caprints.comas
18 mai 1661
De la Tour en direction de Westminster par le fleuve. Il me fallut prendre pied sur une des piles du Pont en attendant que les bateliers eussent pu faire franchir le Pont à leur bateau en le tirant sous l'arche, ils eurent besoin de l'aide d'un autre appelé en renfort.
Après le Pont je trouve la Tamise pleine de navires et de yoles.....
A Westminster allai dans la Grand-Salle qui est d'un aspect très agréable..... J'en sortis avec Mr Spicer, Creed et quelques autres pour aller boire. Repris le chemin de la maison avec Mr Creed que je laissai à Londres à ses affaires/ Retour chez moi où je demeurai tout l'après-midi, dans le jardin à lire
" Faber fortunae " avec grand plaisir. Chez moi, au lit.
19 mai
Jour du Seigneur
Parti à pied le matin en direction de Westminster. Voyant beaucoup de gens à l'hôtel d'York, je descendis et les trouvai à la messe qui était celle de l'ambassadeur espagnol. Montai dans l'une des tribunes et assistai à deux messes..... Puis dans le jardin où je fis quelques pas, mais il ne me parut pas aussi beau que je l'avais toujours imaginé le voyant de l'extérieur. De là chez milord. Nous parlâmes des affaires. Il partit dîner à Whitehall, et j'allai chez Mr Wilkinson à la Couronne avec le capitaine Ferrer et Mr Howe. Et bien qu'il ne servit pas là sa propre cuisine nous y trouvâmes par hasard Mr Robinson, notre rôtisseur qui dînait avec des amis et qui nous offrit un fort bon dîner.
Retour chez milord où nous restâmes longtemps à bavarder et à rire dans le salon. Notre conversation porta uniquement sur leur prochain service à la mer, le capitaine Ferrer n'est cependant pas encore assuré d'être du voyage, mais il jure qu'il serait prêt à partir s'il avait la certitude de ne jamais revenir. Comme je lui donnai de l'espoir, il fut si éperdu de joie qu'il se mit à sauter et à danser comme un fou.
Or il se trouva que la porte du balcon était ouverte. Il s'approcha de la balustrade, proposa de sauter par-dessus, demanda ce qui se passerait s'il le faisait. Je lui promis 40 livres s'il n'allait pas à la mer. Là-dessus, bien que j'eusse fermé la porte et malgré tout ce que je pus faire avec Mr Hower pour l'en empêcher, il parvint à l'ouvrir et d'un bond sauta dans le jardin, plus grande et plus dangereuse folie que j'eusse jamais vue. Je me précipite pour voir ce qu'il est advenu de lui. Il se traîne sur les genoux, mais semble incapable de se relever. Nous descendîmes alors dans le jardin et le tirâmes sur le banc, il avait l'air d'un mort, il ne pouvait remuer. Bien qu'il ne se fût rien cassé il souffrait d'une douleur atroce dans le dos. Milord, qui se trouvait dans la petite pièce neuve, vint à nous. Stupéfait il nous demanda de le remonter, ce que nous fîmes. Nous le déposâmes dans le lit d'East, près de la porte où il resta couché, souffrant le martyre. Nous envoyâmes chercher un docteur et un chirurgien, mais on n'en trouva aucun. Bientôt, par hasard, arrive le Dr Clarke qui craint pour sa vie. On lui prépara alors une chambre. Je montai voir milord....; Quelques membres de la musique du roi étaient venus lui présenter quelques chansons et interludes très joliment interprétés. Puis je pris congé et soupai chez mon père.....
Je suis affligé de voir mon père décliner si brusquement, sa vue et son ouïe ont baissé. et tout autant d'apprendre de lui que mon frère Tom se met à lui manquer de respect, ainsi qu'à ma mère.
Je pris congé et rentrai chez moi. Fis ma prière, ce que je n'avais fait depuis longtemps à la maison, et au lit.
20 mai 1661
Chez moi toute la matinée. Payé 50 livres à un certain Mr Graunt au bénéfice de Mr Barlow pour les six derniers moi. Reçus la visite de Mr Anderson, mon ancien camarade de chambre de Cambridge, que j'avais quitté à La Haye. Je ne sortis pas avec lui, lui offris simplement une boisson du matin.
A midi à la Bourse en compagnie de Mr Creed, diner à une table d'hôte, ensuite à la Mitre, où nous restâmes boire tandis qu'il pleuvait à verse. Puis au bureau où je trouve les deux sirs William qui choisissaient les lieutenants destinés à la nouvelle flotte que nous avons reçu l'ordre d'armer. Fort irrité que Penn qui semble de méchante humeur, ait refusé d'être agréable à quelqu'un dont j'avais suggéré l'inscription sur la liste.
