dimanche 26 novembre 2023

James Browne mettait des bigoudis Yazmina Reza ( Théâtre France )


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                                           James Brown mettait des bigoudis

            Pourquoi ne pas accepter la vie proposée à la naissance, certains répondent par la provocation, d'autres par la négation même de leur apparence, ainsi de Jacob et Philippe. Le premier dit se nommer 
" Céline Dion " et vit selon les normes de la star, interprète volontiers une chanson de son répertoire, prend soin de sa gorge, au grand désarroi de ses parents qui ont placé leur jeune homme dans une maison de santé trouvée par la mère, Pascaline, personne très accommodante. Le père Lionnel est réaliste et voudrait sortir son fils de ce drôle et bel endroit, beau parc, qui assèche leurs finances. Néanmoins il semble l'aimer sans comprendre ce qui est arrivé à son garçon, dans le texte cri du cœur du père. Jacob ne reçoit jamais la visite de ses parents, il est blanc mais vit comme s'il était noir. Ces garçons sont authentiques dans leurs relations. Deux personnages entourent parents et garçons, la psychologue qui un jour raconte une histoire, conte pour mini conférence, mais qui paraît incompréhensible et absurde à Pascaline et Lionel. Le second est, un arbuste, et il est cher au cœur de son propriétaire. Le dépoter, le replanter en pleine terre pour qu'il retrouve un peu de ses aises d'origine. Le texte est simple dans les mots, triste dans la réflexion, cependant il résulte une empathie pour les personnages; La pièce a été jouée a Paris au Théâtre de la Colline en septembre 2023. Avoir, à lire, sujet simple en apparence, puis chacun son débat, les écologistes aussi. Bonne lecture. 

            "........ - Pascaline -  Le hula-hoop !ça existe encore?
                       - Jacob - Bien sûr. La hoopdance tu ne connais pas ? Si tu fais de la hoopdance, tu gardes le ventre plat.
                       - Pascaline - C'est pour Lionel ça Tu devrais apprendre Lionel !
                       - Jacob - Lionel est beau comme il est. Il est lui-même, il est vivant. "















jeudi 23 novembre 2023

Germaine Richier Laurence Durieu Olivia Sautreuil ( BD France )

 



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                                       Germaine Richier

                                        La femme Sculpture

            1956 Germaine Richier sculptrice voit ses oeuvres enfin représentées dans un musée, le musée d'Art Moderne. Jean Cassou critique d'art "...... douée d'une bouleversante imagination poétique...... vous percevez un mouvement biologique...... Art dur, art métallique.... où le noir et le blanc tendent à la couleur.... " Tous ne sont pas d'accord avec cette admiration et parlent " d'eczéma sculpté ". Née dans le sud de la France où la vigne et le blé peinent à faire vivre une fratrie et le certificat d'études une rareté pour les femmes, devenir créatrice en art paraît irréalisable. Pourtant sûre de son choix d'études elle part à Marseille travaille dans un atelier et proche de son frère Jean elle découvre l'oeuvre de Bourdelle. Installée à Paris avec l'aide de son frère Jean elle devient une élève particulière de Bourdelle. Sculptrice pleine d'imagination elle utilise diverses matières, des os de seiche, crée outre de nombreux bustes des insectes qui la feront remarquer. Mariée un temps à un Suisse Allemand, absente de France et de retour seule à Paris elle travaille, prend des élèves, expose un peu partout dans le monde, reçoit des prix d'un peu partout dans le monde. Ses créations provoquent parfois des polémiques, notamment avec un Christ qu'elle disait l'avoir vu sorti d'un arbre, grand squelette suscite la colère des intégristes. Vie active nous ne savons que peu de ses goûts, de ses sentiments, ses proches se nomment Jean Cassou, Jean Paulhan et quelques autres. Dessins noirs, parfois pleine page, curieux et simples, d'un survol des épisodes marquants d'une des premières femmes sculptrices  Née à Grais en 1902 elle meurt en 1959  à Montpellier. Bonne bande dessinée pour une approche sélective mais passionnante pour une femme passionnée par son métier. Bonne lecture.  


jeudi 16 novembre 2023

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 166 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )








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                                                                                                                          1er juin 1666 

