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1er octobre 1661
Ce matin ma femme et moi fîmes la grasse matinée. Nous en vînmes à parler musique et elle me demanda la permission d'apprendre le chant. Après réflexion je le lui promis. Je n'étais pas encore levé que l'on m'annonça mon maître à chanter, Mr Goodegroome, elle se leva et ce matin commença elle aussi les cours de chant.
Occupé au bureau toute la journée..... Le soir dans mon cabinet à la maison pour ranger dossiers et papiers. C'est un travail que je peine à entreprendre, mais suis fort satisfait quand il est terminé.Mangeai un morceau de pain et de fromage, et au lit.
2 Octobre
Toute la matinée chez Peggy Kite avec mon oncle Fenner et deux de ses amis, pour évaluer les biens que sa mère lui a laissés. Mais la pécore promet d'être un tel poison que je n'ai pas le goût de m'occuper de ses affaires. Lorsque nous eûmes terminé nous allâmes tous dîner chez un rôtisseur de Bishopsgate Street, puis je les emmenai dans une taverne où je leur offris une quarte de xérès, et nous nous quittâmes. Retour à la maison d'où je repartis avec ma femme dans la voiture d'une dame qui était venue voir milady Batten et repartait en passant chez nous. Nous allâmes au Théâtre. En retard et mal placés, jamais de ma vie je ne pris aussi peu de plaisir à une pièce, c'était pourtant la première fois que je la voyais, Victoria Corombona...... Inquiet de ramener ma femme à la maison, car il faisait fort sombre, Nous fûmes donc contraints de prendre une voiture. Souper, puis au lit.
3 Octobre
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Au bureau toute la matinée, dînai à la maison. L'après-midi visite de Mr Moore et nous nous rendîmes à la colline de la Tour pour rencontrer quelqu'un. Revînmes tous trois chez moi où je signai une reconnaissance de dette à Mr Battersby, ami de Mr Moore. Il me prête 50 livres. Premier emprunt que j'aie jamais contracté sur billet pour mon propre compte. Je les emmenai à la Mitre en emportant un melon du Portugal. Nous restâmes jusqu'au soir et discutâmes de sujets religieux avec plaisir. Nous nous quittâmes, rentrai à la maison m'arrêtant chez sir William Batten où se trouvaient son fils et sa bru, ils étaient hier comme nous au Théâtre, et ce fut fort divertissant de l'entendre en parler avec admiration comme une sotte. Chez moi, la tête dérangée par le vin que j'ai bu aujourd'hui.
4 Octobre
En voiture à Whitehall avec sir William Penn. Allai voir Mr Montagu. Son valet Monsieur d'Esquier se plaignit fort des Anglais, disant qu'ils avaient aidé l'autre jour les Espagnols contre les Français, que leur ambassadeur demandait instamment justice au roi, et qu'il a décidé de partir pour la France la semaine prochaine, ce dont je suis fort aise, comme tous ceux que je rencontre. Puis à Paternoster Row où Will; mon valet, reçut les 50 livres que j'avais empruntées hier. Dinai à la Garde-Robe et y demeurai presque tout l'après-midi, fort gaiement en compagnie des dames. Puis avec le capitaine Ferrer au Théâtre, en retard. Restâmes voir une partie de Victoria, qui me parut encore pis , que l'autre jour. Sortîmes boire une bouteille ou deux de bière au smilax de Chine et rentrai à la maison. Y trouvai ma femme furieuse contre ses gens qui refusent de manger du fromage de Suffolk ( très dur ), ce qui m'irrite aussi. Au lit.
5 Octobre 1661
Au bureau toute la matinée, puis dînai chez moi où je restai tout l'après-midi. Installai la maquette du Royal James que j'empruntai il y a longtemps à milord pour l'accrocher au mur de ma chambre. Le soir, seul avec sir William Penn au Dauphin où nous mangeâmes des harengs bouffis et bûmes du bon xérès.... Vinrent d'autres personnes avec qui nous restâmes si tard que nous bûmes trop de vin. Retour chez moi, et au lit, content de mon après-midi passé à accrocher le bateau. Au lit.
6 Octobre
mickeywerlen.canalblog.com Jour du Seigneur
A l'église le matin. Mr Mills prêcha. A mon avis il a fort mal pris que ma femme n'ait pas assisté au baptême de son enfant. L'hiver s'annonce, nombre de dames de la paroisse sont revenues en ville et réapparaissent à l'église, entre autres les trois soeurs de Thornborough, fort belles et les personnes les plus dévotes que j'ai jamais rencontrées. De quoi s'émerveiller si toutefois il s'agit d'une dévotion véritable. Il y avait aussi ma jolie brune Mrs Dekins. Mrs Margaret Penn vint aujourd'hui à l'église vêtue de l'ensemble de satin à fleurs que ma femme l'avait aidée à acheter l'autre jour.
Rentrai chez moi dîner. A l'église cet après-midi, à St Gregory près de St Paul, vis Mr Moore dans la tribune, montai près de lui et entendis un bon sermon du Dr Buck, que je n'avais encore jamais entendu, mais un homme fort capable. Retour chez moi, le soir allai voir ma valentine, son père et sa mère étaient absents de Londres, pour l'amener souper à la maison. Puis vint sir William Penn qui voulait l'avoir chez lui. Aussi avec force badinage les emmenai tous deux chez moi où nous nous divertîmes. Nous nous séparâmes, et au lit.
