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jeudi 25 septembre 2014

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui journal 32 Samuel Pepys ( Angleterre )


dona-rodrigue.eklablog.com
                                                                                                                           1er Octobre 1660

            De bonne heure voir milord à Whitehall, il me donna du travail à faire pour lui. Donc au bureau en toute hâte.
            Dîner à la maison avec mon père venu par hasard. Après dîner nous discutâmes de tapisseries pour mes pièces qui sont maintenant presque prêtes, les peintres ayant commencé leur travail aujourd'hui.
            Après dîner tous deux à la Mitre. Mon père resta en compagnie de mon oncle Wight, qu'il avait envoyé chercher, tandis que je buvais un verre de vin en privé avec Mr Mansell, un pauvre officier volontaire du " Charles ", qui était venu me voir.
            Nous restâmes là à boire trois ou quatre pintes de vin, puis nous nous quittâmes.
            A la maison pour surveiller mes ouvriers, puis le soir, au lit.
            Les commissaires sont très occupés à licencier les soldats qui, disent-ils, se livrent au pillage. Mes dépenses pour meubler ma maison sont si importantes que je crains ne pouvoir y faire face sans ouvrir un de mes sacs de 100 livres, alors que je n'ai que 200 livres au soleil.


                                                                                                                            2 Octobre

            Avec sir William Penn par le fleuve jusqu'à Whitehall. Ce matin, avant de sortir, ai eu la visite de mon frère Tom. Il m'apprit que parce qu'il avait passé une journée une nuit dehors, mon père lui avait interdit de revenir chez lui. Cela me chagrina et je le grondai sérieusement pour s'être comporté ainsi. Comme il reconnaissait sa faute je lui promis de parler à mon père.
            A Whitehall je rencontrai le capitaine Clarke, l'emmenai à la Jambe dans King Street et lui offris un ou deux plats de viande ainsi qu'à son commissaire de marine qui l'accompagnait, en remerciement pour les bontés qu'il avait eues pour moi à bord. Après dîner au palais de Westminster. Rencontrai Mrs Hunt qui m'obligea à accompagner Mrs Scawen à une commission pour parler de son mari, ce que je fis. Rencontrai ensuite Llewellyn et Mr Fage, les emmenai au Chien où je leur offris un verre de vin. Après quoi chez Will je rencontrai Mr Spicer, allai avec lui à l'abbaye de Westminster pour assister aux vêpres. Il n'y avait à cette heure qu'une maigre assistance, de sorte que j'ai l'impression que la religion, qu'on le veuille ou non n'est qu'une mode et que l'attrait qu'elle exerce passe, comme le reste. De là allâmes ensemble rendre visite à Robin Shax qui est malade depuis longtemps et que je n'ai pas vu depuis que je suis à terre. Il est très changé mais en passe de se remettre. De là en voiture chez mon père. Je discutai avec lui de Tom et lui conseillai de le reprendre à la maison. Je pense qu'il le fera car c'est plus sage que de l'envoyer apprendre à s'encanailler ailleurs.
            A la maison, et de là chez le major Hart qui doit quitter Londres demain et m'a témoigné son estime en me faisant prêter serment d'allégeance et de suprématie, afin que je puisse recevoir ce qui m'était dû.
            Retour à la maison, où me femme me raconta ce qu'elle avait acheté aujourd'hui, à savoir un lit et des meubles pour sa chambre. Très content de tout cela j'aillai au lit.


                                                                                                                       3 Octobre

            Avec sir William Batten et Penn par le fleuve jusqu'à Whitehall. Réunion des ducs d'York et d'Albemarle, de milord Sandwich et de tous les officiers supérieurs, au sujet de la garde d'hiver. Mais nous ne décidâmes rien.
            De là chez milord qui envoya à Whitehall un grand coffre de fer. Je le fis porter dans le cabinet du roi où je pus admirer les tableaux d'une beauté incomparable. Entre autres un livre ouvert sur un bureau dont j'aurais pu jurer qu'il s'agissait d'un livre réel, etc.
            Retour chez milord où je dînai seul avec lui. Il me traite avec beaucoup de respect. Après dîner nous bavardâmes une heure et discutâmes des moyens de se procurer de l'argent pour compenser ses dépenses qui sont importantes. Il me dit penser être en mesure d'obtenir tout ce qu'il solliciterait du roi.
            Aujourd'hui les affaires de Mr Shipley et de milord sont arrivées de la mer, certaines furent déposées à la Garde-Robe et d'autres apportées au domicile de milord. Puis à notre bureau où nous siégeâmes et réglâmes certaines affaires. Ensuite à la maison où je passai la soirée à surveiller les peintres qui sont au travail chez moi.
            Aujourd'hui j'ai entendu le Duc parler d'un grand projet qu'il a avec milord Pembroke et beaucoup d'autres, d'envoyer une expédition marchande' dans certaines régions d'Afrique pour y chercher du minerai d'or. Ils ont l'intention d'accepter tous les actionnaires qui sont prêts à risquer leur argent afin de constituer une compagnie. La plus petite part exigée de chaque actionnaire est 250 livres. Mais milord ne semble pas très favorable à ce projet.
            Le soir, le Dr Fairbrother ( vient d'être fait docteur en droit civil ) ramena ma femme à la maison en voiture, car il pleuvait. Elle était sortie aujourd'hui acheter d'autres meubles pour la maison.


                                                                                                            Jeudi 4 Octobre 1660

            Ce matin, seul, occupé à étudier les papiers du bureau. Je reçus la visite du Lnt Lambert, du
" Charles " à qui je suis très redevable, l'emmenai dans une petite taverne proche de notre bureau où mon cousin Thomas Pepys m'envoya chercher pour me présenter deux gentilshommes que je souhaitais beaucoup rencontrer, l'un est un Pepys de notre famille, mais je ne l'avais jamais rencontré, et l'autre un fils cadet de sir Thomas Bendish, de sorte que nous nous disions tous "cousins ".
            Après être restés à boire un moment nous nous rendîmes tous par voie d'eau à Whitehall et de là, le lieutenant Lambert à l'abbaye de Westminster où nous assistâmes au transfert du Dr Frewen à l'archevêché d'York.
            Je vis les évêques de Winchester de Bangorn de Rochester, de Bath, de Wells et de Sallisbury tous vêtus de leurs habit épiscopaux, dans la chapelle d'Henri VII. Mais mon Dieu ! à la sortie combien de gens les regardèrent comme s'ils étaient des créatures singulières, et combien peu leur témoignèrent quelque marque d'affection ou de respect !
            De là nous allâmes tous deux chez milord, d'où nous emmenâmes Mr Shipley et William Howe au Renne manger des huîtres qui étaient très bonnes. C'étaient les premières que je mangeais cette année. Ensuite retour chez milord pour dîner. Après dîner, le ltnt Lambert et moi regardâmes les maquettes de navire de milord et il m'expliqua maintes choses que je souhaitais comprendre concernant un navire.
            De là, par le fleuve, à la maison. Je débarquai le ltnt Lambert à Blackfriars. Retrouvai  Robert Shaw et Jack Spicer. En chemin rencontrai sur la colline de la Tour Mr Pearse le chirurgien et sa femme. Je les emmenai à la maison et leur offris du bon vin, de la bière et des anchois. Les gardai jusqu'au soir et ensuite, adieu.
            Allai voir les peintres qui sont actuellement au travail dans la maison. Le soir, au lit.

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                                                                                                                     5 Octobre
                                                                                           Jour de bureau
            Dîner à la maison. Et tout l'après-midi à la maison pour veiller à ce que mes peintres finissent leur travail, ce qu'ils firent aujourd'hui, à ma grande satisfaction. Je suis très heureux de voir ma maison de nouveau propre. Le soir, au lit.


                                                                                                                         6 Octobre

            Tout le matin le colonel Slingsby et moi au bureau à nous occuper d'armer un ketch pour le prince de Ligne afin qu'il puisse emporter ses affaires aujourd'hui, car il retourne maintenant chez lui.
            Vers midi visite de mon cousin Harry Alcock. J'écrivis une lettre pour lui, pour que milord la signe, lettre à l'intention de milord Broghill, en vue de quelque poste en Irlande où il se rend.
            Après lui vint Mr Creed qui m'apporta des livres bien reliés de Hollande, de bons ouvrages. Je pensai qu'il avait l'intention de m'en faire cadeau, mais découvris qu'il me fallait les lui payer.
            Il dîna à la maison et de là ensemble à Whitehall où je devais rendre compte à milord des stations navales et des vivres de la flotte afin qu'il puisse choisir une flotte qui lui convienne pour prendre la mer et aller chercher la reine.
            Mais comme milord ne revint pas avant 9 heures du soir, je ne l'attendis pas et rentrai à la maison.
Ensuite, au lit.


                                                                                                                   7 Octobre 1660
                                                                                         Jour du Seigneur

            A Whitehall à pied en passant par chez mon père pour changer mon grand manteau noir contre un plus court, les manteaux longs sont maintenant tout à fait démodés. Mais comme il était allé à l'église je ne pus en avoir un, je repartis donc et allai voir milord avant qu'il ne se rende à la chapelle où je l'accompagnai.
Là j'entendis le Dr Spurstowe prêcher devant le roi un sermon médiocre et sec, mais ensuite il y eut un très bel hymne du capitaine Cooke.
            En sortant de la chapelle je rencontrai mon vieil ami Jack Cole, que je n'avais pas vu depuis longtemps, et je lui promis que nous nous reverrions à Londres. Chez milord et dîner avec lui. Pendant tout le dîner il me parla en français et me raconta que le duc d'York avait engrossé la fille du lord chambellan, qu'elle lui impute cette paternité et qu'il lui a donné l'assurance qu'il l'épouserait et a signé sa promesse de son sang, mais qu'il a ensuite fait dérober le document dans son secrétaire, et que, bien que le roi lui enjoigne de l'épouser, il refuse. De sorte que le roi est très fâché avec le duc et toute sa clique. Mais milord fait peu de cas de l'affaire, car il pense que le duc s'est déjà conduit de la sorte à l'étranger. Comme nous discutions de la possibilité que le duc l'épouse, milord me dit que parmi les nombreux dictons de son père, consignés dans un livre, se trouve celui-ci : que celui qui fait un enfant à sa fille et l'épouse ensuite est comme celui qui chie dans son chapeau et se l'enfonce ensuite sur la tête.
            Je m'aperçois que milord est devenu quelqu'un de tout à fait étranger à la religion, et que pour lui ces choses sont sans importance.
            Après dîner à l'abbaye où je les entendis lire le rituel de la messe, mais de manière tout à fait ridicule. En vérité, en mon for intérieur, cela ne me plut pas du tout. Vint ensuite un sermon médiocre et froid du Dr Lamb, l'un des prébendiers, en surplis. Puis ce fut fini. Par ma foi, les dévotions de ces hommes sont tristes et pitoyables.
            Retour à la maison par voie de terre. Avant le souper je lus une partie des persécutions commises par Mary Tudor dans Mr Fuller. Ensuite souper, prières et au lit.


                                                                                                                   8 Octobre
                                                                                               Jour de bureau

            Comme ma femme était sortie pour acheter des choses pour la maison, je dînai tout seul. Après dîner à Westminster, rencontrai en chemin Mr Moore qui venait me voir et qui continua avec moi. Je m'arrêtai dans plusieurs endroits pour affaires. Chez mon père pour du cuir doré pour ma salle à manger. Chez Mr Crew pour de l'argent et chez milord pour la même chose. Mais comme je n'y trouvai pas Mr Shipley je rentrai par le fleuve en compagnie de Mr Moore qui resta souper avec moi jusqu'à presque 9 heures du soir. Nous aimons converser ensemble, de sorte que lorsque nous nous voyons nous ne pouvons nous quitter.
            Il m'apprit que les profits au Sceau privé ont beaucoup diminué, ce dont je suis très triste. Après son départ, au lit.


                                                                                                                   9 Octobre 1660

            Ce matin sir William Batten partit à Deptford avec le colonel Birch pour payer la solde des équipages de deux navires et les désarmer. Sir William Penn et moi restâmes faire le travail et ensuite, ensemble, à Whitehall où j'allai voir milord que je trouvai couché et souffrant. Je vis dans sa chambre son portrait, très bien réalisé, et je n'ai de cesse de le faire copier, ce que j'espère faire quand il sera parti en mer.
            De nouveau à Whitehall où, dans la chambre de Mr Coventry je retrouvai sir William Penn. J'allai avec lui à Rotherhithe par le fleuve, et de là nous marchâmes à travers champs jusqu'à Deptford. C'est la première promenade agréable que je faisais depuis longtemps. En chemin nous bavardâmes très agréablement. Il se révèle un joyeux drille, a très bon caractère et chante des chansons fort grivoises.
            Nous arrivâmes donc et trouvâmes nos gentilshommes et Mr Prin en trains de payer les soldes.
            A midi nous dînâmes ensemble et passâmes un très bon moment à table à raconter des histoires.
            Après dîner, nous nous occupâmes du désarmement d'un autre navire, jusqu'à 10 heures du soir, et ensuite à la maison dans notre canot. La nuit était clair avec un beau clair de lune. Il était minuit lorsque je rentrai. Je trouvai ma femme au lit et une partie de nos appartements décorés aujourd'hui par le tapissier, mais comme ce n'était pas bien fait je fus contrarié et me couchai mécontent.
            Je trouve que Mr Prin est un homme simple, bon et honnête, mais sa conversation n'est guère libre, ni agréable.
            Parmi les histoires que nous avons racontées aujourd'hui il parla d'un certain Damford qui, alors qu'il était brun se brûla la barbe avec de la tourte si bien que sa barbe repoussa toute blanche et resta ainsi jusqu'à sa mort. Sir William Penn nous raconta une bonne plaisanterie au sujet de certains gentilshommes qui avaient bandé les yeux du tireur de bière : celui qu'il attraperait devrait payer la note. Ils s'en allèrent et         comme le maître de maison venait voir ce que faisait son employé, celui-ci    mouseandfrog.wordpress.com
 s'empara de lui pensant qu'il était l'un des gentilshommes, et lui dit qu'il devrait payer la note.


                                                                                                                    10 Octobre
                                                                                                 Jour de bureau

            tout le matin. - L'après-midi avec le tapissier pour qu'il exécute les choses à mon idée. Il tapissa ma chambre et celle de ma femme à mon goût. Le soir Mr Moore vint me voir et resta tard pour me raconter comment Sir HardressWaller, qui est le seul à plaider coupable, Scott, Cooke, Peters, Harrison, etc. furent traduits aujourd'hui à la barre de la cour d'assises, devant un tribunal composé du lord-maire, du général Monck, de milord Sandwich, etc. On n'a jamais vu en Angleterre un tribunal composé d'aussi nobles personnages.
            Tous semblent atterrés et, sans nul doute, ils seront tous condamnés. L'accusation en la personne de sir Orlando Bridgeman, souligne parfaitement le caractère injustifiable de la guerre contre le roi dès le début et jette ainsi le blâme sur tout le Long Parlement. Bien que le roi leur ait pardonné il leur faut cependant admettre que le roi les considère comme des traîtres.
            Demain ils plaideront pour leur défense. Le soir, au lit.


                                                                                                                       11 Octobre

            Le matin chez milord où je rencontrai Mr Creed. J'allai avec Mr Blackborne à la taverne Rhénane. Nous restâmes un grand moment à porter des santés, ce que Mr Blackborne n'aurait jamais fait jadis. Quand nous eûmes fini j'allai avec Mr Creed à la Jambe dans King Street pour dîner. Lui, moi et mon Will mangeâmes un délicieux pis de vache. De là promenade au parc St James où nous observâmes le fonctionnement de diverses machines qui tirent l'eau. Ce spectacle me plut beaucoup.
            Plus que toute autre la machine que je préfère est celle de Mr Greatorex qui consiste en une chose ronde qui entre dans l'eau avec deux échelles à l'extérieur, lorsqu'elle est penchée à 45 degrés elle extrait l'eau avec beaucoup de facilité. Dans le parc nous rencontrâmes Mr Salisbury qui nous emmena au Cockpit voir Le Maure de Venise, qui était bien joué. Burt jouait le rôle du Maure. En cette occasion une très jolie dame qui était assise à côté de moi, pleura de voir Desdémone étouffée.
            De là toujours accompagné de Mr Creed, aux Colonnes d'Hercule où nous prîmes un verre, ensuite nous nous quittâmes et je rentrai à la maison.


                                                                                                                          12 Octobre
                                                                                                      Jour de bureau

            tout le matin - Et de là avec sir William Batten et les autres officiers nous allâmes manger un pâté de venaison offert par Batten au Dauphin, où dînaient également le colonel Washington, sir Edward Brett et le major Norwood. C'était une très noble compagnie. Après dîner je rentrai à la maison où je trouvai Mr Cookie qui m'apprit que lady Sandwich est arrivée à Londres aujourd'hui. Sur quoi je me rendis à Westminster pour la voir. Je la trouvai en train de souper. Elle m'invita à m'asseoir en tête à tête avec elle, je restai à bavarder avec elle après le souper. Elle me témoigna la plus extraordinaire affection et la plus grande bonté et m'assura que mon oncle était décidé à faire de moi son héritier. De là à la maison et au lit.


                                                                                                                       13 Octobre

            Chez milord le matin. J'y rencontrai le capitaine Cuttance, mais comme milord n'était pas levé je me rendis à Charing Cross pour voir le major général Harrison pendu, écartelé et taillé en quartiers. Il semblait aussi joyeux qu'on pouvait l'être dans sa situation. On coupa la corde sur- le - champ et sa tête et son coeur furent montrés au peuple, ce qui provoqua de grandes clameurs de joie. A ce qu'on dit il déclara qu'il était sûr d'être appelé bientôt à la droite du Christ pour juger ceux qui venaient de le juger, et que sa femme s'attend à ce qu'il revienne sur terre.
          Ainsi le hasard voulut que je visse le roi décapité à Whitehall et le premier sang versé pour venger le sang du roi à Charing Cross. De là chez milord, j'emmenai le capitaine Cuttance et Mr Shipley à la taverne du Soleil et leur offris des huîtres. Puis je rentrai à la maison par le fleuve. Je m'emportai contre ma femme parce qu'elle avait laissé traîner ses affaires. Dans mon courroux je donnai un coup de pied dans le beau petit panier que je lui avais acheté en Hollande et le cassai. Ce que je regrettai ensuite.
            A la maison tout l'après-midi à poser des étagères dans mon bureau. Le soir, au lit.


                                                                                                                             14 Octobre 1660
                                                                                                            Jour du Seigneur

            De bonne heure chez milord, rencontrai en chemin le Dr Fairbrother qui me raccompagna au retour jusque chez mon père. Nous y prîmes notre boisson du matin. Mon père était parti à l'église et ma mère dormait dans son lit. Il me demanda alors de signer, parmi un grand nombre d'autres signatures honorables, un papier ou une attestation en sa faveur.
            A la chapelle de Whitehall où un certain Dr Crofts fit un sermon passable, suivi d'un hymne mal chanté qui fit rire le roi. Je vis là pour la première fois la princesse royale, depuis son retour en Angleterre. Je remarquai également que le duc d'York et Mrs Palmer se parlèrent sans aucune vergogne à travers la tapisserie qui sépare l'oratoire du roi de la galerie où se tiennent les dames.
            Chez milord où je trouvai ma femme. Elle et moi dînâmes avec milady - milord dînait avec le lord.
chambellan. Elle traita ma femme avec beaucoup d'égards.
            Dans la soirée nous rentrâmes à la maison sous la pluie, par le fleuve en canot après avoir emprunté des manteaux à Mr Shipley. Donc à la maison, mouillés et sales, et au lit.


                                                                                                                          15 Octobre

            Bureau tout le matin, ma femme et moi par le fleuve. Je la déposai à Whitefriars, elle allait dîner chez mon père, car c'était l'anniversaire de mariage de mon père et il y avait un grand dîner avec seulement comme invités, les Fenner et les Joyce.
            - Ce matin Mr Carew fut pendu et taillé en quartiers à Charing Cross, mais par grande faveur les quartiers ne seront pas exposés. -
            Il me fallait aller chez milord pour lui demander de réunir cet après-midi les officiers de la marine et ne pus donc accompagner ma femme. Mais je ne trouvai pas milord qui siégeait aujourd'hui comme juge à la cour d'assises. Je dînai donc là avant de me rendre à Whitehall où je rencontrai sir William Batten et Penn qui, avec le contrôleur, le trésorier et Mr Coventry dressaient dans la chambre de ce dernier, la liste des navires qu'il convient de maintenir en mer pour la garde d'hiver, les marins des autres navires devant être licenciés et payés par le Parlement lorsqu'il y aura de l'argent ce qui, je le crois, n'arrivera pas de si tôt.
            Cela fait je louai une voiture et allai chercher ma femme chez mon père puis pris le chemin de la maison après nous être arrêtés chez Thomas Pepys, le tourneur, pour prendre certains objets. Ensuite à la maison où je me mis à lire La Précaution vaine, livre que m'avait recommandé le Dr Clarke lorsque nous étions en mer. Je le lus au lit jusqu'à la fin. C'est à mon avis le meilleur récit que j'aie jamais lu. Après quoi je m'endormis. Je ne dormis pas très bien parce que ma femme avait le nez bouché et ronfla beaucoup, comme je ne l'avais jamais entendue ronfler auparavant.


                                                                                         à suivre .... 16 Octobre 1660

            Ce matin.....

* cottage anglais maison de poupée : "copaero.fr "