1er août 1660
Debout de bon matin et par voie d'eau à Whitehall chez milord, là montai dans ses appartements ( William Howe étant chez Mr Pearse pour sa goutte ) et parlai avec lui des affaires de la Marine et de la manière dont j'allais aujourd'hui remplir mes fonctions au Sceau privé. Le commissaire Pett m'accompagnait. Je lui demandai de présenter mes excuses au bureau pour mon absence aujourd'hui.
Ensuite au bureau du Sceau privé où je pris avec l'aide de Mr Matthews, possession des registres et de l'agenda, mais je m'attendais à ce que Baron apportât un mandat et réclamât son mois.
Aucun travail ne se fit ce matin, Baron ayant dit à Mr Woodson et Mr Groome, les secrétaires de Mr Trumble du bureau des cachets, de garder tout le travail par-devers eux jusqu'à l'après-midi car il espérait avoir d'ici là le mandat lui accordant le présent mois.
A midi j'emmenai Mr Hoover à la taverne de la Jambe de bois dans King Street et lui offris à dîner. Il continua à me conseiller d'agir entièrement par moi-même au Sceau privé, mais je lui dis que je ce m'était impossible car mon temps est pris par d'autres affaires.
L'après-midi de nouveau au bureau où nous dûmes signer de nombreux documents. Je me rendis à la salle du Conseil et là demandai à milord de signer le premier brevet, je signai tous les autres moi-même, mais je ne perçus aucune somme d'argent aujourd'hui. Après que j'eus tout signé j'allai boire avec Dick Scobell et Llewellyn dans une taverne à bière du Strand. Restai un moment, j'avais renvoyé William Hewer à la maison, je pris un canot et me dirigeai à mon tour vers la maison. J'achetai une langouste dans Fish Street. Je venais de l'acheter lorsque je rencontrai Winter et Mr Delabarr, nous allâmes donc la manger, ainsi qu'un morceau d'esturgeon qu'ils avaient acheté, à la taverne du Soleil dans la même rue. Tard à la maison, et au lit.
2 août
A Westminster par voie d'eau avec sir William Batten et sir William Penn, nos domestiques dans un autre canot, jusqu'à l'Amirauté. De là je me rendis chez milord pour l'y chercher. Nous restâmes chez lui tout le matin à passer des ordres pour payer les entrepreneurs des subsistances et voir comment trouver de l'argent pour poursuivre les activités du bureau de la Marine. De là dîner chez Mr Blackborne et ses amis, sa femme était à la campagne et sur le point de revenir à Londres. Nous passâmes un bon moment et fûmes fort bien traités.
De là William Hewer et moi au bureau du Sceau privé où je restai tout l'après-midi et perçus environ 40 livres sterling pour hier et aujourd'hui. Mon coeur se réjouit des bénédictions que Dieu m'accorde en me donnant ces profits par hasard, sur ces 40 environ 10 me reviennent pour le travail d'aujourd'hui. Les avantages de ce bureau sont vraiment bien plus grands que du temps du feu roi. Le mois dernier il y eut quelques 300 brevets, alors que du temps du feu roi, c'était beaucoup s'il y en avait 40. Je revins en voiture à la maison, avec mon argent.
C'était la première fois que je parvenais à rentrer à la maison avant la fermeture des grilles depuis mon installation au bureau de la Marine.
En arrivant je découvris que ma femme souffrait de son mal habituel à la lèvre, de sa " chose " qu'elle avait déjà quand nous nous sommes mariés.
J'allai calculer les frais que m'occasionnait mon ancienne maison. Beaucoup de personnes souhaitent la prendre, mais en moi-même ne suis pas très enclin à la laisser de crainte d'un revers de fortune. Il s'avère qu'elle me revenait à quelques 20 livres sterling ce qui avec la cession de bail que je prendrai fera environ 22 livres pour celui qui voudra louer ma maison.
Au lit.
3 août
donarussia.ek.la
Debout de bonne heure ce matin. Après que le barbier en eut fini avec moi, au bureau où seul sir William Penn et moi siégeâmes et expédiâmes le travail. A midi ma femme et moi en voiture chez le Dr Clarke pour dîner. Je fus tout à fait charmé par son épouse. C'est une femme avenante et distinguée, quoique pas jolie, mais elle parle le meilleur langage qu'il m'ait été donné d'entendre de toute ma vie. Dînèrent également Mrs Pearse et son mari.
Après dîner je pris congé pour me rendre à Westminster. Restai toute la journée au bureau du Sceau privé à signer des documents et à percevoir de l'argent, de sorte que je ne pus faire ce que j'avais espéré, c'est-à-dire retourner auprès d'eux et aller au théâtre du Taureau Rouge. Mais je pris une voiture et allai voir si la pièce était finie. Il s'avéra qu'elle était terminée, je retournai donc chez le Dr Clarke où je les retrouvai ainsi que ma femme. Peu après pris congé et rentrai à la maison.
4 août
A Whitehall où j'appris que milord était parti dîner avec le roi à la Tour de Londres chez le lieutenant sir John Robinson. Chez milord trouvai milady Jemima. Je restai avec elle et nous dînâmes en tête à tête. Après dîner au bureau du Sceau privé où je réglai des affaires. Puis à une commission du Parlement présidée par sir Henry Finch pour leur apporter la réponse à leur ordonnance, à savoir que nous ne pouvions pas leur fournir un état des comptes de la Marine pour les années 36 à 40 comme ils le demandent. Après quoi j'allai commander du linge à Betty Lane à Westminster, puis à la taverne de la Trompette où je restai bavarder avec elle, etc...
Le soir comme il pleuvait beaucoup, qu'il tonnait et qu'il y avait force éclairs je pris une voiture à la porte de la Trompette, emmenai Mr l'Impertinent jusqu'au Savoy où, me dit-il, il allait partager le lit de Cary Dillon et qu'il avait toujours l'intention d'aller, avec sa famille, en Irlande. L'ayant déposé je me hâtai vers la maison. Dans la cour, alors qu'il faisait très noir, j'entendis un homme demander où était ma maison. Je m'enquis de ce qu'il voulait. Il me dit que mon domestique William qui avait quitté Londres ce matin pour aller voir sa tante Blackborne, ne s'était pas senti bien en arrivant chez sa mère et ne pouvait rentrer chez moi ce soir. J'en fus tout à fait désolé. Il s'avère que ma femme est toujours souffrante. Au lit, n'ayant pas le temps d'écrire des lettres. En vérité j'en ai tant à écrire, pour tant de destinataires, que je n'ai pas le coeur de m'y mettre.
Mrs Show est morte hier. Son mari est si malade qu'il est probable qu'il ne lui survivra pas.
5 août 1660
Jour du Seigneur
Comme ma femme souffrait beaucoup je me rendis ce matin à Holborn chez le Docteur Williams qui l'a déjà guérie une fois de ce même mal. Il me donna un onguent que je fis porter à la maison par mon petit valet et un emplâtre que j'emportai à Westminster. Ce matin je passai voir ma mère en allant chez le docteur. Je dînai à Westminster avec Mr Shipley, milord dînait à Kensington.
Après dîner à l'église Ste Marguerite où, pour la première fois, j'entendis lire le Livre des prières publiques dans cette église. Nous nous assîmes sur le banc de Mr Hill, le Mr Hill qui s'est marié à Axe Yard et qui était avec nous à bord du Hope. Après l'église nous allâmes voir William Howe chez Mr Pearse où je restai chanter des chansons et des psaumes une heure ou deux. Nous passâmes un très bon moment avec lui et Mr Pearse. De là chez milord où je restai à bavarder, boire et manger avec Mr Shipley. Après quoi à Westminster où j'assistai à une échauffourée entre Minj Heer Clinke, un Hollandais qui était au mariage de Hartlib, et un batelier. C'était fort divertissant, puis je pris un bateau à Gravesend qui était venu chercher des roseaux en amont du pont de Londres et les convainquis de me transporter jusqu'au pont, ensuite à la maison où je retrouvai ma femme.
Après les prières allai me coucher près d'elle. La veille elle avait passé une très mauvaise nuit. Ce matin avant que je me lève Will était de retour. Il est bien remis, il était simplement fatigué par sa randonnée à cheval dont il n'a pas l'habitude.
6 août
rembrandt
Ce matin au bureau. Cela fait à la maison pour dîner, tout seul, car ma femme souffre et garde le lit. Cela me contraria et m'ennuya beaucoup. Après cela à Whitehall au Sceau privé tout l'après-midi. Le soir avec Mr Man chez Mr Rawlinson dans Fenchurch Street. Nous y restâmes jusqu'à 11 heures. Ensuite à la maison et au lit. Ma femme a beaucoup souffert toute la journée.
Ce soir Mr Man m'offrit 1 000 livres pour mon poste de secrétaire au Conseil de la Marine, ce qui me mit l'eau à la bouche. Je n'ose cependant accepter son offre avant d'avoir parlé à milord et obtenu son consentement.
