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samedi 1 août 2020

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 125 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )

Figure 3 - nº 26, 28 septembre 1901: “S.M. ÉDOUARD VII, Roi d’Angleterre, Empereur des Indes” que le caricaturiste — qui utilise ici à merveille la polysémie du mot “foudre” — appelle “Le Foudre de Guerre”


                                                                                                                              16 Septembre 1664

            Levé de bonne heure et à mon bureau, très occupé toute la matinée à mettre des papiers en ordre. Entre autres, Mr Gauden venant me voir j'eus une bonne occasion de lui parler de son présent, ce qui était pesant jusque-là de n'avoir pu faire, parce que je craignais qu'il ne me l'eût envoyé pour me tenter de prendre son parti dans l'affaire des subsistances de Tanger. Mais il m'assure que non et qu'il tient ma personne et ma conduite dans ces circonstances en haute estime. Je n'avais fait que ce qui était séant Et que ce présent était en reconnaissance des bons offices que je lui avais jadis rendus en réglant ses affaires, ce que je fus fort aise d'entendre. Et, le cœur en repos, et avec une grande joie, je le saluai et me remis à mon travail.
            A midi à la Bourse où, comme convenu, je rencontrai sir William Warren, et ensuite à la taverne du Soleil, où il m'apporta seul à seul 100 livres dans un sac, pour lesquelles je lui offris de lui donner un reçu,  mais il me dit que non pas, qu'elles m'appartenaient puisqu'il me les avait promises il y a peu, et qu'il était bien aise, comme je le lui avais dit deux jours auparavant, qu'elles me rendissent aujourd'hui service. Et il me les donna fort obligeamment, et moi tout aussi joyeusement, transporté même, je les ramenai chez moi dans un fiacre, lui-même ayant pris soin exprès que nul ne pût nous voir procéder, quoique j'eusse volontiers amené un domestique avec moi pour les recevoir, mais il me conseilla de le faire moi-même.
            Rentré donc avec cet argent et dîné. Sorti ensuite avec mon valet pour acheter diverses choses : des tabourets, des landiers, des bougeoirs, etc., des objets pour la maison. Allé chez le fabricant d'instruments mathématiques à Moorfields et acheté une grande paire de compas. Rencontré là Mr Pargiter qui voulut absolument me faire boire une chope de bière au raifort, que lui et un de ses amis tourmentés par la pierre ont pris l'habitude de boire. C'est ce que nous fîmes, après quoi nous nous promenâmes à travers champs presque jusqu'à la maison de sir George Whitemore, parlant tout le long du chemin de la Russie qui est, dit-il, un triste pays. Et, quoique Moscou soit une très grande ville, c'est à cause de la distance entre les maisons, et elle est peu peuplée comparée à Londres, et ce sont de pauvres masures, l'empereur lui-même vivant dans une maison de bois, tout l'exercice qu'il prend étant de lancer un faucon contre des pigeons et d'emporter des pigeons à quatre ou cinq lieues de là et ensuite de parier sur celui qui rejoindra le premier son pigeonnier. tout l'hiver enfermé chez soi, quelques'uns jouant aux échecs, mais la plupart buvant pour passer le temps. Les femmes sont là-bas tout à fait esclaves. Et il paraît qu'à la cour de l'Empereur aucune salle n'a plus de deux ou trois fenêtres, les plus grandes n'ayant pas trois pieds de large ni de haut, pour garder la chaleur en hiver. Et que le remède universel pour toutes les maladies est d'aller à leurs étuves. Quant aux pauvres, ils entrent dans leur four chauffé et s'y couchent. Peu de science en quoi que ce soit, personne qui parle latin, si ce n'est, peut-être le secrétaire d'Etat.
            Mr Pargiter et moi cheminâmes ensemble jusqu'à la Bourse où nous nous séparâmes.
            Allé acheter encore d'autres choses, puis rentré à la maison et, après un moment, à mon bureau, chez moi, souper et, au lit.                   pinterest.fr  Les 25 meilleures images de vie au 17 ème | Peinture, Peintre ...
            < Aujourd'hui le vieux Hardwicke est venu dégager une montre qu'il m'avait donnée en gage pour 40 shillings il y a sept ans. Je la lui ai laissée. >
            On dit partout que les Hollandais vont certainement prendre la mer cette semaine et mettre le cap droit sur la Guinée, convoyés dans la Manche par une flotte de 42 voiles.


                                                                                                                       17 septembre

            Levé et au bureau où Mr Coventry, très irrité de voir les choses aller si mollement. Et je dois dire que cela me fait craindre chaque jour qu'il n'y ait quelque changement au bureau. Et, à la vérité, je suis ces derniers temps un peu coupable moi-même de négligence, en comparaison de naguère. Mais j'espère revenir au point où j'en étais alors, ma famille étant de nouveau bien établie.
            Dîné à la maison, et au bureau où resté tard à mettre de l'ordre dans toutes mes affaires, et j'eus un après-midi de travail bien rempli et fort satisfaisant.
            Aujourd'hui ma tante Wight a envoyé une nouvelle écharpe à ma femme, avec ses compliments pour les maintes obligations qu'elle a envers elle. C'est-à-dire les diverses choses que nous lui avons envoyées. Je n'en suis pas mécontent, car je vois que mon oncle est si coiffé de la famille Wight que je n'espère guère plus de ce côté. Puis à la maison, souper et, au lit.


                                                                                                                 18 septembre
                                                                                                Jour du Seigneur
            Levés et à l'église, tous. A midi arrivent Anthony et William Joyce, leurs femmes étant à la campagne chez mon père, ils dînèrent avec moi, aussi joyeux que je puis l'être en telle compagnie. Après dîner me promenai jusqu'à Westminster, en les fatigant en chemin, de telle sorte que je les laissai, Anthony à Cheapside et l'autre dans le Strand. Je passai tout l'après-midi dans le cloître, comme convenu avec Jane Welsh, mais elle ne vint pas, ce dont je fus fâché, et repartis en voiture pour l'ancienne Bourse, et de là chez ma tante Wight, et je les invitai, elle et mon oncle, à souper. Puis à la maison, et tantôt ils arrivèrent pour manger une excellente bourriche d'huîtres que Mr Povey m'envoya  ce matin, et nous soupâmes fort gaiement. Et puis prières et, au lit.
            Hier soir, il semble que ma tante Wight envoya à ma femme une nouvelle écharpe, galonnée, en reconnaissance de tout ce qu'elle lui a donné. Il est vrai que de temps en temps nous leur faisons présent de bagatelles, comme des oranges, etc. Mais je vise à obtenir un peu plus que cela de la faveur de mon oncle.


