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lundi 14 juillet 2014

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui journal 29 Samuel Pepys ( Angleterre )


rembrandt 1660
                                                                                                                            16 août 1660

            Ce matin, tout étant prêt, milord m'emmena en voiture chez Mr Crew. Il me dit en chemin qu'il espérait que ma place s'avérerait très profitable pour moi, et de manière générale me dit qu'on ne s'enrichissait pas grâce au salaire que procurait une charge, mais grâce aux occasions de gagner de l'argent qu'on avait grâce à une charge. Il me quitta chez Mr Crew et monta en voiture direction Hinchingbrooke accompagné de Mrs Jemima et de Mr Thomas Crew.
            De là à Whitehall vers midi. J'y rencontrai Mr Madge qui m'emmena avec lui et le capitaine Cooke, le célèbre chanteur et d'autres maîtres de musique dîner dans un ordinaire du côté de Charing Cross. Chacun paya son écot. De là au Sceau privé où il y a peu de travail depuis deux jours. Le soir, à la maison.


                                                                                                                                17 août

            Au bureau, après quoi à la maison pour dîner. Mr Unthank, le tailleur de ma femme, dîna avec nous. Nous n'avions qu'un plat de pieds de mouton. Après dîner, par voie d'eau, à Whitehall où il y avait beaucoup de travail au Sceau privé. Le soir, en compagnie de Mr Crew et du juge rapporteur allâmes chez Mr Pym le tailleur qui nous emmena à la taverne de la Demi-Lune. Il nous offrit abondance de vin et d'anchois et insista pour payer le tout.
            Ce soir j'ai vu Mr Creed recourir aux manoeuvres les plus incroyables que j'aie jamais vues pour éviter de porter un toast et de payer sa tournée.
            A la maison en voiture et au lit.


                                                                                                                                 18 août

            Ce matin j'emmenai ma femme en direction de Westminster par le fleuve, je la débarquai à Whitefriars avec 5 livres afin qu'elle s'achetât un jupon. Moi au Sceau privé, peu après ma femme vient me dire que mon père l'a convaincue d'acheter un tissu très fin à 25 shillings le yard et une fine dentelle de sorte que le jupon reviendra à 5 livres, ce qui me contraria un peu, mais comme elle le faisait en toute innocence je ne pus me mettre en colère.
            Je lui donnai donc de l'argent en plus et la renvoyai. Moi, Creed et le capitaine Hayward ( on vient peu courtoisement de le renvoyer du " Plymouth " pour que le capitaine Allin se rende à sa place à Constantinople et on l'a remis sur son vaisseau le " Dover " ce qui, je le sais, va contrarier milord ) allâmes dîner à la taverne de la Jambe dans King Street. Le capitaine Ferrer, cornette de milord, nous rejoignit après dîner. Il nous emmena, moi et Creed, voir la pièce du Cockpit " Le sujet loyal ". C'est la première pièce que j'ai trouvé le temps de voir depuis que je suis revenu à terre. La soeur du duc était jouée par un certain Kynaston, un garçon mais qui faisait la dame la plus ravissante que j'aie jamais vue, à part sa voix qui n'était pas très jolie. La pièce finie nous allâmes tous trois boire un verre. Par l'entremise du capitaine Ferrer, Mr Kynaston et un autre qui jouait le rôle du général Archas vinrent nous voir et burent avec nous. De là chez moi en voiture. Après m'être fait raser je laissai ma femme s'occuper de sa petite chienne qui était en train de mettre bas. Moi au lit.


                                                                                                                                    19 août 1660
                                                                                                                        Jour du Seigneur

            Ce matin ma femme m'apprit que la chienne avait eu cinq chiots et se portait très bien. Ma femme avait eu très peur qu'elle ne mourût, car le chien qui l'avait couverte était très gros.   eleveurs.online
            Ce matin sir William Batten, Penn et moi-même allâmes à l'église voir les marguilliers pour demander un banc qu'on ne pût nous donner sur le moment, mais nous avons décidé d'en commander un. Nous sommes donc restés et avons écouté Mr Milles, un très bon pasteur.
            A la maison pour dîner. Ma femme avait mis son nouveau jupon acheté hier. C'est en effet un tissu très fin et une très belle dentelle, mais comme le tissu est de couleur pâle et la dentelle toute d'argent, il ne fait pas grand effet.
            Mr Creed et mon frère Tom dînèrent avec nous. Après dîner ma femme alla chercher les petits chiots pour nous les montrer, ils sont très jolis. Après qu'ils furent partis je montai mettre de l'ordre dans mes papiers, trouvai les vêtements de ma femme qui traînaient, épars et je me mis en colère, ce qui me contraria. Après cela ma femme et moi allâmes nous promener dans le jardin, puis à la maison et au lit.


