lundi 2 octobre 2023

Le Don du mensonge Donna Leon ( Roman policier Italie )

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                                                           Le Don du Mensonge                                                   

                                                 
            Venise post COVID. Hiver froid, ensoleillement hivernal. Les touristes ne descendent pas des paquebots monstres, ils ne voyagent pas. A Venise les meurtres sont rares, écrit l'auteur, mais les adolescents, les " jeunes " désœuvrés s'occupent. Casses en tous genres, pharmacies, boutiques à l'abandon, vols de marchandises dont ils n'ont nul besoin. La police les nomme " Baby gangs ". Puis un jour Brunetti ( personnage récurent dans les romans de Donna Leon ), commissario à la questure, reçoit la visite de Elisabetta, vieille connaissance, venue lui demander son aide. Il accepte par reconnaissance pour sa mère qui les gâtait en leur apportant des plats cuisinés en abondance. Ses sentiments troublent-ils son sens du devoir, il s'aperçoit rapidement que l'enquête discrète confiée par Elisabetta relève de    " La Guardia di Finanza ". Il apprend que la fille de ce personnage trouble que se révèle la signora a une fille, la dottoressa Del Blazo, vétérinaire et un mari qui lui cause bien du souci puisque créateur-directeur d'une société de bienfaisance au Belize, " Belize nel cuore ". Détournement de fonds probable. Tout cela, malgré des visites au couple de " Nonna et Nonno ", riches vénitiens habitant un palazzo, Brunetti sent "colpo di sonno " ( coup de fatigue trad. toutes en bas de page ). A Venise parler vénitien est un plaisir raffiné, mais hors touriste, Venise est une petite ville où " chacun est témoin de l'attitude des autres....... Bien avant les datas informatiques les voisins se chargeaient déjà de collecter les données personnelles des gens....... Les datas décryptent les documents, les amis essaient de décrypter le coeur........ " Mais un personnage s'est imposé, le vice-amiral Fullin, retraité et atteint d'Alzheimer. Maladie douloureuse pour l'entourage surtout lorsqu'il retrouve un semblant de lucidité et perçoit les abus dont il a été victime. Abus et malversations, personnages ordinaires dans leurs goûts de luxe. Et toujours le couple Brunetti, Paola et enfants apportent la part de stabilité dans la description d'une Venise hors touristes, avec les petitesses, une morale adaptée au moment. Histoire sans meurtre, presque, un quotidien le Gazzettino lu encore. Temps calme à Venise et découverte de la méchanceté à l'occasion d'une petite arnaque. Psychologues et apprentis bonne lecture, un peu longue et détaillée.










samedi 23 septembre 2023

Poème Chanson La Romance de Paris Charles Trenet ( France )

                                                                   Youtube   Passerelle productions


            Zaz et Thomas Dutronc et quelques amis chantent du Trenet

                                                  C'est la Romance de Paris

jeudi 21 septembre 2023

Mon dîner avec Winston Hervé Le Tellier ( Théâtre France )





                                          Mon Dîner avec Winston

            Une histoire un peu loufoque pourtant très sérieuse, commandée à Hervé Le Tellier ( lauréat du Goncourt 2020 avec l'Anomalie, par ailleurs membre de l'Oulipo, Ouvroir de Littérature Potentielle ) par Gilles Cohen. Le comédien souhaitait un " Seul en Scène ", sujet : Winston Churchill, dans un certain contexte. Ainsi fut écrit, ce très joli texte. 
            Sur scène un homme circule nous contant le dîner qui cuit. Un gratin de pommes de terre pour plusieurs invités ( ils ne seraient que deux ) et un rôti de jambon, recette détaillée dans les pages tournées avec quelque impatience attendant l'illustre invité. Tout en s'activant l'auteur cumule les questions pratiques, la politique et l'action du ministre anglais qui promit du sang et de la sueur au peuple qui souffrit des restriction et des bombardements. Les minutes trépassent l'hôte raconte et commence aussi la consommation du vin prévu pour l'invité. L'hôte admiratif "...... à Churchill absent : Je me suis fait faire un de vos costumes, mon préféré ! Je l'ao fait coudre par une couturière d'après le modèle que vous avez dessiné...... " Mais Charles, c'est le nom du personnage, travaille et aide au dépannage de voyageurs qui louèrent une voiture sans vraiment connaître la mécanique. Il répond à l'appel d'un client " ....... Je suis Charles c'est moi qui...... Et vous ne trouvez pas la roue de secours. Je regarde sur la base de données..... La roue de secours est à l'avant, c'est une galette.... " Mais Charles semble avoir un chagrin d'amour, ce qui ne l'empêche pas d'assez bien connaître l'action et la personnalité du grand homme. Court texte, moins de 100 pages, édité chez Folio. Dommage de se priver de ce joli et intelligent texte en poche. Bonne lecture.













            

            

mercredi 13 septembre 2023

La patience de l'immortelle Michele Peldrinielli ( Roman policier France )

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                                                             La patience de l'immortelle

