lundi 13 février 2017

Anecdotes et Réfflexions d'hier pour aujourd'hui 70 Samuel Pepys ( Journal Angleterre )

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                                                                                                                       18 mai 1662
                                                                                                                 Pentecôte
            Par le fleuve jusqu'à Whitehall et là à la chapelle à mon banc qui me revient comme clerc du Sceau privé. J'entendis un excellent sermon du Dr Hacket, évêque de Lichfield et de Coventry sur ces mots " Celui qui boira de cette eau n'aura jamais soif " et un excellent motet chanté par le capitaine Cooke et un autre ainsi que de la belle musique. Puis le roi descendit et donna, prit le sacrement à genoux, spectacle qui méritait bien d'être vu.  Puis avec George Carteret à son logis pour dîner, avec milady et un certain Mr Brevint, ecclésiastique français. Nous fûmes très gais et causâmes longuement avec milord, après le dîner. Puis de nouveau à la chapelle et entendîmes un autre bon motet. De là à la Chambre du Conseil. Le roi et le Conseil ont siégé jusqu'à 11 heures du soir et je fus obligé de marcher de long en large dans les galeries jusqu'à cette heure-là. Il examinait tous les projets de loi qu'on doit présenter à la Chambre demain, avant que le roi quitte Londres et proroge la Chambre.
            Enfin le Conseil leva sa séance et sir George Carteret m'informa des décisions du Conseil, sa décision pour les navires qui devaient transporter de la cavalerie d'Irlande au Portugal. Cette décision est maintenant changée. Je pris une voiture et rentrai, renvoyant le canot sans moi. A la maison je trouvai ma femme fâchée de ce que j'étais sorti, mais je la contentai. Elle avait son costume neuf de taffetas noir et son jupon jaune, très jolis. Et au lit.


                                                                                                                               19 mai

            Restai longtemps au lit, tantôt me querellant avec ma femme, et puis de nouveau content. Je me levai enfin et mis mon costume en drap de cavalerie et mon manteau en camelot neuf, qui me satisfait assez. Allai au Temple à propos de ma réplique, puis chez mon frère Tom où j'apprends que mon père sera à Londres cette semaine. Rentrai, certaines boutiques étant fermées, d'autres ouvertes. On me dit que la Chambre de communes croit fort qu'elle sera forcée de précipiter son travail ce matin, afin que cet après-midi le roi approuve leurs lois pour pouvoir quitter Londres. Mais il fut, m'a-t-on dit depuis, forcé de rester jusqu'à près de 9 heures du soir. Et il les a prorogées et est allé à Guilford pour dormir. A la maison, et Mr Hunt a dîné avec moi et nous avons été très gais. Après dîner sir William Penn, sa fille, moi et ma femme allâmes en voiture au Théâtre. Étions dans une loge et vîmes Le petit filou, bien jouée. De là à Moorflields où nous nous sommes promenés et avons mangé des gâteaux au fromage et du jambon. Mais de retour à la maison je fus malade et forcé de vomir. Puis avec ma femme, marcher et chanter sur la terrasse jusqu'à fort tard, la nuit étant très agréable avec un clair de lune, et au lit.


                                                                                                                        20 mai

            Travail au bureau avec sir William Penn, puis retour à la maison. Puis arrive le doyen Fuller après notre dîner, mais je lui fis servir quelque chose, et nous fûmes très gais une heure ou deux, et je suis très satisfait de sa compagnie et de sa bonté. Enfin nous nous quittâmes, ma femme et moi allâmes à l'Opéra où nous vîmes la deuxième partie du Siège de Rhodes, mais ce n'est pas aussi bien joué que lorsque Roxalana y était, laquelle, dit-on, est maintenant la propriété de milord d'Oxford. Puis à l'appontement de la Tour où nous avons pris un canot, et nous avons tous été à pied à la Demi-Étape où nous mangeâmes et bûmes, et ce fut fort agréable. Et enfin retour, dans la soirée, et bonsoir. Nous menons une vie fort agréable en ce moment, et depuis longtemps. Dieu en soit loué et nous fasse lui en rendre grâce ! Bien que je sois fort hostile aux dépenses excessives, je crois qu'il vaut pourtant mieux prendre quelque plaisir maintenant que nous avons la santé, l'argent et l'occasion, plutôt que de différer les plaisirs jusqu'à la vieillesse ou la pauvreté, quand nous ne pourrons si bien en jouir.


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            Avec ma femme par le fleuve à Westminster, et après qu'elle eut vu son père ( je n'ai rien su depuis quelque temps de ce qu'il faisait, ni ce que faisait sa mère ) elle me retrouva au logis de milord. Nous restâmes et allâmes nous promener dans le jardin de Whitehall et dans le jardin privé avons vu les chemises et les jupons de fil de milady Castlemaine, ornés de riche dentelle au bas, les plus élégants que j'aie jamais vus. Et les voir m'a fait chaud au coeur. Puis chez Wilkinson, elle, moi et Sarah  pour dîner. On m'a servi un beau quartier d'agneau et une salade. Sarah m'a raconté que le roi a dîné et soupé tous les jours et tous les soirs de la semaine dernière chez milady Castlemaine. Le roi était là également le soir où on a fait des feux de joie en signe de réjouissance pour l'arrivée de la reine. Mais il n'y avait pas de feu devant chez elle, bien qu'il y en ait eu devant presque toutes les maisons de la rue, ce qui fut fort remarqué. Et qu'ils envoyèrent chercher une balance pour se peser l''un et l'autre, et qu'elle étant grosse d'enfant était, dit-on la plus lourde. Mais elle est maintenant la plus triste des créatures et ne sort pas de chez elle depuis le départ du roi.
            Nous sommes allés au Théâtre voir Le maître de danse  français avec un vif plaisir. Mais nous sommes tristes de la voir abattue et déjà traitée sans égards. La pièce nous a bien plu, mais le rôle de Lacy, le maître de danse, est le meilleur du monde.
            De là chez mon frère Tom pensant trouver mon père arrivé de la campagne. Nous ne trouvons que mon Fenner et sa vieille femme que je n'aie pas vue depuis le dîner de mariage et n'ai nulle envie de la voir. Après leur départ, avec ma femme chez Mrs Turner que nous trouvâmes assez mal en point, et ses deux garçons, Charles et Will, revenus de la campagne et devenus très communs après trois ans  dans le Yorkshire à la garde de leur père. De là de nouveau chez Tom où j'ai bien soupé, ma cousine Scott était présente, et mon père n'étant pas arrivé nous sommes rentrés à pied. Et au lit.


                                                                                                                 22 mai

            Ce matin arrive un ordre du secrétaire d'Etat Nicholas pour que je laisse un certain Mr Lee, conseiller, examiner les papiers que je peux avoir, concernant des événements passés et où se trouve l'écriture de sir Henry Vane, afin de dresser l'acte d'accusation. Ce que je fis. Et à midi en compagnie de sir William Penn et de sa fille, il a dîné avec moi, et est retourné à son travail tandis que nous allions en voiture au Théâtre voir Les Dédales de l'amour. Il n'y a pas grand-chose dans cette pièce, hors le rôle d'un campagnard interprété par Lacy, et qu'il a admirablement joué. Retour et dîner avec sir William Penn, sir William Batten et le capitaine Cocke.... Ce soir chacun de nous à reçu une lettre du commandant Teddeman provenant de la Méditerranée, indiquant un traité de paix conclu à des conditions avantageuses par sir John Lawson avec les gens d'Alger, ce qui est une fort excellente nouvelle. Il au aussi envoyé des anchois à chacun de nous, des olives et du muscat. Mais je ne sais pas encore ce que c'est, et je n'ose pas le demander.
            Après le souper, à la maison et au lit. Résolu à consacrer cette semaine à la comédie et aux plaisirs, et à me remettre au travail la semaine prochaine pour longtemps.


                                                                                                                  23 mai 1662
                                                                                                                 utpictura18.univ-montp3.fr
Résultat de recherche d'images pour "le caravage"            Au bureau une bonne partie de la matinée. Et puis vers midi, à pied avec ma femme à la Garde-Robe. Ma femme monta à la salle à manger trouver milady Paulina et je restai en bas à causer avec Mr Moore, au salon, et à lire les récents discours du roi et du chancelier à l'occasion de la prorogation des Chambres du Parlement. Et pendant que je lisais on m'annonça que milord Sandwich était arrivé et était monté chez Milady, ce qui me mit dans l'attente d'une grande joie. Je montai donc pour attendre que milord sorte de la chambre de milady. Il arriva au bout d'un moment, et a l'air en très bonne santé et mon âme se réjouit de le voir. Il fut très gai. Et a laissé le roi et la reine à Portsmouth. Il est venu loger ici jusqu'à mercredi prochain, il retrouvera alors le roi et la reine à Hampton Court.
            Puis dîner, Mr Brown ( secrétaire de la Chambre des lords, sa femme et sa mère également présentes ) et milord très gais, disant, entre autres, que la reine est une personne fort plaisante et qui se peint encore. Après dîner je lui ai montré la lettre que j'ai reçue de Teddeman donnant les nouvelles d'Alger, dont il est extrêmement satisfait, et il en a écrit une au duc d'York sur ce sujet et l'a envoyée par un exprès.
            Une grande compagnie arrivant après dîner pour voir milord, ma femme et moi nous esquivâmes pour aller à l'Opéra où nous vîmes L'Esprit du sergent de ville joué pour la première fois, mais pièce plus sotte, je crois, que je n'en ai jamais vue. Après la pièce sommes rendus à Covent Garden au théâtre de marionnettes que nous avons vu l'autre jour, et en vérité c'est fort agréable. J'ai vu là pour la première fois parmi les violonistes jouer du tympanon avec des baguettes dont on bat les cordes, et c'est fort joli. Puis retour par le fleuve et souper très gaiement avec sir William Penn. Et au lit.


                                                                                                           24 mai

            A la Garde-Robe où j'ai de nouveau parlé avec milord et où j'ai vu William Howe devenu quelqu'un de fort élégant et sérieux. Puis sorti avec Mr Creed qui me donna tous les renseignements que je désirais. Entre autres les grandes difficultés où milord s'est trouvé tout l'été faute d'ordres précis et complets du roi. Je crains que messeigneurs du Conseil aient moins souci des affaires que les anciens gouvernants, et davantage de leurs plaisirs et de leurs profits. Appris que le Hego de Toros est un divertissement simple mais le plus connu en Espagne. Que la reine n'a donné aucune gratification à aucun des commandants ou des officiers, sauf à milord Sandwich, et c'était une bourse d'or, ce qui n'est pas un présent honorable, d'environ 1 400 livres sterling. A quel point la reine a toujours vécu retirée et que de toute la traversée elle n'est jamais allée sur le pont ou sortie de sa cabine, mais qu'elle aimait beaucoup la musique de milord et qu'elle la faisait venir dans son salon et qu'elle s'installait dans sa cabine assez près pour l'entendre. Que milord fut obligé de faire un éclat avec le Conseil du Portugal au sujet du paiement de la dot, pour l'obtenir, qui consistait, outre Tanger et la liberté de commerce avec les Indes, en deux millions de couronnes, la moitié maintenant et l'autre dans un an. Mais ils n'ont apporté que peu d'argent, le reste est en sucre et autres marchandises et en traites. Que le roi du Portugal est presque simple d'esprit et que c'est sa mère qui fait tout, et que c'est un prince très médiocre.
            Après une boisson du matin à l'Etoile dans Cheapside je l'emmenai à la Bourse puis chez moi, mais comme ma femme avait déjà dîné je l'emmenai chez Fish Street où nous prîmes deux homards en conversant. Puis allai au bureau. Cela fait avec sir William Penn à Deptford par le fleuve chez le commandant Rooth car il est très malade et retour à la maison par terre nous arrêtant à la Demi-Étape pour manger et boire. Puis à la maison, et au lit.


                                                                                                                 25 mai
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Résultat de recherche d'images pour "le caravage"            Me rasai comme tous les jours cette semaine, avec une pierre ponce, procédé que j'ai appris de Mr Marsh lorsque j'étais récemment à Portsmouth, et je le trouve très facile, rapide et propre et je continuerai à en user. A l'office où j'entendis un bon sermon de Mr Woodwock dans notre église. Seulement en priant à la fin pour une femme en couches, il pria que Dieu la délivrât de la malédiction héréditaire de l'enfantement, ce qui me parut une assez étrange expression. Dînai à la maison avec Mr Creed. Aujourd'hui j'ai mangé le premier plat de petits pois. Après nous être entretenus nous sommes sortis et allâmes de droite, de gauche, entrant dans de nombreuses églises, parmi lesquelles celle de Mr Baxter à Blackfriars. Puis à la Garde-Robe où je trouve que milord prend une purge, de sorte que je ne le vis pas. Mais avec le capitaine Ferrer ( dans le carrosse de Mr Montagu ) j'allai à Charing Cross et là à la taverne du Triomphe il me montra quelques dames portugaises arrivées à Londres avant la reine. Elles ne sont pas belles et leurs vertugadins sont un vêtement étrange. Beaucoup de dames et de personnes de qualité viennent les voir. Je ne leur trouve rien d'agréable. Et je constate qu'elles ont déjà appris à baiser et à lever les yeux sans crainte, et je crois bien qu'elles ne vont pas tarder à oublier la vie retirée de leur pays. Elles se plaignent fort du manque de bonne eau à boire. Puis je revins à pied à la Garde-Robe et soupai avec milady, puis retour à la maison et après une promenade sur la terrasse avec ma femme, la prière et au lit.
            Les gardes du Roi et des milices de la Cité sillonnent la ville depuis cinq ou six jours, ce qui me fait penser, et c'est ce qu'on dit, qu'il se trame des complots. Dieu nous protège !


                                                                                                                       26 mai

            Levé avant 4 heures du matin pour préparer certains comptes pour milord de Sandwich. Au bout d'un moment arrive par arrangement Mr Moore. A ce qu'il nous paraît à présent nous constatons que milord a plus de 7 000 livres de dettes et qu'il attend des rentrées d'argent qui régleront tout. Nous le croyons donc solvable, mais avec très peu d'argent liquide. Puis chez milord, et nous avons passé une heure avec lui quand il fut prêt, à lui exposer cela. Et comme il lui reste quelque 6 000 livres de ce qu'il a reçu du roi, il est décidé à en faire usage et à se libérer de son mieux, ce que j'approuve, car autrement il n'aura pas d'avance avant bien longtemps. Puis à la maison et à Trinity House où les Frères, qui étaient à Deptford aujourd'hui élire un nouveau Maître, sir John Mennes, bien que sir William Batten lui ait vivement disputé cet honneur. Ce dont je ne suis pas peu satisfait à cause de la vanité de sa femme, sont arrivés vers 3 heures et dîner. Je me mis à côté de Mr Prynne qui, dans la conversation commença à parler des documents qu'il possède sur la luxure et la vie dépravée des religieuses anglaises de jadis, et il m'en a montré un tiré de sa poche où trente religieuses pour leur luxure furent chassées de leur maison, étant indignes d'y vivre et furent, par ordre du pape, cependant placées dans d'autres couvents.
            Je ne pus rester avec eux jusqu'à la fin du dîner, quittai la table et partis sans rien dire et allai par le fleuve chez mon frère et de là conduisis ma femme au Taureau Rouge où nous avons vu Le Dr Faust mais si pitoyablement et si médiocrement représenté que nous en fûmes dégoûtés, d'autant plus qu'en vertu d'une résolution déjà prise ce doit être la dernière pièce que nous devons voir d'ici la Saint-Michel. Puis retour à la maison en voiture par Moorfields où nous nous arrêtâmes un moment à regarder les lutteurs. A la maison, j'ai emporté mon luth sur la terrasse, et au lit.


                                                                                                                   27 mai 1662
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Résultat de recherche d'images pour "le caravage"            Ce matin chez milord et de là chez mon frère, où j'ai trouvé mon père, le pauvre homme, qui était arrivé, ce qui me fit plaisir. Je restai avec lui jusqu'à midi puis il alla dîner chez mon cousin  Scott qui l'avait invité. Il me parla des aménagements qu'il fait à la maison et au jardin de Brampton, qui me font bien plaisir.
            Je ne pouvais aller avec lui, de sorte que nous nous séparâmes à Ludgate, et je rentrai dîner. Et au bureau tout l'après-midi, et de la musique dans mon cabinet, seul, le soir, et au lit.


                                                                                                                    28 mai

            Levé de bonne heure pour ranger mon cabinet, puis chez milord. Nous parlâmes de différents sujets, puis allai en différents endroits pour affaires avec Mr Creed. Entre autres chez Mr Wotton, le bottier où nous prîmes notre boisson du matin. Et retour à la maison vers midi. Au bout d'un moment arrive, comme convenu, mon père pour dîner avec moi. Ce que nous fîmes très gaiement, car je désirais lui donner autant de gaieté que je le peux pendant que le pauvre homme est à Londres. Après dîner arrive mon oncle Wight resté un moment avec nous à causer et ensuite nous allâmes tous les trois à la brasserie de Leadenhall où nous restâmes un moment, puis je les quittai pour aller à la Garde-Robe, où je constatai que milord était parti pour Hampton Court, mais la femme de Ferrer arriva avec les jeunes demoiselles. Elle n'était pas disposée à y aller, sur ce je fus disposé à remettre ma visite, et je rentrai. Mais j'ai grande envie d'y aller avec eux demain. Et au lit.


                                                                                                                  29 mai

            A la maison toute la matinée. A midi à la Garde-Robe et dînai avec milady, et restai ensuite longtemps à causer avec elle. Puis retour vers la maison et dans Lombard Street je fus hélé d'une fenêtre par l'échevin Backwell et j'entrai saluer sa femme qui est fort jolie. Là était Mr Creed et il semble qu'ils ont eu quelque ennui, la crainte d'un incendie à côté et qu'ils avaient été occupés à déménager leurs biens. Mais l'incendie était terminé avant mon arrivée. De là à la maison et avec ma femme, les deux servantes et le petit laquais nous avons pris un canot pour aller à Vauxhall, où je n'avais pas été depuis longtemps, dans l'ancien jardin de printemps. Nous nous sommes longtemps promenés et les filles ont cueilli des oeillets. Nous sommes restés et voyant qu'on ne pouvait rien avoir à manger, sauf très cher et après avoir attendu longtemps, nous sommes repartis sans qu'on nous prêtât la moindre attention. Nous aurions pu agir de même si nous avions pris quoi que ce fût. De là au nouveau jardin où je n'avais encore jamais été, et qui est bien mieux que l'autre. Là aussi nous nous sommes promenés et le petit laquais passe sous la haie et cueille quantité de roses. Et après une longue promenade nous sommes sortis comme nous étions sortis de l'autre jardin. Et nous fûmes dans une autre maison, une maison ordinaire, où nous avons pris des gâteaux, du boeuf salé et de la bière. Et retour par le fleuve, très contents.
            Ce jour anniversaire du roi a été très solennellement observé et d'autant plus que la reine arrive aujourd'hui à Hampton Court. Dans la soirée il y a eu des feux de joie, mais bien peu en comparaison du grand nombre qu'il y eut jadis quand on a brûlé le Croupion. Et au lit.


                                                                                                                     30 mai

Résultat de recherche d'images pour "le caravage"            Ce matin j'ai fait mes compte. Je me trouve en possession de 530 livres de claro et pas plus, tant je me suis peu enrichi depuis mes derniers comptes. Mais j'avoue, j'ai dépensé beaucoup d'argent en vêtements.
            Je décidai soudain d'emmener ma femme, Sarah et Will par le fleuve, avec des provisions, jusqu'à Gravesend dans l'intention d'entrer dans le Hope jusqu'au Royal James pour visiter le navire et Mr Shipley, mais le croisai dans un heu apportant les affaires de milord, nous montâmes alors à bord, et poursuivîmes avec eux jusqu'à la Demi-Étape, très heureux de voir Mr Shipley. Nous avons vu là un petit Turc et un nègre dont on veut faire des pages pour les deux jeunes demoiselles. Il y avait aussi beaucoup d'oiseaux et d'autres élégantes curiosités. Mais j'avais peur d'attraper des poux et je repris le canot et arrivai à Londres avant eux. Pendant tout le trajet, à l'aller et au retour, j'ai lu La Giroflée des murailles avec grand plaisir. Puis à la maison et de là à la Garde-Robe où Mr Shipley était arrivé avec ce qu'il apportait. Restai causer avec milady qui se prépare à aller demain à Hampton Court. Puis rentrai et, à 10 heures du soir Mr Shipley vint souper avec moi. Nous avons eu un plat de maquereaux aux pois, et il nous a dit bonsoir, allant dormir à bord du heu, et moi au lit.


                                                                                                                        31 mai

            Fait la grasse matinée. Puis me levai pour rédiger mon journal de ces deux ou trois derniers jours. Puis arriva Anthony Joyce pour me réclamer l'argent du suif qu'il a fourni récemment, à ma demande, ce qui me contrarie. Mais il faut que je le lui fasse avoir au plus tôt selon ma promesse.
            Au bout d'un moment allai à Whitehall, apprenant que sir George Carteret était arrivé à Londres. Mais je ne l'ai pas trouvé, de sorte que je revins avec Tom et de là amenai mon père chez moi où il dîna, nous entretenant des affaires que nous avons avec l'oncle Thomas et Thomas Trice. Il partit après le dîner et j'allai au bureau où nous tînmes réunion. J'allai ensuite à pied chez mon frère, à la Garde-Robe et en d'autres endroits pour d'autres affaires, puis retour. Et je me fis peigner les cheveux par Sarah pour avoir la tête propre, et je les trouvai si sales à cause de la poudre et d'autres choses désagréables que je suis décidé à les garder secs, sans poudre. Et aussi par une inspiration soudaine , je me suis coupé toute la moustache que je me laissais pousser depuis un grand moment, à seule fin de pouvoir me passer toute la figure avec une pierre ponce, comme je le fais actuellement sur mon menton, et gagner du temps, ce qui me paraît un moyen très facile et très doux. Sarah m'a aussi donné un bain de pieds aux plantes, et au lit.
            Ce mois se termine par un très beau temps sans interruption depuis longtemps. Ma santé est assez bonne, seulement les vents me tourmentent parfois à l'excès du coté du fondement. La reine est arrivée il y a quelques jours à Hampton Court et tout le monde dit que c'est une très belle femme, fort élégante et pleine de jugement, et que le roi est assez satisfait. Ce qui, je le crains, fera faire un long nez à Madame Castlemain. La cour est maintenant entièrement à Hampton. On a récemment conclu un traité de paix avec Alger, ce qui est aussi une bonne nouvelle. Mon père est venu récemment à Londres pour nous voir et bien que cela m'ait coûté et doive me coûter plus d'argent, je suis content des aménagements qu'on fait à ma maison de Brampton. Milord Sandwich est récemment arrivé par mer avec la reine, en bonne santé et en bon renom. Après examen de ma fortune, je me trouve avoir 530 livres de claro. L'Acte d'uniformité vient d'être imprimé, et on estime qu'il fera des ravages parmi les pasteurs presbytériens. Les esprits de tous bords sont fort mécontents. Un des bords estime être traité plus durement qu'on ne le lui avait promis, et l'autre moins bien récompensé par le roi qu'il ne l'escomptait. Dieu nous préserve tous ! Je me suis récemment obligé par serment à m'abstenir de vin et de théâtre, ce dont je me trouve bien.


                                                                             à suivre
                                                                                          .............../

                                                                                                                     1er juin

            A l'église ce matin.........
                                                                                                                     

                                                                   

dimanche 12 février 2017

Gourmandises Agatha Christie ( in Crèmes et Châtiments Martinetti-Rivière-Asset )



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                                                   Crèmes et Châtiments
                                             Recettes délicieuses et criminelles ( extraits )

                                                     Soufflés.......mélanger le lait, 1 dl, quelques grammes de sucre un peu moins de farine, 25 gr, 50 gr de chocolat 3 ou 4 oeufs si vous supprimez le chocolat remplacé par des zestes de citron, une grosse cuillère de beurre pour le premier, etc. Bref, Agatha Christie est gourmande, très gourmande, et ces soufflés les auteurs les ont retrouvés : " Les Indiscréions d'Hercule Poirot - ........ déjeuner froid bien entendu. Du jambon, du poulet, de la langue et de la salade. Avec un soufflé froid pour terminer..... Et un consommé chaud pour commencer.... " 
            Les recettes complètes des Soufflés au chocolat ou au citron, dûment décrites, les auteurs précisent " ......Le soufflé a mauvaise réputation, mais pas à cause de la difficulté de la recette, plutôt à cause de sa vilaine propension à retomber au moment de le servir.... "


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  lacuisinedebernard.com                                                     Les Scones
Résultat de recherche d'images pour "scones"                                                       Délicieux et dangereux : ".....Un scone tartiné de miel dont elle n'avait mangé qu'une bouchée était posée à côté de sa tasse à thé encore à moitié pleine. La mort était venue...... - Une poignée de seigle " Ici Miss Marple mène l'enquête. Quels ingrédients pour d'innocents scones : - 300 gr de farine - Beurre 100gr de sucre 2 oeufs, levure et sel....  Les auteurs conseillent : "..... Servir tièdes accompagnés de crème chantilly et de gelée de groseilles ( ou de crème du Devon, si vous avez la chance d'être allé récemment dans la patrie de dame Christie. ).


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                                                       Pudding à la confiture
                                                       "......... Les cuisinières mettent presque toujours des "mille et des cents " sur le pudding....... c'est ainsi qu'on appelle ces petits vermicelles rose et blanc...... "
L'une des nombreuses photos du livre présente un beau gâteau. Il faut : ( extraits de la recette -
1/4 de l de lait, du sucre, levure, vanille ou cannelle, beurre et confiture, et 250 gr de pain ou autres rassis ...... ou encore toutes sortes de biscuits secs, petits beurre..... Votre gâteau sera tout aussi réussi. " Une gourmandise meurtrière que les auteurs signalent dans " Miss Marple au club du mardi "


                                                Recettes textes et photos 
                                   Anne Martinetti François Rivière Philippe Asset

samedi 11 février 2017

La Rivière de Cassis Rimbaud ( Poème France )

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                                           La Rivière de 
                                                                  Cassis

                                La Rivière de Cassis roule ignorée
                                             En des vaux étranges :
                                La voix de cent corbeaux l'accompagne, vraie
                                             Et bonne voies d'anges :
                                Avec les grands mouvements des sapinales
                                            Quand plusieurs vents plongent.

                                 Tout roule avec des mystères révoltants
                                            De campagnes d'anciens temps ;
                                 De donjons visités, de parcs importants :                corbeauxrock.com
Résultat de recherche d'images pour "corbeaux"                                            C'est en ces bords qu"on entend
                                 Les passions mortes des chevaliers errants :
                                            Mais que salubre est le vent.

                                Que le piéton regarde à ces claires-voies :
                                            Il ira plus courageux.
                                Soldats des forêts que le Seigneur envoie,
                                           Chers corbeaux délicieux !
                                Faites fuir d'ici le paysan matois                                                                    Qui trinque d'un moignon vieux.


