Début janvier 1908
Hirnuls,
Voici letterch. Votre réponse à Marcano* n'est pas seulement sublime c'est un mot qui a l'air d'avoir été fait par un homme de génie pour vous donner à vous, à vous, tenant compte de vos préférences, de vos manies etc. de sensations du sublime. Si on vous l'avait raconté de quelqu'un d'autre vous auriez dit que c'était la perfection, incomparable etc. Et je le dis aussi. J'ai frémi d'indignation en pensant que la cantinière qui a gagné le million, ou plutôt les millions (c'est ainsi que je surnomme définitivement Gustava, vous savez pour qu'on ne comprenne pas qu'il y a une cantinière qui a gagné le million de la pochette ) dénigre et rabaisse, et dégrade Mme A. de la Rochef** qui est la distinction même et qui fut aussi la beauté (voir le portrait de Chaplin). Genstil je souhaite que le purgatif ( que je vous aurais écrit dès dimanche pour vous Konseiller, mais j'ai craint l'importunité, mes conseils vous semblent rarement gentils ) soit, pitié pour votre estomac énergiquement drastique et après lait et lit, rien que lait et lit jusqu'à cessation entière de la fièvre depuis deux jours. Alors quelques reconstituants seront tolérés. Je pense que vous avez lu l'incident Castellane. Élie (que l'on devrait écrire Hélie ) de Sagan. En pareille occasion le prophète s'envola. Sagan malheureusement pour lui n'a pas eu la même ressource. Mais je crois que pour lui Gould est surtout Gold.- J'ai lu avec indignation qu'on citait maintenant dans les soirées Moret. On pourra dire : " On a bégayé jusqu'à une heure du matin et on s' est séparé après un souper etc. "Moret vient de chanter une mélodie, admirateur désireux qu'il recommence dit : " Voulez-vous nous la dire une troisième fois? " Il est vrai qu'il ne bégaie pas en chantant. C'est assommant. Puncht, Bonanibuls, je vous hescrits pour vous dire quelques buninulseries. Mais je suis trop phastigué et bonsjours que si je vous voyais je ne vous donnerais pas effectivement pour ne pas prendre grippshe. Mais de loin, oui et oui.
BUNCHT
* proust signale une lettre au médecin de hahn. Gustava : Mme gustave de rothschild. La rochef : csse de la rochefoucauld
Janvier 1908
Mon Genstil 5mnaperdre.fr
Comment halsez-vous ? Ne sortez pas par ce terrible froid. Je vous envoie petites fleurs gelées ( j'espère qu'on vous a bien porté celles d'hier et ma petite lettre ) pour vous tenir compagnie sans vous parler pendant que vous traboulez. Je suis très fastiné, entouré de moschancetés et je ne crois pas que je me lèverai aujourd'hui non plus, à moins que Buncht ne veuille me voir. Mon rhume va bien et ce n'est pas cela qui m'empêche de me lever. Mais il est tard, on a cloué tout le temps et par paresse si Buncht ne me désire pas. Mais si vous voulez que je vienne un peu bonsjouer, cela ne me gêne en rien, ne me fera aucun mal, je suis bien portant.
Adieu Genstil, si vous voulez me voir dites et dites.
Votre.
GUINIVELS
14 janvier 1908
Mardi
Mon cher MMM... nn... Muninuls
Vous êtes vraiment bien faschant de ne pas faire donner petites nouvelles que je demande. Fouèvre ou plus ? Rhume descendu ou pas ? Mansgé ? Dormsi ? ( pas manger truffes moschant, très toxique pendant rhume ) Lesvé ? toujours pas sué ? Pourtant bien utile pour éliminations. Genstil j'ai eu de telles crises aujourd'hui, si fantastiques, que pas très facile vous escrire. Votre petite correspondance m'a bien amusé ( votre lettre n'est venue - hier - qu'après la même partie vous avez komspris ). Maintenant que nous avons compris pour Mr de Schwarzgebirge, " vous savez qui c'est , vous savez ce que c'est " ne nous apparaît plus comme " mondain " mais " muffle " indiscret et fat. " Triple essence de gourmand " est très homme du monde, très,R, et très R. de R. " Il est encore sous sa loi " parfait. Et le plus stupide est " Selon un usage fort ancien de Lamartine.
Genstil escrivez ou dictez nouvelles, dites quand sortirez mais le plus tard possible car il fait un froid atroce et si vous sortez avant d'être rétabli vous prendrez une pneumonie. Inutile je pense que les Conneaux doivent se désoler que vous soyez souffrant. Figarso a annoncé qu'on jouerait et jouerait.
Bonsjours
Marcel
Ne l'exprime pas parce que souffre, mais pense tout le temps avec désolation que vous êtes souffrant, c'est un grand chagrin pour moi et tout le temps je cause avec Bininuls et l'appelle Moschant.
Début 1908
Je vous envoie la lettre d'un autre grand malade huit jours avant la mort de sa mère 4 décembre 1853 *.
