lundi 9 septembre 2019

Anecdotes et réflexions d'hier pour aujourd'hui 100 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )


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                                                                                                              16 août 1663
                                                                                               Jour du Seigneur    
            Lever et à l'office avec ma femme. Comme elle m'avait paru désireuse de se rendre à l'office je soupçonnai qu'elle allait retrouver Pembleton, mais il n'était pas là. Je jugeai donc ma jalousie sans fondement et notai les principaux points du sermon avec sérénité. A la maison pour dîner, fort agréablement, si ce n'est que ma femme ne put se retenir de se fâcher contre Miss Ashwell. Après le dîner derechef à l'office. Là, en parcourant l'assistance du regard je vis Pembleton debout dans l'allée non loin de nous, car il était arrivé trop tard pour trouver à s'asseoir.
            Seigneur, quelle suée cela m'a donnée ! Je ne crois pas que ma femme l'ait vu, ce qui me consola un peu. Cependant j'enrage de voir que je suis d'un tempérament si jaloux, et que je n'y peux rien. Mais, quoiqu'il fasse, je ne vois pas, puisque je vais réduire mon train de vie, quel mal il peut me faire, car ma femme n'aura plus désormais l'occasion de prendre des leçons avec lui.
            Celui qui prêchait était un jeune fat plein d'assurance. A la maison, et je passai un moment avec sir John Mennes chez Mrs Turner, à écouter son perroquet parler, rire et pleurer, ce qu'il fait de façon admirable. Emmenai ensuite ma femme voir sir William Penn, puis chez mon oncle Wight où nous surprîmes la famille en train de souper, et nous joignîmes à eux. Mon oncle me semble bien plus aimable que par le passé avec moi et, me dit mon père, avec lui aussi, ce qui me réjouit.
            Retour à la maison par une nuit extraordinairement noire mais, par bonheur, un veilleur passa et nous lui donnâmes de l'argent pour qu'il nous éclairât jusqu'à la maison. A peine avions-nous passé la porte qu'une grosse averse tomba qui nous aurait trempé jusqu'aux os.
            Puis prières et, au lit.


                                                                                                            17 août     

            Lever, puis ma femme et moi commençons à parler de Miss Ashwell et, bien contre mon gré, je suis obligé d'exprimer à Miss Ashwell le désir qu'elle nous quitte. Cependant, dans mon for intérieur je suis content car cela me soulagera d'une dépense. Elle doit donc repartir chez son père aujourd'hui.
            Je les laissai, elle et ma femme, se quereller et me rendis en voiture avec sir John Mennes et sir William Batten à St James où, comme d'habitude, me mis au service du Duc. Puis à Whitehall où rencontrai Mr Moore. Il me parle avec grande tristesse de milord qui a été débauché, appréhende-t-il, par cette femme de Chelsea, ce qui me tourmente. Je suis résolu à lui en parler si je peux trouver le moment favorable.                                                                                      aftouch-cuisine.com
            Puis à la maison où dînai seul avec ma femme. Arrive ensuite notre ancienne servante, Susan. Elle dit qu'elle cherchait un fichu oublié avant son départ. Au vu des nombreux détails, car il était clair pour moi que non seulement c'est Hannah notre cuisinière actuelle qui l'a, mais qu'elle le portait au cou à l'arrivée de Susan et qu'elle l'a prestement ôté quand l'autre est entrée. Je lui lançai une accusation qui porta si juste, car j'avais dans l'idée de la faire quitter la maison, qu'elle prit la mouche et nous dit qu'elle partirait ce soir même, si je voulais bien lui payer ses gages. Ce dont ma femme et moi étions contents, et j'allai lui chercher ses gages. Et quoique que je craigne qu'elle emporte des choses avec ses habits, même si ma femme a fouillé ses affaires, nous sommes contents de la voir s'en aller ainsi. Elle partit donc un quart d'heure plus tard, me laissant fort ébahi de ne plus avoir de servante à part Miss Ashwell que nous n'avons pas l'intention de garder, ni de petit valet, et comme ma femme et moi demeurâmes une heure, jusqu'à l'arrivée de mon frère, seuls à la maison, je devins fort mélancolique.
            Et donc, mon frère revenu, je sortis voir Mrs Holden à qui j'avais parlé il y a quelque temps d'une fille que je pourrais engager à la place du petit valet. Je fis de même avec Mrs Standing et aussi avec mon frère Tom........ Comme je me tenais avec lui à l'entrée de la venelle, Miss Ashwell passa. Je quittai Tom et l'accompagnai presque jusqu'à la maison, parlant de son départ. Il m'apparaît qu'elle veut bien s'en aller, et je l'assurai que ( quoique dans mon dos ma femme lui eût dit que c'était davantage mon souhait que le sien de la voir partir, ce qui était choquant ), voyant qu'elle et ma femme ne pouvaient s'entendre, je préférais, eût-elle été ma soeur, qu'elle s'en allât, que ce serait mieux pour nous et pour elle aussi. Ce dont elle convint volontiers. Elle ne veut rien me dire, si ce n'est qu'elle croit que ma femme voudrait avoir chez elle une servante moins susceptible qu'elle, à son avis, de me donner des informations. Je dois cependant oeuvrer pour qu'il n'en soit pas ainsi.
            Je la quittai près de la maison et nous convînmes de ne pas mentionner que je l'avais accompagnée, puis un peu plus tard, je rentrai à la maison, après elle.
            Je trouve la maisonnée triste et désemparée, ce qui me chagrine. Cependant souper, prières et au lit. Et alors que nous nous couchions, ma femme commença de lui parler, et lui demanda tout de go si elle avait ou non trouvé une place, et l'autre lui répondit qu'elle pouvait aller, si nous étions d'accord, chez quelqu'un de notre bureau. Nous acceptâmes. Là-dessus elle dit que non, elle voulait aller là où elle pourrait enseigner à des enfants, pour ainsi continuer à faire usage des choses qu'elle avait apprises, ce qu'elle ne fait pas ici, ni ne ferait chez ces gens, servant seulement de camériste.
            Je vois que cette fille est futée, mais tout à fait prête à cette sorte de place, et ferait une dame de compagnie accomplie au service de n'importe quelle dame du pays.
            Nous endormîmes ensuite, l'esprit apaisé. La nuit était froide.
            Mais jusqu'à ce que ma maison soit remise en ordre, je ne vois pas comment je peux m'intéresser à mon travail à mon bureau, ce qui m'afflige profondément. J'espère que tout sera réglé dans peu de temps, je l'espère pour le mieux.
            Aujourd'hui, chez Mrs Holden, j'ai vu que mon nouveau chapeau de castor bas de forme, comme c'est la mode, est prêt. On me l'apportera demain.


                                                                                                          18 août

            Lever et au bureau, réunion toute la matinée. A midi à la maison où mon père vint dîner. Susan était venue aider ma femme. Après dîner causer avec mon père des affaires à la campagne.
En bref, il m'apparaît qu'à son avis, il pourra peu à peu faire vivre la famille avec 50 livres par an, ce qui me réjouit. Après qu'il eut pris congé de ma femme et moi, sans jamais parler des différends qu'ils ont eus à la campagne. Je sortis et allai dans plusieurs endroits pour affaires, puis rentrai et, après souper, au lit.


                                                                                                                19 août
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Ma polonaise de foies de lapin            Levé de bonne heure, ma femme s'affaire dans la maison. Susan recommença à faire des siennes parce qu'elle avait bu, ce qui nous rappela ses anciens défauts, sa déraison et ses égarements que nous avions oubliés, de sorte que sa présence commença de fort m'inquiéter. Ce matin mes menuisiers sont venus parqueter de neuf mes planchers et ils ont commencé par la salle à manger.
            Je sortis et allai de nouveau voir ma viole qui est fort belle. Puis chez Mr Hollier qui me donna des pilules et une ordonnance de sa main me prescrivant de boire du vin avec ma bière. Sans cette ordonnance j'étais obligé, par mes résolutions personnelles, et je les ai strictement observées, de n'en point boire du tout pendant longtemps. Comme je bois de la petite bière sans manger je suis si fort incommodé par des vents que je ne sais que faire ou presque.
            Ensuite à Whitehall, rencontrai Mr Moore. Nous commençâmes à parler de la folie de milord à Chelsea, retournant par le fleuve à Londres et au grand café près de la Bourse, où nous passâmes un bon moment. J'apprends que milord est entièrement sous l'emprise de cette fille publique. Mr Moore ne m'encourage guère à m'en mêler, à en parler à milord, de crainte que cela ne lui fasse pas de bien, mais me cause du tort.
            Puis repris le chemin de la maison, pris congé de lui et rencontrai Tom Marsh que j'ai connu à Westminster et qui ne tarit pas sur la gloire tirée de son emploi ( il est secrétaire adjoint du secrétaire de la Chambre des Communes ) mais je le tiens pour un fat. Je lui payai une demi-pinte de vin, mais n'en bus point, puis m'en débarrassai, et à la maison. Je trouve ma femme rendue à demi folle par les lubies de Susan, de sorte qu'il lui faut la renvoyer en laissant la maison toute sale et la lessive trempée, et qu'elle demande à la mère Taylor de faire ce travail pour elle jusqu'à l'arrivée d'une autre servante.
            Voilà qu'arriva Will Howe. Lui et moi nous retirâmes dans mon cabinet pour parler de milord. Il me demande, par amour pour milord, de parler à milord des affaires dont nous nous sommes entretenus, qui le poussent si fort à la ruine. Je résolus donc de rassembler tout mon courage et de le faire, et advienne que pourra.
            Après son départ nous nous mîmes à table et mangeâmes une modeste collation de chez le traiteur, puis je me levai et allai voir mes menuisiers qui vont me faire de fort beaux parquets. Sur ces entrefaites arrive Pembleton, ce qui commença de me donner une suée, mais je lui fis fort mauvaise figure et me déclarai, dès qu'il ouvrit la bouche, opposé à de nouvelles leçons de danse, puis le saluai d'un " Dieu vous accompagne ! " Il prit congé de ma femme aussi vite, s'en alla n'ayant guère eu le temps, je crois, de recevoir de ma femme grande satisfaction ni invitation à revenir.
            A mon bureau jusqu'à la nuit tombée, puis à la maison et à la lueur de la bougie fis mes comptes pour milord et Mr Moore qui arriva sur ces entrefaites, resta un long moment à faire ses comptes et les miens, mais ne put achever car il n'avait pas ses papiers.
            Il soupa avec moi au milieu de toute la saleté et du désordre de ma maison, puis partit et nous nous mîmes au lit.
            Je m'entretins longuement avec lui de l'opportunité de parler à milord de son affaire, et je comprends d'après ce qu'il me dit que cela s'avèrerait probablement mauvais pour moi et inutile pour lui, je ne m'en occuperai donc point et laisserai la volonté de Dieu s'accomplir, tout au moins jusqu'à ce que milord parte à la campagne. Nous verrons ensuite s'il décide ou non de retourner à Chelsea, et nous arrangerons pour l'en empêcher si nous le pouvons.


