16 Octobre 1664
Jour du Seigneur
Nous repartîmes sous la pluie et vers 9 heures arrivâmes à Hatfield au moment de l'office. Je descendis de cheval et vis à l'église, assis dans sa galerie, ce niais de lord Salisbury. Ne restai point dans cette église mais remontai en selle. Arrivai à Barnet à la fin du sermon et dînai au Lion Rouge. De nouveau très las, mais toute ma fatigue d'hier et d'aujourd'hui seulement dans les cuisses, le reste de ma fatigue dans les épaules et les bras tout à fait passé.
Rentré à la maison après nous être séparés chez mon cousin Anthony Joyce à 4 heures. Fatigué mais vaillant, au lit à la maison où je trouve tout en bon ordre. Tantôt ma femme vint au lit, mais elle se releva pour mon repos et s'en fut coucher avec sa dame de compagnie.
17 octobre
Me levai frais et dispos, nullement fatigué, et à St James avec sir William Batten, où nous expédions nos affaires. Je vis sir John Lawson ce matin pour la première fois depuis son retour à terre et j'apprends que milord Sandwich est revenu de Portsmouth en ville. Parti à sa recherche je le trouvai chez milord Crewe et rentrai chez lui en sa compagnie avec maintes paroles aimables. Milord ensuite à la Cour, moi à la Bourse avec Creed. Puis allé dîné avec sir William Warren chez un rôtisseur, en devisant et en lui donnant conseil sur ce grand contrat qu'il doit faire demain. Je suis chaque jour plus satisfait de sa compagnie et je vois la promesse d'un juste profit dans son amitié.
Retour à mon bureau pour quelques tâches, mais comme il faisait très froid je rentrai tôt me coucher par crainte d'attraper froid, ma femme n'étant pas rentrée de sa visite à milady Jemima avec qui elle est allée au théâtre et à la Cour aujourd'hui.
18 octobre
Levé et au bureau où, entre autres, nous fîmes un contrat très important avec sir William Warren pour 1 060 cordes de bois de charpente.
A midi dîner à la maison. L'après-midi aux Pêcheries où, très confuses et très ridicules, les façons de milord Craven, notamment lorsqu'il trouve à redire au rapport de sir John Colleton et du colonel Griffith sur les comptes de la loterie.
Parti avec Mr Grey à Whitehall dans son carrosse, mais le roi et le Duc étant absents nous revînmes à Somerset House. En causant je le trouve fort estimable et fort versé dans les affaires du commerce. Entre autres, il fit la juste observation que ce ne sont pas les plus grands esprits mais l'homme constant qu fait le bon négociant, il prit pour exemple Ford et Cock, et tient ce dernier, plus que tout autre, pour son oracle, de même que Mr Coventry avec Mr Jolliffe. Il dit que c'est maxime reçue parmi les marchands que là où un commerce s'est fait et ensuite dépérit il ne se rétablit jamais, et que, par conséquent, la manufacture d'étoffes en Angleterre ne recouvrera jamais son lustre.. Qu'entre autres défauts, sir Richard Ford, ne sait pas garder un secret, et que c'est là un défaut que tant de négociants sont coupables que le duc d'York est résolu à ne plus confier aucun secret aux marchands de la Compagnie Royale. Que sir Ellis Leighton, s'il a quarante mots à dire, est l'homme le plus spirituel que'il a jamais connu, mais que pour un plus long discours il ne vaut rien, son jugement ne valant rien du tout, mais il a infiniment d'esprit.
A Somerset House il me fit entrer et je vis les nouveaux appartements de la reine, fort nobles et magnifiquement meublés. Je la vis elle-même ainsi que le duc et la duchesse d'York. Le duc m'aperçut, vint à moi et me parla très longuement de notre contrat de ce jour avec sir William Warren et me demanda, entre autres, avec quelque dédain, si nous acceptions les saules têtards comme sir William Batten, par dépit, ainsi que le Duc, si j'en crois milord Berkeley le sait fort bien, le proposa hier, entre autres, par écrit.