                                                                Arthur Rimbaud
                                                                                        ( 1872 )

mercredi 8 février 2017

L'amie prodigieuse enfance et adolescence Elena Ferrante ( Roman Italie )

L'amie prodigieuse: Enfance, adolescence
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                                                      L'amie prodigieuse
                                                                           Enfance et adolescence

            Italie des années 50. Naples dans un des quartiers les plus pauvres d'où l'on n'aperçoit pas le Vésuve, où l'on vit sans connaître le bord de mer et un dialecte particulier donne la possibilité de hurler des invectives, des menaces, de se raconter jour après jour. Mais dans la cour jouent deux petites filles de six ans, l'une Lenu, de son vrai nom Elena Greco, l'autre Lina Cerullo. Deux amies inséparables. Lenu a une jolie poupée, Lia une poupée de chiffon, cette dernière a pris l'habitude de
les mettre à l'épreuve de différentes façons, et un jour elle jette à travers un soupirail la poupée de la plus sage, plus craintive Lenu. Ce jour-là la fille du portier de la mairie s'aperçut que Lia, fille du cordonnier, était méchante. Méchante mais vibrante et très intelligente. La pauvreté des familles nombreuses rend encore plus évidente la fortune de certains sortis de l'enfer des dettes. Il y a aussi Carmen, Ada, Giuletta, et Rino, Pascale, Stefano, Michele. Les familles se disputent, les hommes ont le coup facile, la tragédie pointe à tout moment. Mais Lia et Lenu, la narratrice, grandissent, très bonnes élèves, elles lisent beaucoup, Lia d'ailleurs abonne son père, sa mère et son frère aîné, qui ne toucheront jamais un ouvrage, pour son propre compte. L'auteur, on ne sait trop qui elle est malgré des révélations parues ici ou là, décrit avec une grande minutie le quotidien des enfants, des familles, de l'environnement, passe sans insister dans ce premier volume sur la camorra et la richesse de certains, le communisme, les cours de théologie au petit et au grand lycée. Ce pourrait être une série noire, mais non c'est une saga. Dix ans vont s'écouler, les corps se transforment, les garçons veillent sur les filles, prêts à se battre pour un regard trop appuyé. Ils s'amusent, dansent, pleurent des amours déçues. Premières voitures; premières télévisions, la société change tout doucement, Lia entretient les conversations, sa réputation malmenée par un Michele Solara repoussé malgré ses cadeaux. Madame Oliviero maîtresse d'école déçue dit d'elle qu'elle a mis sur ses jambes, son corps toute la beauté qu'elle avait dans la tête. Mais Lia n'avait-elle pas ses raisons ? Finira-t-elle patronne de l'épicerie, dessinera-t-elle encore des chaussures : " ....... Regarde, dit-elle à Lenu, les rêves que j'avais dans la tête se retrouvent sous mes pieds..... " Elles avaient six ans, nous les avons rencontrées, nous les quittons elles ont seize ans, dans ce premier volume assez dense.Très lu dans de nombreux pays, un récit réaliste.

dimanche 5 février 2017

Correspondance Proust Gallimard 10 ( Lettres France )


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impressionism-art.org

                                            A Gaston Gallimard

                                                                                                   Peu avant le 13 avril 1921

            Mon cher Gaston
            Je vous raconterai après un incident explicatif. Merci mille fois de votre lettre, mais j'ai, au moins deux choses à y ajouter :
            1° En ce qui concerne la conversation avec Jacques Rivière je l'ai prié de vous demander de faire annoncer mon prochain livre dans la bibliographie de la France ( je dis sans doute mal le titre mais enfin c'est le memento dont vous m'aviez parlé ) non pas le samedi qui finira la première semaine de mai ce qui nous retardera inutilement mais le samedi précédent veille du 1er Mai ce qui permettra à l'ouvrage d'être en vente chez les libraires non pas évidemment le 1er mai comme il avait été convenu ( puisque vous me dites que c'est un dimanche ) mais le 2 mai ( lundi ) ce qui nous fera gagner huit jours ce qui est beaucoup en cette saison. Je ne peux pas comme je dicte vous dire les raisons pour lesquelles je regrette que vous ne m'ayez pas répondu à ma première lettre à ce sujet.
            2° Est-ce que l'édition de luxe des jeunes filles ( 300 f ) est entièrement souscrite ou non ? Je vous le demande parce que un jeune homme que je connais un peu désire en souscrire un luxe. S'il en reste encore je vous enverrai son adresse pour que vous lui en envoyiez un qu'il paiera n'ayez aucune crainte car il est fort honnête et je crois de plus fort riche. Accessoirement je suis désolé que mon nouveau livre n'ait pas été annoncé dans le dernier numéro N.R.F. et tant d'autres choses du même genre. Mais ne nous arrêtons pas sur ces riens. Pour finir ( et c'est la raison que je finis et n'ai pu écrire moi-même ) c'est précisément le ridicule incident auquel je faisais allusion au début. Ce matin pendant que je faisais bouillir mon lait pour prendre mon véronal j'ai fait un faux mouvement, ma bouillote ( c'est le cas de le dire car le lait bouillait ) s'est renversé sur moi. Cela m'a fait des brûlures ce qui est déjà sans charme, mais pas bien grave, mais ce qui est pire c'est que mes tricots transpercés, mon lit traversé se sont refroidis. Il a fallu tout changer ; mes douleurs finies depuis un jour ont recommencé, un maux de gorge inexistant jusque-là leur a tenu compagnie. Voilà des sujets bien frivoles mais j'aime causer avec vous de tout ; et puis c'est une excuse pour moi.
            J'aime surtout parler de vous avec Jacques Rivière ; nous nous entendons très bien pour chanter vos louanges, et nous nous donnons la réplique aussi bien que si nous avions " répété ". Croyez mon cher Gaston à ma vive affection


                                                                                        Marcel Proust


************


                                                    A Gaston Gallimard

                                                                                                 22 avril 1921

            Mon cher Gaston                                                                           fond-ecran-image.com
Papillon grand mormon agenor papillon noir blanc rouge            Paraissons-nous toujours ( je veux dire être en vente chez les libraires ) le 2 Mai ?
- . Je suis très dans des idées noires parce que je me demande ( pas du tout à cause de cette parution imminente, cela n'a pas de rapport ) si je n'ai pas été depuis qq années le " cocu "de la N.R.F. Heureusement - ou malheureusement - ce sont des cornes qu'on ne peut pas porter. Comme c'est si pénible de discuter ces choses-là entre nous, ne croyez-vous pas qu'il serait mieux d'y mettre un " neutre désintéressé " mais opérant, comme dit la diplomatie du Dr Simons. - . Du reste peut'être je vois plus en noir certaines choses parce qu'ayant pris froid il y a une semaine j'ai des crises d'asthme qui ne cessent ni jour ni nuit et m'obligent à ajouter à mes souffrances un surcroît d'intoxication. - . En tous cas même si ce ne sont que des papillons noirs et s'ils s'envolent, s'il ne se produit donc pas de scission entre nous, il me paraît bien difficile de pouvoir vous donner avant mai 1922 ( au lieu d'Octobre prochain ) Sodome II puisque je n'en ai encore reçu aucun placard et que comme je vous l'ai dit c'est le seul volume à remanier profondément. Enfin peut'être, en travaillant beaucoup. J'espère qu'on vous a rapporté le Baudelaire que vous aviez eu la gentillesse de m'envoyer. Je l'avais fait acheter le matin même et ne me suis même pas servi du mien, ayant pu citer de mémoire tout ce que je voulais. Cela fait un bien long, bien mauvais article, et déjà un peu suranné, tout le monde ayant ces 2 mois-ci écrit sur Baudelaire. je pourrais ensuite faire pour Jacques un Reinach comique, si je n'étais si fatigué. Et puis bien que je fusse brouillé avec lui depuis plusieurs années, et jamais très bien avant, je n'aime jamais beaucoup ces nécrologies burlesques. Mais je l'ai très bien connu. Cela reposerait de mon assommant Baudelaire. Croyez mon cher Gaston à mon amitié " taciturne et toujours menacée " comme dit Vigny.


                                                                   Votre dévoué Marcel Proust


***************

                                                         A Marcel Proust
                                                                                 ('extrait )
                                                                                                       22/4/21
   
            Mon cher Marcel, je réponds à la hâte à votre lettre de ce matin qui me consterne. Pourquoi pensez-vous être le " cocu de la nrf ? ( ai-je bien lu ? ) ( à la première lecture, j'avais lu le " coeur " de la N.R.F. ce qui serait plus vrai )................
            Je vous assure, croyez-moi, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir.
            Bien affectueusement

                                                                                         Gaston

    pinterest.fr                                                              A Marcel Proust 
Marcel Proust. Le Temps retrouvé, BNF. À l’époque du Contre Sainte-Beuve, Proust avait déjà l’intention de clore son roman sur le thème de la fuite du temps. Dans un cahier de 1909 figure une “soirée” chez la princesse de Guermantes, devenue “matinée” dans des brouillons de 1910-1911, au cours de laquelle le Narrateur constate les ravages opérés par le temps sur les personnes qu’il a connues dans sa jeunesse.                                                   ( extrait )
                                                                                                                                                                                             7/5/21
            Mon cher Marcel............
............Je viens de traiter avec un des plus grands éditeurs anglais Chatto et Windus pour la traduction en langue anglaise de Du côté de chez Swann. Il paiera 12% de droits sur les 3
1er mille et 15% ensuite, avec un à valoir de 50 livres sterling. J'ai réservé pour vous le droit de voir ou faire revoir la traduction - et j'ai donné un délai de 14 mois pour la faire paraître.
            Bien affectueusement

                                                       Gaston Gallimard


                                                              A Marcel Proust
                                                                                       ( extrait )
                                                                                                       3.6.1921
Monsieur Marcel Proust
       44 Rue Hamelin
               Paris

            Mon cher Marcel,
             ........................
            Votre manuscrit de " Sodome " est entre les mains de l'imprimeur.......... Je lui avais déjà demandé de tirer ces épreuves avec de grandes marges, mais je crois préférable, en effet, de coller une page blanche en face de chaque page d'épreuve................
             ......... Croyez à mon affection bien dévouée,

                                                                                      Gaston Gallimard

...........  Je suis très inquiet de la santé de ma femme et elle-même est bien découragée. Elle a une sorte de rhumatisme déformant dont on ignore la cause. Pourriez-vous me donner le nom de votre propre médecin. Merci.


............


                                                            A Gaston Gallimard

                                                                                         Dimanche 8 juin 1921
            La lettre pour le Docteur Bize est incluse dans celle-ci.
                                                                                                                           
            Mon cher Gaston                                                                               radio.cz         
Afficher l'image d'origine            Un hasard inouï croisé avec le dimanche où il n'y a pas de lettres l'après-midi, fait que je prends seulement connaissance de mon courrier, et je vous réponds aussitôt. Je joins à cette lettre une autre d'introduction pour le docteur Bize que je crois le meilleur de Paris. Ne confondez pas avec d'autres du même nom. Il demeure 60 Avenue de La Bourdonnais. Je suis navré que Madame Gallimard souffre. J'espère du fond du coeur que Bize lui fera du bien. Il est d'une science infinie, mais trop modeste car un certain degré de charlatanisme souvent utile pour bien prendre en mains les malades, lui fait entièrement défaut. En tous cas soyez sûr que son examen sera parfait. Puisque je vous écris je vous dis 2 mots de la N.R.F. et qui me contrarient assez, car l'un s'adresse à Rivière et l'autre à Tronche, et cela m'ennuie de parler par personnes interposées. Mais c'est pour éviter de faire trop de lettres. - . Toutes réflexions faites et pour ne pas vous fatiguer inutilement de ma prose je ferai mes commissions moi-même, ce qui ne sera pas plus long. Du reste celle pour Tronche vous concerne et je lui avais demandé de vous en parler, il y a environ un mois. Mais comme cela n'avait rien d'urgent et qu'il est surmené, il n'y a peut'être plus pensé, et je vais lui redire la même chose. Croyez mon cher Gaston à ma vive affection


                                                                                                    Marcel Proust

Ci-joint la lettre pour le docteur Bize.
         
                    

            
                                                                                                                              

samedi 4 février 2017

Winston un chat en mission secrète Frauke Scheunemann( Roman " junior " Allemagne )

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                                            Winston 
                                                           Un chat en mission secrète

            Chat, un chat de luxe, chat d'appartement, origine British Shorthair. Pourquoi " au nom d'une boîte de sardines " déranger les habitudes de cet aimable animal qui ne tient à rien d'autres qu'à son confort, lit, canapé et panière, puis repas délicat à base de foie de volaille parsemé de persil. Son maître et compagnon privilégié Werner est professeur de physique. Pas d'enfant dans la maison jusqu'au jour où tout bascule. Olga gouvernante de l'aimable monsieur Hagedorn quitte son emploi pour cause de mariage mais est remplacée par Anna, sa soeur, en raison de rupture avec son ancien compagnon. Sa fille, la gentille Kira, si gentille qu'elle est la cible des élèves de sa classe la rejoint. Apparemment des menaces planent sur Anna qui pleure et se désole au téléphone. Mais Winston Churchil, dit Winston tout court, s'est rapproché de la gentille et bonne élève, malgré ses ennuis avec deux horribles chipies, vraiment méchantes, Léonie et Emily et quelques autres qui suivent comme des toutous les plus fielleuses. Mais Pauli, jeune fille d'allure punk et Tom, fils de médecin, trouvent la toujours gentille Kira sympathique. Et voici formée une équipe trempée involontairement dans des aventures lourdes, enfin pas du tout de leur âge. Vadim, l'ex d'Anna, personnage brutal et lâche accuse cette dernière d'être à l'origine de trafic sournois. Mais depuis peu un drôle d'événement s'est produit dans la vie de Kira et de Winston partis exceptionnellement se promener, ce dernier après avoir été snobé par trois chats de gouttière. Un coup de foudre a frappé l'adolescente et l'animal. Oui, alors qu'il s'abritait dans une cabane assis sur un tambour de fils de cuivre, le tonnerre gronde et la foudre, l'éclair s'abat sur eux, aimanté par le cuivre. Des ennuis en perspective car, ils se trouvent transformés, lui en Kira, elle Winston. Qui les croira ? Des ennuis, des réalisations, des yeux verts et des yeux d'un bleu limpide, plus l'IRM vont sauver les héros. Beaucoup de rebondissements dans ce joli volume qui a le mérite de bien décrire les habitudes et les attitudes des chats. Et " Sainte sardine à l'huile et bon dieu des chats..... " Il est bien agréable, les juniors bien sûr et les plus de ..... de s'abandonner à lire l'auteur bien connue pour d'autres séries. Elle habite Hambourg.

Reginald et les soucis Saki ( Nouvelle Angleterre )

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                                                           Reginald et les soucis

            " J'ai, dit Reginald, une tante qui se fait beaucoup de souci. Enfin, ce n'est pas une vraie tante, et ses soucis ne sont pas réellement des soucis. Comme elle jouit d'une certaine popularité dans le monde et qu'elle n'a pas de tragédie domestique à proprement parler, elle adopte volontiers les soucis à la mode, y compris moi-même qui suis, de son point de vue, je tiens à le préciser, une source de soucis permanents. A ce propos elle est l'antithèse absolue de ces femmes douces et résignées que nous avons tous connues qui, elles, ont eu de vrais malheurs et qui, depuis portent des oeillères. Bien sûr, on ne les en aime que davantage, même si elles nous mettent toujours un peu mal à l'aise. Pour moi, elles me font irrésistiblement penser à ces canards qui, avec une allégresse un peu forcée, continuent de courir en battant des ailes après qu'on leur a coupé la tête. Les canards ne trouvent jamais le repos. Ma tante, elle, a une très jolie couleur de cheveux, une cuisinière qui est toujours en bisbille avec les autres domestiques, ce qui est bon signe, et une conscience qui la laisse tranquille onze mois par an et qui ne se réveille que pendant le Carême dans le seul but d'embêter la famille de son mari, protestants bornés et tatillons. Dotée de tous ces avantages naturels, au nombre desquels elle place le bronze cuivré de ses cheveux ( et c'est un point sur lequel elle ne souffre aucune discussion ) elle est bien obligée d'aller chercher ses soucis là où ils sont, c'est-à-dire au hasard de l'actualité. Ce système comporte certains avantages, ainsi celui de choisir ses embêtements et de s'arranger pour qu'ils se produisent quand on a rien de particulier à faire et qu'on commence à s'ennuyer, alors que les vrais tracas arrivent généralement à l'heure du repas, ou lorsqu'on s'habille,  soit durant les moments les plus embarrassants.
Afficher l'image d'origine   *         J'ai connu autrefois un canari qui essayait désespérément de fonder une famille, et l'on s'était habitué à ses échecs répétés. C'était même devenu un sujet de plaisanterie à la longue, comme à la vente de la Baie de Delagoa qui, si elle se réalisait, ôterait le pain de la bouche des agences de presse. Et voilà qu'un jour les efforts de ce brave canari se trouvèrent couronnés de succès au beau milieu de la prière familiale. Je dis au milieu, mais ce fut en fait à la fin. On ne peut pas continuer de remercier le ciel de nous envoyer notre pain quotidien alors même qu'on se demande ce que peut bien manger une nichée de canaris.
            Pour le moment ce qui tracasse avant tout ma tante c'est le sort des Juifs en Roumanie. Personnellement je trouve aux Juifs deux qualités majeures : ils sont très bons envers leurs pauvres et envers nos riches. J'imagine qu'en Roumanie ce doit être plus facile qu'ici de vivre au-dessus de ses moyens. L'ennui, chez nous, c'est que tous ceux qui ont de l'argent à jeter par les fenêtres sont incapables de les ouvrir. Ainsi, par exemple, ce fonds de solidarité destiné à venir en aide aux victimes des catastrophes imprévues.
            Qu'est-ce qu'une catastrophe imprévue, je vous le demande ?
            Prenez cette pauvre Marion Mulciber qui s'imaginait pouvoir jouer au bridge comme elle s'imaginait pouvoir descendre une colline à bicyclette. Eh bien, ça s'est terminé à l'hôpital. Et maintenant elle est dans un couvent. Elle a perdu tout ce qu'elle avait et elle a donné le reste à Dieu. On ne peut pourtant pas parler à son sujet de catastrophe imprévue. C'était tout à fait prévisible. Je dirais même plus, elle y était prédestinée. Quand elle est née les médecins lui ont donné quinze jours à vivre, et elle s'est entêtée à leur donner tort. Les femmes sont tellement obstinées. Mais à la longue tous ces efforts finissent par se payer.                                                          pinterest.fr  
Résultat de recherche d'images pour "matriochka anglaise"            Et maintenant il y a la question de l'éducation. Personnellement ce problème me laisse parfaitement indifférent. Cette question n'intéressait déjà personne quand j'étais à l'école et qu'on faisait tout ce qu'il fallait pour tenter de nous y intéresser.
            Ce qui vaut la peine d'être appris, ce n'est pas à l'école qu'on l'apprend et le reste, on l'a vite oublié. La raison pour laquelle nos parents sont tellement ignorants c'est parce qu'ils ont dû commencer par oublier tout ce qu'on leur avait appris avant notre naissance. Naturellement je crois à l'étude de la nature. Comme je le disais tantôt à Lady Beauwhistle, si vous voulez savoir ce que c'est que l'élégance la plus élaborée, la plus consciente de soi, étudiez le comportement d'un chat persan pénétrant dans un salon bondé, et adoptez-le ensuite pendant une quinzaine, et nous verrons bien si vous avez des dispositions. Les Beauwhistle ne sont pas nés dans la pourpre, vous savez, mais ils s'y installent peu à peu, par acomptes, si j'ose dire : tant au comptant, et le reste au petit bonheur la chance. Ce sont des gens qui ont bon coeur et qui n'oublient jamais de fêter les anniversaires. Lui, je ne sais plus trop ce qu'il était, mais il a travaillé dans la City, fontaine de tout patriotisme. Quant à elle, ses robes viennent de Paris, mais elle les porte avec un petit accent anglais. Ce qui prouve bien son civisme. Ce qui montre aussi qu'elle a reçu une éducation très stricte, c'est qu'elle se donne un mal de chien pour bien faire ce qui, en principe, ne se fait pas. Ce qui, aujourd'hui, n'a d'ailleurs plus guère d'importance, comme je me tue à le lui dire. Même les couples irréprochables sont reçus partout. "

