vie dépravée des religieuses anglaises de jadis, et il m'en a montré un tiré de sa poche où trente religieuses pour leur luxure furent chassées de leur maison, étant indignes d'y vivre et furent, par ordre du pape, cependant placées dans d'autres couvents.
            Je ne pus rester avec eux jusqu'à la fin du dîner, quittai la table et partis sans rien dire et allai par le fleuve chez mon frère et de là conduisis ma femme au Taureau Rouge où nous avons vu Le Dr Faust mais si pitoyablement et si médiocrement représenté que nous en fûmes dégoûtés, d'autant plus qu'en vertu d'une résolution déjà prise ce doit être la dernière pièce que nous devons voir d'ici la Saint-Michel. Puis retour à la maison en voiture par Moorfields où nous nous arrêtâmes un moment à regarder les lutteurs. A la maison, j'ai emporté mon luth sur la terrasse, et au lit.


                                                                                                                   27 mai 1662
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Résultat de recherche d'images pour "le caravage"            Ce matin chez milord et de là chez mon frère, où j'ai trouvé mon père, le pauvre homme, qui était arrivé, ce qui me fit plaisir. Je restai avec lui jusqu'à midi puis il alla dîner chez mon cousin  Scott qui l'avait invité. Il me parla des aménagements qu'il fait à la maison et au jardin de Brampton, qui me font bien plaisir.
            Je ne pouvais aller avec lui, de sorte que nous nous séparâmes à Ludgate, et je rentrai dîner. Et au bureau tout l'après-midi, et de la musique dans mon cabinet, seul, le soir, et au lit.


                                                                                                                    28 mai

            Levé de bonne heure pour ranger mon cabinet, puis chez milord. Nous parlâmes de différents sujets, puis allai en différents endroits pour affaires avec Mr Creed. Entre autres chez Mr Wotton, le bottier où nous prîmes notre boisson du matin. Et retour à la maison vers midi. Au bout d'un moment arrive, comme convenu, mon père pour dîner avec moi. Ce que nous fîmes très gaiement, car je désirais lui donner autant de gaieté que je le peux pendant que le pauvre homme est à Londres. Après dîner arrive mon oncle Wight resté un moment avec nous à causer et ensuite nous allâmes tous les trois à la brasserie de Leadenhall où nous restâmes un moment, puis je les quittai pour aller à la Garde-Robe, où je constatai que milord était parti pour Hampton Court, mais la femme de Ferrer arriva avec les jeunes demoiselles. Elle n'était pas disposée à y aller, sur ce je fus disposé à remettre ma visite, et je rentrai. Mais j'ai grande envie d'y aller avec eux demain. Et au lit.


                                                                                                                  29 mai

            A la maison toute la matinée. A midi à la Garde-Robe et dînai avec milady, et restai ensuite longtemps à causer avec elle. Puis retour vers la maison et dans Lombard Street je fus hélé d'une fenêtre par l'échevin Backwell et j'entrai saluer sa femme qui est fort jolie. Là était Mr Creed et il semble qu'ils ont eu quelque ennui, la crainte d'un incendie à côté et qu'ils avaient été occupés à déménager leurs biens. Mais l'incendie était terminé avant mon arrivée. De là à la maison et avec ma femme, les deux servantes et le petit laquais nous avons pris un canot pour aller à Vauxhall, où je n'avais pas été depuis longtemps, dans l'ancien jardin de printemps. Nous nous sommes longtemps promenés et les filles ont cueilli des oeillets. Nous sommes restés et voyant qu'on ne pouvait rien avoir à manger, sauf très cher et après avoir attendu longtemps, nous sommes repartis sans qu'on nous prêtât la moindre attention. Nous aurions pu agir de même si nous avions pris quoi que ce fût. De là au nouveau jardin où je n'avais encore jamais été, et qui est bien mieux que l'autre. Là aussi nous nous sommes promenés et le petit laquais passe sous la haie et cueille quantité de roses. Et après une longue promenade nous sommes sortis comme nous étions sortis de l'autre jardin. Et nous fûmes dans une autre maison, une maison ordinaire, où nous avons pris des gâteaux, du boeuf salé et de la bière. Et retour par le fleuve, très contents.
            Ce jour anniversaire du roi a été très solennellement observé et d'autant plus que la reine arrive aujourd'hui à Hampton Court. Dans la soirée il y a eu des feux de joie, mais bien peu en comparaison du grand nombre qu'il y eut jadis quand on a brûlé le Croupion. Et au lit.


