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mercredi 21 octobre 2015

Anecdotes et Reflexions d'hier pour aujourd'hui 45 Samuel Pepys ( journal Angleterre )

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                                                                                                                  15 avril 1661

            Depuis chez mon père,  le roi et les lords ont eu ce matin un temps exécrable pour leur déplacement à Windsor, je me rendis au bureau où je rencontrai Mr Coventry et Sir Robert Slingsby, mais ne fis rien d'autre que de prendre rendez vous avec eux pour aller demain à Deptford. Après le départ de Mr Coventry et que j'eus mis en sûreté les 200 livres rapportées ce matin de chez l'échevin Backwell, je partis en voiture avec Slingsby dîner chez lui, et mangeai fort bien. Sa femme semble être une personne comme il faut. Ils étaient très curieux d'apprendre par la poste de midi ce qui s'était passé aux élections de Newcastle.
            Chez mon oncle Wight, et après un moment tous deux chez Mr Rawlinson où nous passâmes tout l'après midi car il faisait un temps épouvantable. Je discutai un peu avec lui du profit que je pourrais tirer des vaisseaux qui vont au Portugal, en risquant quelque argent. J'aurai sous peu une réponse.  De retour chez moi je fis venir un barbier, ensuite, au lit.

 
                                                                                                                16 avril

            Aussitôt l'arrivée par le canot  de Mr Coventry annoncée à la Tour, j'allai le  voir et le trouvai lisant les Psaumes en transcription sténographique, à laquelle il s'intéresse en ce moment. Il s'amuse fort des signes longs qui représentent ici des passages des Écritures et dont il n'aura sans doute jamais à se servir. Nous restâmes à discuter jusqu'à l'arrivée du contrôleur de la Marine, puis nous embarquâmes pour Deptford où nous montâmes à bord du bateau de plaisance du roi que le commissaire Pett esr en train de construire et qui sera assurément un fort joli bateau. De là au domicile du commissaire ou on servit un bon déjeuner. Arrivèrent les deux sirs William venus de Walthamstowe. Nous tinmes réunion et reglâmes bon nombre de questions relatives à l'armement de la flotte maintenant en instance de départ.
            Cela fait nous nous rendîmes au Globe où nous eûmes un bon dîner et tout de suite après reprîmes le canot pour rentrer chez nous. Au cours du trajet ils me prièrent de chanter, ce que je fis, par Mr Coventry. Ce dernier monta chez Sir William Batten où nous restâmes parler un bon moment, avant de nous séparer. Retour chez moi puis chez mon père où j'ai couché avec ma femme.


                                                                                                                 17 avril
                                                                                                                    nationalgroups.com
Afficher l'image d'origine            Par voie de terre, vu les arcs de triomphe maintenant terminés et fort beaux. Vu aussi ce matin les présentations de bateaux et autres sujets disposés devant les bureaux de la compagnie des Indes Orientales, très réussis. Au bureau puis dîner avec Sir William Batten. Retour chez moi  auprès de mes ouvriers. Je vois le travail progresser avec grande satisfaction. Arriva alors Mr Allen de Chattam que j'emmenai à la Mitre,  où nous bûmes. Il me communiqua le texte de la chanson qui me plaisait tant l'autre jour : "Merde et Mouscaille, c'est l'début des amours ". Ses filles doivent venir à Londres demain, mais je ne sais si je les verrai. J'allai ensuite au Dauphin comme convenu, rencontrai les deux sirs William et Mr Castle. Nous mangeâmes une bourriche d'huîtres et deux homards que je leur offris, et fûmes des plus gais.
            Nous parlâmes longuement de l'élévation de Warren au rang de chevalier par le roi et sir William Batten sembla très fâché contre lui.
            Retour chez moi.