          Ayant été empêché hier par le jour de jeûne nous tînmes réunion toute la matinée. A midi mon père, ma femme, ma soeur et moi dînâmes à la résidence de ma tante Wight, près de chez moi, chez Mr Wolley. Nous fûmes prévenus soudainement. Ils devaient quitter Londres le lendemain. Il y avait là la belle Mrs Margaret Wight, fort jolie dame, mais sa loucherie qui ne tient qu'à une mauvaise habitude lui nuit fort et elle n'a point de belles mains, mais son visage est celui d'une noble romaine. Après le dîner mon oncle, Wolley et moi allons dans leur cour et parlons de tout ce qui peut advenir à tous les bénéfices par nous retirés des prises de guerre. Ainsi fûmes-nous conduits à déplorer que nous n'eussions profiter de l'occasion qui s'offrait à nous l'année dernière.......... Il peut s'agir d'une occasion telle que nous n'en retrouverions plus de notre vivant, je le pense très sincèrement.
            Retour à mon bureau, gros travail. Le soir à la maison pour retrouver mon père souper et, au lit;


                                                                                                                                      2 juin

            Levé et au bureau où l'on nous fait savoir comme une certitude que le roi a reçu ce matin une lettre du duc d'Albemarle datée d'hier 11heures, tandis que ses navires faisaient voile vers le Gunfleet, signifiant qu'ils étaient en vue de la flotte hollandaise et se préparaient au combat et qu'il a certainement déjà été engagé à l'heure actuelle, de plus plusieurs personnes certifient avoir entendu les canons tout l'après-midi d'hier. Nous autres du Conseil de la marine fûmes plongés dans un grand émoi par cette nouvelle.
            Recevons tantôt l'ordre d'expédier à la flotte un renfort de 200 soldats, aussi quittai-je la séance, fus au bureau des subsistances puis sur la Tamise vis plusieurs vaisseaux pour réfléchie à la façon de les expédier. Finalement je descendis jusqu'à Greenwich où je désignai deux yachts et les fit préparer à cet effet. Je donnai l'ordre aux soldats de se mettre en marche en direction de Blackwall. Ayant pris toutes décisions en prévision de la prochaine marée je regagnai la rive à Greenwich avec le capitaine Erwin puis allâmes au parc où nous entendîmes très distinctement les canons de marine. Allâmes à la taverne du Roi où nous nous fîmes préparer un plat de viande pour dîner autour de 4 heures. Pendant ces préparatifs allâmes à pied jusqu'au bord du fleuve. Voyant que le roi et le duc d'York se rendaient dans leur barque à Greenwich House me dirigeai vers eux et leur rendis compte de mes actes. Ils allèrent au parc pour entendre les canons de marine. Désormais notre seul espoir est que le prince Rupert s'en revienne avec sa flotte et qu'il ait rejoint le gros de la flotte à midi, un message lui ayant été adressé mercredi dernier, et une réponse est parvenue ce matin signifiant son intention de repartir de la pointe Sainte-Hélène hier mercredi autour de 4 heures de l'après - midi. Le vent très favorable nous permet d'espérer qu'il les a rejoints ce midi, ce que de nouveaux coups de cannon nous font croire.
            Après le dîner n'ayant rien d'autre à faire avant la marée j'allai voir Mrs Daniel à qui je ne dis point que nos flottes livraient bataille, son mari étant à bord du Royal Charles. Passai avec elle une demi-heure fort agréable puis descendis jusqu'à Blackwall. Je vis le départ en bateau des soldats, dont la plupart s'étaient saoulés. Mais Seigneur ! quelle étrange distraction que de voir ces pauvres garçons embrasser leurs femmes ou leurs maîtresses avec tant d'inconscience, poussant des cris, tirant des coups de feu !
             Dans la soirée le yacht Catherine commandé par le capitaine Fazeby remonta la Tamise avec à son bord milord d'Ailesbury et sir Thomas Liddell accompagné de sa fille fort jolie personne et portant un costume de voyage, venant de la Flandre. Ils avaient vu jeudi la flotte hollandaise et avaient pris la fuite, mais depuis lors ils n'ont plus entendu un seul coup de canon ni eu vent du moindre combat.
            Une fois les soldats embarqués m'en retournai et rédigeai les lettres qui devaient partir par courrier. Puis tard à la maison, souper et, au lit.                                                                                                                    
                                                                                                                                          3 juin
                                                                       Jour du Seigneur < Dimanche de Pentecôte >>