( sans signature )
* Lettres de Carlyle ( intime ) à sa mère.
Avril 1908
BONSJOUR, BINIBULS
Bonjour, mon vieilch ami Reynaldo, à cette heure-ci tu dois faire dodo, et moi j'en profite pour te donner bonsjour puisque quand tu es reboulé tu refuses toujours. Je suis sûr que tu as bien chansté, mais j'avais trop fièvrch de poussière et de foin, je me suis haboulé, mais je ne suis pas allé . Je vais te laisser dormsir, mon genstil, et je vais vite traboiler, car j'ai encore vingt petits dessins à faire cette nuit pour mon genstil, que Nicolas brûler et brûler si bien que tu ne sais pas que je suis devenu un peintre. Je serai connu plus tard appelé Reynaldone ou de l'Amastico, ou l'Ippico, ou Dormisoso. Et toutes mes oeuvres seront reconnues, parce qu'il y a dessus : à R. H.
Hasdieu et Bonsjour et bon matin, mon vieux Alonby.
Mir-di-nuls.
J'ai dit à Jossien, est-ce que vous croyez qu'on pourrait coucher avec la bonne de J. Bizet. Il m'a répondu " Vous m'embarrassez... C'est ma belle-soeur. "
" Infini bercement de loisir embaumé " est de Baudelaire " La chevelure ". Il n'y a pas de règle pour l'une et pour l'autre mais actuellement l'une s'applique à celle que vous avez dite au 1er ( l'élégance je crois ) et l'autre est comme si vous disiez la seconde. *
* Bizet l'un des 4 du groupe Condorcet amis de Proust fils du compositeur et propriétaire d'une chaine de taxis, l'un conduit par Jossien. intellego.fr
Juin 1908
Comment halsez-vous, Minusnichant ? Est-ce que fasché si je vous dis que j'ai connu Mlle de G. chez Mursat. Trop long et long, mais et mais. Vous devriez m'envoyer petites notches sur dîners et soirées Londres, du moins les plus impressionnantes. Car foudroierai ici les foules. Je comprends que les snobs pour qui existe le plaisir mondain, souhaitent d'ensevelir dans le secret les joies qui se suffisent à elle-même (!). Mais pour vous pour qui elles sont de pures conneries, il est nécessaire de leur donner leur amplitude sociale et cela selon les lois de la multiplication des vibrations ( presse etc ). Chez lez Murat la veuve déclare " Suzette, montre-moi la jeune fille dont parle Marcel ", elle la regarde et se détourne en disant : " Elle est très laide et elle a l'air sale. " Quant à la jeune veuve elle l'a trouvée bien, mais cela a été cent fois pire car elle la regardait tout le temps, faisant mille réflexions, riait très fort et à tout moment me disant : " venez par ici, regardez du côté de la porte etc etc. Le présentateur fut Fouquières envers qui ma reconnaissance grandit sans cette. Mais comme il était complètement saoul, il me disait tout en me présentant, tout haut, non seulement tout haut mais en hurlant : " Qu'est-ce que tu dis de ces petites joues-là ? Tu les pincerais volontiers, hein ? Et que dirais-tu d'un petit baiser ? Ah ! tu le voudrais bien canaille, tu dis que tu voudrais croquer ces petites pommes d'apis là ( je ne disais rien du tout ) tu as raison du reste tu es très bien aujourd'hui, tu as coupé un peu ta barbe, tu me plais etc etc. " L'expression " ne savoir où se fourrer " ne suffit pas à dépeindre l'état où j'étais, et où était la jeune fille, et où était son fiancé présent. Crise très forte hier, sans cela bouen.
Hasbouen
Wrininuls.
Ne dire aucun de mes anciens mots à la Chevigné,* car j'en ai farci une lettre pour elle. Je ne puis trouver sa fine réponse, sans quoi je vous l'eusse hensboyée.
J'ai été présenté à Mme Barrachin que je trouve ravissante. Et je n'ai pas été présenté à la Dsse de Morny** que je trouve ravissante aussi.
* L'un des modèles de la duchesse de Guermantes, née Laure de Sade devenue ctsse de Chevigné
** Mondaine proche de Colette.
Juillet 1908
Mon cher Montchniduls
J'au été tellement fasché par votre lettre chargée à balles que je ne vous escrirai pas si ce n'était vieille habitude d'ordre et d'accuser réception d'arsgent et arsgent. Et vous dirai de vive voix que et que. Sachez que puisque vous êtes ainsi avec moi je suis décidé dorénavant à donner quelques fêtes où je vous paierai plus cher que la Potter Palmer pour que vous ne puissiez pas refuser, et m'adresserai à vous par l'intermédiaire de la maison Dandelot.