                                                                                                                           18 avril

            Lever avec mes ouvriers puis, vers 9 heures parti à cheval avec les deux sirs William pour Walthamstowe, où nous trouvâmes milady et toutes ses filles.
            Ce fut une journée agréable, et tout pour l'être, si ce n'est que milady était de méchante humeur, ce qui nous chagrina. Eût-elle été d'un naturel généreux elle ne se serait pas conduite ainsi avec ses domestiques
lorsque nous arrivâmes. Sir William Penn remarqua aussi cela. Après dîner nous nous rendîmes tout près de l'échalier du cimetière où nous mangeâmes et bûmes. Et je m'efforçai de paraître aussi joyeux que je pus. Puis, comme il pleuvait fort, nous quittâmes sir William Batten et, prîmes le chemin du retour. Sur le chemin nous rencontrâmes deux paysans montés sur un cheval, auxquels je cédai sans façon le passage, mais sir William Penn le leur refusa, les frappa et eux de même, et passa son chemin. Mais comme ils lui disaient des insolences il revint sur ses pas, les battit et les jeta à bas de leur cheval dans un accès de fureur ce qui, à mon avis, n'est guère à son honneur. Puis il les laissa.
            Chez lui. Restai bavarder assez longtemps, puis chez moi et au lit.


                                                                                                                       19 avril

            Avec mes ouvriers, après quoi bureau. Puis dîner avec sir William Batten. Retour chez moi où arriva sir William Warren que j'emmenai avec Mr Shipley et Moore à la Mitre. Je réglai à Mr Warren le prix des planches que j'achetai tantôt pour milord. Il nous quitta, et nous restâmes assez longtemps avant de nous séparer. Le temps était si mauvais que je ne pus aller aujourd'hui à Whitehall assister à la cérémonie où l'on confère le titre de chevalier dans l'ordre du Bain, ce qui me chagrina fort. Rentrai chez moi. Je dus attendre quelque temps le retour de Will, dont l'absence m'exaspéra, et, dès son retour, je me rendis en bateau chez mon père et, après souper, au lit, avec ma femme.


                                                                                                                        20 avril 1661
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Afficher l'image d'origine            Mon petit valet vient ici m'apprendre que le duc d'York a convoqué aujourd'hui tous les officiers principaux, etc. Je me rendis donc en bateau chez Mr Coventry, et restai parler longtemps, en attendant l'arrivée de tous les autres. Nous montâmes chez le duc et le vîmes s'habiller. En vêtement de nuit c'est un homme fort ordinaire. Il nous dit d'aller dans son cabinet de travail où nous vîmes, entre autres, deux très beaux coffres couverts d'or et de laque indienne qui lui ont été offerts par la Compagnie des Indes orientales de Hollande. Le duc arriva et, après qu'il nous eut appris que la flotte devait se rendre à Alger, ce qui nous avait été caché, nous délibérâmes sur de nombreuses questions relatives à l'armement de la flotte, puis nous nous séparâmes. De là au Sceau Privé, peu de choses à faire là. J'emmenai Mr Creed et Moore et leur offris leur boisson du matin. Puis, chez milord où sir William Penn vint me rejoindre et dîner. Après quoi il partit avec d'autres personnes. Milord examina les livrées de ses pages et de ses valets de pied. Elles sont arrivées aujourd'hui et seront belles sans ostentation. Après cela à Whitehall avec milady et milady Wright. Nous vîmes dans la salle des Banquets le roi conférer le titre de comte à milord le chancelier et à plusieurs autres, et celui de baron à Mr Crew et à plusieurs autres aussi. Les premiers sont conduits devant le roi par des hérauts et cinq vieux comtes. Lecture est donnée du brevet à chacun et le roi le revêt de la robe, le ceint de l'épée et de la couronne et lui remet son brevet. Il baise alors la main du roi, se redresse et se tient debout, tête couverte devant lui. Même chose pour les barons, si ce n'est qu'ils ne sont conduits que par trois vieux barons et qu'on les ceint de l'épée avant qu'ils ne se présentent devant le roi.
            La cérémonie terminée ( costumes fort agréables ) je reconduisis milady chez elle. Je trouve milord furieux que son page ait laissé échanger par mégarde sa toque de castor neuve contre un vieux chapeau.
            Puis je m'en allai à la Bourse avec Mr Creed, où je fis quelques achats, tels que des gants, des lacets de col, etc. Retour au Cockpit et là, grâce à un certain Bowman nous pûmes entrer et voir le roi et le duc ainsi que la duchesse, femme quelconque qui ressemble à sa mère, l'épouse du chancelier.
            Je vis représenter devant le roi Le lieutenant fantasque, pas très bien joué toutefois, mais mon plaisir fut grand de voir la mise en scène et tant de grandes beautés, particulièrement Mrs Palmer à qui le roi témoigne une grande familiarité.
            Mr Creed et moi dînâmes chez Mrs Harper après la représentation. Nous restâmes boire, alors qu'il était environ minuit. Les chemins étaient si boueux et rendus si malaisés par les barrières que l'on a dressées aujourd'hui dans les rues, que je ne pus rentrer chez moi, mais allai avec lui à l'appartement qu'il occupe chez Mr Ware et y passai la nuit.


