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Journal
17 mai 1660
Debout de bonne heure pour consigner mes observations de ces deux derniers jours. Ensuite, le Dr Clarke vint me dire qu'il avait appris ce matin de certains Hollandais, qui sont déjà à bord pour visiter le navire, qu'un Portugais a été fait prisonnier à La Haye pour avoir ourdi le projet d'assassiner le roi. Mais j'appris par la suite qu'il s'agissait d'une méprise à propos d'un homme qu'on avait vu en train de se promener l'épée nue, parce qu'il avait perdu son fourreau.
Avant le dîner, Mr Edward et moi, William Howe, Pim et mon domestique allâmes à Scheveningen. Nous prîmes une voiture pour La Haye. En nous promenant nous espérions rencontrer quelqu'un qui nous montrerait le roi incognito. Je rencontrai le capitaine Whittington, qui avait naguère apporté une lettre à milord de la part du maire de Londres, et il me promit de nous le montrer. Mais nous allâmes d'abord dîner, dans une auberge française mais il nous fallut payer 16 shillings pour être membre du club. Au dîner nous fûmes rejoints par le Dr Cade, le joyeux pasteur écervelé du roi. Après dîner tous deux nous emmenèrent, l'enfant et moi, les autres ne purent entrer, faute de place, voir le roi qui embrassa l'enfant avec beaucoup d'affection. Nous pûmes baiser les mains du roi et celle du duc d'York et de la princesse royale. Le roi semble être un homme très réservé. Il a une cour magnifique par le nombre de personnes de qualité qui l'entourent, des Anglais aux habits somptueux. Après le roi nous allâmes voir le lord chancelier qui était cloué au lit par la goutte. Il nous parla, à l'enfant et à moi, de manière très enjouée. Après cela, en allant rendre visite à la reine de Bohême, je rencontrai le duc Fuller que j'envoyai dans une taverne en compagnie de Mr Pickering, tandis que j'allai voir avec les autres, la reine qui nous traita avec grand respect. Nous lui baisâmes tous la main. Elle semble être une dame très débonnaire, mais sans beauté.
Après cela, chez le docteur où nous restâmes un moment à boire. Ensuite, grâce à la voiture du Dr Cade, nous allâmes voir une maison appartenant à la princesse douairière dans un parc situé à environ une demi-lieue de La Haye, où se trouve l'une des plus belles galeries de peinture du monde. Elle avait mis son propre portrait au-dessus de tous les autres avec ces mots, le dédiant à la mémoire de son époux.
Imcomparabili marito inconsolabilis vidua
Je rencontrai là Mr Woodcok de Cambridge, Mr Hardy et un autre
gentilhomme. Nous tous chantâmes deux ou trois belles chansons, d'autant
plus belles que nous nous trouvions dans un havre d'agrément et dans un pays
inconnu. Jamais de ma vie je n'éprouvai plus de plaisir, après nous nous
quittâmes., retour à La Haye. Nous fîmes un ou deux tours dans le Voorhout où, le soir, les dames se promènent comme chez nous à Hyde Park. Mais, Seigneur ! Je n'en ai pas trouvé une seule jolie. Cependant leurs équipages étaient splendides ainsi que leurs toilettes.
De là, après avoir pris congé du docteur, nous prîmes une voiture jusqu'à Scheveningen, où nous eûmes une altercation avec le maître d'équipage du Richmond, qui refusait de nous emmener à bord gratuitement. Il finit cependant par accepter, mais il était alors si tard que nous n'osâmes pas nous embarquer. Nous repartîmes donc, entre 10 et 11 heures du soir, dans l'obscurité, en voiture, vers La Haye. Une fois arrivés nous allâmes nous coucher là où nous trouvâmes tant bien que mal à nous loger. Donc, au lit.
18 mai
Debout de très bonne heure. Ayant appris que le duc d'York, notre lord Grand Amiral, se rendrait à bord aujourd'hui, Mr Pickering et moi-même nous rendîmes en voiture à Scheveningen, laissant l'enfant aux mains du docteur, Mr Pearse, à qui nous donnâmes l'ordre de l'empêcher de sortir toute la journée jusqu'à nouvel ordre.