                                                                                                             20 août 1663

            Levé de bonne heure et à mon bureau. J'ai commencé par me fâcher contre mon frère John et, dans la chaleur de mon emportement, l'ai traité d'âne et de benêt, ce que je regrette, et cela seulement parce qu'il avait laissé la clef de sa chambre, dont la serrure est à ressort, sur la porte à l'intérieur. Et réunion toute la matinée. A midi dînai à la maison où je trouvai une jeune fille qui a dit elle-même à ma femme qu'elle s'appelait Jinny. Je pense que c'est une bonne petite fille qui nous conviendra, une enfant à la charge de la paroisse de St Bride, de parents honnêtes et recommandée par le marguillier.
            Après le dîner m'en fus voir mes menuisiers poser mes parquets qui me plaisent fort, puis à mon bureau où réunion cet après-midi pour une affaire extraordinaire de subsistances.
            Dans la soirée arriva le commissaire Pett qui me querella sur la façon dont je m'étais conduit avec lui à Chatham. Mais il se calma après que j'eus protesté de mon amitié et de mes bonnes intentions.. Mais je crains qu'il ne fasse là-bas un aussi bon travail que ne le pourrait n'importe quel autre homme de son intelligence.
            Retour chez moi dans la soirée, ma viole ainsi que mon luth pourvu de cordes neuves furent apportés à la maison et j'aurais voulu en régler le prix à Mr Hunt, mais il ne vint pas les apporter en personne, contrairement à mon attente, et cela me fâcha, tant il est contre ma nature de devoir quoi que ce soit à quiconque.
             Ce soir la jeune fille que l'on m'avait amenée aujourd'hui en m'en disant tant de bien, après avoir été épouillée aujourd'hui par ma femme et vêtue de bons habits neufs, a échappé à la mère Taylor tandis que celle-ci lui montrait le chemin de la boulangerie, et nous n'en avons plus de nouvelles.
            Puis souper et, au lit.


                                                                                                             21 août
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Résultat de recherche d'images pour "petit cabinet meuble 18è"            Levé de bonne heure et m'en fus voir mes menuisiers, puis à mon bureau où les menuisiers posent des moulures dans mon petit cabinet.
            Puis sortis et à Whitehall par le fleuve où fis signer par sir George Carteret mes billets à ordre pour mes appointements du trimestre écoulé. Je rencontrai Mr Creed qui me conta comment milord Treviot a résisté à une nouvelle attaque de Guyland, à la tête de 10 000 hommes à Tanger, pour finalement, dit-on, après avoir conclu un traité de personne à personne, parvenir à une bonne entente et à la paix avec lui. Ensuite chez mon frère, lui dis le tour que cette fille qu'il m'a envoyée nous a joué, et lui commandai de recouvrer mes habits et de faire fouetter la fille.
            Rentrai à la maison, m'arrêtant en chemin dans d'autres endroits pour de menues affaires. Après avoir vérifié le travail de mes ouvriers, me rendis par le fleuve et par la route à Deptford où retrouvai sir William Batten, mais il était allé dîner chez Mr Waith, je l'y rejoignis, bonne chère et agréable conversation, et sa femme, je le pense, est une femme de bien. Nous parlâmes du capitaine Cocke et de la façon dont sa femme a perdu tout son beau linge. On affirme en outre qu'elle affirme posséder pour 3 000 livres de linge, ce qui nous fait tous rire...........
            Puis nous rendîmes à Greenwich........ écoutâmes de la musique........... et rentrai à la maison par le fleuve. Je trouvai là ma petite servante qui s'était enfuie ramenée par un bedeau de la paroisse de St Bride. Je lui ôtai ses vêtements et la renvoyai, et une autre arriva envoyée par Griffith, et qui, je pense, s'avèrera une bonne servante, elle s'appelle Susan.
            Souper après avoir ce soir payé 3 livres à Mr Hunt pour ma viole, outre la sculpture que j'ai payée aujourd'hui 10 shillings au sculpteur. A son avis, je peux dire sans me flatter que mon théorbe, ma viole et mon violon sont parmi les plus beaux d'Angleterre. Puis, au lit.


                                                                                                               22 août

                 Levé vers 4 heures pour partir avec sir William Batten et sir John Mennes à Woolwich, mais pas avant 6 ou 7 heures car ils n'étaient pas levés. Le but était d'examiner le nouveau quai en construction, afin de donner à celui qui le construit, Mr Rundells, davantage qu'il n'était convenu dans le contrat, mais cela ne me semble aucunement justifié....... car ce n'est pas mieux que ce qui était convenu.
            Nous mangeâmes et bûmes chez le vérificateur des rôles. Avant de nous embarquer à la porte de la Tour nous bûmes un gobelet d'eau-de-vie, ce que je fis par seul souci de ma santé, je crois que ce n'est pas interdit par mes résolutions, mais je ne le referai plus et espère ne pas retrouver semblable occasion. Après avoir déjeuner, Mr Castle et moi nous rendîmes à pied à Greenwich, et en chemin rencontrâmes des Égyptiennes qui voulurent absolument me dire la bonne aventure, et je permis à une d'elles de le faire. Elle me dit maintes choses communes, comme le font les autres, mais me recommanda de me méfier d'un John et d'un Thomas qui me voulaient du mal, et que quelqu'un d'ici une semaine viendrait me voir pour m'emprunter de l'argent, mais que je ne devais pas lui en prêter. Elle obtint 9 pence de moi, puis je les quittai.
            Retour à la maison par le fleuve. Je trouve mon petit cabinet achevé dans mon bureau, à ma convenance. Miss Ashwell est sortie voir son père, car ma femme lui a parlé rudement. Après le dîner à mon bureau où fis nettoyer mon petit cabinet, mis de l'ordre dans des papiers. Puis à la maison et, au lit.
            Aujourd'hui sir William Batten me dit que Mr Newborne ( surnommé " Lève-toi Tom Newborne ) est mort d'avoir mangé des concombres. J'ai entendu parler d'un cas semblable l'autre jour, le fils de sir Nicolas  Crisp, je crois.


                                                                                                                      23 août
                                                                                                    Jour du Seigneur
            Lever et à l'office sans ma femme qui est toute sale, comme ma maison, Dieu me pardonne !
Je regardai autour de moi pour voir si Pembleton était présent, mais je ne le vis pas, ce qui ne me fit pas peu plaisir. Dîner à la maison et ensuite fis les cent pas dans ma maison avec ma femme à parler de nos affaires de famille, et j'espère après toutes mes inquiétudes et ma jalousie que nous continuerons à vivre heureux.
            Derechef à l'office, puis retour à la maison auprès de ma femme avec qui je lus Iter boreale, un poème écrit juste au moment du retour du roi, mais que je n'avais encore jamais lu, je le trouve fort bon mais pas autant qu'on l'a dit. Souper, ne retirai ni agrément ni conversation de Miss Ashwell, parce qu'elle néglige et se moque de faire quoique ce soit dans la maison à un moment où elle est si sale et si en désordre, mais préfère sortir se promener comme elle l'a fait tout l'après-midi, je ne sais où. Le souper terminé, prières et, au lit, après être allé, car j'avais reçu de Mr Coventry une lettre inattendue, chez sir William Penn pour m'entretenir avec lui de l'envoi de 500 soldats en Irlande. Je crains que les choses n'aillent pas bien là-bas.


                                                                                                                    24 août

            Lever très tôt et arrivent mes menuisiers. Me rendis chez Mr Moore, puis rentrai directement à la maison où rédigeai pour milord une présentation de ses comptes. Cela fait je le retrouvai chez milord Sandwich et passai un bon moment seul avec milord. Je vois qu'il me fait confiance et qu'il m'aime toujours autant. Il me parle de sa situation fort bonne maintenant. Je ne crains qu'une chose c'est qu'il ne vive au-dessus de ses moyens, car on m'a parlé ce matin des étranges faiblesses qu'il a pour cette catin de Chelsea, même en la présence de sa fille milady Jem et Mrs Ferrer qui l'ont remarqué.
            Il a reçu aujourd'hui ses gravures représentant le Tage et la cité de Lisbonne dont il a lui-même établi la topographie et qu'il a fait imprimer sur l'ordre du roi. Milord en est content mais il me semble qu'on aurait dû les faire plus belles en utilisant une autre méthode que l'eau-forte. Je l'incitai, en outre, à en faire tirer sur satin blanc, ce qu'il commanda aussitôt.
            Je présentai mes comptes à milord et lui rendis son vieux billet à ordre pour 500 livres, et en reçus un nouveau pour 700 livres. Je vais parfaire la différence en lui prêtant davantage d'argent, et j'en suis heureux.
            Milord aurait voulu me faire dîner avec lui, mais j'avais envie de rentrer à la maison voir mes ouvriers et pris donc fort civilement congé de lui.
            J'allai avec Mr Creek à St James, ne trouvai point Mr Coventry, me rendis à pied à la nouvelle Bourse où bus du petit-lait, puis en barque à la maison. Je trouvai mon petit cabinet dans mon bureau fort bien nettoyé et propre, exactement à ma convenance. Dîner à la maison puis à mon bureau pour épousseter mes livres et les remettre en ordre ainsi que mes papiers, et travaillai là tout l'après-midi, jusqu'à une heure avancée de la nuit. Puis dînai chez moi et ensuite dans mon petit cabinet travaillai., notai les détails des comptes d'aujourd'hui bien clairement dans mes livres, car ils sortent un peu de l'ordinaire. A une heure fort tardive je me mis tout seul au lit, tout le monde étant depuis longtemps parti se coucher.


                                                                                                                25 août
                                                                                                                     essentiam.fr/
Résultat de recherche d'images pour "livres anciens 18ème siècle"            Levé très tôt et déménageai le contenu de mon cabinet de travail dans la salle à manger, car on doit aujourd'hui poser un nouveau parquet. Puis les ouvriers étant arrivés et se mettant au travail, me rendis au bureau puis à Limehouse chez Phineas Pett pour une affaire de mâts. Retour au bureau, réunion....... et me rendis à la Bourse, parlai avec plusieurs personnes et finalement avec sir William Warren, et allai avec lui dans un café où restâmes deux heures à parler des affaires du bureau et de la filouterie de Mr Wood, dont je ne doute pas un instant............
            Retour à la maison à 2 heures où je vois que Miss Ashwell est partie. Ses gages se montaient à 50 shillings, mais ma femme, à cause d'une erreur de ma part, lui en a donné 20 de plus. Mais je suis content qu'elle soit partie et qu'elle ne me coûte plus rien.
             Après le dîner fus voir mes menuisiers que je ne quittai pas jusqu'à la nuit noire. Ils ont ce soir achevé tout leur ouvrage. Je leur ai payé 40 shillings pour leur six jours de travail, et je suis content qu'ils aient terminé et qu'ils soient partis, car ma femme et moi sommes las de leurs saletés.
            Ma femme devient maussade le soir, car elle est fatiguée et je suis un peu irrité de voir qu'elle ne se souvient pas des choses qui se trouvent dans la maison, comme elle le devrait et comme je le fais. Je sortis l'air un peu mécontent, et allai au bureau, et après un moment souper et, au lit.
            On dit que demain le roi et le Duc partent pour Bath.
            Ce midi, sur le chemin de la Bourse j'ai rencontré un homme de belle mine précédé par des trompettes dans Leadenhall Street, et l'on me dit qu'il est le clerc du marché de la Cité, et trois ou quatre hommes portaient chacun une flèche pesant une livre dans leurs mains. Il semble que ce lord-maire rétablisse une vieille coutume selon laquelle les trois premiers jours de la Saint-Barthélémy se tient, le premier jour une épreuve de lutte qui a eu lieu en présence du lord-maire et des échevins hier à Moorfields. Aujourd'hui chasse au fusil, et demain chasse à courre.......... Il semble que les gens de la foire protestent contre cela en disant que c'est une grande entrave au commerce.


                                                                                                          26 août 1663

            Lever et après avoir essayé de remettre ma maison en ordre, maintenant que les travaux de menuiserie sont achevés, j'allai en barque à Whitehall. La cour du palais est remplie de chariots et de chevaux, car le roi et la Cour partent aujourd'hui pour Bath. Me rendis à St James où je passai une heure ou plus, à parler fort agréablement de maintes choses avec Mr Coventry. Il est prêt à partir avec le Duc aujourd'hui. Je le quittai puis je retrouvai Mr Gauden et retournai avec lui à notre bureau............
            A la maison pour dîner avec Mr Moore. Après le repas je lui payai une somme ce qui nous rend parfaitement quittes, et je lui remis aussi de l'argent pour milord, de sorte que maintenant milord me doit exactement 700 livres pour lesquelles j'ai son billet.
            Après nous être longuement demandé s'il était bon qu'il me donnât un reçu pour cet argent, ce que, comme garantie, je crois nécessaire, alors qu'il est d'avis contraire, finalement, après nous être un peu échauffés, et quand je me montrai résolu à ne pas me séparer de mon argent sans cela, il m'en donna un.
            Je sortis avec lui et nous fîmes une agréable promenade jusqu'à Deptford où je réglai de nombreuses affaires. Au retour il rentra chez lui et moi aussi pour souper, fort content de voir ma maison commencer à reprendre son aspect habituel. J'espère, quand tout ceci sera terminé, ne plus vivre dans la saleté, avant fort longtemps, mais le résultat est fort beau et le sera davantage quand la couleur du parquet sera devenue la même.
            Puis au lit, fort las.
            Content de voir aujourd'hui le capitaine Hickes. Il m'apporta une liste de tous les officiers de l'arsenal de Deptford, dans laquelle lui, qui est un vieux Cavalier fidèle, me fait un rapport sur chacun d'entre eux, et ils sont à blâmer sur tous les points. Il relève beaucoup de leurs friponneries et me dit, comme Dieu soit loué ! je l'entends dire partout, que j'ai la réputation d'être un bon administrateur des affaires du roi et un homme de bien, ce pourquoi je remercie Dieu, et qu'il a fait cela à la demande expresse de Mr Coventry.


                                                                                                                  27 août

            Lever après avoir échangé avec ma femme maints propos agréables, et quelques-uns qui me fâchent, car je vois qu'elle est persuadée que tout ce que je fais est par calcul, et que le fait même de laisser la maison dans un tel état de saleté, et tout ce que je fais d'autre dans la maison, n'ont d'autre but que de lui fournir de quoi s'occuper pour l'empêcher de sortir et de se distraire. Cela, bien que je sois fâché qu'elle s'en soit aperçue, est fort exact pour une large part.
            A mon bureau, réunion, et à la maison où fis un bon dîner avec ma femme, puis montai et époussetai ma bibliothèque et fis nettoyer très soigneusement mon cabinet une troisième fois, de sorte qu'il est maintenant en excellent état.
            Allai ensuite voir de bonnes planches sur le fleuve avec sir William Batten, puis retour. Journée très froide avec un vent froid........ Suis fortement encouragé par tous ceux que je rencontre à la Bourse et partout ailleurs, ils me disent que l'on me tient pour un homme qui travaille bien, avec un entier dévouement au roi. Le Seigneur en soit loué, car je ne connais point d'honneur que je désire davantage !
            Retour chez moi pour souper et trouve ma maison redevenue fort propre de fond en comble, à ma grande satisfaction. Je trouve un " fecho " comme il l'appelle, de sucre fin et un coffret de fleur d'oranger arrivés de Lisbonne de la part de Mr Cocke, les fruits du service que je lui ai rendu l'année dernière, en quoi j'ai seulement agi en toute justice envers l'homme que je ne connaissais pas du tout. Il m'envoie ceci en me priant de ne pas en informer sir John Mennes. C'est de lui qu'il attendait le service que je lui ai rendu, mais ce ne pouvait être qu'en vain, et l'autre n'a rien fait, ni n'aurait rien fait, j'en suis sûr.......
            Après souper, au lit.


                                                                                                                     28 août

            De bonne heure au bureau. Il a fait froid toute la nuit, et ce matin on dit qu'il y a eu de fortes gelées à la campagne, ce qui est peu ordinaire, car nous n'avons presque pas eu d'été. Réunion qui se poursuivit aussi l'après-midi pour fixer les effectifs des vaisseaux, etc., jusqu'au soir. Après dans mon petit cabinet jusqu'à une heure avancée et, recru de fatigue d'avoir tant travaillé, à la maison souper et, au lit.


                                                                                                                         29 août

            Levé de bonne heure et mis en ordre certains papiers nécessaires pour me couvrir concernant l'apurement récent de mes comptes avec milord Sandwich, puis réunion au bureau toute la matinée. Dîner à la maison, puis sortis avec ma femme et en barque à Westminster. Je la laissai chez milord pour parler à Mrs Harper de la venue la semaine prochaine de sa parente comme servante de ma femme. Me rendis chez Jervas le barbier qui me rasa, et lui rendis une perruque qu'il m'avait apportée à ma demande l'autre jour pour me la montrer, car je caresse l'idée d'en porter une, quoique je n'en aie point encore grande envie, et que je n'y sois point encore résolu. Je remets donc cela à plus tard.
            Rejoignis ensuite ma femme et nous nous arrêtâmes aux deux Bourses pour acheter des bas pour elle et pour moi, et aussi à Leadenhall, où elle et moi, à la lueur des chandelles, achetâmes de la viande pour demain, car nous n'avons pas de servante pour le faire, et j'achetai moi-même, tandis que ma femme était dans une autre boutique, un cuisseau de boeuf, un beau, pour 6 pence, et ma femme me dit que j'en ai pour mon argent. Ensuite à pied à la maison, avec une femme qui portait nos achats, et fort agréable promenade de Whitehall à la maison. Puis à mon bureau, expédiai des affaires et à la maison, souper et, au lit.
            Nous nous arrêtâmes chez Tom en passant et vîmes là le nouvel étage qu'il construit et qui sera fort commode. Mais je suis très mécontent d'une lettre qu'il m'a envoyée hier soir pour m'emprunter encore 20 livres. Il ne me fait pourtant aucun rapport, comme je le lui demande depuis longtemps, sur l'état de ses affaires. Je suis aussi inquiet de voir que, contrairement à mon attente, mon frère John n'est pas le savant, l'étudiant sérieux que je croyais qu'il aurait été, mais a gaspillé son temps à flâner, de sorte que je dois, sans tarder, le renvoyer à Cambridge.


                                                                                                                              30 août                          franceculture.fr                                                                                                          Jour du Seigneur
Résultat de recherche d'images pour "livres anciens 18ème siècle"            Grasse matinée. Comme Will souffrait d'une rage de dents je restai à la maison et fis mes comptes. A ma grande satisfaction, ma fortune se monte à 750 livres, et je n'ai pas de dettes. La plus grosse somme que j'aie jamais possédée. Dînai seul avec ma femme car mon frères dînait chez mon oncle Whight, je crois. A l'office seul dans l'après-midi. Je vis Pembleton entrer et regarder dans ma direction, ce qui me donna une suée et, ne voyant pas ma femme, ressortit. Mais, Seigneur, comme j'avais peur que me voyant à l'église, il n'allât chez moi voir ma femme ! Je suis à ce point impuissant à me garder de la jalousie, et fus donc dévoré d'impatience pendant tout le sermon. A la maison trouve tout en ordre et aucun signe de la venue de quiconque, et donc, avec grand contentement, jouai et badinai avec ma femme. Puis à mon bureau, travaillai un peu sur mes papiers et retour chez moi auprès de ma femme pour parler, souper et, au lit.