                                                                                                                        19 septembre
 
            Levés, ma femme et moi avons une petite querelle déjà à propos de sa dame de compagnie, car elle trouve que je prends trop soin d'elle en lui rappelant de lui servir la viande, mais c'est vite passé. 
            Donc c'est vite passé et, en compagnie de sir William Batten et de sir William Penn à St James où nous traitâmes nos affaires avec le Duc, puis reparti tout droit à mon domicile, m'arrêtant au café, où excellente conversation avec sir Blunt et le Dr Whistler sur l'Egypte et d'autres choses. Rentré dîner, ma femme a mis aujourd'hui son nouveau costume d'hiver en moire, fort beau. 
            Après dîner je lui donnai 15 £ à dépenser en linge et en articles indispensables pour la maison et pour acheter un costume à Pall. Quant à moi, allai à Whitehall pour la commission de Tanger où le colonel Reymes nous a apporté un compte rendu si complet et si méthodique de tout ce qui se passe là-bas, que je n'en ai jamais vu de pareil ni n'espère en revoir un de ma vie dans aucune affaire publique. 
            La séance levée allai à Westminster chez Jervas et parlé à Jane, que je trouve froide et point tant désireuse de me rencontrer que devant. Et peu importe, je n'en serai que mieux délivré des embarras qui pourraient s'ensuivre, outre l'offense faite à Dieu tout-puissant et la négligence de mes affaires.
            Rentré à la maison en voiture et à mon bureau où resté tard, puis souper et, au lit.
            Je rencontrai aujourd'hui le Dr Pearse qui, parlant de l'insistance que met le Dr Fraiser à faire partir un certain Collins comme chirurgien attaché à la personne du prince Rupert, et il veut le voir partir selon ses conditions à lui et avec telle somme d'argent en mains, me dit, alors que je m'émerveillais que Fraiser pût décider pour le prince avec cette assurance, que Fraiser est tellement en faveur auprès de milady Castlemaine, de la Stewart et de toutes les dames de la Cour, parce qu'il les aide à faire passer leur gros ventre quand le besoin se présente, et auprès des grands parce qu'il leur guérit leurs chaudes-pisses, qu'il peut faire ce qu'il veut du roi, en dépit de quiconque et pour la même raison du prince, puisqu'ils ont tous plus ou moins besoin d'avoir recours à ses services.
            Sir George Carteret me dit cet après-midi que les Hollandais ne sont pas encore prêts à prendre la mer et, pour cette raison, ne peuvent profiter d'un bon vent qui les porterait et nous confinerait au port. Il me dit qu'en outre ils commencent à reculer dans cette affaire et, croit-il, pourraient malgré tout offrir des conditions de paix. Il semble soutenir que le roi y trouvera son compte aussi, et je prie que Dieu le veuille.Figure 8 - nº 109, 2 février 1903: “— Je viens chercher le grand cordon que Sa Majesté a oublié hier...”, dit le majordome à la petite Parisienne. C’est le péché mignon préféré d’Édouard VII.  journals.openedition.org        Figure 13 - nº 404, 16 janvier 1909: John Bull le pompier pyromane dans les Balkans: “Je suis toujours les préceptes des livres saints: ‘Que ta main droite ignore ce que fait ton pied !’”.


                                                            
            Le colonel Reymes me dit, entre autres aujourd'hui, qu'il est clair que si milord Tevior avait vécu il aurait causé la perte de Tanger ou aurait eu le dessein de s'en rendre maître. Il y fit faire au roi de fort grands travaux coûteux et inutiles, et se tenait si diligemment à cette ligne de conduite qu'il décourageait tous les autres négociants à part lui d'y commercer et faisait payer ce qu'il voulait au roi et à tout le monde pour tout ce qui y était importé.


                                                                                                                   20 septembre 1664

            Levé et au bureau, réunion toute la matinée. A midi rencontre, comme convenu, à la Bourse le capitaine Poyntz. Il a une place ou un droit à une place en rapport avec les jeux. Je discutai donc avec lui des améliorations à apporter aux loteries au profit du roi et de celle des Pêcheries. Il me donna quelques lumières dans cette affaire et me dit qu'il m'en fournirait d'autres par écrit.
            Rentré dîner puis sorti pour aller au comité des Pêcheries à la maison des poissonniers, qui se réunit et avança considérablement ses affaires. La séance levée, rentré chez moi et resté tard à mon bureau, accompli beaucoup de travail, et je m'aperçois, avec grand plaisir, que j'ai retrouvé mon ardeur au travail, Dieu me donne de persévérer ! Rentré souper, c'est jour de lessive et, au lit.
            

                                                                                                                        21 septembre

            Levé et en voiture chez Mr Povey, afin de lui faire signer le paiement des mémoires du capitaine Taylor pour le restant du fret de l'Eagle. Je gagnerai donc ainsi environ 30 livres. Puis, avec lui, en voiture jusqu'à Westminster, chez Huymans, le grand portraitiste où je vis encore de très beaux tableaux, et j'ai sa promesse, par égard pour Mr Povey, de mettre tous ses soins au portrait, quel qu'il soit, que je lui commanderai. Et je songe à faire faire celui de ma femme. Mais c'est chose bien étrange à considérer, et dont je dois me souvenir, que je ne suis jamais plus réticent à me dessaisir de mon argent que lorsque je suis le plus occupé à en gagner, comme, Dieu merci ! ces derniers temps j'en ai gagné davantage en un mois, près de 250 livres, que jamais, en une demi-année, à ce que je crois.
            Puis à Whitehall avec Povey, allé à pied jusqu'à l'ancienne Bourse et revenu chez lui pour le dîner, en belle et bonne compagnie, entre autre sir John Sleffington que j'ai connu à Magdalène College, " fellow-commoner ", mon condisciple, mais que je ne connaissais guère, car Dieu sait qu'il était de loin mon supérieur. Je fus, cette fois encore, charmé par la maison de Mr Povey et par ses peintures en trompe-l’œil, d'étranges choses quand on songe comme elles font illusion, au point que c'est, je crois bien, à vous faire hésiter avant de jurer que vous avez jamais rien vu.
            Allé avec Povey à St James, puis à Whitehall pour la commission de Tanger, et j'espère avoir aperçu encore une occasion de gagner un peu d'argent, avec la complaisance de sir William Warren, par la fourniture de planches de pin à Tanger. Et, avec ces espérances, rentré plein de joie à la maison, où reçu l'argent du capitaine Taylor que Will a touché aujourd'hui. Allé au lit grandement réconforté après souper.
            Aujourd'hui, dans une conversation, Mr Coventry m'a donné de grands espoirs que les  Hollandais et nous n'allons pas nous brouiller.


                                                                                                                         22 septembre

            Levé et au bureau toute la matinée. A la Bourse à midi, discuté, entre autres, avec sir William Warren de ce que je pourrais faire pour gagner un peu d'argent en expédiant des planches de pin à Tanger, et lui ai dit l'occasion que j'ai de le faire. Et il me donna quelques conseils, pas aussi bons qu'à n'importe quel autre moment de l'année, mais tels que j'espère pouvoir m'en servir pour gagner un peu d'argent.
            Chez George Carteret pour dîner, seul avec lui et le capitaine Cocke, bonne conversation. Puis à la commission de Tanger à Whitehall, et rentré à la maison où je trouve ma femme un peu souffrante, et elle me dit qu'elle pense être grosse. Mais je ne le crois pas, ni ne le désire. Mais la volonté de Dieu soit faite !
            Resté tard à mon bureau, puis à la maison, souper et, au lit, avec un rhume de cerveau singulier, attrapé en ôtant tout à coup mon chapeau au dîner ( nte de l'éd les hommes portaient normalement leur chapeau à table ), et en demeurant avec le courant d'air dans le cou.


