NOA
Dernier volume d'une trilogie au titre général Les Neuf comprenant " C'est arrivé la nuit " puis " Le crépuscule des fauves " et enfin " Noa " prénom d' un personnage disparu au cours du premier volume, à Tel Aviv, amie très proche de Janice, membre des Neuf et journaliste normalement apointée par un rédacteur en chef protecteur et inquiet des risques et des retards pris pas la jeune femme. Ils sont neuf réunis après un choc, une perte, un désir de vengeance ou de remise en ordre, selon leur conception ou toute autre raison réunis sans s'être jamais rencontrés, grâce à leur habileté, leur goût pour l'utilisation d'internet. Manipulation intensive et devenus hackers, obsessionnels sûrement, prennent des risques insensés, entrent dans les conversations téléphoniques, les mails, suivent au plus près certaines personnalités chargées des plus hautes responsabilités de sociétés ou d'Etats. Pour l'exemple l'un dirige une société pharmaceutique en charge de la production d'insuline, mais doses insuffisantes pour profits supérieurs, d'autres préparent une Révolution mondiale. Chacun des Neuf, moins de quarante ans tous, durant quelques mois parcourent la planète, l'Europe, de l'île de Jersey, où Janice frôle l'arrestation, à Kyiv ou l'on apprend le nom particulier des petits bus, passant par Rome, Copenhague, la frontière turco-syrienne où des Kurdes vivent sous tentes et baraquements, porteurs peut-être de renseignements aideront-ils Maya, parisienne, dirige une agence de tourisme proche de la place de l'Alma, recherchée par les Turcs. Un réseau souterrain permet à chacun de sauter un obstacle. Voyages incessants, politique actuelle, opinions tranchées, les volumes se suivent, nous vivons l'aventure, épuisés, un peu ahuris par la facilité des hackers à entrer dans les plus défendus des smartphones, ordinateurs et autres. Quittons le restaurateur hackeur madrilène, frère de Cordélia et amoureux toujours de son amour morte au Canada faute d'insuline bien dosée, tous toujours nous obligent à tourner les pages de ce thriller. Quelques Robin des Bois, neuf moins un, volent d'un avion l'autre du meilleur hôtel de Londres aux faubourgs ,. Passionnant, déroutant, des considérations politiques affirmées telles celles d'un journaliste, romancées, ou pas du tout. Lecteurs impertinents apprécions les heures passées en compagnie de personnages sympathiques, symboliques,.
d'un auteur beaucoup lu par un public qui n'ose pas souvent l'avouer. Ca va vite, c'est puissant, épuisant, déroutant et passionnant Bonne lecture ( environ 1 200 pages les 3 volumes ).
Le chat qui parlait dindon
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Journal inquiet d'Istanbul
Ersin Karabulut jeune graphiste habite Istanbul, en Turquie et précise, carte à l'appui ".... Juste entre l'Asie et l'Europe..... " Ses parents sont tous deux enseignants. Pour améliorer la vie quotidienne le père peint des petits tableaux, puis les acheteurs ayant quitté la partie asiatique d'Istanbul où ils habitent parce que moins chère que l'Istanbul côté Europe, le papa loue une boutique et peint des banderoles et pratique ainsi le graphisme. Enfant Ersin a découvert les bandes dessinées. Devenu fan absolu il récupère même les brochures abîmées dans les poubelles, les restaure et conserve. Pour nous conter et dessiner cette partie et la suite de sa vie il s'imagine petit enfant observant ses activités. Mais l'enfant Esrin, il a une sœur aînée, découvre Beyoglù, quartier chic, animé d'Istanbul rive européenne, où se concentre tout ce qui participe des arts. Entre autres les éditeurs de bandes dessinées. Les années passant les mœurs durcissent. Partisans religieux et politiques obligent Papa Karabulut à fermer boutique. Le parti d'Erdogan, devenu premier ministre, et très populaire à l'époque, les partis de droite et de gauche, l'inflation, obligent le jeune bédéiste qui a trouvé une maison d'édition et s'intègre à la mouvance des dessinateurs critiques à l'égard des politiques au risque d'arrestation, ce qui inquiète ses parents kémalistes chez qui il habite encore. Ils veulent qu'il reprenne des études de droit. Esrin bédéiste de cœur et ayant un public fidèle obéira-t-il à son père ou au directeur de la revue qui l'emploie. Panorama de la vie stambouliote, turque en général ces dernières années. En fin de volume une double page de photos de la famille Karabulut. Une suite est annoncée. Bonne BD, personnages têtes lunaires, des yeux comme des œufs au plat. Personnages sympathiques, pas tous. Plaît aux uns et aux autres. Bonne lecture, bonne BD.
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