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Décembre
1er Décembre 1662
Levé et en voiture avec sir John Mennes et sir William Batten à Whitehall, dans la chambre du Duc où celui-ci parachevait sa toilette. Nous nous rendîmes, ainsi que milord Sandwich, alors dans son cabinet parler des affaires de la Marine. Mr Coventry eut là la très grande bonté à mon égard de parler au Duc de la peine que j'avais eue à faire un recueil de tous les contrats pour les mâts, recueil bien utile. De là chez milord Sandwich avec Mr Moore parler affaires. Ensuite, traversant le parc, vis pour la première fois, car il gelait à pierre-fendre, des gens faire des glissades sur leurs patins. C'est un art très élégant. Me rendis aux appartements de Mr Coventry, au palais St James, où on nous servit un pâté de chevreuil et nous fûmes fort gais. Nous plaisantâmes le major Norwood d'avoir livré Dunkerque.
Restâmes 3 ou 4 heures puis à la chambre du Conseil où se réunirent le du d'York, le prince Rupert et d'autres comme membres de la Commission de Tanger. Mr Creed, futur secrétaire, nous lut notre commission et nous nous mîmes à discuter les questions telles que, pour commencer, la fourniture immédiate de vivres puis leur diminution afin de fournir l'argent qui, en conséquence, servira à construire la jetée. D'autres questions seront à l'ordre du jour de la prochaine réunion.
Cela fait j'allai au Cockpit où il y avait foule et longue attente. Je vis jouer Le vaillant Cid, pièce que j'ai lue avec délectation, mais jouée est fort ennuyeuse, car il n'y a point là de plaisir, bien que jouée par Betterton, ma chère Ianthe et une autre belle personne qui remplace Roxalana. Ni le roi, ni la reine n'ont souri une seule fois de toute la représentation, et personne n'a paru trouver d'autre plaisir que celui que procuraient le haut rang et l'élégance de l'assistance
. Puis chez milord, mais je ne restai pas, Mr Moore étant couché, et rentrai à pied avec un porteur de torche. J'arrivai à minuit, réveillai mon petit laquais et me mis au lit.
2 Décembre
Avant mon départ pour le bureau eus une nouvelle querelle avec ma femme au sujet de Sarah pour qui elle a une haine mortelle, je ne sais pour quelle raison, et qui me paraît une excellente servante. Puis réunion au bureau toute la matinée, puis dînai avec ma femme, à la maison, et après dîner fis très sérieusement la leçon à Jane, avant de la prendre comme femme de chambre. Je le lui dis de telle façon que la pauvre fille pleura et promit d'être dévouée et soigneuse. Puis au bureau où nous avons siégé en réunion de la commission de la Caisse. La séance levée, je restai tard à mon bureau à préparer des affaires, puis à la maison, ayant froid. Ce soir pour la première fois j'ai mis un gilet. Et au lit.
3 Décembre pinterest.com
Appelé par le commissaire Pett et allons par le fleuve, bien malgré moi à Deptford, après avoir pris une boisson du matin chaude, fûmes occupés avec Mr Wood et nos officiers toute la matinée à mesurer ses mâts de la Nouvelle-Angleterre, ce que je vis avec grande satisfaction tout en m'instruisant, bien que je voie grande négligence et indifférence chez les officiers du roi.
Cela fait dînai au Globe avec Mr Wood, puis rentrai par le fleuve avec Mr Pett, lisant pendant tout le trajet ses comptes pour la Caisse. J'ai vu des choses qui ne me plaisent point, par exemple, qu'il s'accorde 300 livres pour s'être occupé pendant une certaine année de la Caisse et 150 livres par an les autres années. Je ne le lui ai pas reproché directement, mais le ferai quand ils seront lus au Conseil.
Nous nous arrêtâmes aussi à Limehouse pour voir deux bûches en construction, c'est là une chose à laquelle nous attachons grand prix. Nous voulions voir leur gabarit, qui est de 50 pieds à la quille et ils jaugent environ 60 tonneaux.
Rentré et travaillai un peu, puis, prenant Mr Pett en chemin à pied jusqu'au Temple, voyons passer des carrosses de l'ambassadeur de Russie, les laquais non point en livrée mais en costume de leur pays, l'un d'une couleur, l'autre d'une autre. C'était fort étrange.
Au Temple parlai avec Mr Turner et Calthrope, puis rentrai à pied, souffrant un peu à cause du froid que j'ai pris aujourd'hui sur le fleuve, ce qui m'inquiète.