                                                                                                               23 septembre

            Mon rhume et mon mal de tête s'aggravant et la gorge enflammée, je fus en grand tourment toute la nuit. Ma femme non plus n'était pas bien, de telle sorte qu'une servante dut veiller auprès d'elle toute la nuit.
            Demeuré longtemps au lit le matin. Enfin levé et, parmi d'autres, arrive Mr Fuller, le bel esprit de Cambridge et de mon temps le praevaricator. Il resta chez moi toute la matinée à deviser. Ce qu'il voulait c'était faire débarquer un homme, ce que je fis pour lui.
            Dîné sans grand appétit. Dans l'après-midi, à contre-cœur, au bureau. Nous recevons sir George Carteret au sujet d'un arrêt du conseil ordonnant qu'une maison lui soit louée et lui attribuant pour cela 
1 000 £ d'arrhes et 70 £ par an. C'est alors que sir John Mennes profita de la manière la plus puérile et la plus malséante pour nous reprocher à tous, mais surtout à lui-même, qu'il n'était pas apprécié parmi nous en tant que contrôleur de la Marine, ne faisant que signer des papiers, ce qui n'est que trop vrai, et tout le monde avait un palais, tandis que lui n'avait pas de maison où coucher, et il aurait voulu avoir pour se construire une maison, ne fût-ce que l'argent que nous avions dépensé en sculptures. Il ne servait à rien de s'opposer à lui, tout le monde l'endura et se gaussa ensuite de lui.
            Rentré à la maison et resté tard à lire Le Siège de Rhodes à ma femme, puis au lit, la tête fort douloureuse et la gorge fort enflammée.


                                                                                                                   24 septembre

            Levé et au bureau, affaire toute la matinée, puis rentré dîner. Arrive ensuite un certain Phillips qui s'occupe de la loterie et de qui j'obtins de grands éclaircissements à ce sujet. Je l'emmenai avec moi en allant à Whitehall et le déposai à Somerset House. Il me dit, entre autres, que Monsieur Dupuy, qui est si bien en cour auprès du duc d'York et qui est son grand rival, est un fripon et de son état n'est qu'un tailleur.
            A la commission de Tanger où je m'opposai à l'estimation faite par le colonel Legge des approvisionnements à envoyer à Tanger, jusqu'à ce qu'ils en eussent tous honte et qu'il dut, lui, après toute sa bonne administration, son ignorance apparente et sa joie, admettre d'épargner l'argent du roi. Mais plus tard il révéla que son dessein avait été de réserver ces fournitures aux officiers des munitions. Mais Mr Coventry me seconda et à nous deux nous épargnerons dans l'année quelque peu de l'argent du roi. Pour un marché de planches de pin, je m'offre à épargner 172 £ sur 520, et pourtant me propose de gagner moi-même de l'argent.
            Rentré à la maison et à mon bureau. Le travail fait, rentré souper et, au lit, ma tête et ma gorge allant toujours fort mal.
            Ce soir, Prior de Figure 16 - nº 373, 23 mai 1908: “— Quand je pense que nous avons été si longtemps ennemis ‘héréditaires’!”, exclame Armand Fallières lors de sa visite à Londres. est venu me payer 40 £. Je vois que ce pauvre homme laborieux est quasiment le seul de la ville à prospérer et à acheter. On nous a conté aujourd'hui qu'un navire hollandais de 3 ou 400 tonnes, dont tout l'équipage était mort de la peste, était venu s'échouer à Göteborg. 


                                                                                                                      25 septembre
                                                                                                   Jour du Seigneur
            Levé et, comme j'ai toujours mal à la gorge et que ma tête ne va pas bien, nous n'allâmes pas à l'église. Mais je passai toute la matinée à lire L'Amour fou ( Fletcher nte de l'éd. ), une très bonne pièce. A midi arrivent Harman et sa femme que j'ai envoyé quérir pour rencontrer les Joyce, qui ne sont pas venus. Il paraît que Will est tombé de cheval et s'est cassé le nez.
            Nous fûmes cependant aussi gais que je le pouvais en leur compagnie et nous eûmes une bonne échine de bœuf. Mais à cause de mon rhume je n'ai ni goût ni appétit, si bien que mon dîner ne me plut guère.
            Comme il pleuvait ils restèrent à deviser avec nous tout l'après-midi. Et tantôt ils partirent et moi de lire une autre pièce, La coutume campagnarde, qui est bien piètre à mon avis. Puis souper, prières et, au lit. 
 
                                                                                                                        26 septembre

            Levé, me sens de nouveau assez bien, mais avec abondance de croûtes sur la lèvre, mon rhume passant, si bien que je dus porter une grosse mouche de taffetas noir, non que cela ait servi à grand chose. Mais il se trouve que nous n'allâmes point chez le Duc aujourd'hui, je restai donc à la maison, affairé toute la matinée. 
            A midi, après dîner, à la Bourse, puis retour chez moi, à mon bureau, occupé, bien employé jusqu'à 10 heures du soir, rentré souper et, au lit. L'esprit un peu chagrin de ne m'être pas, ces derniers temps, gardé si vif au travail mais de m'être un peu trop soucié de mes aises et de ma maisonnée à l'arrivée de Mrs Mercer et de Tom. Si bien que j'ai négligé Mr Coventry, et n'ai guère paru actif auprès de lui, mais je résolus de m'y remettre. Non pas que j'aie perdu tout mon temps à ne rien faire, mais pour ce qui est de mes aises, quelque peu. Et puis je me suis un peu trop préoccupé de Tanger et des Pêcheries, et cela, aux yeux de Mr Coventry. Mais j'ai de bonnes raisons de porter mes soins sur Tanger, car c'est l'une des plus belles fleurs de mon jardin.


                                                                                                                       27 septembre

            Levé et descendu par le fleuve, d'abord à Woolwich afin de régler quelques affaires pour le roi, en compagnie de Mr Tooker. Puis à bord du navire du capitaine Fisher, que nous louons pour transporter des marchandises à Tanger et, tout le long du chemin, à l'aller et au retour, je lus et discutai certains papiers que ce pauvre homme, pourvu de quelque expérience dont il est plus imbu qu'il ne sied, proposa au roi lors de son retour et où il ordonnait toutes les finances du royaume d'une manière nouvelle. Mais Dieu sait que c'est chose fort insignifiante. Je garde, néanmoins, l'un de ses papiers où il énumère les branches principales des finances publiques, bon à étudier et à retenir. 
            Rentré donc, ayant très froid et craignant d'avoir attrapé quelque douleur mais, Dieu merci ! je me sentis bien après cela. Dîner, et après à Whitehall, croyant venir à une réunion de la commission de Tanger. Mais, comme il n'y avait là que milord Rutherford, il voulut à toute force m'emmener au théâtre avec un autre lord écossais. C'est ainsi qu'arrivés en retard nous vîmes une partie du Général, la deuxième pièce de milord Orrery. Mais, mon Dieu ! on ne saurait imaginer pièce si peu comparable à Henry V, à la fois pour le langage, le sens et la composition, et c'est merveille de la voir si piètrement jouée, bien qu'avec de plus beaux habits. 
            Et ici je dois avouer quelque apparence d'avoir enfreint mon vœu, mais je ne l'avais pas demandé et c'était malgré moi, et mon serment était de n'y aller ni à mes frais ni à ceux d'un autre, ainsi que j'eusse fait en me trouvant obligé de leur rendre la pareille, comme à sir William Penn et Mr Creed. Mais ici je ne sais lequel des deux à payer pour moi, et même si je le savais je n'ai nulle obligation de jamais rendre la politesse, ni ne l'ai fait pour l'avoir voulu, ni de mon plein gré. Avec la conscience nette, je pense donc n'avoir point enfreint mon serment et juge que Dieu tout puissant ne pensera pas autrement.
            Allé chez William Joyce. Je trouve ma tante et ma cousine Mary revenues de chez mon père avec grand plaisir et satisfaction, puis chez Kate que je trouvai aussi fort contente de son voyage et de leur bon accueil. Et rentré chez moi, la conscience troublée d'être allé au théâtre. Mais à la maison je trouve Mrs Mercer jouant de la viole, un bel instrument, et je me mets alors aussi à jouer de la viole et à chanter jusqu'à une heure tardive puis, au lit. L'esprit fort embarrassé de savoir comment aller cette semaine à Brampton pour contenter Pigott. Mais avec les craintes que j'ai pour ma maison, mon argent, ma femme et mon bureau, je ne sais comment je pourrais y songer le moins du monde. - Tom Hayter étant hors de la ville et moi ayant presque 1 000 £ chez moi.


