- Enfin, puisque c'est Sa demeure
Le Bon Dieu, où est-y ?
- Chut, me dit-elle. Il est sorti,
On ne sait à quelle heure.
Et de nous tous le plus calé,
Je dis : - Satan lui-même
Ne sait en ce désordre extrême
Où diable Il est allé.
*****
Iris, à son brillant mouchoir, camotecue.wordpress.com
La molle averse qui chemine
Harmonieuse à choir.
Ah, sur les roses de l'été,
Sois la mouvante robe,
Molle averse, qui me dérobe
Leur aride beauté.
Et vous, dont le rire joyeux
M'a caché tant d'alarmes,
Puissé-je voir enfin des larmes
Monter jusqu'à vos yeux.
*****
Ces roses pour moi destinées
Par le choix de sa main,
Aux premiers feux du lendemain,
Elles étaient fanées.
Avec les heures, un à un,
Dans la vasque de cuivre,
Leur calice tinte et délivre
Une âme à leur parfum
Liée entre temps, ô Ménesse,
Qu'à travers vos ébats,
J'écoute résonner tout bas
Le glas de ma jeunesse.
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Le coucou chante au bois qui dort twitter.com
L'aurore est rouge encore,
Et le vieux paon qu'Iris décore
Jette au loin son cri d'or.
Les colombes de ma cousine
Pleurent comme une enfant
Le dindon roue en s'esclaffant :
Il court à la cuisine.
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Naples
Naples embaumait, lorsque j'y fus,
L'amour et les oranges,
Avec de ces odeurs de fanges
Qui font le coeur diffus.
Moi, je rêvais à Barberousse, .pinterest.fr
Tout en faisant semblant
De me complaire au giron blanc
D'une dame assez rousse ;
Assez, pour qu'on rêvât aussi
De vous, charmant Octave,
En se grisant d'un vin de lave
Dont vous buviez ici.
Mais je regrettais tant d'ordure
Qu'on gâche en ce beau lieu.
Ah, si ces gens savaient un peu,
Un peu... d'agriculture.
Paul-Jean Toulet
( février 1921 1è édition )
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