7 août
Ce matin à Whitehall au Sceau privé puis j'emmenai Mr Moore et Mr Shipley dîner avec moi chez milord. Tandis que je dînais Sam Hartlib et son beau-frère que le roi vient de faire chevalier vinrent solliciter de moi la promesse que je leur procurerai un navire pour les transporter en Hollande, comme je le leur avais promis. Après dîner au Sceau privé tout l'après-midi.
Le soir rencontrai Sam Hartlib qui m'emmena en voiture à Kensington chez milord Holland. Je restai dans la voiture tandis qu'il réglait ses affaires.Tandis qu'il tardait je descendis et le devançai sur le chemin du retour. Ce fut une très agréable promenade en direction de Kensington où je bus et restai très longtemps à l'attendre. Il vint enfin. Après avoir bu ensemble à l'auberge nous nous dirigeâmes vers Westminster.
Là je tentai de trouver Jane qui vivait jadis chez le Dr William à Cambridge alors que j'avais longtemps cru qu'elle vivait ici à présent, mais il s'avéra que c'était une erreur. Là où j'espérais la trouver je trouvai une autre jeune fille, qui lui ressemblait mais qui n'était pas elle.
Nous allâmes à la taverne de la Tête du Taureau où nous restâmes à manger et boire jusqu'à 11 heures. Ensuite à pied à la maison. Trouvai ma femme assez bien rétablie. Puis, au lit.
8 août 1660
Nous nous réunîmes au bureau, après quoi dîner à la maison, de là par voie d'eau, avec ma femme chez Kate Sterpin. Nous restâmes disctuer avec elle et sa maîtresse, Mrs Pye, du mariage de Kate avec Monsieur Petit. Sa maîtresse et moi fîmes tous notre possible pour lui conseiller de surseoir à son mariage jusqu'à ce que Monsieur Petit ait obtenu quelque place qui lui permette de subvenir à ses propres besoins, plutôt que de vivre sur la dot qu'elle va lui apporter. De là chez Mr Butler pour voir ses filles. C'est la 1è fois que nous leur rendions visite. Nous les trouvâmes très jolies. Il y avait là le colonel Dillon. C'est un joyeux compagnon plein d'esprit. Mais il me semble qu'ils font de l'esbroufe et qu'ils sont très pauvres. De là ma femme et moi avions l'intention de rendre visite à Mrs Blackborne qui était venue voir ma femme il y a un ou deux jours, alors qu'elle n'était pas en état de la recevoir. Mais elle n'était pas chez elle, ma femme se rendit donc chez sa mère et moi au Sceau privé. Le soir en sortant j'allai en compagnie de Mr Woodson et de Mr Jennings à la taverne du Soleil jusque tard, et de là chez milord où ma femme était revenue me chercher après être repassée chez Mrs Blackborne. Réglai quelques affaires avec milord, puis tous deux nous rendîmes chez Mrs Hunt qui insista pour nous garder à coucher chez elle cette nuit, car elle était restée très tard avec ma femme à nous attendre chez milord, et elle ne voulut pas nous laisser rentrer à la maison ce soir.
Ce fut très agréable et très confortable. Au matin je pris mon plaisir avec ma femme pour la première fois depuis qu'elle est soulagée de son mal.
9 août
Laissai ma femme chez Mrs Hunt, moi chez milord. Et de là avec le juge rapporteur Fowler. Mr Creed et Mr Shipley à la taverne Rhénane en compagnie du capitaine Hayward du Plymouth qui vient de recevoir l'ordre de transporter milordWinchelsea ambassadeur à Constantinople. Nous passâmes un très bon moment. Le juge rapporteur fit prêter serment d'allégeance et de suprématie au capitaine Hayward. De là à mon bureau du Sceau privé. Après avoir signé quelques documents avec Mr Moore et le doyen Fuller, à la taverne de la Jambe dans King Street. J'envoyai chercher ma femme et nous y dînâmes. Excellente humeur. Après dîner nous nous séparâmes d'eux et ma femme et moi rendîmes visite à Mrs Blackborne. Comme elle était chez elle j'y laissai ma femme. Moi au Sceau privé où j'expédiai du travail et de nouveau chez Mrs Blackborne. Elle nous traita, ma femme et moi, avec force civilité et nous offrit une bonne collation de collier de boeuf etc.
De là étourdi d'avoir bu tant de vin du Rhin le matin et encore l'après-midi chez Mrs Blackborne, rentrai à la maison. Au lit, pas très bien. Très malade toute la nuit.