                                                                                                                        29 septembre 1664
                                                                                                               Saint Michel 
            Levé et au bureau toute la matinée. Dîné à la maison avec Creed. Allé ensuite voir sir George Carteret et avec lui jusqu'à la nouvelle maison qu'il prend dans Broad Street. Mesurai toutes les pièces 
afin de préparer le bail. Ceci fait, Mr Cutler, son propriétaire, m'emmena visiter toute sa terre et ses maisons, qui sont extraordinairement grandes, car il a acheté tout le quartier des Augustins, et ce sont maintes et maintes fois 1 000 £ qu'il a et qu'il enterrera là. 
            Rentré chez moi pour m'occuper de mes affaires, régler mes papiers et préparer mes comptes pour le grand apurement mensuel de demain. Puis souper et, au lit.
            Nous venons d'apprendre que nous avons chassé les Hollandais de toutes leurs places fortes en Guinée, ce qui va sûrement les enrager tout à fait chez eux. Et sir George Carteret me dit que le roi s'en réjouit fort, mais lui demanda en riant :Figure 18 - nº 471, 9 avril 1910: d’Ostoya envoie le souverain britannique au Paradis, malgré ses nombreux “péchés”:“— Et en matière de conclusion, j’espère que le jour de mon dernier voyage, le Seigneur voudra bien m’admettre à ses côtés et qu’il me sera beaucoup pardonné, car j’ai beaucoup aimé.”
            " - Mais, dit-il, comment ferai-je pour m'en expliquer devant l'ambassadeur quand il viendra ? "
            Bien mieux, on dit que nous les avons aussi chassés de la Nouvelle Hollande, ce qui fait que nous leur causons grand tort depuis quelque temps en plusieurs parties du monde, sans que cela soit officiellement reconnu et justifié.
            Leur flotte de Guinée est maintenant, dit-on, prête et sortie des ports et partira cette semaine.
            En rentrant ce soir à la maison, j'allai examiner les comptes domestiques de ma femme et, trouvant des choses quelque peu douteuses je me mis en colère, quoiqu'elle s'en fût assez bien expliquée, mais eût avoué que quand il manque une somme elle ajoute un à d'autres choses pour compenser. Et, comme j'étais très en colère, elle protesta qu'elle va se mettre quelque chose de côté pour s'acheter un collier, ce qui me fit enrager et me chagrine encore, car je crains qu'elle n'oublie peu à peu la manière de vivre chichement et en se privant.


                                                                                                                     30 septembre

            Levé et toute la journée, matin et après-midi, à mes comptes, car c'est un mois notable, à la fois pour le profit et pour les débours, le dernier de 89 livres pour la cuisine, des habits pour moi et pour ma femme et quelques dépenses extraordinaires pour la maison. Et mes profits, mis à part mon salaire, 239£.  Si bien que cette semaine, nonobstant de grandes dépenses, et des dépenses prévues que je note comme payées ce mois-ci, le solde se monte à 1 200 livres, le Seigneur soit loué !
            A midi dîné à la maison, m'attardant pour attendre Kate Joyce, ma tante James et Mary, mais elles ne vinrent pas. Alors ma femme partit les voir et emmena Mary Joyce au théâtre, puis le soir vint s'asseoir près de moi pour travailler au bureau. Tard à la maison, souper et, au lit. Le cœur content du travail de ce jour, quoique chagriné de penser qu'à cause de ma négligence le mois dernier, outre qu'elle m'a fait négliger mes affaires, débourser de l'argent et me rabaisser aussi bien dans mes affaires, aux yeux du monde et à mes propres yeux, je me vois contraint de respecter mon vœu en versant 20 shillings en monnaie dans la tirelire des pauvres, parce que je n'ai point fait tout ce qui était sur mes tablettes, payé toutes mes menues dettes ni recouvré toutes mes menues créances du mois dernier. Mais avec l'aide de Dieu, je ne recommencerai plus.


                                                                        à suivre...............

                                                                                                                         1er octobre 1664

            Levé et au bureau avant.................

             
            
                                                                         

lundi 24 février 2020

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 108 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )


                                                                       1664
                                                                      =====

                                                                                                          1er janvier 1664 

            Allai au lit entre 4 et 5 heures du matin dans une humeur de contentement, et dormis jusqu'à environ 8 heures, et alors de nombreuses personnes vinrent s'entretenir avec moi. Vint entre autres une personne avec le meilleur cadeau de nouvel an que j'aie jamais reçu de la part de Mr Dering, une lettre de change tirée sur lui-même pour le paiement de 50 livres à Mr Llewellyn à mon usage, accompagnée d'une lettre de courtoisie. Je n'ai pas décidé qu'en faire, ni comment faire, mais je trouve que c'est un cadeau extraordinaire pour le nouvel an, même si je n'en prends pas la totalité, ou si je la prends, alors en donner une partie à Llewellyn. Un peu plus tard vient le capitaine Allen avec son fils Jowles et son épouse toujours aussi belle. Il voulait me faire apposer ma signature sur un certificat attestant sa loyauté et je ne sais quoi, sa capacité à remplir un emploi. Mais je ne jugeai pas convenable de le faire, lui opposai un refus aimable, et après être restés une heure avec moi, ils s'en allèrent. Plusieurs autres personnes me rendirent visite pour affaires. Puis allai dîner chez mon oncle Wight, allai au café, envoyant ma femme accompagnée de Will, et restai là une heure à converser avec le colonel Middleton et d'autres, au sujet d'une veuve très riche, jeune et belle, et d'un certain sir Nicolas Golds, négociant récemment ruiné et des grands courtisans qui s'occupent déjà d'elle. Son mari est mort depuis moins d'une semaine. On estime sa fortune à environ 80 000 livres.
            De là chez mon oncle Wight où le Dr Burnet figurait parmi les convives. Sa femme semble orgueilleuse et vaniteuse. Je ne sais qu'en penser, mais les propos du docteur sur la maladie de la pierre m'ont beaucoup plu. Il prône surtout la térébenthine. Il m'a dit qu'elle pourrait facilement se prendre en pilules. On apporta à table un pâté chaud de viande de cygne que je leur avais envoyé hier, l'ayant reçu de Mr Howe, mais nous n'en mangeâmes point.
            Avec ma femme nous nous levâmes de table sous prétexte d'affaires et nous rendîmes au Théâtre du Duc. La première pièce où je suis allé depuis six mois, en raison de ma dernière résolution. Et vis là la pièce si réputée Henry VIII ( Shakespeare ). Bien que j'aie eu d'abord l'intention de l'apprécier, c'est une chose si simple comportant un grand nombre de passages rapportés, que en dehors des spectacles et des processions qu'elle contient, il n'y a vraiment rien de bon ou de bien fait.  De là, très déçu, rentrai le soir chez mon oncle Wight et soupai avec eux, mais écoeuré à la vue des mains de ma tante. Le souper finit par un grand rire, le plus grand depuis plusieurs mois, lorsque mon oncle se trompa dans le bénédicité final. Nous nous levâmes et prîmes congé. Rentrai chez moi avec ma femme, puis au lit, ayant sommeil depuis hier soir.


