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L'amie prodigieuse
Enfance et adolescence
Italie des années 50. Naples dans un des quartiers les plus pauvres d'où l'on n'aperçoit pas le Vésuve, où l'on vit sans connaître le bord de mer et un dialecte particulier donne la possibilité de hurler des invectives, des menaces, de se raconter jour après jour. Mais dans la cour jouent deux petites filles de six ans, l'une Lenu, de son vrai nom Elena Greco, l'autre Lina Cerullo. Deux amies inséparables. Lenu a une jolie poupée, Lia une poupée de chiffon, cette dernière a pris l'habitude de
les mettre à l'épreuve de différentes façons, et un jour elle jette à travers un soupirail la poupée de la plus sage, plus craintive Lenu. Ce jour-là la fille du portier de la mairie s'aperçut que Lia, fille du cordonnier, était méchante. Méchante mais vibrante et très intelligente. La pauvreté des familles nombreuses rend encore plus évidente la fortune de certains sortis de l'enfer des dettes. Il y a aussi Carmen, Ada, Giuletta, et Rino, Pascale, Stefano, Michele. Les familles se disputent, les hommes ont le coup facile, la tragédie pointe à tout moment. Mais Lia et Lenu, la narratrice, grandissent, très bonnes élèves, elles lisent beaucoup, Lia d'ailleurs abonne son père, sa mère et son frère aîné, qui ne toucheront jamais un ouvrage, pour son propre compte. L'auteur, on ne sait trop qui elle est malgré des révélations parues ici ou là, décrit avec une grande minutie le quotidien des enfants, des familles, de l'environnement, passe sans insister dans ce premier volume sur la camorra et la richesse de certains, le communisme, les cours de théologie au petit et au grand lycée. Ce pourrait être une série noire, mais non c'est une saga. Dix ans vont s'écouler, les corps se transforment, les garçons veillent sur les filles, prêts à se battre pour un regard trop appuyé. Ils s'amusent, dansent, pleurent des amours déçues. Premières voitures; premières télévisions, la société change tout doucement, Lia entretient les conversations, sa réputation malmenée par un Michele Solara repoussé malgré ses cadeaux. Madame Oliviero maîtresse d'école déçue dit d'elle qu'elle a mis sur ses jambes, son corps toute la beauté qu'elle avait dans la tête. Mais Lia n'avait-elle pas ses raisons ? Finira-t-elle patronne de l'épicerie, dessinera-t-elle encore des chaussures : " ....... Regarde, dit-elle à Lenu, les rêves que j'avais dans la tête se retrouvent sous mes pieds..... " Elles avaient six ans, nous les avons rencontrées, nous les quittons elles ont seize ans, dans ce premier volume assez dense.Très lu dans de nombreux pays, un récit réaliste.
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