            Levé et par le fleuve à Whitehall, rencontrai Mr Coventry qui me dit que les seules nouvelles que l'on ait de la flotte ont été apportées par le capitaine Elliott commandant le Portland navire qui ayant été abordé par le Guerneseyse se trouva dans l'impossibilité de rester en mer et a donc relâché à Aldeburgh. Elliott rapporte qu'il vit l'un des vaisseaux hollandais exploser et trois brûler, que le combat commença vendredi et qu'en arrivant au port il vit aborder un autre navire, il crut reconnaître le Rupert, qu'il n'a point connaissance d'autres dégâts subis                    Ayant appris ces bonnes nouvelles m'en retournai chez moi par le fleuve. A l'église à l'heure du sermon, c'est avec grande joie que j'appris la nouvelle à ceux qui partageaient mon banc. Chez moi pour le dîner. Ensuite mon père, ma femme, ma sœur, Mrs Mercer par le fleuve à Woolwich tandis que j'allai à pied et vis la  Bourse aussi fréquentée qu'un jour ordinaire, tous n'étant là que pour avoir des nouvelles.
            A St Margaret de Westminster où je vis dans l'église ma jolie Betty Mitchell, puis à l'abbaye puis chez Mrs Martin où je fis ce que je voudrais avec elle....... ce qui est muy bon plazer. Bientôt arrive son mari, après m'être entretenu quelque peu avec lui partis pour Whitehall où j'appris derechef de mauvaises nouvelles. Le prince n'est arrivé à Douvres qu'hier soir à 10 heures sans aucunement entendre de bruit de combat, si bien que voilà la fin de tous nos espoirs de le voir venir en aide au reste de notre flotte. Certains manutentionnaires des subsistances rapportent que le pavillon du duc d'Albemarle et celui de Holmes furent détruits par le canon et furent contraints de mouiller afin de réparer gréement et voiles..
            Une lettre est arrivée cet après-midi expédiée par Harman à bord du Henry, s'étant retrouvé au beau milieu de la flotte hollandaise il parvint à se frayer un chemin, fut pris en chasse successivement par trois brûlots, en écarta deux et endommagea le troisième. Son navire prit feu sur quoi beaucoup de ses hommes sautèrent à la mer et périrent. Entre autres et en tête le pasteur. Il perdit plus de 100 hommes et eut de très nombreux blessés. Dieu sait ce qu'il est advenu de Balty. Pour finir il réussit à éteindre le feu à son bord et à gagner Aldeburgh........ Il a fait montre d'une grande bravoure. Le mât du troisième brûlot chut en flammes sur leur navire blessant Harman à la jambe, il boite donc désormais mais n'est point en danger.
            Fus trouver sir George Carteret, il me dit que toute cette affaire avait été fort mal conduite, que les ordres du roi par lesquels le prince avait été rappelé vendredi n'étaient partis que par courrier ordinaire mercredi, le prince ne les ayant entre les mains que vendredi, et alors au lieu de faire voile incontinent le prince attend 4 heures de l'après-midi, et pire, que le Hampshire transportant des fonds appartenant à des négociants et provenant du Détroit fit voile avec la flotte ou en la précédant immédiatement et arriva dans les Downs hier matin à 5 heures tandis que le prince et sa flotte n'arrivèrent à Douvres qu'à 10 heures du soir. Voilà qui sera difficile à expliquer si cela est vrai.
            Tout cela plonge le roi, le Duc et la cour dans la plus grande stupéfaction. Ayant rencontré Creed allons à Hyde Park en voiture pour causer privément. Nous bénissons Dieu de ce que milord Sandwich ne fût point ici en cette conjoncture et qu'il ne fût point mêlé à une affaire qui tournera mal.
            Plaisant spectacle que la crainte où je fus tout l'après-midi d'être vu avec Creed de peur que les gens ne pensent qu'en raison de nos liens avec milord Sandwich nous ne donnions une interprétation tendancieuse à l'échec du prince ! Dieu sait pourtant que je regrette de tout cœur ce qui s'est passé par égard pour la nation tout entière ! Encore que ces considérations mises à part il ne messiérait pas que ces courtisans tapageurs puissent un peu moins donner libre cours à leur présomption et à leur dénigrement de tant d'hommes estimables.                                                      troisponts.net
            Déposai Creed à la Common Garden et retour à la maison m'arrêtant à la Bourse encore bondée. Tout le monde parle sévèrement du prince qui n'a point su faire plus grande diligence après réception de ses instructions, et de la façon dont nous conduisîmes cette affaire, n'attaquant point plus tôt avec plus de méthode et plus souvent.
            Après souper, au lit.  