Réunion tardive, puis chez moi. Mr Moore vint me voir alors que je me mettais au lit, resta assez longtemps à discuter des affaires de milord et des nôtres. Puis bonsoir.
21 mai
imagesrevues.revues.org
Levé tôt et avec sir Robert Slingsby, ainsi que le commandant Waters, son ami sourd, pour l'agrément de sa compagnie, au bureau des subsistances ( je découvre où il se trouve ) . Nous attendîmes pendant qu'il lisait le mandat donnant droit d'enquêter sur certaines terres et maisons de la Couronne qui avaient été cédées en bail à son frère. Puis nous prîmes le bateau pour Woolwich. Là nous ordonnâmes l'armement immédiat de quelques vaisseaux supplémentaires. Ensuite à Deptford où nous nous arrêtâmes avant de reprendre le canot et fûmes dépassés par le roi qui, aujourd'hui, prit plaisir à descendre le fleuve dans son yacht pour l'essayer. A ce que j'entends le yacht du commissaire Pett se révèle supérieur au yacht hollandais et à celui que son frère a construit.
Tandis que nous étions sur l'eau il tomba l'une des plus violentes averses que j'eusse jamais vues.
Le contrôleur de la Marine et moi descendîmes au Temple, et de là j'allai chez mon père où je commandai des habits, et m'achetai un nouveau chapeau qui me coûta de 20 à 30 shillings chez Mr Holden. Retour chez moi.
22 mai
A Westminster où je manquai milord. Allai vers midi à la Garde-Robe avec William Howe. Là dînaient milord et tous les officiers de la Garde-Robe..... d'un pâté de venaison. Avant de dîner, milady Wright et milady Jemima chantèrent accompagnées au clavecin.
Compagnie agréable et joyeuse au dîner. Je me rendis ensuite au bureau par le fleuve et y restai jusqu'à une heure tardive. Le soir, avant de me mettre au lit, le barbier vint me faire la barbe et me laver les cheveux, pour que je sois propre demain, puis au lit.
23 mai
Allai voir milord aujourd'hui, et pour beaucoup d'autres affaires, à Whitehall, et j'équilibrai mes comptes avec Mr Shipley chez milord. Puis avec lui, Mr Moore et John Bowles à la taverne du Vin du Rhin. Jonas Moore, le mathématicien, vint se joindre à nous. Par ses propos il nous persuada tout à fait que l'Angleterre et la France ne formaient autrefois qu'un seul continent, grâce à d'excellents arguments. Il parla beaucoup, non tant pour prouver que l'Ecriture était fausse, mais pour démontrer que le temps n'y est pas bien calculé, ni bien interprété. Retour chez moi par le fleuve. Je mis mon habit de soie noire, pour la première fois cette année et me rendis en voiture chez le lord-maire. Grande assemblée de gens importants, bsychoactif.blogspot.com excellente réception.
A table j'eus une conversation fort intéressante avec Mr Ashmole qui m'assure que les grenouilles et beaucoup d'autres insectes tombent du ciel tout formés.
Le comportement singulier de Mr Bates fut très remarqué. Il ne se leva ni ne but lorsqu'on porta la santé du roi et d'autres personnes.
De retour au bureau tous en voiture, où nous restâmes en réunion tard le soir.
Retour chez moi et au lit, à la lumière du jour. Aujourd'hui c'est jour de fête dans toute la ville. Cela me fit plaisir de voir les petits garçons se promener dans les rues en procession, leur manche à balai à la main, comme je le faisais moi-même il y a longtemps.
24 mai
Chez moi toute la matinée à faire mes comptes. C'est la première fois que je me trouve riche de 500 livres net, en argent, sans parler de tout ce que contient ma maison, etc.
L'après-midi resté tard au bureau, puis me rendis à la Garde-Robe où je trouvai milord en train de souper. Je me promenai donc un bon moment, attendant la fin de son repas, puis entrai le voir. Il examina mes comptes qui furent confiés à Mr Moore pour qu'il me fît verser ce qui m'était encore dû. Descendis ensuite à la cuisine pour manger un morceau de pain beurré. Je pris une des filles de chambre par le menton pensant que c'était Susan, mais c'était sa soeur qui lui ressemble beaucoup.
De là, chez moi.
25 mai 1661
Travaillé chez moi toute la matinée. A midi au quartier du Temple où je restai feuilleter un ou deux livres chez Playford, puis au théâtre où je vis une partie de La femme silencieuse; qui me plut. Repris le chemin de la maison, achetai en chemin L'Esclave dans l'enclos de Saint-Paul. Chez moi où je trouve tout bien propre et installées la cheminée et la grille, celle-ci agrandie, ce qui me plait.
rouillac.com 26 mai
Jour du Seigneur
Fait la grâce matinée. A l'office ai entendu un bon sermon dans notre église, où je ne m'étais rendu depuis de nombreuses semaines. Dîner en tête-à-tête avec ma femme, chez moi, chez moi, heureux que ma maison semble enfin devoir être en ordre.
Aujourd'hui les membres du Parlement ont reçu la communion des mains du Dr Gunning à Sainte-Marguerite, Westminster.
L'après-midi les deux sirs William vinrent à l'église où nous entendîmes un inconnu ennuyeux. Après l'office retour à la maison, puis à la Mitre où je trouve le Dr Burnet ( première rencontre pour boire avec lui ) et mon oncle Wight. Nous bûmes copieusement puis nous rendîmes chez sir William Batten où j'ai, à dessein, gardé mes distances afin de m'y faire davantage apprécier. J'appris que Mrs Browne, soeur de sir William Batten, vient d'accoucher et que je dois être l'un des parrains, ce que je ne pouvais refuser et n'eus garde de faire.Je suis toutefois fort chagriné d'en être inutilement pour mes frais, si bien que je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, mais changeai d'avis le matin et pense que c'est une très bonne chose pour moi.
Sir William Batten me raconte comment Mr Prynne, l'une des deux ou trois personnes qui refusèrent aujourd'hui de s'agenouiller pour recevoir la communion, s'était vu ensuite offrir le vin par erreur, qu'il l'avait bu alors que le Dr Gunning le lui avait refusé à moins qu'il ne s'agenouillât pour le boire. Après cela une autre personne lui avait apporté le pain, qu'il avait mangé assis, ce qui paraît choquant. Retour chez moi et au lit.
27 mai
A la Garde-Robe et de là avec milord Sandwich et Hinchingbrooke par bateau chez ce dernier à Westminster où je les quittai. Puis au vestibule de la Chambre, après avoir attendu la sortie de sir George Downing pour lui demander le remboursement de ma caution, eu égard à l'honnêteté que j'ai montrée lorsque j'étais son commis, mais en vain. J'allai chez Clerke à la Jambe, trouvai là les deux Mr Pearse, Mr Rolt, autrefois trop important pour qu'on pût l'aborder sur un pied d'égalité, et nous dînâmes fort gaiement, rejoints par le capitaine Ferrer qui faisait sa première sortie après son saut d'il y a une semaine. Je suis très heureux de le voir. Puis par le fleuve au bureau. En réunion jusqu'à une heure tardive. Visite de sir George Carteret afin, entre autres, de se renseigner sur la nomination des lieutenants de la flotte, il fut très mécontent des décisions prises, plus particulièrement de voir le lieutenant de l'Adventure ( à ce propos une sorte de brouille s'est produite entre sir William Penn et moi ) exclu de ce vaisseau où il servait naguère.
Mon travail terminé au bureau allai au café avec le contrôleur de la Marine. Nous y discutâmes de cette affaire. Je donne l'impression de bien l'aimer, je m'aperçois de fait qu'il me faut faire bonne figure à tous, à condition que cela ne présente pas un danger. J'ai obtenu de lui de rattacher à mon appartement une petite pièce du sien, et j'en suis satisfait. De plus je lui donne la possibilité de se loger lui-même au bureau, ce qui me convient aussi.
Retour chez moi, et au lit.
28 mai
^ laregledujeu.org
Ce matin à la Garde-Robe puis à une petite taverne voisine pour boire avec John Bowles qui part aujourd'hui pour Hinchingbrooke.
Ensuite à la Bourse avec Mr Shipley où j'eus accès à un balcon grâce à Mr Rawlinson. Je vis le bourreau brûler deux anciennes lois sur vote du Parlement. L'une nous constituait en République, j'ai oublié sur quoi portait l'autre.
Ce qui me rappelle l'importance de notre dernier bouleversement et la façon dont ils agiront demain, au rebours de ce qu'ils ont promis de faire et font aujourd'hui, par peur ou par intérêt.
A la Mitre avec Mr Shipley. Nous dînâmes fort bien avec Mr Rawlinson et ses amis. Retour chez moi, puis à Cheapside afin d'acheter une pièce d'argenterie, cadeau à l'enfant de Mrs Browne. A l'Etoile, à Cheapside où je quittai Mr Moore, alors qu'il comptait 5 livres qui m'étaient destinées. Je le trouvai peiné de mon retour et il partit dès que je fus revenu.
Retour chez moi où je trouvai Mr Cooke. Il régla une vieille dette de 30 shillings. Puis j'allai chez sir William Penn. Restai à parler jusqu'à 10 heures du soir, avec beaucoup de plaisir. Il m'éclaira sur des choses et des personnes que je n'avais pas comprises ces derniers temps. Retour chez moi et au lit. Mon cousin John Holcroft que je n'avais pas vu depuis de nombreuses années, vint me voir ce matin.
