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16 décembre 1660
Le matin à l'église, puis dîner à la maison. L'après-midi à Whitehall où je fus surpris d'apprendre qu'un complot avait été fomenté contre le roi et milord Monck, et que depuis hier soir on a arrêté 40 suspects. Je rencontrai par hasard Simon Beale le trompette qui m'emmena avec Tom Doling au poste de garde de Scotland Yard et nous montra le major général Overton. Je l'entendis nier être coupable d'aucun de ces crimes. Lorsqu'on l'accusa d'avoir fait livrer de nombreuses armes à Londres il répondit que c'était uniquement pour les vendre, il était prêt à le jurer.
De là, avec Tom Doling, Boston et Dick Vines, que nous rencontrâmes en chemin, chez Price, où nous bûmes. Au cours de la conversation j'appris un bon moyen pour essayer de savoir si une femme était vierge ou non. En lui mettant une ficelle autour de la tête dont les extrémités se rejoignent sur son nez, si elle ne l'est pas, elles se rejoindront très loin du nez.
De là chez milady. Je restai avec elle une heure ou deux à parler du duc d'York et de son épouse, la fille du chancelier. Elle me dit que tout est arrangé entre eux, et qu'il va l'épouser. Mais j'ignore dans quelle mesure cela est vrai.
Il pleuvait fort et milady insista pour que je prisse la voiture, mais je refusai, me rendis chez mon père où je retrouvai ma femme et soupai. Après souper, avec un porteur de flambeau, à la maison et au lit.
17 décembre
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Toute la journée à la maison avec mes ouvriers. Dans l'après-midi seulement au bureau où les deux sirs William rentrés de Woolwich nous dirent que, contrairement à ce qu'ils craignaient, l'Assurance avait été remis à flot sans trop de dommages pour la coque, seules les marchandises avaient été endommagées. Ce qui prouve que c'est un bon et solide vaisseau.
Aujourd'hui on a doré mon salon, cela me plaît beaucoup.
18 décembre
Toute la journée à la maison, sans bouger, à surveiller mes ouvriers.
19 décembre
A midi allai dîner avec milady à Whitehall, puis retour au bureau, après quoi à la maison voir mes ouvriers. Cette nuit Mr Gauden m'a envoyé une grande échine de boeuf et une demi-douzaine de langues.
20 décembre
Toute la journée à la maison avec mes ouvriers car je veux que tout soit terminé avant Noël. Aujourd'hui j'ai appris que la princesse royale a la petite vérole.
21 décembre 1660
A Whitehall par le fleuve après avoir débarqué ma femme à Whitefriars. Elle allait chez mon père pour acheter avec lui un manchon et une cape. Je signai de nombreux documents au Sceau privé. Emportai 200 livres sterling de Whitehall à l'Echiquier et les déposai auprès de Mr Hale, puis je l'emmenai ainsi que Mr Bowyer à la taverne du Cygne et pris un verre avec eux. Ils m'apprirent que c'était la Saint Thomas et que, selon une tradition ancienne, ce jour-là les employés de l'Echiquier ont coutume d'organiser un souper et qu'ils ont l'intention de perpétuer la tradition ce soir. Je promis de venir si je le pouvais, mais je n'y allai pas.
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Chez milady, dînai avec elle. Elle m'apprit que la princesse royale était gravement malade et que ce matin on la donnait pour morte. Elle avait entendu dire qu'elle avait épousé le jeune Jemyn, ce qui est pire que le mariage du duc d'York avec la fille du chancelier, qui est maintenant officiel.
Après dîner au bureau tout l'après-midi. A sept heures, dans la boue, jusqu'à Whitehall pour voir si milord était revenu en ville. Je le trouvai chez lui en train de souper. Soupai avec lui. Il m'apprit que ma tante à Brampton avait évacué une grosse pierre, c'est la première fois que j'entends dire qu'elle souffre de la pierre, et qu'elle ne survivrai sans doute pas longtemps, que mon oncle va assez bien, mais souffre toujours beaucoup. Après souper, à la maison et au lit.
22 décembre
Toute la matinée avec mes peintres qui vont tout terminer aujourd'hui, je l'espère. A midi, me rendis à la taverne du Soleil sur la colline de Fish Street, pour assister à un dîner donné par le capitaine Teddiman. Assistaient milord Inchiquin, qui semble être un homme très agréable, sir William Penn, le capitaine Cuttance et un certain Mr Lawrence, gentilhomme très agréable qui part pour Alger, et d'autres personnes de bonne compagnie. Excellent dîner, bonne musique et beaucoup de vin. Nous restâmes très tard. Finalement sir William Penn et moi rentrâmes ensemble. Il était si imbibé de vin qu'il pouvait à peine marcher. Je dus le guider dans la rue, il était d'humeur très aimable et très gaie. A la maison, je la trouvai débarrassée des ouvriers et leur travail terminé. La tête tournée par le vin j'allai me coucher très joyeux, mais j'eus mal à la tête toute la nuit.
23 décembre
Jour du Seigneur
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Le matin à l'église où notre banc était tout couvert de romarin et de rameaux portant des baies. Sermon ennuyeux d'un inconnu.
A la maison où je découvris que ma femme et la servante, avec beaucoup de mal, avaient réussi à faire rôtir une grosse dinde que m'avait envoyée cette semaine Charles Carter, mon ancien collègue, maintenant pasteur dans le comté d'Hintingdon. Mais elle n'était pas tout à fait rôtie, si bien que je dus attendre jusqu'à 2 heures. Après à l'église avec ma femme. Bon sermon. Puis à la maison.
Toute la soirée à lire mon livre. Ensuite souper, et au lit.
24 décembre
Le matin au bureau. Le commissaire Pett, qui vient rarement ici, me dit qu'il a récemment offert un présent en argent, deux brocs, à Mr Coventry, mais qu'il ne les lui avait pas renvoyés, ce qui m'incita à faire la même chose. Ensuite, après dîner, j'allai choisir une paire de chandeliers, demandai qu'on me les apprête, chez l'échevin Blackwell. Ensuite, de nouveau au bureau l'après-midi, jusqu'à la nuit, puis à la maison, avec les peintres jusqu'à 10 heures du soir pour mettre la dernière touche à ma maison et à l'arche devant ma porte. De sorte que ce soir je suis débarrassé d'eux. Tous les autres travaux sont achevés et ma maison est prête pour demain, jour de Noël. Aujourd'hui la princesse royale est morte à Whitehall.
25 décembre 1660
Jour de Noël
Le matin très heureux de constater que ma maison était débarrassée des ouvriers et propre. Elle est en vérité tellement mieux qu'elle n'était que je ne regrette pas les désagréments que j'ai dû subir.
Le matin, à l'église. Mr Milles fit un très bon sermon. Retour à la maison pour dîner. Ma femme, moi et mon frère Tom qui vint ce matin voir ma femme mettre sa nouvelle cape, qui me plaît beaucoup, mangeâmes une bonne épaule de mouton et un poulet. Après dîner de nouveau à l'église, ma femme et moi. Sermon ennuyeux d'un inconnu, qui me fit dormir. Retour à la maison. Avant et après souper, moi à mon luth et à l' " Histoire " de Fuller que je lus tout seul dans mon bureau jusqu'à minuit. Ensuite, au lit.
26 décembre
Le matin chez l'échevin Blackwell pour les chandeliers de Mr Coventry, mais comme ils n'étaient pas prêts je m'en allai et me rendis en voiture chez Mr Crew où je pris quelque argent chez Mr Moore pour milord, puis chez milord où je trouvai sir Thomas Bond, que je n'avais jamais vu, avec un message de la reine au sujet des vaisseaux qui devaient transporter ses affaires. Je me rendis donc avec lui chez Mr Coventry et de là au bureau. Je me fis tremper jusqu'aux os en traversant le pont. Vis sir William Batten et sir William Penn, ce dernier avait pris sa purge, je montai donc dans sa chambre. Après avoir réglé cette affaire je retournai à Whitehall par le fleuve et dînai avec lady Sandwich qui me dit, à table, que la mort de la princesse était en grande partie imputée au Dr Fraizer et aux autres médecins.
Aujourd'hui milord a dîné avec sir Henry Wright pour préparer son départ en mer avec la reine.
De là chez papa Bowyer où je retrouvai ma femme . Avec elle à la maison, par le fleuve.
27 décembre
Le matin de nouveau chez l'échevin Blackwell où je trouvai les chandeliers prêts. Je les emportai avec lui dans sa voiture jusque chez milord et les confiai à Mr Shipley. Restai dans le jardin à bavarder longtemps avec milord qui me témoigne beaucoup d'amitié et s'ouvre à moi de la plupart des choses, ce qui me fait très plaisir.
A la maison. Avec ma femme chez sir William Batten pour dîner. Nombreuse et bonne compagnie. Chère abondante et de bonne qualité. Ma femme n'étant pas très bien rentra à la maison. Restai tard à les regarder jouer aux cartes, puis à la maison, et au lit.
Cet après-midi un lord inconnu vint voir sir William Batten par erreur et se mit à discuter avec lui. Nous ne pûmes nous débarrasser de lui que lorsque sir Arnold Braems, Mr Bens et sir William se mirent à boire avec lui jusqu'à ce qu'il fût ivre. Nous pûmes alors le faire partir. Vers le milieu de la nuit je fus très malade, d'avoir trop mangé et trop bu, je crois. Je dus appeler la servante, qui nous fit rire ma femme et moi, en se promenant en toute innocence en chemise, et je vomis dans le bassin. Ensuite je dormis et le matin j'étais assez bien, simplement, j'ai pris froid et j'ai mal quand je pisse, comme jadis.
28 décembre
Jour de bureau
A la maison tout le matin. Dînai à la maison tout seul avec ma femme. Restai chez moi tout l'après-midi. Le soir à mon luth, avec beaucoup de plaisir. Ensuite, au lit, sans me faire prier.
29 décembre 1660
A la maison tout le matin. Plusieurs personnes vinrent me parler. Mr Shipley au sujet de 100 livres sterling, Mr Kinward et Warren, le marchand, au sujet des planches, pour milord, le capitaine Robert Blake qui rentre de Gibraltar, au sujet du vin de Florence pour milord. J'allai avec lui voir sir William Penn, et comme ce dernier me fit cadeau d'une bourriche d'huîtres je les invitai tous les deux chez moi. J'avais par bonheur une belle pièce de boeuf qui cuisait pour le dîner. Ils dînèrent avec moi et restèrent bavarder tout l'après-midi. Bonne compagnie. De là chez l'échevin Blackwell et échangeai deux chandeliers que j'avais pris l'autre jour contre un plat de service magnifique et une coupe. Je les emportai en voiture chez milord et les y laissai. Ensuite retour chez mon père où je vis ma mère, puis chez mon oncle Fenner où mon père vint me voir. Nous bavardâmes et bûmes, puis nous partîmes. Raccompagnai mon père chez lui. Il me raconta que mes deux cousines Joyce sont de bien mauvaises épouses pour leurs maris, ce qui m'étonna beaucoup. Après avoir parlé de la venue de ma soeur chez moi la semaine prochaine, je rentrai à la maison, et au lit.
30 décembre
Jour du Seigneur
Restai tard au lit. Une fois levé je me rendis avec Will chez milord, m'arrêtant dans plusieurs églises en chemin. Je trouvai Mr Shipley en bonnet de nuit, prenant sa purge dans sa chambre. Restai bavarder avec lui jusqu'au dîner.
Milord dînait dehors et milady dans sa chambre, de sorte que Mr Hetley, Mr Child et moi dînâmes ensemble. Après dîner Mr Child et moi passâmes un moment à jouer du luth. Il me promit de me donner quelques leçons de théorbe, puis s'en alla voir Henry Lawes, alité, très malade.
Allai à l'abbaye de Westminster où je vis une grande foule de gens qui venaient écouter les orgues. Ensuite à la maison, après être passé chez mon père, mais ne restai pas car mon père et ma mère étaient tous deux sortis. A la maison je me mis à lire l' Histoire de l'église de Fuller, jusque tard, ensuite, au lit.
31 décembre 1660
Au bureau tout le matin, après cela à la maison. Comme je ne restais pas dîner je sortis et achetai à l'enclos de Saint-Paul la pièce d'Henry IV, me rendis ensuite au nouveau Théâtre. Passai d'abord voir Mr Crew et manger un morceau avec les personnes qui dînaient là, et vis jouer la pièce. Mais comme j'en attendais trop elle ne me plut pas autant qu'elle m'aurait plu autrement. Comme j'avais le livre, cela gâcha, je crois, un peu le spectacle.
Allai ensuite chez milord. Je le trouvai jouant aux cartes en privé avec milord Lauderdale et quelques personnes de qualité. Mr Shipley et moi allâmes donc chez Harper boire un pot ou deux puis nous nous quittâmes. Mon jeune domestique rapporta de chez milord un chat que Sarah lui a donné pour ma femme, car nous sommes infestés de souris.
A Whitehall, alors que je cherchais une voiture, il y avait un Français borgne qui allait du même côté que moi, si bien que nous partageâmes le prix du trajet en voiture et il me déposa dans Fenchurch Street. C'est étrange que cet homme, sans que je le lui demande, m'ait tout raconté sur lui, qu'il s'était enfui de chez son père et qu'il était venu en Angleterre pour servir le roi, et que maintenant il repartait, etc.
A la maison, et au lit.
......../ à suivre 1661
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Depuis la......
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