A mon bureau travaillai un bon moment, puis rentrai et pris un posset ( boisson ), puis au lit.
4 Décembre
Réglai des affaires au bureau toute la matinée, et de nouveau après dîner jusqu'au soir, puis rentrai examiner mon dossier de Brampton pour demain. Nous devons nous rencontrer avec nos avocats en vue d'un arbitrage, ce qui m'a occupé très tard. Et, au lit.
5 Décembre 1662
Levé, il y a de la neige et il gèle à pierre-fendre. J'appelai Sarah qui part aujourd'hui ou demain. Je lui payai ses gages et lui donnai 10 shillings moi-même et à ma femme 5 shillings pour qu'elle les lui remît. Pour ma part, je pense que jamais servante et maîtresse ne se sont séparées pour d'aussi sottes raisons. Tout simplement parce que ma femme pense qu'elle est désagréable, pour tout le reste c'est une bonne servante. Cette fille pleura et j'étais prêt à pleurer moi aussi, mais pour avoir la paix je consens qu'elle parte, et d'autant plus, quoique je n'en dise rien, que c'est Jane qui va sans doute la remplacer.
Ensuite, allai à pied, vers l'Hôtel de Ville où j'étais convoqué par les commissaires de la lieutenance, mais ils ne siégeaient pas ce matin-là. Rencontrant en chemin Will Swan je l'emmenai dans une maison voisine et lui donnai une boisson du matin de bière au beurre. Il continue à me raconter nombre de ses histoires de fanatique fieffé gredin. Mais j'agis ainsi pour le faire parler pour savoir ce que lui et son parti pensent. Je vois qu'ils sont convaincus que Dieu ne va bénir ni la Cour ni l'Eglise telles qu'elles sont établies, mais qu'elles doivent être purifiées. La plus mauvaise nouvelle est la mort de Mr Chetwind, mon vieil et intelligent ami. Il a laissé 3 000 livres en mourant, ce que je n'aurais pas cru, tant il a toujours vécu richement et élégamment. Il a légué à la femme de Symons 300 livres et a fait de Will un de ses exécuteurs testamentaires.
De là au Temple voir mon avocat puis à Grey's Inn pour rencontrer Mr Cole, mais ce ne fut pas possible, je fis donc un tour de promenade dans le jardin que la neige et le gel rendaient fort agréable. De là chez mon frère où je mangeai quelque chose pour dîner et fis quelques copies de l'état préparé hier soir des propriétés de mon oncle. Puis à l'église du Temple où je me promenai tout seul jusqu'à 4 ou 5 heures, et au cabinet de mon cousin Turner, et restai allant et venant entre celui-ci et les cabinets de Calthrope et de Bernard jusque si tard que, comme Mr Cole n'arrivait pas nous renonçâmes à notre réunion. Emmenai en voiture mon oncle Thomas à sa maison, parlant de notre désir de faire la paix, je le déposai à l'extrémité de Gracious Street. Et à la maison où je trouve Gosnell arrivée. Ma femme me dit qu'elle a tout l'air d'une bonne dame de compagnie, ce dont je me réjouis. Et à mon bureau, je travaillai un peu, et rentrai, extraordinairement tracassé et soucieux pour mon père, car il semble tout à fait possible que mon oncle réussira à obtenir la plus grande partie des propriétés. Mais dans la soirée je chasse ces pensées pour me divertir avec ma femme et grâce à Gosnell. Elle chante extrêmement bien et j'aurai bien grand agrément de sa présence. Puis joyeusement au lit.
6 Décembre
Levé et réunion au bureau toute la matinée. Seul avec Mr Coventry, les autres occupés à payer la solde des équipages et désarmer les navires. Dînai à la maison avec ma femme et Gosnell, très content d'elle. Restai avec elles un bon moment jusqu'à ce que ma femme parût remarquer que j'étais maintenant davantage à la maison que je ne l'étais en d'autres moments. J'allai au bureau travailler jusque tard et à 9 heures allai à pied chez Mr Rawlinson pensant trouver mon oncle Wight. Il y était mais aussi quantité de parentes de sa femme et je ne sais qui. Mr Rawlinson me parut fort bien remarqué que sa femme le mène par le bout du nez. Je repartis pour mon bureau et ayant fait mon travail je rentrai. Et après une chanson de Gosnell, nous fûmes au lit.
