samedi 14 mars 2020

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 110 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )

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                                                                                                                        1er Février 1664

            Debout, mes servantes s'étant levées de bonne heure pour la lessive. Après m'être préparé je trouve Mr Trutt, le commissaire de marine, en bas avec 12 bouteilles de xérès. Il me dit que le jeune Jack Davis a invectivé sir William Batten parce qu'il s'était efforcé de la renvoyer, ce que j'avais déjà appris de sir William Batten. Je suis désolé pour le jeune homme parce que cela provoquera vraisemblablement sa ruine, bien que je le croie fieffé coquin.
            J'emmène Strutt avec moi en voiture à Whitehall où il descendit. allai chez milord, mais il s'est rendu tantôt à la Garde-Robe du roi. Je suis heureux de voir qu'il s'occupe ainsi de ses affaires, bien que je sois contrarié que la raison en est le conseil que je lui ai donné à mon détriment. On me dit qu'il va à la campagne la semaine prochaine et que les deux jeunes demoiselles montent en ville cette semaine, précédant milady leur mère.
            J'apprends que deux hommes hier soir, se disputant le haut du pavé près de la nouvelle Bourse, se tuèrent, chacun transperçant l'autre. L'un d'eux est un serviteur de la chapelle du roi, l'autre un serviteur de milord le général Middleton. Puis à Whitehall où le roi vint dans la chambre du Duc et resta une ou deux heures, se moqua de sir William Petty venu au sujet de son bateau et de Gresham College en général. Le pauvre Petty, je le vis bien, était un peu décontenancé, mais discuta avec mesure et supporta les outrances excessives des objections formulées par le roi et d'autres assistants avec grande retenue. Il proposa de prendre des paris contre les meilleurs bateaux du roi, mais le roi ne voulut pas miser et se contenta de le décrier en paroles. Quant à Gresham College, il se moqua beaucoup de ses membres qui passent leur temps à peser l'air et à ne rien faire d'autre depuis qu'ils siègent.
            Puis au palais de Westminster, rencontrai plusieurs personnes, car il y a une session. Entre autres, je parlai à Mrs Lane. Je redoutais d'apprendre les effets de notre dernière rencontre, il y a environ deux ou trois semaines mais, à ma grande satisfaction, elle n'en dit rien. Je rencontra Mr Pearse. Il me conta plusieurs anecdotes de la Cour, entre autres, lorsque le roi arriva l'autre jour à son théâtre pour voir La Reine des Indiens, dont il me loua la splendeur, milady Castlemaine était déjà installée dans la loge voisine. Se penchant par-dessus les autres dames un instant pour chuchoter au roi elle quitta sa loge, entra dans celle du roi et s'assit à la droite du roi, entre le roi et le duc d'York, ce qui, affirme-t-il, décontenança le roi lui-même, de même que tous les autres spectateurs. Il croit qu'elle agit ainsi pour prouver au monde qu'elle n'est pas en disgrâce, contrairement à ce que l'on croyait.
            Revins dans la voiture de l'échevin Maynell à la Bourse où fus occupé avec plusieurs personnes. Retour pour dîner à la maison. Emmenai immédiatement ma femme au Théâtre du Roi, comme c'est le début du mois et que je peux y aller une fois par mois, pour voir jouer La Reine des Indiens, un spectacle effectivement très agréable et au-delà de toutes mes espérances. La pièce est bonne mais gâchée par la rime qui rompt le sens. Au-delà de mes espérances surtout, la plus âgée des demoiselles Marshall joua de manière excellente, mieux que toute actrice que j'aie jamais entendue, mais sa voix n'est pas si douce que celle de Ianthe. Nous rentrâmes chez nous fort satisfaits. J'y rencontrai Mr Pickering et sa maîtresse, Mrs Doll Wilde. Il me dit que les passions se donnent libre cours entre le chancelier et milord Bristol contre le Parlement, et que milord Lauderdale et Cooper sont ouvertement hostiles au chancelier, ce dont je suis désolé.
            Sur le chemin du retour je descendis au café où j'entendis le lieutenant-colonel Baron raconter des histoires très intéressantes sur ses voyages dans les hautes montagnes d'Asie, au-dessus des nuages. Le ciel y est clair. On traverse le nuage dans un épais brouillard qui mouille les vêtements comme une éponge. La terre au-dessus des nuages est aride et desséchée, rien n'y pousse, ce n'est qu'un sol sec, il fait pourtant moins chaud au-dessus qu'en-dessous des nuages. La nuit les étoiles brillent d'un éclat vif et le ciel est d'un beau bleu. Mais on ne peut à aucun moment voir la terre à travers les nuages. Les nuages semblent être un monde à vos pieds.
            Rentré souper ayant faim, puis au bureau, affaires, en particulier concernant Creed, pour qui je suis maintenant bien paré, et à la maison.
            Aujourd'hui, au palais de Westminster, William Bowyer me dit que son père est mort récemment. Il mourut en se noyant dans le fleuve, revenant la nuit, mais, dit-il, il n'avait pas bu. Il fut emporté la canne à la main et la cape sur l'épaule, aussi rougeaud qu'avant sa mort. Son cheval fut emporté la nuit dans l'eau, entravé par sa bride. Mais on n'eut pas l'intelligence de chercher son maître avant le matin suivant où on le trouva noyé.


                                                                                                                    2 février

            Levé, au bureau où, bien que ce fut la Chandeleur, réunion avec Mr Coventry et sir William Penn les autres étant à une inspection à Deptford. A midi Mr Coventry et moi, en voiture, à la Bourse. De là au café où le capitaine Cocke expliqua clairement les effets bénéfiques d'une certaine forme de guerre avec la Hollande, et de conquête. Je n'y avais pas pensé, bien au contraire. C'est-à-dire que le commerce du monde est trop limité pour nos deux pays, donc l'un des deux doit être ruiné. Deuxièmement, bien que cela ne fasse pas de nos négociants de meilleurs hommes d'affaires, notre laine vaudra un meilleur prix si nous vantons nos tissus, et ainsi nos métayers seront plus à même de payer les loyers et nos terres prendront de la valeur, ainsi que toutes nos fabriques, alors qu'actuellement les Hollandais nous surpassent en ce domaine. - Il pense que les Hollandais ne sont pas en si bonne position qu'auparavant, parce qu'ils n'ont jamais assez d'hommes, surtout maintenant avec les guerres contre les Turcs. -                                     pinterest.fr
Résultat de recherche d'images pour "COQUINS PAYSANS 17è siècle"            De nouveau à la Bourse et à la taverne du Soleil avec sir William Warren. Bavardâmes longtemps et reçus de bons conseils et des suggestions utiles de sa part. Il me remit une paire de gants pour ma femme, enveloppés dans du papier que je me gardai d'ouvrir, ayant senti que le paquet était dur, mais je lui dis que ma femme le remercierait et continuai la conversation.
            Rentré chez moi, Seigneur ! dans quelle impatience j'étais de voir ma femme quitter la pièce sans lui demander de s'en aller, de façon à voir comment étaient ces gants. Bientôt elle sortit, et découvris que c'était une paire de gants blancs pour elle et 40 pièces d'or sonnant et trébuchant, ce qui me réjouit tant le cœur que je ne pus presque rien manger à dîner, tant j'avais de joie à penser que Dieu nous bénit chaque jour davantage, et plus encore avec l'accroissement de ma charge et de mes efforts. J'étais perplexe, ne savais s'il fallait ou non le dire à ma femme. A peine pouvais-je me retenir, mais c'est ce que je fis. Je réfléchirai avant de lui en parler de crainte de lui laisser croire que je suis dans une meilleure situation ou plus apte à gagner de l'argent que je ne le suis en fait.
            Après dîner au bureau  travaillai infiniment jusqu'à plus de 10 heures du soir pour ma tranquillité d'esprit. Rentré tout joyeux pour souper et, au lit.
            Ce soir Mr Hempson est venu me dire que son maître, sir William Batten, ne veut plus entendre parler de lui comme commis à l'intendance à Chatham. Il l'a renvoyé sans raison nouvelle ni particulière, et je crois, simplement au motif, comme il l'écrit lui-même plus ou moins et que l'avoue James Norman, qu'il fut deux fois avec moi l'autre jour et ne lui présenta pas ses respects, tant il me craint, moi et tout ce qui me touche........


                                                                                                                3 février

            Levé et après une longue conversation avec mon cousin Thomas Pepys, mon exécuteur testamentaire, en voiture avec ma femme à Holborn où je descends et elle va chez son père. Au quartier du Temple et à différents endroits et à la Bourse où travaillai beaucoup. Rentré dîner seul puis à la taverne de la Mitre et là, comme par hasard, rencontrai Will Howe venu acheter du vin pour milord qui va se rendre à Hinchingbrooke. Resté seul avec lui un bon moment à m'entretenir de la distance que prend milord avec moi. Il me répond que je n'ai aucune raison de penser ainsi, que milord est seulement plus réservé qu'auparavant. Rencontrai Mr William Rider et Mr Clerke, et après beaucoup d'affairement arrivai à une conclusion, attribuant à Mr Custos 202 livres aux dépens de Mr Bland...... Puis en voiture allai chercher ma femme chez son frère, et découvris qu'elle était rentrée à la maison. Passai voir sir Robert Bernard pour mettre mes terres en viager, et chez Roger Pepys qui garde le lit, car il souffre d'un furoncle qui l'empêche de se tenir debout ou assis.
            Rentré à la maison. Ma femme déborde d'histoires tristes au sujet de son brave homme de père et de son coquin de frère qui va aller en Hollande avec sa femme, servir comme soldat. Ensuite au bureau et, au lit. Tard dans la soirée en montant Ludgate Hill en voiture je vis deux galants et leurs valets de pied s'occuper d'une jeune fille que j'ai beaucoup lorgnée récemment, qui tient boutique sur la colline, vendant rubans et gants. Ils semblaient l'entraîner de force, mais elle les suivit et je crois qu'elle en a eu pour son compte. Mais, Dieu me pardonne, comme j'aurais souhaité et désiré être à leur place !
            Dans Covent Garden ce soir, en allant chercher ma femme, je m'arrêtai au grand café, où je n'étais jamais allé auparavant, où se trouvaient Dryden, le poète, je l'ai connu à Cambridge, tous les beaux esprits de la ville, Harris l'acteur et Mr Howell de notre collège. Si j'en avais eu le temps et si je le pouvais en d'autres occasions, ce serait bien de venir ici, car j'observe qu'il y a beaucoup d'esprit en ce lieu et que la conversation y est agréable. Mais je ne pouvais m'attarder, l'heure était avancée, ils étaient tous sur le départ.