                                                                                                                                   20 août

            Jour de bureau. Alors que sir William Penn et moi nous promenions dans le jardin, un messager vint de la part du duc d'York pour m'emmener chez le lord chancelier. Donc, comme Mrs Turner était venue chez moi avec sa fille Theophila pour me parler d'un de ses amis qui voulait être dans la Marine, je profitai de sa voiture jusqu'à Worcester House. Mais comme milord le Chancelier était parti à la Chambre des Lords je m'y rendis et comme ils jugeaient ce jour-là une affaire, j'entrai. J'y restai tout le matin à regarder la manière   dont ils s'asseyaient sur des sacs en laine, etc. Je n'y avais jamais assisté auparavant.
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            Après que la séance fut levée je parlai à milord et il m'ordonna de venir le voir dans la soirée. Ce matin Mr Creed me remit les documents relatifs au brevet de vice-amiral de milord. Il les laissa entre mes mains et se rendit en mer pour s'occuper de l'argent de la gratification. L'après-midi au Sceau privé, j'y fis les comptes avec Mr Moore. Il avait en tout 100 livres pour moi, ce qui me réjouit car je devinai que les profits du présent mois se monteraient à 100 livres.
            Le soir j'allai tout seul boire chez Mrs Harper où je trouvai la fille de Mrs Crisp. Je restai boire avec elle et ses amis, puis me rendis à Worcester House avec William Hewer en voiture. Là je descendis et envoyai William à la maison avec les 100 livres que j'ai touchées aujourd'hui. J'attendis et je vis milord le grand chancelier entrer dans la grande salle. C'était incroyable de voir la foule de gens qui l'attendaient pour assister à une séance du Sceau privé.
            Avant de s'occuper de toute autre affaire il prit mes documents sur l'état des dettes de la flotte et les examina devant tout le monde, puis en privé me donna des conseils sur la manière de gérer les affaires afin d'obtenir le maximum d'argent du Parlement.
            Après cela je rentrai à la maison, j'y trouvai toutes mes affaires que j'avais en mer et que j'avais fait envoyer par Mr Dunn. J'en fus content quoique beaucoup fussent abîmées par l'humidité, du fait d'être restées aussi longtemps sur un bateau dans une cabine non étanche. Je passai beaucoup de temps à les trier ce soir, ensuite au lit.


                                                                                                                           21 août 1660

            Ce matin je me rendis à Whitehall avec sir William Penn par voie d'eau, pendant le trajet il m'apprit qu'il avait été formé par sir William Batten quand il était sous ses ordres. Nous allâmes au bureau de Mr Coventry et discutâmes de la rédaction de mes documents relatifs aux dettes de la Marine pour la commission de l'après-midi. Ensuite à l'Amirauté où William Hewer et moi nous en occupâmes, puis il se rendit chez sa tante Blackborne, dont une parente est morte hier dans sa maison et doit être enterrée ce soir, ce qui fait qu'il rentra très tard. Allai à la Grand-Salle où je retrouvai Mr Crew et dînai avec lui. Un certain Mr Hickman nous rejoignit, c'est un oxonien qui s'indigna beaucoup de l'arrogance du nouveau clergé composé d'anciens qui expulsent un grand nombre de théologiens des collèges et les accusent d'ivrognerie. Si cela est vrai je suis navré de l'apprendre.
            Après quoi direction Westminster. J'allai voir Mr Pym, mon manteau de velours, le premier que je me suis jamais fait faire, était prêt ainsi qu'une toque de velours. Je les emportai au bureau du Sceau privé et les y mis sous clé. J'allai ensuite à Queen's Court et là, après une longue attente, je parlai au colonel Birch qui lut mes documents et me demanda un complément d'information. Cela fait je retournai au Sceau privé où il y avait peu de travail, je me rendis donc à Londres avec Mr Moore, nous rencontrâmes Mr Etchar ( le domestique de Mr Montagu ) près du Savoy.Il nous emmena à la taverne du Nez d'Airain où nous bûmes. Puis nous nous séparâmes et je rentrai à la maison en voiture. Là, comme c'était le soir de la poste, j'écrivis à milord pour l'informer que tout allait bien, que le général Monck a été nommé lieutenant gouverneur d'Irlande ce qui n'est pas du goût de milord Robartes, qui est nommé lieutenant gouverneur adjoint, car il ne veut être l'adjoint que du roi lui-même. Ensuite, au lit.


