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vendredi 9 novembre 2018

Je ne suis pas d'ici d'Hugo Hamilton ( Roman Irlande )



Je ne suis pas d'ici
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                                                    Je ne suis pas d'ici

             Vid Cosic prononcez Choz-itch est Serbe. Il vient de Belgrade ex-Yougoslavie et habite depuis peu Dublin. Immigrant il essaie de comprendre les Irlandais, naïf "... l'amitié comme vous la pratiquez... elle déboule de nulle part... " Ainsi, son amitié avec Kévin pleine d'orages, des mensonges que le jeune avocat manie avec art le rend aveugle devant une réalité pourtant troublante.


Vid a quitté son pays natal à la mort brutale de ses deux parents. Berlin ne lui convient pas il décide donc d'aller en Irlande. Comme la majorité des immigrants européens Vid souhaite s'intégrer et poursuit son éducation à travers les différents postes qu'il occupe jusqu"à cet emploi de menuisier que lui offre la famille Concannon.

Kevin, sa mère anglaise, son père absent irlandais et ses deux soeurs. Les pubs, l'eau qui attire les suicides, une île nue où seuls paissent des moutons arrivés en téléphérique du littoral, Hamilton décrit tout, la douleur, le drogué, le patron raciste. "... Le juge ne me paraissait pas mal. Il arborait un bronzage soutenu... " Et l'auteur fils d'une mère allemande et d'un père irlandais "... Les Irlandais avaient toujours été les innocents à qui on avait fait subir les horreurs par le passé... " Le désarroi de Vid menuisier minutieux "... J'avais la sensation d'avoir été repéré comme étant la seule personne qui n'avait pas sa place ici... " Il apprend la cruauté "... toutes ces difficultés avec la langue, les accents... "

Déçu mais enrichi, Vid plein d'intérêt pour les autres observe "... les drogues, toujours présentes... les cachets... le miroir à main et le billet de banque roulé sur le canapé."
  
Le quotidien d'un étranger au pays de Becket de de Joyce.



mardi 2 octobre 2018

Lettres à un jeune auteur Colum Mc Cann ( Roman Irlande )


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                                      Lettres à un jeune auteur

             
            Colum Mc Cann, irlandais installé à NewYork où il enseigne dans un atelier d'écriture avec succès dit-il puisque plusieurs de ses élèves furent lauréats de prix prestigieux. Ce n'est pourtant pas le seul chemin menant au manuscrit prêt, propre et revu par le correcteur. Parti de Rilke, " Lettres à un jeune poète ", il nous conforte dans l'idée que " ........ une seule chose compte en définitive : le mot qu'on jette sur la page, puis le suivant et encore le suivant....... " A cela Aznavour aurait ajouté " trouver le bon mot, posé à la bonne place......". Mais Mac Cann cite Zadie Smith "..... Résignez-vous à ne jamais être satisfait....... " Le métier d'écrivain est-il un métier d'insatisfait ou d'insatisfaction. Mystère autant que celui de la page blanche souvent invaincue. Ses élèves au Hunter College, "........douze femmes et hommes qui ont décidé de se consacrer à cet art revêche et retors....... " Commencer une histoire mais quel but "....... Souvent, un écrivain ne comprendra ses motivations que longtemps après avoir terminé son travail......." Créer des personnages, imparfaits, inconnus encore de celui, celle, qui va entrer dans leur chair, coeur et esprit "........ nous devons les rendre tellement vrais que le lecteur ne les oubliera jamais....... " Alors d'auteur en auteur cités il nous livre quelques secrets d'écrivains : Anaïs Nin " Le rôle d'un écrivain n'est pas de dire ce que nous pouvons tous dire, mais de dire ce que nous sommes incapables de dire. " Doit-on s'étonner de la modeste considération de King pour l'intrigue : " Je crois que l'intrigue est le dernier recours des bons écrivains, et le premier souci des balourds. " Controverse ou pas, lire le chapitre, où il est rappelé que "....... n'importe quel gros bonhomme peut descendre un escalier, mais seul Joyce est capable de faire paraître en haut des marches....... " Alors Ulysse avant ou pendant l'écriture.  " ........ Les intrigues....... utiles aux films
mais quand cela tourne à l'obsession, elles finissent par déborder des livres. Alors allège le propos...."
Ne pas oublier la ponctuation "....... les points virgules, ce sont des virgules musclées...... " Difficultés encore et encore, conseil de Beckett "...... échoue encore....... échoue mieux. " Donner du poids à ses personnages, prendre des exemples dans nos vies quotidiennes "....... Il y aura forcément des embûches....... des déclarations hypocrites, des dissimulations et des hectares de conneries qui te colleront aux semelles. Il faut t'habituer. La vie est ainsi faite....... " En définitive, piloter une histoire, rêver d'actions ultra-rapides, de charmes décrits dans un style prévu ou imprévisible "........ rester ouverts à toutes les possibilités....... " Colum Mc Cann est, entre autres, l'auteur de " Danseur ", le livre relatait la vie de Noureev, danseur mythique, inoubliable personnage toujours présent dans l'esprit de nombre de lecteurs. 46 Lettres pour former et s'informer, et lire ou écrire.