                                                                                                      4  juin
 
            Levé et à Whitehall avec sir John Mennes et sir William Penn dans le carrosse de ce dernier. Arrivés nous apprenons que le Duc est à St James où il vient d'établir sa nouvelle résidence. Traversant le parc à pied nous voyons des centaines de gens aux Gravières pour entendre les canons et je vis une lettre de Strode, gouverneur du chateau de Douvres. Mais au sujet des canons il s'agirait d'une confusion avec le tonnerre jusqu'à hier soir. C'est chose merveilleuse que nous ayons entendu de toutes parts et fort distinctement les canons tonner tandis qu'à Deal et à Douvres jusqu'à hier soir il n'était point question de bataille et que l'on n'avait point entendu un seul canon. Ces faits ajoutés à ceux déjà consignés l'autre jour à propos du yacht Catherine ont de quoi donner lieu à un vaste débat philosophique : pourquoi entendîmes-nous ces bruits et pas eux alors que le même vent qui les portait vers nous eût du les porter vers eux ? Mais il en est ainsi.
            Cependant le major Halsey dépêché pour nous informer nous apprend qu'il avait vu le prince et sa flotte hier matin à 9 heures à 4 ou 5 lieues au large de Goodwin, si bien que le son du canon que nous entendîmes ce matin nous conduit à penser qu'il a rejoint le reste de la flotte.
            Après avoir présenté nos respects au Duc sir William Penn qui a reçu l'ordre de se rendre incontinent par le fleuve à Harwich afin de dépêcher tous les navires possibles, et moi-mê'me rentrons dans un beau carrosse neuf, non sans avoir bu dans la rue deux bouteilles de bière priapique.
            A la maison, je ne suis pas plus tôt arrivé que l'on m'annonce deux hommes provenant de la flotte venus parler. Je descends et voilà-t-il pas que je me trouve face à Mr Daniel, tout emmitouflé, le visage noir comme la suie, couvert de boue, de poix, de poudre et de goudron, enveloppé de guenilles boueuses et l'œil droit étanché d'étoupe ? Il a quitté la flotte hier soir à 5 heures avec l'un de ses camarades qui a l'autre œil atteint. On les a débarqués à Harwich à 2 heures ce matin dans un ketch avec une vingtaine d'autres blessés provenant du Royal Charles.
            Comme ils étaient en mesure de voyager par route ils prirent la poste aux environs de 3 heures du matin et arrivèrent ici entre 11 heures et midi. Je montai incontinent en voiture avec eux et les menai à l'embarcadère de Somerset House. De là par le fleuve, alors que tous les regards étaient fixés sur nous
chacun concluant qu'il s'agissait de nouvelles provenant de la flotte et tous les visages exprimaient cette attente, jusqu'au débarcadère privé. Les laissai à l'appartement de Mr Covery absent. Puis pénétrant dans le parc me rendis auprès du roi, je lui dis que la situation de milord l'amiral était bonne hier soir à 5 heures et que le prince était arrivé pour rejoindre la sienne autour de 7heures. Le roi fut fort satisfait de ces nouvelles, me prit par la main et m'entretint un peu de ces choses. Je lui rendis compte de façon aussi exacte que possible et il me pria de faire mander les deux marins que je fis entrer en sa présence dans la salle de la Girouette. C'est là qu'il écouta tout leur récit.