                                                                                                                            31 août 1663

            Lever et à mon bureau toute la matinée. Sir William Batten et sir John Mennes payèrent aux équipages des vaisseaux qui viennent de rentrer des Indes orientales leurs indemnités  compensatoires et, avec l'aide du lieutenant de police de la Cité et de ses hommes ils se sont emparés de deux ou trois des meneurs de la compagnie de marins qui se sont mutinés l'autre jour et les ont envoyés en prison. Je rentrai à la maison pour dîner, puis ma femme partit avec mon frère pour voir une pièce et je retournai à mon bureau jusque tard à travailler, et à la maison souper et, au lit.
            Ce midi est arrivée Jane Gentleman pour servir ma femme en qualité de femme de chambre. Je souhaite qu'elle s'avère une bonne servante. La seule chose est qu'elle est dure d'oreille, ce qui pourrait être ennuyeux, mais nous ne le savons point encore, en outre elle n'entend pas toujours aussi mal.
            Ainsi s'achève ce mois. J'ai l'esprit bien en paix, et suis en bonne santé depuis que je bois à la maison un peu de vin avec ma bière, mais je ne bois de vin nulle part ailleurs. Ma maison est en bonne voie d'être de nouveau propre, car les menuisiers ont terminé. La seule chose est que nous sommes sans cuisinière et que Jane vient juste d'arriver chez nous.
            Le roi, la reine et la Cour sont à Bath. Milord Sandwich est à la campagne depuis peu et j'appréhende qu'il ne soit débauché par une catin dans la maison où il loge à Chelsea. Mon frère John est chez moi mais sans me donner grande satisfaction...............
            Je suis estimé au bureau et j'espère être en bonne voie d'économiser de l'argent à la maison.


                                                               à suivre...............
                                                                               
                                                                                                                  1er septembre 1663

            Levé de f................
     
            
           

dimanche 1 septembre 2019

La Fée Germain Nouveau ( Poème France );

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                                    La Fée

            Il en est encore une au monde,
            Je la rencontre quelquefois,
            Je peux vous dire qu'elle est blonde
            Et qu'elle habite au fond des bois.

            N'était que Vous, Vous êtes brune
            Et que Vous habitez Paris,
            Vous vous ressemblez... sous la lune,
             Et quand le temps est un peu gris.

             Or, dernièrement, sur ma route
             J'ai vu ma fée aux yeux subtils :
             " - Que faites-vous ? " " - Je vous écoute. "
             " - Et les amours, comment vont-ils ? "

             " - Ah ! ne m'en parlez pas, Madame,
             " C'est toujours là que l'on a mal ;
                Si ce n'est au corps... c'est à l'âme.
                L'amour, au diable l'animal. "

             " - Méchant ! voulez-vous bien vous taire,
                  Vous n'iriez pas en Paradis ;
                  Si son nom n'est pas un mystère,
                  Dites-le moi. " " - Je le lui dis. ".
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              " - Que fait-elle ? " " - Elle... attend sa fête. "
              " - C'est dire qu'elle ne fait rien.
                   Comment est-elle ! " " - Elle est parfaite. "
              " - Et vous l'aimez ? " " - Je le crois bien. "


              " - Vous l'adorez ! " " - J'en perds la tête. "
              " - Vous la suivriez n'importe où ;
                   Ah ! mon ami... quel grand poète
                   Vous faites... Oui vous êtes fou.

                    Mais si votre femme est sans tache,
                    Sans le moindre... petit défaut,                                                                wattpad.com.
                    Inutile qu'on vous le cache,
                    Ce n'est pas celle qu'il vous faut.

                     Il faut partir... battre les routes,
                     Et vous verrez à l'horizon
                     Luire enfin la femme entre toutes
                     Que vous destine... la Raison.

                     Voulez-vous que je vous la peigne
                     Comme on se peint dans les miroirs ?
                     Ses cheveux mordus par le peigne
                     Ont des fils blancs dans leurs fils noirs ;

                     Elle n'a... qu'une faim de louve,
                     Et du coeur... si vous en avez ;
                     C'est une femme qui se trouve
                     Un peu comme vous vous trouvez.

                     Elle n'est ni laide ni bête,                                                       ebay.com
Résultat de recherche d'images pour "fairy love"                     Avec... comment dire ?... un travers...
                     Un petit coup... quoi ! sur la tête,
                     Et capable d'aimer les vers ;

                     Ni très mauvaise ni très bonne,
                     Tâchant de vivre...  comme il sied,
                     Et... dans un coin de sa personne
                     Elle a... mettons... un cor au pied ! "

                 " - Ah !... quelle horreur !... jamais, Madame !... "
                 " - Je vous dis, clair comme le jour :
                      Ce qu'il faut avoir dans la femme
                      N'est pas la femme, c'est l'amour.

                       Pour avoir l'amour, imbécile !
                       On ne prend pas trente partis,
                        La chanson le dit, c'est facile :                                                              
                        Il faut des époux assortis.

                        L'amour n'est pas fils de Bohème ;
                        Il a parfaitement sa loi :
                        Si tu n'es pas digne que je t'aime                                                           pinterest.com
Image associée                        Je me fiche pas mal de toi.

                        Bonsoir ! " Ainsi parla ma fée
                        Qui parle... presque avec ta voix :
                         Puis je la vis, d'aube coiffée,
                         Reprendre le chemin des bois.
                                                                                                                           
                          Son conseil est bon ; qu'il se perde,
                          Saint-Antoine, on peut vous prier ;
                           Mais partir!... au loin... et puis, flûte !
                           Je ne veux pas me marier.


                                              Germain Nouveau




                     

mardi 20 août 2019

Lino Ventura Le Gouëfflec Stéphane Oiry ( BD France )

...

                                                   Lino Ventura


            Lino, disent ses fans et Ventura a des idées précises sur les rôles qu'il peut interpréter, sur son métier et sa vie privée. Merlin, jeune journaliste, tente de cerner la personnalité de l'acteur, ses origines. Angiolino Giuseppe Pasquale né à Parme il y a cent ans cette année 2O19. Il a huit ans lorsque sa mère et lui arrivent à Paris. Mais le père absent, le jeune garçon délaisse bientôt l'école et travaille pour aider sa mère. Merlin toujours embarrassé de son dictaphone qu'il finit par abandonner et reprendre crayon et papier, suit l'acteur dans ses déplacements. Les auteurs de l'ouvrage notent la méticulosité de Ventura dans la vie quotidienne. Doté d'une forte musculature, il est boxeur, puis catcheur, champion d'Europe, et manager d'une équipe de catcheurs à la suite d'un accident. Le destin, le hasard, mettent l'entraîneur qu'il est sur le chemin de Jean Becker qui cherche une forte personnalité pour jouer un dur. Étonné par la proposition, Lino Ventura refuse le rôle, le salaire proposé ne lui convient pas, il part, Becker lui demande quelle somme lui conviendrait, il répond un million. De retour chez lui, son épouse, Odette l'interroge, apprenant qu'il a été engagé elle lui dit : " Mais tu lui as fait le co up du million ? " De Gabin avec qui il tourne aux producteurs, le million du contrat étonne. Des rôles aux côtés des stars, puis la rencontre avec José Giovanni qu'il défend et donne ses raisons. Mais ce comédien hors norme, ovni dans le métier disent certains, refusera toujours imprésario et agent. Il règle seul ses contrats, dissèque les scénarios, tout ceci bien rendu dans les petites cases de la BD.
" ..... J'ai compris très tôt ce qui caractérise un grand champion...... Dans le combat j'ai forgé mes principes, on ne doit s'exposer que si on a une chance de gagner..... Tout se joue dès le scénario. Si on doit mordre la poussière et passer pour un con, c'est écrit, il suffit de savoir lire....... Il faut être soi-même, pas de tromperie sur la marchandise, sinon, de quoi on a l'air...... Le vrai combat est avec le public...........
- ...... L'oeuvre qui vous a le mieux correspondu est celle de Giovanni. Tous ces personnages traqués, profondément seuls......... " Ventura choisit les histoires, les personnages qu'il accepte d'incarner :
" ....... Tous les scénaristes racontent la cérémonie de lecture du script... Ils appellent votre bureau
" La Salle des Tortures ". Votre méthode était redoutable.......... " Le regard du père absent 
était-il le moteur qui a poussé Lino Ventura à ce perfectionnement : " ...... Moi je crois qu'on ne peut pas tout raccourcir comme ça....... pas à un seul regard qui lui aurait manqué...... " Charisme et pudeur ont été la marque de l'acteur. Bonne BD, très, très simple, bonne lecture.




                                    

vendredi 16 août 2019

Salinger Valentina Grande Eva Rossetti ( Bande dessinée Italie )


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                                   Salinger
                                            
                                 Avant l'Attrape-coeur

            Allemagne les dernières années de la dernière guerre, un certain Jérôme David Salinger étudiant en médecine, est membre d'une branche des services secrets américains. Il fait la chasse aux nazis, les arrêter avant qu'ils ne réintègrent la société et l'empoisonnent à nouveau. Il rentre de quelques lieux où les corps brûlés, les cadavres décharnés s'entassent. Mais Salinger croise le regard d'une jolie femme, Silvia, allemande. Durant des jours, des mois, des années J.D. Salinger s'interrogera Silvia était-elle nazie ? Il tombe amoureux. La jeune femme, ophtalmologiste, est-elle sincère. Si le passé de Silvia est trouble, qui est ce docteur Heinz qui la contacte, celui de Jérôme est aussi curieux. Il est dépressif, bien qu'en apparence guéri. Les deux héros décident de se marier. La famille de Silvia n'apprécie pas, Silvia est allemande, Jérôme D. est juif, et américain, et les images montrent des villes allemandes totalement détruites par les bombardements alliés. Néanmoins ils s'installent à Munich puis Salinger décide de retourner aux USA, et présenter sa toute jeune femme à ses parents, aussi désagréablement surpris par ce mariage que ceux de Silvia. Celle-ci a-t-elle profité de son mariage avec un américain, avec un passeport pas très net. Rien ne le prouve. Mais les Américains n'ont pas vécu la même guerre. Par ailleurs depuis quelques mois Jérôme D. Salinger assure à Silvia qu'il a le sujet d'un grand roman qui fera sa gloire, les prénoms sont trouvés. Le couple a cependant des difficultés. Chacun son passé, son éducation. Ils se séparent, Silvia retourne en Allemagne, exerce son métier, ophtalmologiste, chacun refonde un foyer. Un jour séjournant pour ses activités, peut-être espionne-t-elle pour le compte de la Russie, à Washington, Silvia ouvre un livre :
" The Catcher in the rye ". Les années ont passé, J.D. Salinger vit éloigné des villes bruyantes, Silvia poursuit ses activités scientifiques. De jolis dessins, changement de couleurs en changeant de continent, un épisode de la vie de Salinger, que l'auteur du texte s'apprêtait à adapter pour une émission radiophonique. Bonne BD.





