16 novembre 1660
Debout de bonne heure. Chez mon père où, comme convenu, Mr Moore vint me voir. Nous nous rendîmes au Temple et de là au palais de Westminster pour parler avec Mr William Montagu qui doit vérifier le titre de propriété des terres que je prends comme caution pour les 3 000 livres de milord.
Cela fait, Mr Moore et moi nous nous séparâmes. Je rencontrai Mr Fauntleroy dans la Grand-Salle, vieil ami que je n'ai pas vu depuis longtemps. Nous allâmes à la taverne du Grand Cygne. Il semble avisé dans la conversation, parle peu, bien que je sache que les événements ont pris un tour qu'il n'aime pas.
De là, à la maison par voie d'eau. Mon père, Mr Snow et Mr Moore dînèrent avec moi. Après dîner Mr Snow et moi montâmes à l'étage pour discuter la question d'avancer 80 livres à un homme qui ne les a pas et me donnerait 15 livres par an pendant 8 ans en remboursement. J'estimai que cela n'était pas un profit suffisant. Il sembla déçu que je refuse. Mais je ne voulais pas me départir de mon argent sans garantie.
Il semble me faire une grande faveur en m'offrant une possibilité de gagner de l'argent qu'ils appellent
" grosse aventure ". Je ne comprends toujours pas en quoi cela consiste, mais je pense que cela peut se révéler très profitable.
Après l'avoir quitté je me rendis au bureau où nous travaillâmes tout l'après-midi. Puis nous allâmes déguster une bourriche d'huîtres chez sir William Batten. Ensuite à la maison. Je m'occupai de mettre mes papiers en ordre, ce qui me fit veiller tard; et au lit.
17 novembre
Le matin à Whitehall où j'allai me renseigner au bureau du Sceau privé sur les formalités que doit accomplir un noble pour engager un aumônier. Découvrant qu'il n'y en avait pas je rédigeai un document moi-même que je portai à signer à milord, stipulant qu'il engageait Mr Turner en tant que premier aumônier. Je fis également signer à milord mes derniers états des comptes en mer, de sorte que je serai à jour lorsque j'aurai reçu le solde que doit me remettre Mr Creed.
Je dînai avec milady et milady Pickering et son fils John. Il est aussi stupide qu'il a toujours été. Sa mère voudrait bien le marier pour faire une dot à sa soeur Betty, mais il ne veut pas en entendre parler.
A midi le major Hart nous rejoignit. Il m'apprit que le régiment de milord est désormais licencié et que je vais donc recevoir quelque argent. Je l'emmenai voir milord chez Mr Crew et de là avec Mr Shipley et Mr Moore à la taverne du Diable, où nous bûmes. Ensuite, à la maison. J'écrivis des lettres que j'envoyai par la poste, ensuite à ma " lyra viol ", puis au lit. piedsouslatable.blogspot.com
18 novembre
Jour du Seigneur
Le matin à notre propre église où Mr Powell, qui a les jambes torses et avec qui j'allai au collège Saint-Paul, prêcha un bon sermon.
L'après-midi à notre église encore, avec ma femme. C'est la première fois qu'elle et milady Batten s'assoient sur notre nouveau banc. Après le sermon milady nous emmena chez elle. Nous soupâmes avec elle, sir William Batten et Penn. Nous fûmes très bien reçus, c'est la première fois qu'ils reçoivent ma femme. Ensuite à la maison, et au lit.
19 novembre
Jour de bureau
Le matin, après avoir travaillé quelque peu, je me rendis avec le trésorier dans sa voiture à Whitehall.
D'après sa conversation en chemin, il se révèle fort bienveillant. Comme nous parlions de ces hommes qui sont maintenant condamnés pour régicide, il me dit que si la loi le permettait, le roi est un homme si compatissant, qu'il les acquitterait totalement.