7 Décembre
pinterest.com Jour du Seigneur
Beaucoup de neige. A l'église ce matin avec ma femme ( c'est la 1è fois depuis son séjour à Brampton ) et Gosnell l'accompagnait, ce qui était fort gracieux à voir. Puis de retour nous dînâmes en haut dans la salle à manger pour la première fois depuis qu'elle a été restaurée. Dans l'après-midi je pensais aller à l'église française, mais trouvant les paroissiens hollandais et le sermon pour les paroissiens français commencé en hollandais, je revins à la maison et allai dans notre tribune où je trouvai ma femme et Gosnell et après un sermon somnolent nous allâmes tous trois chez ma tante Wight, où il y avait abondance de sa compagnie habituelle. Nous restâmes assez longtemps à causer, et je me trouvai en désaccord, comme d'ordinaire, avec ma tante, sur la beauté de la reine, ce que je conteste vigoureusement, disant que si j'ai un beau nez alors le sien est beau, et ainsi de suite. Et après une longue conversation, voyant la salle pleine et peu désireux que nous restions tous les trois, je pris congé, et avec seulement ma femme, j'allai voir sir William Penn qui a maintenant quitté son lit et se tient assis au coin du feu. Après quelques propos, à la maison, souper et après la prière, au lit.
Ce soir est venu le frère de ma femme. Il a parlé à ma femme et à Gosnell de sa femme. Elles m'en parlèrent ensuite, et je subodore que, je le crains, il se trompe croyant avoir trouvé une riche épouse, et je redoute qu'elle ne se réveille autre. Et au lit.
8 Décembre
Levé et emmenant Gosnell en voiture je la déposai à Temple Bar, où elle avait des affaires personnelles à régler aujourd'hui. En chemin elle me dit que Balty lui avait raconté que ma femme allait chaque jour de la semaine à la Cour et au théâtre et qu'elle serait libre de sortir autant qu'elle le voudrait, et quantité d'autres choses fausses, ce qui me contrarie, et je crains que cette fille ne soit venue dans cette espérance, ce qui me tracasse.
Puis allai voir le Duc et Mr Coventry, seul, les autres étant occupés à la paie et ailleurs. Avec seul Mr Coventry j'ai relu notre lettre à milord le trésorier, qui est maintenant, aussi bien qu'elle peut l'être. Puis chez milord Sandwich où j'ai fait les comptes de milord avec Mr Moore, puis dînai avec lui et Battersby son ami, fort bien et gaiement et bonne conversation. Puis au parc voir les gens glisser avec leurs patins, ce qui est un joli spectacle, puis chez le Duc où la commission de Tanger se réunissait. Là, tous assis autour d'une table nous avons eu une bonne discussion sur cette affaire, à ma grande satisfaction. Cela terminé et apprenant le titre de la pièce jouée ce soir devant le roi, je ne voulus pas rester et revins en voiture à la maison, où je trouvai ma femme tourmentée parce que Gosnell vient dire que son oncle, le juge Jegon, exige qu'elle vienne chez lui trois fois par semaine pour s'occuper d'une affaire à elle confiée par sa mère, et qui si on ne lui donne pas ce temps de libre il ne lui permettra de prendre aucune place, ce qui nous tourmente tous les deux, mais nous n'y pouvons rien. Et, comme je crois que c'est une intervention providentielle de Dieu pour m'empêcher de dépenser plus que je ne puis me le permettre, je n'en suis pas mécontent et ferai partager ce sentiment à ma femme, je sais qu'elle y prêtera attention, la pauvre, bien que pour tout de bon la solitude de son existence ne puisse pas ne pas lui peser. Je fis donc chanter Gosnell et nous restâmes à regarder le livre de danses jusqu'à minuit, sans remarquer que le temps passait. Et la prière et, au lit.
9 Décembre
Restai longtemps couché avec ma femme, à la faire s'accommoder du départ de Gosnell, et je vois qu'elle s'en accommodera comme moi. Au bureau en réunion toute la matinée, espérais dîner avec Mr Coventry, mais il se trouva forcé de se rendre à Whitehall. Je dînai donc tout seul, emmenant Mr Hayter à la maison, mais lui, le pauvre, n'était pas très bien et ne put rien manger. Je restai chez moi tout l'après-midi, contrarié par le départ cet après-midi de Sarah, qui pleurait à chaudes larmes, ce dont j'étais bien prêt moi aussi, et Jane aussi. Et puis bientôt ce fut le départ de Gosnell, ce qui m'affligea aussi, quoique, pour bien des raisons, il vaille mieux que je sois exempt de cette dépense. Tout cela me fait paraître ma maison bien solitaire, ce qui m'afflige beaucoup, et c'est d'humeur mélancolique que je partis pour le bureau, où je restai travailler jusqu'à ce que je fusse appelé par sir George Carteret au bureau du Trésor à propos de la lettre de milord le trésorier, qu'à cause de lui je dois me donner à nouveau le mal de réécrire entièrement. Rentrai et tard au bureau avec sir John Mennes examinai les comptes de Mr Creed. Rentrai souper; et ma femme et moi allâmes mélancoliquement nous coucher.