lundi 12 août 2019

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 99 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )

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                                                                                                                               1er août 1663

            Me levai de bonne heure et m'habillai puis au bureau où mis des affaires en ordre pour mon départ. Arrive Mr Carteret et nous travaillâmes un peu. Ensuite Mr Coventry resté sur le bateau m'envoya chercher, je me préparai et descendis le rejoindre. Par le fleuve jusqu'à Gravesend, avec son valet Lambert, où mangeâmes un morceau, et poursuivîmes la route à cheval. Je montais un de ses chevaux, un bel et fringant animal, et nous causâmes pendant toute la route des affaires du bureau, et d'autres choses fort utilement.
            Arrivés à Chatham nous ôtâmes nos bottes et marchâmes jusqu'à l'arsenal où retrouvâmes le commissaire Pett. Allâmes d'un endroit à l'autre, étudiant et examinant diverses choses. Dans la soirée chez le commissaire et nous installâmes en haut sous une tonnelle pour causer........ En sortant Mr Coventry et moi conclûmes qu'il n'est pas capable de rendre dans cet arsenal les services........ que peut-être il rendra dans un autre. Après une ou deux heures de conversation au manoir de la Colline...... au lit.


                                                                                                                    2 août
                                                                                             Jour du Seigneur
            Lever et, après la visite du barbier, nous rendîmes ensemble à pied au bassin et montâmes à bord du Mathias où, avec le commissaire Pett et Mr Coventry et d'autres officiers et gens de l'arsenal, entendîmes un excellent sermon de Mr Hudson sur les paroles de Tout est à vous et vous êtes à Dieu. Admirable sermon, fort et érudit et prononcé avec aisance...........
            Nous l'emmenâmes avec nous au manoir de la Colline où dînâmes. Puis nos invités se retirèrent et nous eûmes tous trois une conversation privée.......... Puis à l'église de la paroisse où entendîmes un mauvais sermon...........
            Au bassin et en barque pour examiner la crique de St Mary........ Retour à pied du bassin à notre logis. Mr Coventry et moi fort mécontents de voir le commissaire si réticent à reconnaître ses officiers coupables du moindre manquement, et de voir que rien ici ne va mieux du fait de sa présence que dans d'autres arsenaux où il n'y a pas de commissaire. Après avoir un peu causé, au lit.
...............


                                                                                                                   3 août
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Joan Miró, \"La Ferme\", 1921-1922, États-Unis, Washington National Gallery of Art, don de Mary Hemingway, 1987             Levés tous deux de fort bonne heure. A l'arsenal où nous assistâmes à l'appel des hommes et décidâmes d'en renvoyer certains. Puis aux corderies que nous visitâmes toutes, et nous fîmes une expérience pour voir lequel, du chanvre anglais ou du chanvre de Riga, était le plus solide. C'est le second, mais l'autre est fort bon et bien meilleur que celui de Riga.
            Nous fîmes maintes autres choses ce matin. Je fis cuber du bois de charpente..... et trouvai beaucoup à redire...........
            A midi Mr Pett nous régala d'un splendide dîner, trop copieux à vrai dire, si bien que l'on en laissa la plus grande partie.........
            Après le repas..... nous installâmes dans son salon et nous appliquâmes à nos affaires tout l'après-midi......... Nous nous quittâmes bons amis, quoique j'eusse parlé avec si peu de retenue qu'eût pu se fâcher....... Nous rentrâmes ensuite au manoir de la Colline que nous examinâmes et pensons nous en défaire dès que nous le pourrons sans inconvénient. Nous nous habillâmes, enfourchâmes nos montures et prîmes la route de Gravesend............ En chemin rejoint par le capitaine Browne, du service des munitions de Chatham.......quoiqu'il fût un coquin et eût servi sans interruption sous l'ancien régime, il ne laissa pas de nous entretenir des nombreux services qu'il avait rendus à bien des gentilshommes du parti du roi........ Il fut contraint d'aveugler son meilleur animal et de le garder comme étalon pour empêcher qu'on ne le volât............
            Arrivés à notre auberge, devisai jusqu'à 9 ou 10 heures avec Mr Coventry, puis au lit.


                                                                                                           4 août

            On nous réveilla vers 4 heures. Une fois prêts nous embarquâmes sur le bateau de Gravesend
et fûmes à Londres vers 9 heures, causâmes de plusieurs affaires de la Marine pendant le voyage. Au bureau nous retrouvons sir William Penn, la première fois depuis sa longue maladie..
            J'apprends que mon frère John est arrivé en ville et qu'il est chez moi depuis samedi, car je l'avais invité. A midi à la maison, déjeuner avec lui et, après m'être fait raser, allâmes chez mon luthier et d'autres. Je le quittai et par le fleuve chez Blackbury, parlai avec lui de mâts......., puis l'accompagnai dans son jardin non loin de sa maison où je mangeai des pêches et des abricots, un fort bel endroit. Ensuite traversai le fleuve et au Palais de Westminster. Ne trouvant pas Mrs Lane avec qui j'avais l'intention de prendre du bon temps, me rendis chez Jervas et l'emmenai avec sa femme chez la mère Palmer, le ventriloque qui m'avait tant diverti avec Mr Mallard il y a deux ou trois ans, pensant, car j'avais entendu dire qu'elle est cette sorte de femme, que je pourrais y voir quelques filles de joie ( que Dieu me pardonne ! ) . Mais, Dieu soit loué ! il n'y en avait pas, ni rien qui me plût.........
            Après avoir dépensé là 1 shilling de vin, nous prîmes une barque et les laissai à Westminster. Comme il était tard je renonçai à Mrs Lane et pris une barque jusqu'au débarcadère de l'Ancien Cygne, et là je passai un joyeux moment avec un des jeunes gens en me moquant des lointains voyages qu'il fait jusqu'à Vauxhall. Et l'homme me lança une fort jolie repartie sur le ton du grand voyageur, ce qui me réjouit beaucoup. Puis à la maison et mangeai avec mon frère un morceau de pain et de fromage, puis au lit, avec lui.
             Aujourd'hui j'ai reçu une lettre de ma femme qui me contrarie extrêmement : elle me dit que Miss Ashwell lui a envoyé au visage qu'elle n'était qu'une menteuse et, ma femme lui ayant donné un soufflet, l'autre le lui rendit, et s'ensuivit un beau désordre. J'en suis bien chagriné. Et que milady a appris par mon père ou ma mère quelque chose de la conduite de ma femme. Tout cela me fâche et je crains d'avoir bien du mal avec ma femme quand elle rentrera, pour la faire filer doux de nouveau. Mais si Miss Ashwell s'en va je suis résolu à ne pas en engager une autre, et à vivre pauvrement et simplement pendant un bon moment, et à économiser de l'argent et contenir les dépenses de ma femme, si je le puis. Sinon je pourrai dire adieu à toute satisfaction en ce monde. Puis au lit, l'esprit quelque peu tourmenté mais je vais avoir soin, par prudence, d'éviter les conséquences néfastes que je redoute, car les choses ne sont point encore allées trop loin, et cette arrogance nouvelle chez ma femme vient de ce que j'ai été assez sot pour lui donner trop de liberté depuis un an.


                      .francetvinfo.fr                                                                                         5 août 1663

Joan Miró, \"Femme\", 1934, pastel sur papier velours, collection particulière             Toute la matinée au bureau où Deane de Woolwich vint m'entretenir des plans de navires que je cherche à présent à comprendre. Je l'emmenai au café où il blâma en termes fort vifs le rapport de Mr Graunt en faveur du vaisseau de sir William Petty, et nous en vînmes presque à nous échauffer.
            Ensuite à la Bourse et à la maison pour dîner avec mon frère. L'après-midi à Westminster trouvai Mrs Lane un peu plus tard, comme nous en étions convenus. Nous nous retrouvâmes à l'embarcadère du Parlement ( en descendant du bateau ne voilà-t-il pas que milady Jemima vint à notre rencontre. Elle me vit qui la tenais par la main, mais ne m'en dit rien, je m'arrêtai pourtant pour lui parler afin de voir si elle en ferait ou non la remarque ) et nous partîmes pour Stangate. A la taverne de la Tête du Roi dans le marais de Lambeth mangeâmes et bûmes toutes sortes de mets et de boissons, en tout x shillings. Je la chiffonnai et la caressai beaucoup, mais ne pus rien obtenir de plus, bien que j'en fusse fort près. Toute dévergondée et enjouée qu'elle soit, elle n'ose point s'aventurer dans cette affaire. Je l'en loue très fort, et je l'aime pour cela.
            Restai fort tard, retraversai le fleuve avec elle en barque. Comme j'étais en nage de l'avoir lutinée, je n'osai point rentrer à la maison par le fleuve et pris un fiacre.
            A la maison, mon frère et moi nous mîmes à lire Descartes, et je m'aperçois qu'il le possède bien, et je ne peux que reconnaître qu'il l'a étudié avec conscience, et qu'il y trouve un grand plaisir.
            Ce soir est arrivée une lettre de Mr Coventry concernant le travail, accompagnée d'une plume d'argent qu'il m'avait promise, et que l'on remplit d'encre, ce qui est fort utile. Puis prières et au lit.