Sachez qu'hier soir, après maintes lettres échangée, sur un ton pontifical mais pressant, le fatal Comte est venu me lire puis me donnez le livre sur Yturri où nous " trinquions " tous et où il y a de belles lettres de Buncht, du " Hahn qui ne m'aime pas. " J'aurais voulu que vous l'entendissiez sur le coup de deux heures du matin, sans pitié des Gagey, s'écrier en frappant les talons ; " Et maintenant, Scipion et Lelius, Oreste et Pylade, Hora et Posan St Mars et de Thou Edmond et Jules de Goncourt, Flaubert et Bouillet, Aristotèle et Pythias, accueillez-moi, j'en suis digne, dans votre groupe suréminent. " Mais comment me confier à un homme qui me fait l'injure de m'envoyer 750 francs en billets exotiques, dont j'ignore l'usage et qui ne sont même pas assez minces pour allumer poudre Legras.
Hasdieu genstil.
Rensvoyez-moi letterch.
BUNCHT
Dans le livre de Montesquiou une lettre de Pce de Radolin* l'assurant de sa sympathie pour la perte cruelle etc. Il eut mieux fait d'en garder un peu pour Eulenbourg.
* Von Radolin ambassadeur d'Allemagne à Paris. Alors que Eulenbourg perdit son poste d'ambassadeur d'Allemagne à Vienne. Arrêté à la suite d'un scandale homosexuel.
Juillet 1908
Grand Hôtel Cabourg
Mon petit Bunibuls
Je sens que je suis odieux en vous demandant ceci. Mais enfin voilà. Nicolas doit faire ses 13 jours le 1er août.
Mme Thomson a demandé un sursis pour lui au Gal Dalstein qui probablement s'est contenté de dire à son colonel de voir s'il était malade car au lieu de lui envoyer un sursis, on le convoque pour être examiné à Paris dans 2 jours. Il est assez souffrant pour être ajourné mais je crois que les médecins militaires le prendront, d'où désarroi pour moi obligé de revenir si je n'ai pas de valet de chambre ici. Et dans l'état que Bize lui a reconnu, cela lui fera mal. Je n'ose vous demander de demander ce sursis à Picquart* car je sais que vous lui avez déjà demandé quelque chose, et aurez encore à lui demander ( quoique paraît-il il va quitter le ministère ). C'est ainsi que je n'ai jamais osé vous demander de lui parler de ma réforme. Si cependant vous lui parliez de Nicolas, je crois qu'il faudrait lui peindre mon état et lui demander s'il ne peut pas me réformer ( ou si Fallières ne peut pas me réformer je le ferai faire dans ce cas par les Duplay ) sans visite médicale. En tous cela ne serait pas pour maintenant . Croyez-vous que pour le sursis de Nicolas vous ayez quelqu'un d'autre. Il vaudrait mieux pas Mme Lemaire, car je compte lui demander en Octobre ( tombeau ) un sursis pour moi, sans cela il faudra que je fasse 13 jours en Octobre et cela sera plus dangereux pour moi que pour Nicolas. Et d'autre part ( d'autre part se rapporte à : pas à Mme Lemaire, il faudrait quelqu'un du Ministère. Sans cela cela fera la même chose que pour Thomson et rien ). Il faudrait un Targe** ( mais surtout ne sachant pas qu'il s'agit de mon valet de chambre pour quand on lui demandera mon sursis à moi ) disant : " c'est entendu, que M.Cottin ne s'occupe de rien, qu'il nous envoie sa convocation, c'est rayé ! " Répondez-moi par une petite letterch ce que vous pouvez sans vous faire blanchir chesveux pour cela. - Je ne sais si je vous ai dit que je ne veux plus arsgent ou je me fasche. J'ai dit à Nicolas que c'était de l'argent que vous aviez gagné dans une affaire où je vous avais intéressé et que par scrupule insensé vous me rendiez. Et chaque fois que quelque chose est trop cher il dit : " Il faudrait dire à M. Hahn d'en envoyer encore. " - Si vous venez sur cette côte feriez bien mieux d'habiter dans l'admirable hôtel de Cabourg, où chaque chambre a une salle de bains etc., que chez Reszké.
H.
Vous pourriez en tous cas attendre pour rien faire pour Nicolas le résultat de la visite médicale. Vous écrirai mais pensez-y d'ici là car je serai dans l'incertitude sans cela jusqu'à la dernière seconde. Dites-vous bien que je crois que vous ne pourrez pas faire cela et donc que je n'aurai pas de déception si vous ne faites rien. Et je vous aurai tout de même beaucoup de gratitude car je sais que rien que la lettre vous aura été désagréable.
*et ** Targe rattaché au Ministère de la Guerre où Picquart ( affaire Dreyfus réhabilité ) fut nommé ministre par Clémenceau
6 août 1908
Cabourg
Monsieur le petit Binubuls ou même Nur-nols,
Vos petites letterch sont excessivement mopchant, courtes, et, hélas, distantes.
Mais moi qui ne peux écrire, à me persuader que j'ai été frappé d'une paralysie de la main et du cerveau, je n'ai rien à reproscher. Et merci de vos petits bonsjours que je m'applique consciencieusement sur mains.
Est-ce que vous savez chez qui loge la Princesse Winnie* que le Figaro signale à Deauville. Clothon l'aurait-elle fait inviter chez la Baronne de Vaux.
Pour Hopillard ce n'est pas pressé, d'ici quelques moi. Il s'agit d'avoir bon marché chez eux les mêmes perroquets ( deux paires ) que chez place Beauveau.
Je ne peux pas vous escrire, parce que trop moschant, pas table, pas chambre, pas vent, très fasché.
J'aimerais renouer avec Lucy Gérart qui est ici mais elle est avec un Bardac que je n'ose saluer, ne l'ayant vu qu'une fois dans l'hôtel que Mélisande** abandonna depuis. Elle n'était encore que belle à ce moment-là bien qu'elle dit :
Je ne suis ni demoiselle, ni belle***
Je pense que c'est Bu-ni-nuls qui m'avait fait hinsviter, comme partout où j'ai été de genstil.
Je crois que votre petite Maman va bien d'après ce que vous me dites et cela me fait beaucoup plezir
Je voudrais être renseigné sur la situation " matérielle actuelle " et " future " de Nordlinka ; et de ses projets présents. Est-ce que vous pouvez me dire, si m'hescrivez.
Je suis passé chez Rezka où un valet plein de bonhomie stylé aux façons du logis m'a dit : " Madame est très désolée de ne pouvoir recevoir Monsieur. C'est un regret vrai pour Madame. Madame est réellement très, très désolée. " De mon auto qui s'enfuyait j'entendais encore les superlatifs Rambouillet de Frontin. Mais voici que bientôt j'entendis une autre voix. Car quelques instants après je cherchais dans Deauville, si peu véridique que cela paraisse la villa Suzaleine, c'est-à-dire celle de Georges Lévy. Pourquoi je la cherchais, enfin ce serait trop long. Nous demandions à tout le monde personne ne savait. Je vois que mon mécanicien demande à une femme du peuple qui dit " la villa Suzaleine ? je ne sais pas. Attendez on va tâcher de savoir. " Elle appelle un vieux monsieur qui passait - qui s'arrête revient sur ses pas, avec un air fâché, ahuri et douloureux et je reconnais avec horreur Gustave de Rothschild. Seulement la femme du peuple ne sachant pas qui c'était continuait à lui demander où était la villa Suzaleine, lui se penchait, tendait l'oreille, ne comprenait rien, et après quelques hésitations met la main à sa poche et lui tend quelques sous. Elle refuse, alors explications, de très mauvaise humeur de la part de Gustaude, il s'approche de l'auto, je me cache, crie au mécanicien de partir au plus vite, peu soucieux d'éclaircir l'imbroglio, et en détalant nous manquons de renverser Robert**** et sa femme qui rentrant à pied et ayant sans doute aperçu le burgrave dans un rassemblement s'empressaient avec curiosité.
Hasdieu mon bunibuls, asdieu mon birnibuls, asdieu fernuls, asdieu Mopchant, asdieu petit escrivain, je fais chercher Femina**** , Lafitte est sur nos rives ainsi que Nozière que sa femme a su reprendre. Hélas.
Bonsjours
Birnibuls
Buninuls
Poschant
Puncht
* surnom de la princesse de Polignac née Winnaretta, Clothon - Clotilde de Fournès Legrand
** Lucy Gérard actrice, Mélisande rôle tenu par Maggie Teyte, opéra de Debussy
*** Faust Gounod
**** Revue musicale Femina créée par Lafitte, où Hahn écrit des critiques musicales. Nozière de son vrai nom Weyl.
lequichotte.wordpress.com Octobre 1908
Versailles
Mon petit Funinels
J'ai eu le coeur serré quand j'ai lu dans les journaux les nouvelles inquiétantes sur Sarah, et le coeur vraiment " desséré " quand j'ai appris que c'était une fausse nouvelle, qu'elle allait très bien et avait télégraphié à son fils. J'avais tout de suite entrevu la possibilité d'un tellement grand chagrin pour mon Buncht, et de sa grande amitié ôtée à son avenir, que j'étais brisé. Et en apprenant que tout cela était faux, je suis bien ému et je remercie bien le bon Dieu de vous garder cette amie admirable qui vous aime et vous comprend et qui sait plaire à votre coeur mélancolique et difficile. - Qu'elle vive jusqu'à l'extrême vieillesse et continue à détacher de sa gloire et de son arrière-saison " le rayon jaune et doux " que vous aimez goûter. Hadieu mon Buncht. - Je suis rentré si malade que je ne sais quand je pourrai vous voir et ne crois pas me lesver, mais avec la douceur de ce chagrin épargné au coeur qui m'est le plus cher et de votre bonheur ( j'appelle ainsi le faisceau de vos tristesses supportables ) respecté. Pour la joie de la mauvaise nouvelle démentie, double ration de bonsjours.