29 mai
Anniversaire du roi
Levé de bonne heure et, après m'être fait beau et avoir mis dans ma poche six cuillers et une écuelle d'argent, que je dois offrir, je pris une voiture avec sir William Penn et, par un temps et des chemins exécrables, allai à Walthamstow. Là j'entendis Mr Radcliff, mon ancien condisciple de Saint-Paul qui n'est encore qu'un jeune homme, prêcher sur ce texte : " Qu'il prenne même tout, du moment que mon seigneur le roi est rentré chez lui. " Il lit tout et son sermon est très sommaire, mais je n'en attendais pas de meilleur. Retourné chez sir William. Après une promenade dans les beaux jardins nous nous rendîmes chez Mrs Brown. Sir William Penn et moi étions parrains et Mrs Jordan et Shipman marraines de son fils. Nous restâmes à l'étage avec les femmes dans la chambre de Mrs Brown. Fîmes-nous ou non ce qu'il fallait ? Je ne sais. Mais je me laissai guider par la jeune Mrs Batten. Une chose me déplut : qu'une femme partageât des gaufrettes avec son chien. Je donnai 10 shillings à la sage-femme, 5 à la nourrice et 2 à la servante. Comme je pensais que mon nom serait donné à l'enfant, et qu'il n'en fut rien, puisqu'il reçut celui de John, je m'abstins de donner mon cadeau d'argenterie, attendant une autre occasion et m'accordant un peu plus de réflexion.
Visite faite nous allâmes chez Mrs Shipman, marchande de beurre connue. Je n'ai jamais de ma vie vu autant de lait et de crème, ni une telle propreté. Après nous être gavés de crème nous prîmes congé. Au retour nous nous amusâmes à faire une course de vitesse entre le carrosse de sir William Batten et la voiture de sir William Penn, ils avaient quatre chevaux et nous deux, et pourtant nous les battîmes. Mais cela me valut d'avoir mes vêtements et mon manteau gâtés par la boue.
Arrivé à la maison je me mis au lit et donnai ma culotte à sécher devant le feu pour demain.
30 mai
thepeerage.com
A la Garde-Robe où je montai dans un nouveau canot pour l'essayer, avec milord. C'est; me semble-t-il un bon bateau et j'aime le dispositif imaginé par milord pour la porte, dont l'ouverture est ronde et non carrée, comme on la fait communément. Retour à la Garde-Robe avec milord puis au quartier du Temple avec Mr Moore et de là chez Greatorex qui m'emmena à l'hôtel d'Arundel. Il me montra de belles fleurs dans le jardin et toutes les belles statues de la galerie. J'ai vu tout cela autrefois, c'est un spectacle magnifique. Puis descendis dans une cave aveugle et noire où nous bûmes deux bonnes bouteilles de bière. Après avoir laissé des directives à Greatorex pour une petite desserte en argent je pris le bateau à l'embarcadère d'Arundel et descendis à Milford où, derrière la porte des escaliers, je fis mes besoins, car il y avait là des lieux d'aisances.
Retour chez moi, trouve les deux sirs William et milady qui allaient à Deptford pour le baptême de l'enfant du capitaine Rooth. Ils auraient bien aimé m'avoir avec eux mais je ne voulus pas y aller.
Retour au bureau. Sir George Carteret s'arrête là un moment, furieux que les deux sirs William aient décidé de leur propre chef la nomination des lieutenants de la flotte, sans procéder à une concultation générale. Puis allai avec le contrôleur de la Marine au café, où nous discutâmes longuement.
Retour chez moi, au lit.
J'entends dire aujourd'hui, que le Parlement a ordonné le dépôt d'un projet de loi qui redonnerait aux évêques le droit de siéger à la Chambre des lords. Ils ne l'auraient pas fait si tôt s'ils n'avaient voulu contrarier Mr Prynne qui, chaque jour, montre tant d'amertume contre eux dans ses propos à la Chambre
31 mai 1661
Je suis allé chez mon père pensant y trouver mon cousin John Holcroft, mais il n'est pas venu. A mon grand chagrin je trouve mon père et ma mère en très mauvais termes. Vraiment, ma mère est maintenant de si méchante humeur que je ne sais comment mon père peut la supporter. Je parlai à ma mère de façon qui n'était assurément pas convenable, mais je ne pus m'en empêcher tant sa sottise et sa niaiserie sont insupportables. Si bien que mon père, le pauvre, est bien malheureux.
Dîner chez eux puis retour chez moi et au bureau tout l'après-midi jusqu'à 9 heures du soir. Puis à la maison, souper et au lit. On parle beaucoup en ce moment d'un projet du Parlement : Faire à travers tout le royaume une collecte de dons librement consentis au roi. Mais, à mon avis, cela aura peu de succès.
à suivre......
1er juin 1661....../
Après avoir.......
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire