Affichage des articles dont le libellé est Anecdotes et réflexions d' hier pour aujourd'hui journal Samuel Pepys 58 ( Angleterre ). Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Anecdotes et réflexions d' hier pour aujourd'hui journal Samuel Pepys 58 ( Angleterre ). Afficher tous les articles

dimanche 29 mai 2016

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 58 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )

Afficher l'image d'origine
alittlemarket.com

                                                                                                      1er Novembre 1661

            J'allai ce matin en voiture avec sir William Penn à Westminster et ayant terminé mes affaires avec Mr Montagu, je retournai auprès de sir William à Whitehall et de là ensemble à la taverne des Trois Tonneaux à Charring Cross où nous nous fîmes apporter l'ordinaire du patron et dînâmes fort bien. Fîmes ensuite monter le patron et sa jolie soeur, avec laquelle sir William Batten et sir William Penn ont le plus joyeux commerce, examinâmes certaines de leurs médailles qu'ils nous montrèrent. Puis partîmes pour le Théâtre voir " Les Gais Compères " et retour chez moi. Fûmes fort gais jusque tard, après avoir fait chercher son fils, sir William Penn, récemment venu d'Oxford. Après souper, nous nous quittâmes, et au lit.


                                                                                                            2 Novembre

            Au bureau toute la matinée. Allai chercher sir John Mennes, notre nouveau contrôleur de la Marine, avec sir William Penn, chez sir William Batten, et le conduisîmes à son poste, au bureau, première fois qu'il venait. Il semble aisé, et je suis heureux qu'il ait obtenu cette charge.
            Après le bureau allai à la Garde-Robe où je dînai, et l'après-midi conversation très agréable d'une ou deux heures avec milady. En voiture avec les jeunes demoisellese jusqu'à ma maison où je leur offris une collation. Les fis reconduire tard le soir chez elle, en voiture, par le capitaine Ferrer.
            Ce soir, j'étais dans mon cabinet et entendis Waynman, mon petit valet qui faisait sauter de la poudre, ma femme le grondait pour cela et un autre bruit. Je le fis monter et découvris qu'il avait mis de la poudre dans sa poche et en avait étourdiment approché une allumette qu'il croyait éteinte. L'allumette avait mis le feu à la poudre et celle-ci lui avait brûlé le flanc et la main qu'il avait plongé dans la poche pour éteindre le feu. Mais après l'avoir interrogé et l'avoir pris à mentir sur l'endroit et le jour où il avait acheté la poudre, je lui donnai une bonne correction. Cela me fit mal au coeur, mais je jugeai de le faire/ Fis un courrier, puis au lit.


                                                                                                         3 Novembre
herodote.net                                                                                           Jour du Seigneur
Résultat de recherche d'images pour "turner peintre portrait"            Aujourd'hui je n'ai pas mis le pied dehors, mais me purgeai, ce qui fit de l'effet, et toute la journée, comme j'en avais le loisir lus La Guerre Sainte de Fuller, acheté récemment, et m'essayai à composer une chanson à la louange de l'honnête homme, ce que je pense être, ouvert aux études et plaisirs de toutes sortes, mais ne réussissant rien qui me plût, je la jetai et ne poursuivis pas plus avant. Le soir, ma femme et moi soupâmes seuls d'un bon émincé de poule. J'eus grand plaisir à constater que ma fortune nous permet maintenant un plat comme celui-là. Le soir, au lit.


                                                                                                            4 Novembre

            Le matin, comme il pleuvait à verse, en voiture avec sir William Penn et ma femme à Whitehall, envoyai ma femme chez Mrs Hunt et allai avec lui chez Mr Coventry pour affaires. Envoyai chercher ma femme et reprîmes tous trois le chemin de la maison. Mais j'allai à la Mitre; chez Mr Rawlison, où Mr Pearse; le commissaire, nous avait procuré une excellente échine de boeuf et un plat d'os à moelle. Trouvai mon oncle Wight, le capitaine Lambert; un certain capitaine Doves, le commissaire Barber. Fort joyeuse compagnie. Après dîner je pris une voiture et allai chercher ma femme chez mon frère où je l'avais laissée. A l'opéra où nous vîmes " l'Esclave " dont autrefois nous raffolions et maintenant encore, bien que, c'est ce que nous pensons tous deux, moins bien joué ici
( nous en attendions trop ) qu'autrefois à Salisbury Court, à l'exception de Betterton. Pour nous, c'es, le meilleur acteur du monde. Retour à la maison en voiture. Je m'arrêtai en chemin chez mon oncle Whight, restai un moment, puis rentrai chez moi après ma femme. Et au lit.


