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Lettre 59
Juillet 1906
Pastiche 1
Monsieur,
On me dit que vous allez jouer divinement à Salzbourg ce chef-d'oeuvre très beau de Mozart, le Don Juan du maître délicat entre tous. Ne pensez-vous pas qu'il pourrait être désirable que la salle reproduisît la salle d'alors ? Je serais par exemple en Dauphine Marie Antoinette d'Autriche promise au martyre, la princesse Metternich en abbé Dubois ou en Chardin le grand peintre des intimités, le Landgrave de Hesse en Beethoven à cause de ses infirmités. Monsieur, ne pensez-vous pas qu'il pourrait être intéressant etc.
Lettre 60
Juillet 1906
Pastiche 2
Monsieur,
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extraordinaire du Faust de Gounod exécuté par nos meilleurs artistes. Persuadée que vous reconnaître le haut intérêt artistique et patriotique d'une telle tentative, je vous envoie, Monsieur, mes sentiments distingués.
Pour la Société des Grandes Auditions la Présidente pour 1906
E. de Caraman Chimay Greffulhe
Lettre 61
Juillet 1906
Mes chers petits Buninuls
Devises :pour le pauvre esprit de femme et le sec entretien :
" Intelligente ne puis, frivi dessin d'ole ne daigne, rasante suis " et pour Robert Coeur de Lion " Le coeur sur la main et les pieds dans le plat ". Je ne peux pas me r'aspeler pourquoi je vous
" es-kkris "aussi je vous quitte sur ces deux bons mots. Konsseillez à Réjane de dire q.q. chose de genstil à Mornand.
Ne manquez pas de regarder le joli dessin d'Albert Dürer et aussi peut'être page 4 j'en ferai un autre.
Ici je vais vous faire un joli dessin d'Albert Dürer, oui d' Albert Dürer
Lettre sans signature
Lettre 62
Pastiche 3
1906
Monsieur,
J'organise à Bois Boudran pour le mercredi 17 des tableaux vivants qui figureront Le Journal de Léonard de Vinci. Je voudrais faire entendre en même temps les instruments que le peintre faisait exécuter pendant les poses et serais heureuse de vous parler de ce projet qui symboliserait à la fois par la peinture et la musique l'idéal du Maître qui justement cultivait tous les arts. Pourriez-vous déjeuner ici mercredi prochain afin de parler de ce projet. Croyez à mes sentiments des plus distingués.
Elisabeth de Caraman Chimay
Cesse Greffulhe
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Lettre 63
Pastiche 4
1906
Monsieur,
J'ai l'intention pour rendre au curieux opéra comique L'Ïle du Rêve son décor intégral, de le faire représenter dans l'île du Bois de Boulogne, dite justement l'île des Cygnes... A raison de mes relations personnelles soit avec M. Dujardin Baumetz, soit avec le Cte Thibaut de Saint Seine, j'aurais toutes facilites, ce que ne pourrait le directeur d'aucun théâtre même subventionné pour faire venir du voisin jardin d'acclimatation des sauvages qui serviraient de figurants in anima vili ! La représentation est-il besoin de le dire à un poète tel que vous aurait lieu en plein air. Vous tiendriez le piano sous quelque liane. Et la coïncidence - voulue ! - de la date de cette représentation avec l'arrivée à Paris de mon cousin le Prince Orloff ne manquerait pas d'attirer ce soir là dans l'Ile... du Rêve une foule élégante, que la musique seule, vous le savez mieux que personne, est impuissante à déplacer. Enfin pour collaborer à l'impression de vérité tahitienne ! que donnerait le paysage on exécuterait : à la place de certains airs de votre partition, des morceaux de GaSuguin sur des paroles de Charles Morice chantés à deux voix par Madame Legrand et la Ctesse Kleinemichel, cette musique ayant vous le savez unpouvoir d'évocation, dû peut'être au long séjour de Gauguin à Tahiti ou à toute autre cause, que ne possède aucun autre. Le rôle de Loti sera tenu au 1er acte par Haentjens, au 2è et 3è par Becq de Fouquières. Croyez Monsieur à mes sentiments distingués.
Signé : L'Incomparable
Un M. le Buninuls
9, rue Alfred de Vigny, Paris
Les points d'exclamation ne sont pas de moi mais figurent dans la lettre authentique. Ils représentent sans doute des éclats de rire écrits. Lire avec attention les trois pages de la lettre.
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