1er février 1662
Ce matin à la maison jusqu'à 11 heures, puis avec le commissaire Pett au bureau. Il resta à écrire, alors que sir William Penn et moi nous promenions dans le jardin. Nous avons parlé de son projet de transférer son fils à Cambridge. A cette fin je veux écrire ce soir à Mr Fairbrother pour qu'il me donne des renseignements sur Mr Burton de Magdalene.
De là avec Mr Pett chez le peintre. Et nos portraits lui plaisent fort, et à moi aussi. De là nous nous rendons chez la comtesse de Sandwich pour qu'il lui baise les mains. Et je dînai avec elle. Et je lui racontai ( nouvelle rapportée par sir William Penn hier ) qu'un exprès envoyé par milord est arrivé porteur d'une lettre disant que par une grande tempête la jetée d'Alger est détruite, et que beaucoup de leurs navires ont sombré. De sorte que Dieu tout-puissant a maintenant mis fin à cette malheureuse affaire à notre place, ce qui est une excellente nouvelle.
Au bureau après dîner, sommes restés tard. Puis à la maison, où j'ai écrit des lettres jusque tard des lettres à mon père et au Dr Fairbrother et une lettre courroucée à mon frère John pour ne m'avoir pas écrit. Et au lit.
2 février
Jour du Seigneur
A l'église le matin, puis à la maison et dînai avec ma femme, et tous deux à l'église où quelqu'un d'Oxford nous donna un sermon fort impertinent sur " Jetez votre pain sur les eaux ",
etc. A la maison pour lire, souper et la prière. Et puis au lit.
3 février
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Après des exercices de musique j'allai au bureau et là, avec les deux sirs William, toute la matinée en affaires. A midi je dînai avec sir William Batten et de nombreux autres amis, car c'était l'anniversaire de son mariage. Entre autres badineries, comme c'était leur troisième année, ils avaient trois pâtés. Celui du milieu était en forme ovale dans un trou ovale à l'intérieur des deux autres, ce qui amusa beaucoup et qu'on appela le mitau, et par-dessus tout il y a eu une grande lutte pour en attraper une cuillerée. Je me souviens que Mrs Milles, la femme du pasteur, en attrapa une pour moi qu'elle me donna, et pour finir Mrs Shipman remplit le pâté à ras bord de vin blanc, au moins une pinte et demie, et le but tout entier à la santé de sir William et de sa femme, la plus grande lampée que j'ai jamais vu une femme boire de ma vie.
Avant la fin du dîner arriva sir George Carteret, et nous allâmes tous trois au bureau pour travailler jusqu'à la nuit. Et retour chez sir William. J'allai avec sa femme et le reste des dames chez le major Holmes où nous fîmes un beau souper, entre autres d'excellents homards. Je n'en ai encore jamais mangé à cette époque de l'année. Le major est bien logé à Trinity House. Nous restâmes tard et enfin rentrâmes. De mon cabinet nous entendons un grand bruit de réjouissances chez sir William Batten, où on arrachait les rubans à sa femme et à lui.
4 février
A la Grand-Salle, où c'était la session des tribunaux. Restai toute la matinée, et à midi chez milord Crew, où dînait un certain Mr Templer, Il semble un homme d'honneur et de talent. Et en parlant de la nature des serpents, il nous raconta que dans certaines terres incultes du Lancashire ils deviennent très grands et se nourrissent d'alouettes, qu'ils attrapent ainsi : ils observent le moment où l'alouette a atteint son plein essor et ils rampent jusqu'à l'endroit qui est juste au-dessous d'elle, et là ils se pose la gueule en l'air et, à ce qu'on suppose, ils jettent leur venin sur l'oiseau, car l'oiseau tombe tout d'un coup pendant qu'il décrit un cercle, et tombe droit dans la gueule du serpent, ce qui est fort étrange. C'est un grand voyageur, et à propos de la tarentule, il dit que tout le temps de la moisson ( époque où elles sont le plus actives ), des violonistes parcourent les champs en tous lieux, attendant d'être engagés par ceux qui sont mordus.
De là au bureau où je restai tard, et dans mon cabinet, puis au lit, un peu tracassé par la meilleure façon de suivre, à mon avantage, les instructions que le Duc nous a adressées il y a peu, et dont on doit traiter demain matin au bureau. Cet après-midi comme j'arrivais quelqu'un m'a abordé et m'a signifié une assignation de la part d'un certain Field que nous avons fait emprisonner l'autre jour pour quelques propos outrageants qu'il avait tenus à l'égard du bureau. Il en a autant pour d'autres, mais nous l'en punirons.
5 février
De bonne heure au bureau Sir George Carteretet et les deux sirs William et moi, seuls, nous examinons les instructions du Duc pour l'organisation de notre bureau. Nous ne lûmes que ce qui concernait nos propres obligations, remettant ce qui concernait les autres officiers à une autre fois. J'ai fait plusieurs propositions favorables à mon dessein, ce qui m'a soulagé.
A midi, dînai avec sir William Penn, puis, lui, moi et ma femme nous rendîmes au Théâtre. Mais comme il était très tôt nous sommes ressortis prendre du vin du Rhin sucré à côté, et sommes revenus voir " Femme soumise femme acquise ". Très bien joué, Et je regardais ici aussi longuement Mrs Castlemaine qui, malgré sa récente maladie est toujours d'une grande beauté.
Rentrai et soupai avec sir William Penn et jouai aux cartes avec lui.. Rentrai donc et au lit. En mettant un cataplasme sur mon testicule qui recommence à enfler.
6 février
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A mes exercices de musique, puis dans ma cave pour voir mes ouvriers. Je suis fort satisfait des changements que je fais.
Vers midi arrive mon oncle Thomas pour me demander sa rente. Et je lui ai dit franchement ce que j'en pensais. Nous avons eu une algarade mais j'étais disposé à terminer paisiblement. Je le fis donc dîner avec moi et j'espère obtenir de lui ce que je veux. Après le dîner le barbier est venu me couper les cheveux, puis au bureau où je commence à être rigoureux dans l'exécution de mes obligations et à exiger mes droits, et cela continuera.
Personne d'autre que sir William Batten et moi ici ce soir, aussi nous nous interrompîmes de bonne heure, et je rentrai à la maison et dans mon cabinet pour mettre des choses en ordre, et au lit. Mon enflure, je crois, commence à disparaître.
7 février
Avec mes ouvriers ce matin. Au bout d'un moment, par le fleuve, à Westminster, avec le commissaire Pett, et déposai ma femme à Blackfriars, où on m'apprend que les condamnés de la Tour qui doivent mourir sont arrivés ce matin au Parlement.
A la Garde-Robe, dîner avec milady, où une civette, un perroquet, des singes et bien d'autres choses sont arrivées de la part de milord, apportées par le commandant Hill qui a dîné avec milady en notre compagnie. De là chez le peintre, et nos portraits me satisfont fort. Rentrai en voiture à la maison où mes menuisiers installent ma cheminée dans la salle à manger, ce qui me satisfait fort. Seulement le cadre qu'ils m'ont fabriqué pour un tableau est si massif et si lourd que je ne sais qu'en faire.
Ce soir visite de ma cousine Porter. C'est la première fois depuis que nous sommes dans cette partie de la ville, et après elle Mr Hunt. Ils sont restés tous deux un bon moment et puis sont partis.
Au bout d'un moment, ayant appris que Mr Turner est fort ennuyé de ce que je fais au bureau et parle mal de moi à sir William Penn et à d'autres, je suis fort tracassé et allai me coucher, non que j'aie aucunement peur de lui, mais par l'inclination que j'ai de me tracasser de tout ce qui me contrarie.
8 février 1662
Toute la matinée à la cave avec les charbonniers. Transport du charbon de l'ancien réduit au nouveau, ce qui m'a coûté 8 shillings. Mais maintenant que cette cave est prête et nettoyée elle me satisfait beaucoup, plus que tout ce qui a été fait jusqu'ici chez moi. Je prie Dieu de me garder d'y attacher trop d'importance.
Vers 3 heures, les charbonniers ayant terminé, je suis monté dîner. Ma femme m'avait souvent appelé, mais j'aime tellement m'occuper de ces choses-là que je ne puis m'empêcher de rester avec mes ouvriers pour m'assurer qu'ils font ce que je veux, ce qui est rare quand je n'y suis pas. Et au bureau, et de là allai parler à sir William Penn. Nous fîmes quelques tours dans le jardin, dans la nuit. Il me dit que notre bureau était mal gouverné et que Wood, le marchand de bois, et d'autres étaient de vrais gredins, ce que je suis enclin à croire.
A la maison, et j'écrivis des lettres à mon père et à mon frère John, et allai au lit. Ayant pris un petit refroidissement, ai l'intention de prendre médecine demain matin.
9 février
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J'ai pris médecine aujourd'hui et suis resté toute la journée dans mon cabinet à parler avec ma femme de la façon dont elle va dépenser 20 livres, que je lui ai depuis longtemps promis de consacrer à des vêtements pour Pâques. Et à composer quelques airs, ce que Dieu me pardonne.
Le soir, la prière et au lit.
10 février
Exercices de musique un bon moment, puis à l'enclos de Saint-Paul. Et là je tombai sur "Les Dignitaires de l'Angleterre " du Dr Fuller. C'est la première fois que je le voyais, de sorte que je m'assis pour le lire, tant et si bien qu'il était 2 heures avant que je songeasse au temps qui passait. Je me levai donc et rentrai dîner fort tracassé ( bien qu'il ait un peu parlé avec moi de ma famille et de mes armes ) il ne dise rien du tout, ni ne fasse mention de nous, dans les comtés de Cambridge ou du Norfolk. Mais je crois qu'en effet notre famille n'a jamais été importante.
A la maison tout l'après-midi, et le soir, au lit.
11 février
Musique, puis visite de mon frère Tom. Je lui ai parlé de vendre Stiltoe, ce à quoi il consent, et je crois que ce sera le meilleur parti qu'il puisse prendre, puisqu'il a besoin d'argent et n'a pas l'intention de se marier.
Dînai à la maison, puis au bureau à l'après-midi. A la maison pour f févaire de la musique, l'esprit rempli des changements de notre jardin et de ce que je veux arranger au bureau à l'avantage de mes commis, ce qui, à ce que je vois, tracasse fort Mr Turner. Je n'ai, moi-même, pas l'esprit en repos, mais j'espère par degrés y parvenir. Le soir j'ai commencé à composer des chansons, et je commence par Ne contemplez pas les cygnes. Et au lit.
12 février
Ce matin, jusqu'à 4 heures de l'après-midi, je suis sorti m'occuper de nombreuses affaires très considérables chez Me Phillips, l'homme de loi, à Westminster chez milord Crew, à la Garde-Robe, etc. Puis à la maison pour dîner, heureux de mon travail de la journée, regrettant qu'il n'en soit pas de même tous les jours. Ensuite dans mon cabinet, j'ai préparé mes écritures pour demain, dans l'attente de la venue de mon oncle Thomas. Et à ma musique, et au lit.
Ce soir j'ai reçu 100 merluches que m'envoie Mr Adis.
13 février 1662
lejardindefaerie.canalblog.com
Après la musique arrive mon cousin Tom Pepys, l'exécuteur testamentaire. Il est resté avec moi plus de deux heures à parler du différend entre mon oncle Thomas et moi, ce qu'on peut faire pour nous raccommoder. J'ai espoir que nous pourrons y parvenir malgré tout. Puis dîner et arriver Mr Kinward et avec sir William Penn nous parcourûmes sa maison pour trouver quelles pourraient être les meilleurs innovations et changements.
Retour à la maison où Mr Blackborne, que je n'ai pas vu depuis longtemps, était venu parler. Entre autres sujets il m'entretient sans ambages de la corruption de tous nos officiers du Trésor. Ils ne paient presque jamais aucune somme sans prélever au moins 10 %. L'autre jour pour un simple transfert de 200livres à certains comtés, ils ont pris 15 livres, ce qui est fort étrange. Puis au bureau jusqu'au soir, et à la maison à écrire des lettres à envoyer par la poste pour quantités d'affaires, et au lit. Hier soir est morte la reine de Bohême.
14 février
Saint Valentin
J'ai fait exprès aujourd'hui de ne pas me faire voir chez sir William Batten, parce que je ne voulais pas de sa fille pour ma Valentine, ce qu'elle a été l'année dernière, car nous sommes moins amis qu'auparavant. Ce matin arrive Mr Bowyer,qui a été le Valentin de ma femme ( ce dont j'ai bien ri intérieurement ) ayant caché son visage toute la matinée pour ne pas voir les peintres qui travaillaient à dorer ma cheminée et les tableaux de mon salon.
Au bout d'un moment, ma femme, lui et moi sommes allés en voiture à Westminster, laissant en route chez Tom et chez le père de ma femme quelques merluches, et elle en apporta aussi quelques-unes chez papa Bowyers, où elle était restée pendant que je me promenais dans la Grand-Salle. Je rencontrai là le sergent Pierce et le pris à part pour boire une chope de bière. Il me raconta les choses les plus ignobles sur Mr Montagu et son domestique Eschar, partis criblés de dettes, j'en suis honteux et tracassé, mais heureux d'en être informé. Il croit qu'il a laissé 1 000 livres à payer à milord et qu'il n'a pas utilisé pour milord 3 000 livres sur les 5 000, et qu'il est hors d'état de rendre compte d'aucune partie de cet argent.
Ma femme et moi dîner à la Garde-Robe, puis causer avec milady, et en voiture car il pleuvait fort. Rentrés à la maison. Puis travail et au lit.
à suivre......
15 fév.......
Avec les deux.......
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