                                                                                                             2 janvier

            Levé puis au bureau, réunion toute la matinée, à midi à la Bourse. Chemin faisant rencontrai Llewellyn. Lui dis que j'avais reçu une lettre et une traite de Mr Dering pour une somme de 50 livres, que je lui remis. Il me dit qu'il me l'encaisserait, je fus d'accord, tout en affirmant ne pas souhaiter la recevoir s'il ne se croit pas suffisamment en mesure de le faire en raison du service que j'ai accompli, et que je préfère ne rien avoir tant qu'il n'est pas sensible à mes services.
            De la Bourse je le ramenai chez nous et il dîna avec nous. Après dîner je sortis avec ma femme, car je trouve vraiment que je ne serai pas capable de me dominer en ce qui concerne les sorties au théâtre tant que je n'arriverai pas à formuler de nouvelles résolutions à ce sujet. J'y arrive donc je ne verrai pas plus d'une pièce par mois dans les théâtres publics, jusqu'à épuisement d'une somme de 50 livres, et je n'en verrai aucune jusqu'au jour de l'an suivant, sauf si je vaux 1 000 livres d'ici là, et alors je serai libre de définir d'autres conditions. Or donc, laissant Llewellyn dans Lombard Street, j'emmenai ma femme au Théâtre du Roi et rencontrai là Mr Nicholson, mon ancien collègue, et vis L'Usurpateur ( Howard ), qui n'est pas une très bonne pièce, quoique meilleure que celle d'hier. Nous partons cependant déçus et en voiture chez nous. Puis allai tard au bureau écrire des lettres, puis à la maison souper et, au lit.


                                                                                                                3 janvier
 futura-sciences.com                                                             Jour du Seigneur
Résultat de recherche d'images pour "cygne"            Grasse matinée, me levai et restai toute la journée dans ma chambre où il y avait du feu, à regarder mes comptes et à les mettre en ordre, examinant tous mes registres et les livres de comptes de la cuisine. Et je trouve que les gains de l'an passé, à proprement parler, s'élèvent à 305 livres seulement, mais en y ajoutant d'autres gains le total atteint 444 livres, ce qui fut une surprise totale. C'était donc une négligence étrange due à une mauvaise maîtrise des dépenses, de dépenser 690 livres cette année. Mais à l'avenir, comme j'ai mis à jour clairement et par écrit, toute ma comptabilité et tout le détail de mes différents paiements, j'espère sincèrement mieux régler mes dépenses désormais.
            Je dînai avec ma femme dans sa chambre où elle gardait le lit et redescendis jusqu'à 11 heures du soir, puis arrêtai et allai au lit avec grande satisfaction , mais ne pus terminer d'écrire mes résolutions comme j'en avais l'intention, mais ai décidé comment me comporter en tout pour l'année à venir ce qui, avec l'aide de Dieu sera pour mon bien. Montai donc dire mes prières et, au lit.
            Ce midi sir William Penn vint m'inviter, ainsi que ma femme, pour mercredi prochain, jour des Rois, à sa réception habituelle, le jour de son mariage.


                                                                                                                      4 janvier
       
            Levé tôt, et ma femme étant prête ainsi que sa servante Bess et sa fille de service, je les emmenai en voiture et les déposai à Covent Garden et les y laissai, puis me rendis chez milord Sandwich, mais comme il n'était pas levé j'allai dans la chambre du Duc et là, peu après, dans son cabinet de travail où, depuis la maladie de son épouse, on lui a installé un petit lit de velours rouge qui est très joli. Après avoir réglé mes affaires, je retournai chez milord et m'entretins avec lui et il est redevenu presque aussi cordial qu'autrefois. Rencontrant ici le chirurgien, Mr Pearse, il me dit, entre autres nouvelles de la Cour, que la Reine est complètement rétablie et que le roi coucha avec elle samedi dernier, et qu'elle parle maintenant très bien anglais et qu'elle se fait parfois entendre par de jolies expressions, par exemple et cela a été fort loué, voulant dire qu'elle n'aimait pas un cheval autant que les autres parce qu'il caracolait et rusait par trop elle dit " qu'il faisait trop de fierté ".De là me rendis au jeu de tennis, après avoir passé un peu de temps à Westminster, croyant rencontrer Mrs Lane, mais ne pus le faire et en suis content. Et là vis jouer le roi et diverses personnalités. Mais voir comme le jeu du roi était porté aux nues sans raison était un spectacle détestable, bien qu'il jouât partout très bien, méritant des louanges. Mais des flatteries si manifestes sont abominables. Me rendis ensuite au parc de St James, n'ayant pas l'intention de dépenser de l'argent à la table d'hôte. Passai une ou deux heures car il faisait beau, à regarder les gens jouer dans le mail de St James, où il me plut beaucoup d'entendre un galant, venu de France depuis peu, jurer contre l'un de ses compagnons qui permettait à son valet, gaillard fort élégant, d'être impertinent au point de frapper une boule tandis que son maître jouait dans le mail.
            Pris une voiture à Whitehall et emmenai ma femme, fort triste de savoir que son père s'en va en Allemagne combattre les Turcs. Mais je ne sais ce qu'il adviendra de son frère, il est si oisif et complètement incapable, à mon avis, de gagner son pain.
            A la maison et au bureau jusqu'à minuit pour formuler mes résolutions solennelles pour l'année prochaine, qu'avec l'aide de Dieu je compte respecter. Mais je crains d'avoir pris certains engagements un peu trop stricts et en trop grand nombre, car je crains d'oublier certaines obligations. Cependant, je me connais et, avec la bénédiction de Dieu, je veillerai à tenir mes promesses ou à payer mes gages ponctuellement. Rentré chez moi, puis au lit, l'esprit en paix.


