Lettre à Madeleine
22 décembre 1915
Mon amour, je suis dans l'attente impatiente. La neige a tombé une partie d'hier et la nuit. Temps de Noël avec ces pins et cette neige, il y a même les sapins. Je n'ai pas eu de lettres hier ni de toi ni de personne. Je t'adore mon amour, j'ai regardé hier le dessin de ton tétin exquis, ô mon Madelon adorable. J'ai regardé avec enivrement tes photos...
Mon chéri, nouvelle fantastique : le lieutnt permissionnaire que je remplace à la 7è Cie vient de passer dans le boyau.
J'espère donc partir aujourd'hui ou demain.
Je t'adore. Je ne sais plus bien ce que je t'écris. Je suis affolé que cette permission se dessine enfin, enfin.
Mon amour, je t'adore follement, je t'aime. Je cesse ma lettre écrirai demain, je crois que je serai en route.
Je prends ta bouche et tout ton corps à moi.
Gui
25 décembre 1915
Marseille - Je prends prochain courrier.
Gui
10 janvier 1916
Marseille - Bien arrivé - Baisers
Gui
( note de l'éditeur : gallimard - télégrammes perdus )
Marseille 10 janvier 1916
Mon amour, je t'adore - Je ne sais combien ni comment te remercier toi ta gentille Maman et toute la famille de la délicieuse permission que vous m'avez procurée et toi amour tu es mon amour. Bon voyage, le comt d'armes était ce capitaine à terribles moustaches vu au Continental et qui amusa tant ta maman, presque tout le monde malade, même M. Six qui n'a pu faire un seul calembour. Nous sommes restés 5 pas malades. Cette nuit mer démontée le torpilleur a dû nous lâcher - Enfin tout s'est bien passé. Je prends le train dans une heure.
Je suis heureux de t'aimer mon amour. Tu es mes délices et je t'aime.Je t'écrirai plus long demain.
Ma bouche sur ta bouche et nos langues mon chéri exquis jouent divinement.
Gui
... Je suis fatigué.