dimanche 20 octobre 2024

Lettres de Proust à Reynaldo Hahn 193 /195 ( Correspondance France )

 








                                       (  Lettre 193 )

                          Fin octobre 1914

            Cher Reynaldo
            Je vous remercie de tout coeur de votre lettre, impérissable monument de bonté et d'amitié. Mais Bize se trompe entièrement s'il croit qu'un certificat me dispense de quoi qu'il soit. Peut'être un certificat de Pozzi, lieutenant-colonel au Val-de-Grâce, l'eût pu ( et je ne crois pas ). Mais avec des manières charmantes et des procédés parfaits il l'a éludé et refusé. Je vous tiendrai au courant de mes mésaventures militaires quand elles se produiront. 
           Mon cher petit vous êtes bien gentil d'avoir pensé que Cabourg avait dû m'être pénible à cause d'Agostinelli. Je dois avouer à ma honte qu'il ne l'a pas été autant que j'aurais cru et que ce voyage a plutôt marqué une première étape de détachement de mon chagrin, étape après laquelle heureusement j'ai rétrogradé une fois revenu vers les souffrances premières. Mais enfin à Cabourg sans cesser d'être aussi triste ni d'autant le regretter, il y a eu des moments, peut'être de des heures, où il avait disparu de ma pensée.    
           Mon cher petit ne me jugez pas trop mal par là ( si mal que je me juge moi-même ! ). Et n'en augurez pas un manque de fidélité dans mes affections, comme moi j'ai eu le tort de l'augurer pour vous quand je vous voyais regretter pour des gens du monde que je croyais que vous aimiez beaucoup. Je vous ai supposé alors moins de tendresse que je n'avais cru. Et j'ai compris ensuite que c'était parce qu'il
's'agissait de gens que vous n'aimiez pas vraiment. J'aimais vraiment Alfred. Ce n'est pas assez de dire que je l'aimais, je l'adorais. Et je ne sais pourquoi j'écris cela au passé car je l'aime toujours. Mais malgré tout, dans les regrets, il ya une part d'involontaire et une part de devoir qui fixe l'involontaire et en assure la durée. Or ce devoir n'existe pas envers Alfred qui avait très mal agi envers moi, je ne me sens pas tenu envers lui à un devoir comme celui qui me lie à vous, qui me lierait à vous, même si je vous devais mille fois moins, si je vous aimais mille fois moins. Si donc j'ai eu à Cabourg quelques semaines de relative inconstance, ne me jugez pas inconstant et n'en accusez que celui qui ne pouvait mériter de fidélité. D'ailleurs j'ai eu une grande joie à voir que mes souffrances étaient revenues ; mais par moments elles sont assez vives pour que je regrette un peu l'apaisement d'il y a un mois. Mais j'ai aussi la tristesse de sentir que même vives elles sont pourtant peut'être  moins obsédantes qu'il y a un mois et demi ou deux mois. Ce n'est pas parce que les autres sont morts que le chagrin diminue,, mais parce qu'on meurt soi-même. Et il faut une bien grande vitalité pour maintenir et faire vivre intact le "moi " d'il y a quelques semaines. Son ami ne l'a pas oublié, le pauvre Alfred. Mais il l'a rejoint dans la mort et son héritier, le " moi " d'aujourd'hui aime Alfred mais ne l'a connu que par les récits de l'autre. C"est une tendresse de seconde main. ( Prière de ne parler de tout cela à personne ; si le caractère général de ces vérités vous donnait la tentation d'en lire quelques extraits à Gregh ou à d'autres, vous me feriez beaucoup de peine. Si jamais je veux formuler de telles choses ce sera sous le pseudonyme de Swann. D'ailleurs je n'ai plus à les formuler. Il y a longtemps que la vie ne m'offre plus que des

événements que j'ai déjà décrits. Quand vous lirez mon troisième volume celui qui s'appelle en partie a l'ombre des jeunes filles en fleurs, vous reconnaîtrez l'anticipation et la sûre prophétie de ce que j'ai éprouvé depuis. J'espère que ce que je vous ai écrit vous a déjà convaincu et que vous restez à Albi. D'ailleurs j'espère que votre cher Commandant, si vos velléités absurdes persistaient, saurait " commander " et vous " obéir ". Je ne veux pas avoir l'air d'éluder vos questions sur moi-même. Car je sais que vous ne me le demandez pas par politesse ; non je ne me " nourris " pas en ce moment. Mais la fréquence des crises l'empêche. Vous savez que dès qu'elles diminuent, je sais remonter la pente, vous vous rappelez l'année dernière et ma victoire de la Marne. Je regrette un peu ce que je vous ai écrit de Pozzi. Je crois qu'il n'est pas très bien avec Février le directeur du Service de Santé et le côté Galliéni. Du reste tout cela sera sans doute inutile car je ne serai peut'être pas appelé. En tous cas je me suis fait inscrire. Ce qui en dispense c'est une infirmité visible, comme un pouce manquant etc. Des maladies comme l'asthme ne sont pas prévues. Il est vrai que pour mon livre on m'a interviewé dans mon lit ; mais pensez-vous que le Gouvernement Militaire de Paris en sache quelque chose ! Bize fait erreur s'il croit que c'est une dispense légale.
            Mille tendresses de votre
                                                                                                Marcel