                                                                                                                 4 février

            Levé et au bureau où après avoir un moment siégé je quittai le conseil sous prétexte d'affaires sérieuses et allai en voiture à Saint Paul où j'entendis de bons discours par les élèves qui seront choisis cette année. Puis un peu plus tard avec plusieurs de mes vieilles connaissances à la taverne de la Tête de Bidet où je leur donnai une bouteille de xérès. En ressortant j'allai au collège assister à l'examen de la classe supérieure et fus retenu par un très grand nombre de merciers, Clutterbuck..... traités par tous avec maints égards et banquetai. On me dit que dans son testament le Dr Colet précise qu'il faut trouver pour le collège un directeur qui ait une bonne maîtrise du latin et, si possible, quelques notions de grec. Le grec était si mal connu à l'époque....... Après avoir pris bien du plaisir, en particulier à entendre Mr Cromleholme répéter que j'étais un bienfaiteur du collège, chez mon libraire où je passai une heure à feuilleter Theatrum Urbium et Flandria illustrata, aux excellentes gravures, avec grand contentement.
            Retour vers la maison, passai chez ma petite chapelière, je bavardai avec elle son mari étant absent. C'est une personne follement gaie. Rentré chez moi et au bureau. Un peu plus tard ma femme rentre de l'enterrement de la femme du capitaine Grove à Wapping. Elle me conte comment sa servante, Jane, en montant dans le bateau a fait une chute, découvrant son cul. Puis vinrent mon oncle White et Mr Maes avec un compte rendu de leur affaire dont il m'a parlé très discrètement et que je trouve fort complexe. Puis, après avoir bu une ou deux bouteilles de bière, après leur départ retournai encore un peu au bureau. Rentré à la maison, prières et, au lit.
            Ce soir je terminai ma lettre à Creed à propos de ses pièces de huit et la lui envoyai. Je prie Dieu d'y donner bonne fin et que cela me rapporte de l'argent de sa part en temps voulu.


                                                                                                             5 février 1664
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Résultat de recherche d'images pour "COQUINS PAYSANS 17è siècle"            Levé. Descendis par le fleuve, belle matinée, à Woolwich où passai une ou deux heures à bonnes fins, à pieds jusqu'à Greenwich puis Deptford où je trouve plusieurs personnes venues dîner, je dînai avec eux et après ren trai chez moi par le fleuve lisant au retour, comme à l'aller Faber fortunae que je ne me lasse jamais de lire. A la maison un peu avec ma femme puis au bureau jusqu'à 8 heures et retour à la maison m'occuper des papiers de Brampton, en particulier des papiers de mon oncle en qualité de receveur général de nos impositions mensuelles pour le comté de Huntingdon pendant l'année 1647. Contrairement à mon attente je les ai trouvés en si bon ordre et si méticuleusement tenus que cela dépassait tout ce que je pouvais espérer ou imaginer. Ensuite ayant vu des acquits pour chaque quart de penny qu'il reçut, j'allai au lit tard, la conscience fort tranquille.


                                                                                                                   6 février

            Levé et au bureau réunion toute la matinée. A midi à la Bourse, rencontrai Mr Coventry pour la première fois ici. Après un bref bavardage avec lui et d'autres négociants, allai par-ci et par-là pour traiter différentes affaires et rentrai à la maison où vint le père Fogarty, prêtre irlandais que ma femme et sa mère ont connu en France, personne pondérée et discrète mais que je n'aimerais pas voir converser avec ma femme ( nte de l'éd elle est d'éducation huguenote ), de peur qu'il ne se mêle de sa religion. Mais j'aime bien cet homme. Puis sortis avec ma femme et la laissai chez Tom tandis que je vaquais à plusieurs affaires. Revins auprès d'elle, contrarié de n'avoir pas trouvé Tom chez lui à mon premier passage, tous ses livres, papiers et factures en désordre sur la table du petit salon, et lui sorti, ce pourquoi je fulminai contre lui quand il rentra. Puis à la maison en voiture passant chez ma cousine Scott qui est mourante à la suite, dit-on, d'une fausse-couche. Ma femme ne fut pas autorisée à la voir, ni personne d'autre.
            A la maison, puis au bureau tard pour écrire des lettres, puis rentré, souper et, au lit.
            Le père Fogarty me confirme la nouvelle qu'assurément la paix a été faite entre le pape et le roi de France.


                                                                                                                       7 février
                                                                                                      Jour du Seigneur
            Levé puis à l'église et retour à la maison. Ma femme étant indisposée garda le lit tout le jour et je montai dîner à son chevet. Et puis tout l'après-midi, jusque tard dans la nuit, écrivis des lettres d'affaires à mon père, lui exposant des questions en général de grande importance, et d'autres lettres pour me libérer l'esprit pendant la semaine, quand je n'ai pas le temps d'y penser. Remontai auprès de ma femme et lus, fort gaiement, les deux discours de sir William Davenant dénigrant Londres et Paris pour les opposer l'un à l'autre, puis prières et, au lit.


                                                                                                                       8 février

            Levé puis passé voir Mr Philips et après une brève conversation allai chez milord Sandwich, mais comme il était sorti restai bavarder un peu avec Will Howe, puis à Westminster pendant la session. Rencontrai Mr Pearse. Il m'a dit que le roi est toujours fou de ses femmes, sans aucune pudeur et que la bonne reine s'arrête d'elle-même parfois avant d'aller dans sa chambre d'atours, pour s'assurer que le roi n'y est pas, de peur qu'il soit comme elle l'a déjà surpris avec Mrs Stuart. Et, dit-il, la plus grande partie du douaire de la reine, contrairement aux engagements pris et à l'opinion du lord trésorier et du Conseil, est donnée ou louée, je ne sais comment,à milord Fitzharding, à Mrs Stuart et à d'autres de cette clique.
           D'après lui le roi est complètement entiché du duc de Monmouth et, apparemment, comme s'il avait l'intention d'en faire son successeur. Dieu sait comment cela se terminera !
            Après son départ j'allai parler à Mrs Lane pour la persuader d'épouser Hawley, je crois qu'elle y viendra et j'aimerais que cela fût. Puis chez Mr Hawlett et sa femme pour évoquer cette question. Ils sont tout à fait d'accord et je leur ai demandé de l'encourager, car je crois que cela sera pour leur bien à tous, et pour ma satisfaction. Mais je pris plaisir à regarder leur jolie fille devenue une jolie jeune fille et fera une belle et honnête femme.                                             
            Puis en voiture à la Bourse, après avoir réglé quelques affaires rentré dîner.
            Puis à l'Hôtel de Ville croyant entendre des plaidoiries, mais le tribunal ne siégeait pas. Ensuite chez Cade, le papetier, où je regardai des gravures qu'il m'avait réservées. Je découvris qu'il voulait jouer au plus malin avec moi, mais il finit par m'offrir ce que j'espérais. J'ai mis de côté 10 ou 12 livres et vais y réfléchir. Je répugne à y dépenser autant d'argent.
            Rentré chez moi légèrement contrarié qu'aujourd'hui je fus obligé de féliciter Will Howe et de me reconnaître sur un pied d'égalité avec Mr Moore qui m'a défié au cours de notre entretien. Je ne l'accepterai plus, que je réussisse ou que j'échoue, je me montrerai aussi distant avec eux que milord avec moi.
            Au bureau jusqu'à 9 heures, rentré à la maison, craignant des douleurs après avoir pris froid/ Souper et, au lit.