            Une histoire corse. Un roman policier bourré de références littéraires, de Mérimée et sa Colomba en passant par la mythologie mais encore ? Des ballades à travers le maquis, en petite voiture ou en énorme 4x4 en ce froid mois de janvier. Ecrit à la première personne la détective privée Boccanera quinquagénaire avouée est une enfant du pays, rappelée au village alors qu'elle déroule son talent de découvreuse d'indices et autres ( voir les précédents volumes de l'auteur ) à Nice ( 8 heures de bateau et 2 heures Toulon Nice en train ). Rappelée par son ex compagnon commandant de gendarmerie à Ajaccio, à la suite de la découverte du corps de leur nièce Létizia Paoli dans le coffre de sa voiture calcinée. Et se profilent des personnages forts, des femmes, mère et tante, butées, farouches, l'ancien maire avec qui elle joue un " poker communiste " rencontré chez Ange, barbu, plutôt taiseux, dans l'unique café où la wifi est accessible dans ce tout petit bourg aux maisons disséminées, en grosses pierres. Après les reconnaissances à la mode du pays, Boccanera rapproche le métier de l'assassinat de la jeune femme. La conclusion est étonnante. Létizia était journaliste en poste à Fr 3 Corse, mariée à un journaliste du bureau des sports de la station. Ils ont une petite fille fréquemment décrite avec tendresse, installée chez sa grand'mère Antoinette, mère de Letizia et belle-mère de Jean Noël lui aussi disparu, introuvable. Boccanera cherche, sans oublier les codes, les règles de voisinage durcies par ce meurtre. Letizia outre sa présentation du journal était aussi reporter et après quelques tâtonnements et un rendez-vous avec un berger sec et taciturne qui vit dans une maison partagée avec ses fromages malodorants, et c'est la découverte des problèmes des agriculteurs corses confrontés à la spéculation immobilière. L'enquêtrice effarée, bien guidée par quelques valeureux, comprend la dangerosité des sujets que la journaliste voulait traiter, devant les trous laissés après le déracinement d'oliviers pour certains millénaires mais aussi la terrible bactérie tueuse la Xylella, afin de rendre constructibles des terres agricoles. Sur le sujet la belle-soeur d'Antoinette et veuve troublante, donne des réponses lapidaires aux questions de Boccanera. La Corse en hiver et un court cours d'histoire. Ghjulia Boccanera s'offre un petit intermède avec un jeune corse  Expressions corses, maquis, animaux et dignité corses des premières lignes cette histoire qui pourrait être lugubre est racontée d'une plume alerte, avec drôlerie. 
Bon roman, bonne lecture et bon voyage autour de Propriano et de votre chambre chers bibliorêveurs.😌

















mercredi 6 septembre 2023

Poème Chanson Trenet Chauliac ( Chanson France )

                                              you-tube

            Un poète une musique

            Une chanson

            Aujourd'hui " Douce France "

dimanche 3 septembre 2023

Anecdotes et Réflexions d'hier pour aujourd'hui 163 Samuel Pepys ( Journal Angleterre ).. M'emplo

 






                                  

                                                                                                                          16 Avril 1666

            Levé et mis mes gens Mrs Mercer, Will  Hewer, Tom et la domestique, au travail : il s'agissait de régler et de coudre mes registres pour les officiers de rôle, et moi j'entrepris de sérieusement régler mes comptes relatifs à Tanger. A midi dînai seul, la femme Mercer se purgeant ne peut rien manger et Will sortit pour dîner. Puis je remonte pour m'occuper de mes comptes. Arrivent la belle Mrs Turner accompagnée de Mrs Mercer, sa voisine et que ma femme connaît par celle-ci. Je restai un moment avec elles, impressionné que j'étais par cette jolie femme, encore que ce soit une bourgeoise de la Cité fort sotte et affectée, puis les laissai, à charge pour elles de me venir trouver pour le souper, moi je me rends en voiture chez ma vieille femme de Pannier Alley pour m'occuper de mon papier réglé, et me voici bien davantage impressionné par Nan, sa servante brune. Je poursuis ma route jusqu'à Westminster pensant rencontrer Mrs Martin. Ne la trouvai point et m'en retournai. M'arrêtai chez Kirton pour emprunter 10 shillings pour payer mon papier réglé, car je n'avais point d'argent en poche. Mais ce fut là beau sujet de réflexion, à me demander où je pourrai le plus sûrement emprunter 10 shillings en cas de difficulté. J'affirme solennellement que je ne voyais point où aller et que ce ne fut point sans souci ni crainte que je m'adressai en ce lieu.
            Rentrai chez moi. Arrivent Mrs Turner et Mrs Mercer qui soupent avec moi. Je me plus en leur compagnie, particulièrement en celle de Mrs Turner, car c'est une femme fort joliment faite de sa personne. Causâmes jusqu'à environ 11 heures du soir puis rentrèrent, raccompagnées par Will Hewett qui soupait avec moi, puis allai me coucher.


                                                                                                                    17 avril

   Levé puis au bureau toute la matinée. A midi dînai à la maison avec mon beau-frère Balty qui se prépare à partir en mer, puis à mes comptes et je n'avançai pas peu et au bureau tout l'après-midi jusque tard à faire mon courrier et à traiter des affaires. Mais, grands dieux ! à quel conflit intérieur ne fus-je point en proie, mon cœur me donnant mille fois envie de sortir pour m'en aller vers quelque plaisir, nonobstant le temps détestable ! Je me faisais néanmoins reproche de ma faiblesse qui poussait tant mon jugement à céder aux sens pour ne triompher qu'avec difficulté. Ne bougeai point, restai chez moi et, à ma grande satisfaction, accomplis un gros travail. Puis à la maison, souper et, au lit.
            J'apprends aujourd'hui que Mall Davis, cette jolie fille qui chantait et dansait si bien au Théâtre du Duc, est morte.