Comme il y avait tempête aucun bateau ne pouvait quitter le rivage, nous retournâmes donc à La Haye, après avoir déjeuner avec un gentilhomme de la suite du duc et le commissaire Pett, qui étaient envoyés afin de prévenir milord de la venue du duc. J'appris que l'enfant était parti visiter la ville de Delft, donc nous tous ainsi que Mr Ibbot, le ministre du culte, prîmes une péniche et, très contents des manières et de conversation des passagers, dont la plupart parlaient français, les suivîmes et les rattrapâmes en chemin. Nous continuâmes cependant sans nous arrêter. Lorsque nous arrivâmes nous demandâmes au domestique d'un forgeron de la ville de nous servir de guide. Malheureusement il ne savait parler qu'hollandais. Il nous montra l'église où Van Trump est enterré dans un très beau tombeau. Son épitaphe se termine par ses mots :
Tandem Bello Anglico tantum non victor certe invictus vivere et vincere desijt. On y peut voir une sculpture en marbre splendide représentant une bataille navale. La fumée y est représentée à la perfection.
De là à la grande église qui se trouve sur une belle place de marché, en face de l'Hôtel de Ville. Là
je vis le tombeau magnifique du vieux prince d'Orange, tout en marbre et en bronze. On y voit représentés entre autres choses exceptionnelles, les anges avec leurs trompettes comme s'ils annonçaient le jugement dernier. Les deux églises contenaient de belles orgues. Delft est une ville très agréable, avec une rivière et des ponts dans chaque rue.
Ayant remarqué que dans toutes les tavernes on trouve dans chaque pièce un tronc pour les pauvres, je désirai connaître la raison de cette coutume. On me dit que c'est l'usage chez eux de confirmer toutes les tractations en mettant quelque chose dans le tronc des pauvres, et que ce geste lie les parties tout autant qu'un contrat.
Nous visitâmes égalemeunent l'asile des pauvres, où il était très plaisant de voir les bonnes conditions dans lesquelles les pauvres sont hébergés. Nous vîmes l'un d'eux qui était en train de mourir.
Après avoir vu tout cela nous tombâmes pas hasard sur une taverne anglaise. Nous y bûmes et y passâmes un joyeux moment à discuter de la ville et de l'objet qui pend comme un boisseau, dans l'Hôtel de Ville. On m'apprit qu'il s'agissait d'une sorte de punition pour certains criminels qui doivent porter cet objet, qui pèse très lourd, sur leur tête à travers les rues de la ville. Nous revînmes par coche d'eau. Il y avait à bord une jolie jeune fille hollandaise, réservée, qui lut pendant tout le trajet. Je ne parvins pas à lier la moindre conversation avec elle.
En débarquant nous rencontrâmes le commissaire Pett qui descendait vers le canal en compagnie du major Harley qui part pour un e mission Comme ils avaient une voiture je quittai le pasteur et mon domestique et j'accompagnai le commissaire Pett et ses amis, Mr Ackworth et Mr Daws, et je retournai chez la princesse douairière. Milord Fairfax et quelques autres Anglais de la noblesse vinrent également la visiter. Mon plaisir fut plus intense de la visiter pour la seconde fois. En outre, nous allâmes au jardin : il contient des noeuds d'amour tels que je n'en ai jamais vu de plus magnifiques, et un remarquable écho sous la demeure dans une voûte faite tout exprès, avec des colonnes où je jouai de mon flageolet avec un bel effet.
Retour à La Haye où, ne trouvant pas Mr Edward, je fus fort ennuyé, mais j'allai dîner avec le pasteur chez le commissaire Pett, où nous restâmes fort tard. Entre autres sujets de plaisanterie Mr Ackworth compara les femmes, chacun essayant de présenter sa propre femme à son avantage. Il paraît qu'il a une femme belle à ravir, mais Mr Daws ne voulut rien dire de sa femme.
Après quoi, à notre auberge où Mr Howe et moi fûmes extrêmement ennuyés de ne pas savoir ce qu'il était advenu de notre jeune garçon. Donc, au lit.