            Je reçois à l'instant le certificat de Bize, je vais lui écrire pour lui demander de le faire autrement, sur papier à 0,60, car ce certificat sans valeur de dispense, peut néanmoins le moment venu m'être utile. Mais rien ne presse, je ne serai pas appelé au plus tôt avant un mois ou deux. En tous cas je vais lui écrire.
            P.S. Que ma lettre je vous en prie n'aille pas vous donner l'idée que j'ai oublié Alfred. Malgré la distance que je sens hélas par moments, je n'hésiterais pas même dans ces moments-là à courir me faire couper un bras ou une jambe si cela pouvait le ressusciter.
            3e P.S. Surtout cher petit ne faites quoi que ce soit pour une question de contre-réforme. Ce que vous avez fait était divinement gentil et a été parfait. Mais faire autre chose ne pourrait que m'attirer des ennuis. Je crois que tout se passera très bien. Et d'ailleurs ce ne sera pas avant quelque temps. Que pense le Commandant de la guerre ? comme durée, comme issue, comme présent, comme passé, comme avenir.


                           ( lettre 195 )

                   Fin octobre 1914    

            Cher genstil 
          ( car votre lettre m'a tellement fait rire que je ne peux résister à vous appeler autrement ) vous prenez bien inutilement contre moi la défense de quelqu'un que je vous ai toujours vanté. Quant à vous émerveiller qu'il connaisse :
            Elle mourut un soir de décembre
je vois que vous ignorez que cette chanson fait essentiellement partie de mon petit répertoire, que je l'ai chantée des années non pas certes à vous ni aux moqueurs, mais pour des oreilles complaisantes et des âmes naïves. Les autres traits d'érudition que vous me citez me semblent aller à l'encontre de ce que vous voulez démontrer, car les vers cités n'ont aucun rapport avec ce que vous disiez. Or seule la pertinence de la citation peut faire présumer l'étendue du savoir. Si quand vous me parlez d'Albi je vous réponds
            Quand vous irez dans un de vos voyages
            Voir Bordeaux, Pau, Bayonne et ses charmants rivages
            Toulouse la romaine où dans des jours meilleurs
            J'ai cueilli tout enfant la poésie en fleurs
je prouverais que je ne connais pas de vers se rapportant exactement à Albi et que je suis médiocrement lettré. Mais si comme votre interlocuteur je vous réponds simplement
                                                                                                                  Don Eylau
   laclarenciere.be

        C'est un paysan en Prusse, un bois, des champs, de l'eau
            De la glace, et partout l'hiver et la bruine ( Victor hugo )

il vous montre qu'il ne connaît rien précisément se rapportant à ce que vous dites. Sans doute les événements actuels facilitent les choses, car il n'est pas hors de propos de dire au roi d'Italie qu'il peut être " à son gré " :
            Magnanime ou couard
            Cruel comme Guillaume ou bonhomme comme Edouard.
            
            Pour ce dernier on pourra dire :

            Tous chantent, légers, fiers, laissant flotter leurs brides
            C'est Mar, Argyle, Athol, Rothsay, roi des Hébrides
            Graham roi de Stirling, John Comte de Glasgow
            Ils ont des colliers d'or ou de roses au cou.
            Lord Kane est assisté de deux crieurs d'épée. ( TS Victor Hugo )

             Mais pour le premier

            " J'ai le Rhin aux sept monts, l'Autriche aux sept provinces
            Mon sceptre est salué par cent vassaux, tous princes.
            Gand est fille de Troie et mère de Grenoble
            Isidore la nomme une fille très noble
            Les Français ne l'auront jamais. " Il s'appuyait
            Sur le Turc, il régnait sur l'Europe, inquiet
            Seulement du côté de la sombre Angleterre

            ( je suis dérangé, je continuerai cette lettre demain ).
            Mille tendresse de votre Marcel. Ce n'était pas de cette dame que je parlais - mais de notre bon docteur. Hélas sa femme m'a l'air bien malade.



                         
                                      




                  







jeudi 10 octobre 2024

Lettres de Proust à Reynaldo Hahn 155 / 168/ 169/ 179 ( Correspondance France )

 insidewalk.net


           .