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          Et en voiture à Whitehall avec sir William Batten et sir Thomas Allin. Après nous être rendus, comme d'habitude, auprès du duc d'York et avoir pris nombre de décisions en prévision du départ en mer lundi prochain du prince et de l'amiral, nous rendîmes tous trois chez le peintre, Mr Lely. Nous vîmes les portraits achevés pour certains, tous commencés, des officiers généraux ayant pris part à la grande  bataille qui opposa récemment le duc d'York aux Hollandais. Le duc a fait faire ce portrait pour le mettre dans sa chambre, et ils ont été vraiment fort bien faits. Il y a ceux du prince, de sir George Ayscue et d'autres et il y aura aussi ceux de milord Sandwich et quelques autres. 
            Grandement satisfaits d'avoir vu ces oeuvres et quelques autres exposés dans la maison, nous partîmes. Je les laissai et, pour passer un peu de temps, m'en fus chez le marchand de gravures qui se trouve sur le chemin de la Bourse. Vis là une abondance de superbes gravures mais n'en achetai aucune si ce n'est une ancienne colonne de Rome, exécutée pour un triomphe naval. J'achète cette pièce que j'entends conserver en raison de la forme antique des navires qui y figurent.
            Ala Nouvelle Bourse examinai le texte de quelques nouvelles pièces. Ai l'intention de me procurer toutes les pièces récentes. A la taverne du Cygne à Westminster me fis servir un peu de nourriture et dînai seul et partis pour King Street et, apercevant de ma voiture Jane qui vivait auparavant chez mon barbier Jervas, je la dépassai, poursuivis un instant ma route, revins à pied et la rattrapai alors qu'elle s'apprêtait à embarquer au pont de Westminster. Je lui parlai, comme elle me dit où elle se rendait je traversai le fleuve et la retrouvai à Lambeth où je bus en sa compagnie. Elle me dit que celui qui lui avait si longtemps fait la cour s'était révélé être un homme marié, encore que son maître m'ait dit, ce qu'elle nie, qu'elle avait couché avec lui à plusieurs reprises sous son propre toit.
            La laissai là, sin hazer alguna cosa con elle, allai en bateau à la Bourse, pris une voiture et me rendis chez Mr Hayls. Ils a souhaité me persuader de laisser le paysage figurer sur mon portrait, mais cela ne me plaît point et j'entends qu'il en aille autrement ce qui, j'en ai conscience, ne lui plaît guère, il a néanmoins la courtoisie de me dire que le tableau sera modifié.
            Me rendis chez Mrs Pearse, qui n'était point chez elle mais partie chez moi me rendre visite avec Mrs Knepp. En conséquence je pris avec moi la petite Betty et Mary, ma servante qui vit désormais là-bas. Puis chez moi où elles étaient passées et étaient reparties, rebroussâmes donc chemin et les rencontrâmes dans Cornhill qui revenaient vers chez moi. Fîmes halte en riant de ces plaisantes infortunes, puis les emmenai à Fish Street où je leur offris des crevettes et des homards. Comme il commençait à faire nuit, départ. Mais, chose amusante, nos chevaux ne voulurent point remonter la pente, nous fûmes contraints de descendre et d'attendre que le cocher les eût fait redescendre tout en bas, ce qui réchauffa leurs jambes. Ils remontèrent alors, non sans alacrité. Nous remontâmes en voiture et je les ramenai.
            Sur le chemin du retour m'arrêtai chez ma régleuse de papier, vis là la brune Nan qui me plaît fort. L'ayant tant et plus embrassée rentrai chez moi et, au lit, après ayant tocado les mamelles de Mercer que eran ouverts con grand plaisir.
            Au lit donc. < Depuis trois semaines chaque fois que je suis en voiture et dans l'intervalle je ne pense qu'à la façon de mettre en musique " Le destin l'a voulu ", etc. 


                                                                                                                    19 avril

            Grasse matinée puis au bureau. A midi dînai avec sir William Warren à la Tete du Pape, retour au bureau où je rencontrai les commissaires aux munitions. Contrarié alors de voir que sir William Penn est à moitié ivre, d'autant plus que Mr Chicheley s'en rend compte aussi, et cela ne fait pas honneur au bureau. 

                                                                                                           20 Avril 1666  
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   Levé et après avoir parlé une heure ou deux .avec ma pauvre femme qui me donne chaque jour un
peu plus de satisfaction, sors en voiture et me rends  à Westminster, rencontrai Mrs Martin, nous traversons le fleuve pour nous rendre à Stangate et, après avoir marché à travers champs, allons à la taverne de la Tête du Roi où passai une heure ou deux avec plaisir en sa compagnie. Nous mangeâmes un pudding à l'œuf parfumé à la barbotine, puis partîmes. Moi, je fus à la nouvelle Bourse pour me procurer une liste de toutes les pièces de théâtre modernes, que j'ai l'intention de réunir et de me faire relier, puis chez Mr Hayls. Et là, bien que ce fût à l'encontre de ses souhaits, je fis supprimer mon paysage, avec à la place un simple ciel. Bien que je n'en sois pas pleinement satisfait désormais que la chose soit faite, cela ira cependant mieux.
            A l'enclos de Saint Paul où passai commande de quelques nouveaux livres, puis chez ma régleuse de papier où je vis mon travail se faire, et retour à la maison. Fus un peu à mon bureau mais fus empêché de faire le travail que j'avais prévu car Mrs Turner me fit quérir. Elle voulait causer un peu avec moi et m'exposa sa situation, piètre et mauvaise. Sir Thomas Harvey entend derechef disposer d'un logement dans sa maison, ce qu'elle me prie d'empêcher si je le puis. Je lui en fis la promesse. Puis de parler de nos voisins en général. Je constate qu'elle m'informe de leurs défauts à tous ainsi que des remarques désobligeantes qu'ils font à mon sujet et au sujet de ma femme. En vérité elle me révèle bien des choses dont je n'avais point conscience. Mais je lui déclarai, et je m'y tiendrai que je ne veux avoir affaire à aucun d'entre eux, en quoi que ce soit. Et pour conclure elle offrit des coquillages à ma femme, de fort beaux coquillages en vérité. Elle paraît éprouver beaucoup de considération et de respect pour ma femme. Rentrai chez moi et, au lit.


