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Informations sur certains détails de quelques jours du journal qui peuvent choquer.
l'éd, écrit en notes : " Une des descriptions les plus détaillées que l'on ait jamais écrites sur les flatulences...... "
1er Octobre 1663
Lever et de bonne heure à mon bureau, réunion..... il y a bien longtemps que nous n'avions été si nombreux au conseil, en raison du voyage du roi, de l'absence du Duc, de la mienne et des récents versements de soldes.
La réunion se prolongea tard, puis à la maison pour dîner. Me rendis ensuite en barque à Deptford pour une petite affaire, au retour m'arrêtai pour acheter deux bonnes anguilles, et après avoir écrit mon courrier à la maison pour voir le peintre qui travaille jusqu'à une heure avancée dans le petit salon de ma femme, puis souper et, au lit. J'ai passé un fort joyeux moment avec le peintre tandis qu'il travaillait.
Le roi et la Cour sont rentrés aujourd'hui de leur voyage en province.
2 Octobre
Levé de bonne heure et en barque à St James où fis à Mr Coventry une visite de courtoisie en raison de son récent retour en ville, mais je ne parlai guère avec lui car il était fort occupé. Rentrai à pied par les rues de Londres et fis quelques courses. Rencontrai Mr Cutler à la Bourse et nous entrâmes dans un café pour causer. Il m'assure que la probabilité est grande d'une guerre avec la Hollande, mais j'espère que nous serons bien préparés avant qu'elle ne vienne à éclater. Je prise fort sa compagnie et il me sera fort utile de le fréquenter.
Dîner à la maison avec ma femme tout entière absorbée par le rangement de sa maison. Puis au bureau où examinai jusque tard, avec Mr Lewis, certains anciens comptes d'entrepreneurs des subsistances, puis à la maison pour souper et au lit, à l'étage, dans notre chambre rouge, où nous avons l'intention de coucher dorénavant. J'ai reçu aujourd'hui une lettre de Mr Barlow accompagnée d'une sphère magnétique, que j'espérais m'être destinée, mais j'ai le déplaisir d'apprendre pour que j'en fasse présent de sa part à milord Sandwich. Je vais cependant m'en servir un peu et la lui donnerai ensuite.
3 Octobre
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Lever, fort satisfait du nouvel agencement de mon logis et de la commodité d'avoir nos servantes et personne d'autre près de nous, car Will couche en bas. Puis au bureau, fort occupé toute la matinée. A midi rentrai dîner chez moi puis sortis acheter une sonnette que nous accrocherons à la porte de notre chambre pour appeler les servantes. Au bureau trouvai Mr Blackborne venu savoir pourquoi son parent, mon commis Will, paraît à ses amis si abattu depuis quelque temps. Je lui dis que j'étais fort mécontent de lui et lui en donnai les raisons, ce dont il fut fort chagriné, mais pourtant satisfait que je me soucie de lui et comprenant que tout ce que je lui ai dit est pour le bien de ce garçon. Il va prendre le temps de l'interroger sur tout cela, et me demanda quel était mon bon plaisir à son sujet. Je lui dis qu'il devrait devenir un meilleur domestique ou alors nous ne voudrions plus de lui sous mon toit pour causer du désordre. Il me dit qu'il reviendrait me voir dans quelques jours et que nous conviendrions alors de ce qu'il faudrait faire. Rentrai à la maison et contai tout à ma femme. Je suis fâche de vois que mes domestiques et d'autres personnes sont le plus grand souci que j'ai au monde, et que je m'occupe d'eux davantage que de moi. Puis nous fîmes poser notre sonnette par un ferronnier qui s'en acquitta fort bien, puis au bureau jusque tard, et à la maison, souper et, au lit.
4 Octobre
Jour du Seigneur
Lever et à l'office. Ma maison a été affreusement inondée par la pluie hier soir. Ce qui me fait enrager. - Mon grand accès de colique - A la maison pour dîner avec ma femme, causâmes, puis derechef à l'office et à la maison. Passai une excellente soirée à causer fort agréablement de notre fortune et de notre famille, jusqu'au souper. Puis, au lit, avec mal au ventre, parce que j'ai pris froid.