                                             ( Lettre 155 )

                                            Lettre au chien de Reynaldo Hahn
   
            Mon cher Zadig
            Je t'aime beaucoup parce que tu as beaucoup de chasgrin et d'amour par même que moi ; et tu ne pouvais pas trouver mieux dans le monde entier. Mais je ne suis pas jaloux qu'il est plus avec toi parce que c'est juste et que tu es plus malheureux et plus aimant. Voici comment je le sais mon genstil chouen. Quand j'étais petit et que j'avais du chagrin, ou pour pour quitter Maman, ou pour partir en voyage, ou pour me coucher, ou pour une jeune fille que j'aimais, j'étais plus malheureux qu'aujourd'hui d'abord parce que comme toi je n'étais pas libre comme je le suis aujourd'hui d'aller distraire mon chagrin et que j'étais renfermé avec lui, mais parce que j'étais attaché aussi dans ma tête où je n'avais aucune idée, aucun souvenir de lecture, aucun projet où m'échapper. Et tu es ainsi Zadig. Tu n'as jamais fait lectures et tu n'as pas idée. Et tu dois être bien malheureux quand tu es triste. Mais sache mon bon petit Zadig ceci, qu'une espèce de petit chouen que je suis dans ton genre, te dit et dit car il a été homme et toi pas. Cette intelligence ne nous sert qu'à remplacer ces impressions qui te font aimer et souffrir par des facsimilés affaiblis qui font moins de chagrin et donnent moins de tendresse. Dans les rares moments où je retrouve toute ma tendresse, toute ma souffrance, c'est que je n'ai plus senti d'après ces fausses idées, mais d'après quelque chose qui est semblable en toi et en moi mon petit chouen. Et cela me semble tellement supérieur au reste qu'il n'y a quand je suis redevenu chien, un pauvre Zadig comme toi que je me mets à écrire et il n'y a que les livres écrits ainsi que j'aime. Celui qui porte ton nom, mon vieux Zadig n'est pas du tout comme cela. C'est une petite dispute entre ton maître qui est aussi le mien et moi. Mais toi tu n'auras pas de querelles avec lui car tu ne penses pas. Cher Zadig nous sommes vieux et souffrants tous deux. Mais j'aimerais bien aller te faire souvent visite pour que tu me rapproches de ton petit maître au lieu de m'en séparer. Je t'embrasse de tout mon cœur et je vais envoyer à ton ami Reynaldo ta petite rançon.
            Ton ami
                         Buncht  


                                         ( Lettre 168 ) 

                       Juillet-Août 1912                                                                    commedesfrancais.com


            Mon petit Guncht
            Puisque tu renonces tellement ta patrie Paris je ne sais comment te saluer, et te prie de ma songer un peu. Regarde cette lettre mon cher ami. Tu verras que j'ai pensé à te faire écrire plutôt par Boltaire et Perlaine. Et c'est parce que Charavay n'avait pas que je t'écris misérablement moi-même quoique tu sois un si dédaigneux militaire qui ne pense plus qu'aux grandeurs et aux servitudes de cet état que j'aurais voulu embrasser. Et je regrette que je ne l'ai pas fait. Car peut'être santé aurait été moins moschante. Je pourrais te démontrer si mieux que je pense que toujours à toi que par la lettre Charavay mais c'est parce qu'elle est là et que je te sens devenir si militaire. Je te salue bien tendrement et t'approuve beaucoup de rester un peu dans la garnison. Comme toi Guncht fit, quand, son service fini, il ne peut se décider à quitter Orléans.
            Je te donne mon petit bonsjour.

            BUNCHT
         

                                     ( Lettre 169 )

                            Mi-juillet 1912

            Mon cher Genstil
            J'ai pris froid et je tousse un peu et ai une espèce de petit rhumatisme. Ce n'est rien mais je n'ose pas me lever et c'est une cruelle souffrance morale pour moi de ne pas aller vous voir aujourd'hui ; mais j'ai mis beaucoup de tricots pour avoir chaud et je pense être bien demain et aller chez vous.
            Votre petit
                                                                                          Birnuls Marcel

            Mon cher Genstil je voudrais bien que vous veniez demeurer chez moi. Je ferais arranger ma
salle à manger qui est très grande, sans que vous vous en rendiez compte, en chambre à coucher pour vous. Je ferais mettre double porte au petit salon qui serait votre salon et où vous feriez musique aussi fort que vous voudriez. Vous auriez salle de bains et cabinet de toilette, Céline vous ferait la cuisine et ainsi vous n'auriez pas l'ennui d'avoir à faire des comptes, du ménage etc. Et si meson vous déplaît je déménagerais et irons où vous voudrez. Qu'en pensez-vous ?


