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Conversations privées avec le Président
La solitude du pouvoir, " Je n'ai confiance en personne ". François Hollande aime la solitude de son cabinet présidentiel à l'Elysée où l'ancien patron du PS a trouvé ses marques. A l'aise, il raconte à ses deux interlocuteurs " C'est vrai, je vois moins de monde. Je ne veux pas avoir à commenter la difficulté du moment, ni supporter la compassion inquiète. " Président il pense l'être devenu lorsqu'il a décidé l'intervention de la France au Mali. De ce fait son statut de Chef de l'Etat s'est imposé à l'international alors qu'en France on ne voyait que les balbutiements et les erreurs des premiers mois de sa présidence. Auteurs d'un précédent ouvrage sur le nouveau Président avant son élection, les deux journalistes obtiennent l'accord de ce dernier pour des conversations privées durant son quinquennat. Ainsi donc le 16 novembre 2013 François Hollande avoue " C'est dur, bien sûr que c'est dur. C'est beaucoup plus dur que ce que j'avais imaginé. " Perte de popularité, chômage en hausse alors qu'il s'est engagé à le réduire. Et d'ailleurs les calculs du Président, au grand étonnement des 2 journalistes, tenteraient à démontrer l'aspect positif des derniers mauvais chiffres. Le Président est optimiste, tout au long des trois années d'interviews jusqu'au 24 mai 2016, il espère. Oublier Leonarda et la médiatisation mal gérée du problème, sa lente réaction face à son premier ministre des premiers temps, Jean-Marc Ayrault, ami de longue date, mais aux déclarations en contradiction avec les siennes. Emmanuel Macron conserve sa sympathie. La présidence de Hollande marquée par les orages, crise grecque et Tsipras, les attentats, Charlie, le Bataclan, Hyper Casher alors même que ses enfants sont peut-être présents dans ces quartiers. Des événements épouvantables gérés au mieux, et les sondages de popularité remontent un peu. Le président est jaloux de sa vie intime, il craint la presse et les dérapages. Et à ce moment-là, en mai 2016, François Hollande pense que le seul candidat à droite ne peut être que Sarkozy qu'il critique abondamment par ailleurs, mais à qui il reconnaît un vrai talent politique. Face à lui je peux gagner, pense-t-il, en 2017.
Le livre est passionnant, curieux la retranscription des propos du président, le rythme, les catastrophes annoncées, vécues, connues, tout le long absorbés avec l'étonnement de qui comme François Hollande prend du recul pour réfléchir longtemps, avant de prendre une décision, avec sang-froid, selon son fils Thomas.
Mais Nicolas Sarkozy battu à la primaire de la droite. Que fera François Hollande face à François Fillon probable vainqueur ou Alain Juppé ?
Se lit comme un roman où ne manquent pas les épisodes orageux, sentimentaux. Délicats épisodes.
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