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vendredi 9 mars 2012

Lettres à Madeleine 16 Apollinaire



                                                        Lettre à Madeleine
                                        ( Lettres à Madeleine et à Madame Pagès le 20 août indécision sur la date
                                           de la permission )
                                                                                                           
                                                                                                                      23 août 1915

                Ma très chérie,...la lettre du 17 les cheveux sentaient adorablement la rose du beau rosier dont vous êtes la Rose. La Rose du monde que j'ai Quêtée. Et cette saveur de fleur fruitée, je la goûte inimaginablement en songeant à vos lèvres. Je ne suis plus calme dut tout et j'ai de vous ma chérie un désir inexprimable. Je baise vos cheveux follement en vous imaginant toute à moi, votre jeune chair à l'ogre que je suis. Et ces feuilles de rosier qui ont touché les coupes charmantes de votre sein virginal. Ah!  non! chérie je ne suis plus calme du tout et ma seule patience est que nous nous aimons, que vous êtes à moi jusqu'au tréfonds de vos entrailles jusqu'aux vrilles les plus subtiles de vos toisons, ô ma vigne - ma vigne chérie, aux grappes exquises ma vigne dont le vin m'enivrera sans que je veuille jamais m'en désenivrer, ma toute chére petite vigne dont j'espère la vendange comme les Hébreux espéraient la grappe démesurée de la terre
promise de Chanaan, mais tournons, ma chérie, la feuille... de vigne.
                                                                                                        
                            
                   Le 1er paragraphe de la vie anecdotique n'est pas un conte. C'est en effet la vérité, j'étais là cette chose m'advint. Pour l'article de Claudien je l'ai parcouru. C'est inimaginable comme la plupart des écrivains actuels écrivent mal. Les autres ne nourrissent pas leurs phrases, sujet, verbe, attribut. C'est tout. Il n'y a plus de style nombreux. Vous me forcerez à étoffer le mien qui par contraste avec les faux stylistes germanisant de l'heure actuelle, maigrit chaque jour. Mais j'écris toujours si hâtivement ma petite femme me forcera à régler mon travail de façon à avoir le temps de rendre les choses parfaites sans profiter de ma faciliter.
                   Ainsi ma chérie que la tour d'ivoire de votre corps j'aime l'ombre de la tour de votre âme.

                                                                                               ... (  à suivre )