                                                ( Lettre 179 )

                                            Fin janvier 1913

            Mon cher petit Binibuls
            Je t'envoie encor un nouveau bonsjour et je te salue bien. Hambourg a l'air très joli. J'avais voulu t'envoyer un article de Bidou mais il était trop entvieux. Mais ce qui eût pu peut'être balancé un peu l'ennui de l'article eût été sa méchanceté pour l'auteur quand tu sauras que ce dernier " n'est autre " que Lucie Besnard. Au reste le public ne m'a pas paru d'un autre avis. La Folle Enchère ne me semble pas avoir été un succès fou. Quant à Fervaal je ne sais ce qui s'est passé mais le jour où on devait la donner on a joué à sa place Salomé ou... Aïda, une autre fois Faust, puis Le Sortilège, et enfin on annonce le départ en congé de Muratore ( " superbe Fervaal " ). A moins d'être Bréval, on peut accepter de chanter un opéra de d'Indy sans crainte d'être surmené ! - Quant à La Folle Enchère dont le Figaro a publié une scène " capitale " ( comme une exécution ) ( mais faible comme exécutive ), il est étonnant qu'on médite sans cesse Novalis, Shakespeare, Kuno  Fisher et Jean-Paul Richter pour rendre des points, quand on écrit, à Lauzanne ( non pas même Stéphane mais Duvert etc ). Ainsi Saussine compare anxieusement  Wagner, Bach et Chausson dans sa tête, mais au piano semble n'avoir jamais lu que Poise. Tels sont ô Reynaldo les étonnements de ton pauvre Ali. J'ai lu dans Le Figaro une lettre de Loti sur les constructeurs d'hôtels qui dépasse en violence celle sur les égorgements de turcs. Mais il les appelle des cuistres. Je ne croyais pas que ce fût le sens de ce mot. Je te bonjoure.
            Brülez ma lettre vite.

          P.-S.- Quel est le comble du snobisme pour Mme Blumenthal : chercher dans le Gotha  Viollet le Duc et le Roy d'Etiolles. - Ou bien celui-ci : ne supporter que trois artistes ou lyriques : Baron, Duc, et Prince, et à Offenbach préférer... Comte - Offenbach. Excuse ces jeux innocents. T.S.V.P. Etes-vous curieux de savoir comment mon porte-cigarettes ( 350 f ) a été accueilli par Calmette. Je le lui ai porté, dans sa boîte, je lui ai dit : " Je voulais venir la veille du jour de l'an avec le petit porte-cigarettes aussi simple que possible " et je l'ai posé ( dans la boîte à côté de lui ). Il a haussé les épaules d'un air affectueux sans rien dire, j'ai regardé la boîte sans rien dire, j'ai regardé la boîte comme pour dire : "ouvrez ", il a regardé la boîte d'un air vague, n'a pas ouvert. Il m'a dit : " J'espère bien que Poincaré sera élu ", m'a reconduit jusqu'à la porte en me disant d'une voix chaude et modulée " Ce sera peut'être Deschanel ". J'ai jeté à mon porte-cigarettes caché dans sa boîte un regard : " Aimez ce que jamais on ne verra deux fois ." Je suis parti, Poincaré a été nommé, mais Calmette ne m'a jamais écrit.

































  


vendredi 27 septembre 2024

Lettres de Proust à Reynaldo Hahn 149 /151 / 153 ( Correspondance France )

 connaissancedesarts.com







                                       ( Lettre 149 )

                     Début juillet 1911

                  Cabourg

            Plutôt que d'aimer un meschant
            Contre toute espérance
            Qui fier, et sans raison, de son art et son chant
            Ne répond pas à ma souffrance !
            Er sur les flots d'azur où mainte voile cargue
            Voit venir mes dessins,
            Mais lui ne répond pas, en fait fi, et me nargue
            A dessein !
           Sur le roc arc-bouté comme dans une église
           Il regarde fuser
           Le flot décomposé qui bout et s'opalise  
           Et l'écoute jaser        
           Dans la grotte il descend quoique n'étant pas brave,
           Hasarde un pied mal sûr,
           Et voit sur les cristaux le flot secret qui bave
           Des améthystes et de l'azur ;
           Puis du fond des palais il remonte en fringale
           Car il a toujours faim
           Et dans son cher palais qu'il prétend avoir fui
           La nourriture poissonneuse ou végétale
           Se succède sans fin !
            Alors, Sarah, Clairin, s'exclament " ô mon maître
            Que vas-tu nous chanter ? '
            Mais lui répond " ne pourrions-nous bientôt nous mettre
            à dîner ? "
            Puis il descend au port, accoudé sur le môle
            Ne pense point Marcelche,
            Mais se dit : je pourrais aller voir à la Baule
            Risler aux yeux de Welsche.
            Il revoit le Palais, Sauzon mais n'a point cure
            Des souvenirs défunts
            Ne donne nul penser à l'autre Dioscure
            Qui n'aime pas trop les parfums.
             Assez
 
                                sans signature

                                      (  Lettre 151 )

