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15 février 1661
Avec les deux sirs William à Trinity House. Nous débattîmes du projet de sir Nicholas Crisp d'une écluse à Deptford. Puis dîner. Je prêtai ensuite serment comme frère cadet, sir William Rider étant maître suppléant pour milord de Sandwich. Après que j'eus prêté serment tous les frères aînés me serrent la main, c'est paraît-il leur coutume.
De là au bureau, puis tous les trois chez sir William Batten. Nous restâmes jusque tard à nous plaindre ensemble des agents du trésorier, particulièrement de Mr Waith. Nos femmes et nous aurions dû être aujourd'hui au baptême de son enfant, mais personne n'y est allé et je m'en réjouis, car c'est un vrai gredin. Rentré rédiger notre rapport sur le bassin de sir Nicholas Crisp, et au lit.
Encore aucune nouvelle de notre flotte partie pour Tanger, ce qui commence à nous paraître long.
16 février
Jour du Seigneur
A l'église ce matin puis rentrai dîner. L'après-midi j'allai à pied à St Bride pour le service entendre le Dr Jacombe prêcher sur la guérison, et à la demande de Mrs Turner, sortie aujourd'hui pour la première fois depuis sa longue maladie, il a prêché sur les paroles de David : " Je ne mourrai pas mais je vivrai et je raconterai les oeuvres du Seigneur. ". Il a fait un assez bon sermon, mais rien d'extraordinaire. Je l'ai raccompagnée chez elle et suis resté avec elle, le docteur était là arrivé avant nous. Mais c'est une chose étrange que l'empire qu'il a sur Mrs Turner. Elle était extrêmement attentive à lui donner ce qu'il voulait à boire, après son sermon, et lui, avec une gravité pleine de ruses, sait comment commander et obtenir ce qu'il veut. Il nous dit entre autres qu'il avait aujourd'hui entendu davantage des prières publiques, pendant qu'il attendait dans la sacristie de monter en chaire, qu'il n'en avait entendues depuis 20 ans.
De là chez mon oncle Wight, retrouvai ma femme et en compagnie d'amis à elle et à lui, nous avons soupé et été très gais. Puis nous rentrâmes. Je n'étais pas très bien à cause de ma douleur habituelle causée par le froid.
Puis la prière et au lit, et là je me suis fait apporté un bon breuvage de bière chaude épicée.
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17 février
Ce matin, avec les deux sirs William, le capitaine Cocke et le commandant Tinker du Convertine que nous allons examiner car il doit faire partie des navires qu'on doit armer pour les Indes orientales, nous allâmes à Deptford. Puis, après être montés à bord nous nous rendîmes à Woolwich, et dîner. Les sirs William n'ayant pas envie de viande, le capitaine Cocke et moi prîmes une poitrine de veau rôtie. Et je pris du vin par nécessité, étant malade faute de vin. J'ai lieu de craindre, en y renonçant, de m'attirer bien des maux.
Avons jouer au gleek, à l'aller et au retour, et j'ai gagné 9 shillings et 6 pence nets, le gain le plus élevé de ma vie. Je prie Dieu que cela ne me pousse pas à rejouer.
De retour sommes rendus au Dauphin où Mr Alcock et milady et Mrs Batten nous ont rejoints. Après eux beaucoup d'autres, comme c'est toujours le cas là où va sir William Batten, et nous avons pris quelques poulets pour le souper. J'ai mangé bien que je ne fusse pas très bien. Nous les quittâmes ensuite, et à la maison et au lit.
18 février
Fait la grasse matinée, puis au bureau, car nous avons changé nos jours qui sont maintenant le mardi, le samedi matin et le jeudi soir. Au bout d'un moment, avec sir William Penn, Mr Kinward et d'autres sommes allés examiner de nouveau sa maison et imaginer les changements qu'on peut y faire, qui seront fort beaux, je crois.
Après avoir terminé au bureau, je me suis rendu à pied à la Garde-Robe où, avec Mr Moore et Mr Lewis Phillips, après le dîner, nous nous sommes entendus sur la convention entre nous et Prior, et j'y ai mis mon sceau et ma signature.
Etant convenu avec sir William Penn et ma femme de les retrouver à l'Opéra, et m'étant aperçu en marchant dans les rues partout jonchées de morceaux de briques et de tuiles arrachées par les vents extraordinaires de la nuit dernière, tels qu'on n'en a pas connus de mémoire d'homme, sauf à la mort du feu Protecteur, qu'il y avait danger à être dehors, et apprenant que plusieurs personnes ont été tuées aujourd'hui dans les rues par des chûtes d'objets, et que la scène érigée dans Fleet Street est presque entièrement détruite et a en partie démoli plusieurs maisons, entre autres celle de Dick Brigden, et qu'une certaine lady Sanderson, personne de qualité qui habite dans Covent Garden, a été tuée dans son lit par la chute de sa maison, j'envoyai mon petit laquais chez moi leur défendre de sortir. Mais quand il me rapporta qu'ils étaient partis, j'y allai et je vis Les amants contrariés par la loi
bonne pièce et bien jouée, en particulier les danses et les chants de la petite fille, que je n'avais encore jamais vu jouer, et sans elle la disparition de Roxalana nuirait fort à ce théâtre. Rentré faire de la musique, et au lit.
19 février 1662
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Exercices de musique. Puis à Trinity House pour conclure notre rapport sur le projet de sir Nicholas Crisp venu nous trouver pour répondre aux objections, mais nous ne l'avons pas écouté, étant résolus à nous en tenir à notre rapport. J'aurais pourtant préféré que nous eussions fait montre de plus de justice en l'entendant.
De là à la Garde-Robe et dînai avec milady, causai après dîner comme autrefois. Rentrai et montai dans mon cabinet pour y mettre de l'ordre, à ma satisfaction. Puis exercices de musique.
20 février
Ce matin visite de Mr Childe, et il m'a écrit quelque chose pour mon théorbe. Au bout d'un moment arrive une lettre de Tanger de milord, annonçant qu'après une grande défaite infligée aux Portugais par les Maures, il avait installé 300 hommes dans la ville et qu'il est donc en possession. Ce dont nous sommes fort heureux car désormais le dessein des Espagnols de nous empêcher de prendre cette ville est contrecarré. Je suis allé avec la lettre jointe trouver milord le chancelier à la Chambre des Lords et la lui ai remise. De là à la Garde-Robe avec milady. Je n'ai pas voulu rester dîner et allai selon ma promesse chez Mr Savill. Posai pour la première fois pour mon portrait en miniature, qui me satisfait bien. Puis au bureau jusqu'au soir et à la maison.
21 février
Toute la matinée à ranger chez moi et à emballer des verres à expédier à la campagne à mon père, et des livres à mon frère John, et puis chez milord Crew pour dîner, de là au cabinet de Mr Lewis Phillips où nous avons réglé nos comptes, et j'ai reçu 80 livres pour le compte de Jasper Trice. Rentré à la maison avec l'argent, dans mon cabinet toute la soirée, et au lit.
22 février
Occupé toute la matinée au bureau, puis dînai chez milady Sandwich. De là chez notre procureur Walpole, avec Mr Moore. Avons appris que Godfrey a vilement obtenu un jugement contre nous pour les 40 livres, ce dont je suis contrarié. De là j'allai acheter deux prédestaux et une étagère pour la chambre de ma femme, et je rentrai. Et Mr Saville arriva avec les portraits et nous les avons accrochés dans notre salle àmanger. Elle a très bon air maintenant avec tous mes tableaux.
J'ai ce soir écrit une lettre à mon père et lui ai appris le malheureux accident arrivé récemment aux deux fils aînés de milord de Dorset. Ils étaient en compagnie de deux Belasyse et d'un certain Wentworth châtelain, qui ont été récemment arrêtés pour avoir tué et volé un tanneur du côté de Newington, mercredi dernier. Ils sont tous maintenant à la prison de Newgate. J'en suis fort tracassé pour eux et pour la douleur et la honte que cela cause à leurs familles et leurs enfants. Ensuite, ayant un très gros rhume, j'ai pris quelque chose de chaud ce soir, et été au lit.
23 février
grands-mères.net Jour du Seigneur
Mon rhume s'étant aggravé, je suis resté à la maison toute la matinée à regarder avec plaisir ma salle à manger maintenant ornée de tableaux et à lire Les Dignitaires du Dr Fuller. C'est ainsi que j'ai passé la journée. Le soir arrive sir William Penn, il soupa et causa avec moi. Aujourd'hui, par la grâce de Dieu, j'ai 29 ans, et je suis en excellente santé et j'ai toute chance de vivre et d'acquérir une fortune. Et si je suis capable de contentement, je crois que je peux me juger aussi heureux qu'aucun homme au monde, dont Dieu soit loué. Puis la prière et au lit.
24 février
Resté longtemps avec Mr Birchensha le matin à mes exercices de musique, terminant ma chanson Ne contemplez pas les cygnes à deux voix dont je suis fort satisfait. Je lui donnai 5 livres pour ce mois ou ces cinq semaines où il m'a donné des leçons, ce qui est beaucoup d'argent et m'a ennuyé de les débourser. Puis chez le peintre et j'ai de nouveau posé pour le portrait en miniature. Puis passai le fleuve à Southwark chez Mr Birchensha où je suis resté en sa compagnie tout l'après-midi. Il me montra son grand tableau de l'essentiel de la musique dont il dit merveilles. Et je crois en effet que cela lui a demandé beaucoup de travail, mais n'est pas si commode qu'il le dit. Puis nous commençâmes à mettre en musique Nulla nulla sit formido, ce qu'il a fait fort élégamment. Puis rentrai souper. Je fis alors venir Will et le réprimandai devant ma femme pour avoir refusé d'aller à l'église avec les servantes et avoir déclaré à sa maîtresse qu'il ne se laisserait pas asservir. Ce qui me contrarie. Et au lit.