                                                            La bataille

            Comme quoi nous surprîmes vendredi la flotte hollandaise au mouillage à une certaine distance du rivage entre Dunkerque et Ostende obligeâmes les Hollandais à déferrer, ils avaient environ 90 navires et nous moins de 60; Nous les attaquâmes et les mîmes en fuite jusqu'au moment où ils tombèrent sur un groupe de 16 nouveaux navires et de tenir tête derechef. La bataille recommença et se poursuivit le lendemain jusqu'à 5 ou 7 heures du soir puis ils recommencèrent encore hier matin et continuèrent jusqu'aux alentours de 4 heures, eux nous donnèrent la chasse la plus grande partie de la journée de samedi et d'hier tandis que nous fuyons devant eux. Le Duc lui-même suivi de ces hommes embarqua à bord du ketch. Ils aperçurent bientôt la flotte du prince qui approchait. Sur quoi Ruyter réunit un petit conseil alors que les Hollandais nous donnaient la chasse. Là-dessus leur flotte se divisa en deux escadres, l'une de 40 navires l'autre de 30 environ, leur flotte comprenait d'abord environ 90 navires mais à la suite de quelque incident nous eûmes lieu de pense qu'elle n'en comprenait plis que 70. La plus grande de ces deux escadres devait suivre le Duc, la petite affronter le prince, mais le prince rattrapa la flotte de l'amiral et les Hollandais refirent leur jonction faisant route vers leur propre côte et nous avec.
            Maintenant ce que seront les conséquences de cette bataille dont nous entendons parler, nous ne le savons point. Le Duc fut forcé de mouiller vendredi ayant perdu voiles et gréements. On ne signale point de blessé en particulier, hormis sir William Clarke qui a perdu une jambe et supporté la chose avec courage. Le Duc lui-même reçut une petite blessure à la cuisse, mais sans gravité.

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          Le roi tira de sa poche une vingtaine de pièces d'or qu'il donna à Daniel pour lui-même et son compagnon, puis il s'en fut fort satisfait du récit de la bataille et du succès qui le terminait, encore que le duc d'Albemarle ait semble-t-il maintes fors reculé. Le roi ordonna que l'on donnât des soins à Mr Daniel et à son compagnon, puis nous prîmes congé et rencontrâmes alors le Duc auquel nous fîmes alors le même récit. Nous nous séparâmes et je les laissai aller chez le chirurgien.
            Fus à la Bourse par le fleuve et narrai l'affaire à plusieurs personnes, puis à la maison autour de 4 heures pour dîner, y fus suivi par plusieurs personnes qui voulaient entendre les nouvelles, et ce sont de fort bonnes nouvelles.
            Après avoir mangé un morceau j'allai à pied à Gresham délicat College où j'avais appris que se trouvait milord Brouncker. L'on me fournirait du verni délicat, j'en recevrai avec plaisir, et retour chez moi avec Mr Hooke, lui prêtai quelques-uns de mes répertoires de vocabulaire nautique....... et ce en rapport avec la publication du livre de Mr Wilckins traitant du langage universel 
            A son départ fus à la taverne de la Couronne derrière la Bourse et souper au cercle avec milord Brouncker et d'autres membres de Gresham College, et de ne parler que de cette bataille navale. Chacun doute du succès, concluant que tout eût été perdu si le prince n'était point intervenu, car les Hollandais nous ont donné la chasse la plus grande partie de samedi et de dimanche.
            De là avec milord Brouncker et Creed fus en carrosse à Whitehall où des lettres  viennent tout juste d'arriver d'Harwich....... Nous apprenons que dimanche soir à l'arrivée du prince les Hollandais prirent la fuite. Mais ils se sont battus toute la journée d'aujourd'hui, ce qui signifie qu'ils ont fait front,, cela est certain. Le capitaine Bacon du Bristol est tué, on loue Jennen du Ruby et Saunders du Sweepstakes.  On condamne sévèrement la couardise de Sir Thomas Tederman, mais nous verrons avec le temps si cela se justifie.
            Après avoir appris tout cela Creed et moi fûmes au parc jusqu'à 9 ou 1O heures du soir par un beau clair de lune à discuter de la malchance de notre flotte, de ce qui se fût passé si le prince n'était point arrivé, de l'échec du duc d'Albemarle là même où il se montrait si présomptueux. Nous dîmes aussi à quel point nous méritons peu que Dieu nous soit plus favorable, que tout cela disculpe milord Sandwich de tout ce qui lui fut imputé, que milord est plus digne d'assumer toutes ces charges que ceux qui commandent aujourd'hui nos forces et qui ne demandent nul conseil mais qui agissent précipitamment sans nulle méthode, à quel point les nôtres sont mal renseignés puisque nous ne sûmes point avertir plus tôt le prince le laissant arriver à Douvres sans qu'il fût averti d'aucun combat, ni de la position de la flotte...... ni qu'il pouvait compter sur le renfort du prince. Et pour finir que nous pouvons profit  tirer de tout cela, brider quelque peu notre orgueil et notre présomption et ne nous point aventurer à prendre des risques lorsque nous sommes inférieurs en nombre, affrontant un peuple qui à ce qu'il paraît désormais sait se battre et ne se laisse point décourager  par les pertes si grandes soient-elles, sachant au contraire se redresser.
            Retour à la maison par le fleuve souper. Mon père, ma femme et ma sœur furent aujourd'hui chez Pitts à Islington. Au lit.