10 août
Je souffris beaucoup toute la nuit et eus de telles coliques que je ne pus dormir. Le matin me levai avec de vives douleurs puis au bureau et diner à la maison. Après dîner, souffrant beaucoup du dos, je me rendis par voie d'eau à Whitehall, au Sceau privé. Après quoi avec Mr Moore et Mr Creed à Hyde Park en voiture. J'y vis une belle course à pied, trois fois le tour du parc, entre un Irlandais et Mr Crow qui fut jadis valet de milord Claypole ( au fait je me souviens que l'autre jour Mr Claypole s'est renseigné auprès de Mrs Hunt sur ma maison d'Axe Yard et lui a demandé d'intervenir auprès de moi pour que je la lui cède : c'est là un grand changement de fortune ). Crow a battu l'autre de plus de deux miles
Rentrai de Hyde Park. Allai chez milord et emmenai Will, qui m'y attendait, en voiture. A la maison, emportant avec moi mon luth qui était resté tout ce temps ( depuis que je suis revenu à terre ) chez milord pour qu'il puisse en jouer. Au lit, avec encore quelques douleurs.
Depuis un ou deux mois c'est inimaginable ce que j'ai eu l'esprit occupé, si bien que j'ai négligé d'écrire à mon oncle Robert en réponse à ses nombreuses lettres, ainsi qu'à d'autres amis. Je ne me suis pas occupé non plus de ma propre famille, en particulier ce mois-ci mon travail au Sceau privé m'a rendu encore plus incapable de penser à rien, car je dois m'y rendre dès que j'ai terminé mon travail au bureau de la Marine. Que Dieu soit béni cependant de ma bonne fortune au Sceau privé où je me fais chaque jour je crois environ trois livres sterling, per diem. J'ai obtenu cette place par hasard et milord me l'a donnée par hasard. Ni lui ni moi ne pensions qu'elle me rapporterait autant qu'elle s'avère me rapporter.
Jamais depuis que je suis dans la vie active je n'ai été aussi peu au courant des affaires publiques que je le suis en ce moment. Je n'ai pas lu un journal ni rien d'approchant, je ne me suis pas enquis des nouvelles et de ce que fait le Parlement ou, en aucune manière du tour que prennent les événements. Beaucoup de gens cherchent à louer ma maison d'Axe Yard et viennent me déranger. J'ai bien envie de prendre l'argent pour acheter des meubles pour ma maison du bureau de la Marine, et cependant je répugne à m'en défaire à cause de ce Mr Man qui m'offre 1 000 livres sterling pour mon poste. C'est une si grosse somme que j'hésite à m'installer dans ma nouvelle maison de crainte d'accepter l'offre de Mr Man, au cas où milord y consentirait.
11 août
Aujourd'hui je me suis levé sans aucune douleur ce qui me donne à penser que mes douleurs d'hier venaient seulement de ce que j'avais trop bu la veille.
Ce matin chez milord, il me donna l'ordre de préparer d'ici cet après-midi certains documents pour l'Amirauté où il doit siéger. Au Sceau privé et de là me rendant dans ma maison d'Axe Yard je passai voir Mrs Crisp. J'y rencontrai Mr Hartlib pour lequel j'écrivis une lettre que milord doit signer pour fournir un bateau à son beau-frère et sa soeur partis aujourd'hui pour Gravesend, à destination de la Hollande. Discutant avec Mr Crisp j'appris qu'il est très jaloux d'elle car elle est toujours très attachée à son vieux domestique, Meade. De là chez milord pour dîner avec Mr Shipley, ensuite au Sceau privé. Le soir à la maison, ensuite j'envoyai chercher le barbier, me fis raser et couper les cheveux dans la cuisine. C'est la première fois que je le fais. Cette nuit je fus contrarié du fait que William Hewer n'est rentré qu'à 10 heures du soir, mais je fus assez rassuré quand ma femme m'apprit qu'il avait pleuré parce que je m'étais fâché, quoique en vérité il m'ait fourni une bonne occasion de lui faire savoir que je souhaite le voir rester à la maison. Ensuite, au lit.
12 août
Jour du Seigneur
Chez milord, avec lui à la chapelle de Whitehall où Mr Calamy prêcha et fit un bon sermon sur ces paroles " A celui à qui il est beaucoup donné il sera beaucoup demandé ". Il fut très obséquieux et fit trois révérences au roi, comme le font les autres. Après le sermon un bel hymne du capitaine Cooke qu'il chanta lui-même, cela plut fort au roi. Milord dîna chez milord le chambellan et moi chez milord avec Mr Shipley. Après dîner donnai à Mr Dunn, qui doit partir en mer, la clé de ma cabine et des instructions pour emballer mes affaires, après quoi j'allai me promener. Ayant rencontré Mrs Lane de la Grand-Salle je l'emmenai chez milord et lui offris une bouteille de vin dans le jardin. Mr Fairbrother de Cambridge nous rejoignit et but avec nous.