                                                                                                                   9 février
                                                                                                                                  pinterest.fr
Résultat de recherche d'images pour "COQUINS PAYSANS 17è siècle"            Levé et au bureau réunion toute la matinée. A midi à la Bourse en voiture avec Mr Coventry. Fus occupé avec plusieurs personnes. On parle beaucoup des Hollandais qui se proclament en Inde maîtres des Mers du Sud et veulent empêcher de commercer avec tous les navires autres que les leurs sous peine de confiscation, ce qui fait enrager nos négociants.
            Grande inquiétude à cause des Turcs pour deux de nos navires, très richement chargés, venant de la Méditerranée. Réconciliation entre le Pape et le roi de France, de sorte que la question est maintenant de savoir ce que les Français vont faire de leurs armées.
            Rentré chez moi je trouve le capitaine Grove portant le deuil de sa femme, et Hawley. Ils dînèrent avec moi. Après le départ de Grove, Hawley et moi parlâmes de sa maîtresse Mrs Lane. Je le conseillai sérieusement et m'enquis de sa situation. J'espère bien les unir.
            Arrive Mr Moore. Intéressante conversation au sujet de milord. Il me dit, entre autres, que milord est bien changé, c'est-à-dire qu'il est devenu très fier et très digne et ne permet plus à quiconque d'entrer dans ses appartements comme auparavant. Je ne dois pas me soucier, dit-il, de sa réserve envers moi, car il en use avec tout, mais que je garde mes distances et lui rende visite de temps à autre, pas plus, car, ajoute-t-il, lui-même ne va plus le voir sauf lorsqu'il le fait quérir, et même alors il ne l'attend pas s'il ne s'y trouve à l'heure convenue
            " - Car je peux me tirer d'affaires tout seul et ne veux pas, par excès de soumission, m’abaisser devant quelqu'un ou devenir méprisable à ses yeux. "
            C'est la règle de conduite qui me faisait le plus défaut, et je vais la suivre. Nous parlâmes de l'argent que me doit milord et des 1 000 livres pour lesquelles je suis caution vis-à-vis de mon cousin Thomas Pepys. Je me libérerai de ces deux affaires dès que possible, car je n'aime pas qu'il soit tout à la fois en colère et endetté à mon sujet. En outre, me semble-t-il, il ne se soucie pas de payer ses dettes, mais il s'enfonce de plus en plus.
            Après son départ ma femme et moi avons marché une heure ou deux à l'étage dans notre chambre à parler affaires sérieusement.
            Je lui dis que milord me doit 700 livres et lui montrai le billet à ordres et comment j'avais l'intention de me comporter envers lui. Elle et moi avons cherché les moyens d'avoir le capitaine Grove pour ma sœur, ce que nous souhaitons fort ardemment maintenant. Je pense que ce sera une bonne alliance, et vais m'y appliquer. Puis au bureau un moment, rentré, souper et, au lit.


                                                                                                             10 février 1664

            Levé et en voiture chez milord Sandwich dans la nouvelle très belle maison, mais d'un prix exorbitant, dans Lincoln's Inn Fields, lui dis quelques mots. Il est toujours fier et distant, mais il m'a demandé des nouvelles de ma femme et en me quittant me pria de donner son souvenir à sa cousine, ce qui me plut, désirant me flatter de l'idée qu'avec le temps il s'arrangera.
            Rentré directement à la maison, occupé toute la matinée et à midi avec Mr Bland chez Mr Povey, mais comme il dînait et qu'il avait beaucoup d'invités, nous nous retirâmes et allâmes dans Fleet Street chez l'un de ses amis, et puis longue visite où il me conta la longue histoire confuse de l'affaire Coronel et Bushell relative au commerce du sucre dans laquelle Mr Packer et Green et Mr Bkand et 40 autres se sont tant inquiétés des droits de douane exigés par le roi du Portugal et où chaque parti a tenté de leurrer l'autre........ Un peu plus tard vint le dîner et après conversation instructive, celle que je désirais entendre pour mon édification.
            Puis j'allai à Whitehall pour une réunion de la Commission de Tanger. J'en profitai pour demander à Creed s'il avait reçu ma lettre, et il me répondit que oui, qu'il y répondrait. Ce qui m'amène à me demander ce qu'il entend faire de moi. Mais je serai sur un pied d'égalité avec lui avant d'en avoir fini, peu importe qu'il prenne cela à la légère autant qu'il veut.
            Au quartier du Temple mon cousin Roger Pepys me montra une lettre que mon père lui avait écrit le trimestre dernier dans l'intention de me la montrer. Il proposait des suggestions pour Sturtlow, offrait une part pour Pall et je ne sais quoi encore. Cela me contrarie de le voir comploter pour me mettre dans l'embarras et les ennuis sans penser à payer nos dettes et à régler nos legs. Mais je vais lui écrire une lettre qui le persuadera d'agir plus sagement.
            Rentré chez moi. Trouvant ma femme sortie, après être rentrée d'une visite à ma tante Wight pour faire provision pour le carême ( nte de l'édit Wight était marchand de poissons ), partie avec Will chez mon frère. Je les suivis en voiture mais ne les trouvai pas, car ils venaient de repartir pour rentrer à la maison, ce qui me rendit perplexe.
            J'allai dans les appartements de sir Robert Bernard où je mis mes terres de Brampton en viager selon les dispositions de mon testament. Je suis content de l'avoir fait, mon testament est maintenant correct en tous points.
            Retour à la maison, passant un peu au café où brève et gaie conversation. Rentré chez moi, ma femme me dit qu'elle est allée chez son père pour le plaisir de voir son frère, que je trouve chez moi avec elle. Il part par la prochaine marée, avec sa femme, en Hollande pour chercher fortune. Il nous avait fait ses adieux ce matin. Je donnai à ma femme x shillings pour lui, ainsi qu'un manteau que j'avais disponible, manteau de laine claire ajusté, avec un liseré doré à chaque couture, qui était la dentelle du meilleur jupon de ma femme au moment de notre mariage. Je ne restai pas mais allai au bureau où Stanes, le vitrier, resta avec moi jusqu'à 10 heures du soir, pour rédiger son contrat. Le pauvre homme je le rendis presque fou en commettant une erreur, mais je réparai tout, car je ne voudrais pas voir trop souffrir l'homme qui travaille pour le roi à un prix tellement inférieur à celui des autres.
            Après son départ je travaillai encore un peu. Rentré, souper et, au lit. Me sentant mieux avec le temps doux, ma douleur me quitte sans atteindre le paroxysme. Le rhume que j'avais attrapé n'était pas très grave, je suppose, car seulement dû au fait que je n'avais pas boutonné mon gilet un matin.


                                                                                                                      11 février
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Résultat de recherche d'images pour "vermeer pinterest"            Levé et après une conversation fort agréable avec ma femme, au bureau, réunion toute la matinée et fîmes beaucoup de travail, en particulier, à ma grande satisfaction, en faisant prévaloir une opinion contraire à celle de sir William Batten dans l'intérêt du roi. A midi rentré dîner avec ma femme, prenant volontiers d'un très bon porc.
            Ce midi Mr Falconer vint rendre visite à ma femme et lui apporter un présent, une coupe d'apparat en argent avec un couvercle, d'une valeur de deux ou trois livres, pour la politesse que je lui fis l'autre jour. Il ne resta pas dîner avec moi. Je suis presque navré de ce présent, parce que j'aurais voulu garder cet homme en réserve pour aller en été visiter Woolwich avec ma femme.
            Après dîner, montai avec ma femme dans son petit salon pour voir un nouveau paquet de jolis coquillages que lui offre son frère. Puis au bureau jusqu'à 11 heures du soir. Rentré à la maison après avoir écrit une lettre courroucée à mon père..... A la maison puis, au lit l'esprit troublé à propos de la lettre que je suis obligé d'écrire ce soir à mon père, car j'y suis très dur avec lui, mais il le faut.


                                                                                                                        12 février

             Levé et préparé. Trouvai en bas le laquais de Mr Creed qui m'apportait une lettre de son maître. Je la lus donc. Dans son explication de l'affaire entre Samuel Pepys et John Creed, elle est rédigée de façon excellente, montrant tout ensemble sa fermeté et son empressement à faire la paix, alternant reproches et flatteries. Bref, elle est rédigée le mieux du monde, et à vrai dire, me place dans une meilleure situation que je ne l'aurais jamais cru. Toute la matinée réfléchis à la manière de me comporter dans cette affaire.
            A midi au café puis, comme convenu, le rencontrai à la Bourse et revins avec lui au café où, avec grand sérieux et froideur de part et d'autre, il présenta ses arguments et moi les miens. Il reconnut quelquefois mon aide et assistance, tout en s'efforçant d'en amoindrir la portée, disant, par exemple, que le succès de cette affaire ne pouvait être attribuée complètement ni en grande part à cette aide. Et moi d'arguer du contraire et de lui dire franchement que je n'avais jamais, dès le début, pensé lui faire des faveurs pour rien, mais que s'il gagnait 5 ou 600 livres, j'en attendais une part, du moins un remerciement, vrai et non pas seulement de pure forme. Bref, je ne lui dis rien pendant tout ce temps-là dont je puisse craindre qu'il l'utilisât contre moi plus qu'il ne l'eût fait avant cet entretien. Le plus que je lui ai dit fut après que nous eûmes fait la paix, quand il me demanda s'il devait répondre ou non à la lettre du Conseil. Je lui dis qu'il pouvait surseoir, et c'est tout. Puis il me demanda comment la lettre pouvait porter leur signature alors qu'ils n'avaient guère enquêté. Je lui dis que c'était comme j'en avais donné l'ordre et rien d'autre qui eût de l'importance, que l'on répète ou non mes propos plus tard. De sorte que j'ai le même rapport de forces, ni meilleur ni pire qu'avant, s'il ne tient pas son rôle. Nous fîmes la paix en ces termes. Il dit :
            " - Après tout, et bien ! je sais que vous devez vous attendre, puisqu'il doit y avoir accommodement, qu'il me revient de faire les premiers pas. Donc, dit-il, je propose, de même que l'intervalle entre la mort de l'ancien roi et l'arrivée du nouveau est effacé comme s'il n'avait jamais existé, de même qu'il en soit de notre brouille comme si elle n'avait jamais existé. "
            Il dit aussi que je devrais écarter tout malentendu à son sujet ou de sa première lettre, qu'il se sentirait de montrer la même franchise dans l'appréciation de mon amitié et des services rendus que celle qu'il aurait dû témoigner dès le début, avant que je l'aie mis avec ma première lettre, dans l'incapacité de le faire sans donner l'impression de servilité. Donc, l'affaire en reste là et je vais attendre de voir comment il me traitera.
            Après cela je commençai à me sentir libre, et nous nous entretînmes d'autres sujets, puis il vint à la maison en ma compagnie et dîna avec moi et ma femme, ce qui fut très agréable car le dîner était bon et l'on ouvrit ma lemproie, en faisant une entaille d'un côté, qui se révéla délicieuse. 
            Après dîner, avec lui à Deptford à pied. Nous rencontrâmes sir William Petty et je le ramenai et le persuadai de m'amener à son vaisseau et de m'en entretenir, ce qu'il fit très bien.
            Nous revînmes ensemble au bord du fleuve à Rotherhithe, tout en conversant plaisamment en chemin. Puis Creed et moi par le fleuve chez moi. De là pris une voiture et avec ma femme chez l'échevin Backwell où j'échangeai la coupe d'apparat offerte par Mr Falconer, contre une belle chope. La coupe valait, y compris le travail 5 livres 16 shillings. Et une autre petite coupe que nous donna Joyce Norton estimée à 17 shillings, en tout 6 livres 13 shillings, somme pour laquelle nous eûmes la  chope, qui revenait à 6 livres 10 shillings à raison de 5 shillings 7 pence l'ounce, ainsi que trois shillings en espèces. Tout heureux, de là chez mon frère. Creed me quitta alors et mon frère m'apporta le vieil étendard de soie que j'avais déposé chez lui il y a longtemps.
            Retour à la maison. Apprenant que mon oncle Wight était venu, j'allai à sa rencontre à la taverne de la Mître où avec lui et Maes et...... jusque tard, nous mangeâmes une terrine de chevreuil. La faïence ornée d'une couronne me plut fort. Repris le chemin de mon domicile, rencontrai Mr Barrow, revins donc avec lui à la Mître et discutai avec lui de ses doléances au sujet de de l'arsenal, affaire où il se montra parfois insensé et irritable, jusqu'à minuit. Rentrai et montai au lit auprès de ma femme, l'esprit mal à l'aise sur la question de savoir si je devrais penser de la sorte je m'en étais mal tiré, en manquant l'occasion de m'assurer 100 livres comme je me le proposais avec enthousiasme, ou si je m'en étais bien tiré en perdant un avantage incertain mais en évitant aussi les ennuis et le blâme si nous avions procédé à un litige public, outre le fait que je serais alors entré en conflit avec milord qui, je l'avais oublié, avait aidé Creed pour estimer la valeur des pièces de huit à ses taux tous erronés, d'ailleurs, je prendrais soin désormais d'informer milord des taux, chaque fois qu'il s'embarquera de nouveau pour la Méditerranée.   
         
         
                                                                                                                  13 février
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            Levé. Après avoir raconté à ma femme, au lit, ce matin,les événements d'hier avec Creed, j'avais la tête et le cœur infiniment plus légers qu'avant.
            Levé donc et au bureau. Après notre réunion, à 11 heures avec Mr Coventry au bureau de la Compagnie africaine où, avec sir William Rider, comme convenu, nous avons parcouru une partie des comptes de milord Peterborough, tenus par Mr Creed et Vernatty. Bientôt descendîmes dîner, à une table que Mr Coventry tient là grâce aux 300 livres qu'il reçoit chaque année au titre d'administrateur de la Compagnie royale africaine. Très bon dîner en très bonne compagnie et excellente conversation. Puis nous remontâmes à notre travail pendant une heure jusqu'à ce qu'arrivent les membres de la Compagnie qui avaient une réunion. Nous nous quittâmes donc. Creed et moi en voiture chez Reeves, le fabricant de verres optiques, où nous vîmes d'excellents microscopes qui agrandissaient parfaitement un ciron ou un grain de sable.
            Rassasiés de cette vue, nous partîmes, avec pourtant, grande envie, si mes obligations me le permettaient, d'en acheter, à pied à la nouvelle Bourse. Après un tour ou deux et quelques bavardages, je pris une voiture pour rentrer chez moi. Au bureau après avoir vu ma femme et le travail qu'elle fit aujourd'hui à découper l'étendard de soie que nous avons ramené hier soir. Cela servira à doubler un lit ou à vingt autres usages, à notre grande satisfaction. Je mis au propre la lettre courroucée destinée à mon père. Cela lui apprendra à se fier à mes conseils à l'avenir, sans récrimination ni jalousie excessives, qui m'ennuient parce qu'elles n'ont pas lieu d'être.


                                                                                                               14 février 1664
                                                                                                    Jour du Seigneur
            Levé puis seul à l'église. Sermon paresseux de Mr Milles sur un verset choisi pour introduire le catéchisme dans sa paroisse, ce qu'il a, semble-t-il, l'intention de commencer.
            Rentré chez moi. Moments très agréables avec ma femme à dîner. Travaillé seul au bureau tout l'après-midi. Le soir, après une promenade avec ma femme dans le jardin, souper chez mon oncle Wight où se trouvait Mr Norbury. Mais mon oncle n'était pas dans son assiette. Après souper il sembla fort mécontent parce que ma tante désire retirer une marmite de cuivre qu'il s'était apparemment procurée à grand peine pour y faire bouillir la nourriture et voici qu'elle s'est mis dans la tête que ce n'est pas sain. Ce qui le contraria, mais cela nous rendit fort gais. Un peu plus tard, rentrés à la maison et, après les prières, au lit.


                                                                                                                      15 février

            Levé et emmenai ma femme dans les appartements de milord, l'y laissai puis allai à Whitehall chez le Duc. Pour la première fois, aujourd'hui il mit une perruque, mais à mon avis, ses cheveux coupés courts à cet effet, étaient très beaux en eux-mêmes avant qu'il mit sa perruque. Puis dans son cabinet où nous fîmes notre travail. Ensuite avec Mr Coventry descendîmes dans sa chambre passer quelques instants. Nous nous quittâmes et je ramenai ma femme à la maison, m'arrêtant au café puis quelque temps à la Bourse. Bonne nouvelle de deux navires richement chargés, le Greyhound et un autre, pour lesquels on s'inquiétait vivement et on avait pris une forte assurance.
            Rentré dîner. Après une heure passée avec ma femme sur ses sphères, j'allai au bureau où je fus très occupé jusqu'à 11 heures du soir. A la maison, souper et, au lit.
            Cet après-midi, sir Thomas Chamberlain vint dans mon bureau me montrer plusieurs lettres des Indes orientales, révélant à quelles extrémités sont parvenus les Hollandais, manifestant du mépris pour tous les anglais, même dans notre seule fabrique là-bas, à Surat, frappant plusieurs personnes et attachant l'étendard anglais de Saint-Georges sous le drapeau hollandais par mépris, affirmant que, quoi que disent ou que fassent leurs maîtres en métropole, ils agiront à leur guise et seront les maîtres du monde là-bas. Ils se sont donc proclamés souverains de toutes les mers du Sud. Notre roi ne pourra certainement pas le tolérer, si le Parlement lui donne de l'argent. Mais j'en doute et j'espère qu'il n'en saura rien, tant que tous ne seront pas mieux préparés.


                                                                                                              16 février

            Levé et au bureau, très occupé toute la matinée, surtout avec Mr Wood, car je le harcèle à propos de ses mâts. A midi à la Bourse un moment, puis ramenai Mr Barrow dîner avec moi. J'avais un cuissot de chevreuil rôti qui m'avait été donné hier, et donc eus un beau dîner. Il parle beaucoup de son affaire qui l'inquiète fort, le pauvre. A ce sujet j'ai pitié de lui, mais j'espère lui trouver une solution. Après son départ, au bureau occupé jusqu'à la nuit. Mon oncle Wight et Mr Maes passèrent, et après un entretien sur l'affaire de Maes, souper, très gais l'esprit préoccupé par le travail. Et donc, après leur départ jouai un peu de viole, ce que je n'ai pas fait depuis des mois, je crois, puis un moment au bureau à 11 heures du soir, à la maison et, au lit.


                                                               à suivre................

                                                                                                                   17 février 1664

            Levé et avec..............
            