mercredi 12 octobre 2016

Treize façons de voir Colum Mac Cann ( roman Irlande )

                             
                   
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                                                    Treize façons de voir 

            Matin d'hiver à NewYork. Peter Mendelssohn, 82 ans, se réveille l'esprit un peu embrumé, rassemble ses pensées et appelle Sally. Elle l'aide à se lever. Il se rend compte qu'elle lui a mis " le costume d'hiver " pendant qu'il dormait. Son amour-épouse Eillen est morte quelques années auparavant. Il la connut adolescent en Irlande où avec la famille Peter est réfugié fuyant les pogroms.
"... Il reconnaît être juif quand il le voulait bien, lituanien la plupart du temps, polonais si nécessaire avec un peu de sang russe..... américain d'une façon générale, européen à l'occasion...... un vrai hybride newyorkais jusqu'au bout des ongles..... " Il regarde tomber la neige, se souvient de la colère d'Eillen toujours attachée à son Irlande où se poursuivait alors une guerre fratricide. Son amour-propre est sauvé, seul dans la salle de bains. Mais, l'esprit alerte du juge  Mendelssohn, chasse les souvenirs, et décrit le passé confondu avec le présent, très lucide dans ses réflexions, jusqu'à 14h 20. Malgré la neige qui tombe drue, il sort appuyé sur sa canne et sur le bras de Sally qui le laisse aux mains du portier du restaurant où il a ses habitudes. Il a, ce jour-là, invité son fils Elliot trader, grand, gros, coureur de jupons impénitent, accroché à son téléphone. Le repas se déroule dans une ambiance délétère. Peter regrette son invitation  pense à sa fille qui fit des études à Berkley  notamment sur l'oeil, thèse sur Alhasen, " ..... La vision est davantage le produit du cerveau que celui de l'oeil...... " et se retire, emportant les restes pour Sally. Mais au cours du repas peu consommé arrosé de vin, Peter conte certains épisodes de sa vie, et se demande à quel moment est-il vraiment né ? Quel événement l'aida à devenir le vrai Peter. Très écrit, Mac Cann est un conteur, les personnages de la nouvelle, 175 pages, sont vivants, la chute, après mainte amorce, tombe " Le ciel dehors est une immense toile grise..... " Les personnages des quatre autres nouvelles sont aussi riches. La dernière, quelques pages seulement, une scène forte, dans une autre l'angoisse d'une soeur en mission enlevée, violée, mordue, échappée, et le violeur retrouvé des années plus tard sous l'aspect d'un homme de paix. Des nouvelles mais se lisent comme un roman, d'un seul tenant.

vendredi 20 mars 2015

Le troisième policier Flann O'Brien ( roman Irlande )