                         25 juillet 1911

            Grand Hôtel Cabourg
            Monsieur mon bunibuls
            Je pense beaucoup à toi, et je ne t'écris pas parce que Cabourg ne me réussit pas cette année et que j'ai beaucoup asthme. Imagine-toi mon bunibuls que tous les soirs quand le soleil se couche et que je n'ai pas encore allumé l'électricité, je pense à toi dans mon petit lit avec un peu de chasgrin, et à ce moment de grosses femmes viennent jouer au loin sur la plage des valses avec des cors de chasse et des pistons jusqu'à ce qu'il fasse nuit. C'est à se jeter dans la mer de mélancolie. Je crois que tu vas vraiment être décoré et malgré et malgré, je ne peux pas dire quel plaisir bête mais ineffable cela me fera. Adieu mon genstil trop à vous dire et peux pas en ce moment.

                   B.
            Hector a meublé l'appartement au-dessus de sa nouvelle boutique qui semble du dernier confort et élégance. Recommandez cet appartement si vous avez des amis qui vont à Versailles car je crois qu'on y serait très bien et en plus servi par eux.  


                                      
                                  ( Lettre 153 ) 

                           Août 1911

            Cabourg
            Cher petit Gunimels               
          Tu es si faschant dans tes bensonges que tu dis que je n'ai pas une dactylographe. Alors lis donc ceci qui est joint à ma lettre. Genstil le sujet triste auquel tu fais allusion par suite d'une lettre que tu as reçue ( désastre prochain etc ) a été l'objet de correspondances que je taisais par discrétion. Mais il faudra que j'en parle à mon Gunimels ( après des serments effroyables ). Quant à ton petit chouen, je le considère comme inexistant tant que tu ne m'en as pas dit le prix et que je ne l'ai pas hacheté. J'ai eu la visite de quelqu'un que j'aimerais bien si vous ne le déclariez inacceptable, c'est Neufville  Je dois dire du reste qu'il m'a dit des " Voyez-vous le vilain égoïste ! " qui étaient assez " En voilà des 
manières ". Je crois que je vous aviez déjà fait remarquer que le substantif accolé le plus souvent à éternel c'était cigarette. De même savez-vous quelle est l'épithète qu'on joint le plus souvent au nom de Michel Mortier, c'est " ce diable d'homme ". Il faut ajouter qu'Astruc, Frank, Samuel et Marieton sont prétendants au même titre.
            Les Plantevignes ne sont pas ici. Ils ont cette année " délaissé Cabourg au profit de la Mer de glace " ce qui est assez Labiche. - Autre mot qu'on dit souvent ( analogue à Je n'ai pas de succès avec mon thé ) " Ca a l'air bon ce que vous mangez là. " Vous m'avez envoyé Genstil une petite préface où il y a une page ou deux pas mal mais rien d'inouï. Mais ce que vous dites à la fin sur le chant est ce que je connais de plus beau dans aucun écrit sur l'art et enfonce rudement Les Sept Lampes de l'Architecture ( malgré l'analogie de pensée avec La Lampe du Sacrifice ) et La Métaphysique de la Musique de Shopenhauer ( ! ) Il faut que cela soit publié à part. D'ailleurs cela ne fait rien que cela ait paru à l'occasion du livre de ce chanteur réfractaire et désabusé, c'en est déjà séparé et classique. D'autre part l'allégresse à vouloir décourager est Molieresque et charmante.
            Genstil j'aurais mille choses inouïes à vous raconter, dans le sens où vous prenez ce mot, et dont la moins piquante est le Prince Constantin R ( ...  )....... Mais je suis trop fastigué.
             J'ai vu hier Calmette à qui j'ai dit la délicatesse de votre regret ( c'était la première fois que j'avais pu le joindre ). Désespérant de le surpasser à la minute même il m'a demandé votre adresse actuelle pour vs dire son admiration, son affection son espoir que vous serez prochainement décoré. Il pense que vous êtes à Brusselles ( ! ). J'ai eu la honte d'avouer que j'en savais rien et que je vous croyais à Paris. Il m'a offert un verre, j'ai dit assez vulgairement que c'est moi qui aurais voulu le lui offrir, et alors sur ce ton que vous lui connaissez il m'a dit : 
            " - Cela n'a pas d'importance, pourvu que nous soyons ensemble ! "
Je crois au contraire qu'il déteste me rencontrer. J'ai vu Maurice de Rothschild ( et d'autres ) à un bal qu'a donné d'Alton. Je dois reconnaître, après m'être élevé sur ce qu'on disait de sa folie, et, si gentil qu'il ait été avec moi, qu'il a été " impossible ". Sa femme m'a paru crispante. J'ai cru devoir ( c'était à l'hôtel à Cabourg qu'étai le bal de d'Alton ), comme vous m'aviez présenté à lui. Mais il m'a regardé d'un air tellement stupéfait que je n'ai pas insisté. Adieu mon vieux genstil, je ne peux pas dire que je pense souvent à toi, car tu es installé dans mon âme comme une de ses couches superposées et je ne peux pas regarder du dedans au dehors, ni recevoir une impression du dehors au dedans, sans que cela ne traverse mon binchnibuls intérieur devenu translucide et poreux. Adieu mon petit chouen.

fr.muzeo.com                                                     GROUPE.