                                                                                                                  5 janvier

            Levé et à notre bureau réunion toute la matinée. Etant désireux de saisir toute l'affaire je crains de m'en surcharger. Je désire cependant m'acquitter de ma charge et la surmonterai d'autant plus volontiers. A midi retour à la maison et à la Bourse où je rencontrai Llewellyn qui m'accompagna puis prit congé pour me retrouver au café, mais je l'ai manqué. Rentré chez moi le trouvai là ainsi que Mr Barrow, pour me parler. Tous deux dînèrent donc seuls avec moi, ma femme n'étant pas prête. Après dîner je montai dans mon cabinet de travail avec Barrow pour discuter d'affaires et de son intention de quitter l'arsenal, ce dont je suis chagrin, et que j'empêcherai si je le puis.
            Après son départ Llewellyn me donna effectivement les 50 livres de la part de Mr Dering. Il me les donne pour le mal que son affaire m'a causé ou me causera désormais, bien que je n'aie été coupable en son nom du moindre mot ou geste qui ne fût, j'en suis sûr, à l'avantage du roi et au profit du service et je ne le serai jamais. Et pour cet argent je n'ai jamais mis de condition ni attendu quoi que ce fût. Il ne m'a donné aucun reçu comme ce m'était apporté par Llewellyn. N'ai pas non plus l'intention de l'en remercier, mais je m'efforcerai, dans la mesure de mes possibilités de lui obtenir le privilège d'une patente comme fournisseur du roi. Mais j'ai donné à Llewellyn deux pièces d'or pour acheter une paire de gants en reconnaissance pour sa gentillesse dans cette affaire.
            Après son départ, retour au bureau et travail jusqu'à une heure avancée de la nuit, étant tout simplement déconcerté à l'extrême, je ne pouvais m'attarder, rentrai chez moi et, après un souper léger, au lit.


                                                                                                                     6 janvier
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Résultat de recherche d'images pour "cygne"            Levé, au bureau travail toute la matinée, vraiment surchargé à cause de mon désir de faire tout ce que je peux. A midi à la Bourse, mais je n'y fis pas grand-chose. Rentré dîner avec ma pauvre femme et après lui fis la lecture d'un exposé de géographie, qu'elle accepte volontiers,avec grand plaisir, que je partage en la lui enseignant. De retour au bureau avec autant de travail que jamais, une chose succédant à une autre, à répondre aux affaires des gens. En particulier rétablir les choses relatives aux mâts de Mr Wood. Je m'attends à une querelle à ce sujet avec sir William Batten, avant la fin de cette histoire, mais je n'en ai cure.
            Le soir retour auprès de ma femme pour souper, conversation, prières et, au lit.
            Ce matin j'ai commencé une habitude dont je pense, à cause de sa facilité, que je vais la garder, puisqu'elle m'économise temps et argent, c'est-à-dire - de me raser moi-même avec un rasoir -
ce qui me réjouit fort.


                                                                                                             7 janvier 1664

            Levé, revêtant mes plus beaux atours, et au bureau où réunion toute la matinée. Entre autres à propos de l'exécution du contrat de Mr Wood pour ses mâts, ce qui me tourmentait beaucoup, mais je pense que l'on me donna complètement raison et que mon souhait l'emportera, dans l'intérêt du roi.
            A midi allâmes tous dîner chez sir William Penn, très bon dîner. Sir John Lawson entre autres, ainsi que sa femme et sa fille, très jolie jeune fille au maintien élégant. Je me réjouis beaucoup de la regarder. Les autres dames venaient toutes de chez nous, aucun plaisir ni satisfaction. Ma femme n'y était pas car elle ne se sentait pas assez bien et n'en avait pas très envie non plus.
            Mais de voir comment sir William Penn m'imite en tout, même en disposant la cheminée de sa salle à manger de la même façon que dans le cabinet de ma femme, et pour tout le reste, j'imagine, partout où il le peut. Et de voir également comme il se trompait dans un compliment : il omet de boire à la santé des dames qui étaient présentes, avant de porter un toast à milady Carteret qui était absente, et c'était bien ainsi, et ensuite à la maîtresse de Mr Coventry, ce qui lui fit honte et souhaiter qu'il n'eût point prononcé, du moins en présence de ces dames. Mais il était de son intérêt, pensait-il, d'agir ainsi.
            Après en voiture avec sir George Carteret et sir George Mennes, au rendez-vous du régisseur d'avances Beale, à Salisbury Court, et là nous eûmes la grande satisfaction de regarder de vieux registres pour voir de quelle manière ils étaient tenus. C'était effectivement une méthode extraordinairement bonne et semblable à celle que je persuade sir John Mennes de suivre, au moins afin d'occuper les commis. Elle servira tout au moins, peut-être, à les empêcher d'envier, parce qu'ils n'ont rien à faire, ceux qui font quelque chose.
            Rentré en voiture en passant voir si Mrs Turner était de retour, et elle l'était, ne pus lui dire qu'un mot avant de repartir. Chez moi et au bureau où restai tard. Rentré souper chez moi et, au lit.


                                                                                                                      8 janvier

            Levé et toute la matinée au bureau avec John Mennes, lui donnai des instructions ainsi qu'à Mr Turner sur la façon de tenir les livres de comptes selon la méthode d'hier, je les ferai travailler suffisamment. A midi à la Bourse et restai là longtemps, puis, comme convenu, emmenai Llewellyn, Mount et Will Symons et Mr Pearse dîner chez moi, étions bien gais. Mais Dieu ! Entendre Will Symons louer sa femme et paraître triste, puis dire gaiement des paillardises, bien qu'elle fût morte depuis peu, ferait s'esclaffer un chien. A ce dîner je remis à Llewellyn une autre douceur en reconnaissance de son amabilité au sujet des 50 livres de Dering qu'il me transmit l'autre jour.
            Nous fûmes ensemble tout l'après-midi, ils jouèrent aux cartes avec ma femme qui, aujourd'hui, avait mis sa robe bleu indigo, fort jolie. Je les laissai une heure et me rendis au bureau et revins les rejoindre. Ils partirent le soir, peu après de retour au  bureau pour améliorer une lettre à Mr Coventry au sujet des vice-trésoriers, et j'ai le plaisir d'espérer lui donner satisfaction et servir ainsi l'intérêt du roi.
            Cela fait retour à la maison pour donner à ma femme une autre leçon sur les sphères, puis souper et, au lit.
            Entre autres, nous eûmes grand plaisir cet après-midi à discuter de nos expériences communes à l'époque de Cromwell. Comme Will Symons m'a fait rire et réfléchir aujourd'hui quand il m'a expliqué comment il avait essayé de rester en activité et bien estimé pendant huit gouvernements se succédant en l'espace d'une seule année, l'année 1659 et il les nomma tous, et qu'ensuite il échoua dans son dessein avec le neuvième gouvernement, c'est-à-dire lors du retour du roi. Il me confirma l'histoire que m'avait racontée Llewellyn l'autre jour à propos de sa femme sur son lit de mort : elle rêva de son oncle Scobell et prédit, d'après une conversation qu'elle avait eue avec lui, qu'elle mourrait seulement quatre jours plus tard, et le répéta jusqu'à ce que cela arrivât ainsi.
            A la Bourse on parlait beaucoup d'un certain Mr Tryan, vieux négociant de Lime Street, qui se fit voler hier soir, son valet et sa servante étant sortis alors qu'il était au lit, après l'avoir bâillonné on lui vola 1 050 livres en argent et environ 4 000 livres de bijoux qu'il gardait comme caution. L'on suppose que son valet, à bien des égards, est coupable de complicité, puisqu'ils allèrent directement au tiroir secret de son bureau où se trouvait la clé de son coffre.