Après quoi emmenai Mrs Lane dans notre ancienne maison et me montrai très entreprenant dans les avances que je lui fis et qu'elle accepta volontiers.
Le soir à la maison après être passé chez mon père où je retrouvai Mr Fairbrother, mais je ne restai pas et rentrai à la maison. En chemin m'arrêtai chez Mr Rawlinson où mon oncle Whight devait descendre. Il vint en effet mais il était très en colère ( il était un peu gris et, je pense, fâché que je le voie dans cet état ) comme je ne l'ai jamais vu en colère de ma vie. Cela me contraria un peu. A la maison et au lit.
13 août
Jour de réunion à notre bureau, après dîner à Whitehall au Sceau privé où mon père vint me voir et resta un long moment à bavarder, me racontant qu'il avait proposé Mr John Pickering pour la fille de sir Thomas Honywood. Je pense que pour ses seules qualités il ne la mérite pas, mais j'ignore quels biens il sera en mesure de lui apporter.
Mon père, Creed et moi à notre taverne Rhénane habituelle où nous bavardâmes et bûmes jusqu'à la nuit. Ensuite mon père à la maison et moi chez milord qui me dit qu'il avait soudain le désir d'aller à la campagne. Il me confia donc la responsabilité des démarches concernant son brevet de vice-amiral en son absence. Après quoi à la maison en voiture. J'emportai mes 100 livres sterling que j'avais laissées chez Mr Rawlinson. C'est la première fois que je possède 100 livres à la fois. Prières et au lit.
14 août
Au Sceau privé et de là chez milord où Mr Pym le tailleur et moi convînmes qu'il me ferait un costume de velours. De là de nouveau au Sceau privé où sir Samuel Morland vint faire enregistrer un brevet de baronet que le roi lui a accordé pour qu'il le monnaye. Il resta avec moi un grand moment et me raconta par le menu comment il avait servi le roi au temps du Proteecteur à la suite des mauvais traitements que Thurloe lui avait fait subir, comment il avait démasqué sir Richard Willys, comment il s'était ruiné pour la cause du roi, si bien que maintenant le roi lui a accordé une pension à vie de 500 livres sterling par an sur les revenus des Postes et deux titres de baronet. Tout ceci me donne à penser qu'il n'est pas aussi sot que je le pensais.
A la maison par voie d'eau jusqu'à la Tour de Londres. Mon père, Mr Fairbrother et Mr Cooke dînèrent avec moi. Après dîner vint le jeune capitaine Cuttance du Speedwell, envoyé à Londres pour s'occuper de la gratification accordée aux membres de la Marine qui ont ramené le roi. Il apporta pour ma femme un barillet de beurre qui est très bien venu. Après dîner mon père prit congé après que je lui eus donné 40 shillings pour le dernier semestre de mon frère John à Cambridge.
Je m'acquittai aussi de mes dettes envers Mr Fairbrother pour mon diplôme de maître ès lettres, ce qui me coûta quelques 9 livres et 16 shillings. A Whitehall ma femme et moi par le fleuve. Tout l'après-midi au Sceau privé et dans d'autres bureaux. Le soir à la maison avec ma femme par le fleuve. Je pris grand plaisir à me faire peigner les cheveux dans la cuisine par la servante et le valet avant d'aller me coucher.
15 août 1660
Au bureau, après dîner par voie d'eau à Whitehall, où j'appris que le roi était parti ce matin à 5 heures pour aller voir un navire de plaisance hollandais en aval du pont et qu'il y dînait en compagnie de milord. Depuis son retour le roi fatigue tous les gens qui l'entourent tellement il se lève tôt.
Au bureau. J'y restai tout l'après-midi. Je me rendis à Westminster dans la soirée et passai un moment chez Mrs Mitchell et son mari. J'envoyai chercher à boire et bus avec eux. Par la même occasion elle, Mrs Murford ainsi qu'une autre vieille femme de la Grand-Salle se rendirent au chevet d'une femme qui venait d'accoucher ce soir. De là chez milord. Je le trouvai chez lui. Il me donna ses instructions pour gérer ses affaires en son absence car il avait l'intention de partir à la campagne demain matin. Je couchai là toute la nuit dans mon ancienne chambre que j'ai laissai maintenant à William Howe avec lequel j'avais l'intention de dormir. Mais lui et moi nous mîmes à batifoler ensemble si bien que je l'envoyai coucher avec Mr Shipley. Je dormis donc seul toute la nuit.
à suivre........../ 16 août
Ce matin................
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