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mardi 27 juin 2017

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui Samuel Pepys 78 ( Journal Angleterre )


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                                                                                                         16 Septembre 1662

            Levé et allai voir mes ouvriers, puis au bureau en réunion jusqu'à midi. En chemin vers la Bourse rencontrai le gardien qui m'a donné des explications si satisfaisantes au sujet de ma chambre que je suis très rassuré. A mon bureau tout l'après-midi, seul. Dans la soirée promenade avec sir John Mennes dans le jardin. Il fut fort amène et ne donna pas signe de vouloir me faire encore des ennuis à propos de ma maison. Le soir mangeai un peu de pain et de fromage et à mon logement et au lit, inquiet de la saleté de ma maison, et la probabilité de perdre ma plus belle chambre, de plus ma femme m'écrit qu'elle n'est pas satisfaite de mes parents ni d'aucun des domestiques et que mon petit laquais devient une franche canaille. Il faut que je paie 30 livres aux Cavaliers, puis la crainte d'être obligé d'abandonner toutes les affaires que j'ai ici quand je serai appelé au tribunal de Brampton, et enfin mon procès qui me contrarie profondément ne sachant que faire lors de la prochaine imminente session.


                                                                                                              17 septembre

            A mon bureau toute la matinée, et à midi à la Bourse. Rencontrant Mr Moore et Mr Stuckey, allâmes dîner à une table d'hôtes. Vers 3 heures avec Mr Moore au collège Saint Paul pour présenter nos devoirs à Mr Cromeholme, où un parent de Mr Moore, un garçon plein de promesse y étudie. Nous le trouvâmes, par grande chance et montâmes avec lui dans sa chambre où se trouvait aussi un ancien condisciple, Mr Newell. Il se montra tellement attentionné envers Mr Comeholme comme envers moi que par bonté il but plus que, je crois, il n'était son habitude, et commença à divaguer un peu, et plus encore quand dans la soirée il voulut sortir avec nous et nous offrir une bouteille de vin. Et à la taverne il rencontra une connaissance. Ce qui lui fit tenir des discours hors de propos, de sorte que j'ai beau l'estimer et qu'il se montre fort savant et homme de valeur, j'avoue avoir cependant une moins bonne opinion de lui. Que ce me soit donc un avertissement de ne pas trop boire, puisque cela a un pareil effet sur d'autres qui ont plus de valeur à mes yeux. Je n'ai pas pu m'empêcher de boire cinq verres avec lui cet après-midi. Après l'avoir quitté, chez moi avec Mr Moore, et après avoir mangé quelque chose j'allai à mon logement où le maître de maison, un homme des plus ordinaires, était tout disposé à me bien recevoir et m'emmena dans sa salle à manger où était sa femme, une jolie femme et digne d'être remarquée, certainement trop élégante pour lui, et trop spirituelle aussi. Je fus obligé de rester un bon moment, et j'ai encore bu car ils avaient des amis aussi. Enfin fatigué de sa futile compagnie j'ai dit bonsoir et allai dans ma chambre, et au lit avec Mr Moore, peu satisfaits, l'un et l'autre, de notre après-midi, d'avoir seulement été témoins du penchant de Mr Cromeholme.
            Aujourd'hui retour de Brampton de mon petit laquais, et ma femme, je crois, la semaine prochaine.

                                                                                                           18 septembre
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Résultat de recherche d'images pour "perles de valeur"            Au bureau toute la matinée. A midi, avec sir George Carteret et Mr Coventry invité à dîner chez le sherif Meynell, le grand banquier. Etaient présents l'échevin Backweell et de nombreux nobles et une élégante compagnie. Privilège d'une conversation distinguée, ce qui m'est une grande satisfaction, que rien au monde ne peut surpasser. Après un grand dîner et force conversation, je prends congé et à la maison pour les affaires du bureau où, Dieu soit loué, je prends grand plaisir. Et dans la soirée à mon logement et au lit.
            Entre autres propos, parlant de la grande charité qui prévaut dans les pays catholiques, Mr Ashburnham nous a dit que cette année, comme il y avait eu grande disette de blé à Paris et qu'on faisait une quête pour les pauvres, on apporta deux perles, personne ne savait de la part de qui, jusqu'à ce que la reine les voyant reconnut leur propriétaire, mais ne le révéla pas. Elles furent vendues     200 000 couronnes.

                                                                                                   19 septembre

            Levé de bonne heure et à mon bureau. A 9 heures seul à Deptford. Je repris là où ils s'étaient arrêtés hier soir et continuai de payer les ouvriers de l'arsenal de Woolwich et à midi dînai bien, étant le principal personnage à la table et si je ne me trompe je vois bien que tout le monde commence à m'accorder autant de considération et d'honneur qu'à d'autres. Après dîner repris la paie jusqu'à 9 heures du soir. Ce qui me peina c'est que je fus forcé de commencer une fâcheuse pratique, diminuer les gages des domestiques, ce qui me fit maudire, ce que je n'aime point. Le soir après avoir mangé un poulet froid, j'allai à pied par un superbe clair de lune avec trois ou quatre hommes en armes comme garde, à Rotherhithe, tout réjoui à la pensée de ma condition actuelle. On m'a spontanément fourni cette garde, sans que j'eusse rien dit. Il paraît que cette route est dangereuse la nuit à pied et qu'il s'y commet beaucoup de vols à main armée. Puis retour par le fleuve. Et à mon logement et au lit


                                                                                                                    20 septembre 1662

            Levé de bonne heure et allai à ma maison où je trouve mon frère Tom. Il me dit que la mère de sa maîtresse a écrit une lettre à Mr Lull exprimant sa pleine satisfaction de Tom, ce dont je me réjouis, et je crois vraiment que l'affaire va marcher. Toute la matinée réunion au bureau avec sir John Mennes, puis dînai à la maison et l'après-midi avec mes ouvriers. Et dans la soirée Tom m'a amené Mr Lull, un ami de sa maîtresse, un homme grave. Il me fit un rapport favorable sur elle et sur la satisfaction que leur donne Tom. Tout cela me fit plaisir. Nous nous promenâmes dans le jardin un bon moment et je lui donnai un verre de vin à mon bureau et il me quitta.
            Puis j'écrivis des lettres que j'envoyai par la poste et des nouvelles concernant Tom à mon père, et rentrai souper à la maison, puis à mon logement et au lit.
            Ce soir mon barbier m'envoya son domestique pour me raser. Il habitait depuis peu dans King Street, à Westminster, et il me dit que trois ou quatre personnes que je connaissais dans cette rue, des commerçants, sont récemment devenus fous, que quelques-uns sont morts et les autres toujours fous. Ils habitent tous des maisons tout à fait voisines les unes des autres.


                                                                                                                   21 septembre
                                                                                                     Jour du Seigneur
a1149            Levé de bonne heure et à pied à St James, vis Mr Coventry et restai une heure avec lui à parler des affaires du bureau avec grand plaisir. Je vois qu'il me dit tout ce qu'il pense. Puis au parc où, comme convenu, je trouvai mon frère Tom et Mr Cooke. Nous parlâmes de l'affaire de Tom de façon fort satisfaisante. La reine arrivant dans son carrosse, allant à sa chapelle dans le palais de St James, prête pour elle pour la première fois, je m'empressai de la suivre, et j'allai dans la pièce où se trouve son oratoire. Je pus rester et voir, le bel autel, les ornements et les moines avec leurs habits et les prêtres avec leurs belles chapes, et bien d'autres choses. J'entendis leur musique. Il se peut qu'elle soit bonne mais il ne m'a pas semblé qu'elle le soit, qu'il s'agisse de leur chant ou de leur harmonie des sons, quelles qu'en fussent les paroles/ La reine est très pieuse, mais ce qui m'a fait le plus grand plaisir ce fut de voir ma chère milady Castlemaine. Bien que protestante elle était venue à la chapelle accompagner la reine. La messe terminée un moine encapuchonné se leva et fit un sermon en portugais. Comme je ne la comprenais pas je me levai et me rendis à la chapelle du roi, mais l'office était terminé. J'allai donc à la chambre d'audience de la reine où on les attendait pour le dîner, mais comme elle restait au palais de St James ils furent obligés de tout emporter dans la chambre d'audience du roi où il dîna seul. Et moi avec Mr Fox, très élégamment, mais je vois bien qu'il ne faut pas que j'abuse de ce privilège, c'est pour moi une question d'honneur, non que je ne sois très bien reçu.
            Après dîner chez Tom puis chez moi. Et après une longue promenade dans le jardin j'allai chez mon oncle Wight. Je trouvai ma tante en deuil et racontant de tristes histoires à propos de la mort de sa bien-aimée soeur Nicholls. J'aurais été excédé si la jolie Mrs Margaret Wight n'était arrivée. Sa compagnie me charma et pendant tout le souper taquinai ma tante en faisant l'éloge de la messe où j'avais été aujourd'hui, mais m'excusai ensuite en disant que c'était une plaisanterie. Les quittai après le souper pour rentrer et après avoir mis de l'ordre dans mes notes pour demain, au lit.


                                                                                                                            22 septembre

            Montai de bonne heure parmi mes ouvriers pressant les choses pour le retour de ma femme. Puis en voiture au Palais de St James avec sir John Mennes, sir William Batten et sir William Penn. Je rendis compte au Duc de ce qui s'est produit ces temps derniers. Mais je souffrais terriblement d'une forte colique, pour avoir pris froid hier en ôtant mes bas pour m'essuyer les pieds. Mais elle a fini par diminuer et je me trouvai à peu près remis. Mais j'eus mal toute la journée à des degrés divers. Puis je les quittai et allai à pied chez Greatorex. Nous regardâmes beaucoup d'objets ingénieux, de nouvelles inventions et je lui commandai un thermomètre. Puis chez milord Crew où je dînai avec les domestiques, car il avait déjà dîné. Je montai ensuite le voir et parler des affaires publiques et des affaires privées de milord, avec beaucoup de satisfaction. Puis chez mon frère Tom où Mr Cooke m'attendait pour rendre visite, dans Blackfriars, à Mrs Young et Mrs Lull, parentes de la maîtresse de Tom. Je fus très bien reçu et je vois que cette affaire avance de façon satisfaisante. Allai ensuite voir Mr Townshend, je causai aussi avec Mr Young lui-même. Rentrai et dans mon cabinet, puis à mon logement et au lit.


                                                                                                        23 septembre
                                                                                                                  pinterest.com  
Résultat de recherche d'images pour "chiens sauvages"            Levé de bonne heure et me rendis auprès de mes ouvriers. Le vis avec plaisir que mes travaux tiraient à leur fin, même si je suis tous les jours contrarié de leur lenteur.
            En réunion toute la matinée. Dînai seul à la maison et avec mes ouvriers tout l'après-midi. Dans la soirée, par le fleuve et par la route à Deptford pour donner des instructions au sujet de ma maison, et revins en voiture avec sir George Carteret et sir William Batten qui ont aujourd'hui effectué un paiement, puis à mon bureau où j'ai un peu travaillé, et souper à mon logement et au lit.
            Sur le chemin du retour sir George Carteret me raconta que dans la plupart des cabarets de France est écrit sur les murs, d'une belle écriture : " Dieu te regarde ", utile leçon à mettre dans toutes les têtes. Et qu'il y aussi, comme en Hollande, des troncs pour les pauvres, et que dans ces deux pays sur tous les contrats ou marchés conclus une certaine somme est due pour les pauvres, appelée le denier à Dieu.


                                                                                                          24 septembre  1662

            Levé de bonne heure et au milieu de mes ouvriers jusqu'à midi. Et puis chez milord Crew où je dînai seul avec lui. Entre autres choses il me conseille d'empêcher à tout prix milord Sandwich d'aller trop loin dans l'affaire de Tanger. D'abord parce qu'il est convaincu que le roi ne pourra pas trouver l'argent pour construire la jetée, ensuite parce que cela se fera comme nous le proposons, en réduisant la garnison. Alors milord devra s'opposer soit au duc d'York qui veut y laisser le régiment irlandais qui est sous le commandement de Fitzgerard, ou bien à milord Peterborough qui désire y laisser le régiment anglais. Il semble n'y être retourné que sur les encouragement de milord Sandwich.
            De là chez Mr Wotton le bottier où j'ai acheté une paire de bottes qui m'a coûté 30 shillings. Il m'a raconté que Bird s'était récemment cassé la jambe en croisant le fer sur scène dans Aglaure, et que le nouveau Théâtre sera prêt le trimestre prochain.
            Puis chez mon frère où avec Mr Cooke nous avons parlé du voyage qu'ils doivent refaire pour voir la maîtresse de Tom, et j'ai parlé avec Mrs Croxton de la façon de mesurer les pavillons de soie.
            Retour par le fleuve et jusque tard le soir à mon bureau où j'ai rédigé une lettre de Tom à sa maîtresse, lui envoyant une montre en gage d'affection. Puis rentrai souper et à mon logement et au lit.
            Satisfaction aujourd'hui d'avoir appris, de diverses sources, que j'ai la réputation d'être bon  auprès des pauvres gens qui viennent au bureau.


                                                                                                               25 septembre

            Levé de bonne heure et allai au milieu de mes ouvriers, et au bureau réunion toute la matinée. Rentrai dîner seul et au milieu de mes ouvriers jusqu'au soir. Et puis au bureau jusqu'à l'heure du coucher et après le souper à mon logement et au lit.
            Ce soir je restai un moment travailler chez sir William Batten avec sir John Mennes etc. Il nous a raconté, entre autres, qu'au Portugal ils dédaignent de faire un siège dans les cabinets d'aisance. On chie dans des pots qu'on va vider à la rivière.
            J'ai aussi appris que la femme qui avait été nourrice chez Mrs Leming, la fille de sir William Batten, avait eu son enfant mis en pièces par deux chiens cette semaine à Walthamstow, ce qui est des plus étranges.


                                                                                                              26 septembre

            Levé de bonne heure et allai au milieu de mes ouvriers. Puis retrouvai sir William Batten et sir John Mennes qui allaient à Chatham ce matin. J'étais en grande peine jusqu'à leur départ, de crainte que sir John dise un mot de ma chambre que j'ai peur de perdre. Mais il n'en a rien dit et j'ai l'esprit un plus en repos. Puis jusqu'au soir au milieu de mes ouvriers. Dans l'après-midi j'ai fait abattre la cloison entre le vestibule et la chambre du petit laquais, pour en faire une seule pièce. J'espère que j'en serai content et que cela rendra mon retour à la maison plus agréable.
            Tard à mon bureau le soir. Ecris une lettre à sir George Carteret pour m'excuser de ne pouvoir me mettre à son service demain à Chatham comme je l'avais promis. Je n'ai pas envie d'y aller à cause de mes ouvriers et parce que ma femme revient demain. Puis à mon logement et au lit.


                                                                                                             27 septembre
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Image associée            Levé de bonne heure et allai au milieu de mes ouvriers. Je vois avec un vif plaisir que les montants de mon vestibules sont ôtés, ce qui est plus que je n'espérais. De sorte que la chambre du petit laquais étant incorporée au vestibule, l'arrivée chez moi a beaucoup d'allure, ce qui était presque la seule imperfection de ma maison.
            En réunion toute la matinée. Et l'après-midi je fis faire de nombreux travaux à mon idée et fis bien préparer la chambre de ma femme pour son arrivée qui eut lieu le soir, car Will alla, avec ma permission, à sa rencontre sur la route, et le soir vint me dire qu'elle était sur mon ordre, arrivée chez mon frère. Aussi je fis ma toilette et j'arrangeai la maison, et je partis la rejoindre. Je la trouve, elle, sa servante et le chien, en forme, elle un peu plus grosse. Je suis ravi de la voir, et après souper au lit où sa présence m'a donné beaucoup de plaisir, et maints témoignages d'amour réciproque. Seulement je m'aperçois qu'il y a eu des querelles entre ma mère et elle et quelques brouilles avec mon père. Mais j'espère que tout est rentré dans l'ordre. Je vois qu'elle aime la maison et le domaine de Brampton encore plus que moi. Et elle me raconte que milord a dessiné le plan de certains aménagements, et qu'il a apporté ce plan à Londres. Je l'ai vu et il me plaît. Je vois que milord et milady ont été très aimables à son égard. Et le capitaine Ferrer a été tellement aimable que je m'aperçois que j'en conçois quelque jalousie. Mais je connais le comportement extérieur du capitaine, et par conséquent cela ne me fait rien. Elle me parle d'une session du tribunal qui va sans doute bientôt se tenir. Ce qui me tracasse car je n'ai pas envie de quitter Londres.


                                                                                                          28 septembre 1662
                                                                                           Jour du Seigneur
            Eveillés de bonne heure et nous mîmes à bavarder avec plaisir de ma maison de Brampton et de celle d'ici et d'autres choses. Elle me dit quel gredin est mon petit laquais et les étranges fautes dont elle l'a convaincu, trouvé coupable, dont il serait inconvenant de mentionner, ce qui me contrarie. Mais surtout la vie impossible que ma mère fait mener à mon père et qu'elle mène elle-même faute de raison.
            Je me levai enfin et j'allai avec Tom à l'église française du Savoy, où je n'avais encore jamais été. C'est un bel endroit. Et ils se servent du livre de prières publiques lues en français, et ce que je n'avais encore jamais vu, le pasteur prêche tête découverte, je pense afin de se conformer aux pratiques de notre église.
            Puis dîner chez Tom avec ma femme, arriva Mr Cooke et Joyce dîna aussi avec nous. Ensuite, Mr Cooke et moi avons parlé de son voyage avec Tom dans un ou deux jours, à propos de sa maîtresse. Nous échangeâmes nos opinions.
            Nous rentrâmes à pied. La maison un peu nettoyée me plaît de plus en plus. A l'église dans l'après-midi et après le sermon dans mon cabinet où je me suis un peu préparé pour demain, où je vais voir le Duc. Et de nouveau à pied chez Tom. Souper et au lit, l'esprit rempli de contentement.


                                                                                                   29 septembre
                                                                                        Saint Michel
            Aujourd'hui mes serments pour ce qui est de prendre du vin et d'aller à la comédie sont à terme, aussi je me décide à m'accorder une licence et puis à m'y soumettre de nouveau. Levé et en voiture à Whitehall prenant en route Mr Moore. Nous nous promenons un bon moment dans le parc de St James. Je l'y laissai pour me rendre chez Mr Coventry et avec aussi sir William Penn allâmes trouver le Duc. Le roi vint aussi et resta jusqu'à ce que le Duc eût fait sa toilette. Comme c'était jour de collier nous n'eûmes pas le temps de lui parler d'affaires. Ils sortirent ensemble et nous nous séparâmes. Mr Cooke, comme convenu, me retrouva dans le parc et je lui communiquai mon sentiment concernant le mariage de Tom et leur voyage de demain, et l'amenai par le fleuve chez Tom où, prenant ma femme, la servante, le chien et lui, je les amenai chez moi, et ma femme est fort satisfaite de ma maison, et moi aussi tout à fait. J'envoyai chercher à dîner et nous dînâmes avec Mrs Margaret Penn à qui j'avais proposé de nous accompagner à la comédie cet après-midi, et puis au Théâtre du roi où nous vîmes Le songe d'une nuit d'été que je n'avais encore jamais vu, et que je ne reverrai jamais, car c'est la pièce la plus insipide, la plus absurde que j'aie jamais vue. Je vis, il est vrai, quelques bonnes danses et quelques belles femmes, ce qui fut mon seul plaisir.
            Puis je déposai ma femme chez Mrs Turner et rentrai en voiture, et ayant remis Peg Penn à son père sans encombre, rentrai à la maison. Je vis que Mr Deane de Woolwich m'a envoyé la maquette qu'il m'avait promise. Mais elle est tellement mieux que ce que j'attendais que je regrette presque qu'il ne fasse pas ce présent à un plus grand personnage. Mais j'en suis extrêmement heureux et chercherai une façon de lui faire une politesse en récompense.
            Puis à mon bureau et écrivis une lettre à la mère de la maîtresse de Tom à envoyer demain par Cooke. Puis arrivée de Mr Moore dans l'intention d'examiner le dossier de mon affaire de Brampton en vue de l'audience. Mais j'avais l'esprit si plein d'autres questions, comme c'est ma nature lorsque j'ai été si longtemps éloignée d'une affaire que je l'ai presque oubliée, je répugne à y revenir, que je n'ai pas pu m'y remettre. De sorte que nous passâmes la soirée à bavarder, puis à mon logement et au lit.


                                                                                                       30 septembre

            Nous nous levâmes, lui alla à ses affaires et moi à la maison pour inspecter mes ouvriers. Mais grand Dieu ! comme la licence que j'ai prise hier me rend pénible la reprise du travail  ! Mais enfin il le faut, vu la douceur, le plaisir et la paix de l'esprit que j'ai depuis que j'ai renoncé au vin et à la comédie et à d'autres plaisirs et que je me donne à mon travail.
            Puis réunion à mon bureau jusqu'à midi, et dînai avec sir William Penn. Pendant le dîner ma femme arrive au bureau et je la fis monter. Après le dîner nous prîmes une voiture pour aller au Théâtre du duc d'York, où nous avons vu La Duchesse d'Amalff bien jouée, mais Betterton et Ianthe à la perfection. Retour à la maison en voiture, et la chambre de ma femme est prête pour qu'elle y couche ce soir. Mais mon travail me réclamait à mon bureau, de sorte que je restai tard et ne couchai pas avec elle à la maison, mais en mon logement.
            Il est singulier de voir avec quelle facilité mon esprit revient à sa vieille habitude d'aimer la comédie et le vin, m'étant accordé cette double licence depuis deux jours, mais ce soir je me suis de nouveau lié par serment jusqu'à Noël prochain, en quoi je voudrais que Dieu me bénisse et me garde car, s'il plaît à Dieu, je vois là la meilleure façon de m'inciter à m'appliquer à mon travail.
            J'ai aussi fait ce soir mes comptes mensuels et je trouve qu'en dépit de la perte de 30 livres à payer aux Cavaliers fidèles et pauvres en vertu de la loi, j'ai environ 680 livres, ce pour quoi Dieu soit loué. Voici quelle est ma situation présente.
            Je suis en travaux depuis longtemps, et ma maison, à ma grande satisfaction est presque achevée, mais pas au point qu'il n'y ait plus de saleté, ce qui me tracasse aussi, car ma femme était à Brampton ces deux mois et la voici de retour une ou deux semaines avant que la maison soit prête à la recevoir.
Résultat de recherche d'images pour "campagne londres"            Je suis un peu tracassé par la question de ma belle chambre. Je me demande si je pourrai la conserver. Je suis tracassé aussi par l'obligation où je suis obligé de me rendre de façon imprévue au tribunal de Brampton, mais surtout parce que je ne suis pas prêt à comprendre mon affaire, car il y a très longtemps que je ne m'en suis pas occupé et, au mieux, je n'arriverai à m'en occuper que mal.  Mais Dieu, je l'espère, réglera tout ceci pour le mieux, et je suis décidé à m'y mettre sérieusement dès demain. Je prie Dieu de m'y faire réussir, car mes parents et toute notre prospérité dépendent du soin que j'y mettrai.
            Milord Sandwich a été ces temps derniers très poli avec ma femme et a pris soin de dessiner personnellement le plan de certains aménagements à apporter à la maison que nous avons et que j'exécuterai quand j'aurai l'argent.
            Quant au bureau, je m'y suis si bien appliqué ces temps derniers que j'y ai acquis la meilleure réputation qui soit et que j'ai une influence certaine sur Mr Coventry et sur sir George Carteret, que je suis décidé, et elle m'est nécessaire, à conserver par tous moyens honnêtes.
            Tout est calme, mais le roi est pauvre, et il n'y a presque pas d'espoir qu'il en soit autrement. Ainsi donc tout ira à vau-l'eau, particulièrement dans la Marine.
            La récente expulsion du clergé presbytérien pour leur refus de dénoncer le Covenant comme la loi les y oblige, est la plus grande affaire d'Etat dont on parle actuellement. Mais autant que je vois ils sont partis sans faire d'esclandre et le peuple s'y intéresse moins qu'on ne s'y attendait.
            Mon frère a quitté Londres aujourd'hui pour aller voir une deuxième fois sa maîtresse à Banbury, ce dont j'attends beaucoup, et je prie Dieu pour sa réussite. Mon esprit, je l'espère, est de nouveau disposé au travail, car je m'aperçois que négliger le travail pendant deux jours suscite en moi une satisfaction telle que le plaisir dix fois plus grand que m'apporte le travail quel qu'il soit ne saurait l'effacer.


                                                                                à suivre......
                                                                             
                                                                                                       1er Octobre 1662

            Levé l'esprit à peu près en repos........