                                                                                                                  9 janvier
                                                                                                                                pinterest.fr
Rudolph Epp  (1834-1910)            Levé, la lèvre inférieure extrêmement enflée, je ne sais pourquoi mais sans doute pour l'avoir frottée par suite de démangeaisons. Au bureau réunion toute la matinée et à midi retour chez moi. En conversant avec ma femme je pensai inviter bientôt lord Sandwich à dîner. Cela me coûtera au moins dix ou douze livres, cependant j'ai des raisons d'être circonspect. Je vais quand même réfléchir encore avant d'engager la dépense.
            Après dîner j'emmenai en voiture ma femme et Jane à Westminster, la déposai chez Mr Hunt et me rendis à Westminster Hall et là rendis visite à Mrs Lane et, comme convenu, sortis la rencontrer à la Trompette, chez Mrs Hare. Mais comme la pièce était humide, nous allâmes à la taverne de la Cloche et j'eus là le plaisir de sa compagnie, mais ne pus faire comme d'habitude, et pourtant rien qui ne fût honnête, car elle me dit qu'elle était indisposée, je me mis donc à lui parler de prendre Hawley. Elle refusa net, disant qu'elle ne peut l'aimer. J'en profitai pour lui demander des nouvelles de la fille de Hawlett que j'ai bien envie de fréquenter un peu pour voir de quoi est capable cette jeune fille, qui est très jolie. Mais Mrs Lane me dit qu'elle est déjà fiancée au fils de Mrs Mitchell. De surcroît, dans le courant de la conversation elle m'apprend que Mrs Mitchell avant son mariage a eu une fille qui a près de 30 ans maintenant, je ne l'aurais jamais cru.
            La reconduisant vers Westminster Hall, je pris une voiture pour aller chercher ma femme et sa servante et l'emmener à la nouvelle Bourse où nous fîmes des achats chez notre jolie Dorothy Stacy, jolie femme qui a l'air et l'élocution les plus plus modestes que j'ai jamais vus. Puis me rendis chez Tom que je vis assez bien rétabli, mais il n'est pas sorti. Chemin faisant vers la maison passai à Ludgate chez l'oncle d'Ashwell, mais elle n'était pas chez elle, pour lui demander de venir habiller ma femme lorsque milord viendra dîner.
            De retour chez moi en passant chez mon libraire, lire mais non acheter le Manuel de Walsingham, livre recommandé par sir William Warren dont je ne suis pas l'avis tant que je n'ai pas lu le livre. ( nte de l'éd. livre français piraté par le faux auteur anglais )
            A la maison, souper et, au lit. Ma femme n'étant pas très bien depuis son retour à la maison et s'étant évanouie, ce qui ne lui était encore jamais arrivé depuis notre mariage.


                                                                                                                       10 janvier
                                                                                                       Jour du Seigneur
            Grasse matinée avec ma femme jusqu'à 10 ou 11 heures, ayant bien dormi toute la nuit. Puis mon frère Tom étant venu me voir nous allâmes dîner. Il me dit combien Mrs Turner était mécontente de son récent voyage, et mal acceptée par les gens de province, car ils ne désiraient point qu'elle s'y rendît ni que l'on y enterrât le corps de Mr Edward Pepys. Après dîner au bureau tout l'après-midi et le soir avec ma femme chez mon oncle Wight et là nous mangeâmes de leur pâté de cygne, qui était bon, et je les invitai à venir chez moi mardi manger un cygne rôti, ce qui provoqua, après notre retour, une querelle entre ma femme et moi, parce qu'elle avait prévu une lessive demain. Cependant nous fîmes vite la paix. Puis au lit.
            Toute la conversation de ce soir concernait le vol subi récemment par Mr Tryan, et l'idée que le colonel Turner, homme fou, arrogant, blasphémateur, bien connu de tous et de moi, redevable à cet homme de son gagne-pain, avait commis ou fomenté ce crime. L'argent et les objets dérobés se trouvent sur lui, et on l'envoie avec sa femme à la prison de Newgate pour ce motif. Ce dont nous nous réjouissons tous, c'était un tel fieffé coquin.


                                                                                                                11 janvier

            Réveillé ce matin dès 4 heures par ma femme pour appeler les servantes à faire la lessive. Comme j'avais dormi si longtemps la veille et que j'étais furieux contre ces filles paresseuses qui restaient couchées malgré la grande lessive, ni ma femme ni moi-même n'avons pu nous rendormir jusqu'au jour. Alors je me levai et en voiture, emmenant le capitaine Grove avec moi et trois bouteilles de vin d'Espagne que j'envoyai à Mrs Lane selon ma promesse de samedi soir, et me rendis à Whitehall. Là, avec nos collègues, chez le Duc, et nous avons avancé notre travail. Puis au jeu de tennis jusque midi. Vu jouer plusieurs parties importantes. Puis, sur invitation, à St James où, dans le cabinet de Mr Coventry, je dînai avec milord Berkeley, sir George Carteret et d'autres. Conversation remarquablement variée, agréable et sérieuse.
            Après dîner à Whitehall. Le Duc étant occupé par l'affaire de la Compagnie de Guinée, le duc d'Albemarle, sir William Rider, Povey, sir John Lawson et moi-même allâmes travailler dans les appartements du duc d'Albemarle. Retour à la Cour, et pour moi dans les appartements du duc d'York, où la Compagnie de Guinée élit ses responsabilités pour l'année prochaine. Puis en voiture avec sir John Robinson, lieutenant de la Tour, il me déposa à Cornhill. Mais Seigneur ! quelle pauvreté de conversation en chemin, lui exagérant ses grandes entreprises et ses charges depuis deux ans et disant comment il dirige la Cité à la satisfaction de tous ( nte de l'éd. Fut lord-maire ), alors que cet imbécile n'a pratiquement pas de bon sens.
            Puis au café où entrent sir William Petty et le capitaine Graunt, et nous engageâmes une discussion, avec d'ailleurs un jeune gentilhomme. Je suppose qu'il est un négociant nommé Mr Hill. Il a beaucoup voyagé et je remarque qu'il maîtrise bien la plupart des genres de musique et d'autres choses. Discussion sur la musique donc, sur la langue universelle, l'art de la mémoire, la contrefaçon d'écriture par Granger et sur d'autres sujets tout à fait excellents, à ma grande satisfaction, n'ayant pas été en si bonne compagnie depuis longtemps. Si j'en avais le temps je désirerais mieux connaître ce Mr Hill.
            Ce matin j'étais à côté du roi alors qu'il discutait avec une jolie quakeresse qui lui présentait une supplique écrite. Le roi lui désigna sir John Mennes comme étant le plus qualifié pour sa religion de trembleurs, disant que ce qu'il y avait de plus raide dans sa personne, c'était la barbe, et il ajouta gaiement en examinant la longueur de son écrit, que si tout ce qu'elle désirait était si long, elle pouvait y renoncer. Elle, modestement, ne dit rien jusqu'à ce qu'il commença à s'entretenir sérieusement avec elle, soutenant la vérité de ses principes à lui contre les siens. Elle lui répondait toujours de ces mots : " Oh roi ! " et le tutoya tout du long.
            Toute la ville parle encore du colonel Turner au sujet du vol. On pense qu'il doit être pendu.
             J'ai entendu le duc d'York dire ce soir, d'après les renseignements reçus, qu'à York les juges ont condamné quinze personnes du récent complot. Parmi eux, le capitaine Oates, dont on a prouvé qu'il avait tiré l'épée en sortant et qu'en jetant le fourreau en l'air il avait dit qu'il reviendrait victorieux ou pendu.
            Retour chez moi. Je trouve la maison tout affairée à la lessive et ma femme fort en colère parce que Will est venu aujourd'hui bavarder avec les servantes, elle l'a entendu, leur faisant perdre leur temps. Il disait quelle bonne servante était notre vieille Jane et qu'elle n'en retrouverait jamais de semblable, ce qui me mit en colère. Après lui avoir enjoint de battre au moins la petite servante, j'allai au bureau et là je réprimandai Will qui me dit être allé chez moi selon les instructions de ma femme, car elle lui avait ordonné de venir lundi matin. Dieu me pardonne combien je suis enclin à être jaloux d'elle au sujet de ce garçon. Quel besoin a-t-elle de choisir précisément la date où je dois aller chez le Duc. Il me semble pourtant que si elle avait ce dessein elle ne trouverait jamais prudent de me raconter cette histoire, de m'informer de sa venue, encore moins de m'indisposer contre lui au point que je lui interdise de recommencer.
            Mais je ne parviens pas à supprimer ce mauvais penchant, contre toute raison. Dieu me pardonne et m'en fasse comprendre la folie et le trouble où cela me jette.
            Rentré chez moi où, Dieu merci, quand je commençai à parler à ma femme, mon inquiétude disparut aussitôt et, au lit.
            La maison est sale à cause de la lessive et en grand désordre, alors que nous avons du monde à dîner demain.