                                                                                                                 5 juin 1666

            Levé et au bureau toute la matinée, attendant d'un instant à l'autre d'autres nouvelles relatives à la flotte et à l'issue du combat d'hier, mais rien ne vint. A midi, bien que j'eusse dû dîner avec milord le maire et les échevins à un repas donné par le commissaire Taylor du Conseil de la Marine, je ne parus point dans l'attente des nouvelles concernant le sort de la flotte, mais dînai chez moi. Après par le fleuve à Deptford et Woolwich où je n'étais point retourné depuis que j'y avais résidé, je m'y sens le semble-t-il  chez moi, et de là jusqu'à Long Reach, visitant en chemin tous les navires, voyant s'ils sont en état de prendre la mer et ce dont ils ont besoin. Retour à la maison autour de 11 heures, mangé un morceau et, au lit, n'ayant reçu ce jour aucune nouvelle, si ce n'est que la Rainbow endommagé comme les autres navires, a quitté la flotte pour rentrer au port et que sir William Clark est mort des suites de la perte de sa jambe.


                                                     à suivre..........

                                                                                                               6 Juin

            Levé de .........
























 












 























samedi 11 novembre 2023

Psychopompe Amélie Nothomb ( Roman France )

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                                                               Psychopompe 
      
            Amélie a cinq ans, elle vit au Japon, avec sa famille, son père est membre du service consulaire, ils représentent la Belgique. Nishio-san qui l'élève lui raconte l'histoire d'une jeune femme et d'une grue blanche. En 1972 son père est nommé à Pékin. Le changement de société est brutal, les règles du Président Mao sont sévères et surtout les oiseaux rares. Et Amélie Nothomb nous mène vers une certaine philosophie que lui enseigne la fréquentation de la gent aviaire. Quittés le Japon et Pékin si différents, le père est nomme dans différents pays d'Asie notamment au Bengladesh. "...... La communauté étrangère nous regardait comme des excentriques. Les autres diplomates ne quittaient pas la capitale : ils se barricadaient contre le spectacle de la faim en restant dans leurs logements de fonction..... Mon père disait qu'il n'avait jamais eu de poste aussi passionnant que cette jeune démocratie....." Leurs fins de semaines étaient actifs. Mais un jour Amélie subit les assauts de jeunes gens du pays, elle avait douze ans. Au Bengale " ...... Qui dit Bengale dit bengali. Il fut inévitable que je reçoive une cage peuplée de quatre de ces minuscule "..... " Elle garda un oiseau qu'elle appela Sirocco ce qui dans l'histoire amène une jolie scène avec la fille de l'ambassadeur d'Egypte. Latin, grec, les enfants Nothomb sont cultivés, si l'auteur parle beaucoup et assez bien du psychopompe elle nous parle avant d'Hermes. " Psychopompe nul besoin de se réfléchir longtemps dans un mot pour l'adorer..... " d'engoulevents oreillards aux passereaux Amélie Nothomb décrit sa passion pour les oiseaux et leurs trilles. Son humanité se transmet à travers sa passion pour des êtres qui sans doute fournissent un grand effort pour s'envoler. Pourquoi certains d'entre eux dorment-ils la tête en bas ? Pour une part autobiographie Amélie Nothomb nous dit sa tendresse pour son père, leurs sentiments pudiques et elle exprime ses sentiments face à la mort, où le psychopompe intervient à nouveau. Se rassembler, J.P. Dubois dans un autre ouvrage parle au contraire de se défaire d'une part de soi pour tous deux et bien parler qui avec son chien, Amélie avec son père tant aimé. Bon livre, surprenant, complexe car il nous renvoie en nous. Pour tous réflexion ou pas. Bonne lecture à tous, ornithologues et voyageurs pascaliens. M.B.