LE TROISIEME POLICIER

                                      Le troisième policier

         Livre déraisonnable, mais brillant. Une histoire véli-vélo. Humour noir, accepter d'entrer dans la prose de O'Brien né en 1911. Sagesse de la loufoquerie. Un escroc s'installe dans la vie du récitant. Les parents de ce dernier partis d'où l'on ne revient pas lui laisse une petite ferme accolée à un pub dirigés de main molle par Divney. Lui étudie l'oeuvre de De Selby, scientifique aux thèses extravagantes, écrit un Index de " ... tous les commentateurs connus sur le savant et son oeuvre... " Divney reconnaît du talent à celui qui devrait être son maître mais ne l'est plus tant il a pris ses aises. Il leur faut donc de l'argent pour publier l'Index. Mathers sera la victime argentée. Qui de Divney ou du héros l'a tué ? L'impossible commence lorsque voulant récupérer la cassette sur l'ordre de Divney, Il converse avec le fantôme de Mathers. Bienveillant ou non selon l'éclat du regard, et apprend l'importance du Non au cours de la vie. Durant le dialogue apparaît Joe, attention une perception de Joe. Présenté comme l'âme du récitant, lui prodigue conseils, remarques. L'abandonne aussi. Parti sur les routes poursuit sa recherche de la cassette, dort à la belle étoile. Jolies descriptions de la campagne irlandaise, avec moutons et ruisseau et forêt. Importance des routes. Sans les routes quel serait l'intérêt des paysages. Il croise à son réveil dans un fossé le président des unijambistes qui lui promet son aide. Chacun poursuit son chemin après beaucoup de digressions sur le noir, l'hallucination, la vie, la mort. Arrivé au but, le commissariat, Il veut présenter sa requête, il a perdu une cassette, mais ne peut placer un mot, car en ce lieu il n'est question que de vélos, de pompes ( Il tremble, car ce coup de pompe sur la tête de Mathers ? ), de guidons, de chaînes et de tout ce qui est véli-vélo. Mais le plus est : les vélos deviennent humains à force de partager leur vie avec celle des hommes, selon une théorie atomique. Moment de tendresse entre Lui et "une dame " vélo. L'auteur écrit "  - La selle haute, expliqua le sergent, fut inventée par un tiers nommé Peters qui passa sa vie dans des pays lointains à chevaucher des chameaux et autres animaux de haute taille. " D'une imagination débordante, ce livre qu'O Brien considérait comme le meilleur, écrit en 1940 ne trouva pas d'éditeur, et ne fut publié qu'en 1967, après sa mort. Il avait travaillé pour le gouvernement irlandais puis publié un premier livre poussé par Graham Green, et dans des revues humoristiques. Considéré comme un des grands auteurs, avec Joyce, irlandais, il est mort en 1966,
un 1er avril.

vendredi 30 décembre 2011

Muse Joseph O'Connor ( roman Irlande )


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                                                     Muse                                                                       

                         - C'était en 1907 à Dublin, un poète irlandais lui aussi, Yeats, présente une jeune comédienne Marie O'Neill au poète dramaturge John Millington Synge. Elle joue au théâtre Abbey de Dublin. Elle a 19 ans est catholique, sa famille est modeste, il est riche, protestant et a 37 ans, devient le pygmalion de la jeune fille Molly Allgood, son nom de famille. Leur relation dure deux ans ( il meurt en 1909 ). Quelle Fut-elle ? Secrète, discrète, absolument refusée par les comédiens comme par les familles. Malade, vivement critiqué pour les idées qu'il impose dans sa célèbre pièce Le Balladin du Monde Occidental, ils se séparent. Joseph O'Connor décrit ici 24 heures de la vie d'une comédienne déchue et alcoolique un demi-siècle plus tard, dans un Londres d'après-guerre, immeubles en ruines aux fenêtres murées. Ce matin d'octobre 1952 " la nuit dernière une tornade a frappé Londres ". Un rêve éveille des souvenirs éloignés et Molly à 6h 43 ce matin-là remonte le fil de sa rencontre, de sa liaison avec Synge. Il écrivit 400 lettres à celle qu'il appelait " Mon enchanteresse ". Il lui en reste une qu'elle vendra peut-être au vieux libraire, pour se nourrir ou pour du cognac. Et elle interpelle, croyant apercevoir la silhouette de son " cher vagabond ". Ont-ils parcouru le Connemara ou les falaises des bords de mer, O'Connor précise qu'il s'agit d'une oeuvre d'imagination, mais il vécut à quelque cent mètres de la maison de la mère de Synge si dure. L' amour, le petit monde théâtral, les landes, le livre et son histoire nous enrobent. La langue propre à la famille de Molly puis celle policée et poétique de la famille Synge sont parfaitement retransmises. Suivre l'histoire douloureuse de ces deux êtres, ne pas oublier les petites supperstitions " quand un théâtre est fermé il faudrait toujours laisser une lampe allumée sur scène afin que les fantômes puissent jouer leurs propres pièces." Elle a 65 ans, est affamée, un peu ivre et sort pour un ultime enregistrement à la BBC, " on n'annule jamais une représentation ". Un très beau roman.