Broderies
Après Persépolis, bande dessinée puis animation qui connut un grand succès, l'auteur Marjane Satrapi, née en Iran installée en France, poursuit avec ou sans nostalgie dessinée toujours selon son style en noir et blanc avec bulles écriture enfantine, très lisible, sa perception de la vie quotidienne, sociale et amoureuse des femmes iraniennes. Drolatique, réaliste, d'un humour ravageur, nous apprenons néanmoins que les hommes vont se reposer après un repas " succulent ", familial, dominical, et les femmes débarrassent et font la vaisselle. Puis sortent l'un des trois samovars pour le thé, samovar différent de celui du matin et du soir. Portées aux confidences d'après repas début des révélations intimes, des broderies entre autres, des petites méchancetés sur les amies absentes, classiques, et sur les hommes. L'une d'elles mère de quatre enfants avoue n'avoir jamais vu d'homme nu, rapidité et travail accompli selon certaines épouses. Innocentes certaines jeunes femmes sont flouées. Un mariage dans la bonne société se fête avec au moins 700 invités, et des cadeaux : bracelets, bagues, colliers d'or. Tentations. Les divorces sont fréquents dans l'histoire que nous conte Satrapi, mais les jeunes femmes s'inquiètent " qui voudra d'une jeune femme etc... " Soyons prudes comme les dessins de la BD. Seuls les discussions comme celles de ces jeunes filles qui rêvent de partir en Europe pour regarder MTV et chanter et danser tout à loisir et sans crainte. Une grand'mère, une tante compréhensives. Tout est joyeux dans cette bande dessinée publiée il y a plusieurs années, plus que jamais d'actualité. Un regard en coin un sourire ou une grimace et tout est dit. Bonne BD, bonne lecture. M.