                                                                                                             6 août

            Lever, et me fâchai contre ma servante Hannah qui ne tient pas mieux la maison, qui est plus sale maintenant qu'elle ne l'a jamais été quand toute ma famille était ici.
             Puis à mon bureau, réunion avec Mr Coventry et William Penn. Mr Coventry m'a emprunté mon manuscrit sur la marine.
            A midi à la Bourse, rencontrai sir William Warren, dînâmes dans un café où achevâmes un contrat pour le bureau, puis le quittai. Ensuite chez ma cousine Mary Joyce à un baptême où nombreuse compagnie et bonne chère. Il y avait là le fauconnier du roi qui vit à côté de Saint-Paul et sa femme, un laideron, mais qui apporte de l'argent. Il parla de la force des faucons qui peuvent abattre un oiseau avec une telle force que la proie rebondit à une grande hauteur au-dessus du sol, ce que ne peut faire aucune force humaine, ni artificielle.
            Mais il était très intéressant d'entendre quelles raisons lui et un autre, un certain Ballard, un homme riche de la même corporation des marchands de cuir à laquelle appartiennent les Joyce, donnèrent pour expliquer cela. Quand à la femme de Ballard, une jolie femme qui a de fort bonnes manières, je trouvai l'occasion de l'embrasser plusieurs fois, et elle de découper la viande, de boire et de me témoigner grand respect. Après le dîner conversation et rires. Je ne bus pas de vin et envoyai quérir de l'eau, car la bière n'était pas bonne. On fit venir un ménétrier, et une certaine Mrs Lurkin, une voisine, une pauvre femme, mais bonne, gaie et fort grande, dansa et nous fit voir des tours qui nous mirent tous en joie. Mais surtout une des filles de Mrs Brumfield, noiraude mais bien tournée et modeste, dansa fort bien ce qui me plut extrêmement, et je commençai La Duchesse avec elle, mais sans réussir, je ne m'en dépêtrai cependant pas trop mal et la louai fort, la baisai et la ramenai chez elle avec son cousin Anthony et Kate Joyce. Kate était fort belle aujourd'hui, c'est-à-dire bien ajustée. et je me montrai fort affectueux et familier avec elle, et la baisai avec passion, ce qu'elle prend en fort bonne part. Les quittai après les avoir, bien qu'il fût 9 heures du soir, emmenés dans un théâtre de marionnettes à Lincoln's Inn Fields............
            Je rentrai à pied à la maison et, après avoir envoyé une lettre à ma femme par la poste, et aussi à mon père, à la maison et souper, et après une petite conversation avec mon frère, au lit.


                                                                                                                   7 août

            Lever et un peu à mon bureau, puis chez Mr Brown chercher ma règle à cuber le bois, qui est prête et qui est assurément la meilleure et la plus commode à porter dans sa poche et la plus utile jamais fabriquée. Et j'ai moi-même l'honneur d'être en quelque sorte son inventeur sous cette forme. Je restai à deviser une heure avec lui, puis à la maison. Après la visite du Dr Fairbrother et promenade dans le jardin et dans la Cité, allai voir ma viole que je trouvai achevée et recouverte d'une couche de vernis, elle me plaira beaucoup une fois entièrement vernie.
            A la maison étudiai ma nouvelle règle jusqu'à en avoir la migraine. Dîner et visite du docteur et de Mr Creed.
            Le discours du docteur qui ( quoique ce soit un homme d'un fort bon naturel ) est bien naïf et nous divertit...........
            Nous nous quittâmes après le dîner et j'allai à Deptford, à pied. Trouvai sir William Penn. J'entrepris de cuber des planches que l'on était en train de livrer à l'arsenal. Ce que les gens remarquèrent et l'ouvrier qui cube le bois en était éberlué, car je le faisais beaucoup plus aisément que lui, et je crois que sir William Penn eut été heureux si j'avais été moins capable, ou l'autre davantage.
            Il s'en alla bientôt et je restai à parcourir l'arsenal, à causer avec les officiers, puis je rentrai à pied. En chemin fus arrêté par le jeune Bagwell et sa femme, me demandèrent le service de lui obtenir un meilleur vaisseau. Ce que je vais faire mine d'être disposé de faire pour eux, mais mon intention est de connaître un peu mieux sa femme.
            Quand ils m'eurent quitté je me rendis chez Cadbury, le fabricant de mâts, pour voir un lot de beaux mâts qu'à ce qu'il me semble il serait bon que nous achetions, et je suis résolu à en parler au Conseil.
            Puis à la maison. Mon frère et moi montâmes. J'allai faire de la musique et ensuite allai causer avec lui. Mais il ne m'apparut point si savant philosophe, du moins en ce qui concerne Aristote, que je l'avais cru, car il ne fut point capable de me donner la définition de feu, ni lesquelles des quatre qualités appartiennent à chacun des quatre éléments.
            Puis prières et au lit. Entre autres, je suis fort satisfait de ma nouvelle règle.


                                                                                                           8 août 1663
                                                                                                          portraitpeinture.fr
joan-miro-le-coq            Lever et à mon bureau. Envoyai chercher Brown le fabricant d'instruments de mathématiques. Il m'a fait une règle à mesurer le bois et d'autres choses si réussies, que je donnerais ma main à couper que je ne peux point en avoir de meilleure, et que nul ne peut en trouver d'aussi bonne, car celle-ci a été faite selon mes instructions. Puis réunion toute la matinée. La séance levée à midi je descendis sur la berge avec Mr Coventry. Je vois chez lui tant de probité et d'efforts pour bien servir le roi, que je l'admire de plus en plus. ..............
            Ensuite à la Bourse pour plusieurs affaires, et à la maison pour dîner. Dans l'après-midi emmenai mon frère John et Will à Woolwich par le fleuve. Nous restâmes un bon moment et mangeâmes des fruits dans le jardin des Sheldon, puis prîmes à pied le chemin du retour.
            Je posai maintes questions de physique à mon frère John, auxquelles il répondit fort mal ou point du tout. Par exemple au sujet des régions de l'air, il me dit qu'il n'en avait jamais entendu parler, car il n'avait jamais lu la philosophie d'Aristote, et Descartes ne reconnaît rien de tel. Je fus irrité de l'entendre dire cela. Mais je vais le mettre à l'épreuve pour voir ce qu'il a appris depuis son entrée à l'université.
            Il était tard lorsque nous pûmes quitter Greenwich pour Londres par le fleuve, la marée était contre nous et presque passée et donc, pour gagner du temps et ne pas être gêné par les ancres, je débarquai à Wapping, puis rentrai à pied à la maison, fort las d'avoir marché sur les pavés.
            Ce soir, sir William Batten et sir John Mennes sont rentrés de Portsmouth, mais je ne suis pas allé les voir.


                                                                                                                      9 août
                                                                                                   Jour du Seigneur
            Lever, quittai mon frère qui voulait aller de son côté et me rendis à l'office où entendis Mr Milles....... prêcher en prenant pour sujet l'autorité des pasteurs...........  Entre autres phrases orgueilleuses il dit que tel homme instruit avait coutume de dire que s'il venait à rencontrer ensemble  un ministre de la parole de Dieu et un ange, il saluerait d'abord le ministre, ce qui me sembla un peu trop arrogant.
            Aujourd'hui j'ai commencé à faire usage de la plume d'argent, que Mr Coventry m'a donnée, pour écrire ce sermon en prenant seulement en notes les points principaux en latin, et je pense que je continuerai de le faire. Puis à la maison et à mon bureau à relire mes résolutions. Ensemble chez sir William Batten pour dîner..............
          L'après-midi avec milady Batten que je pris par la main pour la guider par les rues à l'église
St Dunstan, non loin de chez nous..... et entendîmes un excellent sermon..... sur les paroles
 " Souviens-toi de la femme de Lot ". Retournâmes ensuite chez Mrs Russell......... Puis à la maison, et comme mon frère était sorti je me rendis à pied chez mon oncle Wight où restai, avec peu de plaisir cependant, à souper........
            Retour à la maison où veillai tard à interroger Will sur sa Bible en latin, ainsi que mon frère sur son grec. Puis prières et au lit.
            Cet après-midi j'ai été fort étonné par l'air sur lequel le clerc de la paroisse a chanté le psaume. Au début j'ai cru qu'il se trompait, mais c'est un bon chanteur et la paroisse savait fort bien le chanter et l'air était beau. Mais je m'étonne qu'il puisse y avoir un air de psaume que je n'avais jamais entendu.


                                                                                                                10 août

            Lever, quoique pas aussi tôt cet été que j'en avais l'habitude tout l'été passé, ce que je regrette. Et quoique la saison des levers matinaux soit fort avancée, je suis résolu à recommencer à me lever de bonne heure avant qu'elle ne soit tout à fait passée. A mon bureau pour me préparer à mon entrevue avec le Duc aujourd'hui.
            Peu après en barque à Whitehall et à St James, et je fus bientôt appelé dans le cabinet du Duc. Comme il était habillé on nous fit tous entrer pour le rejoindre et nous discutâmes de nos affaires. Cela terminé il se rendit à pied ( j'étais de ceux qui l'accompagnaient ) à Whitehall où il prit le canot-major pour se rendre à Woolwich. Quant à moi à la commission de Tanger où se trouvaient milord Sandwich, milord..........  Il fut question de fournir de l'argent à Mr Treviot. Et je regrette de voir qu'ils sont, quoiqu'ils ne l'aiment point, prêts cependant à lui en donner, au nom seulement de la civilité et en guise de compliment, quasiment sans s'attendre à ce qu'il en donne aucun compte.. Mais cela sera cause, rusé comme il est, que le roi devra sûrement payer cher la politesse de nos courtisans. Ensuite en carrosse avec milords Peterborough et Sandwich chez milord Peterborough. Et là après avoir passé une heure à regarder de beaux livres sur l'architecture italienne avec de belles gravures, ainsi que les arcs et flèches de milord Peterborough, dont il est grand amateur, nous nous mîmes à table. Milady descendit aussi dîner. Il y avait là Mr Williamson, qui est au service de sir Henry Bennet, que je trouve fort intelligent et accompli, quoique un peu imbu de lui-même.
            Puis me rendis chez Greatorex que je trouvai dans son jardin, et lui confiai ma règle pour qu'il y gravât un almanach et d'autres choses sur les plaques en laiton, ce qu'il termina un peu avant le soir, mais en bâclant la dernière partie, de sorte que je dois la lui faire refaire, si non ma règle ne me plaira pas.
            Voilà la folie qui me tient maintenant, c'est que tandis qu'autrefois rien ne me faisait davantage plaisir que de posséder des livres en abondance et de dépenser de l'argent pour en acheter et acheter toujours d'autres choses, maintenant que je suis devenu plus économe et que j'ai mis un frein à mes dépenses, ce qui me délecte à présent c'est que tout soit parfaitement soigné, et rien qui ne le soit ne peut me plaire, ce qui est une singulière folie.
            William Howe vint me rejoindre au sujet d'affaires. Nous parlâmes longuement de milord Sandwich. Il m'apprend que milord s'est coiffé d'une des filles de Mrs Becke chez qui il loge, de sorte qu'il dépense son temps et son argent pour elle. Il me dit que c'est une femme de très mauvaise réputation  et fort immodeste, ce qu'il a dit à milord. Mais malgré tout cela, milord passe toutes ces soirées avec elle, bien qu'il soit à la Cour dans la journée. Et le monde entier l'a remarqué. Et Pickering n'est là que pour servir de paravent....... et c'est pour cela que milord n'a pas davantage envie de partir à la campagne.......... J'en ai du regret, mais je n'en suis pas étonné, car c'est un homme d'un tempérament amoureux et il commence à prendre les mêmes libertés qu'il voit tout le monde prendre à la Cour..............
            Puis à la maison et examinai un exercice écrit par Will en latin avec mon frère. Ensuite prières et au lit.
            Ce soir je reçois une lettre de mon père qui me dit que ma femme rentrera à Londres cette semaine. Je m'étonne qu'elle revienne sans que j'en aie été mieux informé. Il m'apparaît qu'ils mènent ensemble une vie fort difficile depuis son arrivée, et je devrai faire usage de tout ce que j'ai en cervelle pour la remettre dans le droit chemin quand elle rentrera, ce qui, je le crains, sera difficile et cette pensée m'inquiète fort.