Rentré sous une forte pluie en voiture à la maison et à mon bureau où je restai tard, puis à la maison, souper et, au lit.
Ce soir l'ambassadeur de Hollande sollicita et obtint une audience du roi. Je ne sais quel en fut le résultat. Les deux parties, à ce que je crois, désirent la paix, mais aucune ne veut faire le premier pas, et je crois donc qu'une guerre s'ensuivra. Le prince est à Portsmouth avec sa flotte, et les Hollandais font tout ce qu'il faut pour se préparer à la guerre.
19 octobre
Levé et à mon bureau toute la matinée. A midi dîné à la maison. Puis sorti en voiture acheter pour le bureau le livre de Herne sur La loi des usages charitables, afin de mieux gérer la Caisse des Invalides que nous ne l'avons fait, car j'ai honte de voir sir William Batten s'approprier tant d'argent si longtemps. En rentrant chez moi fis poser mes deux brocs d'argent chez Stephens. Ils pèsent 212 ounces et 27 pennyweight, ce qui fait à peu près 50 livres à 5 schillings l'ounce. Et en outre, ils estiment le travail à 5shillings l'ounce en plus. Mieux, certains disent 10 shillings l'ounce pour le travail, mais je ne le crois pas. Mais il me fâche de voir que le travail vaut tant et l'argent pas davantage.
A la maison et au bureau embesogné très tard. Ma femme est chez la mère de Mrs Mercer et Will Hewer avec elle, je pense. Ce qui ne me plaît point, qu'il me demande congé pour vaquer à ses affaires et qu'il aille ensuite passer son temps à s'amuser en me laissant au travail ici. Souper et, au lit. Ma femme rentre tantôt ce que, quoique je sache qu'il n'y a là rien de mal, ne me plaît pas. 
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pinterest.fr 20 octobre 1664
Levé et au bureau toute la matinée. A midi arriva mon oncle Thomas, il dîna avec moi et reçut de moi quelque argent. Puis retour à mon bureau où je fis entrer avec moi la femme de Bagwell, et je la mignotai et je la vois devenir plus accueillante de jour en jour, avec de bonnes paroles et la promesse de procurer une place à son mari, ce que je ferai. La quittant je vais aux appartements de milord Sandwich et après un moment je pars avec Mr Cholmley vers Fleet Street et, chemin faisant, il me dit que Tanger risque d'être mal loti avec ce Fitzgerald qui est un homme sans honneur, manquant de prestance, de peu d'honnêteté, qui s'efforce de promouvoir là-bas les intérêts irlandais et d'y rabaisser les anglais, qui offense tout le monde et ne fait rien dont j'entende dire bien, ce qui me chagrine fort.
Rentré à la maison, rapportant en chemin deux gobelets d'argent que j'ai achetés. Rentré donc tard embesogné à mon bureau, puis à la maison, souper et, au lit.
21 octobre
Levé et en voiture chez Mr Cole avec qui je conférai d'une affaire en justice, puis chez sir William Turner où j'achetai du drap de couleur propre à me faire un costume et un manteau, et de la peluche pour doubler le manteau, ce qui me coûtera, mais je vois qu'il me faut bien habillé quoiqu'il m'en coûte, et la dépense sera compensée par ses fruits.
Allé au café et à la Bourse, puis à la maison dîner, et tout l'après-midi au bureau où vient Will Howe, revenu à terre et repartant bientôt en mer avec milord. Il me conte que, entre autres, Mr Creed est fort en disgrâce auprès de milord à cause de sa liberté de langage, de son effronterie et d'autres choses qui ne plaisent point à milord. Mais surtout, à ce que je crains, à cause de son refus de prêter de l'argent à milord et de la manière, la pire, je le crains, dont Mr Moore a rapporté sa réponse. C'est cependant bien un vif coquin et par conséquent je veux bien qu'il ne soit qu'un propre-à-rien, quoiqu'il soit infiniment plus avisé que la plupart des hommes que je pratique.
