joueurs de cartes Otto Dix Musée Berlin
Journal
( 23 janvier )
Le matin suis passé porter 20 livres à Mr Downing, puis suis revenu à la maison ; j'ai rencontré Mr Pearse, le chirurgien et l'ai entraîné à la Cognée où je lui ai offert sa bière du matin. De là à mon bureau où je n'ai fis que faire mes comptes. De retour à la maison je trouvai ma femme en train de coiffer la servante de manière qui la rendait très jolie. Ressortis rendre à Wilkinson ce que je lui devais et rapportai à la maison une pièce de boeuf pour le dîner. Repartis payer Waters le marchand de vins et voir Mrs Jemima ; j'y rencontrai Mrs Wright, mais Scot était si saoul qu'il ne s'est pas montré. Je suis resté faire les comptes de Mrs Ann et j'ai fait une ou deux parties de cartes, ensuite suis allé au palais de Westminster ; il faisait nuit noire.J'ai payé Mrs Mitchel, ma libraire, et suis revenu à Whitehall. : en traversant le jardin en direction de la galerie de pierre, comme il faisait très noire je suis tombé dans un fossé. Au bureau des secrétaires j'ai rencontré Simons et Llewellyn et suis allé avec eux au bureau de Mr Mount, au Cockpit, où nous avons mangé un ragoût de gibier admirable arrosé de bière jusqu'à minuit ; et après avoir tous chanté nous sommes rentrés chez nous.. Aujourd'hui le Parlement a siégé tard et a décidé de faire imprimer la déclaration pour répondre aux demandes du peuple à qui on fait beaucoup de belles promesses.
( 26 janvier
Van Reymerswaele
Au bureau pour y prendre 20 livres à porter à Mr Downing, ce que je fis et retour. Ensuite Mr Frost est venu payer les 500 livres dues à Mr Downing auprès duquel je suis allé chercher l'autorisation de paiement que j'ai rapportée à Mr Frost. Suis allé chercher quelques documents pour Mr Downing à Whitehall. L'un d'eux était un ordre du Conseil privé pour 1800 livres par an payables par fractions mensuelles chaque mois. Et les deux autres des ordres adressés aux commissaires des douanes de laisser passer ses biens sans lui faire payer de droits. Ai quitté mon bureau pour me rendre chez Milord, où ma femme avait préparé un très bon dîner : à savoir, un plat d'os à moelle, un gigot de mouton, une longe de veau, un plat de volailles avec trois poulardes et deux douzaines d'alouettes présentées ensemble, une grande tarte, une langue de boeuf, un plat d'anchois, un plat de bouquets et des fromages.
Les invités étaient mon père, mon oncle Fenner, ses deux fils et Mr Pearse accompagnés de leur femme et mon frère Tom. Nous étions aussi contents que je pouvais m'efforcer de l'être en cette compagnie. W. Joyce parlant à la manière ancienne et buvant sec ennuyait son père, sa mère et sa femme.Et je me rendais compte que Mrs Pearse devenait si audacieuse qu'elle embarrassait les deux jeunes femmes. La nuit venue ils partirent tous sauf Mr Pearse et W. Joyce et leurs femmes et Tom, qui burent ensuite une bouteille de vin si bien que Will provoqua la franche colère de son père et de sa mère pour être resté. Ma femme et moi en avons été enchantés. Puis ils s'en allèrent tous et je me mis à écrire deux codes pour Mr Downing ; les lui portai à 9 du soir ; il ne les aima pas et les corrigea ; et demain je dois les refaire.
Retour chez Milord où je m'assis près de la grande cheminée, devant un feu maintenant bien pris en compagnie de ma femme ; mangeâmes un morceau puis à la maison.
Les nouvelles aujourd'hui sont consacrée à la parfaite identité de vues entre Monck et le Parlement et à rien d'autre, ce
que j'ai peine à croire.
Après dîner, aujourd'hui, mon père m'a montré une lettre de mon oncle Rob, en réponse à ma dernière lettre où je parlais de mon argent que je voulais que mon cousin Beck me rende ; Beck souhaite le garder encore quatre mois, et je ne sais comment l'en empêcher.
( 28 janvier )
Je suis allé voir Mr Downing et lui portai trois codes, puis suis allé au bureau et en ai réalisé un autre, tandis que Mr Frost comptait l'argent. Je venais de finir quand Mr Hawley est venu dans le bureau, je l'ai laissé et suis allé porter mon code à Mr Downing, qui m'a alors appris qu'il était décidé à partir pour la Hollande ce matin même.
Suis donc revenu au bureau et y ai expédié mon travail ; puis me suis rendu avec Mr Hawleu au domicile de Mr Downing après être passé prendre Mr Squibb au palais de Westminster pour l'emmener avec nous ; nous avons attendu un grand moment dans la chambre de Mr Downing avant qu'il ne vienne ; pendant ce temps nous avons fait porter toutes ses affaires au chaland qui attendait au débarcadère de Charing Cross. Il est ensuite arrivé et a pris congé de moi fort civilement au-delà de mes espérances car je craignais qu'il ne me renvoyât au bureau ; il n'en fit rien, et au contraire qu'il était disposé à me rendre tous les services qui étaient en son pouvoir. Je suis alors descendu et ai envoyé un portier chercher chez moi mon meilleur bonnet de fourrure, mais il le ramena trop tard et je n'ai pas pu le lui offrir. De là je me rendis au palais de Westminster et emballai mon bonnet chez Mrs Mitchell qui le trouva très beau et j'essayai de rattraper la voiture à la Bourse afin de le lui remettre ; mais je rencontrai quelqu'un qui me dit qu'il était déjà parti ; je m'en retournai donc et allai au Ciel ; Llewellyn et moi y dînâmes d'une poitrine de mouton, en discutant des changements dont nous avons été témoins et du bonheur de ceux qui sont propriètaires fonciers. Puis nous nous quittâmes et je me rendis comme prévu à mon bureau afin de payer 500 livres au jeune Mr Walton ; comme il faisait fort sombre il se contenta de 300 livres.
Il me donna une demi-pièce d'étoffe et m'emmena dans sa voiture jusqu'à St Clément d'où je me rendis chez Mr Crew et m'acquittai de mes dettes auprès
de Mr Andrew ; j'ai récupéré toutes mes reconnaissances de dettes et lui ai donné un billet pour solde de son compte.Me suis ensuite rendu chez Mrs Wright et lui ai remis la lettre de Milord qu'il m'avait demandé de lui remettre en privé. Puis à la maison, et chez Will pour quelques nouvelles ; ensuite retour à la maison où j'écrivis à milord et delà à Whitehall pour donner mes lettres au garçon de poste. Retour à la maison, et au lit.
( 30 janvier )
Ce matin, avant de me lever, je me suis mis à chanter : " Grand, bon et juste etc." et me suis ainsi rappelé que c'était aujourd'hui le jour fatal où il y a dix ans sa Majesté était morte.
Scull, le marinier, est venu m'apporter une note de Hope de la part de Mr Hawley qui me demandait des instructions quant à son argent, car il restait là-bas jusqu'au départ de son maître.
A mon bureau où j'ai reçu l'argent de la Régie des mains de Mr Ruddiard, cela fait, je suis allé chez Will et y suis resté jusqu'à 3 heures ensuite j'ai pris les 12 livres et 10 shillings qui me reviennent au titre de mon dernier trimestre de salaire et m'en suis allé par voie d'eau à Londres, à l'ancienne maison du signor Torriano, y suis resté un moment en compagnie de Mr Ashwell, Spicet et Ruddiard. Je suis allé ensuite payer les 12 livres 17 shillings et 6 pence que je devais au capitaine Dick Matthews, comme il me l'avait demandé la semaine dernière dans une lettre. Et ensuite je suis revenu par voie d'eau en jouant du flageolet.