             Miss Teyte chante régulièrement au Casino mais j'ai toujours été trop malade pour aller l'entendre" A ce titre " elle a paru au bal de d'Alton entre les Noailles et les Bauffremont.

            Concours de choses valant de l'or pour la souffrance qu'ils causent aux dents et qui est égale à une aurification. Présidé par le critique musical du Journal...
            1° Les interviews où on appelle Michel Mortier " ce diable d'homme ".
            2° Ceux où après avoir nommé le vicomte de Breya on ajoute entre guillemets " le roi des impressarios ".
            3° Quand on félicite le Directeur de la Scala d'avoir réuni " l'hilarant Dranem, l'excentrique Sinoël la talentueuse de Lilo ". 
                                                        
 


 







                   

dimanche 15 septembre 2024

Lettres de Proust à Reynaldo Hahn 138/ 139/140 ( Correspondance France )

 plazzart.com







                   


                           ( Lettre 138 )

               
               Août 1910
                       Cabourg

                        Jeudi.

            Mon petit Bunchtniduls
           Je vous ai hescri et deschiré, hexpliquerai. Pouvez-vous me dire si Darcissac est à Paris car je souffre tellement des dents que je reviendrai peut'être pour le voir. Vous ne m'avez pas répondu pour Guiraud Rivière dont je n'aurais peut'être pas besoin, mais Ulrich ( confidentiel ) s'est éclipsé par suite d'histoire amoureuse, séquestre, recherché par ses parents ( tombeau ) et je ne me soucie point dans ces conditions de le faire venir à Cabourg où j'aurais l'air de le cacher. D'ailleurs je vais peut'être être forcé par dents et dents de rebenir. J'ai reçu une lettre très gentille de Madame Lemaire et y aurais déjà répondu si je n'étais souffrant.
            Avant de vous dire adieu je veux vous dire nouvelle que ne savez pas, c'est que vous êtes excessivement guerchtnibels.

                                     B.

            Si vous restez Parigi vous confierais peut'être mission de haute confiance. Vous ai-je dit qu'il y a ici les Roussy et Valentine Thomson Nous avons déploré que mon Bunchtenduls ne soit pas encore décorsé. Croyez-vous que Williams fasse plus ou moins mal que Darcissac pour mettre de la gutta etc. Est-il plus doux. - Les appels de Flaubert disant à Bouillet dans sa solitude :
            " Es-tu content de moi " ou d'une petite fille à sa poupée ne sont rien auprès de mes paroles à haute voix toute la nuit :
            " Ô mon bunibuls ne touves-tu pas que c'est assez genstil etc. "
Le nom de Reynaldo comme dirait Virgile ( et tout aussi naturellement ) va peut'être jusqu'aux oreilles de mes amis Leclanché, mes voisins.                                                           collections-mba.nancy.fr



                                            ( Lettre 139 )

                                 Août-Septembre 1910

            Mon cher petit Binibuls
Je te dis un très petit bonsjour parce que et parce que. T'ai-je dit que ici les Roussy et Valentine Thomson, lui ( Roussy ) exemple de la vulgarité médicale.
            Le Père Plantevignes qui a des furoncles depuis un an auxquels tous les traitements y compris la staphiline n'ont apporté aucun soulagement voudrait savoir l'adresse d'un bon médecin homéopathe. Comme tu m'as parlé d'un et d'un très fort, dis et dis. Sais-tu quel est celui qui soigne Pillaut et celui d'Henraux ? Je te préviens de ne pas te servir pour rien de la mycolisine ou nom approchant. J'ai appris que cela peut donner de la température et même assez élevée. Pierre Laffite est ici regrette beaucoup que tu sois au Journal car il t'aurait demandé plutôt pour son journal à lui. Je t'envoie ô mon maître l'affection de ton enfant, de ton frère, de ton ami, de ton petit malade. Adieu mon vieux Reynaldo.                     Marcel.
             Un jeune pianiste nommé Schmittz accompagnait ici Litvine ainsi qu'un violoncelliste professeur au Conservatoire du Mans qui est ami de Nicolas et prend l'apéritif avec lui. J'ai été reboulé ce matin parce qu'on veut dans le  magasin de meubles contigu à ma chambre chercher des meubles pour fairere un salon à la Cavalieri. Mais je ne l'ai pas vue. En revanche 2 beautés une Mlle Gladys Snellenburg ( ni Cléo ni Dsse de Morny ) et une Mme Hamoir ( née Vanessa ). Et Mme R. la trouves-tu une beauté, mon enfant.                                                                                        
                                                                                                                                    wikiart.org

                                 ( Lettre 140 )

                             16 septembre 1910.