5 Octobre
Douleur quand me levai. En voiture dans le quartier du Temple avec sir John Mennes, puis allai voir mon frère et ici et là pour affaires. Ensuite à la nouvelle Bourse où rencontrai Creed, Promenade deux ou trois heures en causant de nombreuses affaires, surtout de Tanger et des comptes de milord Teviot, qui portent sur des sommes fort élevées et qui, pourtant, fussent-elles encore plus élevées ont toutes les chances d'être acceptées sans conditions. Puis parlâmes du messager que milord Sandwich a envoyé pour savoir si le roi a l'intention de venir à Newmarket comme il en est question, afin qu'il puisse être prêt à le recevoir à Hinchinghrooke.
A la maison pour dîner. Ma femme a passé toute la matinée à tendre de tissu les murs de son petit salon, et elle s'en acquitte fort bien, toute seule et de ses propres mains, ce qui me fait grand plaisir.
Au bureau jusqu'au soir pour différentes affaires. Puis j'allai passer une ou deux heures avec sir William Penn, à causer longuement de la sottise de l'irrésolution de sir John Mennes et des menées suspectes de sir William Batten. Je parlai ouvertement et lui aussi, de sorte que je ne crains point qu'il aille le répéter, car il en a dit autant que moi. Quoiqu'il en soit je n'ai rien dit dont je ne sois convaincu à son sujet. Puis à la maison et, au lit, souffrant beaucoup.
6 Octobre
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Assez bien dormi. Ma femme se réveilla pour sonner et appeler nos servantes pour la lessive vers 4 heures, et ma femme et moi sommes mécontents que notre sonnette ne les ait point réveillées plus tôt, mais je vais en acheter une plus grosse. Nous nous rendormîmes jusqu'à 8 heures et je me levai me sentant assez bien et au bureau, réunion au complet. Nous examinâmes les seconds comptes de Cocke. Mr Turner avait préparé un billet à ordre pour le paiement immédiat du solde, comme le demande Mr Cocke. Et sir John Mennes eut l'audace d'affirmer leur exactitude et qu'il les avait examinés, alors que c'est entièrement faux, et qu'à l'examen l'on vit qu'il manquait des pièces justificatives. Nous rejetâmes pour de bonnes raisons plusieurs de ses demandes et diminuâmes sa commission de 5 à 3%. Ainsi allons-nous épargner pour le roi de l'argent dont le contrôleur et son commis avaient véritablement fait cadeau à Cocke. Il y eut aussi deux autres occasions de querelles à la table du conseil : la première fut l'établissement d'un billet à ordre au nom du capitaine Smith pour son salaire de commandant en chef en Méditerranée. Sir John Mennes exigea une augmentation de son salaire de vice-amiral dans les Downs, car il n'avait reçu que 40 shillings sans augmentation, alors que sir John Lawson, pour le même voyage avait obtenu 3 livres, et d'autre avaient aussi eu une augmentation. Seulement lui, parce qu'il était officier du Conseil de la marine, avait été traité plus mal que n'importe qui d'autre. Il dit, en particulier, à sir William Batten, que c'était lui qui s'était autrefois opposé à ce qu'il reçut une augmentation. Cela m'étonna beaucoup de l'entendre l'accuser de manière si hardie. Nous apaisâmes donc cette dispute et proposâmes, s'il le désirait, d'examiner des précédents et de les présenter au Duc s'ils lui étaient favorables en quelque façon que ce fût.
Le second incident survint lorsque Mr Christopher Pett et Deane, mandés pour l'occasion, vinrent nous exposer l'affaire de certaines courbes ( nte de l'éd. : pièces de bois courbes ) que Pett avait déclarées mauvaises, et qui devaient être livrées par sir William Warren. Mais nous avions indiqué dans le contrat que seules devaient être livrées celles qui seraient approuvées par nos officiers.............. Cette querelle s'apaisa aussi, et nous passâmes à d'autres affaires.
A midi Llewellyn vint me voir, et je l'invitai, ainsi que Deane, et chez moi je retrouvai mon oncle Thomas, et nous dînâmes tous ensemble. Mais je fus fâché, ce jour étant celui de la lessive, que nous n'eussions rien de prêt à manger. J'envoyai quelqu'un chez le traiteur, et mes gens furent assez bêtes pour nous apporter le repas dans les plats du traiteur, avec son nom écrit dessus. A cela, s'ils le remarquaient, mes invités pouvaient voir que ce dîner ne venait pas de chez moi.
Nous nous quittâmes après le repas et je pris un fiacre, laissai Llewellyn à Cheapside, puis à Whitehall j'assistai à la commission de Tanger. Mais Seigneur, comme cela me contraria de voir tous les comptes de milord Teviot, 10 000 livres, être acceptés de cette manière ! J'aurais 1000 fois préféré ne pas être là.
Puis la séance fut levée et j'allai avec sir George Carteret dans ses appartements, où nous nous entretînmes de nos querelles de ce matin.......... Je déclarai que ces affaires étaient honnêtes, et que je n'avais donc pas besoin que quiconque fît un rapport favorable ou donnât sa parole, et que je lui en apporterais des preuves s'il le désirait. Ce qu'il me demanda et que je vais faire.
Retour à la maison par le fleuve, souffrant beaucoup. Un moment à mon bureau, puis un moment chez sir William Penn, et à la maison et, au lit. Comme je commence à être incommodé par des vents, ce qui m'arrive souvent, et des douleurs lorsque j'urine, je pris deux pilules de Mr Hollier que j'avais chez moi.
7 Octobre 1663 Mes
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Elles firent de l'effet dans la matinée et je gardai le lit. Mes douleurs continuèrent très fortes, me forçant à rester à la maison toute la journée, fort incommodé, et je ne pus lâcher de vents ni faire la moindre selle après que ma médecine eut fait effet. Puis tard dans la soirée je pris un fiacre et me rendis chez Mr Hollier, mais il n'était pas chez lui, retournai donc à la maison. Était-ce le fiacre qui me fit du bien, je ne sais, mais dans ma chambre où brûlait un bon feu je lâchai six ou sept pets, petits et gros. Puis au lit et passai une nuit paisible, et pissai assez bien le matin, mais après que j'eus commencé à lâcher des vents, cela s'arrêta, alors que d'habitude j'en lâche
8 Octobre
en abondance, et pas la moindre envie d'aller à la selle. Puis, me tenant bien au chaud, au bureau, à midi dîner à la maison, ma douleur revenant comme je ne lâchais point de vents ni n'allai à la selle.
J'allai chez Mr Hollier et, suivant ses instructions ( il m'assura que cela n'avait rien à voir avec la maladie de la pierre, mais que cela venait que je suis de constitution constipée et que cela, ajouté au temps froid, produisait et retenait les vents), je pris dans du vin blanc une poudre qu'il m'avait donnée, et veillai tard, jusqu'à 11 heures du soir passées, ma femme avec moi dans ma chambre, jusqu'à ce qu'elle eût fait effet, ce qu'elle fit si faiblement que je pus à peine dire si elle avait fait effet. Mes servantes qui, à ce moment, étaient fort sales, car elles s'occupent de laver toute ma maison, lasses, et qui auront bien du travail pour tout nettoyer demain et après-demain, étaient allées au lit avant nous, qui couchons nous aussi dans notre chambre davantage comme des bêtes que comme des chrétiens. Mais c'est seulement pour que la maison soit bientôt plus propre, ou plutôt parfaitement propre.
Je me sentis assez bien aussi longtemps que, sous l'effet de ma médecine, mon ventre resta relâché, et je dormis bien.
9 Octobre 1663
Gardai le lit la plus grande partie de la matinée, toujours constipé, et lâchai plus de vents, et mes douleurs revinrent donc, quoique moins fortes, mais je restai le corps bien au chaud, m'emmitouflant et parvins ainsi à les endurer. A midi je fis savoir à Mr Hollier dans quel état j'étais, c'est-à-dire que je ne pouvais aller à la selle naturellement, ni lâcher de vents et souffrais donc toujours avant de fréquentes envie d'uriner. Il m'envoya donc deux bouteilles de potion avec du sirop, l'une à prendre maintenant et l'autre demain matin.
Le soir, le commissaire Pett vint me visiter avant de rentrer à Chatham, mais il me semble qu'il me parle d'une toute autre manière qu'avant, mal assurée et timide, comme un étranger.
Après son départ je bus une des bouteilles, mais c'était une boisson tout à fait répugnante. Je me tins au chaud et l'après-midi je fis quand même une ou deux selles, mais peu abondantes ne laissant presque pas échapper de vents, puis au lit. Douleurs légères, mais je ne pense pas que je puisse de nouveau me sentir bien, avant de pouvoir librement aller à la selle et lâcher des vents.
Ma femme et moi avons passé la plus grande partie de la journée ensemble, à arranger des choses et mettre de l'ordre dans son petit salon qui est assurément, et deviendra plus encore, quand je pourrai lui acheter davantage d'objets, une pièce fort agréable, et il est maintenant fort joli et j'espère qu'elle s'y plaira beaucoup. Puis, au lit.
10 Octobre
Lever. Je suis toujours incommodé et j'ai mal en urinant. Je vois que pour me rétablir il me faut trouver un moyen, en plus de me tenir au chaud, pour lâcher des vents et aller librement à la selle. Je ne peux toujours faire ni l'un ni l'autre, bien que j'aie bu en me forçant la seconde bouteille ce matin.
Cependant, je parvins à me rendre au bureau. Réunion. Sir John Mennes et sir William Batten me conseillèrent de prendre de l'eau de genièvre que sir William Batten fit demander à sa femme de m'en envoyer. C'est une eau-de-vie. Est-ce cela, ou ma boisson de ce matin, je ne puis le dire, mais après avoir pris cette eau de genièvre, j'évacuai deux selles et lâchai un ou deux vents. Cela va-t-il améliorer mon état, je ne puis le dire.
Dînai à la maison à midi. Jamais, ou presque, ma femme et ma maison n'ont été dans un tel état de saleté, mais j'espère que ce soir tout sera très propre.
Au bureau tout l'après-midi examinai une affaire de subsistances et, après avoir écrit une lettre à mon père, rentrai à la maison.
Ce soir, Mr Hollier m'envoie un électuaire dont je dois prendre la valeur d'une noix en me couchant, ce que je fis. Et c'est vrai, je dormis bien et me levai un peu plus à l'aise le lendemains matin.
11 Octobre
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Fort content de trouver ma maison propre et en ordre. Mais soudain ma femme et moi nous souvînmes qu'il fallait encore transporter le lit vert, plus beau que le rouge, dans notre chambre, quoiqu'il ne soit pas de la couleur de nos tentures, et ma femme se garda de se faire propre aujourd'hui et resta comme une souillon jusqu'au lendemain. Quant à moi, je suis toujours dans le même état et passe toute la journée sans sortir. Je ne puis ni péter ni aller à la selle après celle de ce matin effet de l'électuaire d'hier soir. Il m'apparaît que les douleurs les plus vives viennent quand je pousse pour évacuer par le bas, ce qui tire sur ma verge et mes couilles et me cause des douleurs aiguës et persistantes, et j'ai des envies fréquentes et pénibles d'uriner, je dois donc me retenir.
Néanmoins je mange de fort bon appétit et autant qu'à l'accoutumée, et c'est ce que j'ai fait ce midi. Je restai à la maison, à causer et à m'occuper dans mon cabinet de travail. Je transportai les chaises de mon cabinet dans la chambre rouge, car elles sont recouvertes de tapisserie turque ( nte de l'éd. jaune et rouge ). Puis je mis leurs housses vertes sur celles qui étaient en haut et ne sont pas si belles.
Le soir je lus l'Histoire de l'Église de Fuller, particulièrement la lettre de Crammer à la reine Elisabeth, qui me plaît beaucoup pour son zèle, son obéissance et sa hardiesse au service de la religion.
Après souper, au lit, dans le même état, je souffre et ne peux lâcher de vent ni plus.
12 Octobre
Lever , bien dormi et urinai comme à l'accoutumée. Cependant une petite douleur revint qui me donna des craintes, mais comme j'étais obligé de me rendre chez le Duc à St James, je pris un fiacre et en chemin m'arrêtai chez Mr Hollier qui me conseilla de prendre un clystère.