                                                                                                               21 avril

            Levé de bonne heure et au bureau afin d'y faire certaines préparations pour cet après-midi en ce qui concerne mon mémoire relatif aux commissaires de marine ainsi que la façon de régler conformément à mes propositions les problèmes de la flotte touchant les commissaires. Tantôt réunion au bureau, après qu'ils en eurent terminé je demeurai pour mener à bien mes affaires en prévision de la réunion qui doit se tenir en présence du Duc ce après-midi. Rentré à la maison aux alentours de 3 heures, avalai un morceau, mon départ avec sir William Batten pour Whitehall d'où nous nous rendrons chez le Duc, mais celui-ci devant sortir prendre l'air, il nous congédia incontinent, sans quoi que ce fût à faire jusqu'à demain matin. Ainsi milord Brouncker et moi descendîmes faire un tour dans le jardin, car c'était une fort belle et chaude journée. Et là se trouvait le roi qui nous parla un peu ainsi qu'à d'autres. Entre autres gentillesses, il jura plaisamment qu'à son avis le ketch acheté récemment à Colchester par sir William Batten était le fruit de la procréation de ce dernier, tant ce navire est large par rapport à la longueur. Il fit une autre remarque plaisante à propos de Christopher Pett, le louant de ne point vouloir entendre les conseils de ceux, quels qu'ils soient, qui l'engagent à modifier le gabarit de ses navires, " c'est, dit-il, j'en ai peur, ce que le commissaire Taylor, du Conseil de la marine, est ens train de faire à son nouveau London afin qu'il ne ressemble point à l'ancien qu'il construisit, et dans l'espoir qu'il lui soit supérieur ", car, ajouta-t-il, il pense que Dieu lui donne raison et qu'il en sera ainsi tant qu'il sera chargé de cette mission. Et, dit le Roi, je suis sûr que c'est de Dieu qu'il tient ce pouvoir, car il n'aurait jamais pu accomplir cette tâche de son propre chef. "
            Il semble en effet impossible à Taylor de donner une explication plausible de son art. 
            Avec milord Brouncker, en son carrosse, à Hyde Park. Je m'y rendais pour la première fois cette année. Le roi s'y trouvait, mais je fus chagrin de voir milady Castlemaine, car le deuil obligeait toutes ces dames à être en noir, la chevelure sans le moindre ornement, dépourvue de mouche, elle m'apparut sous les traits d'une femme bien plus ordinaire, et de fait elle n'est point aussi jolie que Mrs Stuart aussi en ces lieux. N'ayant plus à faire au Park il me déposa à la Bourse. Rentrai en voiture et m'occupai de mes lettres..... pour préparer le discours de demain. Retour à la maison et, au lit.


                                                                                                                                   22 avril 
                                                                                                             Jour du Seigneur
            Levé, revêtis mon nouveau manteau, noir, long ( il descend jusqu'aux genoux ) et avec sir William Batten à Whitehall, où chacun est en grand deuil de la mère de la reine. Parlai longuement avant que le duc d'York et sir William Coventry n'ouvrissent la discussion prévue ce jour relative à l'affaire des commissaires de marine. J'appuyai leurs vues ce qui fut fort apprécié du Duc, néanmoins interrompu par milord Brouncker et sir William Penn. Ils avaient quelque chose à dire mais sans grand rapport avec le sujet. Comme notre proposition pouvait donner l'impression d'entraîner un coût certain pour le roi, il fut décidé que pour cette année nous essaierions une autre méthode semblable à la nôtre, n'omettant qu'un détail. Les commissaires se verront donc allouer l'argent nécessaire à l'achat des subsistances destinées à tous les marins, même ceux ne faisant pas partie des efsierai volontiers cette méthode, espérant qu'elle se révèlera efficace. Retour à la maison avec sir William Batten dans son carrosse. En chemin il m'annonce la nouvelle certaine et dont j'aurai ensuite la confirmation de plusieurs sources ce jour, que l'évêque de Münster s'est ligué avec les Hollandais et que notre Roi et la Cour en sont fort marris, d'autant que nous ne sommes pas sûrs de la Suède.
            Retour chez moi où fîmes un excellent dîner, ma pauvre femme, Mrs Mercer et moi-même. Repartis à pied jusqu'à Whitehall. Me promenai de-ci de-là, jusqu'à ce que torturé que j'étais par mon bottier, je fusse en proie à une lassitude extrême. N'en fus pas moins à pied jusqu'à la chapelle de la Reine au palais de St James, vis baptiser une petite fille, de nombreux traits et termes sont les mêmes que ceux de notre liturgie, et notre cérémonie ne le cède qu'un peu de choses au leur. A pied jusqu'à Westminster, mangeai là un morceau de pain et bus un peu, fus ensuite à Worcester House où je demeurai quelque temps et vis la fin de la séance du conseil privé. M'en revins, à pied jusqu'au théâtre du Cockpit où pris congé du duc d'Albemarle qui prend demain la mer. Il semble fort satisfait de moi, ce dont je me réjouis. Il m'apparaît qu'il est de la plus haute importance de ne point manquer de montrer au roi et au Duc que je ne laisse point de me soucier des affaires de la Couronne......A pied, non sans lassitude, jusqu'à Fleet Street, trouvai une voiture et rentrai chez moi, souper et, au lit. Après avoir conversé un long moment avec Will Joyce venu me voir, pour la première fois chez moi depuis la peste, et à mes yeux c'est toujours le même petit-maître impertinent et le même diseur de billevesées.


                                                                                                                          23 avril
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      Comme j'étais fort las hier soir fis ce matin la grasse matinée, puis levé et allé au bureau où réunion avec sir William Batten et milord Brouncker. Vers midi prîmes une voiture et à Whitehall où j'eus l'occasion de prendre congé du prince et derechef du duc d'Albemarle. Les vis baiser la main du roi et du duc d'York. En vérité tout le monde semble se réjouir qu'ils aillent en mer et d'en attendre de grandes choses. Ce matin le Parlement s'est réuni mais seulement pour clore la session. La Poste, dit-on, s'étend beaucoup à Londres et considérablement en tous lieux à la campagne.
            Me rendis à pied à la Grand-Salle, demeurai un bon moment mais comme Betty Hewlet était partie je n'avais rien d'autre à y faire. Pris une voiture et rentrai à la maison, demandant en chemin à deux ou trois reprises le prix des perles, car le temps est venu pour moi de tenir la promesse que j'ai, il y a longtemps, faite à ma femme, lui acheter un collier.
            Dîner à la maison et emmenai Balty avec moi chez Hayls afin de lui montrer le portrait de sa sœur. Puis à Westminster où je fus boire à la taverne du Cygne, et retour seul chez Hayls où je rencontrai ma femme et Mrs Mercer. Mrs Pearse posait et il y avait deux ou trois autres personnes de sa connaissance qui se tenaient sans rien faire. Son portrait se présente bien. Je restai donc jusqu'à ce qu'elle en eût terminé et la déposai chez elle. Ma femme, la servante et moi fûmes en voiture jusqu'à Islington où nous mangeâmes et bûmes sans descendre de voiture. Retour à la maison où nous trouvâmes une fille que m'envoie à ma demande Mrs Mitchell de la Grand-Salle, pour me servir de domestique sous les ordres de la cuisinière, Susan. Mais il me déplaît un peu de voir que cette fille, bien que jeune, soit plus grande et plus forte que Su, ce qui me donne à craindre qu'elle n'acceptera pas d'être sous ses ordres, ce qui me sera à charge, d'autant plus qu'elle est recommandée par une amie que je ne voudrais en aucun cas désobliger, mais elle plaît beaucoup à ma femme.
            Puis à mes comptes et à mon journal dans mon cabinet de travail, tandis qu'on entend des feux de joie dans les rues, car c'est aujourd'hui la St George et le jour anniversaire du couronnement du roi ainsi que le jour où le prince et le duc d'Albemarle prennent la mer. Ayant terminé mon travail, au lit.