Allant chez milord je rencontrai Mr Shippley. Nous allâmes à la taverne du Soleil, et je lui offris du vin de muscat comme boisson du matin. Puis chez de Cretz voir le protrait de milord. Il dit qu'il est très ressemblant, c'est aussi mon avis. Ensuite au palais de Westminster. Là, apprenant que sir William Batten était à la taverne de la Jambe dans la cour du Palais, je m'y rendis et dînai avec lui et certains membres de la corporation de Trinity House qui ont aujourd'hui obtenu satisfaction de la Chambre des Lords concernant la vente du ballast.
Après dîner je me rendis à Londres, au Globe dans Cornhill, choisir deux tableaux pour accrocher chez moi, ma femme ne les aima pas. Je renvoyai donc le tableau qui représentait Paris. Puis au bureau où nous travaillâmes tout l'après-midi, jusqu'à la nuit tombée. Retour à la maison. Mr Beauchamp vint avec le pot en vermeil et je lui remis 20 livres. Ensuite à ma musique qui me fit veiller tard, puis au lit, laissant ma femme veiller jusqu'à 2 heures du matin afin de réveiller la servante pour la lessive.
20 Novembre 1660
Vers 2 heures ma femme me réveilla et se coucha. Nous nous endormîmes et la servante se mit à la lessive.
Je me levai et me rendis avec Will chez milord par voie de terre, car il gelait fort. C'était le premier gel que nous avions cette année. Je restai avec milord et Mr Shipley à regarder les comptes de milord et remettre les choses en ordre entre lui et Shipley. Il me confia la vérification de ces comptes. Ce fut une grande joie pour moi de voir que milord me considère digne de confiance.
Ensuite, à l'orgue sur lequel Mr Child et un certain Mr Mackworth, qui joue bien du violon, étaient en train de jouer, nous jouâmes jusqu'au dîner. Ensuite, dîner. Milord était de très bonne humeur et très aimable avec moi.
Après dîner, au Temple où je rencontrai Mr Moore et discutai avec lui de l'affaire du placement des 3 000 livres de milord, cela fait Mr Shipley et moi au nouveau Théâtre au Lincol's Inn Fields, autrefois le cours de tennis de Gibbon, où l'on jouait L'Arbre aux mendiants depuis peu. Nous entrâmes donc et vîmes la pièce. Elle était bien jouée. Je vis pour la première fois un certain Mohun dont on dit que c'est le meilleur acteur au monde et qui vient de rejoindre la compagnie du roi. Je pense en vérité que c'est le plus beau théâtre qu'on ait jamais eu en Angleterre.
De là, après un pot de bière avec Mr Shipley dans une taverne proche, je rentrai chez moi avec un porteur de flambeau, m'arrêtant en chemin un moment chez mon père et chez mon oncle Fenner. Tous se portaient bien. Arrivé chez moi je trouvai la maison sens dessus dessous avec la lessive. Ma femme fut très joyeuse lorsque je lui dis qu'elle verrait la reine jeudi prochain.
Cela me rappelle que je dois mentionner que je vis milord tard ce matin et au lit du fait qu'il avait passé toute la nuit avec le roi, la reine et la princesse au Cockpit où le général Monck les avait invités. Après le souper une pièce au cours de laquelle le roi fit un grand affront à la musique de Singleton, ordonnant aux musiciens d'arrêter et à la troupe de musiciens français de jouer .Milord dit qu'ils surpassent de loin toutes les nôtres.
Mais, tandis que milord se levait, je me rendis chez Mr Fox, déposai le pot en vermeil à l'intention de Mrs Fox puis allai le voir au bureau de la comptabilité. Il m'invita moi et ma femme à dîner avec lui jeudi prochain et à aller voir la reine et la princesse.
21 novembre
nouvelobs.com
Restai tard au lit. Mon cousin Thomas Pepys, le tourneur, m'a fait porter ce matin en cadeau une coupe de lignum vitae. Ma femme et moi nous rendîmes dans Paternoster Rowe pour acheter de la moire vert d'eau pour un gilet de jour. Après quoi nous allâmes chez Mr Cade choisir quelques tableaux pour notre intérieur, puis ma femme rentra à la maison. J'allai dans la venelle de la Tête du Pape et achetai un couteau à manche d'agate qui me coûta 5 shillings. Puis à la maison pour dîner avant de me rendre au bureau où je passai tout l'après-midi. Le soir à mon violon dans ma salle à manger. C'est la première fois que j'en joue depuis mon installation dans cette maison. Ensuite à mon luth. Je fus très heureux que les voisins vinssent dans la cour pour m'écouter.
Ensuite, au rez-de-chaussée pour souper. J'envoyai chercher le barbier qui resta si longtemps avec moi qu'il se trouva enfermé dans la maison et que nous dûmes appeler Griffith pour qu'il le fasse sortir. Je montai me coucher laissant ma femme se laver et faire d'autres préparatifs en vue de notre visite demain à la Cour.
22 novembre
Ce matin les menuisiers sont venus me faire une porte de l'autre côté de la maison, donnant dans l'entrée, qui me plut beaucoup.
A midi ma femme et moi nous rendîmes à la Bourse. Elle s'acheta un fichu blanc qu'elle mit, et moi une paire de gants. Nous prîmes ensuite une voiture pour nous rendre à Whitehall chez Mr Fox. Nous y trouvâmes Mrs Fox et un échevin de Londres qui mettait 1 000 livres, ou 1 400 livres, sur la table pour le roi. C'est la plus grande quantité d'or que j'aie jamais vu en une seule fois de ma vie entière.
Mr Fox vint alors et nous reçut avec force respect, et nous conduisit, ma femme et moi dans la chambre d'audience de la reine mère. Il fit placer ma femme derrière le fauteuil de la reine et je me mêlai à la foule. Peu après la reine et les deux princesses vinrent dîner. La reine-mère, très petite et laide, est en tout point semblable à une femme ordinaire, tant par son maintien que par ses vêtements. J'ai déjà souvent vu la princesse d'Orange. La princesse Henriette est très jolie, mais moins que je ne le pensais, et sa manière de se coiffer avec des cheveux courts et frisés à hauteur des oreilles la fit paraître bien moins attrayante à mes yeux.
A côté d'elle ma femme, qui portait deux ou trois mouches et était bien habillée, me sembla beaucoup plus jolie qu'elle.
Le dîner terminé nous retournâmes chez Mr Fox où de nombreux gentilshommes dînèrent avec nous. Ce fut un dîner très princier, organisé rien que pour moi et mes amis, mais comme je n'amenai que moi et ma femme il appela de la compagnie pour nous aider à " manger " tant de bonnes victuailles. A la fin du dîner il but à la santé de milord Sandwich dans le pot en vermeil que milord a offert à Mrs Fox l'autre jour.
Après dîner, Will mon domestique vint me prévenir que milord me demandait, j'allai donc le retrouver. Je le croisai en compagnie du duc d'York dans une voiture qui se dirigeait vers Charing Cross. Je tentai de les suivre mais n'y parvins pas. Je retournai donc chez Mr Fox et après beaucoup d'amabilités et de bonne conversation, nous prîmes congé.
Je louai une voiture pour rentrer à la maison, je descendis au mât de mai du Strand et envoyai ma femme à la maison.
Allai au nouveau Théâtre voir une partie du Traitre, une très bonne tragédie. Mohun joue à merveille le rôle du traître.
Ensuite chez milord, restai bavarder avec milady un grand moment. Elle saisit l'occasion pour me demander, à la suite d'une récente conversation avec Mme Dury, comment je traitais le père et la mère de ma femme. Je lui donnai des précisions sur nos rapports. Elle me sembla avoir fort bonne opinion de ma femme.
De là à Whitehall vers environ 9 heures, et là avec Loud le page qui m'accompagnait, nous ne pûmes sortir de la galerie d'Henri VIII et accéder à l'autre extrémité de la galerie lambrissée où milord se promenait avec milord Ormond. Nous avions pourtant une clé donnée par sir Samuel Morland, mais c'était peine perdue, jusqu'à ce qu'enfin, à force de cogner, Mr Harrison, le portier, nous ouvrit la porte.
Après avoir parlé un moment avec milord d'armer un ketch pour transporter les biens meubles de milord St Albans en France, je m'en allai et rentrai à la maison à pied. Il était très tard et les rues étaient boueuses. Ensuite, fatigué, au lit.
23 novembre 1660
Ce matin alors que je regardais les ouvriers installer la nouvelle porte de ma maison, le capitaine Strachan, l'Ecossais à qui le roi a donné la moitié de ce qu'ont rapporté les deux navires vendus récemment, vint me voir. Il insista pour que nous allions tous deux à la taverne du Dauphin et pour m'offrir un verre de vin et des huîtres à déguster. Il me parla beaucoup des conseils qu'il peut dispenser au roi pour une gestion avisée de ses navires, par exemple les lester avec du minerai de plomb, et maintes autres astuces. Je crois qu'il connaît bien les choses de la mer. A la maison et dîner. Dans l'après-midi au bureau jusque tard. Cela fait Mr Creed vint bavarder avec moi et je l'emmenai à la taverne du Dauphin où se trouvaient Mr Pearse, le commissaire de la marine, sa femme et certains de leurs amis. Je les régalai pour une couronne, derrière le bar car ils sont apparentés aux propriétaires et c'est la maison où Mr Pearse a fait son apprentissage.
Après leur départ, Mr Creed et moi passâmes une heure à regarder les comptes qu'il a l'intention de remettre à notre bureau pour ses frais courants. Je le conseillai à ce sujet et approuvai ou désapprouvai ses comptes, selon le cas.
Après avoir ainsi travaillé sérieusement pendant une heure, nous nous quittâmes vers onze heures du soir. Ensuite à la maison, et au lit, laissai ma femme et la servante s'occuper du linge.
24 novembre
Chez milord. Après avoir fini de parler avec lui, Mr Townshend, Mr Rumball, Mr Blackborne, Mr Creed, Mr Shipley et moi à la taverne Rhénane. Je leur offris deux quarts de vin d'armoise. Puis nous nous séparâmes.
Nous nous quittâmes donc. Avec Mr Creed au palais de Westminster pour regarder un ou deux livres et ensuite chez milord où je dînai avec milady. Il y avait Mr Child et Mrs Borfett, qui dînent toujours là sous prétexte que Mr Child lui fait la cour. De là allai chez Mr de Cretz. J'emportai la copie du portrait de milord maintenant terminé, et payai 3 livres et 10 shillings pour le portrait et le cadre. En suis très satisfait ainsi que du prix
Will m'aida à le rapporter à la maison par voie d'eau. A la maison je fis faire un feu dans mon cabinet d'études et mis de l'ordre dans mes affaires, mes papiers et mes livres. Cela fait je transcrivis deux belles chansons de Mr Lawes dans mon livre, " Secours-moi, secours-moi, oh secours-moi etc. et Ô Dieu du Ciel et de l'Enfer " pour lesquelles j'ai demandé à Mr Child de composer la basse pour le théorbe Cela fait, au lit.
25 novembre
Jour du Seigneur
Avant midi seul à notre église. Après dîner j'allai visiter de nombreuses églises, entre autres au Temple où j'écoutai un moment le Dr Wilkins, qui fut grand maître de Trinity College à Cambridge. Puis chez mon père pour voir ma mère qui souffre beaucoup de la pierre. Je rentrai ensuite à la maison où on m'apporta une lettre de milord donnant l'ordre de préparer un navire pour transporter les affaires de la reine jusqu'en France. Elle doit partir dans cinq ou six jours. Ensuite souper, et au lit.
26 novembre
Jour de bureau
Au bureau tout le matin. Dîner à la maison avec mon père. Il semble très heureux d'avoir un fil qui a un intérieur fort élégant. Ma nouvelle porte d'entrée, qu'on est en train d'installer lui plaît beaucoup.
Après dîner de nouveau au bureau jusqu'à la nuit. Puis à la taverne de la Mître, avec le contrôleur, autour d'un verre de vin. Nous discutâmes de poésie et il récita quelques poèmes de sa composition, qui étaient très bons.
A la maison. J'appris que milady Batten avait rendu visite à ma femme. C'est sa première visite. Ce qui me fit extrêmement plaisir. Ensuite, après souper, au lit.
27 novembre
A Whitehall où je découvris que milord était parti à la Garde-Robe où il se rend maintenant un matin sur deux. Il semble résolu à comprendre cette tâche et à la superviser lui-même.
De là au palais de Westminster. Dans King Street, comme il y avait un grand embarras de voitures, il y eut une rixe entre le livreur et le cocher de milord Chesterfield, et l'un de ses valets fut tué. Au palais je rencontrai Mr Creed. Lui et moi à l' Enfer pour prendre notre boisson du matin. Et ensuite de nouveau chez milord où je retrouvai sa femme. Elle et moi dînâmes avec milord et milady et une compagnie nombreuse d'amis de milord. Il nous témoigna beaucoup d'égards.
Dès que le dîner fut terminé, ma femme prit congé et se rendit avec Mr Blackborne et sa femme à Londres au baptême de l'enfant d'un des frères de Mr Blackborne, à Tower Hill.
Allai au théâtre : " La belle dédaigneuse ".
Après quoi je pris le chemin de la maison et rencontrai Mr Moore qui était passé chez moi. Je l'emmenai chez mon père et nous allâmes tous trois boire un verre chez Standing. Là, Mr Moore m'apprit que la Chambre avait aujourd'hui voté que le roi percevrait les droits de la Règle à vie.
Aujourd'hui j'ai également appris que le départ de la reine pour la France est remis, ce qui m'agrée, car ainsi le roi sera à Londres le mois prochain où c'est de nouveau mon tour d'être au Sceau privé.
De là à la maison. Arrivé je me souvins que j'avais laissé mon domestique, Waineman, à Whitehall avec l'ordre de m'attendre dans la cour, ce qui m'ennuya. Mais vers onze heures du soir, le garçon rentra sain et sauf. Ensuite, tout le monde au lit.
28 novembre
Ce matin je me rendis à Whitehall chez milord. Le major Hart me paya les 23 livres 14 shillings et 9 pence qui m'étaient dus au titre de ma solde dans le régiment de milord au jour du licenciement. C'est une grande bénédiction que de recevoir de l'argent sans le moindre effort. Mais il me faut maintenant mettre un terme à tout espoir d'en recevoir d'autre de cette manière. Je rends cependant grâces à Dieu pour ce que j'ai reçu !
De là avec Mr Shipley et Mr Pinkney à la taverne du Soleil. Je leur offris un verre de vin et des huîtres à déguster pour célébrer cette rentrée d'argent.
Ensuite à la maison où je découvris que Mr Creed m'a fait porter les 11 livres et 5 shillings qui m'étaient dus pour le solde des comptes de mes frais en mer. C'est encore tout profit pour moi. Mon ordre de paiement d'avance de 30 livres m'a également été réglé. Si bien que je suis rentré dans tous mes frais, à tous égards pour mon expédition en mer. Au bureau où je restai tard le soir. Parmi les officiers j'entendis dire que nos salaires pourraient nous être versés par le trésorier. Ce dont je fus très heureux. Dieu en soit loué.