19 mai 1660
Debout de bon matin, sans nouvelles de l'enfant, nous nous rendîmes à Scheveningen où je constatai qu'il était impossible d'embarquer, bien que le duc d'York envoyât voir tous les jours s'il pouvait embarquer ou non.
J'y rencontrai Mr Pinkney et ses fils et je retournai avec eux à La Haye. En chemin nous arrêtâmes voir une femme qui fait des rocailles miniatures en coquillages, etc. Si j'avais été sûr de pouvoir en ramener sans les briser j'en aurais acheté.
A La Haye nous allâmes acheter quelques tableaux. Je vis une sorte de peinture faite sur un drap de laine, le dessin faisait croire qu'un rideau recouvrait le tableau. C'était très séduisant mais cher.
Je vis un autre beau tableau. Le jeune Pinkney et moi pariâmes une somme importante sur la question de savoir s'il s'agissait d'un original ou d'une copie. Ne sachant comment trancher, nous renonçâmes à notre pari et je fis aligner au vieil homme l'équivalent de ma pièce d'or. J'évitai ainsi de perdre mon argent, c'eussent été, je le crains, 24 shillings dilapidés.
Tandis que nous achetions des tableaux nous vîmes débarquer Mr Edward et sa suite. Ils me dirent qu'ils avaient passé toute la nuit à Leyde, ce qui me courrouça contre Mr Pearse. Je crois que nous ne serons pas amis pendant un bon moment.
A notre auberge pour dîner. Après quoi nous allâmes acheter du beau linge en vue de demain, puis chez le barbier. Après cela, en voiture à Loosduinen où étaient nés les 365 enfants. Nous vîmes la colline où on prétend que se trouvait la demeure qui s'est enfoncée dans la terre et où les enfants naquirent. Les bassins qui servirent à baptiser les enfants mâles et femelles sont posés sur une grande table le long d'un mur sur lequel on peut lire toute l'histoire en hollandais et en latin. Cela commence par " Margarita Herman Comitissa, etc... ", la chose se produisit il y a environ 200 ans..
La ville est un tout petit village, très semblable à bien des égards à l'un de nos petits villages qui s'appelle Chesterton et, n'eût été la langue des habitants, on se serait cru en Angleterre.
Nous allâmes dans un petit débit de boissons où se trouvaient un grand nombre de paysans hollandais, qui mangeaient du poisson avec des façons paysannes, mais qui étaient très joyeux à leur manière. Les maisons en cet endroit étaient aussi coquettes que dans les grandes villes. De là, retour à La Haye. En voiture nous fîmes, Mr Edward, Mr Ibbot, William Howe, Mr Pinkney et moi, des bouts-rimés. A l'arrivée, William Howe, Mr Ibbot et Mr Pinkney partirent pour Scheveningen, tandis que moi-même et l'enfant restâmes à nous promener dans la ville. J'y rencontrai mon vieux camarade de chambre Mr Charles Anderson et un de ses amis, tous deux médecins, Mr Wright, qui m'emmena dans une maison hollandaise où il y avait une jeune fille extrêmement jolie et prête à batifoler, mais, comme c'était samedi, nous n'avons pas pu beaucoup profiter de sa compagnie. Je restai cependant avec eux. J'avais laissé l'enfant chez son oncle Pickering que j'avais rencontré dans la rue, jusqu'à minuit, heure à laquelle Charles était presque ivre. Il décida alors de partir, résolu à revenir après m'avoir raccompagné à mon auberge, et à coucher avec la fille. Le lendemain il me dit qu'il l'avait effectivement fait.
En chemin vers mon logis nous rencontrâmes le veilleur de nuit en train de faire tourner une crécelle. Je la pris dans ma main. C'est exactement la même crécelle que les jeunes garçons de chez nous utilisent pour chasser les oiseaux de blés, l'été, en Angleterre. Au lit.
