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A la Première Personne
Polémiste, philosophe, tant affublé ".... d'épithètes inamicales..... ", et l'âge venant Finkielkraut décide de se découvrir un peu. Agrégé de lettres modernes il poursuit d'autres études et aborde ses rapports avec les philosophes, certains ses professeurs, qui l'ont entraîné dans sa réflexion et il explique sa dédicace à Milan Kundéra. Il tente de présenter son point de vue sans qu'interviennent son passé, ses liens familiaux. Et citant Kierkegaard " Penser est une chose, exister dans ce qu'on pense est autre chose. " En sept chapitres il développe
- Le Pathétique de l'amour - Joies, plaisirs et désastres de Mai 68. A gauche de la gauche, absorbé par la nouvelle pensée, il se retrouve et sa réflexion le ramène à de nouvelles constations, Mai 68 n'est pas vraiment l'amour, grâce à un texte de Rousseau où le jeune homme " ...... obtient, pour toute privauté, de baiser une seule fois la main de Mlle....... - Pour les libertins qui tiennent alors le haut du pavé, ce délice furtif...... un véritable fiasco....... " Et à ce texte détaillé, Alain Finkielkraut
ajoute avec Pascal Brukner " ...... et grâce à lui...." Le Nouveau désordre amoureux....... " Brukner déjà romancier alors que lui étudiait encore " Je rendais, tout tremblant ma copie à Barthes, à l'Ecole pratique des Hautes Études....... " A Rousseau, l'auteur ajoute Levinas. Et "..... Quand tout le monde se prosternait devant la Sexe-Roi, j'étais reconnaissant à Rousseau de donner droit de cité à la volupté sentimentale........ La volupté...... n'est pas seulement intensité, mais révélation...... " Mais aujourd'hui d'autres thèmes s'ajoutent tel "....... les études de genre qui triomphent aujourd'hui......"
- L'interminable question juive - Applaudi par Sartre pour sa décision d'aller au-devant des attaques sur sa judéité, Finkielkraut se cherche. Au long du chapitre, le philosophe démontre l'antisémitisme de certains écrivains affiché avec arrogance. Son regret de ne pas avoir suffisamment interrogés ses parents dont la famille avait été en grande partie " engloutie " dans les camps et morts, alors que jeune homme il était absorbé par ses études, entre autres à Berkeley.
Si la lecture de Kundera ouvre des horizons qu'il explique longuement, la découverte de Heidegger, malgré sa proximité avec le nazisme, éclaire sa réflexion. " La métaphysique, m'apprenait Heidegger, ne se situe pas au-delà mais au fondement de la pensée courante. Elle est nichée dans la prose de tout un chacun, Elle façonne nos attitudes quotidiennes........... " De son côté René Char écrit " L'histoire des hommes est la longue succession des synonymes d'un même vocable. Y contredire est un devoir.......... " Et Finkielkraut poursuit " Qu'est-ce qu'un sol pour la métaphysique qui nous gouverne ? Un entrepôt de minerais.........."
- Le Scandale - " Il vécut, il travailla, il mourut " Ainsi Heidegger définit Aristote. Chapitre consacré aux idées du philosophe allemand.
Enfin dans un tout dernier chapitre Alain Finkielkraut rappelle " ....... Lessing, un des auteurs du panthéon arendtien, a écrit : " Je trouve un peu excessive l'aversion du public actuel pour tout ce qui s'appelle polémique ou paraît l'être........ " Et, alors que l'auteur se laisse parfois dépasser par la polémique, comme récemment il termine ainsi " ....... Le climat est lourd, tendu, oppressant, et il asphyxie, au moment où on en aurait le plus besoin, la vie intellectuelle. " Résumer ce très court ouvrage alors que chaque ligne demande riposte et, ou, réflexion, difficile pour ceux qui l'apprécient, beaucoup plus facile pour ceux qu'il nomme la société ouaf-ouaf. Bonne lecture.
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