vendredi 26 octobre 2012

Voyage au pays des Ze-Ka Julius Margolin ( Récit Autobiographie Israël )

     
Julius Margolin, Voyage au pays des Ze-Ka, jaquette
                                        Voyage au pays des Ze-Ka
                                                                          ( traduction du russe Nina Berberova, Mina Journot
                                                                            revu par Luba Jurgenson )

            " Pour nous les petites gens le 23 août 1939 est une date fatale... " Julius Margolin a 39 ans, né en Biélorussie il vit à Tel-Aviv depuis 1936, de passage en Pologne où demeurent sa mère et son père, il sera pris dans les filets inextricables des ordres allemands, polonais, russes "...  journaliste indépendant, père de famille citoyen polonais...qui n'a rien à voir avec l'Union Soviétique et n'a commis aucun délit contre ce pays est retenu par l' Armée Rouge sur le Territoire Polonais... il est constaté qu'il n'est ni espion, ni voleur ni assassin... " Julius Margolin est docteur en philosophie, il parle russe, sera détenu jusqu'en 1945 dans les camps en Sibérie, détruit physiquement atteint moralement lorsque le froid et la faim étaient extrêmes, au point de voler le pain de son ami. A son retour, le premier il nommera ces lieux où sont parqués des hommes de toutes origines, tant voleurs, les ourkis, que des êtres acquis à la cause communiste, dans l'obligation d'apporter leur force à l'ouvrage collectif soit le Plan, le Goulag. Ils coupent le bois des forêts, scient le bois, dans le froid sibérien, à peine vêtus, nourris d'une soupe liquide et parfois de kacha, d'un morceau de pain. Volés, abrutis de fatigue, les hommes en manque de nourriture, dorment sur des bas-flancs. L'inracontable est écrit, décrit avec minutie, les faits et gestes du quotidien. Le froid sibérien, la cruauté, l'amitié devenue inimitié devant la gamelle vide. Plus que Soljenitsine dans " La journée d'Ivan Denissovitch " Margolin nous enchaîne à sa suite, son écriture simple même si parfois il a tendance à nous emmener vers Marx et Hegel nous absorbe. La faim tuait ces hommes obligés de tuer à l'aide d'aiguilles à tricoter les chenilles énormes ou invisibles qui couvrent les feuilles de choux, asservissement. Auteur il reconnaît " s'il n'avait pas été interné il n'aurait pu témoigner de cet esclavagisme. " Ecrit en dix mois " parut sous le titre La Condition Inhumaine ". Plusieurs chapitres manquaient qui furent rajoutés au fil des rééditions. Inoubliables ces Ze-Ka nom donné aux travailleurs forcés dans ces camps aux abords de la Mer blanche et du Canal Baltique où mourraient plus vite les Géorgiens habitués à une température plus douce.



           

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