25 février
Toute la matinée au bureau. A midi au café avec Mr Moore. Nous avons entre autres surtout parlé de l'effet du grand vent qu'il y a eu, et quelqu'un racontait que chez lui cinq grands arbres qui formaient un groupe avaient été abattus, et comme il allait les ébrancher l'un d'eux, aussitôt les branches coupées se redressa par le poids de ses racines et se fixa de nouveau. Nous avons reçu une lettre de la forêt de Dean disant que plus de 1 000 chênes et autant de hêtres ont été abattus par la tempête dans une seule allée. Et une lettre de mon père m'apprend que 20 sont endommagés chez nous à Brampton
Aujourd'hui, dans la gazette je vois que Mr Buckhurst et ses compagnons ont imprimé leur défense telle qu'ils l'ont présentée lors de l'interrogatoire à un juge de paix. Ils en font une relation très plausible, disant qu'ils étaient à la poursuite de voleurs et qu'ils ont pris cet homme pour l'un d'eux, et que c'est ainsi qu'ils l'ont tué, et que lui-même avoua que c'était la première fois qu'il volait et qu'il le payait cher, car il était perdu. Mais je crains que les choses ne se révèlent autres qu'ils ne le disent.
Rentrai dîner, et bientôt visite de Mr Hunt et sa femme qui restèrent un grand moment avec nous. Puis ils partirent et j'allai à mon cabinet au bureau, la première fois depuis les changements que j'ai commencé à y travailler moi-même, et je crois que j'en suis fort satisfait.
Le soir rentrai souper, et au lit.
26 février
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Mr Birchensha avec moi toute la matinée, composons de la musique pour Cette maudite jalousie, qu'est-ce donc ? chanson de sir William Davenant.
Après le dîner été chez mon libraire, chez W. Joyce et en plusieurs autres lieux, pour payer mes dettes et conclure des affaires, puisque je suis résolu à faire mes comptes en un ou deux jours, car je crains d'avoir trop dépensé.
Sur le chemin du retour je croisai un visage que je connaissais et j'interpellai l'homme le prenant pour un membre de l'orchestre du théâtre, et je lui demandai une chanson. Mais m'apercevant de mon erreur j'inventai une assez bonne excuse, disant que je l'avais pris pour un gentleman de Grey's Inn qui est excellent chanteur, et là-dessus nous nous sommes quittés. A la maison toute la soirée et mis les choses en ordre, puis au lit.
27 février
Ce matin visite de Mr Birchensha. Au cours de la conversation, m'apercevant qu'il prône ses règles comme tout à fait parfaites, même si je reconnais qu'elles sont fort bonnes, et les meilleures je crois qu'on ait encore faites, et que je ne pouvais lui faire admettre les points où elles avaient des faiblesses, nous en vînmes à des paroles violentes, de sorte qu'il se fâcha et sortit brusquement de mon cabinet, sans que je le retienne, car j'avais l'intention de le renvoyer aujourd'hui, même si cela ne s'était pas produit, car je crois connaître maintenant toutes les règles qu'il a à communiquer, et il ne me manque plus que la pratique pour m'améliorer, et je n'ai pas envie de continuer avec lui à 5 livres par mois.
Je commençai donc à mettre ses règles clairement en ordre dans un cahier. Ce à quoi je travaillai toute la matinée jusqu'au dîner. Après le dîner au bureau jusque tard le soir et rentrai pour écrire par le courrier, et au lit.
28 février 1662
Le petit laquais n'étant pas venu me réveiller comme je le lui avais ordonné, je fus fâche et je résolus de lui donner le fouet aujourd'hui pour cela et pour bien d'autres fautes. Allai avec sir William Penn en voiture à Whitehall, au logis du duc d'York et je lui remis de la part de milord une belle carte de Tanger dessinée par un certain capitaine Beckman, Suédois au service de milord. Nous sommes restés longtemps à la regarder avec le Duc quand celui-ci fut habillé.
De là par le fleuve chez le peintre. Je restai un moment à poser pour mon portrait. De là rentrai dîner et restai chez moi tout l'après-midi. Puis vint Mr Moore qui resta causer, puis j'allai au bureau où étaient tous les papiers de l'Amirauté arrivés cet après-midi de chez Mr Blackborne où ils étaient tout ce temps, depuis mon arrivée à ce bureau.
Cet après-midi Mr Hayter a reçu pour moi les émoluments d'une demi-année, de sorte qu'on ne me doit plus que le présent trimestre qui sera à échéance le mois prochain.
Rentré et, pour tenir ma parole, j'ordonne à Will de me trouver une verge et lui et moi faisons venir le petite laquais dans une des chambres hautes de la demeure du contrôleur, donnant sur le jardin, et là je lui fis le compte de toutes ses fautes et je le fouettai d'importance. Mais les verges étaient si petites que je crains bien qu'elles ne lui aient pas fait grand mal à lui, mais seulement à mon bras que déjà, au bout d'un quart d'heure je pouvais à peine bouger. Après souper, au lit.
à suivre......./.
1er mars 1662
Ce matin j'ai versé.........