 *      caricature.evasauer.com 

                                                                             Saki

jeudi 2 février 2017

Brunetti en trois actes Donna Leon ( Roman PolicierEtatsUnis )

Brunetti en trois actes
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                                                                Brunetti en trois actes

            Venise et la Fenice. Drame en trois actes. A Paris ou à Venise la jalousie, les fans possessifs qui comblent un manque ou voilent un drame personnel derrière une trop grande admiration vouée à ici un artiste. En ce mois d'avril les Vénitiens ont pu applaudir Flavia Petrelli dans Tosca. Vénitienne elle chante partout dans le monde, demeure à Milan avec ses deux enfants lorsqu'elle ne travaille pas. Depuis deux mois et pour la troisième fois, après Londres et Saint-Petersbourg, la chanteuse reçoit des quantités de roses sur scène à la fin de la représentation et surtout des douzaines de roses jaunes dans des vases de prix livrés dans sa loge, plus tard dans la soirée elle en trouvera également sur le pas de sa porte en grand nombre sans carte de visite. D'un ou d'une inconnu. Flavia les donne toutes, n'en garde aucune. Sa réaction déplaît manifestement car les ripostes arrivent, blessures graves. Brunetti et Paola spectateurs de l'une des représentations, le commissaire salue la diva à sa sortie. Ils se sont déjà rencontrés lors d'un autre incident. Flavia lui dit son embarras devenu inquiétude. L'auteur nous conte un peu le travail des chanteurs, les décors, le costume, la vie de l'équipe pendant une représentation. Donna Leon a approfondi son sujet, ce qui donne un livre agréable à lire. Une intrigue assez angoissante, la traversée des ponts et des canaux vénitiens, l'élégance de ceux qui possèdent encore une part du patrimoine. L'un des meilleurs romans de la dame américaine qui habite Venise depuis plusieurs décennies.

lundi 30 janvier 2017

Sur le Rêve Sigmund Freud ( Document Autriche )


Sur le rêve (Petite Bibliothèque Payot) von [Freud, Sigmund]

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                                             Sur le Rêve

            Nouvelle édition, nouvelle traduction d'une étude sur un rêve entre autres décomposé à divers niveaux, extraits :
            " ........... Aujourd'hui seule une faible minorité des personnes cultivées doute que le rêve soit - une prestation psychique personnelle - du rêveur. Mais...... le rêve appelle explication............. A ma grande surprise, j'ai découvert un jour que ce n'était pas la conception médicale du rêve qui s'approchait de la vérité, mais la conception profane, encore à moitié captive de la superstition. Je suis en effet arrivé à de nouvelles conclusions sur le rêve en lui appliquant une nouvelle méthode d'investigation psychologique qui m'avait rendu de remarquables services dans la résolution des phobies, idées obsessionnelles, idées délirantes, et autres et qui, depuis, sous le nom de - psychanalyse - a trouvé accueil auprès de toute une école de chercheurs.........
............ Pendant le récit d'un rêve, ou pendant son analyse, il n'est pas rare que, tout d'un coup, réapparaisse un fragment, que l'on croyait oublié, du contenu du rêve. Ce morceau arraché à l'oubli  recèle de manière régulière l'accès le meilleur et le plus proche de la signification du rêve. C'est probablement la seule raison pour laquelle il a succombé à l'oubli, c'est-à-dire à une nouvelle répression.
.............. Lorsque le contenu du rêve dépasse de trop loin la censure, nous nous disons : " Allons, ce n'est qu'un rêve ", et nous continuons à dormir. Rien ne s'oppose à cette conception, même s'il existe aussi, pour le rêve des cas limites dans lesquels il ne peut plus assurer sa fonction consistant  à préserver le sommeil des interruptions - comme dans le cas du rêve d'angoisse - et l'échange contre l'autre fonction celle consistant à arrêter le sommeil à temps. Il ne fait que procéder ainsi de la même manière que le garde de nuit consciencieux qui commence par faire son devoir en apaisant les troubles pour ne pas éveiller les bonnes gens.......... Comme les rêveurs eux-mêmes ne connaissent pas la signification  des symboles qu'ils utilisent.......... car à l'aide d'une connaissance de la symbolique du rêve il est possible de comprendre le sens de tel ou tel élément du contenu du rêve.... "
             Le livre parut au tout début des années 1900, mais ne fut traduit en France qu'en 1925 ".......
....... restée seule ( alors ) indifférente à ses travaux........ " écrit André Breton dans une note signalée en bas de page par l'éditeur.






samedi 28 janvier 2017

Le joueur d'échecs Stefan Zweig - Thomas Humeau ( B.D. France )


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                                         Le Joueur d'échecs
                                                           Libre adaptation pour B.D.            

            Emma jeune fille propriétaire de Solange, bel oiseau, ouvre la porte de la cage malgré les ennuis possibles portés aux voyageurs du Copernic paquebot qui fait route entre NewYork et Buenos Aires. Elle est aussi la fille du commandant de bord. A son étonnement un hydravion survole le navire, amerrit et monte un homme que tous les voyageurs semblent connaître, sauf elle. Invité par le propriétaire pour distraire les passagers. Czintovic champion du monde d'échecs invaincu, fils d'un bâtelier yougoslave mort accidentellement. L'enfant placide sait à peine compter, obéissant, est suivi par le prêtre du village. Le hasard le met en présence des échecs, et sa compréhension éblouit le curé qui le porte jusqu'au baron Siùczic, fanatique du jeu, à la moustache impressionnante/  Le jeune garçon a quand même perdu un match, car il n'a jamais vu d'ouverture sicilienne, Il gravit rapidement les échelons qui le mènent à Vienne, puis dans toutes les capitales. Vaniteux et poseur son approche de la jeune fille sera une erreur, mais elle donne l'occasion à un passager extrêmement discret ce soir-là présent lors du match entre Emma et le champion du monde d'échecs, et son conseil à la jeune fille changera le cours de la vie des deux hommes. Nous apprendrons qui est Monsieur B. Il confie à Emma certains de ses secrets, notamment son don pour les échecs qui le conduit par moment aux abords de la folie. Des couleurs fortes, bleu, rouge foncé, plusieurs pages imagées sans texte ce qui ne peut que plaire à ceux qui craignent la lecture d'un grand auteur classique. Ensuite peut-être lire l'original du même titre de Stéfan Zweig d'où est tirée cette bonne B.D.        