BIRNIBOULS
Hirnuls,
Voici letterch. Votre réponse à Marcano* n'est pas seulement sublime c'est un mot qui a l'air d'avoir été fait par un homme de génie pour vous donner à vous, à vous, tenant compte de vos préférences, de vos manies etc. de sensations du sublime. Si on vous l'avait raconté de quelqu'un d'autre vous auriez dit que c'était la perfection, incomparable etc. Et je le dis aussi. J'ai frémi d'indignation en pensant que la cantinière qui a gagné le million, ou plutôt les millions (c'est ainsi que je surnomme définitivement Gustava, vous savez pour qu'on ne comprenne pas qu'il y a une cantinière qui a gagné le million de la pochette ) dénigre et rabaisse, et dégrade Mme A. de la Rochef** qui est la distinction même et qui fut aussi la beauté (voir le portrait de Chaplin). Genstil je souhaite que le purgatif ( que je vous aurais écrit dès dimanche pour vous Konseiller, mais j'ai craint l'importunité, mes conseils vous semblent rarement gentils ) soit, pitié pour votre estomac énergiquement drastique et après lait et lit, rien que lait et lit jusqu'à cessation entière de la fièvre depuis deux jours. Alors quelques reconstituants seront tolérés. Je pense que vous avez lu l'incident Castellane. Élie (que l'on devrait écrire Hélie ) de Sagan. En pareille occasion le prophète s'envola. Sagan malheureusement pour lui n'a pas eu la même ressource. Mais je crois que pour lui Gould est surtout Gold.- J'ai lu avec indignation qu'on citait maintenant dans les soirées Moret. On pourra dire : " On a bégayé jusqu'à une heure du matin et on s' est séparé après un souper etc. "Moret vient de chanter une mélodie, admirateur désireux qu'il recommence dit : " Voulez-vous nous la dire une troisième fois? " Il est vrai qu'il ne bégaie pas en chantant. C'est assommant. Puncht, Bonanibuls, je vous hescrits pour vous dire quelques buninulseries. Mais je suis trop phastigué et bonsjours que si je vous voyais je ne vous donnerais pas effectivement pour ne pas prendre grippshe. Mais de loin, oui et oui.
BUNCHT
* proust signale une lettre au médecin de hahn. Gustava : Mme gustave de rothschild. La rochef : csse de la rochefoucauld
Janvier 1908
Mon Genstil 5mnaperdre.fr
Comment halsez-vous ? Ne sortez pas par ce terrible froid. Je vous envoie petites fleurs gelées ( j'espère qu'on vous a bien porté celles d'hier et ma petite lettre ) pour vous tenir compagnie sans vous parler pendant que vous traboulez. Je suis très fastiné, entouré de moschancetés et je ne crois pas que je me lèverai aujourd'hui non plus, à moins que Buncht ne veuille me voir. Mon rhume va bien et ce n'est pas cela qui m'empêche de me lever. Mais il est tard, on a cloué tout le temps et par paresse si Buncht ne me désire pas. Mais si vous voulez que je vienne un peu bonsjouer, cela ne me gêne en rien, ne me fera aucun mal, je suis bien portant.
Adieu Genstil, si vous voulez me voir dites et dites.
Votre.
GUINIVELS
14 janvier 1908
Mardi
Mon cher MMM... nn... Muninuls
Vous êtes vraiment bien faschant de ne pas faire donner petites nouvelles que je demande. Fouèvre ou plus ? Rhume descendu ou pas ? Mansgé ? Dormsi ? ( pas manger truffes moschant, très toxique pendant rhume ) Lesvé ? toujours pas sué ? Pourtant bien utile pour éliminations. Genstil j'ai eu de telles crises aujourd'hui, si fantastiques, que pas très facile vous escrire. Votre petite correspondance m'a bien amusé ( votre lettre n'est venue - hier - qu'après la même partie vous avez komspris ). Maintenant que nous avons compris pour Mr de Schwarzgebirge, " vous savez qui c'est , vous savez ce que c'est " ne nous apparaît plus comme " mondain " mais " muffle " indiscret et fat. " Triple essence de gourmand " est très homme du monde, très,R, et très R. de R. " Il est encore sous sa loi " parfait. Et le plus stupide est " Selon un usage fort ancien de Lamartine.
Genstil escrivez ou dictez nouvelles, dites quand sortirez mais le plus tard possible car il fait un froid atroce et si vous sortez avant d'être rétabli vous prendrez une pneumonie. Inutile je pense que les Conneaux doivent se désoler que vous soyez souffrant. Figarso a annoncé qu'on jouerait et jouerait.
Bonsjours
Marcel
Ne l'exprime pas parce que souffre, mais pense tout le temps avec désolation que vous êtes souffrant, c'est un grand chagrin pour moi et tout le temps je cause avec Bininuls et l'appelle Moschant.
Début 1908
Je vous envoie la lettre d'un autre grand malade huit jours avant la mort de sa mère 4 décembre 1853 *.