7 Octobre
Levé le matin puis chez mon oncle Fenner pensant rencontrer Peggy Kite pour son affaire, mais elle ne vint pas. J'allai chez le Dr Williams que je trouvai alité, ce qui me désola. Toute la journée au travail tracassé par l'attente de nouvelles de Brampton sur la façon dont les choses se passent au tribunal de Stirtloe. J'en fus informé le soir par une lettre qui m'apprit que mon cousin Tom était là pour se faire reconnaître comme héritier légitime pour le compte de son père, mais que la requête avait été rejetée et moi-même reconnu par procuration. Ce qui m'ôta un grand poids.
8 Octobre
Au bureau toute la matinée, portai ensuite des huîtres de Clochester chez William Batten où nous dînâmes avec quelques autres personnes. Restai là et parlâmes tout l'après-midi et, tard après le dîner, emmenai Mrs Martha en voiture au Théâtre, sur une foucade qui me coûta fort cher. Lui fit voir une partie de L'arbre aux mendiants, sans grand plaisir, mais par pur caprice, puis retour à la maison.
9 Octobre
maisonarts.forumgratuit.org
Sortis ce matin régler plusieurs affaires, entre autres, donner mon théorbe à réparer, puis retour chez moi à midi, pensant aller avec les deux sirs William chez sir William Rider qui nous avait invités, mais trouve chez moi la belle Mrs Pearse et Madame Clifford auprès de qui il me fallut rester. Je leur fis le meilleur accueil que je pus. Dieu sait si je fus charmé de leur belle compagnie ! et après dîner les emmenai au Théâtre voir Les Vicissitudes. Les raccompagnai toutes deux chez elles et retournai à la taverne de la Toison à Covent Garden où devaient me retrouver Llewellyn, Blurton et mon vieil ami Frank Bagg. Nous y fûmes fort gais jusque tard le soir. Frank me parle de Mrs Pepys qui vivait avec lady Harvey, soeur de Mrs Montagu, une femme de bien, me dit qu'elle a été fort malade et m'a souvent demandé, qu'elle a du bien et que personne n'est parvenu à lui faire faire son testament, mais qu'elle continuait à demander à me voir, et que maintenant qu'elle est en bonne santé elle désire avoir une chambre dans ma maison. Mais je ne sais si c'est un tour que me joue Bagg ou si elle veut faire quelque chose pour moi, par sympathie. Je n'entends pas lui faire confiance, mais lui dis que je serais heureux de la voir et que je ferai assurément mon possible pour lui procurer un logement. Rentrai chez moi, tard, en voiture.
10 Octobre 1661
Au bureau toute la matinée. Dînai chez moi, puis avec ma femme et sir William Penn au Théâtre, elle alla d'abord à Covent Garden demander des nouvelles d'une femme, j'allai de mon côté dans le carrosse de sir William Penn chez William Joyce où je m'arrêtai un moment. Le roi vint aujourd'hui au Théâtre, on y donnait Le Traitre, admirablement joué, c'est une excellente pièce. Rentré chez moi avec l'intention de passer une soirée joyeuse, car c'est mon sixième anniversaire de mariage, mais j'ai si mal à un testicule que je me suis meurtri dernièrement, que je prends mon souper et au lit, dolent. Ma femme et moi assez joyeux tout de même.
11 Octobre
Toute la journée au lit avec un cataplasme sur mon couillon. Me lève un peu, puis me recouche, un peu soulagé par rapport à la nuit dernière. Ce midi vinrent dîner mon frère le Dr Thomas et Snow qui se divertirent entre eux.
12 Octobre
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Au lit encore pendant la plus grande partie de la journée, et un peu moins enflé. Je reçois aujourd'hui une lettre de mon père m'apprenant que Robert Bernard craint un peu que mon oncle ne se soit pas conformé scrupuleusement à la coutume de Brampton, notamment pour ce qui dans son testament concerne les terres qu'il pos d'ait là-bas, ce qui me tourmente beaucoup. Je leur ai écrit ce soir à ce sujet qui me préoccupe fort.
13 Octobre
Jour du Seigneur
Ne bougeai pas de la journée mais me levai et descendis dîner. Abandonnai aujourd'hui mon plastron pour une chemise et mon gilet en faux tabis galonné d'or. Le soir sir William Batten vint me voir et resta fort aimablement souper avec moi. Prières et au lit.
14 Octobre
Me risquai à sortir ce matin en prenant un bateau jusqu'à Westminster, mais perdis ma peine et mon temps, car Mr Montagu n'était pas à Londres. A la Garde-Robe où je dînai avec milady, première fois que je la vois dîner hors de sa chambre depuis qu'elle a accouché de milady Katherine. L'après-midi allai me promener avec le capitaine Ferrer en plusieurs endroits, entre autres chez Mr Pim, tailleur de milord, qui nous accompagna à la taverne de la Fontaine et nous offrit quantité de vin. Comme c'était l'anniversaire du duc d'York nous n'en bûmes que d'avantage à sa santé.Mais Seigneur ! quelle triste histoire il nous raconte sur la façon dont il a été berné par un docteur en médecine qui occupe une partie de la maison où il loge. On en rirait, n'était que je l'en vois fort tourmenté. Retour à la maison avec un flambeau. Trouve une réponse réconfortante de mon père me disant que sir Robert Bernard a tout réglé concernant nos droits sur Brampton. Ce qui me libère et me tranquillise grandement l'esprit.
à suivre......!
15 Octobre 1661
.........../ Au bureau toute la matinée.....