            
 

           

lundi 9 mars 2020

Correspondance 1945-1959 Albert Camus Nicola Chiaromonte ( Correspondance France )


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                                              Correspondance 1945-1959

            Rencontre sur une plage en Algérie. Immédiatement accepté par Camus et ses amis, le jeune homme farouche inconnu en 1941 alors que Camus est déjà l'auteur quoique ignoré du jeune intellectuel italien visiblement de gauche. Dès leur première conversation une amitié profonde lie les deux hommes. Mais la guerre les sépare, Chiaromonte part aux États-Unis où il vit chichement de textes et de critiques littéraires. De retour à Paris, Camus s'interroge beaucoup, c'est l'heure de la publication du Mythe de Sisyphe. Chiaromonte, antifasciste, se décrit un étranger " épris de France ".
L'échange de lettres est un rappel de la vie intellectuelle française, du moins celle autour de Merleau-Ponty, peu apprécié de l'intellectuel italien pour diverses raisons de même que Sartre conférencier à New York, des années 40 / 60. Camus travaille beaucoup, l'esprit en alerte, des livres, des articles, directeur de collection chez Gallimard, journaliste à Combat. Il demande à son ami de lui signaler les livres, les auteurs dont on parle en Amérique, et Chiaromonte s'offusque de ce que la France apprécie tant le NewYorker et Runyon, qui pourtant correspondent si bien à l'esprit américain, néanmoins il signale un écrivain, Henry Miller. Camus demande les livres malgré les difficultés d'expédition, et alors que lui-même a déjà publié ses " trois absurdes  - L'Etranger, le Mythe de Sisyphe et Caligula qui exploraient le domaine de l'absurde et le nihilisme........ " A New York Chiaromonte se marie, les difficultés financières seront durant toutes les années suivantes un frein à sa créativité. Camus est marié à Francine bientôt parents d'une fille et d'un garçon " en une seule fois ". Et Nicola et sa femme envoient des colis de tous les produits introuvables en cette fin de guerre, les amis  " un paquet de livres est l'envoi qui me cause le plus d'émotion..... "  Camus, après un séjour aux EtatsUnis notamment à Cape Code, écrit à son ami le 27 août 1946 "..... Francine et moi sommes venus passer le mois d'août..... près de la mer en Vendée...... J'ai travaillé comme un forçat pendant un mois, faisant seulement du cheval le soir. Et je viens de terminer La Peste. Mais je suis si loin de trouver ce livre bon que je doute de le laisser publier. A quoi bon faire partager à d'autres ma déception qui est profonde...... " Puis les deux amis abordent les sujets profonds qui leur tiennent à cœur et Chiaromonte cite Caffi ".... Pour notre époque qui glisse vertigineusement vers la barbarie, le choix des valeurs intellectuelles dans l'héritage confus de quelque trente siècles de civilisation est une affaire d'importance........ la confusion des modes, des mentalités, des " formes " est arrivée à l'ultime degré de malfaçon. Si l'intelligence n'arrive pas déblayer le terrain...... autant vaudrait qu'elle renonçât à se mêler de la condition humaine....... " 14 novembre 1946. Pour Paris Camus réclame des articles sur le NewYorker et les " best-sellers ", nouveauté en France. Puis " Ces temps derniers je m'étais replongé dans La peste que j'ai reprise et refaite en partie. Maintenant je ne puis plus supporter le livre. Et je le donne cette semaine à l'éditeur, un peu comme on se débarrasse de ce qui vous dégoûte..... " Plus tard Camus parle un peu, très peu de ses mises en scène, adaptation de Faulkner. Pudiques les deux hommes abordent avec délicatesse la déliquescence de leur couple, Francine surtout malade et Camus s'occupe de ses enfants, et toujours de politique. Les liens entre les deux hommes sont forts, Revenu à Rome Chiaromonte s'occupe de la traduction des livres de Camus, parfois trop fidèle à l'original doit être revue. Les dernières années Camus avoue sa lassitude, se sent vide, il connaît la vie d'homme engagé mais aussi d'homme public, redoutée cette dernière. Enfin le philosophe qui n'avait plus guère écrit après ses nouvelles de l'Exil et le Royaume commence un nouvel ouvrage, souvenirs de son enfance, Le Premier Homme. Livre inachevé que sa fille Catherine publie quelques années plus tard. Camus est mort en janvier 1960 quelques mois après avoir reçu le prix Nobel. Livre précieux, les événements de l'époque, les personnalités, de Gaulle entre autres, l'Algérie, la vie sociale tout porte à réflexions et les deux philosophes partagent leur vision assez désespérée. Très bonne lecture.

mercredi 4 mars 2020

Un Noël presque parfait M.C. Beaton ( Roman policier Angleterre )




                                                            Agatha Raisin enquête

                                                           Un Noël presque parfait

            Noël en octobre. Sujet de préoccupation pour Agatha Raisin. Installé dans le Gloucestershire après avoir travaillé à Londres dans la publicité, son bureau de détective privée après d'insipides enquêtes de divorces ou de recherches de chiens ou chats perdus, généralement retrouvés simplement à la SPA, mais chut, ne pas le répéter ce serait des honoraires perdus pour l'enquêteur-trice, Agatha songe donc : dinde énorme pour les principaux membres de la communauté du village, décorations, lorsqu'elle se voit contactée par une personne qu'elle découvrira octogénaire, alerte encore, par courrier, lui signalant qu'elle sera probablement assassinée le prochain week-end. Si tout d'abord la ronde et un peu plus que quadragénaire Agatha hésite à prendre au sérieux ce  défi, puis accepte après avoir rendu visite au Manoir de la dame en question de s'impliquer dans un drame qui s'avère familial. Éjectée, vilipendée par les filles et fils, Agatha Raisin, têtue, enquête au village où elle n'est pas non plus la bien venue, village qui appartient à la peut-être future assassinée. Mais Agatha, hors enquête a un cœur bon et dépensera sans trop compter pour aider Tonie qui collaborera s'insérant entre deux vieux détectives du cabinet d'enquêtes. Bonne mais le cœur noyé lorsqu'elle compare son âge, la vivacité et les formes de la jeune apprentie détective avec les siens. Et noyé son cœur par sa séparation avec son ex... actuellement aux îles Tonga. Mais dans le Gloucestershire, les événements se précipitent après un suicide ou assassinat, il y a doute, on trouve la ciguë dans une main, et dans les environs du Manoir, et un petit groupe de villageois qui dansent nus, cercle d'apprentis-sorciers. Mais qui sont donc les membres de cette famille Tamworthy, poussent-ils ou sont-ils les acteurs de ces meurtres par ciguë, par pendaison. Mais sous cette histoire classique mortifère en milieu villageois, Beaton - Agatha met le doigt sur les maux de la société quelle qu'elle soit : alcoolisme, pauvreté, dés-errance de la jeunesse sans travail, jalousie, et le problème des mères aimantes, détestables. Compliqué pour une détective esseulée. Sa petite maison protégée par un épais toit de chaume envahie périodiquement par un comparse riche mais au portefeuille souvent coincé. Enfin le dernier, 18è Agatha Raisin. Personnages, lieux et sujets ont le mérite de plaire à tous et peuvent être lus par des adolescents allergiques à la littérature dite pour ados. Agatha Christie face à des problématiques actuels. Bonne détente avec " thé et omelette et saucisses bien grasses ", dit l'auteur. 
Le 19è volume est annoncé pour les tous prochains mois. Jolie collection avec une jolie couverture.

            

lundi 2 mars 2020

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 109 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )

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                                                                                                                    16 janvier 1664

            Levé et après avoir payé ce matin à mon oncle Thomas une partie de sa pension annuelle, au bureau où réunion toute la matinée. A midi à la Bourse au sujet de certains écus espagnols pour sir John Lawson, et là j'entends dire que le colonel Turner est jugé coupable de forfait, aux assises, dans l'affaire de Mrs Tryan, ce qui lui sauvera la vie.
            Rentré chez moi je rencontrai James Harper venu rendre visite à sa parente, notre Jane. Je lui fis fête et l'invitai à dîner avec nous. Il parla simplement comme il en avait l'habitude. Après son départ j'allai par le fleuve à Westminster où je vis Mrs Lane, et de là au cabaret de la Cloche dans la rue du roy où, après des caresses je l'ai foutée sous de la chaise deux fois, et la deuxième avec grand plaisir. Mais j'ai grand peur que je l'ay fait faire aussi elle-même. Mais après cela elle commençait parler comme avant et je me rendis compte que je n'avais rien fait de danger à elle. Et avec ça ( nte de l'éd. texte en français ) bien que j'aie fait de grandes promesses à la contraire, nonobstant je ne la verrai pas longtemps.
            Rentré à la maison et au bureau où Brown des Minories m'a apporté un instrument en forme de spirale, très utile pour presque toutes les questions d'arithmétique. Mais c'est à l'usage que j'en comprendrai mieux le maniement.
            Rentré chez moi souper et, au lit. L'esprit un peu troublé pour ce que j'ai fait aujourd'hui. Mais j'espère que ce sera la dernière fois de toute ma vie.


                                                                                                                    17 janvier
                                                                                                   Jour du Seigneur
            Levé et avec ma femme à l'église où apparut Pembleton. Ce qui, Dieu me pardonne, me contraria, mais je n'en fis rien voir. Rentré dîner. Tantôt ma femme et moi à l'église française où nous entendîmes un bon sermon. C'était la première fois que ma femme et moi nous y trouvions ensemble. Nous étions assez près de trois soeurs, toutes fort jolies. Ce fut plaisant d'entendre que les enfants à catéchiser le dimanche suivant viendraient de Houndsdlitch et de Blanch Appleton. Rentré à la maison trouvai Ashwell venue voir ma femme ( puisque nous étions passés chez elle l'autre jour pour lui demander d'habiller ma femme lorsque milord Sandwich viendrait dîner ), toujours aussi gaie et elle parle avec toujours aussi peu de ressentiment du différend qui nous opposa à elle lorsqu'elle nous quitta. Après son départ, avec ma femme allâmes voir sir William Penn chez qui nous soupâmes, à contrecoeur car les mets étaient si épouvantablement mauvais que je ne pouvais supporter de les regarder.
            Après souper, retour à la maison, prières et, au lit.