                                                                                                                          21 avril

            Le matin nous fûmes chagrinés d'entendre la pluie tomber si fort, pensant au grand cortège de demain. Une fois prêt je me rendis à pied chez mon père. Je trouve l'ancienne femme de chambre partie, et une nouvelle arrivée à sa place, choisie par ma mère, et qui déplaît à mon père. Ceci va donner lieu à un grand désaccord entre eux. Dînèrent ici le Dr Thomas Pepys et le Dr Fairbrother. Nous n'avons parlé que du cortège de demain, et de notre inquiétude à la pensée de la pluie probable.
            Après dîner arrivent mon cousin Snow et sa femme qui, je pense, vont rester jusqu'à la fin de la cérémonie. Je rentrai chez moi. La route est si encombrée de gens venus voir les arcs de triomphe que je pus
Afficher l'image d'originetout juste me frayer un passage.
            Chez moi donc, les gens étant à l'église. Je rentrai sans que personne ne me vît, montai dans mon cabinet et rédigeai mon journal des cinq ou six derniers jours.
             L'esprit quelque peu préoccupé du fait que mes ouvriers n'étant pas citoyens de la Cité risquent fort de se faire chercher noise par une paire de vauriens paresseux qui ont travaillé avec moi l'autre jour et qui sont, eux, citoyens. Mes travaux en souffriraient. Il faut que j'empêche cela si je puis.



                                                                                                                        22 avril 1661
                                                                            Parcours du roi de la Tour à Whitehall

            Levé tôt et me fis aussi beau que je pus, mis mon habit de velours pour la 1ère fois, confectionné il y a six mois. Une fois prêts, sir William Batten, milady, ses deux filles, son fils et sa bru, sir William Penn, son fils et moi-même allâmes chez Mr Young, fabricant de drapeaux de Cornhill. Nous disposâmes là d'une belle pièce pour nous seuls avec du vin et un bon gâteau et pûmes très bien suivre le cortège, dont il est impossible e rapporter la splendeur, ce jour-là. Elle éclatait dans les vêtements des cavaliers, leurs chevaux et leurs housses. Et parmi tous, lord Sandwich.
            Broderies et diamants s'étalaient à profusion.
            Les chevaliers de l'ordre du Bain formaient par eux-mêmes un spectacle magnifique. Et leurs écuyers, parmi lesquels Mr Armiger. On remarquait les deux hommes qui représentaient les deux ducs de Normandie et d'Aquitaine.
            Les évêques venaient ensuite, après les barons qui occupaient la première place, ce qui me porte à penser que dans le prochain Parlement les évêques seront appelés à la Chambre des Lords. Milord Monck venait après le roi, il montait à cru, menant par la bride un cheval de réserve, en sa qualité de grand maître de la cavalerie.
            Le roi, en habit richement brodé, avait fort noble allure. Wadlow, marchand de vin de la taverne du Diable dans Fleet Street menait une belle compagnie de soldats, tous jeunes et avenants, vêtus de pourpoints blancs. Suivaient le vice-chambellan, sir George Carteret, et une compagnie de soldats, tous vêtus à la turque. Mais je ne sais toujours pas ce qu'ils représentaient.
            Les rues toutes sablées et les façades des maisons tendues de tapisseries offraient un spectacle splendide avec les dames penchées aux fenêtres. Je m'intéressai fort à l'une d'elles, tout près de notre groupe, et en parlai, ce qui me divertit fort.
            Le cortège resplendissait à ce point d'or et d'argent que nous ne pouvions plus le regarder, nous finissions par en être tout éblouis.
            Le roi et le duc d'York nous remarquèrent, après que celui-ci nous eut aperçus à la fenêtre.
            Le cortège terminé, Mr Young nous offrit à dîner. Nous en fûmes joyeux et plus heureux que ce que l'on pourrait imaginer d'avoir vu semblable spectacle......
            Retour à la maison, Will et le petit valet sont restés. Ils ont vu le cortège depuis Tower Hill, Jane était chez Thomas Pepys, et ma femme chez Charles Glascock dans Fleet Street. Le soir par le fleuve chez milord, il me parla de son costume confectionné en France. Il lui a coûté 200 livres, est orné de riches broderies.


                                                                                                                   23 avril

            Je partageai le lit de Mr Shipley et me levai vers 4 heures du matin.

                                                           Jour du couronnement                                
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            Allai à l'abbaye où je suivis sir John Denham, le surintendant, avec d'autres personnes. Après bien des tracas et grâce au valet de Mr Cooper, je pus monter dans une vaste tribune qui barrait le côté nord de l'abbaye. J'attendis l'arrivée du roi, assis fort patiemment de 4 heures à 11 heures. Spectacle bien agréable que celui de l'abbaye, avec une estrade au centre, recouverte de pourpre et au sommet un trône, c'est-à-dire un fauteuil, et un repose-pieds. tous les officiers, quels qu'ils fussent, et même les violonistes, portaient des robes rouges.
            Arrivent enfin le doyen et le chanoine de Westminster, suivi des évêques, nombreux en chape tissée d'or. Derrière eux les nobles, tous revêtus de leurs robes de parlementaires. Magnifique spectacle. Puis le duc et le roi précédé du sceptre porté par milord Sandwich, de l'épée, du globe et de la couronne.
            Le roi en robe d'apparat, tête nue, splendide. Tout ce monde installé le roi accomplit toutes les cérémonies du couronnement, à mon grand chagrin, et à celui de la plupart des assistants, je ne vis rien de tout cela. Lorsque la couronne fut placée sur sa tête, il s'éleva une grande clameur. Le roi s'avança vers le trône, et se déroulèrent d'autres cérémonies. Ainsi il prêta serment, l'évêque lui lut un texte. Les lords ils  mirent leurs toques dès que le roi porta sa couronne, et les évêques s'agenouillèrent devant lui.
            Par trois fois le roi d'armes s'avança dans les trois espaces libres de la tribune et proclama que si quelqu'un connaissait une raison s'opposant à ce que Charles Stuart devînt roi d'Angleterre, c'était le moment de venir le dire.
            Un pardon général fut également lu par le chancelier et des médailles lancées à la volée par milord Cornwallis, en argent, mais je ne pus en attraper aucune.
            Le vacarme était tel que je pus à peine entendre la musique. Mais j'avais une telle envie de pisser que je sortis un peu avant que le roi n'eût achevé toutes ses cérémonies et remontai le long de l'abbaye jusqu'à la Grand-Salle de Westminster, en faisant tout le trajet derrière les barrières, au milieu de 10 000 personnes, sur un sol recouvert de drap bleu, avec des tribunes tout le long. Je pénétrai dans la Grand-Salle, magnifique spectacle de tentures, tribunes étagées l'une au-dessus de l'autre, pleines de jolies femmes. Ma femme à droite dans une petite tribune.
             Je restai là à marcher de long en large. Enfin, debout sur l'étal d'une échoppe, je vis entrer le roi et tous ceux, sauf les soldatsn qui participaient hier à la cavalcade. Leurs robes d'apparat toutes différentes. Le roi entra, la couronne sur la tête et le sceptre à la main, sous un dais soutenu par six mats d'argent portés par des barons des Cinque Ports, avec des clochettes à chaque extrémité.
           ....... Les Chevaliers de l'Ordre du Bain apportaient le premier plat du roi...... les hérauts conduisaient des personnes devant le roi et s'inclinaient devant lui, et milord Albermarle allait en cuisine goûter un morceau du premier plat destiné à la table du roi.
            Mais il y avait surtout les trois lords, Northumberland, Suffolk et le duc d'Ormond, qui précédaient chacun des plats à cheval et ne descendirent de leur monture pendant tout le repas. On fit entrer pour finir le champion du roi , en armure, à cheval, précédé de sa lance et de son bouclier. Un héraut proclama que quiconque oserait contester à Charles Stuart sa légitimité de roi d'Angleterre trouverait ici un champion à qui se mesurer. A ces mots, le champion jette le gant et refait le geste à trois reprises en s'avançant vers la table du roi. Lorsqu'il l'atteint le roi boit à sa santé et lui fait porter la coupe, qui est en or. Il la vide et repart à cheval, la coupe à la main.
            ...... Je rencontrai à la table des lords William Howe qui dit à milord un mot en ma faveur. Celui-ci lui donna quatre lapins et une poularde qui m'échurent, et avec Mr Creed, nous nous fîmes donner du pain par Mr Mitchell. Nous mangeâmes sur un étal, chacun de même avec ce qu'il avait pu trouver.
            Je pris grand plaisir à me promener de long en large en regardant les dames et à écouter toutes sortes de musique, mais surtout les 24 violons.
            Vers six heures, fin du repas, je montai près de ma femme et trouvai une beauté, Mrs Franklin, l'épouse d'un Dr ami de Mr Bowyer. Il est singulier de penser qu'il a fait beau durant ces deux jours, jusqu'à ce que le roi eût quitté la Grand-Salle. Ensuite, la pluie s'est mise à tomber, accompagnée de tonnerre et d'éclairs......
            ..... Nous attendîmes le feu d'artifice qui ne fut pas tiré......
            Je menai ma femme et Mrs Franklin..... à Axe Yard. Au fond de cette cour, trois grands feux de joie et nombreuse compagnie élégamment habillée. Ils se saisirent de nous et nous prièrent de boire à la santé du roi, à genoux sur un fagot...... cela me parut une curieuse lubie...... j'admirai l'entrain des dames à boire.....                                                                                                          
            Si jamais je fus saoul ce fut bien ce soir-là.                                          
            ........ C'est ainsi que s'acheva cette journée dans l'allégresse universelle......