Tous présents à St James et nous mîmes au service du Duc. Et là, Mr Coventry, de son propre chef, entreprit de dire au Duc qu'il lui semblait que couraient des rumeurs dommageables pour lui, selon lesquelles il prenait des honoraires, vendait des offices et d'autres choses encore. Il désirait donc faire appel à son Altesse et lui demandait s'il faisait quoi que ce fût de plus que ses prédécesseurs, et il nous en faisait tous juges. Alors sir George Carteret lui répondit que certains honoraires avaient été demandés par le passé, mais qu'ils ne savaient pas lesquels. Quant à la vente de places, cette pratique n'avait jamais été tolérée ni ne devrait l'être. Sur ce, Mr Coventry répondit avec véhémence à sir George Carteret et lui demanda s'il n'était pas un des premiers à l'avoir incité à rechercher ces honoraires................ Sir George Carteret nia........... Mr Coventry cita une autre affaire dans laquelle sir George Carteret l'avait conseillé quant à la vente de la place de comptable des magasins, quand il avait été question, eu début, de créer cet office. Ce qu'il admit mais en amoindrissant ce qu'avait dit Mr Coventry,........
Pour finir, Mr Coventry remit au Duc une liste de plus de 250 charges qu'il avait attribuées sans recevoir un farthing de plus que ses honoraires habituels. Il le jurait sur sa vie et son honneur......
Après cela milord Berkeley dit d'un ton joyeux qu'il aurait souhaité que ses profits fussent plus grands qu'ils ne l'étaient........... Sur ce Mr Coventry déclara ouvertement que Sa Seigneurie ou n'importe lequel d'entre nous, devrait avoir non seulement tout ce qu'il avait gagné, mais aussi tout ce qu'il possédait au monde ( et pourtant il n'était pas entré pauvre au bureau de la Marine, et ne voulait pas que l'on vît dans ses paroles le moindre mépris pour la générosité de Son Altesse royale ), et devrait avoir une année pour y réfléchir, pour 25 000 livres.
La réponse du Duc fut qu'il aurait souhaité que nous eussions tous tiré davantage de profit de nos charges que lui et que nous eussions tous gagné autant qu'un certain courtisan, qui logeait en-dessous, qu'il ne tarda point à nommer, sir George Lane. Une fois la question close et la liste entre les mains du Duc, nous nous quittâmes, allai avec sir George Carteret, sir George Mennes et sir William Batten en voiture à la Bourse, restai un moment puis rentrai à la maison. Étaient-ce les secousses ou parce que j'avais l'esprit occupé, ce qui est fort important à mon avis, mais je pisse avec beaucoup moins de gêne maintenant, et je me sens bien tout à coup, ou à tout le moins mieux qu'avant.
Puis me rendis à l'ancienne Bourse en fiacre, où marchandai des dentelles pour ma femme, puis chez le grand marchand de dentelles de Cheapside, et en achetai une qui me coûta 4 livres 20 shillings de plus que je n'avais prévu de dépenser, mais quand je la vis je décidai d'en acheter une qui ferait honneur à celle qui la porterait. Ensuite à la nouvelle Bourse où je la donnai à faire. Puis nous nous rendîmes aux appartements de milord où je laissai ma femme. J'allai à la commission de Tanger et retournai tard à la maison en fiacre avec ma femme, commençant à me sentir fort bien. Cependant quand j'arrivai chez moi et essayai de me dégager, le très léger effort que je fis, qui ne m'avait pas paru en être un sur le moment, me causa un peu plus tard une douleur qui persista un bon moment.
Vers 8 heures ma femme me donna un clystère ordonné par Mr Hollier, à savoir une pinte de bière forte, quatre ounces de sucre et deux ounces de beurre. Je le gardai tandis que je restai allongé plus d'une heure, sinon deux. Alors pensant que cela n'avait servi à rien, je me levai, et peu après du fait que j'avais marché il commença à faire de l'effet, et me donna trois ou quatre selles parfaites et
me fit évacuer des vents. Je me sentis tout à fait bien. Je pris comme d'habitude la valeur d'une noix de mon électuaire au moment de me coucher, et je fis environ deux selles au cours de la nuit et pissai sans difficulté. Évacuai quelques vents.