                                                                                                                  18 janvier

            Levé chagriné de voir ma femme si prête à me voir sortir. Dieu me pardonne d'être jaloux, ce que je ne peux éviter. Pourtant Dieu sait que je n'ai aucune raison de l'être ou de m'attendre à la voir aussi fidèle que je le souhaite. Je sortis à Whitehall où la Cour portait le deuil de la duchesse de Savoie. Traité de nos affaires avec le Duc puis chez Will Howe dans les appartements de milord sans voir milord car il était sorti. Je consultai alors Will Howe sur l'invitation de milord à dîner. Il en aime l'idée, bien que cela me chagrine de devoir demander l'avis d'un domestique tel que lui, mais pour l'instant c'est nécessaire. Je rencontrai Mr Mallard et reçus de lui la transcription d'une mélodie connue pour " lyra viol ", qui sonne très bien. Rentré à la maison en voiture et à la Bourse après être allé au café où j'ai ouï dire que Turner est jugé coupable de forfait et de cambriolage et raconter d'étranges histoires sur son arrogance à la barre, malgré une argumentation peu judicieuse. Tous souhaitent le voir pendu.
            Rentré à la maison où j'appris que Will avait été avec ma femme. Mais Seigneur ! pourquoi dois-je le prendre en mal, et pourtant je ne peux l'éviter. Mais renseignements pris, bien que je n'ai trouvé aucune raison de soupçon, cependant toute la journée et toute la nuit, je ne pus trouver un état de sérénité et de satisfaction au sujet de ma femme, et même, bien que je fusse allé avec elle me divertir chez mon oncle Wight où nous jouâmes aux cartes jusqu'à minuit, et rentrâmes sous une grande averse de pluie, alors qu'il n'avait guère plu auparavant. Il y avait là un certain Hollandais, Mr Benson, qui joua et soupa avec nous et qui prétend bien chanter. J'en attendais beaucoup mais n'y trouvai aucun plaisir. Rentré à la maison et, au lit. Mais l'esprit toujours contrarié.


                                                                                                                       19 janvier
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            Levé sans aucune tendresse pour ma femme, puis au bureau où réunion toute la matinée. A midi à la Bourse et de là chez Mr Cutler avec sir William Rider à dîner. Ensuite avec lui au vieux Jacques au sujet de notre recommandation de Mr Bland, et après nous être réunis une demi-heure sur ce sujet nous nous quittâmes. Retour à la maison où je trouve Madame Turner et sa soeur Dike venues nous rendre visite jusqu'à une heure tardive, et ma vue commence à faiblir et mes yeux à souffrir, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant et que j'attribue au fait de veiller pour travailler et lire à la lueur d'une chandelle.
            A la maison souper et, au lit.


                                                                                                                       20 janvier

            Levé et en voiture chez milord Sandwich et après avoir longtemps attendu qu'il descende, car il ne me faisait pas monter, mais peut-être ne savait-il pas que j'étais là, il descendit et j'allai avec lui au jeu de tennis où je le laissai regarder jouer le roi. Dans ses appartements était venue ce matin la jolie épouse de Mr William Montagu, ce qui amena milord à me parler d'une affaire pour un de ses amis censé être un cadet de la marine. Milord m'a fait ses recommandations pour cette affaire. Mrs Montagu est jolie et assurée, mais pas aussi belle que je le croyais naguère. Milord a aussi signé un bail pour la maison qu'il prend à Lincoln's Fields, un loyer de 250 livres par an.
            Puis en bateau chez mon frère que je trouve au lit, souffrant, pense-t-on, de consomption. Je crains qu'il ne soit pas bien, mais il ne se plaint ni ne souhaite rien prendre. Puis je rendis visite à Mr Honeywood, qui est boiteux, pour le remercier de la visite qu'il me rendit l'autre jour alors que tous deux étions sortis. Ensuite chez Mr Commander de Warwick Lane pour lui parler de la rédaction de mon testament, à ce propos il me rencontrera dans un ou deux jours. A la Bourse d'où je revins avec sir Richard Ford. Il me dit que Turner doit être pendu demain et avec quelle effronterie il conduisit son procès. Mais hier soir, lorsqu'on lui annonça sa mort, il devint plus sensé et se mit à verser des larmes. Il espère mourir contrit, ayant déjà tout confessé. Mais il dit qu'il commit ce crime par plaisanterie, et en partie pour avoir l'occasion d'obliger le vieillard à lui rendre ses affaires, car il espérait s'enrichir de ses biens à sa mort.
            Rentré dîner et après en bateau avec ma femme, ce qui ne nous est pas arrivé depuis longtemps, soit l'été dernier, mais il fait très doux maintenant. La laissai à Axe Yard et allai à Whitehall. Rencontrant Mr Pearse me promenai avec lui une heure dans la grande galerie. Il me dit que milady Castlemaine n'est pas du tout abandonnée du roi, mais qu'il est fou de la seule Mrs Stuart, au point de négliger tout travail et de manquer ouvertement d'égards à la reine. Qui le voit ou se trouve près de lui lui importe peu lorsqu'il badine avec elle ouvertement, et puis en privé dans la chambre de la dame à l'étage inférieur, où même les sentinelles le voient entrer ou sortir si couramment que le Duc ou les nobles lorsqu'ils veulent demander où se trouve le roi, disent habituellement :
            " - Le roi est-il en haut ou en bas ? " voulant dire avec Mrs Stuart.
             ....... Milady Castlemaine vient à la Cour, mais milord Fitzharding et les Hamilton, et quelquefois, dit-on, milord Sandwich ont de brèves aventures avec elle. Mais il dit que milord Sandwich va la quérir dans ses appartements dans le plus grand mystère et dans le plus grand secret et qu'il la ramène à l'entrée des appartements de la reine, pour se montrer le moins possible.
            Que le roi est toujours immodérément entiché du duc de Monmouth, à tel point que seuls le roi, le duc d'York, le prince Rupert et le duc de Monmouth portent encore le grand deuil de la duchesse de Savoie, c'est-à-dire de longues capes........... Le duc d'York se consacre aux affaires et sera probablement un grand prince. A vrai dire je souhaite de tout coeur qu'il en soit ainsi.
            Il dit que l'on pense et que l'on espère que l'on prend soin d'entasser un trésor secret pour le roi en prévision des mauvais jours. Je prie Dieu qu'il en soit ainsi, mais je serais plus heureux si le roi lui-même s'occupait des affaires, ce qui ne semble pas le soucier le moins du monde.
            Un peu plus tard arrivai auprès de Mr Coventry, nous nous quittâmes donc, puis milord Sandwich vint me parler. Mon retour avec lui dans cette partie de la ville avait essentiellement pour but de l'inviter à dîner chez moi, afin de voir comment il allait me répondre. Mais tout comme ce matin, bien que je l'aie accompagné chez lui, lui offrant ainsi l'occasion de s'entretenir avec moi, il me traite cependant avec courtoisie certes, mais comme un étranger, sans l'intimité et l'amitié d'autrefois. Je crains que jamais, parce qu'il a trop conscience de ses fautes, jamais plus il ne me les témoigne ce qui, je dois l'avouer, me chagrine presque plus que tout au monde, car je n'ai pas besoin, ni maintenant ni à l'avenir d'être ainsi chagriné. Et même, en outre, bien que je ne pense pas qu'il me refuse son amitié en cas de besoin, c'est seulement qu'il n'a pas le coeur d'être libre avec moi et qu'il considère comme un rappel de sa vanité passée et un espion de sa conduite présente. Car je vois que Pickering lui est de nouveau lié, et qu'il a fait une grande faveur à Mr Pearse, le chirurgien, un présent d'une grande valeur, bien que j'aie mentionné leurs deux noms, et aucun autre, dans l'affaire qui a provoqué ce différend entre milord et moi.
            J'ai cependant décidé d'attendre pour dépenser de l'argent dans un dîner, de le voir dans de meilleures dispositions et de lui laisser entendre par mon attitude grave mais réservée, quoique fière, que je n'ai pas besoin de lui. Cela ne le rendra que mieux disposé à me rendre son amitié, je crois, aussi vite que possible, sans que je verse dans l'insolence flagrante ni ne m'impose comme d'autres, ou que j'abuse de lui, ce que je ne puis et n'entreprendrai pas non plus.
            Rentré chez moi passant avec ma femme voir mon frère qui était levé et marche bien dans la maison. Mais je pense vraiment qu'il souffre de consomption.
            A la maison l'esprit chagriné par ces incidents avec milord, mais j'ai décidé de mieux m'occuper de mes affaires, de mieux voler de mes propres ailes, d'épargner ainsi que de gagner de l'argent. J'espère, entre autres, avoir une part de l'argent de Creed avant longtemps, sinon ce sera un désastre.
             Travaillé au bureau. Rentré à la maison souper et, au lit. Après m'être rasé à la lueur de la chandelle et avoir coupé toute ma moustache, ce qui me facilitera beaucoup la tâche pour me raser.