                                                                                                                             24 avril

            J'apprends tantôt que la fille arrivée hier a fait ses bagages pour retourner chez elle à Enfield. Il me plut que nous fussions dès l'abord débarrassés d'elle. La raison étant qu'elle ne supportait point Londres. Je lui donnai donc un petit quelque chose et elle s'en fut.
            Arrive bientôt Mr Bland qui me vient voir pour la première fois depuis son retour de Tanger. En bref il me dit que là haut tout va à vau-l'eau et qu'il ne saurait en aller autrement. Tanger risque fort de ne parvenir à rien aussi longtemps que tout sera subordonné aux militaires et que ceux-ci n'encourageront pas le commerce. A son départ allai au bureau, restai toute la matinée, dîner, beaucoup de travail au bureau jusqu'à une heure tardive, puis à la maison, souper et, au lit.


                                                                                                                      25 avril

           Levé, à Whitehall chez le Duc, comme à l'accoutumée, et réglâmes nos affaires. Puis à la Grand-Salle avec Balty que j'avais présenté à sir Coventry. Là j'informai Mrs Mitchell du départ de sa parente, ce qui la contraria. Retour chez moi où je découvre une autre petite servante venue de la part de la mère de ma femme et qui, c'est vraisemblable, fera l'affaire. Après le dîner au bureau où Mr Prynne vint pour une réunion relative à l'affaire de la Caisse. Jusqu'à l'arrivée des autres il m'entretint longuement, tandis que nous étions seuls dans le jardin, des lois de l'Angleterre, m'indiquant leurs nombreux défauts. Entre autres leur obscurité qui tient à l'existence d'une multitude de textes démesurés qu'il va s'employer à résumer selon un modèle unique et, si Dieu lui prête vie et que les Parlements subsistent, il les fera transformer en lois et fera abroger les autres textes. Connaître la loi sera alors chose aisée. L'entreprise semble fort noble et heureuse. 
            Sir William Batten et sir William Rider nous rejoignirent et nous prîmes quelques décisions utiles au sujet de la Caisse, et j'espère que nous continuerons à agir ainsi. A leur départ fûmes présenter Balty à sir William Penn qui, sur mes instances, écrivit une lettre fort obligeante à Herman afin que celui-ci le traite avec civilité. Mais l'hypocrisie de ce coquin est telle que cela ne l'oblige en aucune façon. Partis chez ma régleuse de papier, ayant fort envie, Dieu me pardonne ! de voir Nan chez cette femme, ce qui fut le cas. Retour et sortis derechef pour aller voir Mrs Betton qui regardait par la fenêtre lorsque je passai dans Fenchurch Street. Ce qui montre bien que je ne puis, comme je le devrais, conserver mon empire sur moi-même lorsque mes yeux se délectent.
            Puis à la maison. Avec ma femme et Mrs Mercer passâmes la soirée sur notre nouvelle terrasse devant notre chambre, à chanter, cependant que Mrs Mary Batelier nous regardait depuis sa fenêtre. Nous causâmes puis nous souhaitâmes bonne nuit. Ma femme et moi n'en demeurâmes pas moins sur la terrasse, causant avec beaucoup de plaisir de divers sujets jusqu'à onze heures du soir. C'est une commodité dont je ne me passerai pour rien au monde, et elle présente plus d'avantages que toutes les pièces de la maison, ou presque. Ayant souper sur la terrasse, au lit.
            La peste, Dieu soit loué ! est tombée cette semaine à 16.


                                                                                                                               26 avril

            Passai toute la matinée au bureau. Rentré chez moi dîner, l'après-midi retour au bureau où je travaillai, m'occupant en particulier de mettre au point les comptes de Mr Yeabesley afin de les présenter à milords les membres de la commission de Tanger. Le soir à la maison, souper et, au lit.


                                                                                                                                  27 avril
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            Levé puis avec mon Balty qui a passé la nuit à la maison en prévision de son départ en mer aujourd'hui avec les commissaires du Henry à qui j'avais demandé de venir le chercher/
         
  Eté en divers endroits à propos de diverses affaires, chez milord le trésorier général, à Westminster et je ne sais où. A midi fus un peu à la Bourse, commandai quelques cartes, que j'entends mettre dans ma nouvelle pièce ( la chambre de mon petit valet ), ce qui sera du plus bel effet. A midi dîner à la maison, puis m'occupai de suspendre les cartes et d'autres objets pour la décoration de cette pièce. Il est maintenant certain que ce sera l'une des pièces les plus belles et les plus utiles, si bien qu'entre cette pièce et l'aménagement de ma terrasse, ma maison n'a pas peu gagné en agrément. M'employai tout l'après-midi à ces tâches, jusqu'à ce que je me sentisse si las et et qu'il fût si tard, que je n'en puisse plus. Je terminai néanmoins la pièce, si bien que de toute la journée je ne fus point au bureau. Le soir passai un bon moment avec ma femme et Mrs Mercer à leur apprendre un chant. Souper et, au lit.