             Cabourg
             Mon petit Bunibuls chersi
             J'ai préféré hescrire à Maria que toulougrasfier parce que beaucoup pensé et pensé et ému de sa gentillesse et remercie mieux letterch. Mais lui ai dit que trop festonné ( nte de l'éd. fatigué ) ne vous écrivais pas à vous et vous et vous dise et dise. Mais bien que n'ayant plus un muscle dans les doigts ni une place nette dans la tête, je ne peux pas me kousché sans dire aussi mon remerciement à mon trop genstil Gentils que je bénis de toute sa bonté inlassable pour son Gunimels.
            Adieu et merci mon bon Bunimels et Guninuls.
            Merci et Adieu,
            Adieu et Merci,
            Merci et Merci
            Bir ni muls
            Buncht ni guls

 

   









                   






























                       

lundi 9 septembre 2024

Lettres de Proust à Reynaldo Hahn 111 /112/137 ( Correspondance France )

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                                 (  Lettre 111 )

                          Juillet 1908

            Mon cher Mintchniduls
            J'ai été tellement fasché par votre lettre chargée à balles que je ne vous écrirais pas si ce n'était pas vieille habitude d'ordre d'accuser réception d'arsgent et arsgent. et vous dirai de vive voix que et que. Sachez que puisque vous êtes ainsi avec moi je suis décidé dorénavant à donner quelques fêtes où je vous paierai plus cher que la Potter Palmer pour que vous ne puissiez pas refuser, et m'adresserai à vous par l'intermédiaire de la maison Dancelot.
            Sachez qu'hier soir, après maintes lettres échangées, sur un ton pontifical mais pressant, le fatal Comte est venu me lire puis me donner le livre su Yturi où nous " trinquions " tous et où il y a de belles lettres de Bruncht ( Reynaldo ), du " Hahn qui ne m'aime pas ". J'aurais voulu que vous l'entendissiez sur le coup de 2 heures du matin, sans pitié de Gagey, s'écrier en frappant les talons : 
            " Et maintenant, Scipion et Lelius, Oreste et Pylade, Hora et Posa, St Mars et de Thou, Edmond et Jules de Goncourt, Flaubert et Bouilhet, Aristotèle et Pythias, accueillez-moi, j'en suis digne, dans votre te groupe suréminent. "
            Mais comment me confier à un homme qui me fait l'injure de m'envoyer 750 francs en billets exotiques, dont j'ignore l'usage et qui ne sont même pas assez minces pour allumer poudre Legras.
            Hasdieu gensti
            Rensvoyez-moi letterch.                                                                        severinericher.fr    


             BINCHT.
 

              Dans le livre de Montesquiou une lettre du Pce de Radolin l'assurant de sa sympathie pour la perte cruelle etc. Il eut mieux fait d'en garder un peu pour Eulenbourg.  


                            ( Lettre 112)

                        Juillet 1908

                      Grand Hôrel Cabourg

            Mon petit Bunibuls
            Je sens que je suis odieux en vous demandant ceci. Mais enfin voilà. Nicolas  ( nte de l'éd. Valet de chambre de Proust ) doit faire ses 13 jours le 1er août.
            Mme Thomson a demandé un sursis pour lui au Gal Dalstein qui probablement s'est contenté de dire à son colonel de voir s'il était malade car au lieu de lui envoyer un sursis, on le convoque pour être examiné à Paris dans 2 jours. Il est assez souffrant pour être ajourné mais je crois que les médecins militaires  le prendront, d'où désarroi pour moi obligé de revenir si je n'ai pas de valet de chambre ici. Et dans l'état que Bize lui a reconnu, cela lui fera mal. Je n'ose vous demander de demander ce sursis à Picquart car je sais que vous lui avez déjà demandé quelque chose, et aurez encore à lui demander ( quoique paraît-il il va quitter le ministère ). C'est ainsi que je n'ai jamais osé vous demander de lui parler de ma réforme. Si cependant vous lui parlez de Nicolas, je crois qu'il faudrait lui peindre mon état et lui demander s'il ne peut pas me réformer ( ou si Fallières ne peut pas me réformer je le ferais faire dans ce cas par les Duplay ) sans visite médicale. En tous cas cela ne serait pas pour maintenant. Croyez-vous que pour le sursis de Nicolas vous ayez quelqu'un d'autre. Il vaudrait mieux pas Mme Lemaire, car je compete lui demander en Octobre ( tombeau ) un sursis pour moi, sans cela il faudra que je fasse treize jours en Octobre et cela sera plus dangereux pour moi que pour Nicolas. Er d'autre part ( d'autre part se rapporte à : pas à Mme Lemaire, il faudrait quelqu'un du Ministère. Sans cela cela fera la même chose que pour Thomson et rien ). Il faudrait un Targe ( mais surtout ne sachant pas qu'il s'agit de mon valet de chambre pour quand on lui demandera mon sursis à moi ) disant :                                  " C'est entendu, que M. Cottin ne s'occupe de rien, qu'il nous envoie sa convocation, c'est rayé ! "  Répondez-moi par une petite letterch ce que vs pouvez sans vous faire blanchir cheveux pour cela. - Je ne sais si je vous ai dit que je ne veux plus arsgent ou je me fasche. J'ai dit à Nicolas que c'était de l'argent que vous aviez gagné dans une affaire où je vous avais intéressé et que par scrupule insensé vous me rendiez. Et chaque fois que quelque chose est trop cher il dit :
            " Il faudrait dire à M. Hahn d'en envoyer encore. " 
Si vous venez sur cette côte feriez bien mieux d'habiter dans l'admirable hôtel de Cabourg, où chaque chambre a une salle de bains etc., que chez les Reszké.
   