10 Décembre
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Me levai ce matin recevant un message de sir George Carteret et une lettre de Mr Coventry, l'une contredisant l'autre, au sujet de notre lettre à milord le trésorier, ce qui me tracasse, mais j'allai voir sir George Carteret et désirant satisfaire l'un et l'autre je crois que j'en ai trouvé le moyen. Revins au bureau avec sir George Mennes dans sa voiture, mais il y avait tellement de neige que c'est à peine si on pouvait passer dans les rues. Au bureau discussion avec sir William Batten, nous avons discuté les comptes de Mr Creed. Je crains qu'il ne s'écoule un bon moment avant que nous ayons fini, et que nous ne rencontrions de grandes difficultés.
Puis au Dauphin où nous avons tous trois invité les commissaires aux comptes de l'Echiquier, Wood et Beale. Sir George Carteret vint nous retrouver. Nous fîmes un bon dîner qui nous coûta 5 livres 6 shillings ( 26 shillings pour moi ), et ensuite nous discutâmes de nos salaires, je crois qu'ils vont maintenant en autoriser le paiement, et d'autres affaires.
Rentrai à la maison où je trouve notre nouvelle cuisinière, Susan, recommandée par le frère de ma femme, ce qui ne me la fait pas estimer davantage, mais comme elle a bon air et qu'elle est jolie, je veux bien faire l'essai. Et Jane commence son travail de femme de chambre
Puis au bureau, je restai tard à ranger des papiers et mes registres et des affaires. Il faisait très froid. Et rentrai souper.
11 Décembre 1662
Levé, la neige fortement gelée, en réunion toute la matinée au sujet des comptes de Mr Creed. Je l'ai en partie servi, en partie desservi. Il dîna avec moi et resta tout l'après-midi à discuter des façons d'obtenir de l'argent, tâche à laquelle je m'attache maintenant entièrement. Il partit dans la soirée et j'allai à mon bureau, achevant tout ce qui a trait à notre fameuse lettre, si longue à faire, à milord le trésorier, jusqu'à presque une heure du matin. Rentrai l'esprit fort tranquillisé, et au lit.
12 Décembre
Après le grand gel, je trouve au réveil un grand dégel, et ma maison en est toute inondée, ce qui me contraria.
Au bureau et à la maison, travaillai toute la matinée. Dînai avec ma femme et restai causer avec elle tout l'après-midi, puis au bureau où j'examinai mon exemplaire du livre de Mr Hollond jusqu'à 10 heures du soir. Rentrai souper et, au lit.
13 Décembre
Dormis longtemps tant et si bien que John Mennes et sir William Batten étaient partis pour Portsmouth avant que j'eusse quitté mon lit et sir George Carteret était passé au bureau avant que je fusse levé. Debout donc en hâte et descendis le voir. Réunion avec Mr Coventry, et Field et Stint arrivèrent et reçurent les 41 livres que leur accordait le jugement rendu contre moi et Harry Kembe. Nous signâmes aussi des billets à ordre de 500 livres pour servir aux dommages-intérêts de Mr Porter et Smith pour le reste, mais je n'ai signé qu'après avoir obtenu que Mr Coventry fût allé avec moi trouver sir William Penn et que celui-ci eût promis en sa présence de payer sa part de ce qui serait accordé en dommages-intérêts, et tous deux ont estimé que sir William Batten ne pouvait faire moins. Nous nous quittâmes à midi et je dînai avec ma femme, puis je retournai au bureau où je terminai ma lecture d'hier soir et fis bien nettoyer et ranger mon cabinet. Puis j'écrivis par la poste différentes lettres, dont une à sir William Batten à propos de nos affaires avec Field, demandant à lui aussi son engagement. J'ai fait insérer cette lettre dans notre registre de correspondance officielle. Puis rentrai souper et, au lit.