            


dimanche 22 janvier 2017

Correspondance Proust Gallimard 9 ( Lettres France )

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                                                                                                           Début janvier 1921

            Mon cher Gaston
           Je vous envoie ce pneumatique par crainte d'un dérangement inutile. En effet malgré une bronchite qui dure depuis plus de 10 jours, je me suis levé aujourd'hui pour qu'on fasse ma chambre, le peu de voix qui me restait a aussitôt disparu, je vais essayer de me coucher tantôt et si je peux m'endormir avant la fin de la journée je dirai qu'on ne me réveille pas et serais trop navré que vous fussiez venu en vain. Je ne peux aborder avec vous dans ce pneu aucun des sujets de conversation déjà vieux de plusieurs mois. Justement parce que j'avais tant de choses à vous dire, la lettre à vous écrire était plus fatigante qu'une autre et c'est celle-là que j'écartais. Mais voyant ma bronchite reprise et notre entretien vraisemblablement ajourné je me limite à 2 points purement pratiques. Le 1er concerne mon livre ( Le Côté de Guermantes 1, Sodome et Gomorrhe 1 ) ( un seul ouvrage mais qui à cause de sa longueur paraîtra en 2 volumes vendus ensemble, comme l'édition des Jeune filles en 2 volumes. Le Côté de Guermantes 2  remplira le 1er volume et environ la moitié du second. La moitié du second volume sera Sodome et Gomorrhe 1 ) Après ce volume, dont la fin du reste sera annonciatrice de la suite, nous serons définitivement débarrassés des mondanités, lenteurs etc ( dont l'utilité se comprendra d'ailleurs après coup ) et Sodome 2, Sodome 3, Sodome 4 et Le Temps retrouvé, quatre longs volumes qui se succéderont à intervalles assez espacés ( si Dieu me prête vie ) vous donneront je l'espère de ce qu'on pourra peut-être alors appeler mon talent, une idée qui ne vous fera pas regretter de m'avoir appelé parmi vos auteurs. En ce moment pour en finir au plus vite avec ces Guermantes c'est donc Guermantes 2 et Sodome 1 qui vont paraître. Mais le texte est tellement corrigé que je préfère ( puisque vous avez déjà envoyé à l'imprimerie ce dont je comptais me servir ) mettre mes dernières corrections sur de nouvelles épreuves où j'inscrirai le bon à tirer. Or tout cela est colossal de longueur et songez que Sodome 1 qui doit paraître avec n'est encore qu'en manuscrit, pas même en 1res épreuves. Il serait funeste que tout se chevauchât. Aussi je crois qu'il vaut mieux attendre pour envoyer Sodome 1que Guermantes 2 me soit revenu mais tout cela va demander un temps énorme ! Aussi faudrait-il presser l'imprimeur. Nous avions dit pour la parution : février. C'est matériellement impossible, et plutôt que de donner des dates fausses qui amèneraient des articles anticipés etc, mieux vaut fixer une date trop tardive mais que nous ne dépasserons pas d'un jour. Je vous propose donc que le livre paraisse le 1er mai, le 1er, pas le 2.
            Autre question au mois de Juin dernier notre ami Tronche m'a dit qu'il allait m'envoyer un acompte sur mes droits et que le reste suivrait bientôt. Il m'envoya en effet cet acompte. Je lui demandais ensuite pour savoir à quoi m'en tenir et régler mon budget qui est formidable avec une apparence modeste : " Dîtes-moi quand vous me donnerez le reste. Je ne vous presse nullement. C'est pour savoir, mais dîtes-moi une date exacte. " Il m'a dit comme date extrême la mi-septembre. Nous sommes en Janvier et je n'ai toujours rien reçu. Je n'ai pas voulu le tourmenter parce que j'ai pensé qu'il était l'exécuteur de vos décisions et qu'il valait mieux vous en parler. Mais je vois de nombreux inconvénients à ce que cet état de choses se prolonge                             artscen.fr  
            1° - les comptes se chevauchent déjà ( ce qui fait casse-tête ) car aux sommes dues, sont venues s'ajouter ce que je dois recevoir ( selon notre traité ) sur les tirages de Guermantes. L'édition de luxe s'ajoute aussi. Or je n'ai pas reçu un centime depuis le fameux acompte de Juin. Si ces complications avaient encore une raison d'être. Mais me dit un ami assez indiscret pour me demander si j'avais touché les tirages de Guermantes et à qui j'ai été assez bête pour répondre que non, n'était-il pas plus simple que M.Gallimard payât ses auteurs avant de fonder une librairie nouvelle etc, dont ils font en somme les frais. Cela donne l'impression de gâchis. Autre inconvénient, nécessité pour moi de vendre de nouvelles valeurs. Il y a mille choses dont j'aimerais vous parler sans ma complète extinction de voix, le comique des inventions faites pour me détacher de vous jusqu'à me dire que vous circuliez en Normandie pendant la guerre avec de fausses barbes. Vous pensez avec hilarité et fureur j'ai pris cela ! Malgré tout comme il vaut toujours mieux ne pas répéter même à une seule personne, une calomnie si imbécile qu'elle soit, je n'ai parlé de cela pas même au cher Jacques Rivière, qui pourtant vous adore et en eût fait le même cas que moi. Mais je préférais que vous seul connaissiez les formes incroyables de la perfidie humaine. Et vous voyez que la plus gde partie de ma conversation, je finis en somme malgré ma fatigue et par plaisir de causer avec vous par vous l'écrire. - . Écrire ! hélas à plus de 1000 personnes je dois des lettres. Et je n'ai même pas encore écrit à Grasset pour votre refus des morceaux choisis. Naturellement je ne donne pas l'ombre de suite à sa proposition puisqu'elle vous déplaît. Cela va sans dire. Il vaudra peut-être mieux le lui dire tout de même. Mais ma résolution est formelle de me ranger à vos côtés. - Ne trouvez-vous pas que les petits journaux abusent du mensonge. Je ne rectifie jamais et cette fois encore je préfère pour cent raisons ne pas rectifier  mais n'est-il pas inouï que le journal Aux Écoutes, publiât presque chaque semaine un écho toujours insensé sur moi ( pas forcément malveillant, mais toujours le contraire de la vérité )ayant par exemple parlé de ma présence hebdomadaire aux soirées de M; René Boylesve chez lequel je n'ai jamais mis les pieds, on arrive cette fois-ci à dire que tout un théâtre de Montmartre est décoré par moi. Or je ne sais même pas dessiner et ne connaît pas le Théâtre en question. Mais bien que ce soit invention et pure folie, je préfère ne pas rectifier ni me plaindre ( à moins que vous ne jugiez qu'une plainte en justice fût utile, ce qui nous débarrasserait peut-être de celles qu'ils rendraient peut-être nécessaires qd  paraîtront Sodome et Gomorrhe ) Cher ami la fatigue m'arrête surtout pardonnez-moi ce papier déchiré je m'en suis aperçu trop tard et n'ai pas eu dans mon état de fatigue le courage de recommencer
            De tout coeur à vous

                                                                                                    Marcel Proust



                                              Extrait de la Réponse de Gaston Gallimard

                                                                                                         Le 14 janvier 1921

Monsieur Marcel Proust
      44 rue Hamelin
             Paris

            Cher ami,
            ......................... ( Réponse sur les différents points : édition, droits d'auteur ) Puis........
            Je sais que votre amitié est en garde contre toutes les perfidies d'amis bien intentionnés à notre égard............ C'est pourquoi à votre confiance, à toutes les marques d'attachement que vous m'avez données, je vous demande d'ajouter une indifférence absolue à toutes attaques injustifiées. Vous me parlez de potins stupides vous concernant, publiés dans différents journaux ; je ne saurais que vous conseiller la même indifférence. Il me paraît inutile de chercher à rétablir la vérité ; j'ai fait l'expérience de ce genre de rectification  ; le journaliste ne veut jamais avoir tort ; il fera suivre notre réplique d'un commentaire aussi désobligeant, et l'on n'en finirait pas si l'on usait jusqu'au bout de son droit de réponse............ parce que mon bureau d
            ....... Vous m'écrivez qu'on a été jusqu'à vous raconter que je me promenais en Normandie pendant la guerre avec de fausses barbes. Le terrible de ces sortes de calomnies c'est qu'elles contiennent toujours une part de vérité - Je suis bien allé en Normandie au début de la guerre parce que mon bureau de recrutement était Lisieux - mais je n'avais pas plus de barbe qu'aujourd'hui. J'ai bien porté une barbe par la suite, mais pas fausse, mais c'était à Paris, à la suite de ma maladie. Que n'a-t-on pas raconté encore, que ne raconte-t-on pas toujours !.............
            Votre ami

                                                                                     Gaston Gallimard
                                                           
                                                         A Gaston Gallimard

                                                                                                                                                                                                         Peu avant le 14 janvier 1921
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Delaunay croquis            Mon cher Gaston