                                                                                                                         21 janvier
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Résultat de recherche d'images pour "nash dessinateur humour"            Levé et, après avoir envoyé ma femme chez ma tante Wight retenir une place pour voir pendre Turner, allai au bureau et réunion toute la matinée. A midi, allant à la Bourse et voyant la foule affluer dans cette direction, je me renseignai et appris que Turner n'était pas encore pendu, et donc je suivis la foule à Leadenhall Street au bout de Lime Street, près de l'endroit où le vol fut commis, jusqu'à St Mary Axe où il vivait, et là, pour un shilling j'obtins de monter sur la roue d'une charrette où je demeurai fort péniblement pendant plus d'une heure avant l'exécution. Il essayait de gagner du temps par de longs discours et des prières interminables, dans l'espoir d'être gracié. Mais rien ne vint et il portait encore sa cape lorsqu'on fit basculer l'échelle. C'était un bel homme, il garda bonne contenance jusqu'à la fin, il me fit pitié. On affirme qu'il y avait au moins 12 ou 14 000 personnes dans la rue.
            Je rentrai chez moi tout en sueur et dînai tout seul. Après au vieux Jacques où retrouvai sir William Rider et Mr Cutler à dîner et dînai de nouveau avec eux. D'autres arrivèrent et nous discutâmes.............  Puis au café où j'entendis tout le discours de Turner sur la charrette...... le roi était décidé à n'accorder aucune grâce. J'eus ensuite une agréable conversation avec un négociant assez jeune, ce dont j'eus grand plaisir. Travaillai au bureau puis chez ma tante Wight chercher ma femme pour la ramener chez nous où le Dr Burnet nous raconta comment les shérifs s'étaient en vain efforcés de faire rendre un bijou par Turner après sa condamnation, comme s'il leur revenait au lieu de le rendre à son véritable propriétaire, Mr Tryan. Mais il en fut jugé autrement à leur grand déshonneur, bien qu'ils plaident que ce bijou peut, autant qu'ils sachent appartenir à quelqu'un d'autre que Tryan.
            Après souper, rentré à la maison, ma femme me raconta en grand détail les propos affectueux et aimables que mon oncle lui tint aujourd'hui, ce qui me confirme ses intentions de générosité à notre endroit, car il répète toujours son désir de la voir enceinte. Je ne puis imaginer qu'il ait des pensées coupables à son égard. Après le travail au bureau, rentré, souper, prières et, au lit.


                                                                                                                             22 janvier 1664

            Levé, comme c'était une belle matinée, par le fleuve, en yole à Woolwich où à la corderie comme à l'arsenal travaillai beaucoup. Puis à Greenwich pour voir Mr Pett et d'autre évaluer les sculptures de la Henriette. Dieu sait que leur évaluation n'est pas favorable au roi ! Puis à Deptford où vis le vaisseau de sir William Petty qui a l'air étrange, mais pas autant qu'on le dit. Je pense qu'il n'en aurait pas tant parlé s'il n'était meilleur que d'autres vaisseaux, et donc je crois qu'il fut insulté l'autre jour par des gens qui parlent, j'en suis sûr, avant d'en connaître qualités et défauts. Je suis désolé de trouver son ingéniosité ainsi découragée.
            Retour à la maison en lisant tout le long du chemin un bon livre, rentré dîner et après leçon à ma femme sur les sphères, puis au bureau, jusque 10 ou 11 heures du soir. Rentré, souper et, au lit.


                                                                                                                           23 janvier

            Levé et au bureau où nous fûmes en réunion toute la matinée. A midi rentré dîner à la maison où Hawley vint nous voir et dîner avec nous. Après vint Mr Mallard et après qu'il eut mangé quelque chose je descendis ma viole dont il joua, le premier maître qui l'eût jamais touchée. Elle se révèle très bonne et sera, je pense, un instrument admirable. Il joua quelques très jolies choses de sa composition, mais je craignais de le louer trop vivement de peur qu'il m'offre de les recopier et que je fusse obligé de lui donner ou de lui prêter quelque chose. Au bureau dans la soirée où Mr Commander vint m'entretenir de mon testament que je suis décidé à améliorer la semaine prochaine, par la grâce de Dieu. Après son départ écrivis des lettres et travaillai tard. Rentré, souper et, au lit.


                                                                                                                                 24 janvier
 123rf.com                                                                                                              Jour du Seigneur
Résultat de recherche d'images pour "nash dessinateur humour"            Grasse matinée, puis levé et désirant accomplir les résolutions que j'ai prises récemment, parmi d'autres à accomplir ce mois-ci, j'allai au bureau où j'entrepris de rédiger, à partir de mon carnet, une partie de mon second journal (  nte de l'éd. le carnet a disparu ) qui n'était pas rédigé depuis plus de deux ans, jusqu'au dîner et m'y remis après jusqu'à la nuit, puis rentré, souper, et après souper lire à ma femme un exposé sur les sphères puis prières et, au lit. Dans la soirée j'ai aussi rédigé un brouillon de ce qui sera je pense, mon dernier testament.


                                                                                                                        25 janvier

            Levé, en voiture à Whitehall dans les appartements de milord. Voyant que tout en me sachant arrivé milord ne me faisant pas monter, j'allai dans les appartements du Duc pendant qu'il se préparait. Entre-temps arriva milord Sandwich, donc nous nous rendîmes tous dans son cabinet de travail pour traiter de nos affaires communes. Nous nous quittâmes et je retournai dans la direction de la maison, en voiture avec sir William Batten. Descendis à Warwick Lane, rendis visite à Mr Commander et lui donnai mon dernier testament pour qu'il le mît en forme. Puis à la Bourse où je traitai diverses affaires. Rentré dîner et à la fin arriva Llewellyn et nous lui donnâmes quelque chose à manger. Je le laissai avec ma femme et allai au bureau pour une réunion spéciale de la Compagnie des Indes orientales, où je crois que je servis bien les intérêts du roi, à l'encontre de ceux de la Compagnie, en ce qui concerne le retour de nos navires..... Et pourtant, Dieu me pardonne ! je trouve que je me laisserais volontiers acheter, si on me le proposait, pour celer les arguments que je formule contre elle, étant donné qu'aucun de mes collègues, dont c'est le devoir plus que le mien, n'avait jamais étudié cette affaire, ni ne l'entend à l'heure actuelle. C'est moi seul qui dois m'en occuper
            Cela fait Mr Povey et Bland vinrent me parler de leur affaire de l'arbitrage, qui va encore me causer des ennuis, mais je n'y puis rien, d'ailleurs j'espère user de Mr Povey à mon avantage.
            Après le bureau, rentré chez moi, souper, puis étude des sphères avec ma femme et, au lit, l'esprit quelque peu chagriné à la pensée que milord Sandwich continue de me traiter avec cette distance qu'à mon avis il mit aujourd'hui, plus encore que lorsque l'affaire était récente.


                                                                                                                            26 janvier

            Levé et au bureau réunion toute la matinée. A midi à la Bourse après une visite au café où j'étais assis à côté de Tom Killigrew. Il nous rapporta qu'un incendie s'était déclaré dans les appartements de milady Castlemaine. Elle promit 40 livres à qui se risquerait à aller rechercher un meuble, ce qui finit par se faire. L'incendie fut finalement maîtrisé sans avoir provoqué grand dommage.
            A la Bourse où travaillai beaucoup, rentré dîner, puis au bureau tout l'après-midi. Le soir ma tante Wight et Mrs Buggins vinrent tenir compagnie à ma femme et je rentrai pour rester avec elles toute la soirée, mon oncle venant plus tard, et après lui Mr Benson, le Hollandais, homme franc et gai. Nous étions fort gais et jouâmes aux cartes jusqu'à une heure tardive avant de nous quitter. Puis au lit, avec bon espoir que cette amitié avec mon oncle et ma tante se termine bien.


                                                                                                                           27 janvier

            Levé et au bureau. A midi au café où j'étais assis à côté de sir George Ayscue et sir William Petty qui, à mon avis, a la conversation la plus rationnelle que j'aie jamais entendue, toutes ses idées étant très précises et très claires. Il dit, entre autres, que de toute sa vie les trois livres les plus estimés et les plus généralement appréciés pour leur esprit étaient : Religio Medici, les Conseils à un fils d'Osborne et Hudibras. Il dit que dans ces ouvrages, et en particulier dans les deux premiers, l'esprit consiste à confirmer des pensées bien venues qui ressemblent généralement à des paradoxes, par un argument tourné élégamment et plaisamment, ce qui prend bien avec les gens qui ne se soucient guère d'examiner la force de l'argument dont la forme leur plaît sur un sujet qu'ils apprécient. Tandis que, comme le montre maint exemple, il critiqua effectivement de nombreux arguments d'Osborne et démontra leur faiblesse, de sorte qu'ils n'auraient pas de point dans un vrai débat, du moins seulement dans la mesure où ils pourraient être affaiblis et plus pertinents dans leur contexte d'origine. Il montra bien pourquoi les bons auteurs ne sont pas admirés par notre siècle : c'est parce que très peu de gens dans un siècle donné s'intéressent à ce qui est abstrus et curieux, et donc, en attendant que quelqu'un fasse un juste éloge et le publie, la plupart des gens se contentent des plaisirs du monde, tels que manger, boire, danser, chasser, faire de l'escrime où nous voyons que s'illustrent les hommes les plus simples, ceux qui en font profession.
            Un gentilhomme ne danse jamais aussi bien qu'un maître à danser, et un violonneux ordinaire joue de la meilleure musique pour un shilling qu'un gentilhomme en ayant dépensé quarante. Il en va ainsi dans presque tous les plaisirs du monde.
            Puis à la Bourse et après beaucoup de travail rentré à la maison ramenant avec moi le commissaire Pett. Dînâmes tous ensemble. Il me raconta mainte histoire de l'arsenal, mais je le connais si bien......  que je saurai apprécier ce qu'il dit de l'amitié ou de toute autre affaire. Il m'a entretenu avec le plus grand sérieux de ce qui résulterait de la mise en service du bateau de sir William Petty...... cela risquerait de nous faire perdre la maîtrise des mers et notre commerce, tandis que les Turcs et d'autres en bénéficieraient. Sans aucun doute ayant plus de voile il irait plus vite que tout autre bateau, mais comme ce n'est point un bâtiment de charge nos négociants ne pourraient en user et seraient donc à la merci de leurs ennemis. J'observe donc que Pett a peur qu'on porte atteinte à l'honneur de la construction navale, bien qu'il prétende que cette considération entrave le développement de cette invention, ce qui est vrai.
            Après son départ je pris une voiture avec ma femme pour aller à Covent Garden, acheter un masque pour elle à la maison française, chez Madame Charett, observant en chemin que la rue était pleine de voitures devant le théâtre où se jouait la nouvelle pièce, La Reine des Indiens qui, dit-on, dépasse Henry VIII pour le spectacle.
            De retour chez Mrs Turner, restai un moment avec eux, parlant de théâtre et de je ne sais quoi, puis passai voir Tom, mais il n'était pas chez lui, bien qu'on le dise souffrant de consomption aiguë, et que Mrs Turner et Dick et d'autres disent qu'il ne vivra pas deux mois.
            Rentré chez moi et au bureau, puis souper et, au lit.