                                                                                                     5 Novembre

            Au bureau toute la matinée. A midi vinrent dîner mon frère Tom et Mr Arminger. Nous fûmes fort gais, bûmes force vin et je partis ensuite prétextant mon travail, avec sir William Penn chez milady Batten, sir William étant à Chatham. Restâmes longtemps puis repartîmes au Dauphin. Avant cela j'allai chez moi voir si tout le monde était parti, les trouvai encore là, Arminger invitant ma femme à aller voir une pièce. Il essaie comme un benêt de lui faire la cour, mais c'est un âne. Dépense son argent chez Tom sinon je ne le jugerais pas digne de la moitié du respect que je lui témoigne. Au Dauphin sir William Penn, le capitaine Cocke et moi restâmes tard et bûmes beaucoup. Vîmes les gamins jeter leurs pétards dans la rue. C'est jour de fête scrupuleusement observé dans la Cité. Nous nous quittâmes enfin repassant chez milady Batten et aurions volontiers fait une partie de cartes, mais sir William Penn était si aviné que nous ne pûmes le persuader de jouer. Nous nous séparâmes donc, à la maison et au lit.


                                                                                                      6 Novembre
                                                                                                               grandpalais.fr 
Afficher l'image d'origine            Ce matin, alors que je sortais, racontai Mr Davenport et un de ses amis, un certain Mr Furbisher, avec qui je pris ma boisson du matin. Leur offris bon vin, anchois et huîtres marinées, les emmenai à la taverne du Soleil dans Fish Street où leur offris une bourriche de bonnes huîtres et force vin, envoyai chercher Mr William Bernard, fils de sir Robert épicier du coin, et fûmes fort gais. Cela me coûta beaucoup d'argent. A midi les laissai, la tête lourde de vin et, invité par un billet de Llewellyn arrivé ce matin avant le lever, j'allai chez Nick Osborne au bureau des substances où je vis sa femme, qu'il vient d'épouser, femme de bien, sérieuse, nouvellement installée dans leur maison. Nous mangeâmes un ou deux bons plats d'os à moelle et un autre de langue de boeuf pour dîner. Après quoi je pris congé et me rendis vite à Whitehall, m'arrêtant au passage chez Mr Moore, chez milord, le garde du Sceau privé, qui va enfin contraindre les clercs à présenter le tarif de leurs droits, ce qu'ils s'étaient si longtemps refusés à faire. Mais comme je ne m'associe pas à eux il éprouve grand respect
pour moi, me demande de présenter le tarif que j'applique pour la perception des droits, ce que je ferai promptement. Repartis et tentai de parler avec Tom Trice qui, j'en ai peur, prépare quelque mauvais tour, mais ne le pus, ce qui me tracassa. Retour chez moi et restai tard à mon luth avec plaisir. Puis au lit.


                                                                                                  7 Novembre 1661

            Ce matin vint un certain Mr Hill, envoyé par Mr Hunt le facteur d'instruments, pour m'enseigner le théorbe. Mais je n'aime ni sa façon de chanter, ni de jouer. et trouvai un biais pour m'en défaire. Au bureau, puis à dîner emmenai Mr Pett le commissaire, fûmes seuls, ma femme ne se sentant pas bien. Nous nous quittâmes ensuite, j'allai chez Tom Trice qui, en bref, me montra l'injonction qu'il avait préparée à l'intention de mon père et moi. Je lui promis d'y répondre. Je me rendis chez le Dr Williams, assez bien remis de sa maladie, et, après chez Mr Moore, pour prendre leur avis. Rentrai chez moi, tard, à pied, les idées plus claires, mais non satisfait. Trouvai chez moi des lettres de milord en provenance de Lisbonne, qui m'apprennent qu'il est en bonne santé. Me dit qu'il avait vu à la Cour, la veille du jour où il m'écrivit, le hego de Toro. Me préparai à me mettre au lit.
            Alors que je rentrais à la maison je m'arrêtai chez mon oncle Fenner qui me dit que Peggy Kite avait maintenant annoncé son intention d'épouser le tisserand, un gredin miséreux. Nous sommes résolus de ne pas nous mêler de ça et de ne pas la fréquenter.


                                                                                                 8 Novembre
dentellecigale13.canalblog.com
Afficher l'image d'origine            Ce matin levé tôt et chez milord le chancelier avec une lettre de milord. Causai avec lui et il me demanda si j'étais le fils de Mr Talbot Pepys qu'il avait connu autrefois à la Cour des Requêtes, et me parla avec beaucoup de prévenance. Puis à la Grand-Salle de Westminster. Les tribunaux étaient en session. Rencontrai le commissaire Pett. A midi, comme convenu, à la taverne du Soleil dans New Fish Street, où sir John Mennes, sir William Batten et nous tous devions dîner invités du capitaine Stoakes et du capitaine Clarke, et fûmes fort gais. Sir John Mennes, je le découvre à sa conversation, est un vrai gentilhomme, de plus fort cultivé.
            Après dîner à la Garde-Robe puis chez le Dr Williams qui m'accompagna ( sa première sortie depuis longtemps ), au bureau des Six Clercs pour m'y trouver un clerc capable de me conseiller dans le procès qui m'oppose à Tom Trice et, après les avoir entendus et me prodiguer quelque réconfort, allai chez mon frère Tom que j'emmenai voir mon cousin Turner au quartier du Temple. Reçus un avis que je n'aurais à payer que les 200 livres du principal, en fus fort aise. Rentrai chez moi.


                                                                                             9 Novembre

            Au bureau toute la matinée. A midi vinrent Mr Davenport, Philips, Mr William Bernard etFurbisher, comme convenu. Dîner et fûmes fort gais. Allai ensuite à la Garde-Robe où restai parler avec milady tout l'après-midi, jusque tard le soir. Miladay m'engagea vivement à faire des dépenses pour ma femme. Je la sentis plus pressante que d'habitude, fis semblant d'en convenir et résolus d'offrir à ma femme une parure de dentelle, devisâmes de ça et d'autres choses le plus gaiement du monde. Retour chez moi le soir.


                                                                                             10 Novembre
                                                                                    Jour du Seigneur  
Afficher l'image d'origine            A notre église le matin où prêchait Mr Mills. Puis seul à la Garde-Robe dîner avec milady, qui continue, comme hier, à m'exhorter à dépenser de l'argent pour ma femme. Mieux vaut, je pense, que je le fasse pour son honneur et le mien. La nuit dernière mourut Archibald, maître d'hôtel de milady, frère de Mrs Sarah, d'hydropisie, ce qui me fit de la peine.
            L'après-midi allai m'asseoir sur un banc dans l'église St Gregory, avec Mr Turner. Entendîmes une prière publique pour notre reine Catherine, la première où ses nom et qualités aient été mentionnés, et entendîmes le Dr Buck prêcher sur " Malheur à toi Chorazin ! etc ", texte à propos duquel il souleva une difficulté dont il remit à plus tard l'éclaircissemet : savoir pourquoi Dieu donnait les moyens de la grâce à des gens dont il savait qu'ils ne voudraient pas la recevoir et les refusait à d'autres qui, il le reconnaît  àlui-même, l'auraient reçue si elle leur avait été offerte et pour qui, de plus, elle aurait été efficace. J'aimerais l'entendre expliquer ce point quand il l'abordera. Retour ensuite chez moi, auprès de ma femme que j'accompagnai chez ma tante Wight. Restai un moment avec elles.. Puis rentrai à la maison. Allai chez sir William Batten où se trouvait le capitaine Cocke, et nous envoyâmes cherchez deux bouteilles de vin des Canaries à la taverne de la Rose. Ce vin me fit beaucoup de mal et m'indisposa toute la nuit. De fait rentrai à la maison si dérangé que je rechignai à dire les prières ce soir, ce que je fais toujours le dimanche. Ma femme s'en avisa, mes gens aussi, ce que je déplore.


                                                                                                  11 Novembre

            A la Garde-Robe et avec Mr Townshend et Morre à la Tête de Sarrasin manger une bourriche d'huîtres. Mr Moore et moi chez Tom Trice. Ai commencé à rédiger chez lui une réponse à l'injonction que m'adresse Tom pour cette session. Puis à la Garde-Robe pour dîner. Rencontrai, comme convenu, ma femme qui avait apporté, à ma demande, des dentelles parmi lesquelles milady l'aidera à choisir. Partis après dîner, laissant ma femme et milady tout occupées au choix de cette dentelle.
            Partis avec le capitaine Ferrer. Me mena dans une salle de jeu, que je voyais pour la première fois. L'entrée donnait dans les jardins de Lincoln's Inn au bout de Bellyard. Etrange folie des hommes qui y jouent et perdent tant d'argent. Je fus fort heureux de voir ce qu'est la vie d'un joueur. Elle me paraît fort misérable, sordide et indigne d'un homme.
            Il m'emmena ensuite dans une école de danse dans Fleet Street, où je vis danser un groupe de jolies filles, mais il ne me plaît pas, en mon for intérieur, que des jeunes filles soient exposées à tant de futilité.
            A la Garde-Robe. J'apprends que milady a approuvé le choix d'une dentelle de 6 livres pour ma femme. Je pris l'air content que le prix ne fût pas plus élevé, pensant en moi-même qu'il l'était trop, et je prie Dieu de bien vouloir m'accorder la force de me régler, moi et les dépenses de ma femme, afin que ma prodigalité n'entraîne nul dommage pour mes finances ni mon honneur ! Retour chez moi en voiture.