                                                                                                                     24 avril 1661

            Eveillé ce matin la tête en piteux état après la beuverie de la nuit dernière, dont je suis fort marri. Levé et sorti avec Mr Creed prendre notre boisson du matin. Il m'offrit du chocolat afin de me remettre l'estomac...... Retrouvai ma femme et à la maison, moi au bureau.
            ...... Après dîner chez nous, je consultai ma femme sur les rangements à faire dans la maison. Puis elle partit coucher chez mon père et je restai avec mes ouvriers dont le travail me satisfait pleinement.
            Le soir j'entrepris de rédiger le journal de ces trois derniers jours, et tandis que j'y travaille me parvient le bruit des petites pièces d'artillerie et d'autres explosions du feu d'artifice que l'on tire en ce moment devant le roi sur la Tamise. J'aimerais bien être avec eux et regrette de ne pas voir cela.
            Au lit.


                                                                                                                  25 avril

            Toute la journée avec mes ouvriers éprouvant grand plaisir à les voir approcher du terme des travaux. A midi Mr Moore et moi nous rendîmes à la Tête du Roi dans Tower Street où nous eûmes un méchant repas. Après cela, retour chez moi, réglai quelques affaires avec lui, arrivent Mr Shipley et Pearse, le chirurgien. Avec eux à la Mitre où nous restâmes boire quelque temps, puis retour chez moi et, après avoir lu quelques page, me couchai.


