lundi 30 janvier 2017

Sur le Rêve Sigmund Freud ( Document Autriche )


Sur le rêve (Petite Bibliothèque Payot) von [Freud, Sigmund]

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                                             Sur le Rêve

            Nouvelle édition, nouvelle traduction d'une étude sur un rêve entre autres décomposé à divers niveaux, extraits :
            " ........... Aujourd'hui seule une faible minorité des personnes cultivées doute que le rêve soit - une prestation psychique personnelle - du rêveur. Mais...... le rêve appelle explication............. A ma grande surprise, j'ai découvert un jour que ce n'était pas la conception médicale du rêve qui s'approchait de la vérité, mais la conception profane, encore à moitié captive de la superstition. Je suis en effet arrivé à de nouvelles conclusions sur le rêve en lui appliquant une nouvelle méthode d'investigation psychologique qui m'avait rendu de remarquables services dans la résolution des phobies, idées obsessionnelles, idées délirantes, et autres et qui, depuis, sous le nom de - psychanalyse - a trouvé accueil auprès de toute une école de chercheurs.........
............ Pendant le récit d'un rêve, ou pendant son analyse, il n'est pas rare que, tout d'un coup, réapparaisse un fragment, que l'on croyait oublié, du contenu du rêve. Ce morceau arraché à l'oubli  recèle de manière régulière l'accès le meilleur et le plus proche de la signification du rêve. C'est probablement la seule raison pour laquelle il a succombé à l'oubli, c'est-à-dire à une nouvelle répression.
.............. Lorsque le contenu du rêve dépasse de trop loin la censure, nous nous disons : " Allons, ce n'est qu'un rêve ", et nous continuons à dormir. Rien ne s'oppose à cette conception, même s'il existe aussi, pour le rêve des cas limites dans lesquels il ne peut plus assurer sa fonction consistant  à préserver le sommeil des interruptions - comme dans le cas du rêve d'angoisse - et l'échange contre l'autre fonction celle consistant à arrêter le sommeil à temps. Il ne fait que procéder ainsi de la même manière que le garde de nuit consciencieux qui commence par faire son devoir en apaisant les troubles pour ne pas éveiller les bonnes gens.......... Comme les rêveurs eux-mêmes ne connaissent pas la signification  des symboles qu'ils utilisent.......... car à l'aide d'une connaissance de la symbolique du rêve il est possible de comprendre le sens de tel ou tel élément du contenu du rêve.... "
             Le livre parut au tout début des années 1900, mais ne fut traduit en France qu'en 1925 ".......
....... restée seule ( alors ) indifférente à ses travaux........ " écrit André Breton dans une note signalée en bas de page par l'éditeur.






samedi 28 janvier 2017

Le joueur d'échecs Stefan Zweig - Thomas Humeau ( B.D. France )


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                                         Le Joueur d'échecs
                                                           Libre adaptation pour B.D.            

            Emma jeune fille propriétaire de Solange, bel oiseau, ouvre la porte de la cage malgré les ennuis possibles portés aux voyageurs du Copernic paquebot qui fait route entre NewYork et Buenos Aires. Elle est aussi la fille du commandant de bord. A son étonnement un hydravion survole le navire, amerrit et monte un homme que tous les voyageurs semblent connaître, sauf elle. Invité par le propriétaire pour distraire les passagers. Czintovic champion du monde d'échecs invaincu, fils d'un bâtelier yougoslave mort accidentellement. L'enfant placide sait à peine compter, obéissant, est suivi par le prêtre du village. Le hasard le met en présence des échecs, et sa compréhension éblouit le curé qui le porte jusqu'au baron Siùczic, fanatique du jeu, à la moustache impressionnante/  Le jeune garçon a quand même perdu un match, car il n'a jamais vu d'ouverture sicilienne, Il gravit rapidement les échelons qui le mènent à Vienne, puis dans toutes les capitales. Vaniteux et poseur son approche de la jeune fille sera une erreur, mais elle donne l'occasion à un passager extrêmement discret ce soir-là présent lors du match entre Emma et le champion du monde d'échecs, et son conseil à la jeune fille changera le cours de la vie des deux hommes. Nous apprendrons qui est Monsieur B. Il confie à Emma certains de ses secrets, notamment son don pour les échecs qui le conduit par moment aux abords de la folie. Des couleurs fortes, bleu, rouge foncé, plusieurs pages imagées sans texte ce qui ne peut que plaire à ceux qui craignent la lecture d'un grand auteur classique. Ensuite peut-être lire l'original du même titre de Stéfan Zweig d'où est tirée cette bonne B.D.        


            


dimanche 22 janvier 2017

Correspondance Proust Gallimard 9 ( Lettres France )

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                                                                                                           Début janvier 1921

            Mon cher Gaston
           Je vous envoie ce pneumatique par crainte d'un dérangement inutile. En effet malgré une bronchite qui dure depuis plus de 10 jours, je me suis levé aujourd'hui pour qu'on fasse ma chambre, le peu de voix qui me restait a aussitôt disparu, je vais essayer de me coucher tantôt et si je peux m'endormir avant la fin de la journée je dirai qu'on ne me réveille pas et serais trop navré que vous fussiez venu en vain. Je ne peux aborder avec vous dans ce pneu aucun des sujets de conversation déjà vieux de plusieurs mois. Justement parce que j'avais tant de choses à vous dire, la lettre à vous écrire était plus fatigante qu'une autre et c'est celle-là que j'écartais. Mais voyant ma bronchite reprise et notre entretien vraisemblablement ajourné je me limite à 2 points purement pratiques. Le 1er concerne mon livre ( Le Côté de Guermantes 1, Sodome et Gomorrhe 1 ) ( un seul ouvrage mais qui à cause de sa longueur paraîtra en 2 volumes vendus ensemble, comme l'édition des Jeune filles en 2 volumes. Le Côté de Guermantes 2  remplira le 1er volume et environ la moitié du second. La moitié du second volume sera Sodome et Gomorrhe 1 ) Après ce volume, dont la fin du reste sera annonciatrice de la suite, nous serons définitivement débarrassés des mondanités, lenteurs etc ( dont l'utilité se comprendra d'ailleurs après coup ) et Sodome 2, Sodome 3, Sodome 4 et Le Temps retrouvé, quatre longs volumes qui se succéderont à intervalles assez espacés ( si Dieu me prête vie ) vous donneront je l'espère de ce qu'on pourra peut-être alors appeler mon talent, une idée qui ne vous fera pas regretter de m'avoir appelé parmi vos auteurs. En ce moment pour en finir au plus vite avec ces Guermantes c'est donc Guermantes 2 et Sodome 1 qui vont paraître. Mais le texte est tellement corrigé que je préfère ( puisque vous avez déjà envoyé à l'imprimerie ce dont je comptais me servir ) mettre mes dernières corrections sur de nouvelles épreuves où j'inscrirai le bon à tirer. Or tout cela est colossal de longueur et songez que Sodome 1 qui doit paraître avec n'est encore qu'en manuscrit, pas même en 1res épreuves. Il serait funeste que tout se chevauchât. Aussi je crois qu'il vaut mieux attendre pour envoyer Sodome 1que Guermantes 2 me soit revenu mais tout cela va demander un temps énorme ! Aussi faudrait-il presser l'imprimeur. Nous avions dit pour la parution : février. C'est matériellement impossible, et plutôt que de donner des dates fausses qui amèneraient des articles anticipés etc, mieux vaut fixer une date trop tardive mais que nous ne dépasserons pas d'un jour. Je vous propose donc que le livre paraisse le 1er mai, le 1er, pas le 2.
            Autre question au mois de Juin dernier notre ami Tronche m'a dit qu'il allait m'envoyer un acompte sur mes droits et que le reste suivrait bientôt. Il m'envoya en effet cet acompte. Je lui demandais ensuite pour savoir à quoi m'en tenir et régler mon budget qui est formidable avec une apparence modeste : " Dîtes-moi quand vous me donnerez le reste. Je ne vous presse nullement. C'est pour savoir, mais dîtes-moi une date exacte. " Il m'a dit comme date extrême la mi-septembre. Nous sommes en Janvier et je n'ai toujours rien reçu. Je n'ai pas voulu le tourmenter parce que j'ai pensé qu'il était l'exécuteur de vos décisions et qu'il valait mieux vous en parler. Mais je vois de nombreux inconvénients à ce que cet état de choses se prolonge                             artscen.fr  
            1° - les comptes se chevauchent déjà ( ce qui fait casse-tête ) car aux sommes dues, sont venues s'ajouter ce que je dois recevoir ( selon notre traité ) sur les tirages de Guermantes. L'édition de luxe s'ajoute aussi. Or je n'ai pas reçu un centime depuis le fameux acompte de Juin. Si ces complications avaient encore une raison d'être. Mais me dit un ami assez indiscret pour me demander si j'avais touché les tirages de Guermantes et à qui j'ai été assez bête pour répondre que non, n'était-il pas plus simple que M.Gallimard payât ses auteurs avant de fonder une librairie nouvelle etc, dont ils font en somme les frais. Cela donne l'impression de gâchis. Autre inconvénient, nécessité pour moi de vendre de nouvelles valeurs. Il y a mille choses dont j'aimerais vous parler sans ma complète extinction de voix, le comique des inventions faites pour me détacher de vous jusqu'à me dire que vous circuliez en Normandie pendant la guerre avec de fausses barbes. Vous pensez avec hilarité et fureur j'ai pris cela ! Malgré tout comme il vaut toujours mieux ne pas répéter même à une seule personne, une calomnie si imbécile qu'elle soit, je n'ai parlé de cela pas même au cher Jacques Rivière, qui pourtant vous adore et en eût fait le même cas que moi. Mais je préférais que vous seul connaissiez les formes incroyables de la perfidie humaine. Et vous voyez que la plus gde partie de ma conversation, je finis en somme malgré ma fatigue et par plaisir de causer avec vous par vous l'écrire. - . Écrire ! hélas à plus de 1000 personnes je dois des lettres. Et je n'ai même pas encore écrit à Grasset pour votre refus des morceaux choisis. Naturellement je ne donne pas l'ombre de suite à sa proposition puisqu'elle vous déplaît. Cela va sans dire. Il vaudra peut-être mieux le lui dire tout de même. Mais ma résolution est formelle de me ranger à vos côtés. - Ne trouvez-vous pas que les petits journaux abusent du mensonge. Je ne rectifie jamais et cette fois encore je préfère pour cent raisons ne pas rectifier  mais n'est-il pas inouï que le journal Aux Écoutes, publiât presque chaque semaine un écho toujours insensé sur moi ( pas forcément malveillant, mais toujours le contraire de la vérité )ayant par exemple parlé de ma présence hebdomadaire aux soirées de M; René Boylesve chez lequel je n'ai jamais mis les pieds, on arrive cette fois-ci à dire que tout un théâtre de Montmartre est décoré par moi. Or je ne sais même pas dessiner et ne connaît pas le Théâtre en question. Mais bien que ce soit invention et pure folie, je préfère ne pas rectifier ni me plaindre ( à moins que vous ne jugiez qu'une plainte en justice fût utile, ce qui nous débarrasserait peut-être de celles qu'ils rendraient peut-être nécessaires qd  paraîtront Sodome et Gomorrhe ) Cher ami la fatigue m'arrête surtout pardonnez-moi ce papier déchiré je m'en suis aperçu trop tard et n'ai pas eu dans mon état de fatigue le courage de recommencer
            De tout coeur à vous