                                                                                                                           22 août

            Bureau. Après quoi sir William Penn m'emmena dans le jardin et là m'apprit que Mr Turner a l'intention d'adresser une pétition au duc pour lui demander une allocation supplémentaire en sa qualité de Secrétaire de la Marine et me demanda de me joindre à lui pour l'appuyer. Je promis de le faire pourvu que cela ne me causât ni tort ni préjudice si on ajoutait un autre nom, comme si je n'étais pas capable de remplir mes fonctions. Il nia complètement que ce fût le moins du monde son intention, loin de là.
            Je ramenai Mr Hater dîner à la maison, nous discutâmes du problème et il me donna le même conseil.
            Après dîner nous allâmes au bureau compléter l'état des dettes de la Marine que j'ai établi hier. Ensuite à Whitehall au Sceau privé. Après avoir expédié le travail avec mon père qui vint me voir, au Palais de Westminster et à la Chambre pour y chercher le colonel Birch, mais ne le trouvai pas. A la Chambre après que la Commission eut fini de siéger, je rencontrai Mr George Montagu et le félicitai de son élection,  c'était son troisième jour à la Chambre, comme député de Douvres. Il me fit asseoir tout seul dans la Chambre, rien que lui et moi une demi-heure, à discuter du tour que prennent les événements. En bref il m'apprit qu'il risquait d'y avoir beaucoup de factions à la Cour avec le marquis d'Ormond, le général Monck et milord Robartes, à propos de l'affaire d'Irlande. Comme il y a déjà des dissensions entre les deux Chambres à propos de la loi d'amnistie et à la Chambre des Communes entre les épiscopaliens et les presbytériens.
            De là chez mon père, à pied en compagnie de Mr Herring pasteur de St Bride. Je les emmenai à la taverne du Soleil où je retrouvai George, mon ancien serveur, qui était revenu. De là, par voie d'eau, je les débarquai à Blackfriars. Ensuite à la maison, et au lit.


                                                                                                                           23 août 1660

            Par voie d'eau au Collège des Docteurs en droit civil pour voir le Dr Walker et lui donner à relire les documents conférant à milord la charge de vice-amiral sous les ordres du duc d'York. De là, ayant rencontré Mr Pinkney allâmes prendre notre boisson du matin et de là par voie d'eau à Whitehall au Parlement où je conversai avec le colonel Birch. Ensuite au Bureau de l'Amirauté où nous avions une réunion avec Mr Coventry à propos de plusieurs affaires. Il fut entre autres décidé que Phineas Petit, parent du commissaire, de Chatam, devrait être suspendu de ses fonctions jusqu'à ce qu'il ait répondu de certains chefs d'accusation formulés contre lui. Il aurait par exemple dit autrefois que le roi était un bâtard et sa mère une catin.
            De là au palais de Westminster où je rencontrai papa Bowyer et Mr Spicer, les emmenai à la taverne de la Jambe dans King Street et leur offris un plat ou deux de viande, les quittai pour me rendre au Sceau privé où, comme le roi n'est pas à Londres, nous n'avons rien à faire depuis deux jours. Au palais de Westminster, où je rencontrai William Symons, Tom Doling et Mr Booth, avec eux à la taverne du Chien où nous mangeâmes un melon cantaloup, le premier que je mange cette année. Nous nous gaussâmes de William Symons, l'appelant Mr le Doyen à cause des terres du doyenné que son oncle lui a laissées et qu'il a des chances de perdre complètement.
            De là à la maison par voie d'eau. Je veillai très tard pour écrire des lettres à milord à Hinchingbrooke, ainsi qu'au vice-amiral dans les Downs, puis au lit.


