rembrandt *
1er juillet 1660
Ce matin on m'a livré mon beau manteau de camelot avec des boutons dorés, et un costume de soie qui m'a coûté beaucoup d'argent. Je prie Dieu de pouvoir le payer. Ai rapporté un beau rôti de viande de chez le traiteur et ma femme et moi dînâmes tous les deux à la maison.
L'après-midi à l'abbaye de Westminster. Beau sermon d'un inconnu, mais le Livre de prières publiques ne fut encore pas utilisé.
Après le sermon visite à Mrs Crisps où je rencontrai Mijn Heer Roder qui doit épouser la soeur de Samuel Hartlib, une aubaine pour elle de dénicher une telle fortune, car elle est sans le sou. J'y vis aussi Mrs Greenleaf qui est revenue habiter Axe Yard avec son nouveau mari Mr Adams. Puis chez milord où je restai un moment. De là chez Mr Creed pour lui dire de faire exécuter une copie du brevet de Barlow . Chez milord où Mr Morland vint tard dans la soirée. Je le laissai en conversation avec milord, et à la maison.
2 juillet 1660
Énormément de travail. J'en avais par-dessus la tête, j'en avais vraiment ma claque.
Rencontrai Washington, le commissaire de marine, dînai avec lui et une dame de sa commission à la Taverne de la Cloche dans King Street, mais le coquin a si peu de manières qu'après m'avoir invité il me laissa payer mon écot. Tout l'après-midi avec milord à parcourir la ville. A 7 heures il rentra, tous les principaux officiers du Conseil de la marine étaient là. J'en faisais moi-même partie. Nous reçûmes l'ordre de nous réunir demain afin de rédiger une ordonnance du Conseil privé qui nous donnerait pouvoir d'agir avant même que nos brevets ne soient délivrés, ce dont je me réjouis.
Le soir souper avec milord, lui et moi ensemble dans la grande salle à manger, tout seuls. C'est la 1è fois depuis que je suis à Londres. A la maison, et au lit. Ma servante à nouveau en assez bonne santé.
3 juillet
Nous nous réunîmes tout le matin, les officiers et le commissaires de la Marine, dans le bureau de Sir George Carteret et nous mîmes d'accord sur les ordonnances que devait prendre le Conseil privé pour remplacer les anciennes ordonnances et nous donner pouvoir d'agir.
Dîner avec Mr Stephens, caissier à la Trésorerie de la Marine et Mr Turner à qui j'offris 50 livres de ma propre bourse pour un an et l'avantage d'un secrétaire en plus, ce dont il me remercia. Mais il me sembla qu'il avait quelque projet en tête que je ne pus découvrir.
Dans l'après-midi j'eus un coup au coeur lorsque j'appris que Mr Barlow devait aujourd'hui faire une démarche auprès de Mr Coventry. Mais le soir je vis milord qui me dit que je n'avais rien à craindre, car il était décidé à obtenir le poste pour moi envers et contre tous.
Arrivé chez William Howe il me dit que le Dr Petty était allé voir milord à qui il avait dit que Barlow était souvent malade et n'avait pas l'intention de remplir lui-même ses fonctions, ce qui m'a réconforté.
Jusqu'à 2 heures du matin à écrire des lettres et d'autres documents pour que milord les envoie en mer. Puis à la maison auprès de ma femme, et au lit.
4 juillet
Debout très tôt le matin, laissai ma femme devant les marches de Whitefriars, allai jusqu'au pont et de là chez le trésorier général de la Marine, avec qui je parlai de l'affaire de mon poste. Il me donna très bon espoir à ce sujet. Le commissaire Pett vint le voir. Lui et moi allâmes visiter les maisons qui appartiennent à la Marine dans Seething Lane. La moins belle me paraît encore très bien. Je redoute en mon for intérieur qu'ils ne m'en évincent et cela me chagrine.