Comme ma femme n'était pas encore rentrée de chez son père, je suis allé passer un moment à jouer aux cartes avec Mrs Jemima dont la servante venait de contacter une fièvre et était tombée malade.
Puis j'ai repris le chemin de la maison, et ai eu grand besoin de me soulager. Aussi j'ai prétendu que j'avais rendez-vous avec Mr Short le marchand de bois de Whitehall, et me suis soulagé à la Harpe et la Balle. De là à la maison où je suis resté à lire jusqu'à l'heure du coucher, puis au lit.
Il semble que les rumeurs s'apaisent maintenant, tout le monde tenant pour acquis que Monck a l'intention de se présenter devant le Parlement et rien d'autre. J'ai passé un peu de temps ce soir à fixer des clous dans ma chambre pour mes chapeaux et manteaux.
( 31 janvier 1660 )
Franz Hals
Ce matin je me suis mis à mon luth jusqu'à 9 heures. Puis me suis rendu au domicile de milord et ai donné l'ordre qu'on porte un baril de savon à Mrs Ann. J'ai rencontré Nick Bartlet qui avait été domestique de milord en mer et je lui offert sa bière du matin chez Harper. Puis au bureau où j'ai payé 1 200 livres à Mr Frost ; à midi je suis allé chez Will et ai offert un pichet de bière à son employé de la Régie qui est venu aujourd'hui rendre compte d'un de ses sacs dans lequel il manquait 7 livres qu'il a retrouvées dans un autre sac. Suis rentré dîné à la maison avec ma femme ; ai alors vu arriver Mr Hawley fraîchement débarqué et dépêché par son maître. Il m'a remis une lettre d'instruction concernant le procès qui l'oppose à Squibb pour sa maison et son bureau. Après dîner au palais de Westminster où tous les secrétaires moi compris avions reçu l'ordre d'assister à la Commission de la Chambre Étoilée qui doit juger le colonel Jones, et où je devais témoigner des sommes que nous lui avions payées ; mais la commission n'a pas siégé aujourd'hui. De là chez Will où je suis resté une heure ou deux avec Mr Godefrey Austin, notaire dans la rue du roi.
J'y ai trouvé et ensuite acheté la réplique à la lettre du général Monck ; c'est une très bonne réplique et je la garde sur moi.
De là, chez Mrs Jemima où je trouvai sa servante couchée en proie à un accès de fièvre, tandis que Mrs Jemima était à l'étage en-dessous au travail avec d'autres gens ; peu à peu elle s'est échauffée et est devenue joyeuse, comme si on lui avait donné à boire du vin, ce qui m'a surpris mais je n'ai rien dit.
Après une partie de cartes, je suis rentré à la maison et j'ai écrit par la poste et ai posté ma lettre à Whitehall , de retour je suis passé chez Harper et ai pris un verre avec Mr Pulford, un domestique de Mr Waterhouse qui m'a appris qu'alors que Mr Fleetwood aurait dû répondre devant le Parlement aujourd'hui il avait écrit une lettre par laquelle il demandait un peu plus de temps, car il résidait très loin de Londres. Et comment il avait très honte de lui-même et avouait qu'il méritait son sort pour s'être aussi ma conduit envers son beau-frère. Et qu'il est vraisemblable qu'il remboursera une partie de l'argent qui a été versé par l'Echiquier sous le Comité de Sécurité, avec ses propres deniers, ce qui me réjouit. A la maison et au lit, cependant que ma femme lisait
Polexandre. Je n'ai rien trouvé dans la lettre que Mr Downing que Hawley m'a remise qui concerne mon poste ; mais j'ai pu percevoir que Hawley pensait que si je devenais secrétaire du Conseil privé, il pourrait avoir un salaire plus élevé ; cependant j'estime qu'il n'est pas sûr pour le moment de changer mon emploi présent pour un emploi public.