Le soir, Will Howe étant parti, Mr Martin revient m'importuner pour que je lui obtienne une place de lieutenant pour laquelle il est aussi fait que peut l'être un sot, mais je le payai de mots comme un âne qu'il est. Et après avoir mis de l'ordre dans mes papiers et dans mes livres, à la maison, souper et, au li.
22 octobre
Levé et au bureau, réunion toute la matinée. A midi arrivent mon oncle Thomas et sa fille Mary pour que je leur paye les 30 livres maintenant échues, mais payables en droit à son mari. Je leur répondis du mieux que je pus et ils prirent congé, ne désirant pas rester dîner. Descendis ensuite à Deptford et y expédiai les affaires, puis retour à mon bureau où au travail très tard, puis à la maison, souper et, au lit.
23 octobre
Jour du Seigneur
Levé et à l'église. A midi arrive à l'improviste Mr Fuller, le pasteur. Il dîne avec moi, et j'avais aussi invité Mr Cooper et un autre qui, me semble-t-il, revient de la mer Lui et moi passâmes tout l'après-midi ensemble et il me montra un peu comment comprendre un plan. Le soir au bureau à expédier des affaires, et à la maison pour dîner, puis un psaume, prière et, au lit.
24 octobre
Levé et dans le carrosse de sir John Mennes, seul avec Mrs Turner jusqu'à Paternoster Row où je la déposai, à St James où nous fîmes notre travail, et j'eus la bonne fortune de plaire au Duc en parlant de notre grand contrat en discussion avec sir William Warren, en m'opposant à sir William Batten, le Duc 
tenant beaucoup à
ce que nous traitions.
tenant beaucoup à A la maison et au bureau jusqu'à midi, puis dîné et à la Bourse et, prenant un moment à part sir William Warren, consultai avec lui sur la manière de mener son contrat à bien.
Allé à la commission de Tanger à Whitehall où j'eus la bonne fortune de dire quelque chose fort à propos sur le môle de Tanger et qui fut bien reçu même par sir John Lawson et Mr Cholmley, les entrepreneurs contre les intérêts de qui je parlais, ce qui me fait croire que l'on m'en estimera davantage. Puis allé aux galeries causer avec milord Sandwich. Entre autres de la lettre du prince où il nous dit le danger qu'il court avec sa flotte à Porsmouth de recevoir les affronts des Hollandais, ce que milord dit qu'il n'aurait jamais fait, fût-il là-bas avec un seul navire, et il n'y a guère de raison à cela à cause des sables. Néanmoins, la flotte va recevoir l'ordre d'aller se mettre à l'abri à Cowes, ce qui est tout à fait indigne de la vaillance du prince, à mon avis, et de l'honneur de la nation, que dès l'abord on les voit veiller à leur propre sûreté. Milord est bien aise de penser que si le Duc et le prince s'en vont, tout le blâme de l'échec ne retombera pas sur lui. Et si quelque chose réussit, il espère avoir sa part de la gloire, car le prince n'a en aucune façon l'estime de personne.
Rentré à la maison et, quoique ne me sentant pas très bien, veillé tard à m'occuper des Pêcheries au sujet desquelles j'espère rendre compte de la manière dont on a géré les donations, ce que j'achevai à mon grand contentement. Puis à la maison, souper et, au lit.
Aujourd'hui le grand O'Neill est mort, pour le contentement, je crois, de touts les revendiquants protestants d'Irlande.
25 octobre
Levé et au bureau, réunion toute la matinée pour terminer, grand contrat de bois de charpentes de sir William Warren, à mon grand contentement, parce qu'il est juste dans les termes que j'écrivis hier soir à sir William Warren et contraires à ceux que proposait sir William Batten.