( sans signature )
* Lettres de Carlyle ( intime ) à sa mère.
Avril 1908
BONSJOUR, BINIBULS
Bonjour, mon vieilch ami Reynaldo, à cette heure-ci tu dois faire dodo, et moi j'en profite pour te donner bonsjour puisque quand tu es reboulé tu refuses toujours. Je suis sûr que tu as bien chansté, mais j'avais trop fièvrch de poussière et de foin, je me suis haboulé, mais je ne suis pas allé . Je vais te laisser dormsir, mon genstil, et je vais vite traboiler, car j'ai encore vingt petits dessins à faire cette nuit pour mon genstil, que Nicolas brûler et brûler si bien que tu ne sais pas que je suis devenu un peintre. Je serai connu plus tard appelé Reynaldone ou de l'Amastico, ou l'Ippico, ou Dormisoso. Et toutes mes oeuvres seront reconnues, parce qu'il y a dessus : à R. H.
Hasdieu et Bonsjour et bon matin, mon vieux Alonby.
Mir-di-nuls.
J'ai dit à Jossien, est-ce que vous croyez qu'on pourrait coucher avec la bonne de J. Bizet. Il m'a répondu " Vous m'embarrassez... C'est ma belle-soeur. "
" Infini bercement de loisir embaumé " est de Baudelaire " La chevelure ". Il n'y a pas de règle pour l'une et pour l'autre mais actuellement l'une s'applique à celle que vous avez dite au 1er ( l'élégance je crois ) et l'autre est comme si vous disiez la seconde. *
* Bizet l'un des 4 du groupe Condorcet amis de Proust fils du compositeur et propriétaire d'une chaine de taxis, l'un conduit par Jossien. intellego.fr
Juin 1908
Comment halsez-vous, Minusnichant ? Est-ce que fasché si je vous dis que j'ai connu Mlle de G. chez Mursat. Trop long et long, mais et mais. Vous devriez m'envoyer petites notches sur dîners et soirées Londres, du moins les plus impressionnantes. Car foudroierai ici les foules. Je comprends que les snobs pour qui existe le plaisir mondain, souhaitent d'ensevelir dans le secret les joies qui se suffisent à elle-même (!). Mais pour vous pour qui elles sont de pures conneries, il est nécessaire de leur donner leur amplitude sociale et cela selon les lois de la multiplication des vibrations ( presse etc ). Chez lez Murat la veuve déclare " Suzette, montre-moi la jeune fille dont parle Marcel ", elle la regarde et se détourne en disant : " Elle est très laide et elle a l'air sale. " Quant à la jeune veuve elle l'a trouvée bien, mais cela a été cent fois pire car elle la regardait tout le temps, faisant mille réflexions, riait très fort et à tout moment me disant : " venez par ici, regardez du côté de la porte etc etc. Le présentateur fut Fouquières envers qui ma reconnaissance grandit sans cette. Mais comme il était complètement saoul, il me disait tout en me présentant, tout haut, non seulement tout haut mais en hurlant : " Qu'est-ce que tu dis de ces petites joues-là ? Tu les pincerais volontiers, hein ? Et que dirais-tu d'un petit baiser ? Ah ! tu le voudrais bien canaille, tu dis que tu voudrais croquer ces petites pommes d'apis là ( je ne disais rien du tout ) tu as raison du reste tu es très bien aujourd'hui, tu as coupé un peu ta barbe, tu me plais etc etc. " L'expression " ne savoir où se fourrer " ne suffit pas à dépeindre l'état où j'étais, et où était la jeune fille, et où était son fiancé présent. Crise très forte hier, sans cela bouen.
Hasbouen
Wrininuls.
Ne dire aucun de mes anciens mots à la Chevigné,* car j'en ai farci une lettre pour elle. Je ne puis trouver sa fine réponse, sans quoi je vous l'eusse hensboyée.
J'ai été présenté à Mme Barrachin que je trouve ravissante. Et je n'ai pas été présenté à la Dsse de Morny** que je trouve ravissante aussi.
* L'un des modèles de la duchesse de Guermantes, née Laure de Sade devenue ctsse de Chevigné
** Mondaine proche de Colette.
Juillet 1908
Mon cher Montchniduls
J'au été tellement fasché par votre lettre chargée à balles que je ne vous escrirai pas si ce n'était vieille habitude d'ordre et d'accuser réception d'arsgent et arsgent. Et vous dirai de vive voix que et que. Sachez que puisque vous êtes ainsi avec moi je suis décidé dorénavant à donner quelques fêtes où je vous paierai plus cher que la Potter Palmer pour que vous ne puissiez pas refuser, et m'adresserai à vous par l'intermédiaire de la maison Dandelot.
Sachez qu'hier soir, après maintes lettres échangée, sur un ton pontifical mais pressant, le fatal Comte est venu me lire puis me donnez le livre sur Yturri où nous " trinquions " tous et où il y a de belles lettres de Buncht, du " Hahn qui ne m'aime pas. " J'aurais voulu que vous l'entendissiez sur le coup de deux heures du matin, sans pitié des Gagey, s'écrier en frappant les talons ; " Et maintenant, Scipion et Lelius, Oreste et Pylade, Hora et Posan St Mars et de Thou Edmond et Jules de Goncourt, Flaubert et Bouillet, Aristotèle et Pythias, accueillez-moi, j'en suis digne, dans votre groupe suréminent. " Mais comment me confier à un homme qui me fait l'injure de m'envoyer 750 francs en billets exotiques, dont j'ignore l'usage et qui ne sont même pas assez minces pour allumer poudre Legras.
Hasdieu genstil.
Rensvoyez-moi letterch.
BUNCHT
Dans le livre de Montesquiou une lettre de Pce de Radolin* l'assurant de sa sympathie pour la perte cruelle etc. Il eut mieux fait d'en garder un peu pour Eulenbourg.
* Von Radolin ambassadeur d'Allemagne à Paris. Alors que Eulenbourg perdit son poste d'ambassadeur d'Allemagne à Vienne. Arrêté à la suite d'un scandale homosexuel.
Juillet 1908
Grand Hôtel Cabourg
Mon petit Bunibuls
Je sens que je suis odieux en vous demandant ceci. Mais enfin voilà. Nicolas doit faire ses 13 jours le 1er août.
Mme Thomson a demandé un sursis pour lui au Gal Dalstein qui probablement s'est contenté de dire à son colonel de voir s'il était malade car au lieu de lui envoyer un sursis, on le convoque pour être examiné à Paris dans 2 jours. Il est assez souffrant pour être ajourné mais je crois que les médecins militaires le prendront, d'où désarroi pour moi obligé de revenir si je n'ai pas de valet de chambre ici. Et dans l'état que Bize lui a reconnu, cela lui fera mal. Je n'ose vous demander de demander ce sursis à Picquart* car je sais que vous lui avez déjà demandé quelque chose, et aurez encore à lui demander ( quoique paraît-il il va quitter le ministère ). C'est ainsi que je n'ai jamais osé vous demander de lui parler de ma réforme. Si cependant vous lui parliez de Nicolas, je crois qu'il faudrait lui peindre mon état et lui demander s'il ne peut pas me réformer ( ou si Fallières ne peut pas me réformer je le ferai faire dans ce cas par les Duplay ) sans visite médicale. En tous cela ne serait pas pour maintenant . Croyez-vous que pour le sursis de Nicolas vous ayez quelqu'un d'autre. Il vaudrait mieux pas Mme Lemaire, car je compte lui demander en Octobre ( tombeau ) un sursis pour moi, sans cela il faudra que je fasse 13 jours en Octobre et cela sera plus dangereux pour moi que pour Nicolas. Et d'autre part ( d'autre part se rapporte à : pas à Mme Lemaire, il faudrait quelqu'un du Ministère. Sans cela cela fera la même chose que pour Thomson et rien ). Il faudrait un Targe** ( mais surtout ne sachant pas qu'il s'agit de mon valet de chambre pour quand on lui demandera mon sursis à moi ) disant : " c'est entendu, que M.Cottin ne s'occupe de rien, qu'il nous envoie sa convocation, c'est rayé ! " Répondez-moi par une petite letterch ce que vous pouvez sans vous faire blanchir chesveux pour cela. - Je ne sais si je vous ai dit que je ne veux plus arsgent ou je me fasche. J'ai dit à Nicolas que c'était de l'argent que vous aviez gagné dans une affaire où je vous avais intéressé et que par scrupule insensé vous me rendiez. Et chaque fois que quelque chose est trop cher il dit : " Il faudrait dire à M. Hahn d'en envoyer encore. " - Si vous venez sur cette côte feriez bien mieux d'habiter dans l'admirable hôtel de Cabourg, où chaque chambre a une salle de bains etc., que chez Reszké.
H.
Vous pourriez en tous cas attendre pour rien faire pour Nicolas le résultat de la visite médicale. Vous écrirai mais pensez-y d'ici là car je serai dans l'incertitude sans cela jusqu'à la dernière seconde. Dites-vous bien que je crois que vous ne pourrez pas faire cela et donc que je n'aurai pas de déception si vous ne faites rien. Et je vous aurai tout de même beaucoup de gratitude car je sais que rien que la lettre vous aura été désagréable.
*et ** Targe rattaché au Ministère de la Guerre où Picquart ( affaire Dreyfus réhabilité ) fut nommé ministre par Clémenceau
6 août 1908
Cabourg
Monsieur le petit Binubuls ou même Nur-nols,
Vos petites letterch sont excessivement mopchant, courtes, et, hélas, distantes.
Mais moi qui ne peux écrire, à me persuader que j'ai été frappé d'une paralysie de la main et du cerveau, je n'ai rien à reproscher. Et merci de vos petits bonsjours que je m'applique consciencieusement sur mains.