                                                                                                                         24 août

            Bureau, puis avec sir William Batten et sir William Penn à l'église de la paroisse pour trouver un emplacement pour construire un banc ou une galerie pour nous asseoir. Nous en trouvâmes un. De là nous nous rendîmes dans une taverne de Thames Street où nous partageâmes un cuissot de gibier rôti et d'autres excellentes victuailles en très bonne compagnie.
            Au Sceau privé à Whitehall, mais rien à faire. Le soir par voie d'eau chez mon père où je trouvai ma mère pas très bien. Je lui fis boire une pinte de xéres. Mon père rentra accompagné du Dr Thomas Pepys qui me parla en français un grand moment, me sollicitant pour lui trouver une place. Mais je trouve que c'est un homme sans caractère et qui parle le pire français que j'aie jamais entendu dans la bouche de quelqu'un qui a vécu si longtemps à l'étranger.
            De là à l'enclos de St Paul. Achetai " l'Argenis de Barclay " en latin. Puis à la maison, et au lit.
            Je découvris que le capitaine Bunn m'avait envoyé aujourd'hui quatre douzaines de bouteilles de vin.
            Le roi est revenu à Whitehall ce soir.


                                                                                                                          25 août

            Ce matin Mr Turner et moi en voiture de notre bureau à Whitehall ( en chemin passai voir le Dr Walker au sujet des documents que je lui ai remis l'autre jour et qu'il a examinés. Il a découvert que le Conseil du duc a supprimé certains passages du premier projet que le Dr Walker avait rédigé pour milord ). Chez sir George Carteret où tous les trois fîmes un état des dettes de la Marine à l'intention du Conseil privé.
            A midi emmenai Mr Turner et Mr Moore à la taverne de la Jambe dans King Street et leur offris à dîner, ensuite à la taverne du Soleil où j'offris à Mr Turner un verre de vin. Mr Fowler, l'apothicaire fils du juge, nous rejoignit avec une méthode de luth que son père lui avait laissé pour moi. Il s'en servait jadis lorsqu'il était jeune homme et avait l'usage de sa main.
            Au Sceau privé où je trouvai du travail.
            A la Grand-Salle j'achetai une chemise courte neuve chez Mrs Lane, ensuite à la maison par le fleuve. Écrivis des lettres, les envoyai par la poste, certaines à milord, d'autres en mer. Ce soir William Hewer m'a rapporté de chez Pym mon manteau et ma toque de velours, les premiers que j'ai jamais eus. Ensuite, au lit.
Mr Pym

                                                                                                                             26 août 1660
                                                                                                                   Jour du Seigneur

            Avec sir William Penn à l'église de la paroisse où nous occupons le plus haut banc. Un inconnu prêcha un long serment ennuyeux. Dînai à la maison et retournai à l'église l'après-midi avec ma femme.
            Retour à la maison, me promenai dans le jardin et sur la terrasse jusqu'à la nuis, puis souper, et au lit.


                                                                                                                               27 août

            Ce matin quelqu'un m'a apporté un tonneau de bière de Northdown de la part de Mr Pearse, le commissaire de Marine. Puis un autre vint avec un beau tapis de Turquie et une jarre d'olives de la part du capitaine Cuttance et une paire de jolies tourterelles de la part de John Burr pour ma femme. Ces marchandises sont arrivées aujourd'hui à bord de notre bateau de pêche. Mon domestique Ely les a accompagnés et vint me voir à la fin de mon travail au bureau. Lui donnai une demi-couronne parce que je vis qu'il était prêt à pleurer voyant que je ne pouvais l'inviter ici.
            Au Sceau privé. Il y a du travail car c'est la fin du mois. De là avec Mr Mount, Llewellyn et d'autres à la taverne de la Tête du Taureau jusque tard, puis à la maison. Vers 10 heures le major Hart vint me voir. Je le reçus avec du vin et un plat d'anchois, qui me donnèrent tellement soif que j'en fus malade toute la nuit et dus envoyer la servante me chercher à boire.


                                                                                                                                     28 août

            A la maison, examinai mes papiers, mes livres de comptes et ma maison en vue de la meubler à mon goût jusqu'à deux heures de l'après-midi. Ce matin passai un peu de temps à enseigner à ma femme à jouer de la musique. La trouvai extrêmement douée.
            Au Sceau privé où il y a beaucoup de travail aujourd'hui. Le colonel Scroope a été exclu aujourd'hui de la loi d'amnistie, qui a mis longtemps à être votée, mais est annoncée pour demain. Du Sceau privé emportai à la maison 80 livres sterling, en voiture. Le soir je passai à nouveau un moment à enseigner la musique à ma femme, avec beaucoup de plaisir
            Ai appris aujourd'hui que ma pauvre mère est très malade depuis deux jours. Je crains qu'elle n'ait plus longtemps à vivre.
            Au lit, un peu contrarié car je crains que mon petit valet, Will, ne soit un voleur et ne m'ait volé quelque argent, en particulier une lettre que Mrs Jenkins m'avait confiée la semaine dernière et qui contenait une demi-couronne que je devais envoyer à son fils.