A midi rentré dîner chez moi. Je retrouve Creed et Hawley et après dîner entre Mrs Ingram venue pour la première fois visiter ma femme. Après être resté un moment avec elles je les quitte pour me rendre au comité des Pêcheries où je présentai mon rapport sur les sommes rassemblées dernièrement pour les Pêcheries, à la grande satisfaction du comité et, je crois, pour l'accroissement de ma réputation, car il fut remarqué et reçut maintes louanges.
Rentré chez moi, en chemin me mis en peine d'une pièce d'argenterie pour Mr Christopher Pett, en prévision du lancement de son nouveau grand navire demain à Woolwich, pièce que moi seul je proposai hier à son Altesse Royale de lui offrir et que j'obtins pour lui, d'une valeur de 20 £. Et lui, sous sa propre signature, reconnait n'avoir jamais reçu si grande faveur de qui que ce soit au monde. A mon bureau puis souper, et à mon bureau derechef où tard au travail, car ces jours-ci je suis tout à fait affairé, à mon grand contentement, Dieu merci ! A la maison et, au lit. Ma maison toute bourdonnante du dessein d'aller avec ma femme et toutes ses servantes voir le lancement du nouveau navire.
26 octobre
Lever, mes gens se levant de fort bonne heure afin de se préparer à partir par le fleuve, quant à mon valet, il ne put dormir mais se réveilla vers 4 heures et resta au lit à jouer du luth jusqu'au lever du jour, et il paraît qu'il fit de même hier soir jusqu'à minuit.
Vers 8 heures, ma femme avec sa suivante, Bess, Jane, Will Hower et mon valet allèrent au bord du fleuve prendre le bateau. Et je sortis tantôt m'occuper du broc à vin afin de l'avoir prêt à emporter à Woolwich.
Comme ce n'était pas prêt je m'en fus dénicher Nelson, celui à qui Whistler a acheté son étamine à pavillons, et j'en achetai cinq pièces au prix demandé. Et j'espère ainsi faire baisser leur prix, ou acheter nous-mêmes directement chez Nelson tout ce que nous payons.
Cette affaire me donna le plus grand contentement. Et tantôt, le broc achevé chez le brunisseur, je rentrai chez moi, me préparai et pris une voiture de louage, car le temps était froid et détestable, pour Woolwich. Tout le long du chemin plongé dans la lecture d'un bon livre sur les Pêcheries, et après l'avoir fini, dans celle du livre sur la loi des usages charitables, à ma grande satisfaction.
A Woolwich, je montai rejoindre le roi et le duc et la pièce d'argenterie leur plut. Je demeurai en haut avec eux tandis qu'on lançait le navire avec grand succès. Et le navire plut beaucoup au roi, il dit qu'il n'avait jamais vu si belle proue.
Mais mon Dieu ! quelle piètre conversation et quel piètre bavardage parmi les grands courtisans qui l'entourent, sans la moindre référence et dans un tel désordre.
Arrivent tantôt la reine et ses dames d'honneur, dont une, Mrs Boynton, et la duchesse de Buckingham, avaient été très malades en venant dans la barque, la Tamise étant très agitée. Mais leur sotte manière de se moquer d'elles, en termes très vulgaires à mon avis, était fort médiocre, indigne de ce que l'on croit que disent et que font tous ces grands.
Le lancement fait, le roi et son escorte descendirent pour prendre la barque. J'envoyai quérir Mr Pett, remis le broc aux mains du Duc et, en présence du roi, il le lui donna, Mr Pett le recevant un genou à terre. Ceci, Mr Pett me le doit entièrement, il le sait et, je crois, s'en montrera reconnaissant.
Puis chez Mr Acworth où mangeai et bus en compagnie du commissaire Peter Pett et de sa femme. Ensuite chez Sheldon, où se trouvaient sir William Batten et milady. Je pris tantôt une voiture après m'être enquis de ma femme et de son bateau sans les trouver. En passant la barrières une femme du commun me pria de lui laisser une place jusqu'à Londres, ce que je fis, mais je ne lui adressai pas la parole de tout le trajet et lus aussi longtemps que je pus voir mon livre.
Il faisait nuit à notre arrivée à Londres et il y avait un embarras de voitures à Southwark. J'attendis plus d'une demi-heure, puis descendis et, trouvant la voiture de sir William Batten, on me dit qu'ils étaient allés à la taverne de l'Ours au pied du Pont, où je les rejoignis.
Bientôt l'embarras est levé et, allant à la recherche de ma voiture, je ne la pus trouver car elle était partie avec les autres. Je dus donc passer le pont dans le noir et la boue, et je tombai, la jambe prise dans un trou sur le pont. Mais le garde aposté là pour en écarter les gens me rattrapa, sinon je me serais cassé la jambe, Dieu soit loué de m'avoir fait cette grâce !
A Fenchurch je trouve ma voiture qui m'attend et rentre chez moi. La petite Susan a bien pris soin de la maison, mais de femme, point. Ce qui me fit commencer à craindre pour elle, le fleuve étant très agité et il faisait froid et sombre. Mais elle et ses gens arrivèrent tantôt à bon port, ce dont je fus bien aise, quoique irrité.
Allé chez sir William Batten et veillé tard avec lui, sir Richard Ford et sir John Robinson, ce dernier est aujourd'hui le même sot, qui se vante de son pouvoir auprès des édiles de la Cité parce qu'il les connaît et peut en faire ce qu'il veut. Il paraît que la Cité, hier soir, prêta fort libéralement 100 000 £ au roi, sans autre garantie que la parole du roi, ce qui est fort généreux. Mais cette tête de bois et sir Richard Ford est un homme rusé qui se gausse de l'autre, et l'autre croit tout ce qu'il lui dit. Mais mon Dieu ! penser qu'un tel homme est lieutenant de la Tour et homme de tant d'importance, cela me confond. 
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musicologue.fr Veillé tard avec eux, puis rentré à la maison et, au lit avec ma femme, après souper.
27 octobre 1664
Levé et au bureau affairé toute la matinée. A midi sir George Carteret, sir John Mennes, sir William Batten, sir William Penn et moi fûmes régalés au Dauphin par Mr Foley, le quincaillier, et nous fîmes un simple et bon dîner, mais je m'attendais à de la musique et de n'en avoir point me gâta mon repas. Mais très plaisante, joyeuse conversation.
Avec George Carteret allé en voiture à Whitehall pour la commission de Tanger, puis retour à Londres, arrêt à Cheapside et je vais chez Nelson où je me heurtai d'abord à un refus, mais je l'emmenai à la taverne où je discutai avec lui, à mon grand contentement, au point que je crois que je m'accorderai avec lui sur l'étamine à pavillons pour le service de la Marine.
Rentré donc fort content chez moi et à mon bureau où resté tard. Et comme j'ai attrapé hier un gros rhume de cerveau, à la maison, souper et, au lit.
28 octobre
Mal dormi toute la nuit à cause d'un gros rhume de cerveau attrapé l'autre jour à Woolwich, et qui me rend tout morveux. Le matin, levé et mon tailleur m'apporte mon beau costume neuf de drap de couleur et mon manteau doublé de peluche. Le meilleur costume que j'aie porté de ma vie, et de fort bon goût.
Toute la matinée à mon bureau. A midi chez Nelson où acheté encore 20 pièces de toile à drapeaux et j'espère le mener jusqu'à un contrat, puis un moment à la Bourse et rentré avec Llewellyn dîner chez moi où Mr Deane vint, comme convenu. Après dîner nous montons dans mon cabinet. Nous causons sérieusement. Je le conseille sur la conduite à tenir pour son affaire de Harwich, puis nous reprenons notre vieux sujet de conversation sur les navires et j'apprends de lui de nouvelles règles , pour mon grand plaisir. Lui parti un moment à mon bureau, puis allé voir sir William Batten, encore plus enrhumé que moi, et voici venir Mr Hollier qui entre me voir dans le cabinet de travail, et le pauvre homme, plus que je ne l'ai jamais vu, était un peu ivre et resta là à bavarder et à se trouver des relations.