Est-ce que vous savez chez qui loge la Princesse Winnie* que le Figaro signale à Deauville. Clothon l'aurait-elle fait inviter chez la Baronne de Vaux.
Pour Hopillard ce n'est pas pressé, d'ici quelques moi. Il s'agit d'avoir bon marché chez eux les mêmes perroquets ( deux paires ) que chez place Beauveau.
Je ne peux pas vous escrire, parce que trop moschant, pas table, pas chambre, pas vent, très fasché.
J'aimerais renouer avec Lucy Gérart qui est ici mais elle est avec un Bardac que je n'ose saluer, ne l'ayant vu qu'une fois dans l'hôtel que Mélisande** abandonna depuis. Elle n'était encore que belle à ce moment-là bien qu'elle dit :
Je ne suis ni demoiselle, ni belle***
Je pense que c'est Bu-ni-nuls qui m'avait fait hinsviter, comme partout où j'ai été de genstil.
Je crois que votre petite Maman va bien d'après ce que vous me dites et cela me fait beaucoup plezir
Je voudrais être renseigné sur la situation " matérielle actuelle " et " future " de Nordlinka ; et de ses projets présents. Est-ce que vous pouvez me dire, si m'hescrivez.
Je suis passé chez Rezka où un valet plein de bonhomie stylé aux façons du logis m'a dit : " Madame est très désolée de ne pouvoir recevoir Monsieur. C'est un regret vrai pour Madame. Madame est réellement très, très désolée. " De mon auto qui s'enfuyait j'entendais encore les superlatifs Rambouillet de Frontin. Mais voici que bientôt j'entendis une autre voix. Car quelques instants après je cherchais dans Deauville, si peu véridique que cela paraisse la villa Suzaleine, c'est-à-dire celle de Georges Lévy. Pourquoi je la cherchais, enfin ce serait trop long. Nous demandions à tout le monde personne ne savait. Je vois que mon mécanicien demande à une femme du peuple qui dit " la villa Suzaleine ? je ne sais pas. Attendez on va tâcher de savoir. " Elle appelle un vieux monsieur qui passait - qui s'arrête revient sur ses pas, avec un air fâché, ahuri et douloureux et je reconnais avec horreur Gustave de Rothschild. Seulement la femme du peuple ne sachant pas qui c'était continuait à lui demander où était la villa Suzaleine, lui se penchait, tendait l'oreille, ne comprenait rien, et après quelques hésitations met la main à sa poche et lui tend quelques sous. Elle refuse, alors explications, de très mauvaise humeur de la part de Gustaude, il s'approche de l'auto, je me cache, crie au mécanicien de partir au plus vite, peu soucieux d'éclaircir l'imbroglio, et en détalant nous manquons de renverser Robert**** et sa femme qui rentrant à pied et ayant sans doute aperçu le burgrave dans un rassemblement s'empressaient avec curiosité.
Hasdieu mon bunibuls, asdieu mon birnibuls, asdieu fernuls, asdieu Mopchant, asdieu petit escrivain, je fais chercher Femina**** , Lafitte est sur nos rives ainsi que Nozière que sa femme a su reprendre. Hélas.
Bonsjours
Birnibuls
Buninuls
Poschant
Puncht
* surnom de la princesse de Polignac née Winnaretta, Clothon - Clotilde de Fournès Legrand
** Lucy Gérard actrice, Mélisande rôle tenu par Maggie Teyte, opéra de Debussy
*** Faust Gounod
**** Revue musicale Femina créée par Lafitte, où Hahn écrit des critiques musicales. Nozière de son vrai nom Weyl.
lequichotte.wordpress.com Octobre 1908
Versailles
Mon petit Funinels
J'ai eu le coeur serré quand j'ai lu dans les journaux les nouvelles inquiétantes sur Sarah, et le coeur vraiment " desséré " quand j'ai appris que c'était une fausse nouvelle, qu'elle allait très bien et avait télégraphié à son fils. J'avais tout de suite entrevu la possibilité d'un tellement grand chagrin pour mon Buncht, et de sa grande amitié ôtée à son avenir, que j'étais brisé. Et en apprenant que tout cela était faux, je suis bien ému et je remercie bien le bon Dieu de vous garder cette amie admirable qui vous aime et vous comprend et qui sait plaire à votre coeur mélancolique et difficile. - Qu'elle vive jusqu'à l'extrême vieillesse et continue à détacher de sa gloire et de son arrière-saison " le rayon jaune et doux " que vous aimez goûter. Hadieu mon Buncht. - Je suis rentré si malade que je ne sais quand je pourrai vous voir et ne crois pas me lesver, mais avec la douceur de ce chagrin épargné au coeur qui m'est le plus cher et de votre bonheur ( j'appelle ainsi le faisceau de vos tristesses supportables ) respecté. Pour la joie de la mauvaise nouvelle démentie, double ration de bonsjours.
BIRNIBOULS