            Bien incapable d'écrire, je tiens cependant à vous dire des choses très importantes.
            Avant cela je vous accuse réception des 7 500 f. de Guermantes mais tiens à vous dire que si vous êtes gêné en ce moment, je peux très bien dès que je les aurai touchés, vous prêter ( sur 7 500 )
 3 000 f. Je ne suis pas un auteur cherchant à ennuyer un éditeur qu'au contraire, j'aime vivement. Loin de chercher à tirer sur la corde, vous avez vu que quand j'ai eu le prix Goncourt, je n'ai nullement demandé d'améliorer mes conditions de Grasset. et si je vous parle qqfois du tort qu'involontairement vous vous faites, c'est uniquement par affection et parce que je sais que ce que j'entends peut vous être utile, et que vous ne le sauriez pas sans cela. Ne pensez pas que j'aie songé une seconde, comme vous semblez le croire à vous parler question " maîtresse " ! Je ne suis pas si idiot ni si indiscret que de me mêler de la vie privée de mes amis ! Si j'ai parlé de la fausse barbe c'est pour vous montrer jusqu'où peut aller l'imbécillité des gens, et au milieu de quelles vipères on vit. J'ajoute que Dieu merci il n'y a pas que des vipères. Je vous sais beaucoup de grands et fidèles amis. Jacques Rivière vous adore comme un frère. Je crois Tronche un collaborateur d'une loyauté absolue. Et bien d'autres. Puisque je viens de prononcer le nom de Jacques Rivière, permettez-moi de me mêler un instant ( malgré un épuisement et un tremblement de la main qui doivent me rendre bien peu lisible ) d'une chose qui ne me regarde en rien. Rivière m'a parlé d'une lettre de Gide qu'il va publier. Je n'ai pas lu cette lettre. Mais autant que j'en puis juger, je trouve son insertion déplorable. J'aime beaucoup Gide, j'ai une grade admiration pour lui ; de vous tous, c'est lui que je connais le plus ( trop peu hélas ) et le plus anciennement. Mais véritablement, qu'au moment où Rivière se tue littéralement à sa Revue, au moment aussi où des revues nouvelles, comme la Revue Universelle etc, font à la N.R.F. une concurrence d'ailleurs fort loyale, qu'à ce moment-là on publie en pleine N.R.F. une déclaration que la N.R.F. est ennuyeuse à lire, l'est depuis que Rivière la dirige, et que cette déclaration s'aggrave du prestige même et de l'autorité du nom de Gide, cela me peine extrêmement. Pense-t-on rendre la Revue plus attrayante en proclamant qu'elle est ennuyeuse ? La fatigue m'empêche de finir au moment où je commence, et je ne vous ai rien dit de ce que je voulais vous dire. Mais puisque Rivière me défend d'écrire à Gide et ne veut pas que j'aie l'air vis-à-vis de Gide même de rien savoir, il me semble que vous, directeur de toute l'affaire, avez le droit de demander à Gide la suppression de ce désaveu. Ne croyez pas qu'il y ait là-dedans l'ombre d'un sentiment hostile à l'égard de Gide ! J'irai même entre nous jusqu'à vous dire ( comme je le dirais à Rivière ) que je ne suis pas un N.R.Fiste fanatique. Mais c'est trop bête de se manger les uns les autres. Je ne suis suspect d'aucun intérêt en vous disant cela. Je n'écris jamais à la N.R.F. ; je pense à vous trois et à votre intérêt commun. Pardon de me mêler de ce qui ne me regarde pas, j'ajourne à un soir de santé la suite de cette conversation.
            Votre bien affectueux
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                                                             Marcel Proust

N'oubliez pas mes Ed originales dont je suis pressé.



                                      A Gaston Gallimard

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   expointhecity.com                                                                          Peu avant le 9 avril 1921

            Cher Gaston
            Je vous écris en gros parce que je viens d'être re-mourant. Mais bien qu'écrit en gros, ma lettre doit être lue par vous, si vous le voulez bien, en détail. Je commence par un détail absolument accessoire et insignifiant. Les 400 f. que vous trouverez dans cette lettre sont pour que vous ayez la gentillesse de les remettre de ma part, comme j'ignore son nom, à votre dactylographe pour les peines qu'elle a, fort maladroitement d'ailleurs, prises pour moi. Naturellement cet argent n'est pas un salaire puisque vous vous m'avez dit que la N.R.F. payait pour cela. C'est un simple remerciement. Si comme je le crois j'avais remis un peu moins à Mlle Ralley, vous pourriez ne donner que 300 f. à votre dactylo pour ne pas faire de jalouses, et 100 fr. aux employés qui prennent la peine de me faire suivre mes lettres
            Je vous envoie ci-joint Sodome 2, dactylographié au complet, précisément par votre dactylogr
Il avait été convenu que vous lui feriez dactylographier seulement les ajoutages et que vous enverriez ainsi le tout à l'imprimeur, car les blancs qu'elle a l'habitude de laisser sont si incompréhensibles que je préfère travailler sur épreuves et que je n'ai rien relu de sa dactylogr. Je crois que malgré ce parti que nous avions pris, le mieux serait de ne rien lui faire dactylographier du tout et d'envoyer sa dactylogr, avec mes ajoutés à l'imprimeur. Je travaillerai sur les placards. Et Sodome 3 qui n'est pas dactylographié, mais d'autant plus clair, sera tout prêt ( l'est déjà ) quand nous aurons le bon à tirer de Sodome 2
            Chose plus urgente, je suppose que Guermantes 2, Sodome 1, est en cours de fabrication
( le bon à tirer ayant été donné par vous ) chez l'imprimeur. Mais ce qui m'effraie c'est que vous ne m'avez pas dit où vous comptiez finir le 1er volume puisque ce tome ( Guermantes 2 Sodome 1 ) va paraître le 1er Mai. Or il me semble que la coupure doit se faire dans Guermantes 2, vers ce qui était dans l'ancienne pagination le placard ( approximativement 37 ) par exemple à l'endroit où je dis que des gens sont contents d'aimer dans Richard Strauss de vulgaires mélodies qu'il leur était interdit de goûter dans les Diamants de la Couronne. Voilà une fin possible pour le 1er volume ( qui ne contient que du Guermantes 2 mais qui s'appelle tout de même : Le Côté de Guermantes 2 Sodome et Gomorrhe 1 ). Autre fin peut-être meilleure pour le 1er volume ( c'est à vous d'ailleurs de voir si les 2 volumes sont de longueur à peu près égale ) : à peu près vers les mêmes placards quand je dis qu'il n'est pas certain que la politesse disparaîtrait d'un état démocratique etc et que si la monarchie existait, la Princesse de Parme ne serait guère plus qu'un Président de la République c'est-à-dire que je n'aurais pas eu l'idée d'en parler. Voilà qui me semble encore une fin possible pour le 1er volume. Vous avez fait mettre l'en-tête du chapitre 2 tel que je vous l'ai écrit et suis prêt à vous le récrire si vous avez oublié.
Afficher l'image d'origine            Vous avez peut-être vu dans l'Opinion l'annonce du livre avec une citation de l'article de Mauriac. Ne faites surtout pas rectifier cette note, car l'Opinion est très bien disposée, mais comme dans une intention excellente elle a gaffé en disant que plusieurs fragments du livre avaient déjà paru en revue, la " note de l'Editeur " que je vous conseillais de mettre dans l'exemplaire du livre, devient encore plus utile pour faire savoir que même les rares fragments qui ont paru en revue sont tout différents dans le volume. Et nous ne mentons pas en disant cela. Quel rapport y a-t-il entre " une Agonie " et tout le grand morceau de la maladie de ma g-mère mêlée à celle de Bergotte ( qui est t nouvelle etc ). J'ai encore cent mille choses à vous dire mais mes forces me trahissent et sans doute aussi votre patience se lasse. Si vous avez des bandes à faire pour le livre, n'attendez pas la dernière minute. On annonce le livre pour le 1er Mai. Ne recommençons pas nos retards d'antan où les " bandes " furent pour beaucoup.
            Chose très utile dans les dernières pages de Guermantes 2, avant Sodome et Gomorrhe 1, la D de Guermantes dit ( je crois ) que si on dit : " Voilà le Roi de Suède " tout le monde court sur le Pont Neuf tandis que si on dit voilà voilà le Prince de Guermantes on reste chez soi. Il faudrait mettre là tout le monde court sur la Place de la Concorde, ( au lieu du Pt Neuf ) car qq pages plus loin dans les dernières lignes du Côté de Guermantes le Duc dit ; Vous vous portez comme le Pont Neuf.  Il vaut mieux qu'il n'y ait qu'une fois le Pont Neuf. C'est très simple à changer. Ce qui serait plus compliqué mais bien utile c'est que dans Sodome 1 le vasistas vers lequel je monte sur l'échelle pour voir Jupien et Charlus ensemble soit ( non pas aveuglé, il est indispensable de laisser voir ) mais condamné. Si c'est trop difficile, ne retardez pas d'un jour pour cela. Tronche m'a remis 2500 f. il y a environ 15 jours. Dois-je vous en donner un reçu ? Je n'ai pu encore songer à faire toucher ce chèque, ayant eu tout le temps 40 à cause d'un froid rhumatismal que j'ai pris. Ma fièvre n'est tombée qu'aujourd'hui vous voyez que je suis énergique dans l'état de prostration où je suis de vous écrire tout cela. - . Chaque fois que je veux vous voir, vous n'êtes jamais libre. C'est un peu navrant. - . Cher ami vous me dîtes souvent des choses très gentilles sur vos sentiments de confiance et d'estime à mon égard. Je vous dirai que les miens pour vous qui sont pareils, n'ont pas cessé de grandir depuis quelque temps. Je me suis rendu compte qu'en diverses circonstances ( notamment vis-à-vis de Jacques ) vous aviez montré une intelligence, un coeur exceptionnels, et que votre " capacité " comme éditeur est sans rivale. De cela je serais heureux de parler avec vous parce que peut-être me serait-il donné de vous en faire avoir témoignage. - . Pour finir je ne pense à aucune rosserie de votre part en m'ayant signalé parmi tant d'articles charmants sur ma Préface pour Morand, le désagréable, c'est-à-dire celui de Souday. Mais je ne le prends pas en mal. C'est bien le 4è article qu'il fasse sur mon étude sur le Style ( jusque dans Paris-Midi ). Je vois par là que ma pensée a une certaine " prise ". Et je suis très heureux que ( sauf dans ce cas où il avait de parler de Morand une raison tout humaine et féminine ) on parle qqfois à cause de moi de Morand. Ma préface n'avait pas d'autre but. Pourtant si vous voulez mon avis, j'aimerais mieux qu'on parle un peu moins de la préface et un peu plus des nouvelles qui la suivent. Cette fois-ci je suis à bout de force
            Tout à vous

                                                                             
                                                                                    Marcel Proust