                                                                                                                  28 Avril 1663

            Levé et au bureau. A midi dînai à la maison, ensuite allai avec ma femme chez Hayls à seule fin de voir nos portraits et celui de Mrs Pearse que je ne trouve point aussi beau que j'eusse pu m'y attendre. Ma femme chez son père pour lui apporter du travail de réglage que je lui ai conseillé de lui faire faire, il en retirera quelque argent, il lui faudra aussi se mettre en quête d'une autre petite servante, la dernière engagée est aussi retournée chez elle le jour même de son arrivée. Elle devait aussi chercher un collier de perles, ce qui l'occupe grandement. Quant à moi je consacre 80 £ à cet effet.
            Retour à la maison pour mon travail, ma femme arrive bientôt et peu après, la marée s'y prêtant, Balty nous fit ses adieux avant de prendre la mer, ce qu'il fait dans d'excellentes conditions, devenant officier de rôle d'une escadre, ce qui lui vaudra cette année 100 £ outre le fait qu'il conservera sa solde dans les gardes du duc d'York.
            Après son départ fort occupé tout l'après-midi jusqu'au soir, entre autres écrire une lettre à mon frère John, la première depuis que je me mis en colère contre lui, et encore cette lettre était-elle si sévère que j'eus presque du regret à l'envoyer. Mais il s'agit de préparer ma réconciliation avec lui et sa venue ici lorsqu'il aura obtenu le grade de maître es'arts. Puis à la maison, souper et, au lit.


                                                                                                                           29 avril
                                                                                                        Jour du Seigneur
            Levé et à l'église où prêcha Mr Milles. Sermon nonchalant et simplet sur le fait que le diable ne saurait prétendre à aucun droit en ce monde. Puis à la maison, dîner. Ensuite avec mon petit valet par le fleuve à Rotherhite et à pied chez Mr Evelyn. Je me promenai dans son jardin en attendant son retour de l'église avec grand plaisir, tandis que je déambulais lisant le discours de Ridley sur le droit civil et le droit ecclésiastique. Evelyn étant rentré nous nous promenâmes dans son jardin avec infiniment de plaisir. Il a beaucoup d'intelligence et plus je le connais plus je l'aime. La principale raison pour laquelle il me souhaitait voir était de proposer de faire nommer mon cousin Thomas Pepys comme juge de paix. Je ne sais que dire en attendant d'en avoir parlé avec lui, mais j'en serais bien aise, j'ai l'intention de l'y pousser.
            M'en retournai à pied, lisant, m'embarquai et retour à la maison. Je trouve mon oncle et ma tante Wight, soupai avec eux sur ma terrasse éprouvant force plaisir et gaieté. Après leur départ au lit dans un état de grande lassitude, non sans m'être fait couper les cheveux, plus courts et même ras afin de sentir davantage la fraîcheur, car le temps est fort chaud.


                                                                                            
                                                                                                                  30 avril 1666

            Levé et une fois habillé m'employai à terminer mon journal pour les quatre derniers jours et au bureau où eus à faire toute la matinée. A midi dînai seul, ma femme étant sortie pour conclure l'affaire de son collier de perles. Quant à moi je m'employai à mettre à jour mes comptes du mois et, Dieu en soit loué ! il apparaît que, nonobstant les grandes dépenses que je fis récemment, à savoir 80 livres pour un collier, près de 40 pour un jeu de chaises et un canapé, près de 40 pour mes trois portraits, je n'en amasse pas moins d'argent et que me voici à la tête de 5 200 £. Ma femme rentre tantôt ayant jeté son dévolu sur un collier à trois rangs, de très bonne qualité et pour 80 £.
            Le soir mes comptes terminés, pleinement satisfait et joyeux de les avoir mis à jour avec tant d'aisance, surtout lorsque je me souviens de la peine qu'ils me causèrent la dernière fois pour les avoir négligés un peu plus longtemps qu'à mon habitude, ce qui me pénalise aujourd'hui de 50 £.J'espère ne jamais commettre semblable erreur, car je ne peux imaginer où ces 50 £ peuvent bien se trouver. Mais il est sûr que je devrais me trouver à la tête de 50 £ de plus que je ne suis en réalité, et Dieu soit loué que l'erreur n'ait point été plus importante !

            Le soir avec ma femme et Mrs Mercer fûmes prendre l'air en voiture et allâmes jusqu'à Bow. En chemin mangeâmes et bûmes dans la voiture, y pris beaucoup de plaisir, et du plaisir en la compagnie qui était la mienne. Le soir retour à la maison et fûmes sur la terrasse mais, contrairement à mon attente, nous fûmes chassés de là-haut par une odeur pestilentielle, sir William Penn ayant vidé un pot plein de merde dans leurs lieux d'aisances tout proches. J'en suis marri, car je crains à l'avenir d'avoir à souffrir de ce genre d'incident. Descendîmes donc chanter un peu puis, au lit.
           Ainsi ce mois se termine-t-il avec des perspectives prometteuses, bonne santé, acquisitions importantes et progrès notable de ma fortune à tous égards, ce dont Dieu veuille me rendre                   pinterest.fr                                                  reconnaissant !                                                                                pi                       


                                                              à suivre..........

                                                                                                                     1er Mai 1666

            Levé et passé...........

                       
           
 












mercredi 30 août 2023

Enfant de salaud Sorj Chalandon ( Roman France )

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                                         Enfant de salaud