29 octobre 1664
Levé et, comme c'est la procession du lord-maire, mon valet et trois servantes sortirent, mais comme il fit un temps détestable et pluvieux du matin au soir, je regrettai que ma femme les eût laissés sortir.
Toute la matinée au bureau. Dîner à la maison. L'après-midi encore au bureau et, vers 4 heures, comme convenu, allé à la taverne de la Tête du Roi à Fish Street Hill où Mr Wolfe et, amené par lui Parham, vint causer avec moi des Pêcheries. Et je reçus de grandes lumières de Parham, qui est un peu fat mais fort compétent dans sa partie et sur tout ce qui a trait à la pêche en Angleterre.
Je demeurai là trois heures et mangeai une bourriche d'huîtres excellentes, données par Wolfe. Puis, sous une pluie battante, rentré chez moi, et à mon bureau, et puis à la maison et, au lit.
Il n'est bruit que de ce que Ruyter est rentré en Hollande par voie de terre, avec six ou huit de ses capitaine, pour prendre le commandement. Les navires hollandais restent au large dans la Manche, ce qui semble vouloir dire qu'ils ont des desseins à notre égard.
30 octobre
Jour du Seigneur Levé et ce matin, mis mon beau costume neuf de drap de couleur avec mon manteau doublé de peluche qui est un costume coûteux et magnifique et me revient à 27 £. A l'église puis à la maison pour le dîner, ensuite un peu de musique avec mon petit valet et derechef à l'église avec ma femme. Rentré à la maison et en sa compagnie toute la soirée à lire et à musiquer avec mon valet, avec grand plaisir. Puis souper, prières et, au lit.
31 octobre 1664
Très affairé toute la matinée. A midi Creed vint dîner avec moi, puis tous les deux à Whitehall pour la commission de Tanger, où il vaut la peine de se souvenir que quand Mr Coventry proposa de resserrer les dépenses de la cavalerie, la première question du duc d'Albermarle fut : " Voyons qui les commande ", il y a trois escadrons. L'un d'eux, se rappelle-t-il l'était par sir Tony Bridges.
" - Ah ! dit-il, voilà un très bon officier. S'il vous faut en réformer deux, faites qu'il commande l'escadron que vous gardez. "
Rentré à la maison où bientôt viennent me voir Mr Young et Whistler. Ils s'aperçoivent que je les ai battus tout à fait dans leur affaire de drapeaux, et les voilà qui viennent implorer ma faveur, mais je serai quitte avec eux.
Tard à mon bureau, resté jusqu'à 1 heure du matin passée à faire mes comptes du mois. Et je vois que ma dépense en vêtements de ce mois m'a empêché de rien épargner, mais je n'ai rien perdu et même j'ai gagné un peu. J'ai 1 205 livres, une grosse somme, le Seigneur soit loué !
A la maison et, au lit, l'esprit pleinement réjoui de tout cela, et fâché d'être si en colère ce soir contre ma femme et de lui dire des paroles désagréables parce qu'elle ne me donne pas ce soir, à ce qu'il me semble, un bon compte de ses dépenses.
J'apprends aujourd'hui que le jeune Mr Stanley, un brave et jeune gentilhomme parti en mer en même temps que le jeune Jermyn avec le prince Rupert; est déjà mort de la petite vérole à Portsmouth.
Tous préparatifs contre les Hollandais, et le duc d'York fait diligence pour rejoindre la flotte qui se prépare en toute hâte, étant bien résolu maintenant à partir sur le Charles.
à suivre.............
1er Novembre 1664
Levé et..............................................