A la maison pour souper. Mr Hater soupa avec moi. Je lui donnai l'ordre d'aller chercher mon argent chez le trésorier demain, s'il est possible de le toucher.
Ensuite, au lit.
29 novembre
Le matin, voyant une grande quantité d'eau sale pénétrer dans mon salon par-dessous la cloison qui me sépare de Mr Davis, je me rendis chez lui pour lui en parler. Il sembla très disposé à s'en occuper. Il m'apprit également que des voleurs avaient essayé d'entrer par effraction dans sa maison la nuit dernière, ce qui nous fit peur à tous.
Ce midi, comme j'étais contrarié parce que les ouvriers qui travaillaient à ma porte avaient été appelés chez Mr Davis, je les envoyai chercher. Me Davis me fit demander pour quelle raison je les envoyai chercher ; je lui en fournis une bonne, à savoir qu'ils étaient venus exprès pour terminer chez moi un travail qu'ils avaient déjà commencé. Cela lui donna satisfaction, j'en suis heureux car je ne souhaite pas me fâcher avec lui.
L'après-midi sir William Batten et moi siégeâmes et vendîmes le navire le " Church " pour 440 livres. Nous demandâmes 391 livres. Cela fait je rentrai à la maison. Le Dr Petty vint me voir au sujet de l'argent de Mr Barlow. Comme cela m'ennuyait un peu d'être ainsi importuné avant même d'avoir reçu cet argent, et qu'ils demandaient qu'il soit prélevé sur mon salaire par Mr Fenn, j'obligeai le docteur à aller chercher la lettre de l'homme de loi qui l'autorise à le percevoir, pour simplement l'obliger à se donner de la peine. Il me l'apporta et Mr Hater revint avec lui de chez le trésorier de la Marine avec le premier trimestre de salaire, le trimestre de la Saint-Michel, que je touche dans cet emploi. Je payai donc au docteur 25 livres et gardai 62 livres et 10 shillings pour moi, plus 7 livres et 120 shillings pour le salaire de Will, que j'ai l'intention, pour le moment, de garder.
Cela me réjouit le coeur et je bénis Dieu Tout-Puissant qu'il veuille bien m'envoyer si rapidement, et de façon si inattendue, le paiement de mon salaire, sitôt après mes grandes dépenses. J'espère avoir ainsi de nouveau 200 livres devant moi.
L'esprit et le coeur apaisés, je vérifiai les derniers comptes de Mr Shipley avec milord, selon le souhait de ce dernier. Cela jusqu'à minuit, heure à laquelle je commençai à perdre la tête. Aussitôt au lit, remerciant Dieu du fond du coeur de sa bonté envers nous.
30 novembre 1660
Jour de bureau
Au bureau le matin. Sir George Carteret nous raconta que Mr Holland a l'intention de faire adopter par le Parlement son projet de licencier tous les marins pour le moment en leur donnant des billets de solde et de promettre des intérêts à tous ceux qui accepteront de leur prêter de l'argent à 8 pour cent tant qu'ils ne seront pas payés. Il pense pouvoir ainsi alléger la dette croissante qui pèse actuellement sur le royaume par manque d'argent disponible pour licencier les marins. Mais cela nous contrarie car cela diminue nos profits.
Comme j'avais deux bourriches d'huîtres à la maison, j'en fis apporter une, ainsi que du vin, dans la pièce du fond, et invitai les principaux officiers à les manger.
Nous restâmes à travailler jusqu'à midi, ensuit, dîner. De nouveau au travail l'après-midi, jusqu'à la nuit.
A la maison. J'envoyai chercher Mr Hater et ouvris l'autre bourriche avec lui. Nous restâmes à bavarder, il m'apprit des termes de marine. Après son départ je veillai de nouveau jusqu'à minuit, comme la nuit dernière, pour finir les comptes de milord. J'en vins enfin à bout, ensuite, au lit.
à suivre 1er décembre 1660
Ce matin... /
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