    kerdonis.fr                                                                                                  H.
            Vous pourriez en tous cas attendre pour rien faire pour Nicolas le résultat de la visite médicale. Vous écrirai mais pensez-y d'ici-là car je serai dans l'incertitude sans cela jusqu'à la dernière seconde. Dites-vous bien que je crois que vous ne pourrez pas faire cela et donc que je n'aurai pas de déception si vous ne faites rien. Et je vous aurai tout de même beaucoup de gratitude car je sais que rien que la lettre vous aura été désagréable.   



                                                ( Lettre 137 )  

                                    Eté 1910
             Cabourg
             Mon cher petit Vunchnibuls,
             Vous êtes tellement gentil, tellement buncht que votre Guncht ne sait comment vous remerkcier. Comme je reçois votre petite despêche à 8 heures du soir et que toulougraf est fermé, je vous écris lettre où détails que dépêche ne peut donner. Je ne connais plus hélas qui que ce soit dans l'armée, mon vieux Khopff est mort. Et quand Nicolas a dû faire ses 13 jours il y a 2 ans, j'ai fait des pieds et des mains, Mme Thomson a écrit et agi auprès du Gal Dalstein qui a promus, et Nicolas n'a pas moins fait ses 13 jours ce qui m'a ennuyé pour lui et d'autant plus gêné pour moi que j'étais à Cabourg sans personne. Or, écoutez-moi. 1° le moins important. Le frère de Calmette est actuellement Directeur du Service de Santé du Gouvernement Militaire de Paris, et je crois que si quelqu'un peut c'est lui. Je suis un peu en délicatesse avec Calmette, ce qui m'a même empêché de demander pour moi que son frère me réforme. Mais si cela vous ennuie d'écrire à Calmette, je le ferai. Je ne sais s'il est déjà Villa des Tamaris à Houlgate. Je ne le crois pas. En tous cas si vous lui écrivez Personnelle faire suivre à Paris il l'aura. 
2° Bien que cela paraisse invraisemblable mais j'ai pu en avoir la preuve au moment des 13 jours de Nicolas, tandis que des gens qui avaient des recommandations de Dalstein etc etc etc faisaient tout de même leurs 13 jours, des garçons qui sans invoquer aucune raison de santé disaient Mon service dans tel hôtel, ou auprès de tel maître, ou pour telle moisson, exige que je sois présent maintenant, je prendrai ma place, mais je pourrai dans 6 mois, obtenaient presque infailliblement un sursis ( sans recommandation par lettre à l'autorité militaire ) en allant déposer sa demande à la gendarmerie du bureau de Recrutement, dont il fait partie, qui doit être le Bureau Lannes, mais il doit savoir. Une fois le sursis obtenu vous verriez. Ou alors sursis pour raison de santé par Calmette. Cher Bunibuls si cela ne vous gênait pas, j'aimerais mieux que vous ne veniez pas hasbiter maintenant meson parce que travaux vous gêneraient. Naturellement si cela ne vous gêne en rien et comme je sais que vous ne venez que pour me rendre service, sans cela meson est à vous, comme toute ma personne et tout ce que j'ai. A votre petit retour d'Allemagne vous viendriez hasranger journée. Hasdieu petit buncht, Nicolas léger comme le vent malgré sa corpulence sanchopancesque va porter immédiatement poste cette missive. Je suis kousché et souffrant et méchant bruit. Hasdieu.

                                         M. P.                                                                              kerdonis.fr


            Dites à Maria que je perds près de 50 000 fr. par la crise américaine et un peu moins sur les caoutchoucs  et pétroles. J'ai vaguement l'intention si je reste de faire venir Ulrich comme secrétaire. Si vous pensez que cela peut être très agréable à Guiraud Rivière je pourrais peut-être le faire venir à la place.