                                                                                                                 12 janvier 1664
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Résultat de recherche d'images pour "jaloux peinture dessin"            Levé puis au bureau réunion toute la matinée. A midi à la Bourse quelque temps puis rentré chez moi pour terminer les préparations du dîner, et bientôt arrivent mon oncle Wight et ma tante ainsi que leurs cousins Mary et Robert, et par hasard mon oncle Thomas Pepys. Nous dînâmes bien. Le plat principal était un cygne rôti, excellent mets. Très gai pendant le dîner et toute la journée. Jusqu'au soir jeux de cartes, puis au bureau un moment et retour aux cartes avec eux, et perdu une demi-couronne. Après le départ de nos invités ma femme me dit que mon oncle s'était adressé aujourd'hui à elle seule à seul et lui avait dit son espoir de la voir enceinte, et l'embrassant très fort, il lui avait dit qu'il en serait très heureux. A tous égards il me semble bien disposé à notre endroit, ce que je vais m'efforcer d'entretenir plus que jamais. Puis au bureau jusque tard et retour chez moi et, au lit, après avoir dit les prières pour la première fois depuis ma récente résolution de réciter les prières pour la maisonnée deux fois par semaine.


                                                                                                                    13 janvier

            Levé et quelque temps au bureau puis sortis à plusieurs endroits pour affaires. Entre autres chez les fabricants de géométrie puis, en traversant Bedlam, m'arrêtant au passage chez un vieux libraire où feuilletai des livres espagnols et arrêtai mon choix sur certains. Mais je me souvins de ma résolution juste au moment où j'allais convenir d'un prix et donc, à grand-peine, quittai la boutique la joie au coeur et m'en allai vers le bureau de la Compagnie africaine pour regarder leurs registres de contrats pour plusieurs denrées. Puis au café où le Dr Whistler tint des propos remarquablement intéressants sur l'entretien des mâts. Il n'est pas d'accord pour les garder au sec, arguant de la nature de la putréfaction des corps et de ses différentes formes.
            A la Bourse et de là, avec sir William Rider, à Trinity House pour dîner. Retour chez moi et au bureau jusqu'à la nuit. Puis avec Mr Bland chez sir Thomas Vyner au sujet des pièces de huit pour sir John Lawson, et donc au bureau tard pour affaires. Rentré chez moi, souper et, au lit.


                                                                                                                        14 janvier

            Levé et au bureau toute la matinée. A midi, tous........ chez sir John Carteret pour un bon dîner. J'y rencontrai Mr Scott, le bâtard, qui a marié sa fille aînée. Conversation fort agréable, puis au bureau, où nous eûmes une longue réunion au sujet de notre dessein de redistribuer le travail des contrôleurs pour un meilleur acquittement des tâches. Mais il refusa de s'y plier, bien que cet homme insensé sût en son coeur qu'il ne remplissait pas la plus petite partie de ses fonctions. Aussi comme il se chargeait de tout faire lui-même, nous prîmes congé. Je suis bien fâché de voir les intérêts du roi ainsi gérés, mais on ne peut là aller contre.
            Puis à la taverne du Vieux Jacques pour la recommandation à propos de l'affaire de Mr Bland, sir William Rider s'étant maintenant joint à nous et je crois que nous arriverons bientôt à une conclusion.
            Au bureau puis chez sir William Penn exprimai mon inquiétude au sujet de l'affaire de ce jour, puisqu'il était absent, et lui dis clairement mon sentiment. Bien que je le tienne pour fourbe, je me suis cependant avancé, comme souvent, pour lui dire franchement  mon opinion au sujet du projet de sir William Batten dans cette affaire qui ne vaut rien.
            Rentré à la maison. Après une leçon à ma femme sur les sphères, prières et, au lit.


                                                                                                                             15 janvier

           Levé et au bureau toute la matinée. Mr Turner étant avec moi je lui dis franchement ce que je pensais de son maître, le contrôleur et de tout le bureau, et aussi mon opinion le concernant lui-même, selon qu'il s'est bien ou mal comporté avec moi et avec mes commis. Je ne doute pas que cela portera ses fruits.
            Puis à la Bourse, rencontrai mon oncle Wight qui fut très prévenant et aurait aimé me ramener à la maison avec lui. Si prévenant que je commence à me poser des questions, et pense qu'il en ressortira du bon pour moi.
            Rentré dîner à la maison et après en bateau avec Mr Hayter, et fis à pied l'aller et le retour de Deptford, où j'ai effectivement accompli une tâche en examinant la transaction concernant le fer, mais la tâche principale fut de m'entretenir avec Mr Hayter de ce qui s'est passé hier soir et aujourd'hui concernant les affaires du bureau et mes résolutions de lui faire tout le le bien que je puis.
            Rentré à la maison. Ma femme me dit que mon oncle Wight est venu la voir et a joué aux cartes avec elle et qu'il est fort curieux de savoir si elle est enceinte ou non. Je me demande ce qu'il veut dire et, après mûre réflexion, je ne sais, sauf si c'est dans le but de rédiger son testament, de façon à savoir comment me traiter. Plût à Dieu qu'elle lui eût dit qu'elle l'était !
            Puis au bureau tard pour travailler, et retour chez moi. Après une leçon sur les sphères à ma femme, au lit.


                                                                  à suivre................

                                                                                                          16 janvier 1664