De là à la Régie dans Broad Street où je reçus 500 livres pour milord sur ordre du trésorier général, je redescendis ensuite avec Mr Ruddiard et bus ma boisson du matin avec lui et d'autres officiers. De là chez l'orfèvre Mr Blackwell où je pris la vaisselle d'argent de milord d'une valeur de 100 livres pour Mr le secrétaire d'Etat Nicolas ainsi que ma propre contribution à savoir un plat d'apparat et une coupe d'argent à l'intention de Mr Coventry, cela me coûta plus de 19 livres. Je les emportai ainsi que l'argent en voiture jusque chez milord à Whitehall. De là je portai la vaisselle d'argent destinée au secrétaire Nicolas à son domicile et l'y déposai, mon intention étant de lui parler un peu plus tard. Ensuite au Palais de Westminster. J'y rencontrai Mr l'Impertinent et William Bowyer que j'emmenai à la taverne du Soleil où je leur offris une langouste et du vin. Je restai à bavarder de tout et de rien avec eux jusqu'à 4 heures. Ensuite chez milord, où je me promenai tout l'après-midi dans la cour du palais de Whitehall, attendant ce que le Conseil privé allait décider quant à notre affaire. C'était étrange de voir tous les gens se rassembler simplement pour apercevoir le roi à la fenêtre du Conseil.
Dans la soirée milord m'apprit que les ordonnances que j'avais rédigées hier soir dans le but de nous donner pourvoir d'agir sont acceptées par le Conseil, ce dont nous nous réjouîmes. A la maison, et au lit. C'est la première nuit où mon jeune domestique dort chez moi.
5 juillet 1660
Ce matin mon frère Tom m'a apporté ma veste de marin avec les boutons d'argent. Il a plus ce matin ce qui nous fait craindre que la gloire de ce grand jour ne soit terni. Le roi et le Parlement doivent être reçus aujourd'hui en grande pompe par la Cité de Londres.
Mr Hater vint me voir et accepta d'être mon secrétaire.
Alors que j'étais à Whitehall je vis le roi, les ducs et toute leur suite sortir sous la pluie pour se rendre dans la Cité. Plus d'un beau costume fut gâché. Je dus me promener tout le matin à Whitehall ne sachant comment sortir à cause de la pluie.
Rencontrai Mr Coling secrétaire de milord le chambellan qui m'emmena dîner en compagnie de gentilshommes de la suite du roi, et après dîner dans le cellier à vin. Il me confia avoir un grand projet pour nous tous, les secrétaires : nous associer et gagner de l'argent en faisant passer toutes les affaires par nos mains.
De là à l'Amirauté où Mr Blackborne et moi ( la pluie avait cessé ) allâmes nous promener une heure ou deux dans le parc. Il m'éclaira sur de nombreux points quant à la marche à suivre sur de nombreux postes que je cherche à obtenir. Dans la soirée je fis porter mes deux pièces de vaisselle chez Mr Coventry.
Chez milord le soir le Dr Petty m'apprit que Barlow était arrivé à Londres et d'autres nouvelles qui me plongèrent dans le désespoir. J'allai me coucher très triste.
6 juillet
Le matin à Whitehall avec milord pour recevoir l'ordonnance du Conseil privé nous donnant pouvoir d'agir.
De là au palais de Westminster où je rencontrai le docteur qui nous témoigna tant de bonté à La Haye. Je l'emmenai boire à la taverne du Soleil.
Ensuite chez milord. Je dînai avec William Howe et Sarah, en pensant que c'était la dernière fois que je dînai avec eux.
Dans l'après-midi milord, moi, Mr Coventry et Sir George Carteret allâmes prendre possession du bureau de la Marine. Cela m'apaisa un peu l'esprit, mais mes espoirs restaient faibles.
De là Sir George Carteret et moi allâmes au bureau du trésorier général où il régla quelques problèmes. Puis à la maison. Je passai voir Sir Geofrey Palmer qui me donna des conseils quant à mon brevet si bien que je ne sais que faire, dans la mesure où Barlow est vivant.
Sur le chemin de la maison je m'arrêtai pour demander à Mr Pym de me faire un manteau de velours. Il m'emmena à la Demi-Lune. La taverne était si pleine de monde que nous restâmes au premier étage plus d'une demi-heure avant qu'on nous serve. Ensuite chez milord où, dans le noir, William Howe et moi chantâmes en improvisant. Je découvris à l'usage que nous sommes capables de fort bien chanter la basse et le soprano. Ensuite, à la maison et au lit.
7 juillet 1660
Chez milord. Visite d'un homme qui voulait acheter une place de secrétaire auprès de moi. Je lui demandai 100 livres. A la salle du Conseil où on me remit une ordonnance augmentant le salaire des officiers de la Marine. Je découvris que le mien était porté à 350 livres par an. De là à la Bourse où j'achetai deux belles gravures de Ragot d'après Rubens, ensuite dîner avec mon oncle et ma tante Wight, chez sa soeur Con et son mari. Puis chez Mr Rawlinson avec mon oncle et de là au bureau de la Marine où je commençai de faire l'inventaire des documents, biens et livres du bureau. Chez milord. Tard à écrire des lettres, puis à la maison et au lit.
