lundi 9 septembre 2024

Lettres de Proust à Reynaldo Hahn 111 /112/137 ( Correspondance France )

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                                 (  Lettre 111 )

                          Juillet 1908

            Mon cher Mintchniduls
            J'ai été tellement fasché par votre lettre chargée à balles que je ne vous écrirais pas si ce n'était pas vieille habitude d'ordre d'accuser réception d'arsgent et arsgent. et vous dirai de vive voix que et que. Sachez que puisque vous êtes ainsi avec moi je suis décidé dorénavant à donner quelques fêtes où je vous paierai plus cher que la Potter Palmer pour que vous ne puissiez pas refuser, et m'adresserai à vous par l'intermédiaire de la maison Dancelot.
            Sachez qu'hier soir, après maintes lettres échangées, sur un ton pontifical mais pressant, le fatal Comte est venu me lire puis me donner le livre su Yturi où nous " trinquions " tous et où il y a de belles lettres de Bruncht ( Reynaldo ), du " Hahn qui ne m'aime pas ". J'aurais voulu que vous l'entendissiez sur le coup de 2 heures du matin, sans pitié de Gagey, s'écrier en frappant les talons : 
            " Et maintenant, Scipion et Lelius, Oreste et Pylade, Hora et Posa, St Mars et de Thou, Edmond et Jules de Goncourt, Flaubert et Bouilhet, Aristotèle et Pythias, accueillez-moi, j'en suis digne, dans votre te groupe suréminent. "
            Mais comment me confier à un homme qui me fait l'injure de m'envoyer 750 francs en billets exotiques, dont j'ignore l'usage et qui ne sont même pas assez minces pour allumer poudre Legras.
            Hasdieu gensti
            Rensvoyez-moi letterch.                                                                        severinericher.fr    


             BINCHT.
 

              Dans le livre de Montesquiou une lettre du Pce de Radolin l'assurant de sa sympathie pour la perte cruelle etc. Il eut mieux fait d'en garder un peu pour Eulenbourg.  


                            ( Lettre 112)

                        Juillet 1908

                      Grand Hôrel Cabourg

            Mon petit Bunibuls
            Je sens que je suis odieux en vous demandant ceci. Mais enfin voilà. Nicolas  ( nte de l'éd. Valet de chambre de Proust ) doit faire ses 13 jours le 1er août.
            Mme Thomson a demandé un sursis pour lui au Gal Dalstein qui probablement s'est contenté de dire à son colonel de voir s'il était malade car au lieu de lui envoyer un sursis, on le convoque pour être examiné à Paris dans 2 jours. Il est assez souffrant pour être ajourné mais je crois que les médecins militaires  le prendront, d'où désarroi pour moi obligé de revenir si je n'ai pas de valet de chambre ici. Et dans l'état que Bize lui a reconnu, cela lui fera mal. Je n'ose vous demander de demander ce sursis à Picquart car je sais que vous lui avez déjà demandé quelque chose, et aurez encore à lui demander ( quoique paraît-il il va quitter le ministère ). C'est ainsi que je n'ai jamais osé vous demander de lui parler de ma réforme. Si cependant vous lui parlez de Nicolas, je crois qu'il faudrait lui peindre mon état et lui demander s'il ne peut pas me réformer ( ou si Fallières ne peut pas me réformer je le ferais faire dans ce cas par les Duplay ) sans visite médicale. En tous cas cela ne serait pas pour maintenant. Croyez-vous que pour le sursis de Nicolas vous ayez quelqu'un d'autre. Il vaudrait mieux pas Mme Lemaire, car je compete lui demander en Octobre ( tombeau ) un sursis pour moi, sans cela il faudra que je fasse treize jours en Octobre et cela sera plus dangereux pour moi que pour Nicolas. Er d'autre part ( d'autre part se rapporte à : pas à Mme Lemaire, il faudrait quelqu'un du Ministère. Sans cela cela fera la même chose que pour Thomson et rien ). Il faudrait un Targe ( mais surtout ne sachant pas qu'il s'agit de mon valet de chambre pour quand on lui demandera mon sursis à moi ) disant :                                  " C'est entendu, que M. Cottin ne s'occupe de rien, qu'il nous envoie sa convocation, c'est rayé ! "  Répondez-moi par une petite letterch ce que vs pouvez sans vous faire blanchir cheveux pour cela. - Je ne sais si je vous ai dit que je ne veux plus arsgent ou je me fasche. J'ai dit à Nicolas que c'était de l'argent que vous aviez gagné dans une affaire où je vous avais intéressé et que par scrupule insensé vous me rendiez. Et chaque fois que quelque chose est trop cher il dit :
            " Il faudrait dire à M. Hahn d'en envoyer encore. " 
Si vous venez sur cette côte feriez bien mieux d'habiter dans l'admirable hôtel de Cabourg, où chaque chambre a une salle de bains etc., que chez les Reszké.
   
    kerdonis.fr                                                                                                  H.
            Vous pourriez en tous cas attendre pour rien faire pour Nicolas le résultat de la visite médicale. Vous écrirai mais pensez-y d'ici-là car je serai dans l'incertitude sans cela jusqu'à la dernière seconde. Dites-vous bien que je crois que vous ne pourrez pas faire cela et donc que je n'aurai pas de déception si vous ne faites rien. Et je vous aurai tout de même beaucoup de gratitude car je sais que rien que la lettre vous aura été désagréable.   



                                                ( Lettre 137 )  

                                    Eté 1910
             Cabourg
             Mon cher petit Vunchnibuls,
             Vous êtes tellement gentil, tellement buncht que votre Guncht ne sait comment vous remerkcier. Comme je reçois votre petite despêche à 8 heures du soir et que toulougraf est fermé, je vous écris lettre où détails que dépêche ne peut donner. Je ne connais plus hélas qui que ce soit dans l'armée, mon vieux Khopff est mort. Et quand Nicolas a dû faire ses 13 jours il y a 2 ans, j'ai fait des pieds et des mains, Mme Thomson a écrit et agi auprès du Gal Dalstein qui a promus, et Nicolas n'a pas moins fait ses 13 jours ce qui m'a ennuyé pour lui et d'autant plus gêné pour moi que j'étais à Cabourg sans personne. Or, écoutez-moi. 1° le moins important. Le frère de Calmette est actuellement Directeur du Service de Santé du Gouvernement Militaire de Paris, et je crois que si quelqu'un peut c'est lui. Je suis un peu en délicatesse avec Calmette, ce qui m'a même empêché de demander pour moi que son frère me réforme. Mais si cela vous ennuie d'écrire à Calmette, je le ferai. Je ne sais s'il est déjà Villa des Tamaris à Houlgate. Je ne le crois pas. En tous cas si vous lui écrivez Personnelle faire suivre à Paris il l'aura. 
2° Bien que cela paraisse invraisemblable mais j'ai pu en avoir la preuve au moment des 13 jours de Nicolas, tandis que des gens qui avaient des recommandations de Dalstein etc etc etc faisaient tout de même leurs 13 jours, des garçons qui sans invoquer aucune raison de santé disaient Mon service dans tel hôtel, ou auprès de tel maître, ou pour telle moisson, exige que je sois présent maintenant, je prendrai ma place, mais je pourrai dans 6 mois, obtenaient presque infailliblement un sursis ( sans recommandation par lettre à l'autorité militaire ) en allant déposer sa demande à la gendarmerie du bureau de Recrutement, dont il fait partie, qui doit être le Bureau Lannes, mais il doit savoir. Une fois le sursis obtenu vous verriez. Ou alors sursis pour raison de santé par Calmette. Cher Bunibuls si cela ne vous gênait pas, j'aimerais mieux que vous ne veniez pas hasbiter maintenant meson parce que travaux vous gêneraient. Naturellement si cela ne vous gêne en rien et comme je sais que vous ne venez que pour me rendre service, sans cela meson est à vous, comme toute ma personne et tout ce que j'ai. A votre petit retour d'Allemagne vous viendriez hasranger journée. Hasdieu petit buncht, Nicolas léger comme le vent malgré sa corpulence sanchopancesque va porter immédiatement poste cette missive. Je suis kousché et souffrant et méchant bruit. Hasdieu.

                                         M. P.                                                                              kerdonis.fr


            Dites à Maria que je perds près de 50 000 fr. par la crise américaine et un peu moins sur les caoutchoucs  et pétroles. J'ai vaguement l'intention si je reste de faire venir Ulrich comme secrétaire. Si vous pensez que cela peut être très agréable à Guiraud Rivière je pourrais peut-être le faire venir à la place.

                                                              







dimanche 8 septembre 2024

L'Affaire Agatha Christie Nina de Gramont ( Roman Policier Etats-Unis )




 






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                                                                                            L'affaire

                                                                               Agatha Christie

        

            Roman de femmes, surtout de vengeance. Agatha a publié avec succès ses premiers romans, que son mari ne lit pas, mais qui, par contre, la trompe avec sa secrétaire à qui il a promis un futur mariage. Agatha, deux rangs de perles et mère d'une petite fille a compris le jeu de Nan et lors d'un thé lui dit simplement " Vous ne l'aimez pas alors... " Mais tel n'est pas le but de Nan, par ailleurs amoureuse de Finbart, son jeune cousin irlandais, dont elle a eu un bébé. Mais nous sommes e 1926 et Finbart a subi les horreurs de la guerre de 14/18, gazé comme beaucoup il n'a su que beaucoup plus tard qu'il était devenu père, alors que Nan avait été envoyée à Cork dans un couvent où l'on recevait les jeunes femmes qui ne savaient comment accoucher. Tout ceci s'apprend par des aller-retour entre passé et présent, car Agatha a décidé de quitter le logis familial pour une destination mystérieuse. Livre de vengeance contre les nonnes de Cork et le prêtre pour des raisons précises, contre la société sans doute car Nan, anglaise née à Londres dans une famille pauvre, de cinq filles, un père rigide ns sa foi et l'éducation, de plus la campagne anglaise et les sources chaudes ne manquent pas d'agrément même en hiver. Des maisons délaissées par temps froid offrent gîte et réserves de conserves aux fuyards. Nina de Gramont enseigne l'écriture dans une université de Caroline du Nord. L'auteur aborde plusieurs thèmes, certains aboutiront peut-être au meurtre-surprise, mais elle fait d'Agatha Christie une bonne vivante préoccupés par l'écriture de son prochain roman, indifférente au bruit dans le pays autour de sa disparition. L'auteure laisse peut-être quelques ouvertures vers une ou des suites avec ou sans Agatha. Bonne lecture, avec ou sans colère, pour tous.











dimanche 25 août 2024

Lettres de Proust à Reynaldo Hahn 96 / 102 / 110 ( Correspondance France )

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                    ( Lettre 96 )
       
                                      1er août 1907.
            Jeudi soir 
            Mon petit Reynaldo
            Je regrette un peu que vous ayez montré Cydalise à  Cydalise. Elle ne pourra se reconnaître dans ce miroir où ne s'est reflété qu'un aspect ( je change de plume parce que l'autre est trop atroce - et celle-ci à peu près autant ) - peut'être irréel et en tout cas si fragmentaire, si passager, si relatif à moi, - d'elle-même, que je suis peut'être le seul à pouvoir en le confrontant à un souvenir y trouver quelque vérité. Non, Madame de Reszké pour moi, c'est Viviane, la féérique apparition, au seuil de la Forêt de Brocéliande et du Lac d'Amour dont le visage adorable et les yeux de songe enchantent les légendes de Burne Jones. Figures qui paraissent trop conventionnelles dans l'art pour être  "crues " par qui les regarde dans Burne Jones ou dans Gustave Moreau, mais que la nature réalise une fois pour montrer qu'une beauté si " artistique " peut être vraie. Ainsi Madame Reszké, sans doute autrefois Sarah Bernhardt. Dans une certaine mesure Mme Greffulhe. Mais seule Madame de Reszké est la créature de songe, qui dépasse infiniment la beauté que nous nous sommes faite avec la Bretagne, mais qui doit être la vraie beauté de Cornouailles, celle que ses poètes seuls ont vue, celle de Viviane encore une fois, celle d'Iseult, d'Iseult qui errait mélancolique et dédaigneuse d'une destinée princière, jusqu'au jour où elle entendit la voix de Tristan. Je suis sûr que c'est cela la vraie beauté de Bretagne et j'irais jusqu'à Pontaven, jusqu'au Helgoat voir si les lacs n'y ont pas la couleur des yeux de Mme de Reszké. Naturellement toutes les personnes qui la connaissent et les faux gens d'esprit diront que ce n'est pas elle du tout, qu'elle est gaie, parisienne, mondaine, qu'elle s'ennuierait dans la lande et la brocéliande et n'a rien d'une fleur d'ajonc. C'est possible. Mais cela n'enlève rien à la vérité de mon point de vue, que d'ailleurs Madame de Reszké trouverait peut-être très faux. Que ses yeux, son visage, aient un mystère qu'elle ne connaisse pas elle-même, cela n'empêche pas que ce mystère est ce qu'un poète doit s'efforcer de saisir et d'exprimer - et nullement de faire double emploi avec M. de Turenne ou M. Bourdeau pour l'idée qu'ils peuvent se faire d'elle-même. Cette idée -là fût elle vraie m'est indifférente. Les vers de Baudelaire          
                     Je sais qu'il est des yeux des plus mélancoliques                                   pinterest.fr  
                     Qui ne recèlent point de secrets précieux


            est faux ( ! ). Peut'être les yeux seuls révèlent ces secrets mais du moins ils le révèlent bien à qui sait y lire. Du reste tout ce que vous me dites de son chant, d'elle-même, de ce qu'hier vous appeliez son " génie " ne conspire-t-il pas avec ma rêverie ? Et puisque nous n'avons pas de fausse modestie à faire entre nous, ne pouvons-nous pas être certains qu'une idée partagée par nous deux a beaucoup de chance de contenir plus de vérité que toutes les idées réunies des personnes citées plus haut, quand on y ajouterait toutes les idées réunies des personnes citées plus haut, quand on y ajouterait tous ceux que vous pouvez imaginer. Cydalise a été écrit en revenant de chez la Pesse Mathilde ou Mme de Reszké ( alors de Mailly Nesle ) écrit ce soir-là en rouge et parlait à Porto Riche. 

             Tendrement à vous
                                              
                              Marcel.

            Je continue à hésiter entre la Bretagne, Cabourg, la Touraine, l'Allemagne et... Paris.
            ...............


                                            (  Lettre 102 )