14 Décembre lesconferencesdemathilde.com Jour du Seigneur
Restai au lit, avec grande satisfaction, causer au lit avec ma femme, puis levés et à l'église. Retour à la maison fîmes un élégant dîner tout seuls. Après dîner j'allai à pied jusqu'à Whitehall et chez milord et marchai de long en large jusqu'à l'heure de l'office à la Chapelle et allai à la Chapelle royale où j'entendis le service, puis chez milord où se trouvaient Mr Howe et Mr Paget, l'avocat vieil amateur de musique. Nous avons chanté des psaumes de Mr Lawes et joué des symphonies jusqu'au soir où je fus appelé au logis de Mr Creed. Etaient présents le capitaine Ferrer,sa femme et William Howe. Nous avons fort bien soupé et bien divertis à converser. Après souper je fus appelé par milord et restai causer de ses affaires et des miennes et des affaires publiques, avec grand plaisir. Il me conseilla de ne pas me fier à sir Robert Bernard. Je lui dis adieu et revins chez Mr Creed. Mr Moore avec qui j'avais l'intention de coucher étant couché sans rien sur le corps, sans drap. Et après quelque entretien, au lit où je me sentis indisposé, bien que le lit fût bon, ayant toute la nuit l'estomac chargé de mon souper trop lourd.
15 Décembre 1662
Levé et allai chez milord, puis chez le Duc que je suivis dans le parc où, bien que la glace fût rompue et dangereuse, il voulait aller glisser sur ses patins. Ce qui ne me plaisait pas, mais il glisse très bien. Puis retour et dans son cabinet où arrive milord Sandwich. Avec Mr Coventry nous entretînmes longuement des affaires de la Marine. En vérité je me vois de plus en plus l'obligé de Mr Coventry qui s'applique à me faire tout le bien qu'il peut vis-à-vis du Duc.
Puis promenade un bon moment dans les galeries, rencontrai le Dr Clarke qui, au cours de la conversation me dit que le rang éminent de sir Charles Berkeley ne tient qu'à ce qu'il est entremetteur entre le roi et milady Castlemaine et que, malgré cela, le roi est très bon pour la reine, dont il dit que c'est une des meilleures femmes du monde. C'est étrange comme le roi est ensorcelé par cette jolie Castlemaine.
Puis chez milord et avec Mr Creed, Moore et Howe, à la Couronne où nous dînâmes. Ensuite je me promenai dans les galeries, regardant de temps en temps les tableaux, jusqu'à la réunion du Duc et de la commission de Tanger. Le Duc ne resta pas. Le seul point était, nous entretenir avec milord Rutherford nommé aujourd'hui gouverneur de Tanger pour je ne sais quelles raisons, et milord Peterborough est rappelé en Angleterre. On a beau dire que c'est sans animosité, tout le monde voit bien qu'il n'en est rien. Je regrette de voir un gouverneur catholique envoyé commander là-bas où presque tous les officiers le sont déjà. Mais Dieu sait la raison de tout cela, et tous peuvent voir combien instable est la situation de courtisan.
Rentrai en voiture m'arrêtant en chemin chez sir John Birkenhead pour lui parler de mon imposition à 42 livres pour les loyaux serviteurs du roi dans l'indigence, et je vois que je n'y puis rien.. Mais il me dit que c'est sir Robert Fort qui a procédé abusivement envers moi, renseignement dont je ferai usage plus tard, au bon moment.
De là chez le major général, sir Richard Browne, au sujet de mon imposition d'armes pour la milice, mais il était sorti. En traversant l'arrière des abattoirs du marché de Newgate ma voiture fit tomber deux quartiers de boeuf dans la boue, les bouchers arrêtèrent alors les chevaux, et suivit un grand attroupement dans la rue, l'un criant qu'on lui avait causé pour 40 shillings de dommages, l'autre pour 5 livres. Mais en descendant je vis qu'on avait quasiment rien fait, de sorte que je leur donnai 1 shilling et qu'ils en furent parfaitement satisfaits, et je rentrai.,
Allai voir milady Batten qui me dit qu'elle vient de recevoir une lettre de sir William racontant que lui et sir John Mennes ont failli se noyer en route tant les eaux étaient hautes, mais qu'il va bien. Mais grand Dieu ! quelle mine hypocrite elle prenait en me le racontant.
Puis je fus voir sir William Penn, restai longtemps causer, me faisant passer plus homme d'action et de résolution dans les affaires publiques que je ne le fus jusqu'à maintenant. Il écoute, mais je sais qu'au fond c'est un gredin et que cela ne lui plaît pas. Mais je vois bien que je puis lui tenir tête, et le plus sera le mieux, en m'occupant de mon travail comme avant. Ce en quoi Dieu me bénit et continue à me bénir. Rentrai et, au lit, fort satisfait, et causai et bavardai avec ma femme pendant que je soupais, à notre vif plaisir.
à suivre...............
16 Décembre 1662
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