                                                                                                         11 août
caracolus.fr
            Lever et à mon bureau, où mon frère Tom vint bientôt. Je le tançai vertement car il néglige de voir les Joyce et de leur être agréable. J'avoue craindre qu'ils ne comprennent pas sa manière d'avancer ses affaires et qu'il ne réussisse pas dans son métier, bien qu'il me dise qu'il donne satisfaction à tout le monde et qu'il gagne de l'argent. Je ne le croirai pas avant d'avoir vu un état de ses comptes, que je lui ai ordonné de m'apporter avant que j'accepte de le revoir.
            Au bureau réunion toute la matinée. A midi à la Bourse où rencontrai le Dr Pearse. Il me dit que le roi revient aujourd'hui de Tunbridge pour un ou deux jours avant de retourner  pour ramener la reine. Celle-ci, dit-il, est devenue une personne fort enjouée qui à présent l'embrasse et va à sa rencontre au galop sur la route, et fait tout ce que peut faire une dame agréable et aimante. Il pense qu'il s'entretient de temps en temps avec Mrs Stuart, mais qu'elle n'est guère dangereuse, car ce n'est qu'une jeune fille innocente et sans expérience. Quant à milady Castlemaine, qui gouverne le roi pour les affaires d'Etat et fait de lui ce qui lui plaît, il croit qu'elle est à présent en train de tomber en disgrâce. Après son retour la reine se rendra à Bath et ensuite à Oxford où l'on prépare pour elle de grands divertissements.
            J'apprends aussi aujourd'hui qu'ont été lancés des mandats contre milord Bristol pour le mener à la Tour, mais il s'est enfui ou se cache si grand est l'avantage que le chancelier a remporté sur lui.
            A la Bourse mon frère et Will m'apprennent que Mrs Turner voudrait venir dîner avec moi aujourd'hui, je rentrai donc en hâte à la maison. Je la trouvai en compagnie de Mrs Morrice                 ( Théophilia et Joyce sont parties à la campagne, ce qui explique que la mère se promène ). Je leur fis préparer un dîner. Après le dîner mon oncle Thomas et ma tante Bell vinrent me voir et  je les saoulai mais presque avec du vin ce qui les mit de fort aimable humeur ( mais je ne les fis pas monter voir ces dames ), puis ils s'en allèrent. Alors mes deux dames et moi montâmes dans la voiture de Mrs Turner et nous rendîmes chez Mr Povey. Il était absent mais nous entrâmes et je montrai à Mrs Turner sa perspective et sa volière, ainsi que les belles choses qu'il fait à présent construire et qui sont fort élégantes. De là au Temple et par le fleuve à Westminster. Là avec Mrs Morrice chez sir Robert Long pour chercher une de ses nièces, mais elle était sortie, puis reprîmes une barque et descendîmes jusqu'au Pont où nous essayâmes de trouver une soeur de Mrs Morrice, mais elle n'était pas là non plus et donc nous passâmes le Pont et je les fis monter à bord du bateau de plaisance du roi. Nous passâmes tout le chemin à lire un livre de recettes pour faire de bons plats et des confiseries. Entre autres une " Pour faire moi-même mon eau de senteur ", qui nous fit bien rire.
               Je les débarquai à Greenwich. Là les emmenai dans un jardin et les régalai de fruits et de vin, puis retour au bateau. Finalement à la fraîche arrivâmes au quai du Lion. La marée était contraire et nous accostâmes donc et marchâmes jusqu'au Pont où nous prîmes un fiacre qui, par chance, passait par là. Je les raccompagnai donc chez elles et mangeai du gibier froid et bus avec elles puis leur souhaitai bonne nuit, après m'être fort amusé en leur compagnie. Je crois qu'il n'est pas mauvais d'entretenir, quoiqu'il m'en coûte un peu, une amitié telle que celle de Mrs Turner.
            A la maison et au lit, l'esprit occupé par tout ce que je dois faire demain pour tout préparer en vue du retour de ma femme, comme par exemple acheter un lit, car mon frère John est ici et je n'ai plus à présent de lit supplémentaire qui ne soit pas utilisé.


                                                                                                        12 août 1663

            Lever et un moment à mon bureau pour rédiger le journal d'hier, et sortis acheter un lit et autres.
            Retour à la maison et installé le lit et d'autres choses pour le retour de ma femme. Puis je sortis, me rendis dans divers endroits et chez Mrs Turner, car elle m'avait invité hier soir, et dînai là avec aussi Mrs Morrice et une autre personne que je ne connaissais pas. Ce fut très gai et on nous servit un bon dîner. Je les quittai et me rendis à Whitehall où réunion pour la commission de Tanger.
Firent de nombreux changements sans pourtant, je pense, rien améliorer........ Les lords s'opposaient à tout ce qui semblait un peu brutal, alors qu'il s'agissait d'argent et de comptes, et leur courtoisie pouvait coûter cher au roi.
            Seulement je vois bien en les observant que lorsqu'il s'agit d'écrire sur des questions qui déplaisent à la personne qui recevra la lettre, il vaut mieux le faire de la manière le plus simple et sans ambages ni raisonnements, et dire les choses tout de go en laissant la personne saisir ce que l'on veut dire.
            Ensuite par le fleuve chez mon frère où j'apprends que ma femme est rentrée à la maison et que mon père est lui aussi à Londres, ce qui m'étonna. Mais j'entendis que c'était pour donner à mon frère des conseils sur ses travaux de construction, et peut-être aussi pour me rassurer sur les différends qui ont existé entre ma femme, lui et ma mère.
            Cependant quand il vint peu après chez Mr Holder, pour acheter un chapeau, il ne me fit aucune remarque. Je fis une courte promenade avec lui et le laissai passer la nuit dans ce quartier de la ville, et je rentrai à la maison. Là je trouve ma femme qui, me semble-t-il, me bat froid. Je crois que c'est parce qu'elle ne savait pas de quelle humeur elle me trouverait, mais je lui dis des paroles affectueuses et nos retrouvailles furent tendres. Elle ne put cependant s'empêcher de me conter de quelle manière elle avait été traitée par eux et sa dame de compagnie Miss Ashwell, à la campagne. Mais je vois qu'il vaudra mieux ne pas examiner la question, car je la crois aussi fautive, et j'essaie donc de n'y point prêter l'oreille.
            Ensuite au lit où jouis d'elle avec grand contentement. Puis nous nous endormîmes.


                                                                                                                13 août
                                                                                                                                 pinterest.fr
Résultat de recherche d'images pour "miro peinture dessins"            Grasse matinée avec ma femme à causer affaires de famille. Puis lever et au bureau, réunion toute la matinée. Dîner à la maison, après nous parlâmes de nouveau d'engager deux bonnes servantes et de nous séparer de Miss Ashwell, ce qui me tourmente à cause de son père, et pourtant je serai content de ne plus avoir à payer une dame de compagnie. Puis un moment au bureau et sortis avec ma femme. Par le fleuve à Whitehall et dans les appartements de milord rencontrai milady Jemima avec qui nous demeurâmes un bon moment. De là chez Mrs Hunt où je laissai ma femme. J'allai me promener un peu dans le parc de St James.......... Je rencontrai Mr Howell que j'ai connu à Magdalene College........ à parler de sir Samuel Morland, dont la femme est partie en France. Il semble qu'il achète des terres et une ferme à la campagne et dépense de l'argent à bâtir et Dieu sait quoi d'autre. De sorte que la plus grande partie de l'argent qu'il a tiré de la vente de sa pension de 500 livres à sir Arthur Slingsby est, pense-t-on, envolée. Il semble que le roi lui ait fait de très grandes promesses.
            Dans le parc je rencontrai Mr Coventry. Il envoya quérir une lettre qu'il venait de m'écrire où il en avait joint une du commissaire Pett qui se plaignait......... De voir comme il s'y était pris et comme il se plaignait que nous l'eussions, contrairement à nos promesses, abandonné, nous fit bien rire.......... Mais je vois que Pett a cessé de correspondre avec moi
             J'allai ensuite chercher ma femme chez Mrs Hunt, son mari était rentré. Nous mangeâmes et bûmes, puis partîmes. Leur enfant était à la maison, il est très vif, mais point joli du tout. Par le fleuve chez Mrs Turner à qui nous fîmes une courte visite, et à la maison en fiacre.
            Après le souper, prières et au lit. Avant d'aller au lit Miss Ashwell commença à se plaindre, et je m'aperçois à l'entendre qu'elle a été traitée de manière fort indigne par ma femme, ce que celle-ci nie sottement, mais il est impossible que cette fille invente avec une telle précision des faits et des paroles auxquels ma femme n'a rien d'autre à opposer que des dénégations formelles, ce que je suis chagrin d'entendre. Des coups ont été échangés, ainsi que des paroles acerbes jusque dans le château d'Hinchingbrooke devant les gens de milady, ce dont j'ai grand-honte.
            Je ne dis rien ni à l'une ni à l'autre, mais les laissai parler, jusqu'à ce que Miss Ashwell partit et nous eût laissés au lit. Puis je dis à ma femme ce que je pensais en peu de mots et avec tristesse, et nous nous endormîmes.