            Paru il y a plusieurs mois, primé, il eut le prix fnac, roman réaliste nous emmène au sein des émotions d'un homme de 35 ans. Un jour son grand-père touillant les braises de la cuisinière, dit à son peiti-fils " Tu es un enfant de salaud ". Des années plus tard, à l'occasion du reportage commandé par son journal, journaliste né à Lyon, il couvre le procès Barbie. Son père n'a pas fait le bon choix durant la dernière guerre mais cela ne correspond pas avec ses souvenirs d'enfant. Ainsi ce père si particulier lui a soutenu avoir participé à l'épisode Zuydcoote au sortir d'une séance de cinéma. Weekend à Zuydcoote avec Belmondo, oublié l'acteur il était jeune homme d'une vingtaine d'années brillant aux yeux de l'enfant de dix ans. 
            1987 - Lyon, ouverture du procès Barbie. Ce sont les mots de l'auteur observant son père en fond de salle et les dépositions si douloureuses de quelques rares victimes revenues de l'enfer. L'attitude de l'avocat de la défense, Jacques Vergès, confronté à la déposition si calme si désolante de la longue liste des enfants d'Izieeu, 44 enfants et 5 adultes arrêtés et déporté à Auschwitz  sur ordre de Klaus Barbie. Arrêté en Bolivie il dit s'appeler Klaus Altman, par l'avocat calme et douloureux Serge Klarsfeld. 
            Avec l'aide d'un ami historien, l'auteur récupère le dossier de son père accusé et emprisonné un an et dégradé cinq ans. Les mots de l'auteur pour un fils qui peine à admettre les affabulations d'un père. Déambulation nocturne dans le v vieux Lyon, bord de Saône, Saint-Jean, Saint-Paul puis la " ficelle " pour monter à Saint-Just où logent les parents dans un tout petit appartement. " ..... Je découvrais les guerres de mon père. Fausses, vraies, je n'en savais plus rien....... "
            " ....... Lorsque Jacques Vergès s'est levé pour plaider, il a été retenu par le glas. La cloche sombre et grave des morts résonnait depuis la primatiale Saint-Jean..... Un instant saisi, l'avocat a attendu..... mais le bourdon a continué de pleurer. Alors Vergès a reculé d'un pas, s'est adossé à la rambarde, a croisé les bras, interrogé la foule du regard et sourit....... Le silence revenu, Verges a patienté encore. Il fallait oublier jusqu'à l'écho du glas. " Après une journée calme, l'avocat " s'est laissé emporter pas la colère ".Certains dans le public choqués. Mais ce père si particulier au centre du roman en définitive est-il coupable. Verdict et conséquences, dans le roman, sur les nerfs de ce grand affabulateur, orgueilleux l'était-il mais il se défaisait d'une réalité sans panache mais active. Un peu de vérité dans un épisode historique broyeur de vies. Bon livre, bonne lecture. Malgré un titre un peu vulgaire, le livre est bien écrit et ne contient aucune grossièreté. pour tout public, averti.         









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mardi 8 août 2023

Kaddish pour un amour Karine Tuil ( Poemes France )

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                                                 Kaddish pour un amour

            Rupture pas morosité de fin d'un amour. Resteront les mots choisis avec soin pour composer ce long poème, phrases courtes, quelques mots quelques lignes :
                                        
                                                                 Kadosh

                                              Kadosh ! Kadosh ! Kadosh !
                                              Est notre amour
                                              Trois fois.........

            Chez les juifs on aime et pour marquer le deuil on récite le kaddish. C'est ce que fait Karine Tuil pour marquer le souvenir de cet amour mort. Elle l'écrit et sa réflexion va au-delà, elle invoque le divin 

                                                                   Rêve                          
                                                  Viens.........
                                                   Il y a la mer
                                                  Il y a les montagnes
                                                  ..............
                                                  ..............
                                                  Le désert
                                                 ...............

            Et voici le deuil 
            
                                                                      Shiva

                                                    Je suis en deuil
                                                    .............
                                                    Je suis en deuil
                                                    De ce qui n'existe pas ( de ce qui n'a peut-être jamais existé ) 
                                                    ..............
      
            Court ouvrage, à peine 120 pages, vous parle d'amour rappelle. les mensonges, les dérives. Chacun est libre de l'interprétation des différents poèmes.                                                       
 
                                                                        Prière
                                                                ..............................
                                                           Exauce-nous Dieu de nos Pères
                                                           ............

                                                                      L'arbre de Judée

                                                            Tu es mon arbre de Judée
                                                             Dans la forêt française
                                                             Nul ne sait qui Tu es
                                                             ...................
                                                      
                                                           ...................
                                                           Je suis Ton arbre français
                                                           Dans le désert de Judée
                                                           Tu ne sais pas qui je suis
                                                            ...............

            Ce livre pour qui aime la poésie, les passions amoureuses, les mystères divins. Ecrit avec pour toile de fond la religion juive, ses signes et ses interrogations. A lire sans préjugé, avec son amoureux du moment. Bonne lecture.











       

vendredi 4 août 2023

Tables tournantes de Jersey Victor Hugo ( Document France )a table

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                                       Jersey, 11 septembre 1853

            Présents : Mme de Girardin, Mme Victor Hugo, Victor Hugo, Charles Hugo, Charles Victor Hugo, Mlle Hugo, le général Le Flô, M. de Trévenec, Auguste Vacquerie.

            Madame de Girardin et Monsieur Vacquerie se mettent à la table, la petite table ronde posée sur une grande table carrée. Au bout de quelques minutes la table tressaille.

            - Madame de Girardin - Qui es-tu ?
            La table lève un pied et ne le baisse plus
            - Madame de Girardin - Y a-t-il quelque chose qui te gêne ? Si c'est oui frappe un coup, si c'est non, deux coups.
            ( La table frappe un coup )
            - Madame de Girardin - Quoi ? 
                         -                        - Losange.
            En effet, nous étions en losange, aux deux côtés d'un angle de la grande table
           ...... Dans sa présentation du texte G Simon exprimie un certain scepticisme...... Madame de Girardin et Charles Hugo se placent de façon à couper la table support à angle droit. La table s'agite. 

           - Le Général Le Flô - Dis-moi à quoi je pense.
             Fidélité. 
            ( Le Général pensait à sa femme. Simon pas très convaincu, réponse trop facile pour un mari. Manipulation de Madame de Girardin ? G Simon s'interroge.
            Victor Hugo écrit un mot sur le papier et met le papier fermé sur la table.
            - Auguste Vacquerie - Peux-tu me dire le mot écrit là-dedans ? 
              Non. 
            - Victor Hugo - Pourquoi ?
              Papier.
             ( Ces réponses m'étonnaient un peu. Pour être sûr qu'il ne s'agissait pas d'une manipulation de Madame de Girardin, G Simon demande à tenir la table avec Charles Hugo. La table remue, il pense un nom et : )           
            - Auguste Vacquerie - Quel est le nom que je pense ?
              Hugo.       ( C'était en effet le nom. A ce moment j'ai commencé à croire. Depuis un moment Madame de Girardin se sentait émue et nous disait de ne pas perdre de temps à des questions puériles. Elle pressentait une grande apparition, mais nous qui doutions nous obstinions à défier la table de mots. La table se met à écrire des lettres incohérentes )
            - Madame de Girardin - Te moques-tu de nous ?
             Oui.
            - Madame de Girardin - Pourquoi ? 
              Absurde
            - Madame de Girardin - Eh bien, parle de toi même.
              Gêne
            - Madame de Girardin - Qu'est-ce qui te gêne ?                              pinterest.fr

