Notes et réflexions
1828 - 1837
Il y a une habileté de bourgmestre qui ne convient pas là où il faudrait une habileté de roi.
On peut gouverner Andorre ou Saint-Marin avec la première. On ne doit gouverner la France qu'avec la seconde.
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La France ne connaît ni la véritable liberté ni le véritable pouvoir. Ce que nous avons eu depuis quarante ans, c'est de la licence doublée de despotisme. Le propre de la licence est de s'user et de se déchirer vite. Alors la doublure paraît.
Étrange nation qui ne flotte que de Marat à Mahmoud !
Les révolutions, comme les volcans, ont leurs journées de flamme et leurs années de fumée. Nous sommes maintenant dans la fumée.
J'aime La Marseillaise, non les paroles, qui sont communes, mais l'air. Il y a dans ce chant je ne sais quelle tendresse héroïque, mêlée au grand et au terrible.****
Chateaubriand, pauvre, enrichit les libraires français, sans compter les traducteurs, sans compter les pirates belges, pareil à la source qui donne un fleuve et qui n'a jamais qu'une goutte d'eau.
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- Y a-t-il des puces ici ?
L'hôte a répondu gravement :
- Non monsieur ; les poux les mangent.
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Un soir, M. de Chateaubriand, qui était alors ministre des Affaires étrangères, se promenait avec Mme de Castellane sous les beaux arbres de Chantilly. Le jour tomba, l'entretien non. M. de Chateaubriand fit à Mme de Castellane ces vers, qui sont jolis :
Aux portes du couchant, le ciel se décolore.
Le ciel n'éclaire plus notre tendre entretien ;
Mais est-il un sourire aux lèvres de l'Aurore
Aussi doux que le tien .
Je les ai d'elle-même.
Victor Hugo
( in Choses vues )
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