                                                                                                          14 août

            M'éveillai et réprimai ma femme derechef, et il m'apparaît qu'elle a trop haute opinion d'elle pour être mise au pas. Et il n'est pas possible sans inconvénient de garder Miss Ashwell plus longtemps. Ma femme est à ce point décidée et appliquée, comme elle l'était pour Sarah, à la faire paraître pour une menteuse à la moindre occasion que nous n'aurons point de paix tant qu'elle sera là.             Me levai et à mon bureau. A midi dîner à la maison, mon estomac comme moi ayant laissé passer l'heure, il était plus de 2 heures. Cependant avant que nous eussions pu nous mettre à table, Mrs Harper et sa cousine Jane arrivèrent et nous fûmes longtemps à négocier et à parler de sa venue auprès de ma femme comme femme de chambre. Je pense qu'elle fera bien l'affaire. Elles s'en allèrent et attendent d'être avisées de la date où elle viendra.
            Nous nous mîmes à table à presque 4 heures. Je me rendis ensuite à pied chez mon frère où je trouvai mon père qui est mécontent et n'a aucune envie de venir chez moi et voulus commencer à me conter certains différends entre ma femme et lui. Mais je ne voulus rien entendre et suis bien fâché de ma sottise, causse de tout cela, et de la leur de ne m'avoir point avisé dès le début........ Nous nous quittâmes fort affectueusement, et il dînera avec moi demain ou après-demain.
            Rentrai à pied à la maison faisant plusieurs courses en chemin. Une fois rentré emmenai ma femme rendre visite à sir William Penn qui boîte toujours fortement et après avoir passé une heure avec lui rentrâmes chez nous, souper et, avec grand contentement, au lit.


                                                                                                                15 août 1663

            Me levai tard car je suis un peu incommodé par une douleur causé par le vent et le froid, puis levé l'esprit en paix, avec l'espoir que ma femme va s'occuper de sa maison et de ses serviteurs.
            Au bureau et comme il était trop tôt pour la réunion allai voir ma viole, qui est presque achevée et je crois qu'elle pourra être chez moi, à mon idée, la semaine prochaine. Puis au bureau réunion toute la matinée et fort embesogné. Il était 2 heures quand je pus aller dîner.
            Après le repas me rendis à pied chez mon fabricant d'instruments de mathématiques, repris ma règle qu'il vient de graver et maintenant si bien parachevée que je crois que je n'aurai jamais ni le besoin ni le désir d'en avoir une meilleure sur quelque point que ce soit, ni ne penserai jamais que quiconque avant moi eût pu en avoir une aussi propre à tous usages que j'en ai fait.
            A Deptford par le fleuve, pris dans ma barque Mr Palmer que je connaissais et sa femme, qui étaient aussi des amis de ma femme du début de notre mariage au temps de notre brouillerie lorsqu'elle logeait à Charing Cross. Il me félicita de ma prospérité, quant à lui il semble forcé d'exercer la profession de juriste de façon commune et ordinaire, mais il paraît vivre bien et c'est un homme fort sérieux dans ses propos. A Deptford il vit, en raison du respect que me montrent les officiers un exemple de mon autorité et en fit la remarque. Et pourtant Dieu sait comme j'espère ne jamais laisser les honneurs me tourner la tête, mais au contraire ne désire d'autre renommée que celle de bien servir le roi et de faire mon devoir.
            Je parcourus le chantier un moment et parlai avec les officiers et rentrai à la maison par le fleuve en méditant sur ma nouvelle règle avec grand plaisir. A mon bureau travaillai à la lueur de la chandelle. Puis à la maison, souper et, au lit.


                                                                     à suivre................

                                                                                                         16 août............








         
         
         


                                                                                             

  

samedi 10 août 2019

Le Nom Germain Nouveau ( Poème France )



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                              Le Nom

            Je porte un nom assez... bizarre,
            Tu diras : " Ton cas n'est pas rare "
             Oh!... je ne pose pas pour ça,
             Du tout... mais... permettez, Madame,
             Je découvre en son anagramme :
             Amour ingénue, et puis : va !

             Si... comme un régiment qu'on place
             Sous le feu... je change la face...
             De ce nom... drôlement venu,
             Dans le feu sacré qui le dore,
             Tiens ! regarde... je lis encore :
              Amour ignée, et puis : Va, nu !
                 
              Pas une lettre de perdue !
              Il avait la tête entendue
              Le parrain qui me le trouva !
              Mais ce n'est pas là tout, écoute !
              Je lis encor, pour Toi, sans doute :
              Amour ingénu, puis : Eva !

              Tu sais... nous ne sommes... peut-être
               Les seuls amours... qu'on ait vus naître ;
               Il en naît... et meurt tous les jours ;
               On en voit sous toutes les formes,
                Et petits, grands... et même énormes,
                Tous les hommes sont des amours.

                 Pourtant... ce nom me prédestine...
                 A t'aimer... ô ma Valentine !
                 Ingénument, avec mon corps,
                 Avec mon coeur, avec mon âme,
                 A n'adorer que Vous, Madame,
                 Naturellement, sans efforts.

                  Il m'invite à brûler sans trêve,
                  Comme le cierge qui s'élève
                  D'un feu très doux à ressentir,
                  Comme le cierge dans l'Église ;
                  A ne pas garder ma chemise,
                  Et surtout... à ne pas mentir.

                   Et si c'est la mode qu'on nomme
                   La compagne du nom de l'homme,
                   J'appellerai ma femme : Eva.
                   J'ôte E je mets lent, j'ajoute ine
                   Et cela nous fait : Valentine !
                   C'est un nom chic ! et qui me va !

                   Tu vois comme cela s'arrange.
                    Ce nom, au fond, est moins étrange
                    Que de prime abord il n'a l'air.
                    Ses deux majuscules G. N.
                     Qui font songer à la Géhenne
                     Semblent les Portes de l'Enfer !

                      Eh, bien !... mes mains ne sont pas fortes,
                      Mais Moi, je fermerai ces Portes,
                      Qui ne laisseront plus filtrer                                               123rf.com
                       Le moindre rayon de lumière,
                       Je les fermerai de manière
                       Qu'on ne puisse jamais entrer.

                        En jouant sur le mot Géhenne
                        J'ai, semble-t-il dire, la Haine,
                        Et je ne l'ai pas à moitié,
                        Je l'ai, je la tiens, la Maudite !
                        Je la tiens bien, et toute, et vite,
                        Je veux l'étrangler sans pitié !


                         Puisque c'est par Elle qu'on souffre,
                         Qu'elle est la bête aux yeux de soufre,
                          Qu'elle n'écoute... rien du tout,
                          Qu'elle ment, la sale mâtine !
                           Et pour qu'on s'aime en Valentine
                           D'un bout du monde à l'autre bout.


                                   Germain Nouveau
                                            

mardi 6 août 2019

Ghost in Love Marc Lévy ( Roman France )


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                                          Ghost in Love 

            Thomas, pianiste parisien, entre deux concerts à l'étranger, rend visite à sa mère. Dans ce bel appartement haussmannien, sur les conseils maternels il se rend dans la bibliothèque à la recherche d'un paquet de cigarettes. Erreur volontaire, ou indifférence il fume, quelques bouffées mais elles suffisent, ces cigarettes au goût violent, interdites. Sous le choc peut-être, il voit son père, mort depuis cinq ans, assis dans son fauteuil préféré. Séparé de sa mère depuis dix ans, Raymond a une requête qui lui tient à coeur. Bien que Thomas s'en défende il converse avec son père, l'avoue à sa mère qui, bonne vivante, a de longue date accepté les écarts de son ex-époux. Pensant que l'effet des quelques bouffées seront bientôt effacées il se rend salle Pleyel où il joue ce soir-là. Quelques mesures sautées, un chef d'orchestre furieux et Rachmaninoff égratigné entre autres, ont empoisonné la soirée. Raymond était là, souriant, assis sur les genoux d'une spectatrice. Raymond connu pour ses nombreuses conquêtes, est un fantôme amoureux, têtu, bougon, chirurgien de son vivant, autoritaire. Un fantôme amoureux d'une femme avec qui, hors des rencontres avec leurs enfants autour d'un manège, et 20 ans de rapports uniquement épistolaires. Le mari de Camille suspicieux a préféré transféré sa famille à l'autre bout de la planète. Et c'est à San Francisco que Thomas doit porter les cendres de ce père-fantôme-amoureux où Camille sera incinérée deux jours plus tard, et alors que le pianiste devra se produire à Varsovie. Le dialogue père-fils est drôle. le rapport enfant-parents assez juste. L'enfant reprochant au père sa froideur celui-ci réplique " tu n'aimais que ta mère ". Thomas nerveux, coincé, il craint la présence du fantôme lors de ses concerts, Raymond goguenard, le voyage en avion est savoureux. Et toujours la mise au point entre les deux générations. A San Francisco logement chez l'habitant et circulation dans la ville jusqu'au Columbarium. Raymond ronchon refuse de répondre sur cet " après " s'il existe vraiment, qui interdit les explications sur les restrictions au fantôme amoureux, enfin tout renseignement sur l'au-delà, mot qualifié de foutaise par le mort-fantôme. Déambulation, rencontres, messe très musicale et colorée. Drôle, il y a de l'esprit presque à chaque page. Pour tous, absolument.













vendredi 2 août 2019

Comment savoir si VOTRE CHAT CHERCHE A VOUS TUER Matthew Inman ( BD EtatsUnis )


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                                                   Comment savoir si
                                                                                                 
                                       Votre CHAT cherche à vous tuer
                                                                                                                                                                                                                                                                                           
             Délicieux, drôle et réaliste. Matthew Inman web designer à Seattle propose sur son blog Theoatmeal  des histoires de chats. Millionnaire en... visites, primé par le NewYork Times, voici réunies les aventures de deux tyrans Jacky voluptueux et gourmand chat joliment cravaté et son compère dans les rôles de DRH, ou presque, chats rêveurs, mais surtout hostiles à l'ordinateur accapareur de toute l'attention d'un maître oublieux des câlins obligatoires. Les attitudes et les réactions du chat sont à elles seules un ticket d'entrée pour l'album. Bien sûr il faut les aimer ces chats d'appartement, quoique, l'humour sélectionne aussi ses lecteurs.

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