              Incrédule
            - Madame de Girardin - Un ou plusieurs ?
              Un seul
             - Madame de Girardin - Nomme-le.
               Blond
            ( Monsieur de Tréveneur est en effet très blond et le plus incrédule )
            - Madame de Girardin - Veux-tu qu'il sorte ?
              Non
            ( La table s'agite, va et vient, refuse de répondre. Je quitte la table, remplacé par le général Le Flô )
            - Le Général Le Flô - Dis-moi le nom que je pense
             - Madame de Girardin en même temps - Qui es-tu ?
               Fille
            ( Le général Le Flô ne pensait pas à sa fille, moi à mon neveu Ernest )
            A qui est-ce que je pense ?
            Morte
            - Madame de Girardin très émue - Fille morte ?
            ( Je recommence ) A qui est-ce que je pense ?
            Morte
            ( Tout le monde pense à la fille morte de Victor Hugo )
            - Madame de Girardin - Qui es-tu 
              Ame soror
            ( Mme de Girardin avait perdu une soeur. La table a-t-elle dit soror en latin pour dire qu'elle était sœur d'un homme ? )
            - Le Général Le Flô - Charles Hugo et moi nous avons perdu chacun une sœur. De qui es-tu la sœur ?
            - Doute
            - Le Général Le Flô -  Ton pays ?
              France
            - Le Général Le Flô - Ta ville ?
             ( Pas de réponse. Nous sentons tous la présence de la morte. Tous pleurent )
             - Victor Hugo - Es-tu heureuse ?
               Oui
               - Victor Hugo - Où es-tu ?
                 Lumière
                - Victor Hugo - Que faut-il faire pour aller à toi ?
                  Aimer
                 ( A partir de ce moment on est émus, la table comme se sentant comprise, n'hésite plus; Dès qu'on l'interroge elle répond immédiatement. Quand on tarde à lui faire une question, elle s'agite, va à droite, à gauche )
            - Madame de Girardin - Qui t'envoie ?
              Bon Dieu
            - Madame de Girardin, très émue - Parle de toi-même. As-tu quelque chose à nous dire ? 
              Oui
            - Madame de Girardin - Quoi ?
              Souffrez pour l'autre monde
            - Victor Hugo - Vois-tu la souffrance de ceux qui t'aiment ?
               Oui                   
            - Madame de Girardin - Souffriront ils longtemps ?
              Non
            Madame de Girardin - Rentreront ils bientôt en France ?
                                                  Pas de réponse
            - Victor Hugo - Es-tu contente quand ils mêlent ton nom à leur prière ?
              Oui
            - Victor Hugo - Es-tu toujours auprès d'eux ? Veilles-tu sur eux ?
              Oui
            - Victor Hugo - Dépend-il d'eux de te faire revenir ?
              Non
            - Victor Hugo - Mais reviendras-tu ?
              Oui
            - Victor Hugo - Bientôt ?
              Oui

          ( Clos à une heure et demie du matin )

          Note : Transcrit immédiatement après la séance par Auguste Vacquerie. A partir de ce jour les transcriptions et les procès verbaux ont été recueillis pendant les séances


            Texte extrait d'une édition de la Librairie Louis Conard 1923 Présentation Gustave Simon 











           

























samedi 22 juillet 2023

Ne t'enfuis plus Harlan Coben ( Roman Policier Etats-Unis )

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                                                           Ne t'enfuis plus          

            Une mère, un père, une famille dévastée par la fuite d'une jeune fille, retrouvée puis presque immédiatement reperdue par le père, Simon Greene, dans une allée de Central Park où elle massacrait une chanson de Beatles, apparemment devenue une junkie. Le roman, très américain, l'histoire ne quitte pas les états environnant New-York, nous entraîne très vite dans la quête désespérée de renseignements de Simon, gestionnaire financier, d'Ingrid médecin, au passé un peu trouble et des deux autres enfants, Sam et Aya. Sam s'avère émotif, étudiant à l'université d'Amherst, et détenteur de quelque secret qui pourrait faire avancer une enquête délicate, car Simon a joué des poings dans une allée de Central Park contre l'homme jeune qui l'empêche de poursuivre et rattraper sa fille méconnaissable. On ne se bat pas contre un SDF, à New-York, Etats-Unis, quelles que soient les raisons. Et les événements s'enchaînent, car Simon espère désespérément retrouver et guérir son enfant qui a vraisemblablement subi un choc au cours de sa première année à l'université de Lanford. Au cours des 400 pages, l'auteur décrit plusieurs aspects de la société américaine, et donne son avis, du corps médical à la police : " Nous sommes tous dans le même bateau ", dit Elena enquêtrice, amoureuse malheureuse d'un homme grand, fort et mort, sur une secte " La Vérité ", chef, père de multiples enfants, d'une tueuse, sans cœur mais intelligente comme le démontre le voyage aux côtés de Ash tueur à gages. Simon est torturé, tendre époux et père, il n'hésite pas à se rendre dans une auberge qui, visiblement, recèle quelques histoires louche. Une société où l'homme moderne parle, circule, s'interroge beaucoup, est faible- fort, n'hésite pas à consulter et à payer le prix pour connaître les raisons qui ont poussé Paige vers la drogue, la descente aux enfers et une recherche généalogique qui semble l'origine de cette fuite. Des secrets dévoilés, et enfouis. Une course contre la montre, fric, drogués et fournisseurs, bonne volonté, Cornélius, Rocco, Luther, Aarhon à l'origine d'un carnage. Des morts, du sang, des couteaux, des armes évidemment, tout cela fait un roman efficace, Corben fait le tour, ou partie, des maux de la société et tient ses lecteurs inquiets et curieux, le public ne se trompe pas. Bonne lecture.