13 Octobre
Et me levai donc le matin me sentant parfaitement bien, mais je me ressentais de l'effort excessif que j'avais fourni pour évacuer. Toute le matinée je me sentis bien et dans l'après-midi j'eus naturellement et facilement une selle sèche, la première depuis cinq ou six jours, que Dieu en soit loué ! Il est donc probable que je continuerai à me sentir bien si, à l'avenir, dès que réapparaîtra cette sorte de douleur, je veille :
Règles à suivre pour ma santé. -
1 - Éviter les refroidissements autant que faire se peut.
2 - Pousser le moins possible par derrière, me ressouvenant que la douleur apparaîtra peu après, quoiqu'elle ne soit pas sensible au moment de l'effort.
3 - Que ce soit à l'aide d'une purge par en haut ou d'un clystère par en bas, ou des deux, faire en sorte que j'aille beaucoup et facilement et que je lâche des vents.
4 - M'inquiéter de ma santé dès que je commence à être constipé et faire en sorte, par tous les moyens, que je garde le ventre relâché et obtienne vite ce résultat, dès que je vois qu'il en va autrement.
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Ce matin au bureau et à midi à la Bourse avec Creed, où beaucoup d'affaires. Mais Seigneur, quelle crainte envahit mon coeur, quoique je ne visse pas de raison pour cela, lorsque j'aperçois Stint, l'avoué borgne de Field ! Je n'ai, pourtant, pas connaissance qu'ils fassent ni ne tentent quoi que ce soit de plus contre nous dans cette affaire avant les prochaines sessions.
A midi dîner à la maison, avec Creed. Après John Cole, mon vieil ami, vint me voir pour me parler d'un ami. Je le trouve intelligent, mais je perçois de plus en plus chez lui la pédanterie du bourgeois de la Cité. Je vais, cependant, tâcher de le voir de temps en temps, car il connaît bien l'humeur de la Cité et peut m'en informer au moins aussi bien que la plupart des jeunes gens, car il a de nombreuses connaissances, et il est lui-même, je crois, quelque peu mécontent de l'état présent de la Cour et de l'Église.
Puis travaillai au bureau jusqu'à une heure avancée. Retour à la maison auprès de ma femme, avec aise et plaisir, de sorte que j'espère être capable de m'occuper de nouveau de mes affaires. Si Dieu le permet, je suis résolu à y retourner avec une ardeur croissante. A la Cour, il me semble que le Roi craint quelque soulèvement, soit il voudrait le faire croire ( et j'ai quelque raison d'espérer que ce n'est rien de plus ), car il a donné l'ordre à tous les commandants de châteaux etc., de rejoindre leur poste. L'autre jour il a lui-même réuni les gardes et fait l'appel. Ce qui lui a fourni plusieurs raisons de se plaindre de l'état de sa garde auprès de milord Gerard, car nombre d'hommes étaient absents, ou morts et toujours portés sur les rôles.
Milady Castlemaine, me dit-on, jouit toujours d'une aussi grande faveur, et le roi a soupé avec elle le soir même de son retour de Bath.
Hier soir et le soir précédent il a aussi soupé avec elle. Il fallait rôtir une échine de boeuf, et comme la marée montait dans sa cuisine, cela ne pouvait se faire. Quand la cuisinière le lui dit, elle répondit " palsambleu ! qu'elle mettrait le feu à la maison s'il le fallait, mais que la viande serait rôtie" et elle fut donc transportée chez le mari de Mrs Sarah, et fut rôtie.
Souper à la maison et, au lit. Je suis extrêmement satisfait de toute la maison et de ma chambre rouge où ma femme et moi avons l'intention de coucher tous les jours, et de la proximité de notre cabinet de toilette et de nos servantes, sans aucune gêne ni désordre.
14 Octobre 1663
Lever et à mon bureau toute la matinée, avec un moment sir John Mennes qui passa son temps ainsi qu'il fait tout le reste, comme un benêt, à me lire l'anatomie du corps humain, mais de si sotte façon que je ne compris rien, tant j'étais las de l'entendre. Puis me dirigeai vers la Bourse et rencontrai Mr Graunt. Nous entrâmes dans un café où il me dit que sir William Petty et son vaisseau sont en route et que le roi a l'intention de se rendre à Portsmouth pour le voir.
A la maison et après dîner, Mr Rawlison nous conduisit, ma femme et moi, à la synagogue juive. Les hommes et les jeunes garçons portent des voiles, et les femmes sont cachées derrière un grillage. Il y a des choses posées debout, je crois que c'est leur loi, dans une armoire, devant laquelle chacun s'incline en entrant. En mettant son voile le nouvel arrivant dit quelque chose, à quoi d'autres qui l'entendent répondent Amen, puis il baise son voile. Tout le service est chanté, et en hébreu. Bientôt leurs lois sont sorties de l'armoire et portées par plusieurs hommes, quatre ou cinq, car il y a plusieurs rouleaux et ils s'entraident, ou peut-être que chacun veut avoir l'honneur de les porter, je ne puis le dire. Ils les portèrent de cette manière tout autour de la salle tandis qu'on chantait l'office. A la fin ils dirent une prière pour le roi, dont ils prononcèrent le nom en portugais, mais la prière, comme le reste, était en hébreu. ( nte de l'éd : cérémonie moins stricte ce jour-là car fête de la fin d'étude d'une année de la Torah )
Mais Seigneur, il fallait voir ce désordre, ces rires, cet enjouement ! Point de recueillement, mais de la confusion tout le long de l'office, comme s'ils étaient des bêtes plutôt que des gens qui connaissent le vrai Dieu, de quoi jurer de ne plus jamais poser les yeux sur eux. Assurément je n'ai jamais vu pareille chose, ni n'aurais jamais imaginé qu'il existât au monde une religion pratiquée d'aussi absurde manière.
Je partis de là en voiture, l'esprit fort troublé par ce que j'avais vu, et laissai ma femme au palais de Westminster, tandis que je me rendais à Whitehall, à la réunion de la commission de Tanger. Mais comme le Duc et la commission d'Afrique occupaient notre salle, sir George Carteret, sir William Compton et d'autres nous réunîmes dans une autre pièce où des chaises avaient été disposées en cercle, mais point de table. On parla de fort intéressante façon de l'opportunité de contrôler Salli, et des conditions selon lesquelles notre roi allait dédommager les Portugais qui avaient quitté leurs maisons à Tanger, ce qui me plut fort.
J'allai ensuite chercher ma femme et à la nouvelle Bourse pour ses affaires. Je m'arrêtai chez Thomas Pepys, le tourneur, et achetai certaines choses chez lui. Puis à la maison pour souper et, au lit, après avoir passé un long moment avec sir William Penn à pester contre sir John Mennes et sir William Batten et dire librement ce que nous pensions d'eux. Mais rien de plus que ce que méritent la sottise du premier et la friponnerie du second.
15 Octobre
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Lever, Dieu soit loué ! je me sens assez bien, mais ne puis toujours pas aller à la selle normalement, et alors que j'allais jouir de ma femme ce matin, je sentis une très vive douleur à l'extrémité de ma verge quand elle se fit raide, comme si j'avais froissé quelque nerf ou une veine, et cela me fit très mal.
Ensuite lever et au bureau, réunion toute la matinée. A midi je dînai à la maison, l'esprit tout occupé par le travail. Après être sorti acheter une chose ou deux, un compas et des mouchettes pour ma femme, je retournai au bureau où, fort occupé jusqu'à une heure avancée, puis à la maison bien content du travail que j'ai fait cet après-midi, et souper et, au lit.
16 Octobre
Lever et à mon bureau où passai toute la matinée, à travailler. A midi, dîner à la maison puis montai mon coffre et mes habits à l'étage dans notre nouvelle garde-robe, afin d'avoir tous mes effets à l'étage où je couche. Sortis en fiacre avec ma femme, que je laissai chez milord tandis que je me rendais à la commission de Tanger où l'on parla fort bien des articles du traité de paix qui doit être reconduit avec Gayland. Ensuite allai chercher ma femme et l'accompagnai chez son tailleur, puis à la Bourse et en d'autres endroits, et à la maison et à mon bureau, puis à la maison pour souper et, au lit.
à suivre...........
17 Octobre 1663
Lever et à.........
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