                                                                                                                     30 mai

Résultat de recherche d'images pour "le caravage"            Ce matin j'ai fait mes compte. Je me trouve en possession de 530 livres de claro et pas plus, tant je me suis peu enrichi depuis mes derniers comptes. Mais j'avoue, j'ai dépensé beaucoup d'argent en vêtements.
            Je décidai soudain d'emmener ma femme, Sarah et Will par le fleuve, avec des provisions, jusqu'à Gravesend dans l'intention d'entrer dans le Hope jusqu'au Royal James pour visiter le navire et Mr Shipley, mais le croisai dans un heu apportant les affaires de milord, nous montâmes alors à bord, et poursuivîmes avec eux jusqu'à la Demi-Étape, très heureux de voir Mr Shipley. Nous avons vu là un petit Turc et un nègre dont on veut faire des pages pour les deux jeunes demoiselles. Il y avait aussi beaucoup d'oiseaux et d'autres élégantes curiosités. Mais j'avais peur d'attraper des poux et je repris le canot et arrivai à Londres avant eux. Pendant tout le trajet, à l'aller et au retour, j'ai lu La Giroflée des murailles avec grand plaisir. Puis à la maison et de là à la Garde-Robe où Mr Shipley était arrivé avec ce qu'il apportait. Restai causer avec milady qui se prépare à aller demain à Hampton Court. Puis rentrai et, à 10 heures du soir Mr Shipley vint souper avec moi. Nous avons eu un plat de maquereaux aux pois, et il nous a dit bonsoir, allant dormir à bord du heu, et moi au lit.


                                                                                                                        31 mai

            Fait la grasse matinée. Puis me levai pour rédiger mon journal de ces deux ou trois derniers jours. Puis arriva Anthony Joyce pour me réclamer l'argent du suif qu'il a fourni récemment, à ma demande, ce qui me contrarie. Mais il faut que je le lui fasse avoir au plus tôt selon ma promesse.
            Au bout d'un moment allai à Whitehall, apprenant que sir George Carteret était arrivé à Londres. Mais je ne l'ai pas trouvé, de sorte que je revins avec Tom et de là amenai mon père chez moi où il dîna, nous entretenant des affaires que nous avons avec l'oncle Thomas et Thomas Trice. Il partit après le dîner et j'allai au bureau où nous tînmes réunion. J'allai ensuite à pied chez mon frère, à la Garde-Robe et en d'autres endroits pour d'autres affaires, puis retour. Et je me fis peigner les cheveux par Sarah pour avoir la tête propre, et je les trouvai si sales à cause de la poudre et d'autres choses désagréables que je suis décidé à les garder secs, sans poudre. Et aussi par une inspiration soudaine , je me suis coupé toute la moustache que je me laissais pousser depuis un grand moment, à seule fin de pouvoir me passer toute la figure avec une pierre ponce, comme je le fais actuellement sur mon menton, et gagner du temps, ce qui me paraît un moyen très facile et très doux. Sarah m'a aussi donné un bain de pieds aux plantes, et au lit.
            Ce mois se termine par un très beau temps sans interruption depuis longtemps. Ma santé est assez bonne, seulement les vents me tourmentent parfois à l'excès du coté du fondement. La reine est arrivée il y a quelques jours à Hampton Court et tout le monde dit que c'est une très belle femme, fort élégante et pleine de jugement, et que le roi est assez satisfait. Ce qui, je le crains, fera faire un long nez à Madame Castlemain. La cour est maintenant entièrement à Hampton. On a récemment conclu un traité de paix avec Alger, ce qui est aussi une bonne nouvelle. Mon père est venu récemment à Londres pour nous voir et bien que cela m'ait coûté et doive me coûter plus d'argent, je suis content des aménagements qu'on fait à ma maison de Brampton. Milord Sandwich est récemment arrivé par mer avec la reine, en bonne santé et en bon renom. Après examen de ma fortune, je me trouve avoir 530 livres de claro. L'Acte d'uniformité vient d'être imprimé, et on estime qu'il fera des ravages parmi les pasteurs presbytériens. Les esprits de tous bords sont fort mécontents. Un des bords estime être traité plus durement qu'on ne le lui avait promis, et l'autre moins bien récompensé par le roi qu'il ne l'escomptait. Dieu nous préserve tous ! Je me suis récemment obligé par serment à m'abstenir de vin et de théâtre, ce dont je me trouve bien.


                                                                             à suivre
                                                                                          .............../

                                                                                                                     1er juin

            A l'église ce matin.........