                                 Octobre 1907

             Paris

            Mon cher petit Buncht
            Je viens d'aller entendre Mayol, seul ( moi, seul ) à la Scala, non sans que Mlle de Lilo, M. Resse, M. Foscolo, M. Sinoë et Mllse Lanthenay ( que j'ai prise pour Christiane d'où imbroglio, mais avouez qu'il y a de quoi s'y tromper ) m'aient été infligés préalablement. J'avis pris une baignoire pour écarter les fumées et y trônais poétiquement. Mayol me plairait s'il chantait de vraies chansons, ce qui me plaît en lui c'est que c'est du chant dansé, que tout son corps suit le rythme. Mais il se retient, on a dû l'en plaisanter, ses chansons sont trop peu lyriques et trop mauvaises, il a peu de succès,  relativement. Si je pensais pouvoir pour une somme modique le faire venir et le faire chanter Viens Poupoule et Un Ange du pavé je le ferais. Il a q.q. chose de Cléo qui dansait en marchant. Genstil nous nous sommes vus si rapidement et j'ai été si hypnotisé par ce projet Furstenberg ( mon excuse vous l'avouerais-je aujourd'hui est que j'étais allé attendre votre retour à Evreux et n'étais revenu à Paris au lieu de Bretagnch que  pour cela ! )que je ne vous ai pas parlé de ce qui m'intéresse cette fois plus, à savoir.
            1° Quels sont ces ennuis, relatifs à votre ballet, dont vous m'avez parlé, et je vous ai demandé dans la lettre heuxplications et ne m'avez jamais répondu est-ce que vous ne le faîtes plu s ?
            2° Avez-vous  enfin vu Flament et où en est Paris ?
            3° Le projet avec Flers et Caillavet ( qui ont un triomphe au Français ! ) tient-il ?
            4° La gentillesse de Chevillard se traduit-elle en acte ? " La foi qui n'agit point... etc " ( nte de l'éd Racine ) Pardon genstil, je sais que n'aimez pas et que, mais jamais je ne et ne et vous demande tout à la fois pour que et que. Dites à la fois pour opéra, ballet, opéra comique et pr. Rameau.
            Genstil, une personne ( Mme Fontaine, qui est sans ironie ) m'écrit 
" je ne parle pas des grands musiciens, mais de ces immortels génies qui incarnent la plus subtile expression de la musique universelle, les Beethoven, les Théodat de Séverac, Les Wagner, les Bach ".
 Genstil j'ai d'abord cru que je savais ce que c'était que Théodore de Séverac. Et puis j'ai vu que ce que je prenais pour Théodore de Séverac c'était ou bien Robert d'Anzac ( ami de la Mse d'Albufera ) ou bien Félicien d'Anzac ( archéologue ) ou bien Robert de Lignerac, maison nobiliaire celle de Caylus je crois. Mais tout bien examiné je ne sais pas qui est Théodore de Sévrac " la plus sublime incarnation de la musique universelle ". Vous serez genstil à l'occasion ( car je n'ai nul besoin de le savoir ) de me documenter, je suppose que c'est un musicien du XVIè siècle français, un ancêtre assomant (! ) de Couperin. Un bonsjour et puis un autre bonsjour, et puis encore un autre bonsjour.

                             ( Lettre 110 )

                          Juin 1908 
            Comment halsez-vous, Minusnichant ? Est-ce que fasché si je vous dit que j'ai connu Mlle de G. chez Mursat. Trop long et long, mais et mais. Vous devriez m'envoyer petites notches sur dîners et soirées Londres, du moins les plus impressionnantes. Car foudroierai ici les foules. Je comprends que les snobs pour qui existe le plaisir mondain, souhaitent d'ensevelir dans le secret les joies qui se suffisent à elle-même ( ! ) . Mais pour vous pour qui elles sont de pures conneries, il est nécessaire de leur donner leur amplitude sociale et cela selon les lois de la multiplication des vibrations ( presse etc).  Chez les Murat la veuve déclare :     
            " - Suzette, montre-moi la jeune fille dont parle Marcel ", elle la regarde et se détourne en disant " Elle est très laide et elle a l'air sale. " 
            Quant à la jeune veuve elle l'a trouvée bien, mais cela a été cent fois pire car elle la regardait tout le temps, faisant mille réflexions, riant très fort et à tout moment me disait : venez par ici, regardez du côté de la porte etc. etc. Le présentateur fut Fouquières envers qui ma reconnaissance grandit sans cesse. Mais comme il était complètement saoul, il me disait tout en me présentant, tout haut, non seulement tout haut mas hurlant :
            " Qu'est-ce que tu dis de ces petites joues-là ? Tu les pincerais volontiers, hein? Er que dirais-tu d'un petit baiser ? Ah ! si tu le voudrais bien canaille, tu dis que tu voudrais croquer ces petites pommes d'apis là ( je ne disais rien du tout ) tu as raison, du reste tu es très bien aujourd'hui, tu as coupé un peu ta barbe, tu me plais etc etc. " L'expression " ne savoir où se fourrer " ne suffit pas  à peindre l'état où j'étais, et où était la jeune fille, et où était son fiancé présent. Crise très forte hier, sans cela bouen.  
            
            Hasbouen
                                                                                      Wrininuls.
            Ne dire aucun de mes anciens mots à la Chevigné, car j'en ai farci une lettre pour elle. Je ne puis trouver sa fine réponse, sans quoi je vous l'eusse hensboyée.
            J'ai été présenté à Mme Barrachin que je trouve ravissante. Et je n'ai pas été présenté à la Dsse de Morny que je trouve ravissante aussi.