                                                                                                                                  29 août1660

            Jour de bureau. Avant de me rendre au bureau ma femme et moi interrogeâmes mon petit valet, Will, à propos des choses que nous pensions hier qu'il avait volées, mais il nia tout avec une assurance et une rouerie incroyables. Au bureau puis à l'église où nous avons à nouveau regardé l'emplacement où nous avions décidé d'ériger une galerie. Nous avons mis des ouvriers à l'oeuvre. A la maison pour dîner, là j'appris que ma femme avait eu confirmation des vols commis par mon domestique et qu'il avait même fait bien plus que nous ne pensions. J'en fus fâché et j'ai l'intention de le renvoyer.
            L'après-midi à mon bureau du Sceau privé, de là le soir à la taverne à la Tête du Taureau avec Mount, Llewellyn et d'autres, et de là chez mon père. Comme il était chez mon oncle Fenner j'allai l'y rejoindre et là fis mander le père de mon petit valet et parlai avec lui de son fils. J'obtins sa promesse que si je renvoie son fils chez lui il le prendra en dépit de son contrat d'apprentissage.
            Le soir à la maison, là j'apprends que ma femme a découvert d'autres choses, que le petit valet a pris 6 shillings dans le placard de William Hewer et les a cachés dans les lieux d'aisances, ce qui me contraria. Au lit, après avoir fait monter les vêtements du petit valet dans ma chambre. Mais une fois que nous fûmes tous couchés, la servante qui couche dans notre chambre, nous dit soudain d'écouter. Ma femme en conçut une telle frayeur qu'elle se mit à trembler de tous ses membre. Il me fallut un grand moment avant que je parvienne à la calmer. Nous pensions que le bruit venait du domestique qui, dans un accès de désespoir s'était levé et s'en prenait à lui-même ou à William Hewer. Mais la servante descendit et alluma une bougie, trouva le petit valet au lit, ferma toutes les portes à double tour. Nous laissâmes une bougie allumée toute la nuit et dormîmes bien. Mais nous avions eu très peur.


                                                                                                                               30 août

            Au matin nous trouvâmes tout en ordre en bas, mais le petit valet semblait accablé de chagrin . Néanmoins c'est le coquin de son âge le plus rusé que j'aie jamais vu.
            A Whitehall où je découvris la loi d'amnistie, dont on a tant parlé et tant attendue, ainsi que la loi fixant le taux de la capitation et la loi sur les procédures judiciaires.
            Dans la Grand-Salle rencontrai Mr Paget, le juriste et dînai avec lui à l'ordinaire du Ciel. Cet après-midi ma femme s'est rendue au baptême de l'enfant de la femme de Mr Pearse. On insista pour qu'elle fût la marraine, mais je lui avais conseillé par avance de ne pas accepter, elle refusa donc et ne fut donc que marraine par procuration à la place de milady Jemima. C'est la première fois que je vois ma femme porter des mouches depuis que nous sommes mariés. Milord est revenu à Londres aujourd'hui, mais qu'il n'est arrivé que très tard je l'attendis jusqu'à dix heures du soir. Ensuite à la maison à pied. Mr Shipley et Mr Child à la taverne.


                                                                                                                                31 août 1660

            Lever de bonne heure pour accompagner milord à Whitehall, avec lui chez le Duc. Ensuite à mon bureau de Seething Lane. Dîner à la maison. Après dîner de nouveau chez milord. Il m'apprit qu'on lui a donné l'ordre de partir brusquement en mer et me donna quelques billets à ordre à tirer en vue de son départ. Cet après-midi j'acceptai de renoncer complètement à ma maison au profit de Mr Dalton ( des caves du roi avec qui j'ai bu deux ou trois fois dans les caves royales ) pour 41 livres sterling. Ce soir j'ai soldé mes comptes pour le précédent mois au Sceau privé, en vue de demain où je dois céder ma place, mais nous ne savons pas à qui, nous espérons seulement que ce sera au profit de Mr Bickerstaffe avec qui moi et Mr Matthews sommes restés tard à boire après le bureau à la taverne du Soleil et à discuter de ce qu'il sera possible de faire demain contre Baron. Ensuite à la maison, et au lit. Dieu soit béni et fasse que tout continue de bien se passer pour moi et à mon avantage. Je prie pour que Dieu m'apprête à un changement de fortune.


                                                                                                             à suivre.........../
                                                                                         ......./ 1er septembre.........