                                                                                                         28 janvier 1664
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Résultat de recherche d'images pour "nash dessinateur humour"            Levé et au bureau réunion toute la matinée. A midi à la Bourse pour différentes choses et de là chez sir George Carteret à dîner, de mon propre chef. Descendis ensuite avec Mr Waith à Deptford traiter de plusieurs affaires et revins par voie de terre car il faisait très froid, le bateau venant me chercher après que je l'eus attendu quelque temps à une taverne près des escaliers de Rotherhithe. Rentré chez moi, surpris Will sortant par ma porte, ce qui me troubla légèrement. Je reprochai à ma femme de le retenir loin du bureau. Pourtant Dieu sait mon esprit bassement jaloux qui en fut la cause. Cela sembla la contrarier. C'était seulement pour lui demander de trouver une place pour son frère. Donc au bureau tard. Mr Commander venant relire mon testament pour en coucher les clauses.
Puis m'occupai d'autres affaires, principalement de préparer des documents contre Creed dans mon intérêt, puis rentré souper et, au lit. Ayant été incommodé à l'oeil gauche toute la soirée, à cause d'une poussière qui s'y était mise.


                                                                                                           29 janvier

            Levé. Après m'être rasé, voici deux fois de suite que je me coupe profondément, mais je pense que cela vient du manque de tranchant du rasoir, Mr Deane vint me voir pour parler un moment des mâts. Il m'a prévenu à plusieurs égards contre Mr Wood et aussi contre le bateau de sir William Petty, dont il dit que cela doit nécessairement se révéler être une folie, bien que je ne le pense pas, sauf s'il advient que le roi n'encourage pas cette entreprise.
            A midi, comme convenu, vinrent Mr Hartlib et sa femme et, peu avant eux Mr Langley et Bostock, de vieilles connaissances à Westminster, des commis. Après leur avoir montré la maison et bu nous partîmes avec eux, ma femme et moi, par le fleuve, jusqu'à Wapping, à bord du Crown, navire marchand commandé par le capitaine Lloyd, personne très courtoise. Se trouvait là le vice-amiral Goodson, et plus je le connais plus je l'apprécie pour son sérieux et sa loyauté. Il y avait aussi Whistler, le fabricant de pavillons, ce qui me contraria, mais cela n'importait guère. Il y avait aussi des personnes de piètre compagnie et la conversation fut médiocre, nous n'eûmes donc aucun plaisir du tout, sauf de voir, Dieu merci, et de constater la différence qui sépare notre situation actuelle de la précédente, lorsque nous étions très inférieurs non seulement à Hartlib à tous égards, mais même à ces deux personnes sus-nommées. J'ai honte que mon éducation m'ait jamais amené en si basse compagnie. Mais ce n'est que la bonté de Dieu, qu'il en soit loué !
            Les quittai après dîner et revins à la maison avec ma femme. De là à la taverne de la Toison dans Cornhill, comme convenu, pour rencontrer milord Marlborough, gentilhomme sérieux et digne d'estime qui, après avoir traité de notre affaire à propos de la Compagnie des Indes et du capitaine Browne, se mit à parler avec eux de la situation des Hollandais en Inde qui, vraisemblablement, sera bientôt incontrôlée, car nous sommes perdus là-bas, et les Portugais sont en aussi mauvaise posture.
            Puis au café où la conversation était intéressante, spécialement celle du lieutenant-colonel Baron au sujet des moeurs du gouvernement des Turcs chez qui il a longtemps vécu. Puis chez mon oncle Wight, où jouai tard aux cartes, et rentré.


                                                                                                                       30 janvier
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Résultat de recherche d'images pour "picsou compte son or images animées"            Piètre sermon d'un jeune homme que j'ai connu à Cambridge, mais on a commémoré solennellement l'exécution du roi ( Charles Ier ) et je suis resté toute la journée à la maison à ranger mes dossiers de Brampton. Mr Commander vint le soir. Nous avons mis au point, signé et scellé mon testament. Il est tellement à mon goût et, j'espère, au gré de Dieu tout-puissant, que j'éprouve une grande joie de l'avoir fait, et j'ai ainsi l'esprit bien en repos. Ce soir souper et, au lit.
            < Dans la soirée étant d'humeur de tout mettre en ordre dans ce monde, je déchirai de vieux papiers, entre autres une romance intitulée L'amour est un leurre, que j'avais commencé à Cambridge, il y a dix ans, et maintenant, en la relisant ce soir, je la trouvai très bien et m'émerveillai quelque peu de l'inspiration que j'avais à l'époque où je la rédigeai, doutant fort d'être capable d'en faire autant maintenant si j'essayais. >


                                                                                                                        31 janvier
                                                                                                       Joue du Seigneur
            Levé. Dans ma chambre toute la journée, sauf un moment pour dîner, à arrêter tous mes comptes de Brampton et à les mettre en ordre, car je m'étais obligé, par serment, à le faire avant la fin de ce mois. Je préparai aussi avec un soin extrême un état de mes biens et l'annexai à mon testament qui est maintenant parfait. Enfin, je fis mes comptes pour le mois et trouvai que j'avais gagné plus de 50 livres net. Ma fortune s'élève donc à 858 livres net, ce qui représente la plus grande somme d'argent que j'aie jamais possédée.
            Relus également mes résolutions habituelles, comme je le fais chaque dimanche, mais avec plus de sérieux que d'ordinaire. J'espère que chaque jour j'aurai de plus en plus de plaisir de m'occuper de mes affaires et d'amasser de l'argent. Dieu soit loué pour ce que j'ai déjà pu faire par sa grâce ! Puis souper et, au lit, l'esprit fort tranquille et satisfait, mais la tête très pleine de pensées et d'affaires à expédier le mois prochain également. Je devrai, entre autres, m'apprêter à répondre à l’Échiquier de mon oncle, receveur général es-qualité pour l'année 1647, et dont je suis, pour l'instant, complètement incapable. Je dois trouver le temps de regarder dans tous ces papiers.


                                                            à suivre................

                                                                                                                1er Février 1664

            Debout, mes...................


                                             














         

vendredi 28 février 2020

La police des fleurs, des arbres et des forêts Romain Puértolas ( Roman France )


La Police des fleurs, des arbres et des forêts
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                                            La police des fleurs, de arbres et des forêts

            C'est un village coincé entre deux montagnes sur la route qui mène à la mer, aussi une gare et un train s'arrête deux fois par jour et le courrier part et est distribué régulièrement, et heureusement car en 1961 dans ce village prénommé P on ne peut téléphoner, trois postes sont équipés la mairie entre autres dont le maire assez puissant puisqu'il fait travailler les gens du lieu dans sa récente usine de confitures, car la campagne est couverte d'arbres fruitiers qui appartiennent à Félicien, veuf sans descendant apparemment. De M la grande ville proche arrive un officier de police, jeune, 24 ans, appelé pour trouver l'assassin, s'il y a lieu d'un certain Joel. Meurtre horrible, corps découvert dans une cuve de l'usine de confitures. 1961 marque l'arrivée des premiers supermarchés, et monsieur le maire compte bien voir ses pots de confiture, au demeurant délicieux d'après l'enquêteur, installés sur leurs rayons, et donc une pareille découverte serait une catastrophe pour l'entreprise naissante. Morceaux d'os broyés, poils dans les groseilles gélifiées, il repousse cette pensée. Qui a l'idée de couper les câbles du téléphone, après un orage bien venu,  pour que la nouvelle ne soit connue qu'après l'arrivée de l'officier-enquêteur, doutes. Dès son arrivée, installé dans le seul hôtel sis à 7 kilomètres de P l'officier écrit et envoie ses rapports détaillés et réguliers à madame la Procureur qui le confirme à son poste. Et dès le début, dans cette région très arbres, fleurs et forêt, une découverte : dans un sac des Galeries Lafayette qui servit au transport du cadavre on découvre des Gaillardia Clemens effilochées, fleurs rouges aux extrémités jaunes, rares et cultivées en serre. L'enquête se clôturera donc rapidement, pense l'officier. Mais d'erreurs en amours, l'enquête dure un semaine et même un dernier rebondissement, alors qu'assis dans l'unique bar de l'endroit, le garde-champêtre et lui-même se félicitent d'avoir résolu les différentes énigmes de ce meurtre abominable, une dernière surprise attend l'enquêteur et les lecteurs pourtant avertis dès le début " Le simple préserve l'énigme, Heidegger ". Mais frissons au début et interrogations : "........ Imaginez que le tueur ait pris la peine d'enlever la peau du cadavre...... Hop, en coopérative rayon petit déjeuner....... " 1961 les personnages ressemblent aux personnalités de l'époque tel Michel Debré alors Premier Ministre. Livre sympathique et bonne lecture.