En 1992 JK Rowling entreprend l'écriture du premier volume des aventures de Harry Potter. Le premier tome sera publié cinq ans plus tard, le septième et dernier en 2008. Septembre 2012, abandonnées les délices des contes fabuleux, JK Rowling nous ramène sur terre avec un roman pour adultes ( quoique... quel adulte n'a pas lu H Potter ). Dans le sud-ouest de l'Angleterre à quelques 200 kilomètres de Londres un bourg calme en principe et fleuri. Des petites maisons avec jardin, des collines, un fleuve, l'Orr. Pagford. Les Pagfordiens sont attachés à leurs cours, chacun la sienne car tous sont liés à travers le Conseil Paroissial et la Gazette de Yarvil petite ville rattachée par divers liens, notamment Les Champs, cité dortoir et une clinique où sont suivis les drogués en mal de métadone. La mort du premier paroissien, défendant le rattachement des Champs à Pagford et écrivant un dernier article pour le journal vantant l'une des avironnaises, pauvre et déclassée, va laisser une place vacante à la tête de l'Association paroissiale. Et vont se dessiner les caractères de chacun, révélant les Tocs de l'un, la fatuité de Howard épicier-traiteur, énorme personnage, des mégères pas apprivoisées et des adolescents très présents dans le livre. Ils fument, baisent, ont de l'acné, boivent lorsque l'occasion se présente, sont mal dans leur peau, mais sont aussi très habiles en informatique. "... La chose difficile, la chose glorieuse était d'être celui qu'on était vraiment... " dit Fats,
"...il ne fallait pas se faire passer pour plus animal qu'on n'était... " Petites et grandes bassesses peu importe pour obtenir la place du petit homme à barbe rousse joyeux et bienveillant surtout avec les habitants des Champs. Sa veuve Mary révélera sous sa douceur quelque rancoeur, Terri junkie au destin effroyable, Kay mal aimée, bonne assistante sociale, et les docteurs Jawanda, lui chirurgien elle généraliste, et leurs enfants, sikhs pakistanais. Et les ordinateurs qui permettent aux habitants de recevoir des messages signés * Le fantôme de Barry Fairbrother * et d'autres personnages accompagnent ce petit monde venimeux. JK Rowling n'a eu aucun mal à choisir les maux qui détruisent la société qu'elle soit anglaise ou d'ailleurs. Diplômée de lettres classiques elle mène rondement ses lecteurs, malgré un début peu attirant et quelques descriptions encombrantes, l'auteur voulait appeler son roman * Responsable *, le titre choisi est plus heureux tant la noirceur du sujet pouvait basculer dans le mélo. Ce n'est qu'un moment de la vie où tout bascule. Près de sept cents pages pour la traduction française se lisent sans difficulté.