Extraits
6 mai 1903
Ce n'est pas brillant, moi dans la littérature tout à fait. D'abord je n'arrive pas à m'y mettre tout à fait. Ce qu'on fait autour de moi ne m'intéresse pas assez. Je m'en aperçois de plus en plus : une seule chose m'intéresse : moi, ce qui se passe en moi, ce que j'ai été, ce que je suis devenu, mes idées, mes souvenirs, mes projets, mes craintes, toute ma vie. Après cela je peux tirer la ficelle.......
******************
Lundi 4 janvier 1904
...... Ce Chinois habite boulevard de la Madeleine, non loin de l'Olympia. Je lui demande un soir pourquoi il ne circule pas dans son costume national, avec sa natte dans le dos, selon la coutume de son pays ( il la porte roulée sous son chapeau ). Il me dit : " Je sortais ainsi dans les premiers temps. J'ai dû renoncer. Sur le boulevard, toutes les femmes me tiraient sur la queue. "
J'ai dû lui expliquer l'équivoque d'un pareil propos......
*******************
Vendredi 22 décembre 1905
......... rien ne me fera céder là-dessus, sur ce sentiment que j'ai, ridicule si l'on veut, et que je garderais même si j'étais marié, à savoir que je trouve ridicule ces gens de lettres qui traînent leur femme partout avec eux. Ce que j'ai écrit, ce que je veux écrire avant tout, et ce que j'ai écrit et ce que je veux écrire n'a pas le ton d'un homme marié. Je puis avoir une maîtresse, une amie, même une amie éternelle, oui mais une épouse ! Tout serait démoli.
_______________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire