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Le Complexe de Shéhérazade
Lire, livre, lecture, mots. Sfar nous entraîne dans ses premiers souvenirs de lecture puis dans celles qui l'ont construit adolescent, fictions, fanzines, Dumas, dans une collection dédiée aux lectures d'écrivains modernes. De Roald Dahl à Romain Gary à qui il voue une grande admiration,
Joann Sfar approfondit les oeuvres, racontant parfois leur genèse. Lecteur, auteur, cinéaste, deux films deux césars, bédéiste, il rend hommage à Pratt, Moebius. Professeur aux Beaux-Arts depuis peu, titulaire d'une maîtrise en philosophie, il nous parle religion avec recul, quoique élevé par son père et son grand-père, sa mère morte alors qu'il n'avait que quatre ans, dans la stricte observance de la religion. Observateur il ne cesse de dépeindre la société. Ultra sensible sans doute, sa prose est ici pleine de fougue, son allant, sa réflexion nous emporte dans un court ouvrage. " Pourquoi les séries américaines ont plus de succès que les séries françaises ? Parce que les scénariste aiment le public ".
Les auteurs de blockbusters aiment-ils le public ? King aurait-il écrit des romans d'horreur si sa gouvernante n'avait pas eu ce comportement sauvage ? Sfar est un grand admirateur de Stephen King. Ciné cinéma Joann Sfar n'oublie pas " Mon nom est Personne et On l'appelle Trinita ", chacun apprécie les siens. Deux auteurs, deux oeuvres si opposées, Albert Cohen et Frédéric Dard. San Antonio et les Valeureux ! L'auteur rappelle aussi le développement de la narration orale au feuilleton et à la série :
" La seule question qui vaille en littérature aujourd'hui est la suivante : comment fait-on survivre le récit populaire ? Par populaire, j'entends une narration qui s'adresse au plus de monde possible. Certes nos écrans s'en chargent très bien. Mais il y a quelque chose qui ne marche pas. Aujourd'hui, la sollicitation par les écrans et la narration....... est tellement intense qu'on se met à haïr notre propre existence......... Il faut parvenir à marcher sur ses deux pieds que sont l'imagination et l'observation, en essayant de recréer cet équilibre très ancien entre le monde réel et le monde de la représentation..... " L'ouvrage court et agréable dans sa présentation refermé, les fouteux au repos, il faut trouver le temps de lire ou relire Platon, Dumas Le collier de la reine et les autres avec concentration, observation, obstination lorsqu'on se perd chez Aristote par exemple.
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