                                                                                                12 Novembre 1661
alheuredelalune.canalblog.com
Afficher l'image d'origine            Au bureau toute la matinée. Dînai seul à la maison. Sortis avec sir William Penn et ma femme voir " La foire de la Saint-Barthélémy " avec des marionnettes. Je l'ai déjà vue une fois et souvent sans manionnettes, et, bien que j'aime toujours autant cette pièce, je n'apprécie cependant pas du tout les marionnettes. Ensuite au Lévrier dans Fleet Street, où bûmes du vin de framboise et mangeâmes des saucisses. Retour à la maison fort gais.
            Holmes arriva aujourd'hui en ville, et nous attendons d'une heure à l'autre quel sort lui réservent le Duc et le roi pour la façon dont il a dernièrement laissé l'ambassadeur de Suède passer devant lui sans abaisser son pavillon.
       

                                                                                              13 Novembre

            Comme convenu nous allâmes tous présenter nos respects au Duc d'York, et le fîmes dans ses appartements, tandis qu'il mettait son habit de cavalier pour se rendre aujourd'hui, par mer, jusqu'aux Downs. Il porte le deuil de la grand-mère de sa femme, ce qui est considéré comme une belle niaiserie. Après que nous lui eûmes remis la lettre où nous lui exposions la situation déplorable de la Marine faute d'argent, il en renvoya l'examen à son retour et nous le quittâmes. Allai à la Grand-Salle de Westminster, puis voir la belle ! Pearse. A pied jusque chez milord Crew installé dans sa nouvelle maison tout à côté de celle où il vivait autrefois. Fus bien reçu par milord et sir Thomas avec qui j'eus une intéressante conversation. Il me dit fort sérieusement qu'à son avis le Parlement, qui reprend ses réunions la semaine prochaine, va causer bien du souci à la Cour et au clergé, ce qu'à Dieu ne plaise !. Mais les députés voient les choses menées d'un tel train par milord le chancelier et quelques autres,qui eux aussi touchent de l'argent, qu'ils ne le supporteront pas. Au théâtre où revis " Fils de son père ". Comme il pleuvait à verse je pris une voiture pour rentre, l'esprit fort préoccupé de la vie de dépenses que je mène. Elle me perdra, je le crains, après tant d'espérances, si je ne m'amende, car maintenant que je vais faire de grandes dépenses pour les toilettes de ma femme, il me faut renoncer à d'autres.
            Au lit, et cette nuit nous couchons pour la première fois dans la petite chambre verte où couchent les servantes, mais nous mîmes longtemps à persuader Nell d'y coucher, parce que j'y dors ainsi que ma femme, mais quand elle vit qu'elle avait le choix entre dormir là ou rester debout, elle finit par y coucher, après avoir fait bien des façons.


                                                                                               14 Novembre

Afficher l'image d'origine            Au bureau toute la matinée. A midi, comme convenu, au Soleil dans Fish Street à un dîner offert par le jeune Mr Bernard à moi, Mr Philips, Davenport, Weaver, etc. Ce fut excellent, avec un pâté fait d'un savoureux mélange de bonnes choses les plus variées, comme je n'en n'avais jamais goûté de ma vie. Le capitaine Lambert vint me voir pour me dire adieu, car il prend la mer aujourd'hui pour le détroit de Gibraltar. Nous bûmes à son départ et à la santé de tous les amis. Fûmes fort gais, et bûmes du vin en suffisance. Ensuite au quartier du Temple chez Mr Turner à propos du mémoire qu'il me faut présenter à la Cour de la chancellerie contre Tom Trice. A Salisbury Court où Mrs Turner est venue ce soir, mais souffrant encore d'une fièvre, ce qui fait peine à voir. A la Garde-Robe où je causai avec milady, puis rentrai chez moi, et au lit.


                                                                      à suivre 15 novembre

            .........../ A la maison toute........../