                                                                                                                    26 avril
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            Au bureau toute la matinée, et à midi dînai seul chez moi d'un morceau de viande commandé chez un rôtisseur.
            A la maison tout l'après-midi avec mes ouvriers. Et le soir, au lit, songeant à organiser mon travail de façon à pouvoir me rendre à Portsmouth la semaine prochaine avec sir Robert Slingsby.


                                                                                                                                                                                                                                    27 avril


            Le matin chez milord où je dînai avec milady et, après dîner avec Mr Creed et le capitaine Ferrer au Théâtre voir Les Vicissitudes et après cela à la taverne du Coq où on joua pour nous, à notre demande, de la harpe et du violon. Retour en voiture..


                                                                                                                      28 avril
                                                                                                   Jour du Seigneur
            Le matin chez mon père où je dînai, et l'après-midi à leur église..... Après le sermon à la maison en leur compagnie, y restai causer un moment..... Prié de venir chez mon père où étaient arrivés mon cousin Augier de Cambridge et sa femme.Je fus heureux de les voir et commandai du vin en leur honneur. Ils soupèrent avec mon père. Après souper, mon père me raconta le bizarre incident qui s'était produit l'autre nuit au coucher entre ma mère et lui. Elle n'avait pas voulu le laisser coucher avec elle, par jalousie à son égard, à cause d'un laideron qui vivait naguère chez eux. La drôlesse la plus hideuse que j'aie jamais vue de ma vie. J'eus honte d'apprendre que ma mère était devenue sotte à ce point. Mon père me pria d'en toucher un mot à ma mère pour faire la paix entre eux. Tout ceci m'afflige beaucoup.


                                                                                                                      29 avril

            Levé et partis avec mon père vers ma maison, rencontrâmes en chemin le lieutenant Lambert, avec lui au Dauphin dans Tower Street où nous prîmes notre boisson du matin, tout chagriné qu'on lui ait proposé d'être lieutenant sur un vaisseau du quatrième rang, alors qu'il a été lieutenant sur un vaisseau du premier rang
            Au bureau où il est décidé que je partirai demain pour Portsmouth.
            Je quittai le bureau pour me rendre immédiatement à Whitehall, parlai avec sir William Penn et sir George Carteret qui me donnèrent leur sentiment sur mon départ..... Mangeai un morceau dans la dépense de milord, avec John Goods et Nes Osgood.
            Retour chez moi où je donne à mes ouvrier des directives sur les travaux à faire en mon absence.
            Le soir chez sir William Batten qui, avec sir William Penn, me persuade d'envoyer chercher ma femme chez mon père. Elle nous rejoint chez Mrs Turner où nous étions tous réunis ce soir pour une collation jusqu'à minuit. S'y trouvait une dame qui jouait fort bien du clavecin et chantait joliment en s'accompagnant. Tous fort gais.
            Chez moi, et au lit, où ma femme n'avait couché depuis longtemps.


                                                                                                                      30 avril 1661

            Ce matin après avoir laissé des directives à mes ouvriers, je pris la voiture avec ma femme et Mr Creed et dans Fish Street nous fîmes monter Mr Hayter et sa femme qui, de prime abord, vue à travers son masque, me parut vieille mais, après coup, s'avéra être une fort jolie brune, honnête de surcroît.
            Nous fîmes une brève halte à Leatherhead, puis poussâmes jusqu'à Godalming où nous passâmes la nuit et nous montrâmes fort gais. N'ayant aujourd'hui connu d'autre incident que la chute de mon chapeau qui tomba de ma tête dans l'eau à Newington. Il fut gâté, et moi honteux.
            Je regrette de n'avoir été à Londres pour être à Hyde Park demain, parmi les grandes dames et les beaux messieurs. Ce sera un fort beau spectacle.


                                                                                                  à suivre
                                                                             1er mai 1661
         
            Levé tôt et arrêt à Petersfield......