                                                                                                    Marcel Proust



                                              Extrait de la Réponse de Gaston Gallimard

                                                                                                         Le 14 janvier 1921

Monsieur Marcel Proust
      44 rue Hamelin
             Paris

            Cher ami,
            ......................... ( Réponse sur les différents points : édition, droits d'auteur ) Puis........
            Je sais que votre amitié est en garde contre toutes les perfidies d'amis bien intentionnés à notre égard............ C'est pourquoi à votre confiance, à toutes les marques d'attachement que vous m'avez données, je vous demande d'ajouter une indifférence absolue à toutes attaques injustifiées. Vous me parlez de potins stupides vous concernant, publiés dans différents journaux ; je ne saurais que vous conseiller la même indifférence. Il me paraît inutile de chercher à rétablir la vérité ; j'ai fait l'expérience de ce genre de rectification  ; le journaliste ne veut jamais avoir tort ; il fera suivre notre réplique d'un commentaire aussi désobligeant, et l'on n'en finirait pas si l'on usait jusqu'au bout de son droit de réponse............ parce que mon bureau d
            ....... Vous m'écrivez qu'on a été jusqu'à vous raconter que je me promenais en Normandie pendant la guerre avec de fausses barbes. Le terrible de ces sortes de calomnies c'est qu'elles contiennent toujours une part de vérité - Je suis bien allé en Normandie au début de la guerre parce que mon bureau de recrutement était Lisieux - mais je n'avais pas plus de barbe qu'aujourd'hui. J'ai bien porté une barbe par la suite, mais pas fausse, mais c'était à Paris, à la suite de ma maladie. Que n'a-t-on pas raconté encore, que ne raconte-t-on pas toujours !.............
            Votre ami

                                                                                     Gaston Gallimard
                                                           
                                                         A Gaston Gallimard

                                                                                                                                                                                                         Peu avant le 14 janvier 1921
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Delaunay croquis            Mon cher Gaston

            Bien incapable d'écrire, je tiens cependant à vous dire des choses très importantes.
            Avant cela je vous accuse réception des 7 500 f. de Guermantes mais tiens à vous dire que si vous êtes gêné en ce moment, je peux très bien dès que je les aurai touchés, vous prêter ( sur 7 500 )
 3 000 f. Je ne suis pas un auteur cherchant à ennuyer un éditeur qu'au contraire, j'aime vivement. Loin de chercher à tirer sur la corde, vous avez vu que quand j'ai eu le prix Goncourt, je n'ai nullement demandé d'améliorer mes conditions de Grasset. et si je vous parle qqfois du tort qu'involontairement vous vous faites, c'est uniquement par affection et parce que je sais que ce que j'entends peut vous être utile, et que vous ne le sauriez pas sans cela. Ne pensez pas que j'aie songé une seconde, comme vous semblez le croire à vous parler question " maîtresse " ! Je ne suis pas si idiot ni si indiscret que de me mêler de la vie privée de mes amis ! Si j'ai parlé de la fausse barbe c'est pour vous montrer jusqu'où peut aller l'imbécillité des gens, et au milieu de quelles vipères on vit. J'ajoute que Dieu merci il n'y a pas que des vipères. Je vous sais beaucoup de grands et fidèles amis. Jacques Rivière vous adore comme un frère. Je crois Tronche un collaborateur d'une loyauté absolue. Et bien d'autres. Puisque je viens de prononcer le nom de Jacques Rivière, permettez-moi de me mêler un instant ( malgré un épuisement et un tremblement de la main qui doivent me rendre bien peu lisible ) d'une chose qui ne me regarde en rien. Rivière m'a parlé d'une lettre de Gide qu'il va publier. Je n'ai pas lu cette lettre. Mais autant que j'en puis juger, je trouve son insertion déplorable. J'aime beaucoup Gide, j'ai une grade admiration pour lui ; de vous tous, c'est lui que je connais le plus ( trop peu hélas ) et le plus anciennement. Mais véritablement, qu'au moment où Rivière se tue littéralement à sa Revue, au moment aussi où des revues nouvelles, comme la Revue Universelle etc, font à la N.R.F. une concurrence d'ailleurs fort loyale, qu'à ce moment-là on publie en pleine N.R.F. une déclaration que la N.R.F. est ennuyeuse à lire, l'est depuis que Rivière la dirige, et que cette déclaration s'aggrave du prestige même et de l'autorité du nom de Gide, cela me peine extrêmement. Pense-t-on rendre la Revue plus attrayante en proclamant qu'elle est ennuyeuse ? La fatigue m'empêche de finir au moment où je commence, et je ne vous ai rien dit de ce que je voulais vous dire. Mais puisque Rivière me défend d'écrire à Gide et ne veut pas que j'aie l'air vis-à-vis de Gide même de rien savoir, il me semble que vous, directeur de toute l'affaire, avez le droit de demander à Gide la suppression de ce désaveu. Ne croyez pas qu'il y ait là-dedans l'ombre d'un sentiment hostile à l'égard de Gide ! J'irai même entre nous jusqu'à vous dire ( comme je le dirais à Rivière ) que je ne suis pas un N.R.Fiste fanatique. Mais c'est trop bête de se manger les uns les autres. Je ne suis suspect d'aucun intérêt en vous disant cela. Je n'écris jamais à la N.R.F. ; je pense à vous trois et à votre intérêt commun. Pardon de me mêler de ce qui ne me regarde pas, j'ajourne à un soir de santé la suite de cette conversation.
            Votre bien affectueux
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                                                             Marcel Proust

N'oubliez pas mes Ed originales dont je suis pressé.



                                      A Gaston Gallimard

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   expointhecity.com                                                                          Peu avant le 9 avril 1921

            Cher Gaston
            Je vous écris en gros parce que je viens d'être re-mourant. Mais bien qu'écrit en gros, ma lettre doit être lue par vous, si vous le voulez bien, en détail. Je commence par un détail absolument accessoire et insignifiant. Les 400 f. que vous trouverez dans cette lettre sont pour que vous ayez la gentillesse de les remettre de ma part, comme j'ignore son nom, à votre dactylographe pour les peines qu'elle a, fort maladroitement d'ailleurs, prises pour moi. Naturellement cet argent n'est pas un salaire puisque vous vous m'avez dit que la N.R.F. payait pour cela. C'est un simple remerciement. Si comme je le crois j'avais remis un peu moins à Mlle Ralley, vous pourriez ne donner que 300 f. à votre dactylo pour ne pas faire de jalouses, et 100 fr. aux employés qui prennent la peine de me faire suivre mes lettres
            Je vous envoie ci-joint Sodome 2, dactylographié au complet, précisément par votre dactylogr
Il avait été convenu que vous lui feriez dactylographier seulement les ajoutages et que vous enverriez ainsi le tout à l'imprimeur, car les blancs qu'elle a l'habitude de laisser sont si incompréhensibles que je préfère travailler sur épreuves et que je n'ai rien relu de sa dactylogr. Je crois que malgré ce parti que nous avions pris, le mieux serait de ne rien lui faire dactylographier du tout et d'envoyer sa dactylogr, avec mes ajoutés à l'imprimeur. Je travaillerai sur les placards. Et Sodome 3 qui n'est pas dactylographié, mais d'autant plus clair, sera tout prêt ( l'est déjà ) quand nous aurons le bon à tirer de Sodome 2
            Chose plus urgente, je suppose que Guermantes 2, Sodome 1, est en cours de fabrication
( le bon à tirer ayant été donné par vous ) chez l'imprimeur. Mais ce qui m'effraie c'est que vous ne m'avez pas dit où vous comptiez finir le 1er volume puisque ce tome ( Guermantes 2 Sodome 1 ) va paraître le 1er Mai. Or il me semble que la coupure doit se faire dans Guermantes 2, vers ce qui était dans l'ancienne pagination le placard ( approximativement 37 ) par exemple à l'endroit où je dis que des gens sont contents d'aimer dans Richard Strauss de vulgaires mélodies qu'il leur était interdit de goûter dans les Diamants de la Couronne. Voilà une fin possible pour le 1er volume ( qui ne contient que du Guermantes 2 mais qui s'appelle tout de même : Le Côté de Guermantes 2 Sodome et Gomorrhe 1 ). Autre fin peut-être meilleure pour le 1er volume ( c'est à vous d'ailleurs de voir si les 2 volumes sont de longueur à peu près égale ) : à peu près vers les mêmes placards quand je dis qu'il n'est pas certain que la politesse disparaîtrait d'un état démocratique etc et que si la monarchie existait, la Princesse de Parme ne serait guère plus qu'un Président de la République c'est-à-dire que je n'aurais pas eu l'idée d'en parler. Voilà qui me semble encore une fin possible pour le 1er volume. Vous avez fait mettre l'en-tête du chapitre 2 tel que je vous l'ai écrit et suis prêt à vous le récrire si vous avez oublié.
Afficher l'image d'origine            Vous avez peut-être vu dans l'Opinion l'annonce du livre avec une citation de l'article de Mauriac. Ne faites surtout pas rectifier cette note, car l'Opinion est très bien disposée, mais comme dans une intention excellente elle a gaffé en disant que plusieurs fragments du livre avaient déjà paru en revue, la " note de l'Editeur " que je vous conseillais de mettre dans l'exemplaire du livre, devient encore plus utile pour faire savoir que même les rares fragments qui ont paru en revue sont tout différents dans le volume. Et nous ne mentons pas en disant cela. Quel rapport y a-t-il entre " une Agonie " et tout le grand morceau de la maladie de ma g-mère mêlée à celle de Bergotte ( qui est t nouvelle etc ). J'ai encore cent mille choses à vous dire mais mes forces me trahissent et sans doute aussi votre patience se lasse. Si vous avez des bandes à faire pour le livre, n'attendez pas la dernière minute. On annonce le livre pour le 1er Mai. Ne recommençons pas nos retards d'antan où les " bandes " furent pour beaucoup.
            Chose très utile dans les dernières pages de Guermantes 2, avant Sodome et Gomorrhe 1, la D de Guermantes dit ( je crois ) que si on dit : " Voilà le Roi de Suède " tout le monde court sur le Pont Neuf tandis que si on dit voilà voilà le Prince de Guermantes on reste chez soi. Il faudrait mettre là tout le monde court sur la Place de la Concorde, ( au lieu du Pt Neuf ) car qq pages plus loin dans les dernières lignes du Côté de Guermantes le Duc dit ; Vous vous portez comme le Pont Neuf.  Il vaut mieux qu'il n'y ait qu'une fois le Pont Neuf. C'est très simple à changer. Ce qui serait plus compliqué mais bien utile c'est que dans Sodome 1 le vasistas vers lequel je monte sur l'échelle pour voir Jupien et Charlus ensemble soit ( non pas aveuglé, il est indispensable de laisser voir ) mais condamné. Si c'est trop difficile, ne retardez pas d'un jour pour cela. Tronche m'a remis 2500 f. il y a environ 15 jours. Dois-je vous en donner un reçu ? Je n'ai pu encore songer à faire toucher ce chèque, ayant eu tout le temps 40 à cause d'un froid rhumatismal que j'ai pris. Ma fièvre n'est tombée qu'aujourd'hui vous voyez que je suis énergique dans l'état de prostration où je suis de vous écrire tout cela. - . Chaque fois que je veux vous voir, vous n'êtes jamais libre. C'est un peu navrant. - . Cher ami vous me dîtes souvent des choses très gentilles sur vos sentiments de confiance et d'estime à mon égard. Je vous dirai que les miens pour vous qui sont pareils, n'ont pas cessé de grandir depuis quelque temps. Je me suis rendu compte qu'en diverses circonstances ( notamment vis-à-vis de Jacques ) vous aviez montré une intelligence, un coeur exceptionnels, et que votre " capacité " comme éditeur est sans rivale. De cela je serais heureux de parler avec vous parce que peut-être me serait-il donné de vous en faire avoir témoignage. - . Pour finir je ne pense à aucune rosserie de votre part en m'ayant signalé parmi tant d'articles charmants sur ma Préface pour Morand, le désagréable, c'est-à-dire celui de Souday. Mais je ne le prends pas en mal. C'est bien le 4è article qu'il fasse sur mon étude sur le Style ( jusque dans Paris-Midi ). Je vois par là que ma pensée a une certaine " prise ". Et je suis très heureux que ( sauf dans ce cas où il avait de parler de Morand une raison tout humaine et féminine ) on parle qqfois à cause de moi de Morand. Ma préface n'avait pas d'autre but. Pourtant si vous voulez mon avis, j'aimerais mieux qu'on parle un peu moins de la préface et un peu plus des nouvelles qui la suivent. Cette fois-ci je suis à bout de force
            Tout à vous

                                                                             
                                                                                    Marcel Proust


         
                      


            

mercredi 18 janvier 2017

Le Hérisson Saki ( nouvelle Grande Bretagne )

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                                                           Le H é R i S S o N

            Le double mixte entre jeunes gens se déroulait sur le court de tennis du presbytère à l'occasion de la garden-party qui s'y déroulait ce jour-là. Depuis vingt-cinq ans au moins des jeunes gens déguisés pour la circonstance en joueurs de tennis accomplissaient exactement les mêmes gestes au même endroit et au même moment de l'année. Avec les années les jeunes gens changeaient remplacés par d'autres. Mais pour le reste, c'est-à-dire l'essentiel, rien ne changeait vraiment.
            Les joueurs présents étaient suffisamment conscients de l'importance sociale de la circonstance pour s'être habillés en conséquence, et assez sportifs néanmoins pour prendre plaisir au jeu. Leurs évolutions et leur allure étaient appréciées par un quatuor de dames assises à titre de spectatrices officielles sur un banc qui faisait face au cour. Or la garden-party du presbytère ne pouvait se dérouler sans que quatre dames qui, habituellement, s'intéressaient peu au tennis et beaucoup plus aux joueurs, s'asseyassent à cet endroit particulier pour suivre la partie. Et l'usage voulait également que deux de ces dames fussent aimables et que les deux autres fussent Mrs Dole et Mrs Hatch-Mallard.
            - Avez-vous remarqué la coiffure d'Eva Jonelet ? fit observer Mrs Hatch-Malard à ses trois compagnes. Quelle étrange manière de se coiffer, vous ne trouvez pas ? Elle n'a jamais eu de très beaux cheveux, il faut bien en convenir, mais il n'est tout de même pas nécessaire de se ridiculiser. Quelqu'un devrait le lui dire.
            La coiffure d'Eva Jonnelet aurait toutefois pu échapper à la censure de Mrs Hatch-Malard si elle avait pu oublier le fait qu'Eva était la nièce préférée de Mrs Dole. Il eût été peut-être préférable que Mrs Hatch-Malard et Mrs Dole n'eussent pas été invitées au presbytère le même jour, mais il  n'y avait qu'une seule garden-party dans l'année et aucune des deux dames n'aurait pu être retranchée de la liste des invités sans risquer de mettre gravement en péril la paix sociale de la paroisse.
            - Comme les ifs sont beaux à cette époque de l'année, dit une dame d'une voix douce et argentée qui évoquait un manchon de chinchilla peint par Whistler.
            - Que voulez-vous dire par cette époque de l'année ? demanda Mrs Hatch-Mallard. Les ifs sont beaux à toutes les époques de l'année. C'est là leur grand charme.
            - Les ifs ont toujours l'air hideux quelle que soit l'époque de l'année, intervint Mrs Dole avec la voix lente et bien articulée de quelqu'un qui contredit pour le simple plaisir de contredire. Ils ne sont bons qu'à jeter leurs ombres rachitiques sur les tombes des cimetières.
            Mrs Hatch-Mallard eut un grommellement sardonique qui, traduit signifiait que certaines personnes étaient mieux faites  pour hanter les cimetières que pour orner des garden-parties.
            - Quel est le score, s'il vous plaît ? demanda la dame au manchon de chinchilla.
            Elle reçut l'information d'un jeune homme vêtu d'un pantalon de flanelle d'un blanc immaculé, sorte de version 1900 de Narcisse amoureux de son miroir.
            - Quel affreux blanc-bec Bertie Dykson est devenu ! déclara Mrs Dole en se rappelant brusquement  que Bertie était un des chouchous de Mrs Hatch-Mallard. Les jeunes gens d'aujourd'hui ne sont pas ce qu'ils étaient il y a vingt ans.
            - Comment voulez-vous qu'il en soit autrement ? dit Mrs Hatch-Mallard, il y a vingt ans Bertie Dykson n'avait que deux ans, et il y a naturellement une différence entre un bébé de deux ans et un jeune homme de vingt ans, du moins en ce qui concerne la conversation
            - Voyez-vous, dit Mrs Dole sur le ton de la confidence, je ne serais pas autrement surprise que vous ayez voulu faire un mot d'esprit.                                                      etudiant.aujourdhui.fr 
Afficher l'image d'origine            - Allez-vous recevoir chez vous des gens intéressants, Mrs Norbury, demanda précipitamment la voix de chinchilla. Vous avez généralement la maison pleine de monde à cette époque de l'année.
            - Oui, j'attends la visite d'une personne des plus intéressantes, dit Mrs Norbury, qui tentait désespérément depuis un moment de placer la conversation sur un terrain plus sûr. Une de mes anciennes connaissances, Ada Bleek...-
            - Quel nom épouvantable ! dit Mrs Hatch-Mallard.
            - Elle descend des de la Blique, une vieille famille huguenote de Touraine.
            - Il n'y a jamais eu de Huguenots en Touraine, affirma Mrs Hatch-Mallard qui ne craignait pas de contester un fait vieux de trois cents ans.
            - En tout cas elle vient me rendre visite, poursuivit Mrs Norbury ramenant rapidement son histoire au temps présent. Elle arrive ce soir, et c'est une voyante de grand renom.
            - Comme c'est intéressant tout ce que vous nous dîtes, dit la voix de chinchilla. Exwood est l'endroit parfait pour une personne comme elle, n'est-ce pas ? Il paraît qu'il y erre plusieurs fantômes.
            - C'est pourquoi elle désirait tant venir, dit Mrs Norbury. Elle a décommandé un autre rendez-vous pour accepter mon invitation. Elle a eu des visions et des rêves qui se sont matérialisés d'une manière tout à fait extraordinaire, mais elle n'a encore jamais vu de fantôme en réalité, si j'ose dire, et elle est, on le comprend bien, pressée de faire cette expérience. Elle appartient à la Société de recherches parapsychologiques.
            - J'espère qu'elle aura l'occasion de rencontrer l'infortunée Lady Cullumpton, la plus célèbre de tous les fantômes de l'Essex, dit Mrs Dole. Mon ancêtre, sir Gervase Cullumpton, comme vous le savez sans doute, a assassiné sauvagement sa jeune épouse durant une crise de jalousie alors qu'ils étaient en visite à Exwood. Il l'a étranglée dans les écuries avec une étrivière comme ils rentraient d'une promenade à cheval, et on  aperçoit parfois son fantôme au crépuscule rôder sur les pelouses et dans la cour de l'écurie vêtue d'une longue robe d'amazone verte, tentant en gémissant d'arracher sa courroie de sa gorge. Je serais très curieuse d'apprendre si votre amie aperçoit...
            - Je ne vois pas pourquoi elle devrait apercevoir le soi-disant fantôme de Cullumpton qui n'apparaît jamais qu'à des filles de ferme et à des garçons d'écurie pris de boisson, alors que mon oncle, qui était le propriétaire d'Exwood, s'y suicida dans les circonstances les plus tragiques et qu'il a certainement plus de raisons qu'elle de hanter ces lieux.
            - Mrs Hatch-Mallard n'a évidemment jamais lu L'histoire du Comté de Popple, intervint Mrs Dole d'un air glacial, sans quoi elle saurait que le fantôme de Collumpton a été vu par des centaines de témoins... car Popple affirme...
Afficher l'image d'origine  *        - Oh, Popple ! s'exclama Mrs Hatch-Mallard avec plus qu'une nuance de mépris dans la voix, il croirait n'importe quel ragot. Popple, ne m'en parlez pas ! Par contre le fantôme de mon oncle a été vu par un pasteur de campagne qui était également juge de paix. Voilà un témoignage qui me semble irréfutable, n'est-ce pas ? Mrs Norbury, je serais mortellement offensée si votre amie la voyante apercevait un autre fantôme que celui de mon oncle.
            - J'imagine qu'elle ne verra rien du tout. Elle n'en a encore jamais vu, comme vous savez, dit Mrs Norbury d'un ton conciliant.
          - Je suis navrée d'avoir abordé ce sujet, c'était fort maladroit de ma part, expliqua-t-elle plus tard à la propriétaire de la voix de chinchilla. Exwood appartient à Mrs Hatch-Mallard et nous n'en sommes que les locataires. Depuis quelque temps, un de ses neveux désire y vivre et, si nous la blessons d'une manière ou d'une autre, elle refusera certainement de renouveler notre bail. Il m'arrive parfois de penser que ces garden-parties sont une erreur.
            Les Norbury jouèrent au bridge pendant trois soirs d'affilée jusqu'à une heure du matin. Ils ne prisaient pas tellement ce jeu, mais c'était un moyen de soustraire leurs invités à l'apparition indésirable de fantômes.
            - Miss Bleek ne risquera probablement pas de voir des fantômes si elle va se coucher la cervelle farcie de sans-atout et de grand chelem, dit Hugo Norbury.
            - Je lui ai parlé pendant des heures de l'oncle de Mrs Hatch-Mallard, lui dit sa femme, et je lui ai indiqué l'endroit exact où il s'est tué en truffant mon récit d'un tas de détails impressionnants. J'ai même déniché un vieux portrait de lord John Russel que j'ai suspendu dans sa chambre en lui disant que c'est censé être celui de l'oncle dans sa maturité. Si Ada aperçoit ne serait-ce que l'ombre d'un fantôme, ce ne pourra être que celui du vieux Hatch-Mallard. En tout cas nous aurons fait tout notre possible.
            Mais toutes ces précautions s'avérèrent vaines. Au troisième matin de son séjour Ada Bleek descendit déjeuner assez tard, avec dans le regard un mélange d'extrême fatigue et d'excitation fiévreuse, et un gros volume tout brun sous le bras.
            - Enfin je viens de voir quelque chose de surnaturel ! s'exclama-t-elle en appliquant sur la joue de Mrs Norbury un baiser fervent, comme pour la remercier de l'opportunité qui lui avait été offerte.
            - Un fantôme ! s'écria Mrs Norbury, non, ne me dîtes pas ! Ce n'est pas possible !
            - Si, en chair et en os, si j'ose dire.
            - Était-ce un homme dans la cinquantaine habillé comme il y a cinquante ans ? demanda Mrs Norbury avec une lueur d'espoir dans les yeux.
            - Rien de tel, répondit Ada, c'était un hérisson blanc.                       forumnews.homeip.net
Afficher l'image d'origine            - Un hérisson blanc ! s'exclamèrent d'une même voix un peu dépité les Norbury.
            - Un immense hérisson blanc avec des yeux jaunes et effrayants, expliqua Ada. Je somnolais dans mon lit quand tout à coup j'eus le sentiment, ou plus exactement la sensation d'une présence sinistre et mystérieuse qui traversait la chambre. Je me suis redressée aussitôt et j'ai regardé tout autour de moi, et là, sous la fenêtre, j'ai vu une espèce de monstrueux hérisson, d'une couleur blanchâtre, mais d'un blanc sale, avec des pattes griffues qui crissaient sur le parquet à vous faire grincer des dents, et des yeux étroits et jaunes empreints d'une expression maléfique. Il rampa plutôt qu'il n'avança le long du mur en me regardant toujours de ses yeux cruels et hideux, puis, ayant atteint la deuxième fenêtre qui était ouverte, il escalada le rebord et disparut. Je me levai immédiatement et courus à la fenêtre. Il n'y avait trace de lui nulle part. J'ai tout de suite compris qu'il s'agissait d'un être venant de l'autre monde. Mais ce n'est qu'après avoir consulté Popple dans son  chapitre sur les traditions locales que j'ai réalisé ce que j'avais vu.
            Elle ouvrit alors avidement le gros volume brun et lut : " Nicholas Hérison, qui était un vieil avare, fut pendu à Batchford en 1763 pour le meurtre d'un garçon de ferme qui avait accidentellement découvert l'endroit où il dissimulait son trésor. Son fantôme est censé traverser le paysage soit sous la forme d'un hibou blanc soit sous celle d'un immense hérisson blanc.
            - Vous avez dû lire le récit de Popple hier au soir avant de vous endormir et vous avez tout naturellement cru voir un hérisson alors que vous étiez encore dans un demi-sommeil, dit Mrs Norbury hasardant une hypothèse qui était probablement assez proche de la réalité.
            Ada écarta aussitôt l'explication qu'on voulait bien donner à son apparition.
            - Il  ne faut surtout rien dire à personne, dit rapidement Mrs Norbury, les domestiques pourraient...
           - Ne rien dire à personne, vous n'y songez pas ! s'exclama Ada d'un air outré. Je vais de ce pas écrire un long rapport à ce sujet pour la Société de recherches des phénomènes paranormaux...
           C'est à ce moment-là que Hugo Norbury qui, jusque-là, n'avait jamais été ce qu'on peut appeler un homme de ressources, eut une inspiration les plus heureuses et les plus utiles de sa vie.
            - C'était très mal de notre part, miss Bleek, je le reconnais et ce serait encore pire de vous laisser plus longtemps dans l'ignorance. Cette histoire de hérisson blanc est une vieille plaisanterie chez nous. En fait il s'agit d'une sorte de hérisson albinos en paille, vous savez, que mon père a ramené de la Jamaïque, où ils sont vraiment énormes. Nous le cachons dans la chambre d'ami attaché par une ficelle qui court le long du mur et rejoint la fenêtre, puis nous la tirons par en-dessous et il déambule en grinçant sur le plancher, exactement comme vous l'avez décrit, et finalement il saute par la fenêtre. Des tas de gens s'y sont laissés prendre. Ils lisent tous Popple avant de s'endormir et naturellement ils pensent au fantôme de ce pauvre Harry Nicholson . Mais bien sûr nous leur demandons toujours de ne pas en parler dans les journaux. Ca nous rendrait un peu bêtes, voyez-vous.
               Mrs Hatch-Mallard renouvela le bail en temps voulu, mais Ada Bleek, elle, ne leur renouvela jamais son amitié.

*    lelancoir.free.fr

                                                                        SAKI

dimanche 15 janvier 2017

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 69 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )

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                                                                                                            1er mai 1662

            Avec sir George Carteret et sir William Penn, et nos commis, nous  quittâmes ce matin Portsmouth de fort bonne humeur et arrivâmes avant midi à Petersfield, accompagnés également de plusieurs officiers de l'arsenal. Nous avons là dîné très gaiement.
            Arrive à ce moment, de Londres, milord Carlingford en route pour Portsmouth. Il nous dit que la duchesse d'York est accouchée d'une fille, ce qui, je le vois, ne fait plaisir à personne. Et que le prince Rupert, le duc de Buckingham ont prêté serment comme membres du Conseil priivé.
            Il cuisina lui-même un plat d'oeufs avec le beurre des asperges. C'est un excellent mets dont j'userai à l'avenir.
            Remontés à cheval après dîner et arrivés à Guilford. Après souper j'allai au lit, ayant été froissé aujourd'hui par les sottes remarques de sir William Penn, et l'ayant moi-même froissé par mes réponses. Il se plaignit entre autres dans la conversation de manquer d'assurance, et me pria de lui en prêter quelques grains, ce dont, je crois, lui répondis-je en présence de sir George, il était mieux fourni que moi. Je vois qu'il me faut être plus distant que je ne l'étais. Et j'espère y arriver, grâce au crédit que je suis en train d'acquérir auprès de sir George.
             Au lit, tout seul, et mon Will dans le lit bas.


                                                                                                         2 mai

            De nouveau en voiture de bon matin jusqu'à Kingston, où nous nous restaurâmes un peu, et aussitôt de nouveau en voiture et arrivâmes de bonne heure à Londres. Je trouve les choses en bon état à la maison. Mrs et Mr Hunt ont dîné avec ma femme aujourd'hui, et ils ont été très attentionnés avec elle en mon absence. Après m'être lavé car c'était la journée la plus chaude qu'il y ait eue cette année, je les emmenai tous chez Mrs Hunt et j'allai chez la femme du Dr Clarke lui donner sa lettre et son cadeau. C'est une femme très élégante, et entre elle et le grand nombre de dames élégantes qu'il y avait en sa compagnie je fus fort intimidé et j'eus peine à me conduire en homme au milieu d'elles. Je restai cependant jusqu'à ce que le courage me revint, et je causai avec elles et visitai sa maison qui est très agréable, et je bus et dis au revoir. Puis au logis de milord où, par hasard, j'aperçus le carrosse de milady et je la trouvai chez elle ainsi que milady Wright. Et je leur parlai. Et quand elles furent parties j'allai chercher ma femme chez Mr Hunt, et retour. Et au lit.


                                                                                                          3 mai

            Avec sir William Penn en voiture au palais de St James et dans la chambre du Duc qui a été à la chasse ce matin et est de retour. De là à Westminster où je rencontrai Mr Moore et j'apprends que Mr Watkins est mort soudainement depuis mon départ. A dîner chez milady Sandwich et les enfants de sir Thpmas Crew arrivant je les ai tous emmenés avec ceux de milady à la Tour leur montrer les lions et tout ce qu'il y a à voir. Puis je les emmenai chez moi où je les choyai, et les raccompagnai chez milady. Les enfants de sir Thomas Crew sont aussi beaux et bien élevés que tous ceux de leur âge que je connais.
            De là chez l'orfèvre d'où j'ai rapporté mon portrait en miniature, maintenant terminé, à la maison. Et il me plaît extrêmement, et à ma femme aussi. Et souper, et au lit par une chaleur extrême


                                                                                                                   4 mai
                                                                                             Jour du Seigneur
            Restai longtemps couché à causer avec ma femme. Puis levé et visite de Mr Hollier et m'a tiré du sang. Je commençai à me sentir mal, mais en me couchant sur le dos je fus aussitôt remis et je lui donnai 5 shillings pour sa peine, et nous nous séparâmes. Et j'allai dans mon cabinet rédiger mon journal depuis le début de mon récent voyage jusqu'à ce moment.
            Bien dîné, et après dîner, le bras en écharpe retenu par un ruban noir, ma femme et moi à pied chez mon frère Tom, escortés de mon petit laquais avec son épée qu'il commence aujourd'hui à porter afin de surpasser le petit laquais de sir William Penn qui, de même que celui de sir William Batten commencent à porter aussi des livrées neuves. Mais je crois bien que le mien est le plus élégant.
Afficher l'image d'origine            Je conduisis ma femme au banc de Mrs Turner, et  l'église étant comble, car si s'agissait d'entendre un docteur qui doit faire un sermon de probation, je sortis et allai au Temple où je me promenai, et l'office terminé j'allai chez Mrs Turner Nous restâmes un moment et nous rendîmes alors à Grey's Inn pour regarder la mode des dames, parce que ma femme est en train de se faire quelques vêtements. Puis en rentrant à la maison je passai chez Anthony Joyce où nous trouvâmes sa femme ramenée malade de l'église et qui était dans une crise de convulsions. De sorte que nous rentrâmes et nous rendîmes chez sir William Penn où nous soupâmes, et à la prière, et au lit.                                                                        


                                                                                                                   5 mai 1662

            Souffrant encore de mon bras je restai chez moi toute la matinée et dînai seul à la maison, ma femme étant sortie acheter certains objets pour elle et une robe de chambre pour moi. Et j'ai passé tout l'après-midi à examiner mes papiers, et le soir promené sur la terrasse, et au lit.


                                                                                                                 6 mai

            Ce matin j'ai fait installer mon banc sur la terrasse, ce dont je suis très content. Puis au bureau et de là à la Bourse mais sans pouvoir trouver mon oncle Wight et à la maison pour dîner. Et puis ressortis pour me rendre dans différents endroits verser de l'argent et vérifier mes dettes, et retour à la maison, et promené sur la terrasse avec ma femme, et souper, et au lit.
            Je trouve difficile de me mettre au travail après tant de repos et de plaisirs.


                                                                                                                    7 mai

            Allai à pied à Westminster où j'apprends que Mr Montagu est arrivé auprès du roi hier soir et qu'il a laissé la reine et la flotte dans le golfe de Gascogne, en route pour ici, et qu'il pense qu'elle est maintenant à l'île Sorlingue. A midi je dînai chez Mr Crew. Après cela je me suis entretenu avec sir Thomas Crew, entre autres exemples des propos frivoles qui se tiennent parfois au Parlement, il me raconta que dans la récente affaire du fouage que devaient payer tous les occupants, on demanda si les femmes devaient payer en cette qualité, et quelqu'un se leva pour dire qu'elles n'étaient pas occupantes mais occupées.
            De là à l'enclos de Saint-Paul où, voyant miladies Sandwich et Carteret et ma femme, qui a aujourd'hui rendu visite à Mrs Carteret pour la première fois, arriver en voiture et allant à Hyde Park, je résolus de les suivre et j'allai donc chez Mrs Turner et de là la trouver au Théâtre où je vis le dernier acte du Chevalier au pilon ardent, qui ne me plut pas du tout. La pièce finie ces dames et moi allâmes au parc en voiture retrouver ma femme et les miladies. Nous remarquâmes nombre de dames élégantes et nous restâmes jusqu'au départ de la plupart, et revînmes alors chez Mrs Turner. Et là je soupai et rentrai à pied à la maison. Peu après ma femme entra, ramenée jusqu'à la grille par milady Carteret. Et au lit.


                                                                                                 8 mai

            Au bureau toute la matinée, à travailler seul. Puis à la Garde-Robe où milady sortant avec les enfants pour dîner, je ne restai pas, mais rentrai à la maison. Et à l'enclos de Saint-Paul je fus rattrapé par sir George Carteret dans son carrosse, et il m'amena à la Bourse où je restai un moment. Il me dit que la reine et la flotte étaient dans le golfe du Mont lundi dernier, et que la reine supporte assez bien son mal de mer. Il me dit aussi que sir John Lawson a infligé des pertes aux Turcs en Méditerranée, ce dont je me réjouis, et je fus le premier à annoncer cette nouvelle à la Bourse. Et je fus fort poursuivi par des négociants qui voulaient me l'entendre dire. Puis je rentrai à la maison et dînai. Ensuite au bureau, et après que les autres furent partis, milady Albermale étant aujourd'hui à dîner chez sir William Batten, sir George Carteret vint, et nous nous promenâmes dans le jardin. Il me dit, entre autres propos, que c'est Mr Coventry qui doit venir chez nous comme commissaire du Conseil de la marine. Ce dont il est fort contrarié et s'en prend à sir William Penn et lui fait de grandes menaces. Et, regardant ses appartements qu'on agrandit, il s'est écrié, dans sa colère "guarda mi spada ( nte de l'édit. Prends garde à mon épée ), car par Dieu je pourrai bien le laisser en Irlande quand il y sera, car sir William Penn va là-bas avec le lord-lieutenant. Mais j'entends être en bons termes avec sir George et je crois que cela est déjà en bonne voie. Puis au bureau où je restai tard à travailler, et puis l'esprit plein de ces affaires, j'allai au lit.


                                                                                                          9 mai 1662
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Afficher l'image d'origine            Levé et été au bureau, puis dîner à la maison, en différents lieux pour payer mes dettes, et puis à Westminster voir le Dr Castle qui m'a entretenu de l'affaire du Sceau privé, qui m'importe peu car cela ne me rapporte guère. Mais la récente mort soudaine de Watkins va sans doute nous faire perdre de l'argent. De là été voir Mr de Critz où j'ai vu de bons tableaux qu'il a copiés sur les tableaux du roi, dont certains de Raphaêl et de Michel-Ange. Et j'ai emprunté une Elisabeth qu'il a copiée pour l'accrocher chez moi, je l'ai fait porter par Will. Puis en compagnie de Mr Sallsbury, que je rencontrai là, j'allai à Covent Garden dans une taverne voir un tableau qui y est exposé et qui est en vente pour 20 shillings et j'en ai offert 14; Il en vaut bien plus, mais je ne l'ai pas acheté, ne voulant pas enfreindre mon serment. Puis je suis allé voir une pièce de marionnettes italiennes qu'on joue dans l'enceinte, fort jolie, la meilleure que j'ai vue, et un grand rendez-vous d'élégants. Puis au quartier du Temple et par le fleuve à la maison, promenade sur la terrasse et dans le noir. J'ai joué là de mon flageolet, car c'était une belle soirée calme, et souper et au lit.
            Aujourd'hui j'ai payé la dette due à Godefrey de 40 et quelques livres. Le duc d'York est allé hier soir à Portsmouth, je pense donc que la reine n'est pas loin.


                                                                                                                10 mai

            Seul au bureau toute la matinée, à rédiger des instructions destinées à l'arsenal de Portsmouth au sujet de ce qu'il nous a semblé utile de réformer lors de notre dernier passage. Et je les ai fait signer ce matin pour les envoyer ce soir, le Duc s'y trouvant maintenant.
            A midi à la Garde-Robe où je dînai. Milady me dit que milady Castlemaine parle d'aller accoucher à Hampton Court, ce dont elle et toutes les dames sont fort affligées, parce que le roi serait obligé de lui faire bon visage devant la reine quand celle-ci viendra. Au bureau où je restai tout l'après-midi et dans la soirée vint sir George Carteret. Nous avons affrété un navire pour Tanger et traité ensemble d'autres affaires. Et je vois qu'il me distingue des autres pour travailler avec lui, ce dont je suis très heureux. A la maison et après m'être fait raser, au lit.


                                                                                                                11 mai
                                                                                            Jour du Seigneur
            Allai à notre église paroissiale le matin où notre ministre étant absent de Londres c'est un presbytérien ennuyeux et terne qui a prêché. Dînai à la maison, le frère de ma femme avec nous. Nous avions un bon plat de ragoût de boeuf cuisiné par Jane, bien préparé, et un morceau d'esturgeon provenant d'un baril que m'a récemment envoyé le capitaine Cocke. L'après-midi à Whitehall et promenade une ou deux heures dans le parc où j'ai vu le roi qui a maintenant quitté le deuil, vêtu d'un costume galonné d'or et d'argent ce qui, disait-on, n'est plus à la mode. De là à la Garde-Robe où je me suis entretenu avec ces dames pour savoir si nous irions à Hampton Court demain. Retour à la maison et après avoir réglé nos affaires, ma femme et moi allons à la Garde-Robe, et nous y avons couché toute la nuit dans la chambre du capitaine Ferrer, mais le lit était si mou que je n'ai pas pu dormir par cette nuit très chaude.


                                                                                                              12 mai

            Mr Townshen nous a réveillés à 4 heures, et à 5 heures les trois dames, ma femme et moi, Mr Townshend, son fils et sa fille étions arrivés au canot major et étions en route. Nous allâmes à pied de Mortlake à Richmond où nous reprîmes un bateau, et de Teddington à Hampton Court, Mr Townshend de nouveau à pied, et là nous retrouvâmes les dames, et Mr Marriot nous fit visiter tout le château vraiment splendidement meublé, en particulier le lit de la reine que lui ont donné les Etats de Hollande. Un miroir envoyé par la reine mère de France, accroché dans la chambre de la reine, et nombre de superbes tableaux.
            Puis chez Mr Marriot où nous nous reposâmes et on nous donna à boire. Et puis retour au canot où nous eûmes bonne chère et bon vin et fûmes très gais. Arrivés vers 8 heures du soir nous sentant très bien. Ma femme et moi prîmes donc congé de milady et rentrâmes à la maison en voiture de louage, la plus douce que j'aie jamais connue et au lit.


                                                                                                             13 mai

            Au bureau toute la matinée. Dînai seul à la maison ma femme étant malade de ses " mois " et alitée. Puis à pied à l'enclos de Saint-Paul et je réglai là tous mes comptes jusqu'à aujourd'hui. Et retour au bureau et à la maison. Visite de Will Joyce avec un ami, un de ses cousins. Je leur ai fait boire une bouteille de vin. Puis je me suis mis à chanter et à lire, puis au lit.


                                                                                                            14 mai 1662

            Toute la matinée à Westminster et ailleurs pour affaires, et dînai à la Garde-Robe, suis resté une heure ou deux seul avec milady. Elle craint que milady Castlemaine ne reste en bons termes avec le roi. Et moi j'ai peur du contraire, car j'aime fort cette femme. De là chez mon frère et en découvrant qu'il m'a menti à propos de la doublure de ma robe de chambre neuve, disant que c'est le même tissu que l'extérieur, je fus très fâché et le quittai en colère. A la maison après être resté une heure à l'enclos de Saint-Paul. Est arrivé Mr Moorcock de Chatham qui m'apportait un superbe gâteau, et je vois qu'il en a fait autant pour les autres, ce dont je suis content. Et au lit.


                                                                                                              15 mai
                                                                                                                         dessinoriginal.com
Afficher l'image d'origine            A Westminster et au Sceau privé j'ai vu le sceau de Mr Coventry qui le fait commissaire avec nous, ce dont je ne sais s'il faut me réjouir ou m'attrister. Je rentrai à pied faisant différentes choses en route, et après dîner je fus au bureau tout l'après-midi. Le soir toutes les cloches de la ville ont sonné et on a fait des feux de joie en signe de réjouissance pour l'arrivée de la reine. Elle était arrivée et avait débarqué la veille au soir. Mais je ne vois pas beaucoup de grande joie, seulement une joie médiocre dans le coeur des gens fort mécontents de l'arrogance et du luxe de la Cour et du fait de ses dettes. Et au lit.


                                                                                                               16 mai

            Levé de bonne heure. Mr Hayter et moi au bureau où j'ai terminé mon registre des marchés dont j'ai fait un état récapitulatif. Dînai à la maison et passai la plus grande partie de la journée au bureau. Le soir souper et au lit.


                                                                                                                  17 mai

            Ce matin au reçu d'une lettre de Mr Moore j'allai au cabinet de mon cousin Turner et je le chargeai de rédiger rapidement une réplique à la réponse de Tom Trice. Puis à Whitehall où je vis Mr Moore, et je me promenai longtemps dans la Grand-Salle de Westminster et de là nous allâmes dîner à la Garde-Robe. Etaient présentes Mrs Sanderson, la mère des demoiselles d'honneur, et après dîner milady et moi fûmes à pied dans Paternoster Row où milady acheta une jupe de satin uni et d'autres choses en prévision de l'arrivée de la reine. De retour nous trouvâmes à la Garde-Robe Mr Nathaniel Crew avec un jeune homme, son ami et condisciple, issu d'une bonne famille. Mr Knightly connu des Crew et à propos de qui milady me dit en confidence qu'elle pensait un peu à un mariage pour milady Jemima. Il me plaît bien, et il a 2 000 livres de rente. De là au bureau où nous eûmes une réunion, et puis après avoir écrit à tous mes amis qui sont à Portsmouth avec milord, allai à pied chez mon frère Tom pour voir un manteau de velours que j'achète à Mr Moore. Il me coûtera 8 livres 10 shillings, il l'a acheté 6 livres 10 shillings, mais il vaut l'argent que j'y mets. Et à la maison où je trouve tout nettoyé pour demain, ce qui me fait plaisir. Et au lit.

*         aparences.net


                                                                                     à suivre
                                                                    
                                                                                                      18 mai 1662
                                                                                            Pentecôte
            Par le fleuve jusqu'à Whitehall

                                                                 

vendredi 13 janvier 2017

Harry Potter et l'enfant maudit J.K. Rowling ( Théâtre Angleterre )


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                                              Harry Potter
                                                                     et l'enfant maudit

             D'après une nouvelle de J.K. Rowling Jack Thorne a écrit la pièce mise en scène par John Tiffany. 8è épisode de la vie mouvementée et en partie douloureuse de Harry Potter devenu père de famille, il a épousé Ginny et a trois enfants Albus, James et Lily. Albus comme son père sera pensionnaire à Poudlard, mais à son grand désarroi chez les Serpentard, ce qui, dit-il, ne correspond pas à son désir, ni à son état d'esprit, il trouve cependant en route un grand ami, Scorpius Malefoy. Malheureusement tous les adultes voudront les séparer, un des géants voit un gros nuage noir autour d'Albus, alors que déjà avec son ami il essaie, pense-t-il de réparer une erreur de jeunesse de son père. De fait, le père et le fils se sont séparés à la gare en très mauvais termes, quant à Scorpius la rumeur le dit fils de l'épouvantable Voldemort et non de Drago. Rumeur malveillante peut-être. Harry Potter est toujours sorcier de même que ses amis Hermione et Ron et ils auront besoin de toute leur science. ".... Voldemort - Je sens la culpabilité. Il y a dans l'air une odeur pestilentielle de culpabilité.... " Les deux adolescents volent un retourneur de temps, il ne dure que cinq minutes. La dernière partie de la pièce est un peu perturbante à lire car on est confronté à un Harry Potter et ses contemporains à l'âge d'Albus alors que celui-ci n'est bien sûr pas encore né. Un peu compliqué, mais à lire, les pages se tournent. Et l'histoire est lue différemment par les adultes et les jeunes lecteurs. Le père et le fils tentent un rapprochement : " ..... Harry à son fils - Je ne comprends pas ce qui se passe dans ta tête, Albus. En fait, tu sais quoi ? Tu es un adolescent donc je ne suis pas censé comprendre ce que tu as dans le crâne, mais je comprends ce que tu as dans le coeur...... Serpentard, Gryfondord, je sais.... " Plongée dans une histoire très sombre, pleine de magie, de baguettes magiques, de sorciers qui volent même sans balais; apparition de Dumbledore, mort bien sûr, mais son portrait sur un tableau parle. La pièce jouée à Londres, à lire les détails au cours des différents actes, nécessite une grosse mise en scène,elle fut très applaudie à sa création et très bien reçue, en France en tête des ventes chez les libraires.

dimanche 8 janvier 2017

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 68 Samuel Pepys ( journal Angleterre )

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                                                                                                                16 avril 1662

            Levé de bonne heure et pris ma purge. Elle a bien agi toute la matinée. A midi dînai et l'après-midi visite de Mr Hayter. Avons travaillé à la récapitulation de l'état de tous les marchés passés au bureau depuis notre installation. Le soir, au lit.
                                                                                                                 17 avril

            Chez Mr Hollier le matin avec l'intention de me faire saigner, mais il était sorti. A Whitehall dans l'intention d'obtenir un sceau du Sceau privé, mais milord ne vint pas et je rentrai à pied. Restai à l'intérieur tout l'après-midi, le bureau n'étant pas ouvert aujourd'hui. Mais dans la soirée sir William Batten m'envoya chercher pour me dire qu'il avait aujourd'hui parlé au Duc de la surélévation de ma maison et qu'il nous avait donné son autorisation. Joyeux de cela je revins gaiement à la maison, et après souper, au lit.


                                                                                                                 18 avril

            Ce matin, ayant envoyé le petit laquais à la cave chercher de la bière, je l'ai suivi avec une canne et je l'ai battu parce qu'il traîne dans ses courses et pour d'autres fautes, et sa soeur est descendue et a intercédé pour lui. Je me suis montré indulgent. Et plus tard dans la chambre de ma femme je dis à Jane combien j'aimais ce garçon à cause d'elle et combien j'étais soucieux de le corriger de ses fautes, sans quoi il serait perdu. De sorte qu'à la fin elle se trouva fort satisfaite.
            Ce matin accompagné de sir George Carteret et de William Batten, au bureau où nous avons décidé d'aller à Portsmouth la semaine prochaine. Et me voici fort embarrassé de savoir que faire de ma femme car je ne puis la convaincre d'aller à Brampton et je répugne à la laisser à la maison. Tout l'après-midi en différents lieux pour régler différentes questions en vue de mon départ. Le soir à la maison et au lit.                                                           imaristo.hypotheses.org  
Imaginaires du pouvoir et de la noblesse (XVIIIe-XIXe)

                                                                                                               

                                                                                                           19 avril

            Ce matin avant notre réunion j'ai été à Aldgate, et à la boutique qui fait le coin, un marchand de drap. Je me suis arrêté et j'ai vu Barkstead Okey et Corbet tirés sur la claie en direction du gibet de Tyburn. Là ils ont été pendus et coupés en quartiers. Ils avaient l'air très assuré. Mais on m'a dit qu'ils étaient tous morts en maintenant que ce qu'ils avaient fait au roi était juste, ce qui est fort étrange.
Puis au bureau et à la maison pour dîner. Et le commandant David Lambert est venu me faire ses adieux, car il doit repartir pour Tanger et y rester.
            Puis sorti pour affaires et dans la soirée j'ai reçu de sir William Batten un chapeau de castor vieux mais excellent. Il faut que je lui donne quelque chose en échange, mais j'en suis très content. Et après avoir écrit par le courrier, au lit.


                                                                                                                  20 avril 1662
                                                                                                    Jour du Seigneur
         Je souhaitai ce matin me rendre à Whitehall entendre South aumônier de milord le chancelier, le célèbre prédicateur et orateur d'Oxford ( qui dimanche dernier s'effondra en chaire devant le roi et ne put continuer ). Il pleuvait et j'avais le vent contre moi, de sorte que j'ai été absolument incapable de trouver un canot ou une voiture pour me transporter. Je restai donc à Saint-Paul où tous les juges étaient réunis, et j'entendis un sermon car c'était le premier dimanche de la session des cours de justice. Mais on leur a fait un bien misérable sermon. Puis dîner chez milady, puis à Whitehall voir George Carteret et ensuite à la Chapelle où j'usai de mon droit d'avoir une place comme clerc du Sceau privé, et l'obtins. Puis rentrai à pied avec Mr Blagrave jusqu'à sa maison de Fish Yard où il a une jolie parente qui chante et nous avons chanté quelques chants sacrés. Arrivèrent ensuite d'autres personnes. Je les laissai alors et rentrai par le fleuve en passant sous le Pont, ce qui m'inquiéta. Et au lit.


                                                                                                                 21 avril

            Ce matin j'ai tenté de persuader ma femme, au lit, d'aller à Brampton cette semaine. Mais elle n'a pas voulu, ce qui me tracasse. Voyant que je ne peux plus le lui cacher je lui dis que j'étais décidé à aller à Portsmouth demain. Sir William Batten va à Chatham aujourd'hui et reviendra pour aller à Portsmouth nous retrouver jeudi prochain.
            J' allai à Westminster et ailleurs pour affaires. Puis à midi je dînai à midi je dînai avec milord Crew, montai ensuite dans la chambre de Thomas Crew qui est encore malade. Il me dit que milady, la duchesse de Richmond et milady Castlemaine se sont querellées l'autre jour, et qu'elle a traité cette dernière de Jane Shore, et lui a dit qu'elle espérait la voir finir comme elle.
            Redescendu trouver milord qui me dit que la reine est débarquée. Je pris alors congé et courus à Whitehall en voiture. Les cloches sonnaient en divers endroits, mais là je ne vis rien de tel ni rien qui y ressemblât. J'allai donc comme convenu chez Anthony Joyce, où je restai avec sa femme et Mall Joyce une ou deux heures. Comme son mari était absent je partis dans Cheapside où je l'aperçus et le pris dans la voiture et l'amenai chez moi. Et là je trouve miladies Jemima et Anne et Mademoiselle venues rendre visite à ma femme. Je les laissai pour parler avec Joyce d'un projet. Je voudrais que lui et moi nous unissions pour obtenir quelque argent pour mon frère Tom et sa parente, pour contribuer à la dot s'ils en arrivaient à se marier. Mon idée est de lui acheter du suif à bas prix pour le roi et Tom en aurait tout le bénéfice. Mais il me dit que le bénéfice sera peu considérable, ce qui me tracassa. Mais je suis convenu avec lui qu'il en fournisse en mon absence.
            Il partit et arriva Mr Moore. Nous parlâmes affaires jusque tard, il partit et j'allai au lit.


                                                                                                             22 avril
canalacademie.com

Afficher l'image d'origine            Après avoir fait mes adieux à ma femme, ce que nous ne pûmes guère faire gentiment, à cause de son désir de m'accompagner; sir William Penn et ses deux commis et moi avec mon Will prîmes une voiture et passâmes le Pont pour aller à Lambeth. Là nous prîmes un plat d'oeufs brouillés et attendîmes l'arrivée de sir George Carteret venant de Whitehall, accompagné du Dr Clarke, ce dont je fus très heureux. Nous partîmes donc et je fus fort satisfait de sa compagnie et nous avons été très gais pendant tout le trajet. Il nous raconta, entre autres histoires, celle d'un singe qui avait saisi le con de la jeune demoiselle quand celle-ci était aux latrines à chier, qui s'était sauvé de sous ses jupes et était monté sur la table où le souper était mis pour après le bal. Et celle d'un bravache qui criait " Allez au diable, coquin ! "  Nous arrivâmes à Guilford où nous passâmes le temps au jardin à couper des asperges pour le souper, les meilleures que j'ai mangées de ma vie sauf dans cette maison l'année dernière. Nous fîmes un bon souper et le docteur et moi fûmes au lit ensemble, nous traitant de cousins, à cause de son nom et de ma charge.


                                                                                                                  23 avril

            Levé de bonne heure et été à Petersfield où j'ai fait un bon dîner et là ai trouvé un habitant du pays pour nous guider en passant par Havant et éviter la forêt. Mais il nous a fait faire un grand détour. En arrivant nous avons encoyé un express à sir William Batten pour lui dire de ne pas venir, procédé dont j'avais eu l'idée pour tenir ma promesse faite à ma femme qu'elle viendrait si une quelconque de nos femmes venait, projet de milady Batten. Le docteur et moi dormîmes ensemble chez Wyard le chirurgien, à Portsmouth. Sa femme est une très jolie personne. Nous avons partagé le lit fort gaiement et avons fort bien dormi.. Le matin nous avons conclu qu'il était du sang et de la race  aînés des Clarke, parce que les puces s'en prenaient toutes à lui et non à moi.


                                                                                                               24 avril

            Levé et été au logement de George Carteret chez Mrs Stephen où nous prenons nos repas. Nous sommes allés à la paierie, mais les registres n'étant pas prêts nous sommes rendus à l'église pour le sermon. Se trouvaient là milords Ormond et Manchester et beaucoup de gens de Londres, mais moins que je ne m'y attendais. Excellent sermon sur le texte " dans la charité s'assujetissant les uns aux autres " dont je fus très content.
            Aucune  nouvelle de la reine. Dîner et à la paie tout l'après-midi, puis avec sir William Penn à l'arsenal du roi et avons couché chez Mr Tippets, où nous avons été extrêmement bien traités.


                                                                                                                25 avril

            Toute la matinée à Portsmouth à faire la paie, dîner et retour à la paie. Le soir j'ai demandé au docteur de venir dormir avec moi et j'ai été fort content de sa compagnie. Mais j'ai eu fort mal aux yeux à cause des santés que j'ai été obligé de porter aujourd'hui.


                                                                                                                   26 avril
                                                                                        grandpalais.fr 
Afficher l'image d'origine            Avec sir George et son commis, Mr Stephens et Mr Holt notre guide, avons été à Gosport, et à cheval jusqu'à Southampton. En chemin, outre les parcs et les domaines de milord Southampton où, d'un seul coup d'oeil, nous apercevons 6 000 livres de revenu annuel, nous avons remarqué un petit cimetière où les tombes sont traditionnellement semées de sauge. A Southampton nous sommes allés chez le maire où nous avons dîné, d'esturgeon qu'ils ont pris eux-mêmes la semaine dernière, ce qui n'arrive pas une fois en 20 ans, et il était bien préparé. Ils nous apportèrent aussi du caviar que j'essayai de préparer, mais inutilement, car il n'avait pas assez salé et les oeufs n'étaient pas écrasés mais étaient restés entiers. La ville est faite d'une seule rue magnifique, elle est entourée d'un rempart de pierre, et un tableau de Bevis est sur une des portes. Beaucoup d'anciens murs de maisons religieuses et le quai valent bien la visite. Après dîner nous sommes remontés à cheval, sans autre ennui qu'un mauvais chapeau qu j'ai emprunté pour épargner mon chapeau de castor. Retour à la nuit, et écrit des lettres pour Londres, et été avec sir William Penn au chantier pour y dormir.


                                                                                                                27 avril 1662
                                                                                                      Dimanche
            Sir William Penn se trouva rasé avant moi et prit donc la voiture pour aller à Portsmouth accompagner milord l'intendant à l'église. Et il m'a renvoyé la voiture, j'ai donc été en voiture à l'église et j'ai rencontré milord le chambellan sur les remparts de la place forte, et il a bien voulu me reconnaître et me parler. Je l'ai suivi à travers la foule des élégants en traversant les appartements de la reine jusqu'à la Chapelle. Les pièces toutes merveilleusement meublées ont échappé de justesse à l'incendie hier. A la Chapelle nous avons entendu un excellent et éloquent sermon. J'ai aperçu là et salué Mrs Pearse, mais ayant hâte je n'ai pu savoir où elle loge, ce qui me contrarie. De là j'ai emmené Ned Pickering dîner avec nous, et les deux Marsh, père et fils, et nous fûmes très gais. Après dîner nous allâmes en voiture à l'arsenal, et là à bord du " Swallow " qui était au bassin nous avons entendu notre aumônier de marine prêcher un triste sermon, plein de sottises et de mauvais latin, mais il a prié pour les très honorables officiers de haut rang. Après le sermon je l'emmenai chez Mr Tippets prendre un verre de vin, puis nous revînmes tous les quatre en voiture à Portsmouth où nous rendîmes visite au maire, Mr Timbrell, notre fabricant d'ancres, qui nous a montré le cadeau qu'ils ont préparé pour la reine. C'est une salière d'argent, dont les parois sont en cristal avec quatre aigles et quatre lévriers debout sur le dessus pour porter un plat. C'est vraiment une des plus élégantes pièces d'orfèvrerie que j'aie jamais vues, et le coffret est aussi très joli.
            Dans la soirée arrivée au port d'un navire marchand que nous avons affrété à Londres pour transporter des chevaux au Portugal. Mais, grand Dieu ! comme on a couru à la rive pour connaître des nouvelles pensant qu'il venait de la part de la reine. Dans la soirée, avec sir George et sir William Penn allâmes faire le tour des remparts, puis à l'arsenal avec le docteur. Souper et au lit.


                                                                                                                 28 avril

Résultat de recherche d'images pour "hogarth peintre"            Commencé à m'entretenir de philosophie avec le docteur, de façon extrêmement agréable. Il m'offre de m'introduire dans le collège des virtuoses et de me présenter milord Brouncker. Et de me faire voir une dissection, ce qui me fait grand plaisir. J'essaierai à mon retour à Londres. Sir William Penn fort tracassé par des lettres arrivées hier soir et ce matin il m'en a montré une du Dr Owen à son fils. On voit que cet homme est fort perverti par cet homme dans ses opinions, et je m'aperçois maintenant que c'est une des choses qui, depuis si longtemps, rend sir William malheureux. En voiture à la paierie, et de nouveau à l'ouvrage. Et puis dîner, et retour à l'ouvrage et dans la soirée à l'arsenal et souper et au lit.


                                                                                                                                                                                                                              29 avril

            Occupé à la paie toute la matinée puis dîner et retour à l'ouvrage dans l'après-midi. Le travail achevé avec sir George Carteret et sir William Penn sortis à pied et j'aperçus Mrs Pearse et une autre dame. Je les quittai pour aller trouver ces dames et je me promenai avec elles et les conduisis chez Mrs Stephen et leur donnai du vin et des confiseries, et nous avons été très gais. Puis arrive le docteur et nous les avons ramenées en voiture  à leur logis, lequel était très misérable, mais le meilleur qu'elles aient trouvé, et qui fut le sujet de maintes plaisanteries entre nous. Je désignai quelqu'un pour observer quand les portes de la ville seraient sur le point d'être fermées et pour nous en avertir. Le docteur et moi pûmes donc rester avec elles à jouer et à rire. Nous fûmes enfin obligés de leur dire bonsoir de peur d'être enfermés toute la nuit dans la ville. Nous allâmes à pied jusqu'à l'arsenal, cherchant comment ne pas retourner à Londres le lendemain afin de nous réjouir avec ces dames, ce que je fis. Puis souper et gaiement au lit.


                                                                                                               30 avril 1662

            Ce matin sir George vint à l'arsenal et nous fîmes la revue de tous les hommes et décidâmes quelques nouveaux règlements. Puis dîner avec tous les officiers de l'arsenal et à pied à Portsmouth pour payer la solde de l'équipage du " Succès ", ce que nous fîmes d'assez bonne heure, et je pris congé de sir William Penn. Il voulait savoir où j'allais mais je ne pouvais pas le lui dire. J'allai retrouver les dames, et je les emmenai à pied chez le maire, pour leur montrer le cadeau, et puis au bassin où Mrs Tippets les reçut fort bien. Le docteur étant venu  nous retrouver retour à leur logis où notre souper arriva selon mes instructions, et nous fûmes très gais à jouer aux cartes et à rire fort gaiement jusqu'à minuit. Nous restâmes ainsi aussi longtemps ( nous avions résolu de rester jusqu'à ce qu'elles nous disent de partir ), ce que pourtant elles ne firent point. Mais de notre propre mouvement nous leur dîmes adieu. Et nous passâmes la garde et allâmes au logis du docteur et là je dormis avec lui, notre entretien roulant largement sur la condition de la dame qui accompagnait Mrs Pearse, car elle est assez vieille et peinte et élégante, et elle a une fort belle servante, ce qui nous paraît être les marques d'une entremetteuse. Mais Mrs Pearse dit qu'elle ne la connaît nullement et qu'elle l'a rencontrée par hasard dans la voiture et qu'elle prétend être camérière. Elle s'appelle Eastwood. Et dormir dans un mauvais lit vers une heure du matin.
            Cet après-midi, après dîner, arrive Mr Steventon, un des bourgeois de la ville. Il vient me dire que le maire et les bourgeois me prient d'accepter la bourgeoisie et qu'ils étaient prêts chez le maire à me faire bourgeois. J'y allai donc, et ils étaient tous prêts et me firent avec beaucoup de politesse prêter serment, et après le serment, selon la coutume, chacun me serra la main. Je les conduisis alors dans une taverne et leur donnai à boire, et après avoir réglé la note je partis, non sans qu'ils eussent d'abord à la taverne fait Mr Waith lui aussi bourgeois, car il était arrivé pendant que nous buvions. Cela me coûta une pièce d'or pour le secrétaire de ville  et dix shillings pour les baillis et je dépensai 6 shillings.


                                                                           à suivre
                                                                                         
                                                                                                1er mai 1662

            Sir George Carteret, sir..........