dimanche 26 décembre 2021

L'ami arménien Andeï Makine ( Roman France )

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                                        L'ami arménien

            L'ami arménien, Vardan, a quatorze ans lorsque l'auteur ( le livre est écrit à la première personne ) qui n'a que 13 ans mais est plus grand, le rencontre. Nous sommes en 1970 et l'Arménie est alors sous la coupe de l'URSS. Un certain nombre d'Arméniens révolutionnaires ont été arrêtés, envoyés en Sibérie où ils seront jugés. Pour certains, amis et familles ont suivi n'ayant plus rien à perdre hormis quelques biens qu'ils vendront en dernier ressort attendant le verdict. Ils logent dans un quartier excentré, dans des cabanes en tôle ou en rondins, appelé le Bout du diable. Vardan habite avec sa mère dans une pièce louée à une voisine, les murs sont couverts des voiles du pays abandonné et le garçon dort sur un lit fait de deux grosses valises. Ils sont une petite communauté regroupée au pied de la prison, à 5 000 kilomètres de l'Arménie. Au collège, l'adolescent arménien est la cible des élèves, bousculé, sans réaction sous les premiers coups et les quolibets ce qui agace les plus forts et Vardan sera sauvé par celui plus jeune mais plus fort, habitué aux brutalités des élèves et ramené au logis, et le nouveau camarade sera accepté par le petit groupe qui pour l'intégrer à leur conversation parle russe devant lui. Le soir venu, il rentre à l'orphelinat où il loge. De jour en jour les deux amis s'apprécient d'autant plus que Vardan semble atteint d'une maladie incurable alors, la maladie arménienne dit-on, il étouffe, sa respiration douloureuse l'oblige à rester étendu parfois plusieurs jours. Rétabli le jeune garçon fragile fait découvrir un passage au pied d'un rempart qui entoure la prison. D'une écriture retenue Andreï Makine décrit les ombres et la lumière en septembre, puis sans insistance mais clairement le génocide arménien. Ce vieux pays qui fut grand et n'était plus qu'enclavé entre la Géorgie et l'Azerbaïdjan. " La population du Bout comptait bon nombre d'anciens prisonniers, d'anciens aventuriers vieillis et fourbus, de déracinés hagards qui, comme souvent en Sibérie, avaient pour toute biographie, la seule géographie de leurs errances. "  Il faut quitter la taïga. Bonne lecture.
         

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