20 mai
Debout de bonne heure. Avec Mr Pickerint et l'enfant en voiture pour Scheveningen. Comme le temps ne permettait pas de s'embarquer j'allai dormir dans une chambre de l'auberge où, dans un autre lit, dormait une jolie Hollandaise, seule. Mais bien que j'en eusse très envie, je n'eus pas l'audace de la rejoindre. Je dormis donc là une heure ou deux. Enfin elle se leva. Je me levai alors et arpentai la chambre et je la regardai s'habiller à la mode hollandaise. Je lui parlai autant que je le pus, et je saisis l'occasion à propos de la bague qu'elle portait à l'index je lui baisai la main. Mais je n'eus pas le front de lui proposer plus. Finalement, je la laissai là et je rejoignis mes amis.
Vers 8 heures, j'allai à l'église de Scheveningen qui était magnifique. Dans le choeur se trouvait la mâchoire supérieure d'une énorme baleine. Elle était d'une taille prodigieuse, plus grandes que les chaloupes de nos navires.
Le commissaire Pett vint enfin à notre auberge et donna l'ordre aux bateaux de partir. Certains dans un bateau, certains dans un autre, nous dîmes tous adieu au rivage.
Mais, en raison du mauvais temps nous nous trouvâmes en grand péril, et il nous fallut longtemps pour gagner le navire, si bien que de tout notre groupe, moi seul n'eus pas le mal de mer, je décidai de rester dehors, bien que je fusse trempé en conséquence. Cela fait longtemps, paraît-il, qu'on n'a pas vu un tel temps quatre jours de suite à cette époque de l'année. En vérité nous avons de grandes craintes pour la sécurité de notre flotte, mais nous découvrîmes que tout allait bien. Mr Crew vint à bord.
Après avoir dit un mot ou deux à milord, comme je ne me sentais pas très bien, en partie à cause de la boisson de la nuit dernière et aussi du manque de sommeil, je m'étendis en robe de chambre sur mon lit et je dormis jusqu'à ce que le coup de canon de 5 heures me réveillât le matin suivant, croyant que c'était le coup de canon de 8 heure du soir, et en me levant pour pisser, je pris le soleil levant pour le soleil couchant du dimanche soir.
21 mai 1660
Me recouchai à même le lit et dormis jusqu'à 9 heures.
John Goods me réveilla alors et me fit porter par le domestique du commandant quatre bourriches d'huîtres de Mallow que le capitaine Tatnell m'avait envoyées de Murlace.
Aujourd'hui encore, toute la journée, temps de chien.
Après dîner, à écrire diverses choses tout le reste de la journée et à mettre mes papiers en ordre après une aussi longue absence.
Le soir, Mr Pearse, le commissaire ( l'autre Pearse et moi ne nous sommes pas parlés depuis notre querelle à propos de Mr Edward ) et Mr Cooke vinrent bavarder dans ma cabine et soupèrent avec moi. Ensuite j'allai me coucher.
Par une lettre arrivée en mon absence, j'apprends que le Parlement a donné l'ordre que soient traduites et jugées toutes les personnes qui siégèrent comme juges et qui ordonnèrent l'exécution du feu roi ainsi que tous les officiers de justice qui furent présents au tribunal.
Sir John Lenthall ayant demandé à la Chambre que tous ceux qui avaient pris les armes contre le roi fussent exemptés de pardon, il fut appelé à la barre de la Chambre et; après une réprimande sévère on lui a retiré son titre de chevalier. Il semble qu'à la Cour le ton monte. Les membres de l'ancien clergé parlent comme s'ils étaient sûrs de retrouver leurs biens et se moquent des presbytériens. Selon la rumeur les ventes des biens du roi et des évèques ne seront jamais confirmées par le Parlement, car désormais aucun homme ne peut les empêcher, ni eux ni le roi, de faire ce qu'ilsveulent, et tout le monde est prêt à se soumettre en tout.
Chaque jour nous nous attendons à voir le roi et le duc à bord dès que le temps s'arrangera.
Milord ne fait rien en ce moment, mais soumet tout au bon vouloir du duc en sa qualité de Grand Amiral, de sorte que je ne sais quoi faire.
Debout de bonne heure. Je commence maintenant à reprendre mes esprits. Ce matin me suis occupé de consigner mes observations des quatre derniers jours. Après quoi me fis raser par un barbier qui ne m'a encore jamais rasé, car mon Espagnol se trouve à terre.
Reçûmes la nouvelle que les deux ducs viennent bientôt à bord. Ils vinrent en effet à bord d'un bateau hollandais. Le duc d'York portait un habit à garnitures jaunes, le duc de Gloucester était en gris et rouge.
Milord alla en bateau à leur rencontre, tandis que le commandant, moi-même et les autres nous tenions à la coupée d'entrée à bord.
Dès qu'ils furent à bord, toute la flotte tira des salves de canon. Après quoi ils passèrent le navire entièrement en revue. Ils en furent satisfaits au plus haut point.
Tous deux sont appatemment des gentilshommes très distingués.
Cela fait, à la table du gaillard d'arrière, sous l'auvent, le duc d'York et Milord, Mr Coventry et moi-même passâmes une heure à déterminer quel serait le rôle de chaque navire lors du retour en Angleterre. Cela fait, ils allèrent dîner. A table toutes les places étaient occupées, les deux ducs se trouvaient au haut bout, Mr Obdam à droite de l'un et Milord à gauche de l'autre.
On tira deux coups de canon pour chaque personne qui but à la santé du roi, et on fit de même lorsqu'on but à la santé du duc.
J'emmenai Mr d'Esquier à la grande cabine du pont intérieur et je dînai seul avec lui, en grand apparat, avec seulement un ou deux de ses amis.
Pendant tout le dîner, le harpiste qui apprtenait au capitaine Sparling, joua pour les ducs.
Après dîner, les ducs et milord allèrent rendre visite au vice-amiral et au contre-amiral. je les suivis dans un autre bateau.
Cela fait, ils regagnèrent la côte sur le bateau hollandais qui les avait conduits jusqu'à nous, et je m'embarquai avec eux. Mais sur le rivage il y avait tellement de monde qui attendait leur arrivée que la plage qui, d'ordinaire est de sable blanc, était noire car les gens se touchaient.
En approchant du rivage milord les quitta et monta sur son propre bateau en compagnie du général Penn et de moi-même. Milord était très content des événements de cette journée.
Lorsque nous fûmes de nouveau à bord on nous annonça que le roi était sur le rivage, milord fit donc tirer deux salves de canon et toute la flotte fit de même. A la fin, les salves furent tirées dans le désordre et cela me sembla du meilleur effet.
En l'honneur du roi je tirai moi-même le canon situé juste au-dessus de ma cabine. C'était la première fois qu'il était salué en personne par ses propres navires, depuis le changement. Mais comme je tenais ma tête trop au-dessus du canon, je manquai de perdre l'oeil droit.
Nous ne fîmes presque rien d'autre de toute la journée que tirer le canon. Dans la soirée nous commençâmes à déménager les cabines. J'allai dans la cabine du charpentier en compagnie de Mr Clarke qui vint à bord cet après-midi, après être tombé par deux fois à l'eau aujourd'hui en venant de la côte, comme d'ailleurs Mr North et John Pickering. De nombreux domestiques du roi sont montés à bord ce soir
et tellement de Hollandais de toutes sortes sont venus visiter le navire jusqu'à ce qu'il fasse tout à fait nuit, que nous ne pouvions plus circuler sur le navire, ce qui nous causa à tous une grande gêne.
Cet après-midi Mr Downing, qui a été fait chevalier hier par le roi, est venu à bord et a obtenu un navire pour le transporter en Angleterre avec son épouse et ses domestiques. Par la même occasion il me fit appeler alors que j'étais sur le point de rédiger l'ordre à cet effet,pour me dire que je dois désormais l'appeler " Sir George Downing ".
Milord a dormi cette nuit dans la Chambre du Conseil.
J'ai veillé tard ce soir pour écrire moi-même, sur ordre de milord, à " Monsieur Kragh, Ambassadeur de Danmarke à La Haye ", une lettre en français que milord signa au lit. Après quoi, au lit, en compagnie du docteur. Dormis bien
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( à suivre 23 mai )