1er juillet 1661
lundi
Ce matin j'ai parcouru la Cité en tous sens pour mes achats, comme je l'ai fait récemment pour ma maison, entre autres une belle commode pour ma chambre et une robe de chambre en indienne pour moi. Le premièr me coûta 33 shillings, le second 34. Retour à la maison où je dînai en compagnie de Mr Goodgroome, mon maître de chant, puis à notre chant. Ensuite au bureau et retour chez moi.
2 juillet
Dans la Grand-Salle de Westminster où je me promenai de long en large. Les tribunaux étaient en session. Parlai avec plusieurs personnes, entre autres mon cousin Roger Pepys qui se rendait au Parlement et me demanda si j'avais des nouvelles de mon père depuis son départ pour Brampton. J'en avais reçu hier, il m'acrit que mon oncle a des accès de stupeur, comme un homme ivre, et qu'il est parfois incapable de dire un mot.
Chez moi et, après ma leçon de chant, allai en voiture à l'Opéra de sir William Davenant, quatrième jour qu'on le donnait et première fois que je le voyais. On donnait aujourd'hui le second acte du Siège de Rhodes. Nous attendîmes longtemps l'arrivée du roi et de la reine de Bohême. Une planche s'est rompue au-dessus de nous il tomba donc force poussière dans le décolleté de ces dames et sur les cheveux des messieurs, ce qui divertit fort la compagnie. Le roi arriva et on ouvrit les panneaux de scène. Très beaux décors en vérité, somptueux et bons acteurs, sauf l'eunuque, si mauvais qu'il dût quitter la scène sous les sifflets.
Retour chez moi. J'écrivis des lettres à milord en service à la mer, puis au lit.
3 juillet
proantic.com
4 juillet 1661
Chez moi toute la matinée. L'après-midi au théâtre où je vis Caracilla, pour la première fois, bien jouée. Mais ça fait drôle de voir cette salle autrefois si pleine, vide maintenant depuis les débuts de l'opéra. La situation va se prolonger quelque temps à mon avis. Je m'arrêtai chez mon père où j'apprends que mon oncle Robert continue à avoir chaque jour des accès de stupeur, 10 à 12 heures de suite.
De là à la Bourse le soir, puis allai avec mon oncle Wight à la Mitre. Fort joyeux, mais il a très mal pris que mon père ait dernièrement quitté Londres pour Brampton, sans l'aviser. J'essayai, en vain, de le faire revenir à de meilleurs sentiments.
Mr Battersby, l'apothicaire, qui était là, me dit que mon oncle souffrait autrefois d'hémorroïdes, ce qui est vrai je crois, qu'elles étaient maintenant calmées, et qu'il parierait sa tête qu'il serait définitivement guéri si on le saignait par-derrière avec des sangsues. Mais je suis bien décidé à ne pas me mêler de cela.
Chez moi, et au lit.
5 juillet
Chez moi et l'après-midi au bureau. De là nous nous rendîmes tous chez sir William Batten où nous fut servi un pâté de venaison et fûmes fort gais. Le soir, chez moi et au lit.
6 juillet
ralentirtravaux.com
7 juillet
Jour du Seigneur
Ce matin mon père et moi fîmes un tour dans le jardin et lûmes le testament. Bien qu'il ne me donne rien pour l'instant, avant la mort de mon père, ou du moins fort peu de choses, je suis toutefois heureux de voir qu'il nous a tous si bien traités, ainsi que le reste de sa famille. Nous nous occupâmes ensuite à préparer ce qu'il fallait, comme des rubans et des gants, pour les funérailles. Elles eurent lieu l'après-midi, comme c'était dimanche il arriva du monde de partout, de loin, de près, dans un désordre comme je n'en avais jamais vu. Nous leur servîmes, vaille que vaille, ce que nous avions de vin et d'autres choses, puis portâmes le corps à l'église où Mr Taylor dit l'office et Mr Turner prononça l'oraison funèbre, ne disant que peu de choses sur lui, sinon qu'il était bien connu pour son honnêteté et que celle-ci parlait d'elle-même, mieux qu'il ne pourrait dire. Fit ainsi une fort bonne oraison.
A la maison avec une partie de la compagnie qui resta souper, et tout étant calme le soir, au lit.
8-9-10-11-12-13 juillet
akajose.blog.lemonde.fr
A la fin de la semaine, Mr Phillips vint de Londres. Nous lui demandâmes son avis et reçûmes de lui les meilleurs conseils qu'il pût nous donner. Pourtant, malgré tout cela, nous n'avions pas l'esprit serein.
14 juillet 1661
Jour du Seigneur
A la maison, avec Robert Barnwell et dîner. Le soir, mon père et moi nous nous promenâmes à Portholme, et allâmes voir tous les champs, ce qui fut fort agréable. Puis à Hinchingbrooke où règne maintenant la saleté du fait des travaux entrepris par milord, et qui en feront une splendeur. Retout à Brampton, souper et au lit.
15 juillet
lanouvellerepublique.fr
Ayant fini ce que j'avais à faire, j'allai à cheval, à grand-peine, jusqu'à Graveley, pour savoir si mon oncle n'avait pas laissé à quelque tenancier de l'endroit l'acte de cession de ses biens, mais n'en trouve nulle trace, ce qui me tracasse beaucoup. Je m'en retournai donc le coeur lourd à Brampton, mais présentai à mon père une mine aussi réjouie que je pus. Au lit.
( à suivre.....)
16......... juillet 1661
Nous avon occupé......