8 juillet
Jour du Seigneur
A Whitehall à la chapelle où j'entrai sans difficulté en passant par Mr Kipps devant le grand chancelier. J'y entendis de la très belle musique. C'est la première fois de ma vie que je me rappelle avoir entendu les orgues et les chanteurs en surplis. L'évêque de Chichester prêcha devant le roi et fit un long sermon très flatteur. Je n'aime pas que le clergé se mêle des affaires de l'Etat. Diner avec Mr Llewellyn et Salysbury chez un traiteur. A la maison, je restai tout l'après-midi avec ma femme jusqu'après le sermon, jusqu'à ce que Mr Fairbrother vint nous chercher pour aller souper chez mon père. Il me raconta avoir parfaitement réussi à me faire attribuer la maîtrise ès lettres par procuration. Cela me fit un certain plaisir bien que, je me le rappelle, mon cousin Roger Pepys m'eût l'autre jour dissuadé de solliciter ce titre..
Alors que nous étions à table William Howe vint nous rejoindre et soupa avec nous. Après souper à la maison et au lit.
9 juillet
Toute la matinée chez sir George Palmer à discuter de comment obtenir mon mandat. De là au bureau de la Marine où l'après-midi nous siégeâmes en réunion. Je commençai à signer des mandats au bureau pour la première fois. De là le capitaine Holland et Mr Browne de Harwich m'emmenèrent dans une taverne et m'offrirent une collation. De là au Temple pour hâter la rédaction de mes papiers, puis retour chez milord et de là, au lit.
10 juillet 1660
Ai mis aujourd'hui pour la première fois mon nouveau costume de soie, c'est le premier que j'ai jamais porté. Ce matin , Mr Hall, le mari de Nan Pepys, est venu me voir dès son arrivée à Londres. Je ne l'avais encore jamais rencontré. Je l'emmenai à la taverne du Cygne avec Mr Englin et nous y bûmes notre boisson du matin. A la maison j'appelai ma femme et l'emmenai chez le Dr Clodius à un grand mariage, celui de Nan Hartlib avec Mijn Heer Roder. La réception eut lieu en grande pompe, à grands frais et en noble compagnie à Goring House. Mais parmi toutes les beautés présentes on estima que ma femme était la plus belle. Après dîner je laissai la compagnie et emmenai ma femme chez Mrs Turner, me rendis chez le procureur général et pris mon mandat qui me coûta sept pièces. J'allai chercher ma femme et la ramenai à la maison. Comme je trouvai milord dans le jardin de Whitehall je le persuadai d'aller voir le secrétaire d'Etat. Il le fit et demanda à ce que son propre mandat et le mien soient envoyés rapidement au roi pour qu'il les signe.
Son mandat indique qu'il sera comte de Sandwich, vicomte Hichingbrooke et baron de St Neot.
A la maison l'esprit fort tranquille, et au lit. Je ne retournerai pas, comme je l'avais dit, voir le coucher de la mariée.
11 juillet
Avec sir William Penn, par voie d'eau, au bureau de la Marine, nous tînmes conseil et réglâmes les affaires courantes. Cela fait nous allâmes tous dîner au Dauphin où le major Bourne nous avait invités.
Après cela de nouveau au bureau où je fus ennuyé, tout comme le commissaire Pett, de voir un importun venir visiter le meilleur logement pour milord Berkeley et s'entremettre avec sir William Penn. En vérité cela me contraria beaucoup.
Retour à Whitehall. Pris mon mandat signé par le roi et le portai chez Mr Watkins du Sceau prive pour qu'il l'expédie. Je rentrai manger un morceau. J'empruntai une paire de draps à Mr Howe, me rendis en voiture au bureau de la Marine et couchai, en compagnie de mon secrétaire, Mr Hater, dans la demeure de Mr Willoughby qui me reçut avec force civilité. J'y dormis fort bien.
12 juillet
Debout de bonne heure et en voiture à Whitehall avec le commissaire Pett. Après avoir conversé avec milord j'allai au Sceau privé et y fis parachever mon mandat, puis au bureau des cachets et ensuite à la Chambre des lords. J'y rencontrai Mr Kipps qui m'envoya vers Mr Beale pour faire écrire mon brevet en grosse.
Mais comme il n'avait pas le temps de le faire faire en grosse je dus courir de haut en bas de Chancery Lane et jusqu'au bureau des Six Clercs, mais ne pus trouver personne capable de rédiger un document en grosse et qui fût libre. En désespoir j'allai à l'Amirauté où nous avions eu notre première réunion. Mr Montagu, Mr Berkeley, Mr Coventry et tous les autres principaux officiers et commissaires, sauf le contrôleur qui n'est pas encore désigné. Le soir, au domicile de Mr Kipps, mais comme je ne l'y trouvai pas j'aillai Mr Spong où je le trouvai et je parvins à l'amener au domicile de milord à 11 heures du soir et à lui faire accepter de rédiger lui-même mon brevet. C'était une grande chance qu'il pût le faire pour demain matin.
Debout tard à écrire des lettres à envoyer en mer par la poste. Ensuite à la maison, et au lit. Très ennuyé parce que j'ai appris aujourd'hui chez Mr Beale que Barlow y a été et a dit qu'il allait mettre un point final à cette affaire.
13 juillet
Debout de bonne heure. Premier jour où je mets ma veste noire en camelot avec les boutons d'argent. Chez Mr Spong que je trouvai en robe de chambre en train de copier mon brevet. A 8 heures il était parvenu aussi loin qu'il le pouvait après le etc.
La chose faite nous le portâmes à Worcester House chez le chancelier où Mr Kipps ( c'était une providence étrange que sa situation lui permît alors de me faire cette gentillesse dont je ne l'aurais jamais cru capable ) obtint l'aval du chancelier pour mon mandat. Je le portai donc à Mr Beale afin qu'il me remît un extrait. Mais ce dernier se mit fort en colère et refusa, disant qu'il était mal écrit ( parce que je l'avais fait écrire par une autre main que la sienne ). Cependant, en insistant beaucoup, je convainquis Mr Spong d'aller à son bureau et d'en terminer avec mon brevet, cependant que Mr Beale me préparerait mon extrait. Cela fait je lui donnai deux pièces d'or, Après cela c'est étrange comme il se montra civil et serviable à mon égard.
De là je me rendis au bureau de la Marine où nous expédiâmes un grand nombre d'affaires et où nous attribuâmes les maisons aux officiers et commissaires, ce dont je me réjouis. J'obtins qu'on perce pour moi une porte donnant sur la terrasse. De là,; l'esprit très préoccupé par mon brevet je retournai voir Mr Beale qui avait achevé l'écriture du document et préparé à recevoir le Sceau Royal. Je devais le retrouver environ une heure plus tard chez le chancelier. Je partis donc en direction de Westminster et rencontrai Mr Spong en chemin. Nous allâmes chez Mr Lilly où nous mangeâmes du pain et du fromage et bûmes ensemble. Il continuait à me conseiller de me dépêcher de prendre possession de mon brevet, de crainte qu'un autre changement ne se produisît et que milord Montagu ne tombât en disgrâce.
Après cela à Worcester House où, par l'entremise de Mr Kipps et en mentionnant le nom du général Montagu devant le chancelier, j'obtins au-delà de toue attente que fût apposé le sceau à mon brevet. Tandis que cela se faisait dans une pièce je dus fais la conversation à sir George Carteret, que je rencontrai par hasard et qui ne savait rien de mon affaire. Rentrai à la maison et emmenai ma femme avec moi à Londres, pris de l'argent et payai Mr Beale, 9 livres en tout. Il me remit mon brevet et je rejoignis ma femme restée dans une voiture à la porte de Hind Court. Je lui montrai mon brevet, ce qui la combla de joie.
Ensuite au bureau de la Marine. Je lui montrai ma maison et cette maison nous plut beaucoup, puis partis vaquer à mon travail.
Ensuite, retour à la maison avec elle. Je la déposai devant la maison de ma mère, allai chez milord d'où j'envoyai un ordre pour qu'un navire ramène sir Robert Honywood, ce pour quoi lady Honywood me fit donner par le jeune Mr Powell deux pièces d'or. Tard à écrire des lettres. On entendait des flots de musique dans la maison voisine qui était celle de Whalley. Il y avait le roi et les ducs en compagnie de Madame Palmer, une jolie femme dont ils se sont mis dans l'idée de cocufier le mari. Ici, à la vieille porte qui jadis communiquait avec cette demeure, milord, moi et William Howe restâmes à écouter la musique un grand moment. Après quoi, à la maison et au lit.
Aujourd'hui j'aurais dû aller à l'hôtel de ville pour témoigner en faveur de mon ami Hawley contre Collier le Noir, mais ne pus m'y rendre ce qui m'ennuya.
Au lit, avec la plus grande sérénité que j'aie connue depuis longtemps, et sans aujourd'hui avoir mangé autre chose qu'un morceau de pain et du fromage chez Lilly et un peu de pain beurré après m'être couché.
14 juillet
Debout de bonne heure je tins conseil avec ma femme afin que toutes nos affaires fussent prêtes à être envoyées dans notre nouvelle maison. Chez milord qui resta très tard au lit aussi me rendis avec le major Tollhurst et d'autres chez Harper. J'envoyai chercher mon tonnelet d'huîtres marinées et nous les mangeâmes. Tandis que nous les mangions Mr Payne Fisher, le poète, vint me promettre ce qu'il avait fait il y a longtemps
un livre à la gloire du roi de France avec mes armes et une dédicace qui m'était adressée, le tout fort élégant. Ensuite, ce matin vint Mr Shipley qui a débarqué hier. Je fus heureux de le voir car il peut m'aider dans l'affaire de milord.
Ensuite chez milord, où je restai à m'occuper de ses affaires et à recevoir ses ordres. Après cela au palais de Westminster où je réglai toutes mes dettes en vue de mon départ. J'y rencontrai Mr Eglin qui insista pour m'emmener à la taverne de la Jambe dans King Street et m'offrir un plat de viande pour dîner. J'envoyai chercher Monsieur l'Impertinent et nous restâmes longtemps à bavarder et à nous amuser.
Puis nous nous séparâmes. J'emmenai Mr Butler avec moi à Londres en voiture et lui montrai ma maison au bureau de la Marine.
Je donnai des ordres pour l'approvisionnement en charbon. J'allai donc à Fenchurch Street et là lui offris un verre de vin chez Rawlinson et me fis raser dans la rue. Ensuite chez milord tard à écrire des lettres, puis à la maison où je découvris que ma femme avait empaqueté toutes les affaires qu'elle avait dans la maison, toutes prêtes à être déménagées. Et au lit
15 juillet 1660
Jour du Seigneur
Restai longtemps au lit pour récupérer. En sortant je rencontrai Mr Shipley et nous allâmes boire la boisson du matin chez Wilkinson en compagnie de mon ami Spicer. Après cela à l'abbaye de Westminster où, dans la chapelle d'Henri VII j'entendis une partie d'un sermon, le premier auquel j'ai assisté en ce lieu. Chez milord où je dînai seul avec lui.
Après dîner nous conversâmes en tête à tête. Il s'avère être complètement sceptique en matière de religion et ne pas faire cas de grand chose en ce domaine, mais il est un parfait stoïcien. Dans l'après-midi à la chapelle Henri VII où j'entendis l'office et un sermon. Après quoi ayant rencontré Mr Bowyer nous allâmes nous promener dans le parc, jusqu'à la nuit.
Ensuite chez Harper où nous bûmes ensemble. Le capitaine Stokes nous rejoignit et je me mis à parler d'acheter du papier de la meilleure qualité pour mon bureau. Le capitaine me promit d'en acheter pour moi en France. Après quoi au domicile de milord où je travaillai un peu, puis à la maison. Ma femme à la maison toute la journée aujourd'hui car n'avait aucun vêtement à se mettre du fait qu'elle avait tout empaqueté hier. Depuis un mois j'ai totalement négligé tout ce qui touche à la politique, je suis en conséquence totalement ignorant de l'évolution de la situation. Maintenant avec mon brevet mon esprit est quelque peu en paix. Dieu fasse que cela continue ! Je ne suis pas allé chez mon père ce soir. Je redoutais d'y aller de crainte qu'il ne continue à me presser de parler à milord d'un poste à la Garde-Robe, alors que je n'ose le faire pour le moment à cause de ma propre affaire. Ma femme et moi enchanté de la nouvelle maison que nous espérons avoir.
Mon brevet m'a coûté une grande quantité d'argent, environ 40 livres. C'est la seule chose, à l'heure actuelle qui m'ennuie vraiment. Dans l'après-midi à la chapelle Henri VII où j'entendis un sermon et où je passai ( Dieu me pardonne ! ) la plus grande partie de mon temps à regarder Mrs Butler. Après quoi avec Mr Bowyer à me promener dans le parc. Ensuite au domicile de milord, puis à la maison, et au lit, sans être allé voir mon père aujourd'hui.
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............ à suivre 16 juillet 1660........./